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DE L'OBLIGATION
Dans Ie premier cas, il s'agit de savoir de quelle manière l'obligation va s'exécuter; c'est par
là poser le problème des modes d'exécution de l'obligation. Dans le deuxième cas, il faudra
que le créancier s'assure que l'obligation sera exécutée, et au besoin contraindre le débiteur
; le problème des garanties d'exécution de l'obligation est en cause.
Le mode normal d'exécution de l'obligation est le paiement, du moins pour les obligations
contractuelles. Que l'on soit dans les obligations contractuelles ou délictuelles, parfois
l'obligation va se résoudre en dommages-intérêts.
SECTIONI:LEPAIEMENT
Le paiement est juridiquement l'exécution de la prestation due par le débiteur. Par exemple :
la remise d'un certificat de travail par l'employeur est une obligation légale. Cette remise est
un paiement. ll en est de même de la remise d'une somme d'argent, d'une chose, de
l'exécution d'une prestation quelconque. Le paiement va dénouer le lien obligatoire. ll est
libératoire.
Le paiement est, pour le Code civil, un mode d'extinction des obligations différent des autres
car il constitue celui qui est normal, sur lequel sont polarisées l'attention du débiteur et celle
du créancier.
Ce que l'on peut résumer en une contraction : le paiement est l'extinction de l'obligation par
son exécution.
Le régime commun en matière de paiement en fixe les conditions et la preuve puis en règle
les incidents.
Les conditions du paiement permettent d'en déterminer les parties, l'objet et les
circonstances
Les parties au paiement ne sont plus le créancier et le débiteur, qui étaient les parties à
l'obligation mais le solvens (celuiqui paie) et l'accipiens (celui qui reçoit le paiement).
Généralement, le paiement se fait par le débiteur au créancier, mais il arrive que le solvens ne
soit pas le débiteur, l'accipiens ne soit pas le créancier.
a1- Le solvens
Le principe est que la personnalité du solvens est la même, indifférente. Le paiement peut
donc être fait, soit par le débiteur, soit par un tiers. Selon l'article 1236 du Code civil, le tiers
peut être un donateur (il fait une donation indirecte au débiteur), ou une personne qui a
intérêt à payer : Par exemple une caution, ou un tiers acquéreur d'un immeuble hypothéqué,
dont l'immeuble pourrait être saisi en exécution de la créance.
Le tiers solvens peut aussi n'avoir aucun intérêt à payer sans pour autant avoir aucune
intention libérale : telle est l'hypothèse de la gestion d'affaires. Le paiement fait par un tiers
satisfait le créancier et libère donc le débiteur à l'égard de celui-ci. Mais à l'égard du solvens,
le débiteur n'est pas nécessairement libéré. ll peut être exposé, suivant ta cause du paiement,
à un recours subrogatoire, si les conditions de la subrogation sont réunies ou à celui de la
gestion d'affaires.
a1- L'accipiens
Le débiteur a le droit de payer si le créancier refuse le paiement. Le Code civil a prévu des
ffiaYéns à la dfsposrtion du dé6iteur. Les articfes 1257 etsuivants permettent de procéder à
des offres réelles.
Le créancier a parfois un intérêt à refuser le paiement. Ainsi, Iorsqu'il estime que la dette est
supérieure à ce qui lui est offert ou lorsqu'il estime que la créance produit des intérêts trop
élevés.
La loi accorde une procédure qui permet au solvens, qu'il soit ou non le débiteur, de se libérer
valablement.
b- L'objet du paiement
Le débiteur doit payer exactement ce qui est dû ni plus ni moins. Quand il s'agit d'une
obligation de faire ou de ne pas faire, il n'y a en principe pas de problème. par contre, s'il s'agit
d'une obligation de donner, cela implique la détermination exacte de l'objet en quantité et
en qualité.
En ce qui concerne l'objet en qualité, le créancier « ne peut être contraint de recevoir une
autre chose que celle qui lui est due quoique la valeur de la chose offerte soit égate ou même
plus grande » (articlet243l. En revanche, un pareil paiement est valable si le créancier y
consent ; c'est la dation en paiement. Ce procédé est valable mais sa nature juridique est
discutée. Certains y voient plus qu'un paiement. Le Code civil précise comment doit être livré
le bien, objet de l'obligation. S'il s'agit d'un corps certain, il doit être livré dans l'état où il se
trouve lors de la livraison et le débiteur ne répond des détériorations qui y ont été faites, sauf
si elles l'ont été par sa faute ou par celle des personnes dont il est responsabte (article 1245
C. civ.).
Lorsque le débiteur est tenu d'une chose de genre, t'article 1246 C. civ. dispose qu'il doit livrer
une qualité moyenne car il n'est pas tenu « de la donner de la meilleure espèce ; mais il ne
pourra l'offrir de la plus mauvaise », c'et-à-dire qu'il doit fournir des choses de genre convenu
et de qualité moyenne. Mais s'il s'agit d'argent, il ya des règles particulières que nous avons
déjà examinées.
En ce qui concerne la quantité, selon l'article 1244C.civ, alinéa L, « le débiteurne peut point
forcer le créancier à recevoir en partie le paiement d'une dette, même divisible ». C'est ce
qu'on appelle le principe de l'indivisibilité du paiement qui permet au créancier de refuser
d'être payé par fraction, de recevoir des acomptes, de refuser le paiement séparé du capital
et des intérêts. Toutefois, ce principe connait quelques exceptions :
- Une dernière exception est judiciaire. En effet, l'articte 1244 C. c. autorise le juge à
accorder au débiteur à sa demande, des délais ou termes de grâce qui lui permettent ou de
retarder le paiement ou d'exécuter la fraction.
L'imputation du paiement est soumise à des règles différentes selon qu'il existe une seule
dette ou .plusieurs dettes entre le débiteur et le créancier. Lorsqu'il n'existe qu'une seule
dette, la question de l'imputation se pose en cas de paiement partiel à condition que cela soit
possible (en vertu de la convention ou acceptation du créancier). Le paiement partiels'impute
sur les intérêts (auxquels sont assimilés les frais de recouvrement de la créance).
Lorsqu'un débiteur a plusieurs dettes envers le même créancier (les dettes doivent être
différentes quant à leurs objets, ce qui n'est pas le cas d'une dette productive d'intérêt) et
qu'il fait un paiement, il faut se demander sur quelle dette particulière il doit être imputé. La
règle présente des intérêts pratiques lorsque chacune des dettes a une économie différente.
Par exemple : l'une produit intérêt, l'autre non ; l'une est garantie pour sûreté, l'autre non.
L'imputation est une prérogative du débiteur. CASS. ClV. 14 Nov. 1922, DALL. pERlODteUE,
25.1. 145: « le débiteur de plusieurs dettes a le droit de déclarer, lorsqu'il paie, quelle dette il
entend acquitter; cette règle est générale et doit recevoir application, quelque soit la modalité
des dettes, sous la seule réserve du cas où l'imputation n'aurait pas été faite pour satisfaire
un intérêt légitime, mais aurait eu pour but unique de nuire au créancier ».
Le débiteur a donc liberté de choix (article 1253 C.civ.), à condition de respecter les règles
légales sur le paiement, sauf consentement du créancier. Par exemple : payer une dette
échue, ne pas faire un paiement partiel ; si la dette est productive d'intérêts, le paiement
partiel qu'accepte le créancier doit d'abord s'imputer sur les intérêts (article L254C. civ.) et
sur la partie de la dette non cautionnée. La Cour de Cassation admet que la volonté du
débiteur peut être implicite et résulter de son comportement. Un tiers (sauf la caution) ne
pourrait décider de cette imputation même s'il y avait intérêt. Par exemple : le codébiteur
solidaire ne peut exiger l'imputation sur sa dette du paiement effectué par son codébiteur,
également tenu d'autres dettes.
B et c sont tenus solidairement pour i.00. 000 Fcfa envers A (dette n"1).
B doit à A une autre somme, également de 100. 000 Fcfa (dette n"2).
Lieu du paiement
Pour les choses de genre, telle qu'une somme d'argent, le Code civil précise
dans son article
L247, alinéa 3, que le paiement doit intervenir au domicile du débiteur;
fait en un autre lieu
sans l'accord du créancier, le paiement n'est pas libératoire. ll s'agit
de la transcription
législative de la règle selon laquelle les dettes sont quérables et non portables.
selon l,article
1162 du Code civil, dans le doute, la convention s'interprète contre
celui qui a stiputé, et en
faveur de celui qui a contracté l,obligation.
Le moment du paiement
Quant aux dettes issues d'une décision judiciaire, elles deviennent exigibles dès que la
décision n'est plus susceptible de certaines voies de recours. En effet, les voies de recours
dont l'effet est suspensif, c'est-à-dire l'appet, retarde l'exécution de la décision judiciaire
produite par la juridiction de premier degré. Le juge peut cependant décider d'atténuer les
inconvénients d'une telle règle, en ordonnant l'exécution provisoire lorsque la créance n'est
pas sérieusement contestable (article 145 du code de procédure civile).
Une dernière difficulté apparait lorsque le créancier refuse de recevoir un paiement qui
présente pourtant tous les caractères requis. Le débiteur en présence d'un refus illégitime
dispose de la faculté de se libérer en faisant au créancier des offres réelles suivies d'une
consignation.
B- LA PREUVE DU PAIEMENT
Conformément au droit commun (article 1315 du Code civil), c'est au débiteur qu'il appartient
de prouver sa libération. C'est la règle, mais il se peut qu'il y ait présomption de paiement. par
exemple : si le créancier a eu la maladresse de remettre au débiteur le titre constatant
l'existence de la dette. Ce qui n'est pas le cas dans l'espèce rendue par ta Cour de Cassation,
le 12 Janvier 1968. La Cour a estimé que « les débiteurs ne peuvent créer un titre à eux-mêmes
», Cass. Civ. 3e, 12 Janvier 1968. Bull. Civ. 3e N"21. En l'espèce, ils produisent le talon du
chèque (prétendument remis en paiement) et la copie de la lettre qui, selon eux, avait
accompagné le règlement, mais ils reconnaissent toutefois que leur compte en banque n'était
pas débité à la date du 27 Juin 1-956 du montant du chèque. Le créancier prétendant ne pas
avoir reçu paiement, il a été jugé que la preuve du paiement n,était pas faite.
- quittance avec réserve qui limite au contraire l'effet extinctif. Le créancier reconnaît
La
que le paiement a été effectué mais ne renonce pas à ses droits.
En dehors de la quittance signée du créancier et remise au débiteur, tout autre écrit est
recevable. La preuve est donc celle de tous les actes juridiques à moins qu'il n'y ait eu une
impossibilité morale de se procurer un écrit (article 1348 C.civ.), c'est-à-dire que, en principe,
les mentions de I'écrit ne peuvent être contestées par témoignages. Les autres modes de
preuve peuvent être l'acquittement d'une facture ou un relevé bancaire.
D'ordinaire, le paiement est amiable. Le plus souvent, il est volontairement accepté par le
créancier. Deux sortes d'incidents peuvent survenir qui donnent lieu à deux procédures : les
offres réelles et les oppositions.
Lorsque le créancier refuse le paiement qui lui est proposé, comme souligné plus haut, le
débiteur fait offrir au créancier le montant de sa dette par un huissier ou un notaire. Ces offres
doivent être réelles et non labiales, c'est-à-dire qu'elles doivent être accompagnées de la
présentation effective de la chose due, offerte purement et simplement.
L'opposition peut émaner du créancier lui-même en cas de perte du titre de créance. Elle peut
aussi émaner des autres créanciers du débiteur dans le cas où ce dernier est décédé et sa
succession acceptée sous bénéfice d'inventaire. Dans ce cas, les créanciers sont payés
normalement dans leur ordre d'arrivée (le prix de la course). Mais s'ils font opposition entre
les mains de l'héritier, l'actif devra être réparti entre les créanciers opposants.
Toutefois, l'opposition étant un acte d'un tiers quifait défense au débiteur de payer entre les
mains du créancier, elle émane souvent d'un créancier du créancier qui opère une saisie-
attribution en justice. En pareil cas, le débiteur ne peut plus payer, la créance étant devenue
indisponible.
Selon l'article L242C.civ: « Le paiement fait par le débiteur à son créancier malgré l'opposition
n'est pas valable à l'égard du créancier opposant. Celui-ci peut selon le droit le contraindre à
payer de nouveau ».
La compensation est la balance d'une créance par une dette. Selon l'article i.289 du Code civil
: « lorsque deux personnes se trouvent débitrices l'une envers l'autre, il s'opère entre elles
une compensation qui éteint les deux dettes ». Elle est en même temps un mode d'exécution
Eneffet, le bon sens interdit au premier débiteur de verser 1OOO F cfa au second qui devrait
immédiatement lui verser à son tour 1000 F cfa.
Cette extinction a lieu en totalité 'et la compensation est dite totale lorsque les deux
obligations sont d'un même montant. Elle n,a lieu qu'en partie, et elle est alors dite partielle
lorsque les dettes sont de montants différents ; dans ce cas elle n'a lieu qu'à hauteur du plus
faible des deux montants.
En raison de l'exigence del'identité de nature des obligations, il est rare que la compensation
puisse jouer pour des dettes autres que celles de somme d'argent. Ceci a pour
conséquence
une très forte parenté entre le paiement et ta compensation. A tel point que l'on parle de
paiement par compensation. En effet, la compensation est une sorte de double paiement
automatique.
A- LA COMPENSATION LEGALE
Elle est celle qui s'opère de plein droit dans les conditions fixées par la loi, c'est-à-dire sans
qu'aucune des parties n'ait besoin de la demander.
ll faut qu'il existe deux obligations réciproques entre les mêmes personnes. Les dettes à
compenser doivent exister entre les mêmes personnes. Chacune d'elle étant respectivement
créancière et débitrice de l'autre.
Les discussions portent sur le point suivant : une personne peut-elle être créancière d'une
autre à un titre, et être débitrice sous une autre qualité. Par exemple : la mère d'un enfant
mineur peut être créancière d'un tiers en tant que représentante de celui-ci et débitrice à titre
personnel.
Au plan de son objet, la compensation suppose qu'il s'agisse de choses fongibles de la même
espèce, ce qui exclut a contrario une compensation entre choses fongibles de différentes
espèces.
Cette condition, non seulement assure à chaque partie qu'après compensation elle se
trouvera dans la même situation que si elle avait été effectivement payée, mais aussi fait qu'il
n'y a pratiquement de compensation qu'entre somme d'argent, le bien fongible par essence.
Cependant, l'article L291,C.civ, alinéa2 admet une exception : une dette de marchandise dont
le cours est officiellement côté peut se compenser avec une somme d'argent.
La dette est liquide lorsqu'elle est susceptible d'être évaluée en argent. ll faut qu'elle soit
déterminée dans son quantum et non contestée; son existence doit être certaine.
NB:
En effet, le juge a le droit d'accorder un délai de grâce ou terme de grâce au débiteur de bonne
foi. L'article 1292 C.civ. affirme : « le terme de grâce n'est point un obstacle à la compensation
». La solution est logique parce que l'intervention du juge se justifie pour le débiteur qui n'a
pas les moyens de payer. Or, si la compensation est possible, c'est que Ie débiteur a justement
les moyens de payer. D'où le caractère exigible de la dette.
Malgré la réunion de toutes les conditions, le jeu de la compensation est tenu en échec dans
certains cas :
La compensation a deux effets majeurs : un effet extinctif et elle joue de plein droit
a- L'effet extinctif
ll résulte de la lettre de l'article 1290 C.civ : << les deux dettes s'éteignent réciproquement, à
l'instant où elles se trouvent exister à la fois, jusqu'à concurrence de leurs quotités respectives
)).
L'extinction a lieu entre les dettes et leurs accessoires ou sûretés. Elle arrête le cours des
intérêts et interrompt la prescription. Elle peut être totale ou partielle.
L'article 1290 ajoute que la compensation s'opère de ptein droit par la seule force de la loi
même à l'insu des débiteurs. Pour autant, « de plein droit » ne veut pas dire automatique,
sans possibilité d'intervention du débiteur. En effet, la manière dont s'accomplit cet effet
énergique, relève, de deux règles, apparemment contradictoires : la compensation se produit
de plein droit; elle doit être invoquée.
La compensation joue de plein droit à condition que ce soit « in favorem debitoris »r, en faveur
de celui qui est libéré par elle. En d'autres termes, un débiteur peut y renoncer de façon
expresse ou tacite' Alors, en application des dispositions de l'article L2g9 C.civ, Ie créancier
qui, en connaissance de cause, n'a pas invoqué la compensation légale dont il bénéficiait
et a
donc payé la dette qu'il devait à son débiteur, perd les sûretés qui garantissaient sa créance.
De plus, la dette va renaître si les parties au lieu d'invoquer la compensation font des
actes
incompatibles avec celle-ci ; ces actes mettent rétroactivement à néant la compensation,
rendant ainsi son effet'extinctif provisoire. Par exemple, en cas d'acceptation d'une cession
de créance par le débiteur.
Les deux dernières conséquences de cette règte sont que la compensation ne peut
être
soulevée d'office par le Tribunal, qui généralement ignore les circonstances qui auraient pu
A- LA COMPENSAT]ON CONVENTIONNELLE
Les parties peuvent amiablement convenir de compenser leurs dettes croisées auxquelles
manque une des conditions pour qùe la compensation légale se produise. Ainsi, peuvent-efles
convenir que deux dettes non exigibles seront compensées, par exemple si l'une des parties
renonce au terme établi en sa faveur. De même, elles peuvent convenir de liquider à une
certaine somme une obligation contestée.
En application de l'article 7L34C.civ,les parties sont libres de mettre fin à leurs obligations,
mais cette compensation conventionnelle ne prend effet que le jour où l'acte a été établi. A
la différence de la compensation légale, elle ne remonte pas dans le passé, elle n'est pas
rétroactive.
C- LA COMPENSATION JUDICIAIRE
Elle est également appelée compensation reconventionnelle car elle est généralement
demandée à titre reconventionnel par le débiteur dans un cas où les conditions requises par
la compensation légale ne sont pas réunies, surtout lorsque manque à une des dettes la
condition de liquidité. Dans ce cas, le Tribunal peut décider de liquider la créance et de faire
jouer la compensation.
En tout cas, lorsque les dettes réciproques sont en outre connexes, c'est-à-dire des dettes
nées d'un même rapport de droit (nées d'un même contrat ou s'intègrent dans un même
ensemble contractuel), l'extinction se produit au jour où la première est devenue exigible :
tout se passe comme si la dette subsistante se trouvait privée de cause. Ainsi s'explique la
rétroactivité de l'extinction.
Que le créancier puisse refuser de recevoir en paiement autre chose que l'objet de sa créance
n'entraîne pas et ne saurait entraîner qu'il ne puise pas accepter une prestation différente.
C'est l'hypothèse de la dation en paiement qui est le fait pour le débiteur de satisfaire son
créancier en lui remettant une autre chose que celle conventionnellement due.
tient au fait que, à la différence du paiement de la chose qui était due, elle
Sa spécificité
requiert un accord du créancier et ne peut lui être imposée (article L243 C.civ.). Mais le
créancier peut librement se contenter d'une prestation en nature équivalente. par exemple,
le client d'un restaurant sans argent pour payer se libère en faisant la vaisselle, ou le débiteur
L'opération requiert les mêmes conditions que le paiement : capacité de disposer du solvens
et de l'accipiens. Elle produit corrélativement les mêmes effets : extinction de la dette et de
ses accessoires tels que le cautionnement.
Quant à la nature juridique de la dation en paiement, elle a été abondamment discutée. pour
certains c'est une vente, pour d'autres, c'est un paiement, et pour d'autres encore, c,est une
novation.
Elle ressemble à une vente lorsqu'elle porte sur une chose dont elte transfère immédiatement
la propriété au créancier et que l'obligation initiale avait pour objet une somme d,argent.
Elle ressemble par contre à une novation par changement d'objet, parce qu'elle remplace
l'objet d'une obligation par un autre ; par conséquent, elle éteint la dette primitive et les
garanties qui y étaient attachées.
Ce sont donc une somme d'argent que le débiteur qui a manqué à son obligation doit payer
au créancier. lls sont ordinairement conçus comme un mode de réparation du préjudice.
EQUIVALENT
Contrairement à ce qui se passe pour l'astreinte, les D&l se calculent en principe d'après le
préjudice subi et d'après la faute. Mais il arrive que les juges soienttout de même influencés
par la gravité de la faute.
Le principe est celui de la réparation intégrale. Les D&l ne doivent pas dépasser le préjudice
mais le couvrir. lls couvrent d'abord le préjudice matériel mais aussi le préjudice moral. Ce
préjudice moral sera rarement demandé en matière contractuelle.
Doivent être également réparés aussi bien Ie gain manqué que la perte subie. De même est
encore réparable, le préjudice actuelet le préjudicefutur. Le préjudicefuturdoit être certain.
lci, le problème est lié à celui de la dépréciation monétaire. On peut hésiter entre deux dates
pour l'évaluation des D&|. Elle est faite soit à la date à laquelle l'obligation aurait dû être
exécutée, soit à la date où les D&l sont accordés.
Quoiqu'il en soit, les procès en D&l sont longs. Ce qui fausse le principe de la réparation
intégrale.
OBLIGATION
S'il s'agit d'une obligation de somme d'argent,-il n'ÿa aucun problème. De même, il n'y a pas
de difficulté pour une obligation portant sur un,corps certain car une telle obligation s'exécute
immédiatement.
Pour en revenir à l'obligation de somm'e d'argent, il est à noter qu'elle est toujours susceptible
d'exécution forcée : le créancier est sûr d'en.obtenir le paiement si le débiteur est solvable.
En cas d'inexécution, il n'aura souffert que d'un retard, réparé par des intérêts moratoires qui
incitent le débiteur à la ponctualité.
ll ressort de l'article 1L53 C.civ. qui consacre le principe de cette réparation forfaitaire par
l'allocation d'intérêts de retard que, le créancier n'a à démontrer ni l'existence, ni l'étendue
de son préjudice ; il ne peut cependant obtenir ni moins ni plus. Ces intérêts courent à partir
de la sommation de payer, sauf exception. Le taux des intérêts moratoires est le taux légal.
A titre de tempérament au principe ci-dessus cité, il convient d'indiquer que le créancier peut
obtenir, en plus des intérêts moratoires, des dommages-intérêts compensatoires si
l'inexécution par le débiteur de mauvaise foi lui cause un préjudice supplémentaire. En cette
occurrence, la mise en demeure est nécessaire ou inutile selon que l'exécution est encore
possible ou l'inexécution avérée.
En tout état de cause, quand on ne sait pas nécessairement quel est le cocontractant
responsable de l'inexécution (surtout pour les contrats à exécution successive), la mise en
demeure est nécessaire afin de manifester la volonté du créancier, sans laquelle le débiteur
ne peut exécuter.
D'après l'article 1,1,42 C.civ, << Toute obligation de faire ou de ne pas faire se résout en
dommages-intérêts, en cas d'inexécution de la part du débiteur »r. Mais, ce texte n'a pas une
portée absolue.
Selon ce texte de principe, les obligations de faire ou de ne pas faire en cas d'inexécution
seraient convertibles en obligation de verser des D&1. Ce texte n'a pas une portée absolue
pour une raison logique. ll serait choquant, qu'un débiteur, soit par inertie, soit par son
mauvais vouloir, change dè lui-même l'objet de l'obligation, car il y aurait contrariété entre
l'a rticle 1,1,42 C.civ. et la loi contractu el le.
Leprincipe demeure que le créancier conserve le droit d'exiger l'exécution pure et simple. par
conséquent, il faut distinguer entre deux types d'obligations :
Ce cas concerne les obligations de ne pas faire : le créancier a le droit de demander que ce qui
aurait été fait par contravention à l'engagement (de ne pas faire) soit détruit. Exemple : une
personne fait construire sa maison en violation d'une obligation de ne pas construire. Le juge
peut ordonner la destruction de la maison.
Le créancier peut, en cas d'inexécution, être autorisé à faire exécuter lui-même l'obligation
aux dépens du débiteur. Cette possibilité a une très grande portée pratique. Celui qui a par
exemple demandé à ce qu'on répare sa voiture peut se la faire réparer par un autre.
A s'en tenir à la situation du créancier chirographaire, le principe est qu'il supporte les effets
de tous les actes passés par le débiteur. La loi a cependant pris deux mesures pour le protéger
contre la négligence et la fraude de son débiteur. ll s'agit ici simplement de donner au
créancier les moyens de se protéger contre un débiteur négligeant ou peu scrupuleux, voire
malhonnête.
Elle est prévue par l'art 1166 du C.civ. : « Néanmoins tes créanciers peuvent exercer tous tes
droits et actions de leur débiteur à l'exception de ceux qui sont exctusivement attachés à la
personne. » L'action oblique consiste pour un créancier à exercer les droits et actions de son
débiteur à l'encontre des débiteurs de celui ci afin de faire entrer dans le patrimoine dudit
débiteur, les fonds relatifs à ses droits et actions.
L'action oblique est une action individuelle qui appartient à chacun des créanciers du débiteur.
Ce n'est pas pour autant une action autonome. Parce que le créancier ne fait qu'exercer
-Concernant les droits et actions pouvant être exercés par voie obtique : il ne
s'agit pas pour
le créancier de gérer le patrimoine de son débiteur. Certains droits du débiteur
échappent à
l'action oblique. Ce sont des droits extrapatrimoniaux. Sont exclus de l'action oblique les
droits
attachés à la personne du débiteur.
Ses effets sont donnés par l'idée que le créancier s'est substitué au débiteur
dans l,exercice
de ses droits. Aussi produit-elle les mêmes conséquences que si l'action avait été exercée par
le débiteur; ce quientraine des conséquences :
- Le tiers peut poursuivre le créancier, peut lui opposer toutes les exceptions qu'il aurait
pu invoquer à l'égard du débiteur;
- Le montant de la condamnation auquel aboutit l'action est celui du droit du débiteur
contre le sous-débiteur. C'est donc le droit du débiteur contre le sous-débiteur qui est
pris en considération.
- Contrairement à la solution donnée par l'action paulienne, te créancier qui agit par
voie oblique n'a pas de droit exclusif sur les biens qu'il recouvre ce qui pousse à dire
;
que cette action n'est intéressante pour le créancier que s'il n'y a pas
de créancier
privilégié ou s'il est le créancier unique.
C'est une autre mesure de conservation du patrimoine du débiteur, mais cette fois il ne
s,agit
pas d'un débiteur inactif. Mais bien au contraire, d'un débiteur plein
d'initiative, un débiteur
qui agit et qui cherche à faire échapper ses biens à l'emprise de ses créanciers.
Au terme de l'art LL67du C.civ. : « tls peuvent aussi en leur nom personnel attaquer
les
actions faits par leur débiteur en fraude de leurs droits. »
Ne peuvent être attaqués par le créancier que les actes qui portent préjudice
à celui-ci. C,est-
à-dire les actes qui diminuent les droits du créancier et qui vont rendre difficiles les
saisines
ou les actes d'exécution qu'il pourrait entreprendre. Tous les actes juridiques sont
Cela permet de comprendre que l'acte frauduieux que te créancier va attaquer va réunir trois
caractères :
L'action paulienne est un préliminaire à la saisie. Aussi les conditions générales de la saisie
doivent être réunies.
ll n'est pas nécessaire que la créance soit exigée. Une créance à terme suffit si son exercice
est menacé.
ll n'est pas nécessaire non plus qu'elle soit certaine, puisqu'il suffit que son principe existe.
L'acte doit avoir été inspiré par une fraude. Cette condition de fraude est une notion
essentielle- La fraude au sens de l'acte 1167 résulte de ta seule connaissance qu,a le débiteur
du préjudice qu'il cause en se rendant insolvable, en augmentant son insolvabilité.
DATION EN PAIEMENT
COMPENSATION
LA COUR,
ATTENDU qu'il est fait grief à la Cour d'Appel d'avoir, en décidant que les indemnités
de départ négocié constituent des salaires et doivent être protégées au même titre que
ceux-
ci, alors que selon le moyen, lesdites indemnités ne sont pas lJcontrepartie d'une prestation
de travail à I'instar du salaire et de ses accessoires que la loi déclare insaisissables
et non
susceptibles de compensation en raison de leur caractère alimentaire, violé l'article 34-1
du
COURS DE DROIT CIVIL LICENCE 3
OB Page 18
Code du Travail ;
Mais attendu qu'aux termes de I'afticle 34-1 du Code du Travail, " En dehors des
prélèvements obligatoires et des consignations qui peuvent être prévues par les conventions
collectives et les contrats, il ne peut être fait de retenue sur appointements ou salaires que par
saisie-arrêt ou cession volontaire, souscrite devant le magistrat du lieu de résidence ou à
défaut I'lnspecteur du Travail et des lois sociales, pour le remboursement d'avance d'argent
consenti par I'employeur au travailleur... En tout état de cause, il ne peut y avoir compensation
entre les appointements ou salaires et les sommes dues par le travailleur, notamment au titre
de la réparation d'un préjudice que dans la' limite de la partie saisissable et sur les seules
sommes immobilisées conformément aux dispositions de I'article 32.7 au greffe du Tribunal
du Travail" ; que par ailleurs, I'article 34.2 dernier alinéa dudit Code prévoit que " les sommes
dues au titre du préavis, du licenciement, de la rupture du contrat, des voyages, sont
saisissables dans la même proportion que le salaire et ses accessoires " ; qu'il résulte des
dispositions combinées de ces textes 'que la Cour d'Appel, qui a considéré que les sommes.
accordées à lt/adame G. à titre d'indemnité de rupture et d'indemnité complémentaire font
partie des droits du travailleur protégés par la loi contre les abus de saisie et de compensation,
et décidé que la SAFARRIV, I'employeur, a procédé à une compensation irrégulière, loin
d'avoir violé I'article 34.1 susvisé, en a plutôt fait une exacte application ; d'où il suit que le
moyen n'est pas fondé.
Rejette le pourvoi formé par SAFARRIV-TIARD contre I'arrêt n'15 du 10 janvier 2OO2
de la Cour d'Appel d'Abidjan, Chambre Sociale ;
DOMMAGES ET INTERETS
LA COUR,
Sur le moyen unique de cassation pris du défaut de base légale résultant de I'absence, de
Attendu qu'il résulte des énonciations de l'arrêt attaqué (Cour d'Appel d'Abidjan 11
juillet 1997) qu'à la suite de I'offre de location de leurterrain non bâti faite par la Société B.P
aux époux D. et acceptée par ceux-ci, la Société leur versait, avant la conclusion du bail, la
somme de 4.800.000 F représentant deux années de loyers ; que la société B.P ayant en
définitive renoncé à la signature du contrat de bail, proposait aux époux D. de conserver à titre
de compensation la somme de 4.800.000 F déjà reçue par eux ; que les époux D. assignaient
alors la Société B.P en paiement de 20.000.000 F de dommages-intérêts devant le Tribunal
d'Abidjan, qui fixait la réparation de leur préjudice à 4.800.000 F ; que la Cour d'Appel
réformant la décision du Tribunal condamnait la société BP à payer aux époux D. la somme
de 9.200.000 F déduction faite de celle déjà perçue ; que suite au pourvoiformé par les époux
D., Cet arrêt était cassé et annulé par la Cour Suprême qui renvoyait la cause devant la même
Cour d'Appel autrement composée ;
Attendu qu'il est fait grief à la Cour d'Appel de renvoi, d'avoir considéré que le seul gain
dont les époux D. ont été privés est lié à I'immobilisation infructueuse du terrain jusqu'à la
rupture du contrat et les dépenses inhérentes aux démarches des époux D., alors selon le
pourvoi, que le gain dont ils ont été privés et la perte qu'ils ont faite ont été évalués par
expertise à 140.000.000 F, et d'avoir ainsi manqué de donner une base légale à sa décision ;
La Cour,
Attendu, selon les énonciations de l'arrêt social attaqué (Cour d'Appel d'Abidjan,
17 janvier 1 999) que O. a été enga gé le 2 janvier 1976 par
S. en qualité de chauffeur livreur ;
qu'il est résulté de leurs relations contractuelles, une créance de S.B00.0OO FCFA
due par O.
à S. ayant fait I'objet d'une reconnaissance de dette ; qu'en paiement de celle-ci, O. a mis
son
véhicule à la disposition de son ex-employeur, les recettes dudit véhicule devant revenir pour
moitié à O. et I'autre moitié au paiement de la dette ; qu'après deux ans d'exploitation, O. ayant
demandé à faire les comptes, I'employeur a refusé et en a profité pour le remercier que
;
s'estimant abusivement licencié, il a fait citer S. devant le Ïribunal du Travail d'Abidjan en
paiement de diverses sommes d'argent à titre d'indemnités de rupture,
de dommages-intérêts,
et en restitution dudit véhicule ; que par jugement n" 1777 du 30 juin 19g3, la juridiction saisie
a fait droit à sa demande ;
Attendu qu'il est fait grief à la Cour d'Appel d'avoir, en ordonnant la restitution du
véhicule à O., violé l'article 1134 du code Civil en ce que ladite Cour n'a pas tenu compte
de
la reconnaissance de dette délivrée par Ie susnommé alors que cette remise du véhicule
devait
s'analyser en une dation en paiement ;
Mais attendu que la dation en paiement est la remise que le débiteur fait au créancier,
qui I'accepte, d'une chose autre que celle qui est due, ce qui implique un transfert
de propriété
; qu'en I'espèce, O. en remettant le véhicule litigieux à S. n'a consenti à se libérer que sous la
condition de rester propriétaire du véhicule remis et dont les recettes devaient servir en partie
au paiement de sa dette ; qu'en statuant comme elle I'a fait, la Cour n'a nullement violé le texte
visé au moyen ;
Mais attendu que non seulement le pourvoi ne précise pas en quoi I'arrêt querellé a
manqué de base légale par absence, insuffisance, obscurité ou contrariété des motifs, mais
encore la dénaturation de la convention des parties n'est pas un cas d'ouverture à cassation
;
que ce moyen n'est pas davantage fondé et doit être rejeté
;
Rejette le pourvoi formé par S. contre I'arrêt N'009 en date du 1Z janvier 19gg de la
Cour d'Appel d'Abidjan Chambre Sociale ;
Aux termes de l'article !234 C. civ, les obligations s'éteignent par Ie payement, par la novation,
par la remise volontaire, par la compensation, par la confusion, par la perte de la chose, par
la nullité ou la rescision, par l'effet de la condition résolutoire ou par Ia prescription.
lci, les causes d'extinction supposent qu'il nlv ait pas eu exécution de l'obligation. Ce qui paraît
étrange, dans la mesure où la seule fin d'une obligation est d'être exécutée ; pourtant, il peut
se présenter des hypothèses dans lesquelles le débiteur n'a pas à accomplir son obtigation. "
La remise volontaire est une convention par laquelle "le créancier décide de remettre la dette
du débiteur". Le créancier libère ainsi le débiteur. Cette possibilité est prévue aux articles 1285
et L287 C.civ. sous le nom de remise de dette ou décharge conventionnelle. Cette remise est
une convention qui suppose l'accord des deux parties, surtout celle du créancier; la créance
n'existant que dans son intérêt, il peut y renoncer, accepter de l'éteindre sans avoir reçu la
prestation à laquelle il avait droit.
Les conditions sont celles de toute convention, et la remise dê dette suppose la capacité à
renoncer chez le créancier et la capacité à recevoir chez le débiteur. Normalement, la remise
de dette est un abandon sans contrepartie. Donc un acte à titre gratuit. A ce titre, la remise
de dette réalise indirectement une donation soumise à toutes les règles de fond des
libéralités, notamment la capacité des parties (donner et recevoir).
Cependant, elle peut présenter un caractère intéressé et apparaître comme un acte à titre
onéreux; ce peut être en cas de transaction, de concordat.
La transaction est un contrat par lequel les parties terminent une contestation née ou
préviennent une contestation à naître, renonçant chacune à une partie de ses prétentions et
en se faisant des concessions réciproques. La transaction contient la plupart du temps des
renonciations partielles ou totales à des obligations.
L'hypothèse la plus fréquente est celle du concordat en cas d'ouverture d'une procédure
collective d'apurement du passif contre un commerçant personne physique ou personne
morale. En effet, les créanciers du commerçant en difficulté vont faire des sacrifices coltectifs,
c'est-à-dire décidés à la majorité. lls peuvent renoncer aux intérêts ou à une fraction de leur
créance ou au délai de paiement, de sorte à permettre au débiteur de continuer son activité.
La remise de dette dans le concordat laisse subsister une obligation naturelle à la charge du
commerçant débiteur pour le paiement de l'intégralité de sa dette.
Quand aux conditions de forme, il convient de noter qu'aucune forme particulière n'est exigée
: il n'est pas nécessaire d'établir un acte notarié, la remise de dette peut être consentie par
acte sous seing privé. Malheureusement bien souvent, cet acte sous seing privé constitue une
Si la remise de dette a été réalisée par testament, elle doit obéit aux formes prescrites pour
les libéralités testamentaires.
Quoiqu'il en soit, les articles L282 et 1283 C.civ. confirment le cas non formaliste de la remise
de dette, en montrant qu'elle peut être tacite et s'induire d'un fait. par
exemple la remise par
le créancier au débiteur du titre qui constatait la créance.
ll faut
toutefois remarquer que la remise du titre n'a pas pour
seule explication une remise de
dette, car lorsque le créancier est satisfait par le paiement,
il doit remettre l,acte constatant
la créance' cette incertitude parfois gênante
est résolue par la quittance pour paiement ou
par la convention expresse de remise de
dette quisont des pratiques préférables.
PARAGRAPHE 2 : LA NATURE DE LA PRESOMPT]ON
DE LIBERATION DU DEBITEUR
La comparaison des artictes L282et 1283 c.civ. fait ressortir une différence de nature
de la
remise du titre :
A- L'INTERRUPTION DE LA PRESCRIPTION
B- LA SUSPENSION DE LA PRESCRIPTION
La suspension de la prescription est un simple temps d'arrêt dans l'écoulement du délai, qui
une fois disparu, fait reprendre la cause de suspension au point
ou elle était restée.
Les rédacteurs du c. civ' ont voulu limiter strictement les causes de suspension afin de retirer
tout pouvoir d'appréciation aux Tribunaux. lts n'ont admis la suspension qu,en faveur
des
mineurs, des interdits, entre époux et dans quelques autres espèces
énumérés aux articles
2256 et2257 C.Ctv.
EGALEMENT
A. LE CHANGEMENT DE CREANCIER
B- LE CHANGEMENT DE DEBITEUR
Des trois manières dont s'opère ra novation, r'art !27L, 2e précise «... rorsqu,un nouveau
débiteur est substitué à l'ancien, celui-ci est déchargé par le créancier. »
lci, il faut se souvenir
que dans notre droit, il n'est pas possible de céder
une dette sans l'accord du créancier.
C- LE CHANGEMENT D'OBLIGATION
(ANtMUS NOVANDI)
Autrement dit, il faut que les parties soient d'accord pour transformer
l,obligation. La tettre
de l'art 1273 c. Civ. l'impose en ces termes : << La novation
ne se présume point; itfaut que la
volonté de l'opérer résulte clairement de l,acte. »
Cependant, l'animus novandi se prouve par tout moyen et elle doit résulter clairement de
l'acte. Mais aucun formalisme n'est imposé.
- L'obligation nouvelle est substituée à l'obligation ancienne. Aussi, les exceptions liées
à cette dernière deviennent-elles inopposables au créancier.
Les sûretés disparaissent également. Néanmoins, si le créancier a exigé dans Ie cas de l'article
1281 C. Civ, l'accession des codébiteurs, ou, celle des cautions, l'ancienne créance subsiste, si
les codébiteurs ou les cautions refusent d'accéder au nouvel arrangement. Les textes des
articles 1278 et L287 C. Civ prévoient que, par convention spéciale, les différentes sÛretés
peuvent être maintenues malgré la novation.
CHAMBRE SOCIALE
CNPS - Cotisation - Action en recouvrement - Saisine du Tribunal - Acte interruptif (oui) - Prescription (non).
La Gour,
Vu les conclusions des parties etdu Ministère Public, en date du 14 mars 2006 ;
Ensemble, I'exposé des faits, procédure, pÉtentions, moyens des parties et motifs ci-après ;
FAITS ET PROCEDURE
Considérant que par ades n" 22 et23 du 14 octobre 1 993 enregistrés au greffe du tribunal du travail
de Gagnoa, le Lycée RACINE de Divo a formé opposition aux contraintes en date du 28 mai 1993 par
lesquelles la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale dite CNPS lui réclamait le paiement de la somme
totale de 55.719.499 francs à titre de cotisations sociales et de majorations de retard;
Considérant que ledit tribunal, par Jugement n' 09 du 15 mars 1994 a confirmé les contraintes
querellées aux motib que la liste des travailleurs produite par le LYCEE RACINE de DIVO ne comporte
pas I'ensemble des travailleurs du Lycée, notamment le personnel administratif et les
employés subalternes (gardiens et balayeurs) ;
Considérant que le LYCEE RACINE a relevé appel de cette décision par acte du greffe
en date du 21mars 1994 ;
Que la Cour d'Appel, après avoir déclaré ledit appel recevable, a par arrêt de défaut
n"46 du 05 juillet 1994 confirmé le jugement entrepris motif pris de ce eue I'appelant quoique
régulièrement cité n'a pas comparu, ne s'est pas fait représenter et n'a pas déposé d'écritures
Considérant que le LYCEE RACINE a formé opposition contre cet arrêt par acte n' 01
du 18 janvier 1995 ;
Considérant que I'appelant, pat le canal de son conseil la SCPA BILE AKA, BRIZODA-
Bl et Associés, soulève in limine litis la prescription de I'action en recouvrement des cotisations
conformément aux dispositions de l'article 37 du code de prévoyance sociale ;
Qu'il argumente qu'en effet les cotisations supposées dues à la CNPS au titre des pÉriodes du
premier trimestre 1985 au quatrième trimestre 1990 et celles du premier trimestre 1991 au quatrième
trimestre 1992 sont manifestement frappÉes par la prescription quinquennale ;
Considérant qu'au fond, le LYCEE RACINE fart valoir que la periode qui a été prise en compte
pour prononær les contraintes ne ænespondnait, pas à la réalité parce qu'à cette époque, la majortté de son
Que par ailleurs, les sommes fixées ne I'ont pas été sur des critères objectifs mais plutôt par
référence aux caractéristiques d'un autre établissement scolaire ;
Que pourtoutes ces raisons, ilsollicite une mise en état du dossier soit la rétractation de
I'arrêt entrepris ;
Considérant que la CNPS, par le canal de son conseil Me JULES AVLESSI, Avocat à
la Cour, rétorque que les cotisations réclamées ne sont pas éteintes par la prescription en ce
que celle-ci a été interrompue par la saisie du tribunal dans I'intervalle des cinq années qui
ont suivi la mise en demeure ;
Qu'elle ajoute que I'appelant n'ayant pas rapporté la preuve que la majorité de son
personnel était composée de fonctionnaires de I'Etat, les cotisations litigieuses restent dues ;
Le Finistère public, dans ses conclusions en date du 14 mars 2006 a sollicité que le
LYCEE RACINE de DIVO soit déclaré malfondé en son opposition ;
MOTIFS
EN LA FORNE
Considérant que par arrêt avant-dire-droit n" 156 BIS du 09 novembre 2005, la Cour a
déclaré recevable l'opposition formée par le LYCEE RACINE de DIVO contre I'arrêt de défaut
n" 46 rendu le 05 juillet 1994 par la Cour d'Appel de céans ;
Considérant que Ie LYCEE RACINE de DIVO soutient que Ia CNPS n'est plus fondée
à réclamer les sommes sus-indiquées, son action en recouvrement étant frappée par la
prescription quinquennale ;
Considérant qu'il ressort du dossier que le tribunal du travail de Gagnoa a été saisi du
litige ;
Qu'il s'ensuit que le moyen du LYCEE RACINE tiÉ de cette prescription est inopÉrant;
AU FOND
Que bien plus, quoique la Cour ait donné suite favorable à la mise en état par lui sollicite par
décision en date du 21décembre 2005 l'appelait na jamais comparu pour Épondre arx pertinentes
intenogations du conseiller chargé de ætte mesure ;
Qu'il convient en consâluence de dire que I'opposition de celui-ci est mal fondée et de
confirmer I'arrêt attaqué ;
EN LAFORME
AU FOND
CHAMBRE PUBLIQUE
CASSATION
Audience Publique
Du 14 tUAl 1998
LA COUR,
Sur le premier moyen de cassation tiré du défaut de base légale résultant de l'absence, de
l'insuffisance, de l'obscurité ou de la contrariété des motifs.
AïïENDU qu'il résulte des éléments du dossier que B.C. a reconnu devoir la somme
de DIX MILLIONS de francs et a commencé à la rembourser ; que la contestation ne portant
pas sur cette somme d'argent, mais sur celle de 4.245.125 F dont seuls le tribunal et la Cour
d'Appel étaient saisis, il y a lieu de considérer cette créance comme acquise ;
Cosse et annule l'arrêt civil n"2A9 rendu le 23 juillet L997 par la Cour d'Appel de Bouaké ;