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MÉDIATION: MODE DE RÉSOLUTION AMIABLE DE

CONFLITS COMMERCIAUX
 La médiation est un mode amiable et confidentiel de
règlement des litiges et différends techniques et
financiers d’entreprise, et qui permet d’éviter un
contentieux inutile et souvent coûteux.
 En reprenant l’adage « un mauvais arrangement vaut
mieux qu’un bon procès », la médiation permet avant
tout de résoudre un litige, un conflit ou un différend
professionnel, technique ou commercial entre deux entités
ou parties tout en évitant la voie judiciaire.
 En effet, la non-communication est le pire ennemi des
conflits et la voie alternative au règlement judiciaire
étatique des différends commerciaux aussi bien nationaux
qu’internationaux, permet de trouver d’autres solutions que
le procès pour mettre fin à un conflit.
 C’est alors qu’entre en jeu la médiation, au Maroc ou
ailleurs, pour permettre la résolution amiable de conflits
commerciaux, en faisant appel à un tiers. Ce médiateur
qui peut être expert et spécialiste dans son domaine,
aidera à trouver un terrain d’entente avec l’adversaire.
 Il existe plusieurs modes alternatifs de résolution des
conflits. Ces « MARC » permettent de pallier la Justice et
de trouver une solution autre. On retrouve notamment dans
ces modes alternatifs l’arbitrage, la conciliation, la
médiation.
 La médiation au Maroc ou résolution amiable de conflits
commerciaux, est le mode alternatif le plus efficace,
rapide et intelligent dans une optique Gagnant-
Gagnant.
 Cependant, il est intéressant de dresser une image globale
des MARC.

1. Qu’est-ce que la médiation ?

 La médiation est un mode amiable et confidentiel de


règlement des litiges, qui permet d’éviter un contentieux
inutile et souvent coûteux.
 C’est pourquoi la médiation a été fortement encouragée par
le législateur marocain qui l’a instaurée au début par la loi
n°08-05 du 6 décembre 2007 et par la suite l’a remplacé
par La loi 95-17 relative à l’arbitrage et la médiation
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conventionnelle, publié au BO 7099 du 13 juin 2022 et
entrée en vigueur le 14 juin 2022.
 C’est une loi très attendue par l’ensemble des professionnels qui
crée un code des modes alternatifs de règlement des conflits, qui
est un outil pour les investisseurs désireux d’éviter le recours aux
procédures judiciaires longues et coûteuses.
 La médiation est un processus volontaire et flexible, qui se
déroule dans un cadre privé et confidentiel. Une personne
neutre et impartiale, le médiateur, aide des personnes
impliquées dans un conflit à communiquer, à tenter de
résoudre leurs difficultés et à trouver par elles-mêmes une
issue favorable à leur mésentente.
 Toute médiation ou résolution amiable de conflits
commerciaux, est un mode de facilitation de
négociations grâce à l’entremise d’un tiers, neutre,
indépendant, que les médiés l’auront choisi librement
soit au début de la réalisation d’un projet soi à la
naissance d’un conflit.

2- Les avantages de la médiation :

 Il existe plusieurs avantages à la médiation.

 Etant un processus de recherche de solutions amiables,


c’est la façon la plus rapide et la moins chère de
résoudre un conflit. En effet, il est du sens commun
qu’une procédure contentieuse est longue, coûteuse et
stressante. Aussi, deux tiers des médiations connaissent
une issue favorable et il est possible de recourir à la
médiation dès les premières manifestations d’un litige.
 De plus, rien ne peut vous être imposé par le
médiateur : seules seront retenues les solutions décidées
par les Parties, ce qui n’est pas le cas dans le cadre d’une
procédure d’arbitrage.
 Enfin, vous pouvez mettre fin à la médiation à tout
moment, sur votre seule décision.
 Il s’agit d’un processus libre et volontaire, flexible et
confidentiel, réalisé dans un cadre sécuritaire et
respectueux.
 Il est d’ailleurs possible d’être accompagné et consulté dans
une situation donnée afin de préserver ses droits et de
trouver une issue favorable dans un délai court (3 mois à

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compter de la désignation du médiateur sauf prolongation
validée par les parties).

3- Les différents types de médiation

 Il découle de la définition de la médiation, que l’objectif


est la résolution amiable de conflits commerciaux.
 Ceci en rétablissant la communication entre les parties et
non pas la recherche d’un accord.
 De ce fait apparaissent deux types de médiation :
1. La médiation de projet : facilitation de
négociations délicates ou complexes
2. La médiation de conflit : solution aux problèmes
et conflits
 La médiation de conflit est une médiation engendrée par le
conflit lui-même.
 Elle est caractérisée par l’entremise d’un tiers neutre et
indépendant en vue d’aplanir les difficultés que rencontrent
les parties et les amener à transiger sur une solution au
problème posé.
 La médiation fait appel aux personnes pour résolution. La
solution recherchée devrait répondre partiellement aux
attentes des parties et garantir la pérennité de leur relation.
 Ce genre de médiation est judiciaire, privé ou conventionnel
: La médiation judiciaire est assurée soit par un médiateur
proposé par le juge, soit par ce dernier lui-même dans le
système jordanien.
 La médiation privée est quant à elle confiée aux juges
retraités, avocats et professionnels reconnus par leurs
compétences et inscrits sur un registre national en Jordanie.
 La médiation conventionnelle est faite par un médiateur
désigné par la volonté commune des parties. Un mauvais
arrangement vaut mieux qu’un bon procès.

4- L’importance de la médiation
 Avec l’éclatement du litige au grand jour, les parties ont
spontanément tendance à recourir aux tribunaux.
 Certes, la justice tranche le conflit et fait des antagonistes
un vainqueur et un vaincu.
 Mais elle ne résout pas le problème posé et ne clôt pas le
désaccord.

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 Par contre, la médiation au Maroc (ou ailleurs) tente de
mettre le doigt sur le problème posé dont souffrent
réellement les parties.
 Elle cherche, en partant d’un accord construit par leur
propre volonté, à y trouver le remède adéquat.
 La médiation ne peut donc, que renforcer l’édification d’un
Etat de droit.
 Au Maroc ce mode de règlement amiable des conflits,
alternatif aux voies juridictionnelles n’est pas encore
développé.

5- Quel type de médiation au Maroc ?


 Contrairement au législateur français, qui prévoient à la fois
la médiation judiciaire et conventionnelle Le marocain s’est
limité à la médiation conventionnelle, cette attitude
législative peut se comprendre.
 Mais à notre sens la médiation judiciaire a également sa
place dans le pays, surtout en cette phase de démarrage où
tout le monde ressent l’impérieuse nécessité de
décongestionner les tribunaux d’un nombre important de
petits procès dans les domaines familial, social, civil et
commercial.
 Elle est de même une opportunité pour les juges, de se
consacrer aux affaires plus importantes.

6- Quel est le champ de recours à la Médiation au Maroc ?


 Le 1er rôle du médiateur est de rétablir la communication.
 En principe, la médiation doit être couronnée par une
transaction, telle qu’elle est conditionnée par les articles
1099 à 1104 DOC.
 Ainsi, ne peut faire l’objet d’une transaction :
1. Une question d’état ou d’ordre public
2. Les droits personnels qui ne font pas objet de
commerce
3. Le contrat commutatif interdit par le droit musulman
4. Le droit aux aliments
5. Les quotités des héritiers dans la succession.
 En dehors de cette liste donnée à titre limitatif, il est permis
de transiger sur les autres droits y compris le mode de
prestation des aliments et les droits héréditaires déjà
acquis.
 Cependant, le Code de Procédure Civile permet également
de recourir à la médiation en cours d’instance.
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 Dans un tel cas, elle est portée à la connaissance de la
juridiction dans les plus brefs délais et interrompt la
procédure.

7- Les résultats de la médiation


 Il existe deux résultats principaux à un processus de
médiation : parvenir à un accord ou ne pas y parvenir. Que
se passe-t-il dans chacun de ces cas ?

- Que se passe-t-il si on parvient à un accord ?


 Dans ce cadre de résolution amiable de conflits
commerciaux, le médiateur élabore avec les Parties un
projet de transaction contenant les faits du litige, les
modalités de son règlement et ce que les Parties ont
convenu pour mettre un terme à leur différend.
 Cette transaction, signée par les Parties et le médiateur ne
pourra plus être remise en cause.

- Que se passe-t-il si l’on ne parvient pas à un accord?

 Aucune décision ou sentence n’aura été imposée à aucune


Partie dans la mesure où rien ne peut être imposé.
 Si l’on ne parvient pas à trouver une solution amiable avec
l’autre Partie, on aura alors la possibilité de poursuivre le
litige dans le cadre d’une procédure d’arbitrage ou devant
les juridictions compétentes.
 La médiation n’aura pas d’impact sur un procès ultérieur :
le Code de Procédure Civile (CPC) précise que les
constatations du médiateur et les déclarations qu’il recueille
sont couvertes par le secret professionnel : aucune
déclaration ou proposition, effectuée devant le médiateur
ou par lui, ne pourra être ultérieurement évoquée dans une
procédure judiciaire.
 Pourquoi insérer une clause de médiation dans un contrat
commercial ou dans des statuts d’une société commerciale?
 L’avantage principal est que l’autre Partie ne pourra saisir
aucune juridiction sans avoir préalablement épuisé la
procédure de médiation.

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- Médiation, conciliation et arbitrage, quelles
différences ?

 MARC (Mode Alternatifs de Règlement des Conflits), MARD


(Mode Alternatifs de Règlement des Différends),
négociation assistée, Medi-arb (mélange médiation et
arbitrage), ces outils de résolutions de litiges en marge ou
en complément de la justice traditionnelle se multiplient.

 La médiation, la conciliation et l'arbitrage en font


partie.

 Ces trois modes de résolution des litiges font intervenir


un tiers qui n'est pas un magistrat. Mais qu'est ce qui
les distingue alors ?

 C'est essentiellement la posture du tiers, son rôle et le


statut du « résultat » du processus.

1. La médiation
 La médiation est un mode amiable de résolution
extrajudiciaire des conflits qui vise à aider les parties à
trouver par elles-mêmes la solution au conflit qui les
oppose.
 Le médiateur est le garant d’un processus de
communication qui permet aux parties d’élaborer elles-
mêmes leur accord.
 Dans un cadre neutre et dans la plus stricte
confidentialité, le médiateur (qui est formé) garantit le
bon déroulement du processus, l'équilibre de la parole,
l'écoute. Il est neutre et indépendant des parties.
 Le médiateur ne conseille pas et ne juge pas, il fait en
sorte qu'une solution négociée puisse émerger. Cette
solution ne reflète pas son point de vue ou son
interprétation mais de la seule volonté des parties.
 À travers des entretiens confidentiels, la médiation
permet de restaurer la communication entre les
personnes confrontées à un conflit, en établissant, en toute
transparence avec les parties, une relation de confiance.
 Le rôle du médiateur est d’encadrer le processus de
médiation et d’assurer le dialogue et l’écoute entre
les parties, laissant à ces dernières une certaine

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liberté pour former un accord. Il ne donne pas son
avis.
 Le médiateur peut être désigné par les personnes
concernées directement : médiation conventionnelle ou
par un juge : médiation judiciaire, mais il est
indépendant et n'agit pas sur délégation du juge.
 Le médiateur doit respecter les principes de déontologie
de la médiation :
 La neutralité : il est le tiers neutre d’opinion qui
structure les échanges entre les parties. Par ailleurs, il
est libre et ne dépend d’aucune institution ;
 La confidentialité : le dialogue lors des séances de
médiation doit être préservé et confidentiel. Le
médiateur ne peut témoigner en justice ;
 L’impartialité : il dirige la discussion, structure le
dialogue et apaise la communication sans imposer de
solution. Il renoue les liens dans un climat de respect
mutuel.
 La médiation est utilisée dans un plus grand nombre de
cas : Conflits commerciaux, conflits de voisinage,
familiaux, Conflits sociaux liés aux relations au sein
d’une entreprise ou avec ses parties prenantes, aide à la
décision, conduite du changement.

2. La conciliation

 La conciliation est au départ un pouvoir du juge, qu'il


délègue à un conciliateur, auxiliaire de justice
bénévole. Il est désigné par les parties mais n'est pas
nécessairement indépendant.
 Le conciliateur essaye de rapprocher les points de vue
en faisant des propositions en ce sens, ce que ne fait
pas un médiateur.
 La solution au litige est librement choisie et acceptée par
les Parties mais elle est le reflet de l'interprétation du
conciliateur et de ce qu'il estime être une solution
équilibrée face à la situation qui lui est soumise.

3. L'arbitrage

 L’arbitrage est un mode alternatif de règlement des


différends. L’arbitre tranche le litige.

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 L'arbitrage est un mode de justice privée, qui fait
intervenir un tiers, l'arbitre.
 A l'inverse de la médiation et de la conciliation, l'arbitre a
le même rôle que le juge : il prononce une sentence,
c'est à dire qu'il décide lui-même de l'issue du litige.
 L’arbitrage consiste à trancher le conflit par une
sentence qui s’impose aux parties. Ces dernières ne
l’ont pas choisie. L’arbitre rend une décision.
 L’arbitrage désigne une justice privée et payante,
chargée de trancher les litiges qui lui sont soumis par les
parties dans le respect des principes du droit. Il n’est
possible d’y avoir recours que dans certaines conditions.
 Le recours à l’arbitrage implique que les parties concernées
par un conflit soient d’accord sur le règlement des conflits.
 L’arbitre rend une sentence qui possède entre les
parties l’autorité : une fois la sentence prononcée, les
parties ne peuvent pas à nouveau saisir un arbitre pour
obtenir une solution différente sur la même affaire.
 L’arbitrage, bien qu’il étende aujourd’hui son champ
d’application, a initialement été employé dans les conflits
commerciaux.

A retenir :
 La médiation avec l'assistance d'un tiers, qui facilite l'entente
sur une solution; Le médiateur accompagne les parties pour
qu’elles puissent élaborer une solution autant qu’améliorer leurs
relations et restaurer le dialogue.
 La conciliation avec l'assistance d'un tiers qui présente une
solution;
 L'arbitrage d'un tiers qui émet une décision sans appel; L’arbitre
limite son intervention en répondant à la question de droit posée
par les parties.
 La justice qui fait intervenir plusieurs acteurs en vue d'émettre
un jugement susceptible d'appel.

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