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N.Sarkozy a proposé un nouveau partage des bénéfices basé sur la règle des trois tiers :
un tiers pour les salariés, un tiers pour les actionnaires, un tiers pour le financement des
investissements. Cela répond à un double objectif : assurer un partage de la valeur
ajoutée efficace permettant un retour à la croissance et le rendre plus juste puisque les
salariés recevraient une part plus grande de la création de richesses. Ce rééquilibrage
pourrait ainsi calmer la grogne des salariés les moins bien payés face à l’augmentation
des émoluments des PDG.
En effet, alors que la période des 30 Glorieuses avait été marquée par une diminution des
inégalités, on assiste depuis le début des années 80 à un retournement de tendance .Une
inégalité ne doit pas être confondue avec une différence : une différence entre deux
individus ou deux groupes ne devient une inégalité qu’à partir du moment où elle est
traduite en termes d’avantages ou de désavantages par rapport à une échelle de valeurs
.elle est donc toujours relative .Cette augmentation des inégalités se remarque sur de
nombreux plans : revenu , éducation, santé, patrimoine, … ; Elle peut s’expliquer par un
contexte économique caractérisé par une croissance faible allié à la mondialisation et un
changements de valeurs
Dans le rapport « Croissance et inégalités » publié en Octobre 2008 par l’OCDE, M.Förster
écrit : « la tendance est incontestablement à la hausse des inégalités de revenu dans les
trois quarts des 3o pays de l’OCDE depuis 20 ans. » (doc 2) .A l’augmentation des
inégalités quantitatives s’ajoutent celles des inégalités qualitatives.
1. En France
Certes, en France depuis 2002, on assiste à une augmentation du niveau de vie, défini
comme la quantité de biens et services que l’on peut acheter, de toute la population (doc
5) : le niveau de vie des 10% les plus pauvres est passé de 9287 euros en 2002 à 9723 en
2006, alors que celui des 10% les plus riches a augmenté de presque 400 euros.
Mais l’augmentation ne s’est pas faite au même rythme : les 10% les plus riches ont vu
leur niveau de vie augmenter plus rapidement que celui des 10% les plus pauvres.
L’écart interdécile s’est donc accru : alors qu’en 2007, le niveau de vie des 10% les plus
pauvres représentait 3.14 fois celui des 10% les plus pauvres ; en 2006, il est 3.41 fois
supérieur.
Cette mesure en terme de disparité est bien le témoin d’une augmentation des inégalités
de niveau de vie en France que l’on peut aussi noter dans la plupart des pays de l’OCDE.
2. Dans l’OCDE
Les inégalités de revenu se sont donc accrues depuis 20 ans quel que soit le pays, même
si comme le note M.Förster, « les différences entre pays restent énormes » (doc2): au
Danemark, le revenu moyen des 10% les plus riches est 5 fois supérieur à celui des 10%
les plus pauvres ; au Mexique, le rapport est de 1 à 20.
Cette augmentation des inégalités quantitatives s’est traduite par la recrudescence des
inégalités qualitatives face à la culture, l’école, la santé, le logement. Certes, par
définition, une inégalité qualitative n’est pas mesurable ; mais on peut trouver des
indicateurs qui permettent d’en donner une approximation.
Ainsi, pour les inégalités face à l’accès aux soins, un indicateur pertinent peut être
l’espérance de vie. Théoriquement, en France, il ne devrait pas y avoir d’inégalités face à
la santé, puisque l’objectif de la Sécurité Sociale est d’offrir à toute la population les
mêmes soins.
2. Qui augmentent
Or entre les périodes 76-84 et 91-99, même si l’espérance de vie a augmenté pour toutes
les catégories, les inégalités se sont accrues.
A 35ans, l’espérance de vie des femmes et des hommes a augmenté de 3 ans, passant
de 38 à 41 ans pour les hommes, 45 à 48 pour les femmes.
On note le même constat selon les PCS. Mais alors que les hommes cadres ont vu leur
espérance de vie à 35 ans augmenter de 5.5 ans (de 41.5 à 46 ans), les hommes ouvriers
n’ont vu leur espérance de vie augmenter que de 3.5 ans (de 35.5 à 39 ans).
Les inégalités liées à l’espérance de vie se sont donc accrues, ce qui témoigne d’une
augmentation des inégalités face au travail, face à la santé, au logement.
La période 80-2000 adonc été marquée par un retour quasi universel des inégalités
qu’elles soient quantitatives ou qualitatives. Ces inégalités se cumulent. C’est ce que
montre le BIP40 fondé sur plus de 60 indicateurs statistiques ( doc 3) : les inégalités sont
« multidimensionnelles » et ne cessent d’augmenter de puis 1980 : »les inégalités et la
pauvreté atteignent un niveau record depuis 1980. Comment expliquer ce phénomène ?
II. Explications
« Les facteurs traditionnellement invoqués pour expliquer cette recrudescence des
inégalités sont la mondialisation, le progrès technique et les politiques publiques. Mais les
éléments culturels participent aussi à leur plus grande acceptation » écrit M.Förster
(doc3).Ainsi, deux grandes explications peuvent être avancées : dans les années 80, le
contexte économique se modifie, ce qui entraîne une augmentation des inégalités contre
lesquelles les gouvernements ne luttent pas puisqu’ elles sont acceptées par la
population.
a. La globalisation commerciale
L’ouverture des économies entraîne une exacerbation de la concurrence. Les PDEM sont
maintenant en concurrence avec des pays émergents qui ont des coûts de main d’œuvre
et une protection sociale nettement plus faibles. Mais cela ne touche pas tous les
salariés : les pays émergents disposent d’une main d’œuvre abondante, bon marché et
peu qualifié. Ce sont donc les ouvriers des PDEM qui sont les plus affectés, car ils sont
directement en concurrence avec ceux des pays émergents. En revanche, les salariés
qualifiés sont protégés, puisqu’ils ils ont un avantage : une formation que n’ont pas les
salariés des pays émergents
Ce biais de l’ouverture internationale en faveur des plus qualifiés est renforcé par celui du
progrès technique. Les effets des Nouvelles Technologies de l’Information et de la
communication (NTIC) sont différentes de celles des autres révolutions technologiques
.En effet, celles-ci profitaient à tous et notamment aux moins qualifiés en leur fournissant
des emplois mieux rémunérés et de meilleures conditions de travail. Or, la révolution des
NTIC ne favorise que les plus qualifiés : les NTIC détruisent des emplois peu qualifiés,
mais créent des emplois demandant des qualifications techniques.
Ainsi, ces deux facteurs ont les mêmes conséquences : elles créent du chômage chez
moins qualifiés, puisque la demande de travail est inférieure à l’offre de travail, alors que
c’est le contraire chez les plus diplômés. Les salaires ont alors tendance à évoluer
différemment : le salaire des diplômés augmente rapidement, car les entreprises
souhaitent les retenir, alors que celui des moins qualifiés tend à stagner, du fait de la
pression du chômage
3. La hausse du chômage
Or, d’après le BIP 40, « le chômage et la précarité jouent bien un rôle central dans le
développement de l’insécurité sociale » (doc3).Car le chômage a une double influence sur
les inégalités.
a. De manière directe
La première est la plus évidente est la perte de revenus des chômeurs. En effet, même si
les allocations-chômage jouent un rôle de compensation, elles sont inférieures au salaire
et une partie des chômeur n’est pas indemnisée
b. De manière indirecte
Ces déterminants économiques sont certes à l’origine d’une augmentation des inégalités.
Mais, s’ il n’y a pas eu de mouvement pour les réduire, c’est qu’elles étaient acceptées
par la population. Or, d’après M.Förster, « les éléments culturels participent aussi à leur
plus ou moins grande acceptation » (doc 2)
Selon les libéraux, il ne faut pas lutter contre les inégalités car elles rémunèrent des
efforts et des investissements différents. L’équité considère de proportionner les
rétributions en fonction des contributions. Il est donc juste que celui qui a fait plus
d’efforts soit plus récompensé dans la mesure où il y a eu au départ égalité des chances
2. et efficaces
Ces inégalités sont aussi une incitation à travailler et à faire des efforts, puisque les
individus savent qu’ils seront rémunérés en fonction de leurs mérites. Si tous les individus
agissent de la même manière, la croissance sera forte.
Elle sera d’autant plus forte que les inégalités de revenu permettent un financement de
l’investissement. En effet, ce sont les plus riches qui ont la propension moyenne à
épargner la plus forte. Or d’après les libéraux, l’épargne est un préalable à
l’investissement