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Activité formatrice proposée par : Pascale et Frédéric Lafon (Lycée Jay de Beaufort , Périgueux (24),
Académie de Bordeaux
Classe : Première
Durée estimée : 3 heures
Vous êtes chargés par l’Autorité de la concurrence (dont la mission est d’analyser et de réguler
le fonctionnement de la concurrence sur les marchés afin d’assurer la sauvegarde de l’ordre
public économique) d’une mission visant :
- à établir dans un premier temps un constat de la concurrence sur le marché des produits
laitiers (activité 1). Vous devrez donc analyser le degré de concentration et les formes
que prend cette concentration sur le marché des produits laitiers.
- à analyser , dans un deuxième temps, la situation du marché du camembert. Vous vous
interrogerez sur les formes de concurrence imparfaite caractérisant ce marché, en
particulier sur la pouvoir de marché détenu par les grands groupes (activité 2)
- s’interroger ,dans un troisième temps, sur la nécessité pour l’État et en particulier pour
l’autorité de la concurrence d’intervenir sur le marché des produits laitiers afin de
revenir à un marché plus concurrentiel qui contribuerait à l’amélioration du bien-être
de la population (aussi bien les consommateurs que les producteurs ) (activité 3)
Chaque groupe est doté de deux ordinateurs portables pour répondre aux questions et opérer
la synthèse. Les productions seront par la suite déposées sur la partie classe renversée du
pearltrees de la filière ES du lycée Jay de Beaufort : Cliquez ici
Lien entre Niveau : Première
l’activité et 3- La coordination par le marché
le 3- 3 – Comment les marchés imparfaitement
programme concurrentiels fonctionnent-t-ils ?
Cette activité entre dans le cadre d’une pédagogie mettant en œuvre les principes de la classe
inversée :
Des activités sont proposées aux élèves en amont du cours : cliquez ici
Cette activité formatrice vise en s’appuyant sur un exemple d’actualité( le scandale
alimentaire sur le lait pour bébé, la crise du beurre, les états généraux de
l’alimentation) à comprendre pourquoi un marché imparfaitement concurrentiel n’est
pas optimal et peut nécessiter une intervention de l’Etat afin de le réguler
Des activités sont proposées aux élèves en aval du cours : cliquez ici
Prérequis nécessaires :
Notions du référentiel : Offre et demande, prix et quantité d'équilibre, preneur de
prix, rationnement, surplus, gains à l’échange, allocation des ressources.
Objectifs :
Objectif de connaissances : réinvestir les notions du référentiel étudiées en cours et
TD
Objectif de capacités :
Partir d’un cas d’actualité à comprendre pourquoi un marché imparfaitement
concurrentiel n’est pas optimal et peut nécessiter une intervention de l’Etat
afin de le réguler
Réinvestir les savoir-faire du cours étudiés en amont
Comprendre pourquoi l’intervention de l’Etat peut s’avérer nécessaire
Le scénario pédagogique :
Vous êtes chargés par l’Autorité de la concurrence (dont la mission est d’analyser et de
réguler le fonctionnement de la concurrence sur les marchés afin d’assurer la sauvegarde de
l’ordre public économique) d’une mission visant
- à établir dans un premier temps un constat de la concurrence sur le marché des
produits laitiers (activité 1). Vous devrez donc analyser le degré de concentration et les
formes que prend cette concentration sur le marché des produits laitiers.
- à analyser , dans un deuxième temps, la situation du marché du camembert. Vous vous
interrogerez sur les formes de concurrence imparfaite caractérisant ce marché, en
particulier sur la pouvoir de marché détenu par les grands groupes (activité 2)
- s’interroger ,dans un troisième temps, sur la nécessité pour l’État et en particulier pour
l’autorité de la concurrence d’intervenir sur le marché des produits laitiers afin de
revenir à un marché plus concurrentiel qui contribuerait à l’amélioration du bien-être
de la population (aussi bien les consommateurs que les producteurs ) (activité 3)
Remarque : Les réponses aux questions seront nécessaires pour rédiger l’article sur l’intérêt
de la mise en œuvre d’une politique de sanctions/clémence pour révéler les cartels et
dissuader leur réapparition
Partie 1 – Le cartel une situation durable ?
Document 1 :
A:
Un cartel est un accord secret entre plusieurs firmes pour limiter la concurrence qu’elles exercent les unes sur les
autres
Accords sur les prix
Partage géographique du marché
Accords sur les parts de marché
Le cartel cherche à se comporter comme un monopole : il maximise le profit joint de ses membres (i.e., comme s’ils
ne formaient qu’une seule entité)
L’impact d’un cartel sur le bien-être tend à être celui d’un monopole (…)
Comme toute stratégie économique, l’émergence d’un cartel dépend de l’arbitrage entre les bénéfices et les coûts
anticipés
Les évènements incertains sont affectés d’une probabilité
L’ensemble des conditions d’émergence et de stabilité permet de dresser le portrait-type d’un marché cartellisé
Forte concurrence (les firmes sont incitées à l’éliminer)
Faible nombre de firmes (faible coût de mise en place et de surveillance)
Faible élasticité-prix (forte incitation à augmenter les prix et faible intérêt à dévier)
Demande et coûts stables (faible coût de renégociation de l’accord, facilité de détection des déviations)
Transactions bien délimitées et répétées (facilité de mise en place de l’accord, possibilité de sanction en cas de
déviation)
Source : Olivier Sautel, économiste de Microeconomix, L’analyse économique des ententes
B:
Les entreprises se réunissaient et avaient de très nombreux échanges téléphoniques afin de se mettre d'accord sur les
prix et se répartir les volumes dans le secteur des produits laitiers en MDD (marques de distribution). Le centre de
gravité de l'entente était constitué des quatre leaders du secteur : Yoplait, Novandie, Lactalis et Senoble. Les réunions
avaient lieu le plus souvent dans des hôtels réservés à tour de rôle par les participants. Les lieux changeaient à chaque
fois pour des raisons de discrétion.
Source : Cartel des yaourts : l'Autorité de la concurrence sanctionne lourdement des industriels du lait, YVES PUGET,
LSA, 12/03/2015
C:
Tous fabriquent des desserts lactés qu'ils vendent sous les labels des distributeurs : Carrefour, Auchan, Casino,
Systèmes U et Leclerc. Des mastodontes de la grande distribution peu habitués à faire des cadeaux à leurs
fournisseurs.
D'où l'idée de répondre aux appels d'offre de ces grands groupes en établissant à l'avance les règles du jeu : entente sur
les prix proposés et les volumes. En clair, celui qui veut remporter un marché, propose, avec l'accord des neuf autres,
un prix établi à l'avance. Les autres répondent a minima, ou s'abstiennent. Et la roue tourne au prochain appel d'offre.
Source : Corinne Bouchouchi, Amende record pour le "Cartel du yaourt", un système bien rodé, in le nouvel
observateur,12 mars 2015
Questions :
1. Complétez le tableau pour montrer que le cartel des yaourts correspond bien à la situation théorique du document A
Eléments théoriques du cartel tirés du document A Eléments tirés des documents B et C
Faible nombre d’entreprises Yoplait, Novandie, Lactalis et Senoble
Demande stable Tous fabriquent des desserts lactés qu'ils vendent sous les
labels des distributeurs
Accord sur les prix, les parts de marché ou géographique l'idée de répondre aux appels d'offre de ces grands
groupes en établissant à l'avance les règles du jeu :
entente sur les prix proposés et les volumes
Une situation satisfaisante et équitable pour les deux prisonniers consisterait à s’entendre tous les deux c’est à dire à
nier : c’est la maximisation de l’intérêt commun. Cependant, tous les 2 vont avouer
Complétez les données manquantes
Dans le cadre du marché, les entreprises doivent prendre en compte le risque de représailles (« donnant-donnant ») par
leur concurrent . La menace d’une riposte du concurrent entraîne ici une tendance au respect de l’engagement.
Questions :
2. Complétez les trous du tableau
3. Montrez à partir du document A que le cartel du yaourt a été confronté aux situations théoriques présentées
dans le document B (3 étapes, mais 2 cas du tableau)
Etape 1 : accord de cartel entre les 5 leaders
Etape 2 : Novandie essaye de rompre l’accord en trahissant avec Carrefour
Etape 3 : menace des autres membres du cartel : Novandie revient dans le cartel
Entreprise A
E
n Respecte l’engagement Ne respecte pas l’engagement
t
r hausse des prix
Avantage pour l’entreprise A qui
e Respecte maximise son bénéfice au détriment
p bénéfices en hausse et partagés pour
l’engagement de l‘entreprise B qui voit son bénéfice
r les deux entreprises , mais pas à leur
diminuer
i maximum pour chacune
s
e Baisse des prix
Avantage pour l’entreprise B qui
Ne respecte pas maximise son bénéfice au détriment
B Bénéfices en baisse pour les deux
l’engagement de l‘entreprise A qui voit son
entreprises
bénéfice diminuer
Questions :
1. Quel sera le choix des entreprises du cartel durant les 4 premières années ? respecte l’accord de cartel, car les
menaces de sanction sont crédibles. La dénonciation du cartel est trop coûteuse
2. Quel sera le choix opéré par chaque entreprise du cartel au début de la cinquième année ? Explicitez le
raisonnement.
Chaque entreprise cherche à être la première le cartel afin de maximiser ses gains et d’avoir les risques les plus réduits
de perdre ses parts de marché au profit d’une entreprise qui aurait trahi avant. Une exception : si l’accord de cartel va
être renouvelé.
Partie 2 – L’intervention de l’Etat contre le cartel
Document 5 :
A:
Le cartel, comme le monopole, génère des inefficacités :
Une inefficacité productive : les firmes ne sont pas incitées par la concurrence à améliorer leurs coûts pour
conserver leur part de marché
Une inefficacité dynamique : les firmes sont moins incitées à innover pour gagner des parts de marchés
Le cartel est encore plus néfaste que le monopole car il en partage les inefficacités sans en partager les avantages
Il n’y a pas de gain d’efficacité lié à des économies d’échelles et à la gestion intégrée des moyens de
production
Le fonctionnement du cartel génère des coûts « administratifs » et mobilise des ressources qui auraient
pu être employées pour améliorer l’efficacité en l’absence d’entente
La théorie économique n’identifie aucune justification pro-concurrentielle au cartel
L’instrument le plus direct est évidemment la politique de détection et sanction des cartels
Sanction = signal ex-ante aux entreprises pour faire en sorte qu’elles renoncent à mettre en place une pratique
anticoncurrentielle
La sanction se détermine à l’équilibre de deux arbitrages
–les entreprises arbitrent entre le bénéfice d’une pratique anticoncurrentielle (le surprofit offert par la pratique) et son
coût (le montant de la sanction pondéré par la probabilité de détection et de condamnation de la pratique)
–l’autorité de concurrence arbitre entre le coût social de la pratique (atteinte au surplus des consommateurs) et le coût
de la détection (le niveau d’effort budgétaire de l’autorité, qui détermine la probabilité de détection)
Equilibre théorique
–Pour être dissuasive, le niveau de la sanction doit être au moins égal au gain de la pratique, divisé par la probabilité
de détection
Source : Olivier Sautel, économiste de Microeconomix, L’analyse économique des ententes
B:
Les grandes et moyennes surfaces (GMS) constituent le principal débouché des fabricants de produits laitiers frais
puisque 92% des ventes au détail de yaourts, fromages frais, crèmes fraîches et desserts lactés sont réalisées en
grandes surfaces alimentaires, pour un montant d'environ 5 milliards d'euros en 2013
Entente sur les prix
Les concurrents s'informaient des hausses de prix passées et se mettaient d'accord sur les hausses qu'ils voulaient
annoncer aux distributeurs ainsi que sur les arguments pour les justifier :
Les notes prises lors de la réunion du 4 juillet 2007 indiquent que : « La hausse générale des tarifs devait prendre effet
au 1er octobre 2007 selon les principes suivants : +3% sur les desserts, +4% sur les yaourts et de +5% sur les
fromages frais et la crème fraîche ». Yoplait a préalablement expliqué : « Lors de cette réunion, les participants ont fait
un tour de table pour faire le point, client par client, sur l'envoi par chaque fournisseur des lettres de hausse »
« Les participants se sont mis d'accord sur l'origine des augmentations de coûts pouvant justifier la hausse auprès de
leurs clients » […]: « augmentation en lait et fromage », « accord sur les grands principes […] lait +1.5% au trimestre
=> 3% », « sucre baisse des subventions + canicule », « augmentation des prix des fruits+canicule »
« 2011 a été une année active pour le cartel en matière de coordination de hausses de prix. En effet, deux hausses ont
été coup sur coup passées, au printemps 2011, puis pendant l'été 2011, par les producteurs de produits laitiers frais en
MDD (…/…) Après un tour de table détaillé de l'état des hausses pour l'année 2010 écoulée, acteur par acteur, les
participants se sont coordonnés sur les principes de la première hausse pour 2011. (…) La discussion qui s'est tenue
sur la base de ce document a abouti à la décision d'annoncer aux clients une hausse de 8% avec pour objectif d'obtenir
réellement une hausse de 6% et une hausse moyenne cumulée sur 2010/2011 de l'ordre de 10%. » (Déclaration de
Yoplait).
Des pratiques graves qui ont perturbé le fonctionnement du marché pendant plusieurs années
Ce cartel était de grande ampleur puisqu'il concernait l'ensemble du territoire national et que les fabricants de produits
laitiers frais sous MDD impliqués représentent plus de 90 % du marché concerné. Son caractère secret et sa mise en
œuvre sophistiquée (changement régulier de lieu de rencontre, téléphones portables dédiés, rencontres au domicile
privé de l'un des participants, etc.) aggravent les pratiques commises. Par ailleurs, les produits concernés sont des
produits courants, vers lesquels les consommateurs se tournent pour des raisons de prix et pour lesquels ils sont donc
relativement captifs.
Source : http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?id_rub=606&id_article=2512
Questions :
1. Complétez le tableau pour montrer que le cartel des yaourts est source d’inefficacité
Eléments théoriques du cartel tirés du document A Eléments tirés du document B
Les firmes ne sont pas incitées à réduire leur coût « La hausse générale des tarifs devait prendre effet au 1er
octobre 2007 selon les principes suivants : +3% sur les
desserts, +4% sur les yaourts et de +5% sur les fromages
frais et la crème fraîche »
Les participants se sont mis d'accord sur l'origine des
augmentations de coûts pouvant justifier la hausse auprès
de leurs clients » […]: « augmentation en lait et fromage
», « accord sur les grands principes […] lait +1.5% au
trimestre => 3% », « sucre baisse des subventions +
canicule », « augmentation des prix des fruits+canicule »
Les firmes ne sont pas incitées à innover Les entreprises ont également conclu des pactes de non-
agression, consistant à se répartir les volumes et à geler
les positions des uns et des autres, notamment en faussant
les appels d'offres, lancés par les enseignes de la grande
distribution, auxquels ils répondaient
Pas d’économie d’échelle « Lorsque l'un des acteurs de l'entente perd des volumes,
s'il n'en a pas été informé directement par le concurrent
qui les a pris, il est informé par le client. Le concurrent
lésé contacte alors l'opérateur qui lui a pris les volumes.
Les volumes perdus sont dus mais ne sont pas
nécessairement compensés immédiatement
Coûts administratifs non productifs Après un tour de table détaillé de l'état des hausses pour
l'année 2010 écoulée, acteur par acteur, les participants se
sont coordonnés sur les principes de la première hausse
pour 2011
sanctions Son caractère secret et sa mise en œuvre sophistiquée
(changement régulier de lieu de rencontre, téléphones
portables dédiés, rencontres au domicile privé de l'un des
participants, etc.) aggravent les pratiques commises. Par
ailleurs, les produits concernés sont des produits
courants, vers lesquels les consommateurs se tournent
pour des raisons de prix et pour lesquels ils sont donc
relativement captifs.
Document 6 :
A:
La clémence a plusieurs objectifs en termes d’efficacité économique
Faciliter la condamnation des cartels détectés
Accentuer l’instabilité des cartels non détectés
Décourager la formation de nouveaux cartels
En termes d’incitation, la clémence augmente le risque de détection et donc les coûts associés au cartel
Cela n’empêche pas forcément que des cartels profitables émergent
Mais la clémence précipite la dénonciation d’un cartel dès lors qu’un membre au moins n’y a plus intérêt
La clémence joue donc un rôle d’amplificateur des risques de défection en cas de choc exogène touchant l’entente
Un point-clé est le caractère observable du choc par toutes les firmes (s’il touche toutes les firmes, ou s’il en
touche une seule mais qu’il est public)
Un programme de clémence a des objectifs et des outils différents selon qu’une enquête a ou non été lancée
Le choix des paramètres reflète un arbitrage entre l’incitation à dénoncer et l’efficacité de la politique d’enquête et de
sanction
Il y a deux dimensions de la course à la clémence
La première se situe entre les membres du cartel : le paramètre-clé est alors la différence entre la réduction
accordée au premier et la réduction accordée aux suivants
La seconde se situe entre les membres du cartel et l’autorité de concurrence : le paramètre-clé est la différence
entre la réduction accordée avant que l’enquête soit lancée et la réduction accordée une fois que l’enquête a
été lancée
Effets positifs
Confondre les suspects : la réduction d’amende permet à l’autorité de concurrence d’être plus efficace dans
l’instruction et la poursuite judiciaire
Inciter à la défection : le programme de clémence accorde un bénéfice supplémentaire à l’entreprise qui trahit
Déclencher la course au bureau de l’autorité de concurrence : le programme de clémence favorise le
basculement de l’équilibre coopératif (personne ne dénonce) à l’équilibre non-coopératif (chacun cherche à
dénoncer en premier)
B:
L'Autorité de la concurrence rend publique aujourd'hui une décision par laquelle elle condamne pour entente les
producteurs Yoplait, Senagral (Senoble), Lactalis, Novandie (groupe Andros), Les Maîtres Laitiers du Cotentin, Laïta,
Alsace Lait, Laiterie de Saint Malo, Yeo Frais (groupe 3A) et Laiteries H. Triballat (Rians). Les pratiques sanctionnées
se sont échelonnées entre 2006 à 2012 avec une durée variable selon les entreprises.
Yoplait a été totalement exonérée de sanction en tant que premier demandeur de clémence et échappe ainsi à une
amende d'un montant de 44,7 millions d'euros. Senagral, qui encourait une sanction d'un montant de 101,3 millions
d'euros, a bénéficié d'une réduction de sanction en tant que demandeur de clémence de rang 2.
Les pratiques ont été portées à la connaissance de l'Autorité de la concurrence successivement en août 2011 et en
février 2012 par General Mills-Yoplait (ci-après Yoplait) puis par Senoble-Senagral (ci-après Senagral), qui ont, tour à
tour, sollicité le bénéfice de la clémence. La demande de second rang de Senagral est intervenue quelques jours après
le déroulement d'opérations de visite et saisie.
La procédure de clémence permet aux entreprises qui participent ou ont participé à une entente d'en révéler l'existence
à l'Autorité et d'obtenir, sous certaines conditions, le bénéfice d'une exonération totale ou partielle de sanction
pécuniaire, en fonction notamment de leur rang d'arrivée à l'Autorité, de leur coopération à l'enquête et de la valeur
ajoutée des éléments portés à la connaissance de l'Autorité.
Les sanctions ont été proportionnées à la gravité des faits, à l'importance du dommage causé à l'économie puis ont été
adaptées en fonction d'éléments propres à la situation individuelle des entreprises.
Ainsi, l'appartenance à un groupe de taille importante a été retenue pour Lactalis (majoration de sanction de 25 %). De
même, les difficultés financières de Senagral (ex Senoble) et de Novandie ont été prises en compte pour adapter la
sanction à la baisse, tout comme la petite taille et la fragilité économique de la PME Alsace Lait.
Au titre des circonstances atténuantes, l'Autorité a accordé à la société Novandie une réduction de sanction pour avoir
adopté pendant un an un comportement concurrentiel au point d'avoir perturbé, en tant que franc-tireur, le
fonctionnement même de l'entente.
Enfin, les sociétés en cause, à l'exception des demandeurs de clémence - qui ont révélé les faits - et de la Laiterie de
Saint Malo, n'ont pas contesté les faits et ont pu bénéficier à ce titre d'une réduction de sanction dans le cadre de la
procédure de non-contestation des griefs.
Source : http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?id_rub=606&id_article=2512
Questions :
2. Quelle est la stratégie mise en œuvre par les autorités de la concurrence pour mettre un terme au cartel
(document A) ? Distinguer 2 possibilités : la clémence, la sanction. Explicitez le raisonnement des autorités de
la concurrence
La stratégie de l’Autorité de la concurrence est d’inciter financièrement les entreprises à être les premières à dénoncer.
La première entreprise qui trahit aura peu (ou aucune) de sanctions financières ; les autres subiront des sanctions
importantes. Cela pousse alors les entreprises à dénoncer le cartel dès qu’elles n’ont plus aucun gain financier.
3. Complétez le tableau suivant en vous aidant du document A :
e Entreprise A
n
t Refuse de dénoncer l‘accord Dénonce le premier
Clémence : pas d’amendes et
conserve le gain de tous les profits
accumulés ; il fragilise aussi tous les
Cartel indétectable, pas de sanctions
autres membres du cartel/ sanction : a
Refuse de financières. Profits collectifs élevés
pour but d’imposer une amende
dénoncer l‘accord pour le cartel
fonction de la durée et des gains
accumulés, et de la faible probabilité
de révéler le cartel
Propositions
complémentaires par
le co-évaluateur