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SESSION 201-2011

SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES

SERIE ES

DUREE DE L’EPREUVE : 3 HEURES

Dès que ce sujet vous est remis, assurez-vous qu’il est complet.

L’usage de la calculatrice n’est pas autorisé

Dissertation appuyée sur un dossier documentaire

Il est demandé au candidat :

De répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;

De construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;

De mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment
celle figurant dans le dossier ;

De rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question,


en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties.

Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté àla présentation.

SUJET : Vous vous demanderez si les conditions de rentabilité des


entreprises sont aujourd’hui déterminantes pour assurer un redémarrage
de l’investissement ?

Document 1 :
Depuis le début de 2009, les marges bénéficiaires des entreprises ont augmenté aux Etats-Unis, en
Allemagne, en Espagne, en Italie, au Japon, au Royaume-Uni. Cette augmentation correspond à un
redressement normal de la profitabilité des entreprises en Espagne et en Italie.
Elle est « anormale », correspondant à des profits qui ne peuvent pas être investis aux Etats-Unis, au
Royaume-Uni, en Allemagne, au Japon. Les profits sont alors utilisés pour acheter des actifs
financiers, racheter les actions de l’entreprise, poursuivre le désendettement.
Le cas extrême est celui du Royaume-Uni où la hausse des marges bénéficiaires dans les services est si
forte qu’il y a hausse nette des prix des services malgré la baisse du coût salarial unitaire.
Source : Natixis, 01/02/2011 Hausse des marges bénéficiaires des entreprises : du raisonnable au
plus déraisonnable (Royaume-Uni)

Document 2 :
Il semble admis que la demande anticipée est le déterminant principal de l'investissement. En période
de faible croissance ou de récession, les entreprises adoptent une stratégie d'investissement prudente,
elles ne cherchent pas à augmenter leurs capacités de production, et parfois même ne renouvellent pas
les équipements devenus obsolètes. Au contraire, en période de croissance soutenue, les entreprises
sont incitées à investir pour augmenter leurs capacités de production, afin de profiter de la hausse de la
demande. [...] Une faible variation de la demande, dans une situation de plein emploi des capacités de
production, suscite une forte variation de l'investissement. A l'inverse, un simple ralentissement de la
demande peut suffire à provoquer une baisse de l'investissement.
Source : SÉNAT, Annexe au procès-verbal de la séance du 29 octobre 2002, Rapport d'information
sur les déterminants de l’investissement, par M. J. KERGUERIS

Document 3 :

Document 4 :
Document 5 :
Pour que la France puisse obtenir une croissance potentielle plus forte, il est nécessaire qu’un certain
nombre d’investissements publics (éducation,recherche, formation, infrastructures…) et privés
(investissements productifs et de R&D des entreprises) soient réalisés. Du côté de l’Etat et des autres
administrations publiques, le risque est celui de cercle vicieux : si la croissance potentielle est faible, et
si les dépenses courantes des administrations publiques (salaires, dépenses de santé, de retraité)
continuent à progresser plus rapidement que le PIB, les dépenses nécessaire à la croissance régressent
dans une situation où la pression fiscale est extrêmement forte (et défavorable à l’emploi) par rapport
aux autres pays(..)
Les entreprises françaises sont donc freinées dans leur effort d’investissement, de recherche, de
développement par :
• leur insuffisante profitabilité, ce qui ramène au problème du partage des revenus en France, qui,
contrairement à ce qui est parfois affirmé, se fait légèrement au détriment des entreprises ,
• une fiscalité défavorable à l’emploi et aux entreprises, avec le poids très élevé des charges sociales,
ce qui pose le problème d’une réforme fiscale en France transférant la taxation des revenus du travail
vers la taxation de la consommation comme cela a été fait en Allemagne
• l’insuffisance du financement en capital, en particulier des PME, avec la faiblesse des
investissements en actions des investisseurs institutionnels . Ceci pose la question des incitations
fiscales à l’investissement en capital à long terme (directement, au travers des investisseurs
institutionnels).
Source : P Arthus, La France pourra-t-elle faire face aux dépenses d’investissement public et privé
nécessaires ? 7 janvier 2011

Document 6 :

Certains pays (Allemagne, Japon, Chine en particulier) ont pu jusqu'à présent avoir une croissance
essentiellement tirée par leurs exportations. Ceci a nécessité un effort de montée en gamme, de
réduction des coûts de production (Allemagne, Japon), dans le cas de la Chine aussi de sous évaluation
réelle de la devise.
Mais cette stratégie va devenir moins efficace aujourd'hui avec :
• la croissance plus faible aux Etats-Unis et en Europe ;
• le ralentissement de la croissance dans les pays émergents, et la poursuite du durcissement de la
politique monétaire dans ces pays ;
• donc, au total, le freinage du commerce mondial.
Pour maintenir une croissance suffisante, et relancer l’investissement en 2011-2012, les pays auront
besoin d'une demande intérieure dynamique, ce qui implique :
• des gains élevés de productivité ;
• des entreprises profitables mais ne déformant plus le partage des revenus en leur faveur, qui peuvent
distribuer les gains de productivité à leurs salariés
Source : L'importance croissante de la demande intérieure, décembre 2010.

Document 7

Taux d'utilisation des capacités de production de l’industrie manufacturière

* Proportion d'entreprises qui, si elles recevaient plus de commandes, ne pourraient pas


produire davantage avec leurs moyens actuels.

Source : Insee, enquête trimestrielle sur l'activité dans l'industrie

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