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Département droit privé

Master : « juriste d’affaires »

Module : DROIT DE LA CONCURRENCE ET DE LA CONSOMMATION

Travail Sous le thème :

« La Vente à Perte »

Préparé par : Encadré par :

 AJEMAHERI Fatima Ezahra Mr.JOUIDI Driss


 CHOUALI Yousra
 SMOUNI Soufiane
 TLEMçANI MHANDEZ Mariam

Année universitaire :

2020 / 2021
Remerciement

Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements et notre profonde

gratitude à notre professeur Mr.Driss JOUIDI qui, malgré les contraintes

inhérentes à ses multiples occupations a tenu un rôle primordial dans la

réalisation de ce travail.

C’est sous sa direction et grâce à ses orientations et aussi à travers la

confiance qu’il nous a accordé que ce travail a été accompli, ainsi que les

précieux conseils qu’il nous a prodigués pour suivre au mieux la voie que

nous avons décidé d’emprunter.

Nous espérons qu’à travers ces quelques mots lui exprimer notre

profond respect.

2
Sommaire

Introduction ......................................................................................................................................4

Partie 1 : fondement de la vente à perte ...........................................................................................7

A- La distinction de la vente à perte des autres notions voisines ..................................................8

B- La loi 104-22 : préservation des acquis de la loi 06-99 en matière de la vente à perte ............ 11

Partie II : la vente à perte : approche comparative et critique ...................................................... 15

A : la vente à perte : le cas de la France ......................................................................................... 16

B : faut -il interdire la vente à perte ? ............................................................................................ 19

Conclusion : .................................................................................................................................... 22

3
Introduction

Une bonne affaire immédiate peut en cacher une mauvaise à terme. En effet, la vente à
un prix anormalement bas par une entreprise peut avoir pour objectif ou pour conséquence
d'exclure artificiellement la concurrence.
Or, lorsque la concurrence aura été exclue, il est plus que probable que les prix
remontent au préjudice des clients, qu'ils soient consommateurs ou professionnels. C'est
pourquoi le droit interdit parfois aux clients de faire de bonnes affaires !
Sont ainsi sanctionnés le fait pour une entreprise de revendre des produits à perte, celui de
pratiquer des prix abusivement bas à l'égard de consommateurs ou encore d'avoir une
politique de prix prédatrice. Ces différentes interdictions, qui peuvent paraître similaires,
recouvrent cependant des réalités juridiques différentes 1.

Le droit de la concurrence est défini comme l'ensemble des dispositions législatives et


réglementaires visant à garantir le respect du principe de la liberté du commerce et de
l'industrie. La liberté de la concurrence, principal aspect du droit de la concurrence, a en effet

1
BLISS C. [1988], « A theory of retail pricing », The Journal of Industrial Economics, 36, 4, p. 375-391.

4
pour prolongement la liberté d'accès au marché, ce qui implique que le commerce se fasse
librement.

De ce fait, l'organisation de la concurrence se justifie du fait qu'aucun état naturel et


spontané de la concurrence n'existe. En effet, le principe de la liberté de concurrence est vécu
par les Etats et par les entreprises comme une contrainte : c'est un impératif auquel ils doivent
se soumettre, et auquel ils ne peuvent pas se soumettre. De ce fait, la législation sur la
concurrence est nécessaire pour garantir cette liberté, et notamment combattre les nombreuses
atteintes à la concurrence qui peuvent entraver le principe de libre concurrence. En d'autres
termes, il apparait donc que le rôle du droit de la concurrence est d'obliger les entreprises à se
faire concurrence ou à la subir.

La concurrence devant être régulée afin qu'elle soit respectée par les Etats ou les
entreprises, aucune différence n'étant faite entre le marché public et le marché privé, il a été
nécessaire de mettre en place le mécanisme du droit de la concurrence.

Dès lors, il convient de se demander quel est réellement l'objet de ce droit de la


concurrence. Il apparait selon différents textes que les objectifs du droit de la concurrence
sont autant de combattre les pratiques anticoncurrentielles ou restrictives de concurrence que
le développement d'une concurrence libre et non faussée. L'objet du droit de la concurrence
peut également être défini comme servant à protéger la concurrence à l'intérieur d'un marché
comme un moyen d'améliorer le bien-être du consommateur2.

Notre sujet porte sur l’étude de la vente à perte cette notion ne figure pas clairement au
sein de l’arsenal juridique marocain on parle de la pratique de vente avec un prix abusivement
bas et dans ce sens la loi marocaine qualifie cette dernière en tant que pratique
anticoncurrentielle.

Cette pratique semble pour le consommateur une bonne affaire pourtant pour
l’économie c’est une perte c’est pourquoi l’état réagi pour réguler cette pratique afin d’éviter
un chamboulement dont les conséquences sont lourdes.

2
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-de-la-concurrence/dissertation/objet-droit-
concurrence-463450.html

5
Au Maroc les pratiques anticoncurrentielles selon la loi 104-12 : Ententes, Abus de
position dominante, Prix abusivement bas.

Concernant, les pratiques des prix abusivement bas ; L’article 8 de la loi 104-
12 prohibe, les offres de prix ou pratiques de prix de vente aux consommateurs abusivement
bas.

Il est à préciser que les dispositions de l’article 8 de la loi précitée ne s’appliquent pas
en cas de revente en l’état.

Le législateur marocain a prévu à l’instar des autres législations européennes en la


matière, des exceptions aux articles 6 et 7 de la loi 104-12

L’article 9 de loi 104-12 énumère les cas de pratique ou les dispositions de l’article 6
et 7 ne s’appliquent pas :

 Qui résulte de l’application d’un texte législatif ou réglementaire pris pour son application.

 Les pratiques dont les auteurs peuvent justifier qu’elles ont pour effet de contribuer au progrès
économiques et / ou technique et qu’elles réservent aux utilisateurs une partie équitable du
profit qu’en résulte, sans donner aux entreprises intéressées la possibilité d’éliminer la
concurrence pour une partie substantielle des biens, produits et services en cause. Ces
pratiques ne doivent imposer des restrictions à la concurrence que dans la mesure ou elles sont
indispensables pour atteindre cet objectif de progrés.

 Les accords d’importance mineure qui ne restreignent pas sensiblement le jeu de la


concurrence, en particulier les accords entre petites et moyennes entreprises.

L’intérêt de notre sujet tend vers l’ étude de la notion de la perte à vente, son
fondement et la raison pour laquelle est interdite 3.

Alors, question pertinente se pose avec force à savoir : faut-il interdire la vente à
perte?

Pour répondre, notre sujet serait divisé en deux parties à savoir :

 Partie 1 : le fondement de la vente à perte


 Partie 2 : vente à perte : approche comparative et critique

3
http://www.mag.gov.ma/index.php/fr/2012-10-08-16-53-15/2014-11-19-12-20-09.html

6
Partie 1 : fondement de la vente à perte

Au Maroc, le droit de la concurrence est passé par un certain nombre de phases qui ont
contribué à son progrès. Aujourd’hui, il est réglementé par la loi n°104.12 relative à la liberté
des prix et de la concurrence et la loi n°20.13 relative au conseil de la concurrence. Ce sont
les deux lois qui traduisent la modernisation du droit de la concurrence depuis l’année 2011
qui a marqué la constitutionnalisation du principe de la libre concurrence et de la liberté
d’entreprendre.

Certaines entreprises cherchent à influencer le marché à leur avantage, et elles ne


cessent pas de s’approvisionner d’une façon illégale pour le monopoliser. Ces pratiques se
traduisent la plupart de temps comme des ententes ou des menaces qui peuvent non seulement
porter atteinte à l’intérêt des autres opérateurs économique notamment les petites entreprises
mais également au libre jeu de la concurrence et au bien-être du consommateur.

C'est pourquoi, la réglementation de la concurrence s'impose comme une condition


fondamentale à l'exercice de la liberté d'entreprendre pour chacun. Le droit de la concurrence
pose donc les jalons de l'organisation économique du commerce et sanctionne ceux qui ne les
respectent pas.

7
De ce fait, les pratiques anticoncurrentielles désignent trois types de pratiques
commerciales contraires au droit de la concurrence : les ententes, les abus de domination et
les offres et pratiques de prix abusivement bas. Lorsqu'elles restreignent de manière abusive le
jeu de la concurrence sur le marché considéré, elles donnent lieu à des mesures coercitives
visant à les faire cesser, voire à des sanctions.4

Dans cette partie, nous allons mettre l’accent sur le fondement de la vente à perte en
traitant les points suivants :

A. La distinction de la vente à perte des autres notions voisines


B. La loi 104-22 : préservation des acquis de la loi 06-99 en matière de la vente à
perte

A- La distinction de la vente à perte des autres notions voisines

Avant d’entamer la distinction de la vente à perte des autres notions en relation, il


s’avère primordial de lui trouver une définition stricte surtout que la vente à perte peut
s’adresser à tous les secteurs commerciaux, à tous les stades de la distribution, du
manufacturier au consommateur, en passant par le grossiste le revendeur et le détaillant. 5

Le problème de la définition de la vente à perte parut insoluble pratiquement. Or, les


deux définitions extrêmes recueillies par la pratique sont les suivantes :

 Une pratique de vente en-dessous du coût, dans le but de restreindre la concurrence ou

d’éliminer un concourant ;

 Toute vente en deçà du prix établi ou suggéré par le manufacturier ;

Remarquons que dans la première définition, la composition du coût renfermant

plusieurs éléments qui varient d’une entreprise, d’un produit, d’un moment à l’autre rend toute

norme de référence extrêmement précaire. La seconde a semblé, au contraire, plus facilement


contrôlable.

4
Pratiques anticoncurrentielles, dalloz.fr, aout 2020 https://www.dalloz.fr/documentation/Document?id

5
Gilles Desrochers, « vente à perte et maintien des prix de revente », l’actualité économique, volume 31,
numéro 2, 1955.

8
On peut encore remarquer que, que la définition littérale de l’expression « vente à

perte » renferme deux éléments :

 L’article doit être vendu à un prix tel que le vendeur encoure une perte ;

 Une telle pratique doit tendre à attirer la clientèle dans l’établissement du vendeur afin

qu’il en résulte des ventes supplémentaires d’autres produits.

A ce niveau, il n’est pas difficile de comprendre ce qu’est vendre à perte pour une

entreprise. On comprend facilement que celle-ci vend ses marchandises sans rentrer
totalement dans ses coûts. Ce qui est peut-être plus compliqué, c’est comprendre pourquoi une
entreprise en viendrait à faire cela.

Elle peut tout d’abord le faire pour faire pression sur ses concurrents, afin que ces
derniers quittent un marché non rentable. Aussi, l’entreprise vendant à perte pourrait le faire
pour empêcher des concurrents potentiels d’entrer sur ce marché, voyant qu’ils ne pourraient
s’aligner aux prix. De la sorte, l’entreprise acquerrait ou conserverait une position
monopolistique et pourrait à long terme augmenter ses prix de manière libre.

NB : en droit, le phénomène de vente à perte peut d’abord consister en un abus de


position dominante, comme on vient de le dire l’entreprise qui se trouve en position de
monopole sur un marché donné et qui vend ses marchandises à perte, afin d’éliminer ses
concurrents, pourrait se rendre coupable d’abus de position dominante. Nous nous pencherons
sur cet aspect dans le point suivant « B »

1. Le dumping :

Il, est oppurtun de savoir d’abord que le terme dumping nous vient de l'anglais "to

dump" et signifie "se débarasser de", "déverser".

En économie, le terme général « dumping » désigne « une stratégie commerciale


agressive qui se résume à « vendre les produits à perte afin d’éliminer les concurrents et de

9
conquérir des parts de marché ». 6 Il s’intéresse à gagner un avantage sur les autres marchés

participants, et il consiste en la baisse des prix des biens importés.

Des nuances sont aussi à apporter au niveau des acteurs en jeu. En effet, Les
entreprises (et leurs employés de manière indirecte) sont les auteurs de pratiques de dumping.
Les gouvernements eux sont impliqués dans la lutte contre ce phénomène.

Au niveau des conséquences, le dumping commercial cause des pertes matérielles


chez les producteurs et travailleurs des Etats cible. Il pourrait aussi entraver le développement
des sociétés produisant un bien particulier. 7 La société coupable de dumping souffre
financièrement de manière temporaire mais jouira à long terme d’un avantage compétitif
grâce à sa position monopolistique, qui est en soi, une défaillance du marché.

Les objectifs du dumping sont :8

 Encourager la conquête de marchés internationaux attrayants ;


 Défendre les marchés menacés ;
 Monopoliser un marché9 ;

2. La revente à perte :

Le seuil de revente à perte – ou prix d’achat effectif – représente la limite de prix en


dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit sous peine d’être sanctionné.

"Le prix d’achat effectif est le prix unitaire net figurant sur la facture d’achat, minoré
du montant de l’ensemble des autres avantages financiers consentis par le vendeur exprimé en
pourcentage du prix unitaire net du produit et majoré des taxes sur le chiffre d’affaires, des
taxes spécifiques afférentes à cette revente et du prix du transport"10.

6
M. MORSA, “L’arrêt Format de la C.J.U.E. du 5 octobre 2012, aff. C-11/11 ou comment les règles de
coordination européenne des systèmes de sécurité sociale peuvent éviter le dumping social lorsqu’elles sont
correctement appliquées”, o.c., p. 469, n° 27.
7
T. DELVAUX, A. FAYT, D. GOL, D. PASTEGER, M. SIMONIS, N. THIRION, « Section 2- Le droit européen
de la concurrence » in Droit de l’entreprise, Bruxelles, Larcier, 2012, p. 413.

9
https://debitoor.fr/termes-comptables/dumping
10
l’article L. 442-3 du code de commerce français

10
NB : Il y a une différence entre la revente à perte et la vente à perte. Le SRP 11
concerne l’activité de revente, et non la vente directe par un fabricant .

B- La loi 104-22 : préservation des acquis de la loi 06-99 en matière de la


vente à perte

la constitution marocaine du premier juillet 2011 a consacré dans son article 35 le


principe de la libre concurrence tout en habilitant le Conseil de la concurrence, en tant
qu’autorité administrative indépendante, à garantir la transparence et l’équité dans les
relations économiques, à travers l’analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés,
le contrôle des pratiques anticoncurrentielle, des pratiques commerciales déloyales et des
opérations de concentration économique et de monopole.

Certes avant la constitution de 2011, et avant l’adoption des lois 104.12 et 20.13 qui
réglementent la concurrence au Maroc, la loi 06-99 relative à la liberté des prix et de la
concurrence avait tracé les grandes lignes directrices en matière de concurrence remodelées
13 ans après.

Cette loi qui a appelé deux observations préliminaires. En premier lieu, sur le plan
substantiel, elle s’est orientée dans une large mesure vers le modèle de l’Union européenne
par la consécration d’un contrôle ex post des pratiques anticoncurrentielles et un contrôle ex
ante des opérations de concentrations. En deuxième lieu, l’une des particularités du droit
marocain de la concurrence, sous l’égide de l’ancienne loi, est le clivage entre deux autorités
de la concurrence : le Premier ministre, qui a un pouvoir décisionnel, et le conseil de la
concurrence qui a un pouvoir consultatif. 12

En 2014, le droit de la concurrence national est renouvelé. D’une part, le statut du


conseil de la concurrence a été redéfini. La loi 20.13 a garanti au Conseil une certaine
indépendance en le dotant de pouvoirs décisionnels, d’enquête et de sanction, tout en
conservant son héritage d’avis et de conseil. Elle lui a reconnu également la personnalité
morale et l’autonomie financière. D’autre part, la loi 104.12 relative à la liberté des prix et de

11
Le Seuil de Revente à Perte ou SRP est une référence légale dans le domaine de la distribution établie par les
lois Dutreil et Chatel. Il correspond au prix en dessous duquel un distributeur ne peut revendre un produit. S’il le
fait, il encourt de graves sanctions pour avoir revendu à perte.
12
Maissae Boussaouf et Halmaoui Lobna, « les différentes menaces à la libre concurrence », revue de droit civil
économique et comparé, volume 1 numéro 1, 2020.

11
la concurrence, a apporté d’autres réaménagements : la consécration des règles de minimis,
l’unification du contrôle des opérations de concentration, le renforcement des garanties
procédurales, notamment le secret des affaires des opérateurs économiques, la clarification
des voies de recours auprès des juridictions compétentes contre les décisions du conseil de la
concurrence, la mise en place des solutions alternatives ou accessoires à la sanction comme la
clémence, la procédure de non contestation de griefs.

 La vente à perte d’une part entrait auparavant dans le cadre de l’abus de position
dominante au regard de l’article 7 de la loi 06-99.

L'abus peut notamment consister en refus de vente, en ventes liées ou en conditions de


vente discriminatoires ainsi que dans la rupture de relations commerciales établies, au seul
motif que le partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées. Il
peut consister également à imposer directement ou indirectement un caractère minimal au prix
de revente d'un produit ou d'un bien, au prix d'une prestation de services ou à une marge
commerciale. 13

L'abus peut consister aussi en offres de prix ou pratiques de prix de vente aux
consommateurs abusivement bas par rapport aux coûts de production, de transformation et de
commercialisation, dès lors que ces offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir pour
effet d'éliminer un marché, ou d'empêcher d'accéder à un marché, une entreprise ou l'un de ses
produits.

 Et d’autre part, il peut se traduire par une pratique du marché déloyale à l’égard de
personnes autres que les consommateurs.

1- Les prix abusivement bas :

La loi 104-12 n’a pas traité la notion de vente à perte dans le cadre de l’abus de
position dominante, mais elle lui a consacré toute une marge indépendante sous la notion de
prix abusivement bas qui se définit à la fois par rapport aux coûts, mais également par rapport
à une volonté de nuire à un concurrent.

Elle concerne les prix pratiqués à l'égard du consommateur final et le domaine des
biens ayant subit une transformation. C'est l'interdiction de la revente à perte qui encadre les
biens revendus en l'état. La pratique de prix abusivement bas est une pratique

13
Art 7 al 2 et 3 de la loi 06-99.

12
anticoncurrentielle pouvant théoriquement à ce titre donner lieu à une action du conseil de la
concurrence.

L’article 8 de la loi 104-12 prohibe : « les offres de prix ou pratiques de prix de vente
aux consommateurs abusivement bas par rapport aux coûts de production, de transformation
et de commercialisation, dès lors que ces offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir
pour effet d’éliminer à terme d’un marché, ou d’empêcher d’accéder à un marché, une
entreprise ou l’un de ses produits. »

Comme déjà mentionné, cette pratique était déjà mentionnée par la loi 06-99 qui la
considérait comme une forme d’abus de position dominante, la nouvelle loi quant à elle, traite
des prix abusivement bas comme pratique anticoncurrentielle à part entière. Elle se trouve de
ce fait interdite sans qu’il soit nécessaire de prouver la position dominante de son auteur 14

2- Le conseil de la concurrence (CC): un intervenant au centre de la pratique

le Conseil de la Concurrence, est une institution indépendante chargée, dans le cadre


de l’organisation d’une concurrence libre et loyale, d’assurer la transparence et l’équité dans
les relations économiques, notamment à travers l’analyse et la régulation de la concurrence
sur les marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques commerciales
déloyales et des opérations de concentration économique et de monopole. 15

Conscient du rôle très limité du conseil de la concurrence dans la lutte contre


des pratiques anticoncurrentielles sous la loi 06-99-puisque ce rôle relevait seulement
de ses prérogatives consultatives et de recommandations pas plus pas moins -le
législateur marocain a procédé, en 2014, à l’adoption des lois 104-12 relative à la
liberté des prix et de la concurrence et 20-13 relative au conseil de la concurrence afin
de raviver celui-ci et lui permettre de fonctionner compte tenu des besoins du marché
marocain en mutation perpétuelle

Sur ce, il dispose d’une compétence générale en ce qui concerne le contrôle des
pratiques anticoncurrentielles, il peut s’autoriser ou être saisi pour enquêter et prononcer, le
cas échéant, des mesures conservatoires, des astreintes, les injonctions ou des sanctions
pécuniaires.

14
Marie Anne Rrison Roche et Marie-Stéphane Payet, « droit de la concurrence », Dalloz, 2006, p.232.
15
Article 166 de la constitution de 2011.

13
A rappeler que, les moyens et les outils dont disposait le CC, sous l’égide de la
06-99, précitée, n’étaient pas de la même importance que ceux dont dispose
aujourd’hui. Avec l’entrée en vigueur des lois 104-12 et 20-13 susvisées, le CC s’est
vu attribué une place de choix parmi des autres institutions constitutionnelles du
royaume.

Ceci dit, pour faire face à celles-ci, le Conseil de la concurrence peut utiliser
des sanctions administratives dont il est investi par la loi 104-12. Lorsqu’il est saisi
d’une affaire 16 en application des articles 6,7 et 8 de la loi 104-1217 , le CC peut, après
avoir instruit l’affaire et entendu les parties et le commissaire du gouvernement,
ordonner les mesures conservatoires18 s’il le juge nécessaire.

De même, le CC peut infliger à l’opérateur contrevenant une injonction de


cessation de pratiques anticoncurrentielles. 19

En cas de non contestation par le(s) contrevenant(s) de griefs qui lui ou leur
sont notifiés, le CC peut prendre l’engagement de prononcer une sanction pécuniaire
réduite à la moitié 20

Si toutes ces sanctions ne marchent pas, le CC recourra aux sanctions


pécuniaires prévues par l’article 39 de la loi 104-12. En effet, ces sanctions peuvent
atteindre jusqu’à 10% du chiffre d’affaires (CA) international ou national de
l’entreprise ou 4.000.000 de dirhams si le contrevenant n’est pas une entreprise.

En outre, il peut également prononcer une astreinte 21 dans la limite de 5% du


CA journalier moyen hors taxes par jour de retard pour contraindre les entreprises
récalcitrantes à exécuter une décision du CC.

Enfin, le CC peut, procéder à la publication de la décision prise dans le but de


toucher le contrevenant dans sa clientèle et sa réputation sur le marché marocain .

16
Le CC peut être saisi par les personnes prévues par l’article 5 de la loi n 20-13 relative au CC. Il peut se saisir
d’office également.
17
Ces articles portent sur les pratiques anticoncurrentielles.
18
V, l’article 35 de la loi 104-12.
19
V, l’article 36 de la loi 104-12.
20
V, l’article 37 de ladite loi.
21
V, l’article 40 de la même loi.

14
Bien que le Conseil de la concurrence marocain se voie désormais investi de
larges pouvoirs et de moyens dont le moins que l’on en puisse dire qu’ils sont
efficaces, il reste toujours en-deçà des attentes et peine à se rétablir et de sortir de long
coma dans il est entré depuis son institution .

Partie II : la vente à perte : approche comparative et critique

La vente à perte comme son nom l’indique engendre une diminution flagrante au
niveau du prix estimé de la vente initiale à l’instar de la législation marocaine qui n’est pas
flexible en la matière le législateur marocain semble être très vigilant sur ce phénomène
difficile à prouver. Le prix d’achat «effectif» étant une notion faisant sûrement partie du
«secret» du monde des affaires, tout jugement sur la question ne peut que relever du pouvoir
discrétionnaire consenti au juge commercial pour décider que tel ou tel commerçant, telle
personne physique ou telle société, a «revendu ou avait annoncé la revente d’un produit à un
prix inférieur à son prix d’achat effectif».

La charte de la concurrence marocaine accorde plus d’attention aux produits


saisonniers pour des raisons évidentes de liquidation de produits rapidement périssables ou ne
correspondant plus à la mode. Les produits présentant «un caractère saisonnier marqué» sont
en fait généralisés à tous les secteurs. Surtout les télécoms même si les promotions sont
souvent échelonnées de manière raisonnable sur l’année. Mais le caractère «saisonnier» de ces
produits est une notion acceptée par d’autres jurisprudences. Surtout au sein des marchés

15
partagés par plusieurs compagnies qui s’efforcent chacune de maintenir ses prix hautement
compétitifs.22

Il faut souligner que la vente à perte peut inclure aussi les prix pratiqués par des
magasins d’une certaine taille. Il y a un vide juridique certain à ce sujet puisque des supérettes
ne peuvent pas proposer des prix nettement moins bas que ceux des autres commerçants dans
la même zone d’activité. Ceci n’est valable que pour les produits alimentaires où il y a
obligation légale de s’aligner sur les prix pratiqués au sein d’une même zone d’activité.

Il faut savoir aussi que la période des soldes a toujours été régie par un flou juridique.
Ce ne sont certes pas des périodes de vente légale à perte, mais les prix annoncés au public
doivent contenir certaines charges obligataires dans le processus de commercialisation des
produits. Pour d’autres secteurs, les formes stimulantes des crédits gratuits ont été souvent
contrôlées.

Afin que les prix pratiqués par les diverses enseignes opérant sur le marché marocain
puissent avoir un fil conducteur. En France, pour aider les commerçants à prendre part à la
concurrence, les pouvoirs publics entendent pratiquer une liberté tarifaire totale dans le
domaine de la distribution. Car les intérêts des PME et TPE semblent sérieusement menacés
par l’implantation de grandes enseignes européennes en France23.

Les responsables français envisagent sérieusement de faire perdurer les périodes de


solde sur toute l’année. Et donc une légalisation de la vente à perte. Cette réaction survient
après plusieurs années de prix très bas pratiqués par quelques opérateurs qui ont pourtant
ménagé le pouvoir d’achat des ménages.

A : la vente à perte : le cas de la France

22
www.chefdeletreprise.com

23
En particulier, l’article de Lal et Matutes [1994], qui offre une formalisation très pertinente de la notion de «
prix d’appel » en tenant compte de l’imperfection de l’information des consommateurs sur les prix des biens,
réfute cet argument.

16
Il est incontestablement que , la législation française accorde une grande importance à
la culture du droit de la consommation et plus particulièrement le droit de la concurrence ceci
est justifié par le développement y compris l’épanouissement industriel.

Cependant, l'article L. 442-5 du Code de commerce interdit à une entreprise


de revendre un produit en-dessous du prix auquel elle l'a acheté sous peine d'une amende
maximum de 75000 euros pour une personne et 375 000 euros pour une personne morale 24.

En effet, revendre à perte n'est pas rationnel. Une entreprise n'a en effet pas pour
finalité de perdre de l'argent et récupérera probablement sa marge sur d'autres produits si bien
que le client n'aura pas été gagnant.

La loi prévoit néanmoins des exceptions (ventes motivées par la cessation ou le


changement d'une activité commerciale, de produits saisonniers pendant la période terminale
de la saison des ventes et entre deux saisons de vente, de produits démodés ou dépassés
techniquement, etc.).
L'interdiction de revente à perte s'applique aux produits (et non aux services) revendus en
l'état à des professionnels comme à des consommateurs et non pas aux produits fabriqués ou
transformés puis vendus par la même entreprise.

1- Une offre de prix au consommateur ne doit pas être abusivement basse

L'article L. 420-5 al. 1 du Code de commerce interdit les offres ou pratiques de prix de
vente aux consommateurs abusivement bas lorsque cette pratique a pour objet ou pour effet
d'éliminer la concurrence. Le prix abusivement bas se distingue de l'interdiction de la revente
à perte à plusieurs égards. Cette interdiction concerne la vente de service et de produits
fabriqués (et non ceux revendus en l'état à l'exception des enregistrements sonores reproduits
sur supports matériels et des vidéogrammes destinés à l'usage privé du public).

Elle n'est interdite que dans la mesure où l'offre ou la pratique de prix est à destination
des consommateurs. L'interdiction ne s'applique donc pas lorsque les clients concernés sont
des professionnels. Par ailleurs, le caractère abusivement bas du prix de vente est déterminé
par rapport aux coûts de production, de transformation et de commercialisation. Le prix
abusivement bas est celui qui est inférieur, selon les cas envisagés, à la moyenne des coûts
variables ou à la moyenne des coûts totaux (fixes et variables).

24
Code du commerce français artile420

17
Enfin, ces offres ou pratiques de prix abusivement bas doivent avoir pour objet ou
peuvent avoir pour effet d'éliminer ou de bloquer l'accès d'un marché à une entreprise ou un
produit concurrent25.

Une pratique de prix abusivement bas peut donner lieu à une amende lourde(au
maximum 10 % du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise contrevenante). Des dommages et
intérêts peuvent aussi être demandés par des entreprises concurrentes en raison du préjudice
subi du fait de cette pratique.

Il est encore à noter que l'article L. 420-5 al. 2 comporte des dispositions spécifiques
pour certains produits alimentaires dans les départements et collectivités d'outremer.

2- Une entreprise en position dominante ne peut pas pratiquer des prix prédateurs

L'interdiction des prix prédateurs, à la différence de la prohibition des prix


abusivement bas, requiert que l'entreprise qui pratique de tels prix soit en position dominante
sur un marché (c'est-à-dire qu'elle dispose en général d'une part de 50 % environ sur le
marché en cause). Les prix prédateurs constituent alors un abus de cette position dominante.
A la différence des prix abusivement bas, ils sont interdits tant à l'égard des consommateurs
que des professionnels.
La définition et les sanctions d'un prix prédateur sont les mêmes que celles du prix
abusivement bas. La prohibition des prix prédateurs repose sur la même idée que
la prohibition des prix abusivement bas. Le risque d'une telle pratique est en effet qu'une
entreprise déjà dominante ne parvienne à éradiquer la concurrence et, une fois celle-ci
éliminée, augmente ses prix.
Une entreprise qui souhaite vendre à des prix (anormalement) bas doit donc
s'interroger sur son droit à y procéder en vérifiant qu'elle n'enfreint pas la loi26.

3- Loi Chatel : le dernier acte avant la libre négociation des prix ?

25
ALLAIN M-L. et CHAMBOLLE C. [1999], « Les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs:
bilan et limites de trente ans de régulation », Cahiers du Laboratoire du d'Econométrie de l'Ecole Polytechnique,
2002-7.

26
La revue l’économiste article portant sur le libre prix

18
Dans ses grandes lignes, la loi Chatel du 3 janvier 2008, pour le développement de la
concurrence au service des consommateurs, est un pas en avant dans la réforme de la loi
Galland au travers de l'abaissement du seuil de revente à perte. Le prix de vente au
consommateur inclura désormais l'ensemble les ristournes accordés par les fournisseurs,
notamment la totalité des marges arrière. Et, bientôt, la libre négociation des prix pourrait
devenir réalité27.

Nouvelle baisse du seuil de revente à perte

La revente à perte est interdite en France. La loi Galland, qui instaure un seuil de
revente à perte (SRP) en dessous duquel il est interdit de vendre, a été modifiée par la loi
Dutreil de 2005 permettant de réintégrer une partie des marges arrièreet donc de faire baisser
le prix de vente au consommateur.
Pour aller plus loin, la récente loi Chatel permet de réintégrer la totalité des marges
arrière dans le prix de vente au consommateur introduisant la notion de triple net : prix d'achat
déduit de tout rabais, remises et ristournes, même celles relevant de la coopération
commerciale. "Les distributeurs pourront pratiquer des prix de revente au consommateur
inférieurs au prix figurant sur les factures des fournisseurs", insiste-t-on au sein du cabinet
d'avocats Yves Lévy. De plus, le contrat de coopération commerciale, rendu obligatoire en
2005, et qui devait être établi avant la fourniture de services, disparaît. Il est remplacé par une
convention unique fixant l'ensemble des conditions de vente et services négociés entre
fournisseurs et distributeurs.

B : faut -il interdire la vente à perte ?

Il est généralement admis que la vente à perte a fait couler beaucoup d’encre y compris
était une affaire huileuse au sein des tribunaux français voire les réseaux sociaux et les masses
médias vue l’atteinte qui peut porter à l’économie entre partisans et détracteurs la vente à
perte n’a pas pu trouver une place convenable.

1- Vers la libre négociation des prix

27
la loi Chatel du 3 janvier 2008

19
Pour Nicole Ferry-Maccario, professeur à HEC et auteur du livre Droit du
Marketin (Pearson, 2008), la véritable question que pose la réforme de la loi Galland est :
maintient-on le seuil de revente à perte ? "La loi Chatel modifie cette modalité sans répondre
véritablement à cettequestion de fond." Pourtant la libre négociation des prix - abolissant le
principe de non-discrimination - est bien une problématique d'actualité 28.
En effet le rapport Attali sur la libération de la croissance, remis au Président de la
République le 23 janvier, propose de restaurer la liberté des prix, idée déjà évoquée dans le
rapport d'étape du 12 octobre 2007. De plus, à peine plus d'une semaine après la publication
de la loi Chatel, Marie-Dominique Hagelsteen, ancienne présidente du Conseil de la
concurrence, a remis à Christine Lagarde, Ministre de l'Economie, et à Luc Chatel, Secrétaire
d'Etat chargé de la Consommation, un rapport sur "la négociabilité des tarifs et des conditions
générales de vente" allant dans le même sens. En outre, "Christine Lagarde voudrait
supprimer la notion de soldes, la seule exception où l'on peut revendre à perte en France, et
laisser la liberté aux magasins d'avoir par exemple un rayon 'soldes' permanent", ajoute Nicole
Ferry-Maccario.

2- Quelques conséquences possibles

La libre négociation des prix devrait accroître la concurrence et les relations de force
dans les négociations. "Il est possible que cela ait également pour conséquence une plus forte
segmentation et spécialisation dans la grande distribution, ajoute Nicole Ferry-Maccario, ou
bien la disparition des petits acteurs." Reste un garde fou essentiel : le droit de la concurrence
est très fort en France et interdit les pratiques d'entente collective ou les abus de position
dominante.
La possibilité pour les distributeurs de revendre à perte pourrait se traduire aussi par
des prix d'appel sur des produits de grandes marques nationales. Certains pourraient d'ailleurs
s'inquiéter de l'impact sur leur image de marque. Mais pour Nicole Ferry-Maccario il n'en est
rien : "Je pense que l'image du distributeur prime sur celui du produit. Lorsque Leclerc baisse
ses prix, le produit n'en est pas pour autant perçu comme de mauvaise qualité. L'information
de plus en plus importante fournie au consommateur - notamment sur la production, l'origine,
la composition, etc. - influence le choix pour tel ou tel produit et prend le pas sur le critère
'prix' en décorrélant celui-ci et la qualité." C'est une sorte de prime au marketing : plus l'image

28
La revue éléctronique nexity article portant sur la loi chatel et la négociation des prix

20
est forte, moins le positionnement prix sera inquiétant. Ce n'est plus l'unique élément de
décision pour le consommateur.
Chez Yves Lévy & Associés, on estime que cette baisse des prix aurait probablement
pour conséquence une diminution des marges pour les fournisseurs. "Espérons que cela ne
provoque pas une baisse des coûts de production et donc de la qualité. Mais les normes
nationales sont assez drastiques et les risques sont peu élevés. De plus, nous pensons que la
libre négociation des prix obligera les fournisseurs à avoir une politique de prix commune
pour qu'il n'y ait pas de diminution trop importante des prix par les distributeurs. Le cadre
légal, très strict pour les distributeurs, aura une influence déterminante sur la fixation des
prix29."
Dans le meme ordre d’idées,Par décision du 7 mars 2013, la Cour de justice de l'Union
européenne, s'appuyant sur la directive européenne du 11 mai 2005, a jugé qu'une loi qui
interdit de manière générale d'offrir à la vente ou de vendre des biens à perte à des
consommateurs est contraire au droit de l'Union européenne. Une telle vente ne pourrait être
interdite que si elle était déloyale. Cette décision pourrait donc remettre en cause l'interdiction
générale en France de la revente à perte à l'égard des consommateurs, sans cependant remettre
en cause cette interdiction pour les reventes à des acheteurs commerçants par exemple.

29
La revue éléctronique nexity article portant sur la loi chatel et la négociation des prix

21
Conclusion :

Il est bien entendu difficile d’apporter une réponse tranchée à cette question.
Toutefois, les travaux théoriques présentés apportent des éléments d’analyse qui permettent
de discuter les divers motifs d’accusation invoqués à l’encontre des pratiques de revente à
perte. Nous dressons un bilan des effets de l’interdiction de la revente à perte sur les
différentes catégories d’acteurs : les concurrents, les fournisseurs, et enfin les consommateurs.
« la revente à perte constitue une infraction constatée par comparaison entre un prix de vente
et un coût d'achat en dehors de toute référence au marché́ ».

C'est cette absence de référence au marché́ qui distingue la revente à perte de la notion
de prédation. Ainsi, interdire la revente à perte pour éviter les comportements de prédation
peut se révéler inefficace à double titre. Tout d’abord, il peut y avoir des comportements de
prédation sans revente à perte, et ensuite, il existe de nombreuses autres motivations
économiques que la prédation qui expliquent que les distributeurs revendent un bien à̀ perte,
et qui peuvent s’avérer bénéfiques pour l’ensemble de l’économie. Toutefois, il semble
difficile, et souvent impossible d’identifier les motivations stratégiques réelles des
distributeurs parmi les différents cas de revente à perte portés devant la justice ou les autorités
de la concurrence. La revente à perte est-elle « innocente », c’est-à̀ -dire résulte- t-elle d’une
simple maximisation des profits du distributeur ? ou bien provient-t-elle d’un calcul inter-
temporel dans lequel le distributeur prend en compte l’amélioration de ses profits qui suivra
l’élimination d’un de ses concurrents ?

Devant un tel problème, l’adoption de la règle simple d’interdiction de la revente à


perte, bien qu’inefficace, permet pour le moins d’agir. Finalement, quitte à entrainer des

22
inefficacités de réglementation publique, il peut être préférable d’adopter une règle « per se »
plutôt qu’une « règle de raison » dont la mise en œuvre serait couteuse et incertaine.

Bibliographie

 Ouvrages et rapports:

- M.BOITEUX, « La vente au cout marginal », décembre 1956


- Enrico Colla NEGOCIA, « L’impact de la réglementation concernant la vente à perte
et la liberté d’établissement sur les performances des entreprises de la distribution :
une comparaison européenne », ecolla@advancia-negocia.fr
- Rapport d’information sur l’évolution de la distribution, première er deuxième partie,
numéro 2072.
- BOUSSOUAF maissae et HALMAOUI loubna, « les différentes menaces à la libres
concurrence », 2020

 Revues :
- « Le droit de la concurrence marocain : en transition », quid-juris ?; janvier/février
2018.
- « stratégie de revente à perte et réglementation », Claire Chamboule, juillet 2002,
laboratoire d’organisation industrielle agro-alimentaire.
 Textes législatifs:
- LA LOI N° 104-12 RELATIVE A LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE
- La LOI NO 06-99 SUR LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE
- LA LOI 20-13 RELATIVE AU CONSEIL DE LA CONCURRENCE
 Webographie :
- http://juristconseil.blogspot.com/

23
- https://www.inc-conso.fr/content/le-seuil-de-revente-perte-quest-ce-que-cest
- https://www.village-justice.com/
- https://www.leconomiste.com/
- https://www.dalloz.fr/documentation/Document

24
Table de matière
Remerciement ...................................................................................................................................2

Introduction ......................................................................................................................................4

Partie 1 : fondement de la vente à perte ...........................................................................................7

A- La distinction de la vente à perte des autres notions voisines ..................................................8


1. Le dumping : ........................................................................................................................9
2. La revente à perte :............................................................................................................ 10
B- La loi 104-22 : préservation des acquis de la loi 06-99 en matière de la vente à perte ............ 11
1- Les prix abusivement bas : ................................................................................................. 12
2- Le conseil de la concurrence (CC): un intervenant au centre de la pratique ........................ 13
Partie II : la vente à perte : approche comparative et critique ...................................................... 15

A : la vente à perte : le cas de la France ......................................................................................... 16


1- Une offre de prix au consommateur ne doit pas être abusivement basse .......................... 17
2- Une entreprise en position dominante ne peut pas pratiquer des prix prédateurs ............. 18
3- Loi Chatel : le dernier acte avant la libre négociation des prix ?.......................................... 18
Nouvelle baisse du seuil de revente à perte ........................................................................... 19
B : faut -il interdire la vente à perte ? ............................................................................................ 19
1- Vers la libre négociation des prix ....................................................................................... 19
2- Quelques conséquences possibles ..................................................................................... 20
Conclusion : .................................................................................................................................... 22

Bibliographie ................................................................................................................................... 23

Table de matière ................................................................................... Error! Bookmark not defined.

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