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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.

05

Première Partie :

La mise en place

de l’instance arbitrale :

La plupart des législations ont accordées aux parties la liberté absolue de choisir le
comité arbitres qu’ils voient compétent à régler leurs différends, en se limitant à mettre les

1
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

commandes de base qui assurent à cet organisme de remplir les fonctions de règlement des
différends du litige dans une atmosphère de tranquillité.

Cette grande flexibilité dans la formation du comité d’arbitre et qui est assurée par
presque tous les systèmes juridiques, nécessite des parties une intention dans la désignation de
l’arbitre considérant la gravité des missions de celui-ci, pour ces raison l’arbitre doit répondre
à un ensemble de condition, surtout celles qui les concernent personnellement comme la
majorité et la compétence…

C’est ce qui a poussé la plus part des législations a déterminé ces conditions a
l’occasion de la réglementation du tribunal arbitral.

En vue de remplir ces missions d’une manière Juste, il était nécessaire d’accorder au
comité de large pouvoirs dans la gestion du litige, pour lui permettre de mettre fin à celui-ci
dans de bonne circonstance. Car tant que le comité d’arbitre prend en main la procédure tant
que qu’elle finit dans un bref délai.

Plusieurs législation ont parties dans ce sens en renonçant au droit d’organisation et de


fonctionnement de l’arbitrage (‫(خصومة التحكيم‬1) ) au profit du comité d’arbitre ,

Le premier choix procédural qu’effectuent les parties dans l’arbitrage,


chronologiquement du moins a pour objet la mise en place du tribunal arbitral (chapitre
premier). Il n’est pas exagéré d’affirmer que cette prérogative est de l’essence de l’institution ;
elle est universellement reconnue2. C’est en autorisant les parties à désigner leurs arbitres et
à régler les modalités et les difficultés de la constitution du tribunal arbitral que la justice
arbitrale se distingue de la justice officielle 3. Dès qu’il est constitué le tribunal arbitral a toute
la liberté de déterminé les règles de procédure, sous l’égide des principes directeurs de la
procédure civile. Le tribunal arbitral règle la procédure et l’entame, en cas de

Section 1ère : la constitution du tribunal arbitral

Entre la convention d’arbitrage, à l’aspect contractuel très marqué, et le procès arbitral


qui s’en distingue par son caractère institutionnel très net, il existe une phase de transition
.574‫ ص‬،2004‫ ط‬،‫ دار النهضة العربية‬,‫ التحكيم التجاري الدولي والداخلي‬، ‫ أحمد عبد الكريم سـالمة‬.‫د‬ 1

2
Article V, I, d de la convention de New York.
3
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigences du commerce international », Ed LGDJ,
2004, et DELTA, 2007, p. 219.

2
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centrée autour du tribunal arbitral. En effet pour passer à la phase juridictionnelle qui aboutira
à la sentence, il est indispensable de faire le choix d’arbitres et de constituer le tribunal
arbitral. Pour atteindre ce but convergent à la fois la volonté des parties et diverses règles
impératives qui trouvent leurs sources dans les exigences les plus essentielles de l’œuvre de
justice1. L’articulation harmonieuse des deux types de préoccupations n’est pas toujours
facile, qu’il s’agisse de choisir les arbitres (sous-section 1) ou de constituer le tribunal arbitral
(sous-section 2).

Sous-section 1ère : le Choix de l’arbitre

En revenant au chapitre huit de l’ancien code de procédure civile, on trouve que le


législateur marocain a omit de préciser les conditions requises aux arbitres, sauf en ce qui
concerne l’impartialité et l’honnêteté, c’est pour cette raison qu’il a permis aux parties de
récuser les arbitres s’ils respectent pas les dits principes 2. Ce silence a créé une grande
différence d’opinion3, et a rendu la sentence arbitrale susceptible de recours chaque fois que
celle-ci ne répond pas aux attentes de l’une des parties. Cela a eu pour conséquence la perte
de temps, et toucher aux intérêts des parties. Pour toutes ces raisons le législateur marocain a
déterminé, un ensemble de conditions que l’arbitre doit remplir, et ce par la loi 05.08.

Paragraphe 1er : la règle d’impartialité

Parmi les motivations fréquentes du recours à l’arbitrage réside la faculté que cette
procédure offre aux parties de choisir leurs juges. Ce choix doit évidemment être dicté par
l’altitude de l’arbitre à rendre une bonne justice et non pour d’autres motifs4.
1
Christian GAVALDA, Claude Lucas DE LEYSSAC, « L’Arbitrage », Ed DALLOZ, 1999, p. 37.
2
Rahal BOUANANI, « l’arbitrage libre dans le droit marocain », mémoire pour l’obtention du diplôme des
études supérieure, en droit privé, université Med V, facultés des sciences juridiques économiques et sociales de
Rabat, année 1986/1987 p.18, (en arabe).
3
Ce silence et cette omission n’est pas seulement connu au législateur marocain seul, mais aussi à d’autre
législation tel que française et égyptienne ainsi que d’autres législations arabes (avant les dernières
modifications de leurs lois). A cause de ce silence les parties avaient une liberté d’accorder la mission d’arbitre
à la personne qu’elles voient compétente et plus approprié et adapté au litige. Alors que la doctrine n’acceptait
pas cette liberté absolue, chacun choisit et établit un régime juridique à l’arbitre, par la suite les conditions
requises à l’arbitre étaient différente d’un régime à un autre, selon que l’arbitre agit en tant que mandataire,
ou agit par une investiture générale. En vue de mieux s’élargir consulter :
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigence du commerce international », Ed LGDJ,
2004, et DELTA, 2007, p. 220 a 223.)
« L’arbitrage libre dans le droit marocain », Rahal BOUANANI, mémoire pour l’obtention du diplôme des études
supérieurs en droit privé, université Mes V, faculté des sciences juridiques économiques et socilaes de Rabat,
année 1986/1987, P. 110 et S.
4
Christian GAVALDA, Claude Lucas DE LEYSSAC, « L’Arbitrage », Ed DALLOZ, 1999, p. 37.

3
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

L’arbitre doit être indépendant et impartial, car il ne doit avoir aucune raison à favoriser l’une
des parties. Notamment, bien qu’il est souvent été désigné par l’un des plaideurs, il ne doit pas
au cour du délibéré, se comporter comme l’avocat de celui-ci mais rechercher , en son âme et
conscience , la solution la plus juste1.

A) Indépendance :

L’arbitre ne doit pas avoir avec l’une des parties au litige un lien préexistant de nature à
compromettre son indépendance. Cette condition est imprécise mais qui peut s’interpréter par
référence aux dispositions applicables à la récusation des arbitres. L’arbitre ne doit pas être ni
parent ni allié de l’une des parties, aussi non plus avoir été leur salarié ou leur conseillé 2.
Cette incompatibilité vise aussi celui qui a donné une consultation à l’une des parties à
l’occasion de l’affaire soumise à l’arbitrage.

L’arbitre doit remplir ici des qualités non pas juridiques mais morales 3. L’arbitre est choisi par
l’une des deux parties, ou par les deux, donc il à une relation humaine personnelle qui lit
l’arbitre à celui qu’il a désigné. Mais une fois qu’il commence sa mission, l’arbitre devient
indépendant, il rend le jugement sur la base des faits qu’ils lui ont été présenté et non pas sur
la base humaine.

L’indépendance est le pendant de la confiance que les plaideurs placent dans le tribunal
arbitral. Elle s’apprécie par apport aux parties d’une manière objective. L’arbitre rend son
jugement de sa propre conscience4. La sentence arbitrale est donc rendue hors toute influence
soit des parties soit des tiers5. L’indépendance et l’impartialité sont des conditions nécessaires
à respecter pendant tout le procès arbitral, l’arbitre ne peut représenter une partie, ni être
mandataire créancier ou cautionnaire ou adversaire d’une partie.6

L’indépendance est connu pour son objectivité, l’impartialité est connu alors pour sa qualité
personnel ou morale. L’importance de ces deux principe se catonne au fait que les parties
peuvent récuser un arbitre une fois qu’il le soupçonne de trahison7

1
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, 1995, p. 38 
2
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, 1995, p. 37.
3
Christian GAVALDA, Claude Lucas DE LEYSSAC, « L’Arbitrage », Ed DALLOZ, 1999, p. 39.
4
Comme le juge étatique qui prend la décision après avoir entendu dument les parties.
5
Rdwane ELHASSOUSSI, « la sentence arbitrale conditions et techniques », Ed. Revue mahakem almaghribya,
n°117, novembre/décembre 2008, p. 103 et 104.
6
Bouaza HARFAWI, « l’arbitrage dans les litiges du travail –étude comparée - », mémoire pour l’obtention du
diplôme Master, en droit privé, université AL HASSAN AL AWAL, faculté des sciences juridiques économiques et
sociales de Settat, année 2010/2011.
7
L’article 323 du CPC.

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B) Compétence :

Les parties peuvent choisir leur juge, ce qui vas leurs permettre de choisir des hommes ou des
femmes dont ils connaissent la compétence, la loyauté et l’expérience 1. Il est alors constaté
que le choix est effectué sur une base humaine ce qui permet d’être certain de la compétence
de l’arbitre choisit, chose qui peut être introuvable chez le juge étatique.

Selon la nature conventionnelle de l’arbitrage, ce sont les parties qui décident seules des
2
conditions de compétence que doit remplir l’arbitre . Cette idée ne trouve plus place avec le
développement qu’a connu le monde économique, l’accroissement des affaires discutées
devant les tribunaux d’arbitrage, et les litiges techniques qui nécessitent une connaissance
pointue. Les comités choisissent des personnes compétentes et bénéficiant d’une expérience
en la matière objet du litige, pour aboutir à une solution efficace et rapide3.

Le législateur marocain n’a pas déterminé la compétence comme condition requise chez
5
l’arbitre4. Cette position est adoptée par les législateurs français et égyptienne . Ils n’ont pas
exigé une expérience dans le domaine du litige6.

L’article 4 de la loi sur l’arbitrage en droit saoudien a l’encontre de la plupart des droits
arabes7 pose l’expérience comme condition nécessaire8. Les qualifications que ce droit

1
Henri –Jacques NOUGEIN, Yves REINHARD, Pascal ANCEL, Marie claire RIVIER, André BOYER, Philipe Genin,
« Guide pratique de l’arbitrage et de la médiation commerciale », Ed juris classeur, 2004, Paris, p. 85
، ‫ة‬$$ ‫ة العربي‬$$ ‫ دار النهض‬، « ‫لطته‬$$ ‫دود س‬$$ ‫ومة التحكيم و ح‬$$ ‫ "دور المحكم في خص‬،‫ هــدى محمــد حمــدي عبــد الرحمــان‬-2
.108 .‫ ص‬،1997 ‫ الطبعة‬،‫القاهرة‬
3
La rapidité est un principe essentiel sur lequel se base la justice judicaire et la justice arbitrale. Sauf que
l’arbitrage a eu une bonne renommée à cause de sa rapidité dans la résolution des litiges entre les parties. La
plus part des centres d’arbitrage organise leurs systèmes internes et leurs règlements en vue d’assurer une
rapidité et une efficacité. Parmi ces règlements on trouve ceux qui obligent les parties et les arbitres à
respecter les délais précisés en vue d’éviter tout incident qui peut ralentir la procédure.
A consulter « la rapidité dans l’arbitrage national et international » article publié dans la revue «  le travail
judiciaire et l’arbitrage commerciale », colloque entre la cour de cassation marocaine et la cour de cassation
Egyptienne, Ed al Oumnia, n°7, 2005, p. 31. (ouvrage en arabe)

4
Le projet de la loi 05 .08 en 2006 contenait dans sa première rédaction, l’expérience comme condition
nécessaire chez l’arbitre. Cette rédaction a créé une amalgame d’opinion. L’intervention des acteurs concernés
(public et privé), le législateur l’a écarté.
‫ون المحكم‬$‫رورة ك‬$‫ى ينص على ض‬$‫ورد أي مقتض‬$‫ إذ لم ي‬،1994‫نة‬$‫لس‬27 ‫د رقم‬$‫ري الجدي‬$‫انون التحكيم المص‬$‫ راجع ق‬- 5
.‫خبيرا‬
6
180 .‫ ص‬،1996 ‫ الطبعة‬،‫ القاهرة‬،‫ دار النهضة العربية‬،‫ "خصومة التحكيم في القانون المصري و القانون المقارن‬،‫علي بركات‬
7
"‫ أو جاهال القانون ولو كانت المسألة المطروحة عليه‬،‫غير متخصص و ال خبرة له في موضوع النزاع‬... ‫من الجائز ان يكون المحكم شخصا‬
،‫ التحكيم في العقود االدارية و المدنية و التجارية و أسباب بطالن القرار التحكيمي و آثاره‬،‫ إلن القانون ال يتطلب ذلك" جعفر مشيمش‬،‫قانونية‬
103 ‫ و‬102 .‫ ص‬،‫ بدون سنة‬،‫منشورات زين الحقوقية‬.
8
L’expérience, l’altitude et le respect des bonnes mœurs.

5
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impose sont nombreuses. La première est la connaissance de la chariaa, des us et coutumes du


royaume par le président du tribunal arbitral, et quelque arbitre l’entente à l’arbitre unique.
L’arbitre doit aussi être expérimenté. Cette exigence est certainement appréciable en théorie
puisqu’elle permet d’accélérer la résolution du litige et contribue au renforcement de
l’efficacité de la sentence arbitrale1.

Lorsque l’arbitre dispose d’une large expérience en la matière du litige, il facilite la


recherche de la solution son passer par l’expertise dont bénéficie normalement le juge et qui
est un cout de plus pour les parties. La question qui se pose est ce que l’arbitre doit bénéficier
d’une expérience légale ou une expérience de fait ?

A ce niveau la question se pose est celle de savoir qui peut être arbitre ? Est-ce que la
femme peut l’être ? L’analphabète ? Le juge ?

La loi 05.08 est silencieuse sur la question de la femme arbitre 2, tel est le cas pour la
législation arabes et étrangères.

Auparavant, dans quelque pays la femme était interdit à exercer de telle fonctions 3, soit par ce
qu’elle ne bénéficie pas de ces droits civiques soit qu’elle ne peut exercer dans ces pays une
fonction de justice. En France, l’ensemble de la doctrine considère que la femme et l'homme
sont égaux, et qu'ils ont des mêmes droits et obligations, notamment pour remplir cette
fonction

La doctrine arabe affirme que la fonction d’arbitre peut être remplie par une femme 4. Cette
position fut partagée par les un dans l’islam et refusée par d’autre. (Revoir le mémoire sur dt
travail)

Concernant l’illettré5, le législateur a bien était précis il a posé comme condition l’écrit. En
effet la décision des arbitres doit être établit par écrit et signé ? Est-ce que l’arbitre qui

1
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigences du commerce international », Ed LGDJ,
2004, et DELTA, 2007, p. 227 et 228.
2
Article 321 de la loi 05.08.
3
En hollande jusqu’à 1954, la suisse jusqu’à 1969, en Grèce jusqu’à 1971.
4
Ahmed abou El WAFA « l’arbitrage conventionnel et obligatoire », Ed Monchaat EL MAARIF, 5ème Ed, 1988, p.
154 ;
183 ‫ ص‬،1996 ‫ الطبعة‬،‫ القاهرة‬،‫ دار النهضة العربية‬،‫ "خصومة التحكيم في القانون المصري و القانون المقارن‬،‫ علي بركات‬.
" ،‫ بدون سنة‬،‫ منشورات زين الحقوقية‬،‫ التحكيم في العقود االدارية و المدنية و التجارية و أسباب بطالن القرار التحكيمي; و آثاره‬،‫جعفر مشيمش‬
103 ‫ و‬102 .‫ص‬
5
 La cour de cassation considère que « l’illettré est celui qui ne sache ni lire, ni écrire » Arrêt
n°556 dossier social n°90/7607, en date du 16 septembre 1992, publié dans la revue « al mahakem al
maghribya », n°67, p. 146.

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

bénéficie d’une bonne connaissance en la matière du litige et qui mais qui est illettré ne peut
pas être désigné comme arbitre ?

Pour faciliter la mission des arbitres, le législateur devra déterminer des clauses. Parmi ces
dernières doit figurer l’obtention d’un niveau scientifique et linguistique précis, pour que
l’arbitre arrive à s’adapter avec tous les acteurs intervenant dans la procédure arbitrale, et
aussi pour comprendre et connaitre les lois applicables, ainsi qu’une bonne maitrise de
langues1.

En revenant à la loi 05.08, on trouve que le législateur n’a rient précisé. Ce silence peut porter
atteinte aux parties qui seront dans l’ambigüité son précision légale.

La réponse se trouve dans l’autonomie de volonté, en effet le libre choix qu’à laisser le
législateur aux parties de désigner la personne qu’il souhaite.

L’arbitrage des juges, est une question que le législateur marocain n’a pas abordée soi
par affirmation soit par confirmation 2. A l’encontre de certains pays, tel que l’argentine et la
hollande qui interdisent clairement par les textes de loi aux juges d’exercer la fonction
d’arbitre. En Belgique les juges ont la possibilité de siéger sur un tribunal arbitral, mais sans
contrepartie.

Selon la doctrine, le juge peut être arbitre car la loi ne l’interdit pas, et plus encore,
celui-ci bénéficie d’une expérience juridique adéquate pour gérer la procédure.

1
Dans la plus part des cas, il s’agit de lois étrangères. Il s’agit aussi des documents écrits avec une langue
étrangère, alors l’arbitre doit avoir la maitrise de plusieurs langues.
La loi espagnol (article 14), et colombienne posent comme condition requise chez l’arbitre pour trancher des
litiges de nature juridiques, d’être un avocat.
2
L’article 321 de la loi 05.08 ne le précise pas : « les personnes physique qui habituellement ou par profession,
exercent des missions d’arbitre, soit de manière individuelle, soit au sein d’une personne morale dont
l’arbitrage et l’un des objectifs sociaux doivent en faire la déclaration auprès du procureur général près la
cour d’appel dans le ressort de laquelle elles résident ou dans le ressort de laquelle se trouve le siège social
de la personne morale.
Après l’examen de leurs situation, le procureur général délivre un récépissé de la déclaration et inscrit les
intéressés sur une liste d’arbitres près de la cour d’appel concernée ».
L’article 15 du dahir du 11 novembre 1974 abrogé par la loi 06.17 dahir 05/07 relatif au régime général
principal les homme de droits, interdit au juge d’exercer d’autre fonction hors celle de juge, sauf s’ils arrivent à
avoir une autorisation du ministre de la justice.
Mais aujourd’hui on parle de l’indépendance de la magistrature. Alors de qui peut le juge avoir son
autorisation ?

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Les types d’arbitrage qui demande de l’arbitre une connaissance approfondie est
l’arbitrage par amiable compositeur, car la justice réclamée à ce niveau ne peut être réalisée
que si l’arbitre connait les règles juridiques nécessaire, bien sûr à côté de sa de sa
connaissance en pratique (de fait).

1
La compétence et l’expertise visent avant toutes les connaissances juridiques et plus
accessoirement celle des usages professionnels du milieu dans lequel né le litige. L’idéal, qui
est difficile à atteindre, est d’avoir un tribunal composé d’arbitre dont les compétences sont
complémentaires, mais qui sont néanmoins assez proche l’un de l’autre pour se comprendre
sans difficultés2. L’expérience de fait facilitera la recherche de la solution car l’arbitre est un
expert dans un domaine précis et qui fait l’objet du litige. Alors que l’expérience juridique
permettra à l’arbitre de mieux expliquer et décortiquer les textes juridiques, ainsi de respecter
les droits de défenses et du contradictoire.

En ce qui concerne l’arbitrage institutionnel, il faut préciser que la plupart des centres
d’arbitrages pose comme condition primordiale l’expérience. Selon le centre international de
médiation et d’arbitrage de rabat3 (la direction de la chambre de commerce et d’industrie de
Rabat)le comité d’arbitrage doit être composé d’homme de droit et de justice et bénéficiant
d’une expérience et de spécialité et de connaissance dans les domaines de commerce et
4
d’industrie, de services, d’ingénierie ,…La convention de Washington créant le centre
international de résolution des litiges d’investissements précisent à l’article 14 les même
conditions sus-indiquées5.

Le législateur marocain a omis de poser comme condition l’expérience, qui est


nécessaire au choix de l’arbitre. Dans un espoir de modification et d’inclure cette condition.

C) Disponibilité

L’arbitre doit être disponible matériellement et intellectuellement (Yves Guyon 39)

‫ا‬$$‫ وم‬559‫ ص‬،‫ريعة‬$$‫ل في الش‬$$‫واز تحكيم الجاه‬$$‫ول ج‬$$‫لمين ح‬$$‫اء المس‬$$‫ اختالف الفقه‬،‫ نجيب أحمد عبد اهلل ثابت الحبيلي‬-1
‫ا في من‬$‫ة يجب توفره‬$‫روطا هام‬$‫نت ش‬$‫د س‬$‫اري ق‬$‫ة للتحكيم التج‬$‫ة العربي‬$‫ من اﻹتفاقي‬14 ‫ونشير أيضا إلى أن المادة‬. ‫بعدها‬
‫يريد أن يكون محكما ومنها الثقافة القانونية الجيدة‬
2
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, 1995, p. 39.
3
L’article 28 de la loi réglementant le CIMAR.
"‫ائي‬$$ ‫ل القض‬$$ ‫نة من العم‬$$ ‫ون س‬$$ ‫ة خمس‬$$ ‫ور في مجل‬$$ ‫ال منش‬$$ ‫ مق‬،‫المغرب‬$$ ‫ي ب‬$$ ‫ التحكيم المؤسس‬، ‫ شــمس الــدين عبــداتي‬-4
.238 ‫ ص‬،2007 ‫الصلح والتحكيم والوسائل البديلة لحل النزاعات من خالل اجتهادات المجلس األعلى" سنة‬
5
La convention de Washington du 18 mars 1965.

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Paragraphe 2 : la personne d’arbitre

Un arbitre, pour qu’il soit désigné doit répondre à deux conditions nécessaires

A) Personne physique.

L’arbitre doit être une personne physique pour être nommé arbitre. Les personnes morales ne
sont pas tout à fait exclut de l’arbitrage car si elles ne peuvent pas exercer les fonctions
arbitrales au sens strict, c’est-à-dire rendre une sentence arbitrale, elles disposent du pouvoir
d’organiser l’arbitrage1. Il y a plusieurs centres d’arbitrage qui présente cette organisation
avec une proposition d’écriture pure de la clause compromissoire et du règlement de litige
(voir annexe des établissements d’arbitrage au Maroc) (à établir un).

Depuis la réforme du droit de l'arbitrage, les fonctions d'arbitre ne peuvent être exercées
que par une personne privée2, ce qui en interdit l'accès aux personnes morales, et
principalement aux institutions d'arbitrage. Lorsqu'une telle institution est désignée par les
parties, sa mission se cantonne à l'organisation de l'arbitrage3.

Notons ici que les personnes physiques peuvent être arbitres en dehors de toute
4
considération de nationalité , les étrangers étant en mesure de se voir confier une telle
mission.

Le législateur marocain comme la plupart des législations, n’a pas précisé quelle
nationalité doit avoir l’arbitre, donc il a ouvert la possibilité devant les étrangers pour être
arbitre sur le territoire marocain. Donc toute la liberté est laissée à la volonté des parties5

Mais une partie de la doctrine marocaine refuse que les étrangers agissent au niveau de
l’arbitrage national.

Auparavant en France, l’arbitrage était pratiqué seulement par les français. En 1875
l’étranger pouvait aussi être arbitre6. La nationalité de l’arbitre ne constitue pas une entrave à

1
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, Paris, 1995, p. 35et 36.
2
L’article 320 du CPC : « la mission d’arbitre ne peut être confiée qu’à une personne physique… »
3
L’article 320 du CPC al. 2 ; l’article 1451 al. 2 du code de procédure civil français.
:‫ من قانون التحكيم األردني المشار إليه سابقا إذ تنص على ما يلي‬15 ‫ وهذا ما نصت عليه الفقرة الثانية من المادة‬-4
5
Dans d’autres législations telles que de l’Iran, la nationalité est déterminée (article 15).
6
L’arrêt rendu par la cour de cassation Chambéry en date du 15 mars 1875.

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

sa fonction au contraire, c’est un apport important à la procédure arbitrale. N’oubliant pas que
les conventions internationales aujourd’hui1 constituent une loi unanime et typique.

Pour la législation marocaine, même après les modifications adoptées par la loi 05.08, il
n’y a pas une énonciation claire qui le précise. Sauf en ce qui concerne l’article 327-24 qui est
(2)
assez timide dans sa rédaction , mais du quel on peut tirer que la mission d’arbitre peut être
rempli par un étranger au niveau de l’arbitrage interne.

Cet article énonce : « la sentence contient l’indication :

1- Du nom, nationalité, qualité et adresse… »

On peut dire que c’est une déclaration tacite, mais suffisante pour qu’un arbitre soit de
nationalité étrangère. Cette possibilité ouverte par le législateur permettra aux centres
d’arbitrages au Maroc de bénéficier de l’expérience des étrangers.

B) Plein exercice des droits civils.

Pour être arbitre il faut avoir le plein exercice de ses droits civils. Ne peuvent donc
notamment pas l'être les mineurs non émancipés, les majeurs en curatelle ou en tutelle, les
personnes condamnées à la privation des droits civiques, civils et de famille.

Vu la nature conventionnel de l’arbitrage, l’arbitre doit avant tout jouir de sa capacité. Sur la
base de l’article 320 de la loi 05.08, l’arbitre doit jouir de sa pleine capacité, âgé de 18 années
grégoriennes. Cependant le législateur a omit de préciser de quel capacité s’agit-il ? La
capacité d’exercice ou la capacité de jouissance ?

Même si le législateur n’a pas déterminé le type de capacité, et on prenant en considération la


responsabilité de la mission de l’arbitre il s’agit de la capacité d’exercice3.

1
La convention européenne de l’arbitrage commerciale international et la convention américaine latinede
l’arbitrage international.
.1985 ‫ من القانون النموذجي لالونسترال الصادر سنة‬21 ‫ المادة‬- 2
‫عبد الحميد األحدب في موسوعته أن االتجاه الغالب في الفقه اإلسالمي يقتضي أن يتمتع المحكم بالمزايا‬.‫ ويقول د‬3
‫ ويجب أن يكون القاضي‬$،‫نفسها التي يقتضي أن تكون في القاضي وأن يداوم على التحلي بها طيلة الدعوى التحكيمية‬
‫بدون‬, ‫ الجزء األول‬,‫ التحكيم في البالد العربية‬،‫ راجع موسوعة التحكيم‬،‫ عادال‬،‫ مسلما‬،‫ حكيما‬،‫وبالتالي المحكم بالغا‬
.43‫ ص‬،‫سنة‬

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Donc les incapables (le mineur, l’émancipé, l’idiot,…) ne peuvent être nommés arbitres, ce
qui explicable car une personne dont les facultés mentales sont insuffisantes pour gérer ses
propres affaires ne saurait trancher un litige intéressant autrui1.

L’article 323 de la loi 05.08 précise les cas dans les quel une personne ne peut être désigné
arbitre à cause de sa non jouissance de ces droits civiques. Celle-ci risque la récusation si
l’une de ces causes n’est pas écartée au moment de la désignation.

Paragraphe 3 : l’acceptation de la mission

L’une des caractéristiques de l’arbitrage, est d’offrir aux parties la possibilité d’aménager les
différentes composantes de leurs mécanismes de résolution des conflits. Issue du fondement
conventionnel de l’institution, cette liberté est un facteur déterminant du succès que remporte
l’arbitrage à l’échelle nationale et internationale2. De cette nature conventionnelle, l’arbitre
une fois désigné par les parties, doit accepter sa mission, pour qu’il puisse entamer la
procédure arbitrale. Cette acceptation se concrétise souvent par un contrat entre l’arbitre et les
parties, appelé contrat d’investiture.

A) L’acceptation

Lorsque l’arbitre est désigné, soit par les parties, soit par une instruction d’arbitrage,
l’arbitre doit accepter sa mission. Par l’acceptation la désignation est parfaite.

L’acte d’acceptation de la mission par l’arbitre est donc une obligation pour la
perfection de la désignation, sans celle-ci la procédure de désignation serait alors nulle. La loi
05.08 précise dans son article 327-6 al. 1er, que le tribunal arbitral n’est constitué correctement
qu’après l’acceptation de la mission par l’arbitre.

Cet article dispose : «  la constitution du tribunal arbitral n’est parfaite que si le ou les
arbitres désignés acceptent la mission qui leurs est confiée.

‫ ألن المحكم منزل منزلة‬،‫وهناك في المغرب من اشترط في المحكم توفره على نفس الشروط المتطلبة في القاضي‬
‫ أنظر في هذا الموضوع عبد الحفيظ‬.‫ فالبد أن تكون أهلية القاضي متحققة فيه وقت التحكيم ووقت الحكم معا‬،‫القاضي‬
‫ شتنبر‬، ‫ العدد الثالث‬،‫مقال منشور في مجلة القصر‬, ‫األمراني " التحكيم في الشريعة اإلسالمية‬
2002، 56‫ص‬.

1
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, Paris, 1995, p. 36.
2
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigences du commerce international », Ed LGDJ,
2004, et DELTA, 2007, p. 219.

11
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

… »

La personne désigner est demandé à remplir une mission précise, celle d’arbitre. Il
s’agit d’une demande qui nécessite un acte1. Les arbitres doivent donner une réponse à la
demande des parties pour être tenus2 de rendre une décision3. Une fois que l’acceptation est
formulée, l’arbitre est saisie officiellement4

Une fois que l’arbitre accepte sa mission, il engage sa responsabilité, depuis le


commencement du procès, en passant par tous les procédés nécessaires à l’instruction de
l’affaire, et au moment du verdict (sentence arbitrale)5.

Sa responsabilité ne s’arrête pas là seulement, elle s’étale à la signature la sentence


arbitrale. En cas de refus par l’arbitre de signer la sentence sa responsabilité est engagée.

Il faut préciser que la responsabilité des arbitres ne s’engage pas dès leurs désignations,
mais au moment où ils formulent leurs acceptations. Chacun des arbitres doit continuer sa
mission jusqu’à la fin de la procédure6, et il ne doit pas se retirer-sous l’astreinte de payer des
dommages et intérêts- sans raisons valable après l’avoir accepté7.

La preuve d’acceptation des arbitres de leurs missions a tranché un litige devant une
juridiction arbitrale, permet de mettre en œuvre leurs responsabilisée, même dans le cas où ils

1
Il ne s’agit pas d’une saisine « juridico sensu » par les parties.
2
A ce moment la responsabilité civile des parties et engagée.
3
Radwane MOULAY ABED ELMAJID, « le recours en annulation contre la sentence arbitrale interne sur la
lumière de la loi 05.08», mémoire pour l’obtention du diplôme Master en droit privé, université KADI AYAD,
facultés des sciences juridiques économiques et sociales de Marrakech, année 2009/2010, p. 8.
4
Contrairement aux juridictions étatiques qui sont saisies d’office, une fois la demande formlée sans réponse
des juges ou de la juridiction.
5
Mohamed EL HABIB, « la responsabilité de l’arbitre, étude comparative sur la lumière de la loi 05.08 »,
mémoire pour l’obtention du diplôme Master en droit privé, université Med V, faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Salé, année 2007/2008, p. 43 et p. 68.
6
L’arbitre est tenu au délibéré arbitral et a la signature de la sentence arbitrale. A ce sujet l’article 327-22
dispose :
«  La sentence arbitrale est rendue, après délibération du tribunal arbitral, à la majorité des voix. Tous les
arbitres doivent se prononcer en faveur ou contre le projet de sentence sous réserve des dispositions du 2ème
alinéa de l’article 327-16.
… »
7
Lorsqu’un arbitre souhaite se retirer d’un procès arbitral, il obligé de suivre la procédure précisée par l’article
323 du code de la procédure civile. Cette obligation est déterminée aussi par l’article 16/3 de la loi sur
l’arbitrage en Egypte , et l’article 178 de la loi du Kuwait.

12
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

n’ont pris aucune décision ou n’ont établi aucun acte, et ce en application de l’article 327-6 8
du CPC qui engage leurs responsabilité une foi qu’il acceptation.

La question qui s’impose, est celle de connaitre les formes de cette acceptation, car cette
dernière constitue un point important dans l’engagement de la responsabilité des arbitres.
Quant est ce qu’on peut dire que l’arbitre a accepté définitivement la mission ? Et quand est
ce qu’il donne une acceptation provisoire en vue de prendre son temps et d’étudier la situation
pour donner une acceptation définitive ?

L’arbitre peut donner une acceptation dite de principe en vue de vérifier ses
compétences et son comportement. En effet l’habilité de l’arbitre à rendre une décision
arbitrale est nécessairement requise. Si l’arbitre effectue un acte de discussion avec les parties
du litige ou une visite sur les lieux ou aura lieu le procès arbitral, cela ne vaudrait pas dire
qu’ils donner son acceptation définitive. Seule une acceptation définitive concrétisé par un
acte de mission –appelé aussi contrat d’investiture – peut valoir acceptation et par la suite
engagement de responsabilité.

B) L’acte de mission :

L’arbitre qui a accepté sa mission se trouve avec les parties et non pas seulement avec la
partie qu’il l’a désignée, dans les liens d’un contrat dit d’investiture 1. L’acte de mission est
l’acte par lequel sont précisés au début de la procédure les points litigieux que les arbitres
auront à résoudre, afin d’assurer qu’une convention d’arbitrage 2 s’applique réellement à
l’instance et que la sentence arbitrale ne soit pas mise en péril de sa substance : délimitant le
cadre exact de la compétence de l’arbitre, l’acte de mission facilite le cas échéant le control
par le juge d’exéquatur, de l’ultra petita.

L’acte de mission appelé dans la pratique "Lettre de mission" est un document rédigé
par le ou les arbitres dès la première réunion qui se tient après l'acceptation de leur mission.
Dans ce texte, sont précisés certains points qui ne pouvaient pas être prévus au moment de la
rédaction de la clause compromissoire ou dans la convention d'arbitrage tels que l'exposé des
prétentions des parties, la durée de la mission des arbitres, le type de procédure qui sera suivi,
8
L’article 327-6 dispose dans son 3ème alinéa :
«…
 La preuve de l’acceptation de la mission est établie par écrit, par la signature du compromis ou par
l’accomplissement d’un acte qui indique le commencement de la mission.
… »
1
Christian GAVALDA, Claude Lucas DE LEYSSAC, « L’Arbitrage », Ed DALLOZ, 1999, p. 43.
2
La convention d’arbitrage est souvent conçue en termes généraux.

13
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

le calendrier des échanges de conclusions, les lieux où se tiendront les réunions et, le mode
par lequel le ou les arbitres feront connaître leur sentence aux parties.

La lettre de mission est l'œuvre commune des parties, elle est signée par elles ou par
leurs conseils, par le ou les arbitres, le plus souvent sous la forme d'un procès-verbal de
comparution.

Ce document de nature contractuelle lie les arbitres et rencontre la nécessité de clicher


la contestation avant l’examen de la clause. L’acte de mission permet en outre à l’arbitre et
aux parties de libeller avant l’instruction du dossier, les règles applicables à la procédure, et
de désigner à défaut d’indication par les parties, le droit applicable au fond sur lequel le
tribunal arbitral sera appelé à se prononcer.

L’acte de mission consacre l’autonomie de l’arbitre dans l’établissement des règles de


procédures susceptibles de faciliter ou d’accélérer le déroulement de l’instance. Il reflète le
caractère personnalisé de l’arbitrage. Pour sa part, le centre d’arbitrage se borne çà recevoir
l’acte de mission, établit dans le délai imparti par son regèlent et signé par les parties et par
l’arbitre mais il vérifie en pratique la conformité du document aux exigences de son
règlement.

Outre ses effets sur la qualification du débat et sur la détermination des limites du litige,
la signature de l’acte de mission fait courir le délai lequel l’arbitre doit rendre sa sentence.

L’acte de mission est considéré par certains praticiens comme une curiosité du droit de
l’arbitrage est un exercice de style fastidieux et inutile. Portant atteinte à l’autonomie
procédurale des parties1.

L’acte de mission apparait donc comme un préliminaire de conciliation compatible avec


l’arbitrage, quelle que soit la discussion qui peut s’instaurer sur le caractère contractuel ou
juridictionnel du document. Actant notamment l’accord des parties sur des dispositions de
procédures essentielles comme par exemple des délais pour la communication et le dépôt des
mémoires.

Sous-section 2 : les mécanismes (méthodes) du choix de l’arbitre :

1
Donc on peut dire que l’acte de mission garantit tant l’égalité de traitement des parties que le principe du
contradictoire, il évite la surenchère de demandes nouvelles en cours de procédure et il constitue
généralement un test pour la collaboration des parties au déroulement de l’instance. Enfin il peut ouvrir la voie
à des règlements amiables débouchant alors sur des sentences d’accord.

14
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

L’arbitrage constitue un mode alternatif de règlement des conflits puisqu’il autorise les
parties à choisir librement la personne et la matière par laquelle elles préfèrent résoudre leur
conflit1. Mais la nature juridictionnelle de l’arbitrage, qui tend à le rapprocher de la justice
étatique remet en cause sa place parmi les modes alternatifs.

Les parties manifestent leurs choix de deux manières distinctes : elles peuvent désigner
le ou les arbitres ou arrêter les modalités et les difficultés de constitution du tribunal arbitral
directement dans leurs conventions ou se référer à un règlement d’arbitrage ad hoc ou
institutionnel. Ces deux prérogatives supposent vérité un principe d’autonomie de la volonté
pour la constitution d’un tribunal2.

La nouvelle loi3 reconnait une grande liberté aux parties dans le choix des arbitres. Elles
peuvent-elles-mêmes procéder à la constitution du tribunal arbitral, soit directement en
désignant les arbitres dans la convention d’arbitrage (§ 1 èr), soit indirectement en recourant à
un tiers préconstitué (§ 2). Dans les deux cas il n’ ya aucune difficulté lorsque les parties sont
d’accord quant à la désignation des arbitres. Toutefois des difficultés relatives à la
constitution du tribunal arbitral peuvent apparaitre. Dans ce cas le nouveau texte prévoit des
solutions par l’intervention judiciaire (§ 3).

Paragraphe 1er : Désignation par les arbitres (ou arbitrage ad hoc)(l(accord des parties)
(arbitrage conventionnel) :

La désignation des arbitres d’un commun accord par les parties est l’un des modes de
désignation les plus répandus. L’un des principaux attraits de l’arbitrage est de permettre aux
parties de soumettre leur litige aux juges de leurs choix et, chaque fois que c’est possible, les
parties ont intérêt à effectuer ce choix directement au lieu de s’en remettre à un tiers qui
l’effectuera pour leur compte.
La législation affirme expressément la prééminence 4 de la volonté des parties dans la
constitution du tribunal arbitral. Ce n’est qu’à défaut de cette volonté ou en cas d’insuffisance

1
Squali abedlaziz, « Du volontaire au forcé en matière d’arbitrage : le recours a l’exequatur », Revue les modes
alternatifs de règlements des litiges, 1ère Edition, publications de l’association de diffusion des donnés
juridiques et judiciaires, 2004, p. 67.
2
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigences du commerce international », Ed LGDJ,
2004, et DELTA, 2007, p. 219
3
Code de la procédure civile tel qu’il a été modifié et complété par la loi 05.08.
4
Pierre MEYER, « Droit de l’arbitrage », Ed JURISCOPE AUF, année non précisé, P. 135.

15
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

de celle-ci que les dispositions légales relatives à la constitution du tribunal arbitral trouveront
application1.
La cour de cassation a constitué le principe de la primauté de l’accord dès partie en
19922. La cour a considéré que l’arbitre est une personne qui exerce une profession libre, ainsi
que la liberté et la volonté des parties est le noyau central de cette institution de règlements
des conflits.
Il faut, en effet que les parties aient la volonté de recourir à l’arbitrage pour les règles
légales sur la désignation des arbitres puissent d’appliquer. En ce sens il faut donc une
convention d’arbitrage. Dès lors un accord d’arbitrage existe mais qui ne prévoit rien quant à
la désignation des arbitres3. L’insuffisance de la convention d’arbitrage, qui concrètement ne
permet pas la désignation des arbitres parce qu’elle est incomplète.
La désignation du ou des arbitres d’un commun accord suppose deux conditions. La
première condition est que les parties s’entendent sur les noms, la deuxième condition est que
la ou les personnes pressenties acceptent leurs désignations4.
Quand un arbitre est désigné d’un commun accord, il est préférable que cette
désignation soit passée après la naissance du litige. Aucune règle ne s’impose aux parties qui
souhaitent passer cet accord5. La liberté de désignation d’arbitre par les parties est consacrée
par les lois internationales qui organisent les transactions commerciales internationales6.

1
Mohamed EL MOKHTAR, « les procédés de la procédure arbitrale », revue al mahakil almaghribia, n° 117,
novembre décembre 2008, p. 80.
2
La cour de cassation, la chambre civile, arrêt n° 1765 en date du 07 juillet 1992, revue AL MAHAKIM
ALMAGHRIBIA, n°75, année 1995, p.56. Selon ce dernier :
«  les arbitres sont des expert, qui exercent leurs libre profession, ils ne sont pas désigné pour exercer les
fonctions judiciaires pour avoir le droit de juger au nom de sa majesté le roi, mais ils ont eu la délégation de
leurs pouvoirs de la volonté des parties qui se sont mis d’accord au préalable pour les désigner et pour recourir à
l’arbitrage. »

3
Il s’agit d’une « clause blanche », qui se limite à prévoir le principe du recours à l’arbitrage.
4
Dans certains modèles de contrat figure une disposition prévoyant qu’en cas de litige entre les parties, le litige
sera soumis à l’arbitrage d’une personne nommément désignée. Si un litige survient par la suite, c’est donc
cette personne qui devra agir comme arbitre en vertu de la clause contractuelle. Mais il faut toujours s’assurer
que ladite personne acceptera la mission.
5
C’est une question de discussion et de négociation entre les parties et leurs avocats.
6
Parmi ces lois, se trouve la convention de Genève de 1927 concernant l’exécution des sentences arbitrales
étrangères. Cette convention a conditionné à l’article 1/3 la reconnaissance des sentences internationales
qu’elles soient rendues par un comité d’arbitrage désigné soit par la clause d’arbitrage, par le compromis
d’arbitrage, par la volonté des parties ou par la loi applicables a l’arbitrage. Cette obligation se trouve aussi à
l’article 5/4 de la convention de New York de 1958 concernant la reconnaissance des sentences arbitrales
étrangères et de leurs applications.

16
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La très grande majorité des systèmes arabes accordés aux seuls parties le droit de
désigner le ou les arbitre (s). Cette liberté désormais reconnue dans plusieurs pays arabes fait
toujours l’objet de résistance dans certain systèmes.
Les codes libanais et algérien énoncent ce principe de liberté de désignation par les
parties. D’autres réglementation ne reconnaissent la liberté des parties de désigner le ou les
arbitres que de manière indirecte, voire implicite comme la loi Yemnienne.
En fin d’autres règlementations présente une résistance au libre choix des arbitres.
Deux systèmes arabes démarquent des précédents. En droit Saoudien les parties qui désignent
un arbitre ne s’arrêtent pas à ce point. Pour que la désignation s’avère efficace, voire valable,
les parties doivent postérieurement la désignation du ou des arbitres, déposer « le document
arbitral » (watikat attahkim) auprès de la juridiction originairement compétente pour connaitre
du litige et en demander l’homologation .celle-ci prend une décision quant à l’acceptation du
document après une procédure contradictoire d’homologation. Alors que la loi koweitienne
présente une autre particularité. Selon la loi sur l’arbitrage judiciaire commercial et civil, dans
les sièges des cours d’appel sont créés un ou plusieurs conseils d’arbitrage composé de trois
magistrats et de deux arbitres, ces derniers sont les seuls qui peuvent être choisies par les
parties1.
La prééminence de la convention des parties est conforme à la philosophie de l’arbitrage
qui, au moins pour l’arbitrage ad hoc, suppose une relation de confiance entre les parties au
litige et les arbitres.
Lorsqu’un tribunal arbitral doit se composer de plus de trois arbitre, les parties peuvent
se mettre d’accord sur tous les arbitres à désigner, mais le cas est rare 2. Il arrive parfois
qu’une partie refuse de désigner son arbitre ce qui rend la procédure lente et inefficace3.

Paragraphe 2 : désignation par une institution permanente d’arbitrage (ou arbitrage
institutionnel)

1
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigences du commerce international », Ed LGDJ,
2004, et DELTA, 2007, p. 220 à 223
2
Il est en général difficile que les parties se mettent d’accord sur un arbitre unique pour ne pas essayer de
multiplier la difficulté en tenant de se mettre d’accord sur le nom des arbitres en cas d’un collège d’arbitre.
3
Saad EL MOUMNI, « la rapidité dans le domaine de l’arbitrage national et international, revue « travail
judiciaire et arbitrage commercial », n° 7, 2005, p. 32.

17
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Les institutions d’arbitrages ont toutes sans exception le pouvoir de désigner des arbitres
selon leurs propres règlement d’arbitrage4.

L’arbitrage institutionnel par toutes ses formes, est plus répondu que l’arbitrage ad hoc,
à cause de sa confidentialité et de son objectivité dans le traitement des litiges.

Lorsque les parties ont recours à un organisme d’arbitrage, le règlement 2 édicté par
celui-ci prévoit la procédure de désignation. Le texte marocain sur l’arbitrage est claire la
dessus. L’article 327-2 confirme que le tribunal arbitral peut être constitué par référence au
règlement d’arbitrage de l’institution choisie.

Le choix des parties d’une institution permanente d’arbitrage tel que le centre
international de médiation et d’arbitrage de Rabat, nécessite des parties de se soumettre aux
règles et aux procédés déterminés par le régime interne du centre. Toutefois le CIMAR
permet aux parties d’organiser et de réaliser un arbitrage ad hoc selon la volonté des parties, et
il s’engage à fournir toutes les conditions techniques et logistiques nécessaires à l’opération
d’arbitrage.

Ainsi les articles 34 à 513 déterminent les procèdes qui devrait être suivies en ce qui
concerne les demandes d’arbitrages, la présentation des mémoires et leurs procèdes, …ou le
refus de participer à l’arbitrage, la constitution du comité d’arbitre et le prononcé et
l’exécution de la sentence arbitrale. Selon ces articles toujours, le CIMAR impose aux parties
le respect des règles de l’ordre public et des règles de procédure civile.

L’avantage que représente ces institutions d’arbitrage ou ces organismes c’est qu’elles
s’occupent et se soucient quotidiennement d’arbitrage international. Ils savent qu’elles sont
les qualités requises des personnes qu’ils désignent comme arbitres et ils maintiennent un
fichier de personnes qui interviennent comme arbitres dans les arbitrages nationaux et
internationaux4.

Paragraphe 3 : Désignation de l’arbitre par le juge étatique :

4
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », Ed LGDJ,
2ème édition, 1991, p. 171.
2
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, Paris, 1995, p. 42.
3
Les articles du régime interne du centre international de médiation et d’arbitrage de Rabat.
4
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », Ed LGDJ,
2ème édition, 1991, p. 171.

18
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Les arbitres sont désignés par les parties, puisque ce sont celles qui leurs donnent
mission de trancher le litige qui les oppose. Toutefois, le mécanisme de désignation ne saurait
reposer uniquement sur une manifestation spontanée de volonté1. Sinon le défendeur pourrait
éviter l’arbitrage en s’abstenant de désigner son arbitre. Des procédures subsidiaires de
désignation sont par conséquent nécessaires afin d’éviter ces situations de blocages2.

A) La compétence

Lorsque les parties ne parviennent pas à s’entendre sur la désignation d’un arbitre et que
personne ne s’est vu confier expressément le rôle d’autorité de désignation, il convient de se
demander s’il existe une juridiction nationale investie des compétences territoriale et
d’attribution pour procéder à la désignation requise.

C’est le président du tribunal du ressort de l’arbitrage, qui reçoit la demande d’une


partie pour désigner un arbitre. La décision de désignation est non susceptible de recours3.

Les articles 327-4 et 327-5 précisent que la compétence revient au président de la


juridiction compétente. Cette juridiction qui est le tribunal de commerce sauf stipulation
contraire par la loi4.

B) Les conditions

Après avoir précisé le tribunal compétent, se pose la question de savoir, les conditions sous
lesquelles une juridiction peut intervenir pour désigner un arbitre ?

L’intervention judiciaire dans la formation du comité d’arbitre est liée à un ensemble de


condition5 qui précisent et tracent cette intervention. D’abord, une convention d’arbitrage est
nécessaire6, car l’existence de cette convention est la base dans l’opération d’arbitrage.

1
Pierre MEYER, « Droit de l’arbitrage », Ed JURISCOPE AUF, année non précisé, P. 136.
2
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, Paris, 1995, p. 40.
3
Arrêt de la cour d’appel de casablanca n°16 en date du 05/01/2000, dossier commercial n°3538/94
4
Article 312 de la loi 05.08
5
« le rôle de la justice dans la procédure d’arbitrage », série de mémoire de fin de formation des auxiliaires
judiciaire, n°3, Ed Dar Es-Salaam, mars 2011, p. 12 à14.
6
Ordonnance rendue par le représentant du président du tribunal de première instance de Rabat :
« … entendue que sur la base de l’acte contracté entre les parties en date du 24/05/2001, ils se sont mis
d’accord pour procéder à la procédure d’arbitrage et de désigner chacun deux un arbitre selon l’article 9
dudit contrat, entendue que ledit contrat n’est pas contraire aux dispositions de l’article 306 du CPC et S,
pour toutes ces raisons Monsieur (…( est désigné arbitre au profit du demandeur pour exécuter les procèdes
d’arbitrage », dossier n° 3502/2008/4 ordre n° 3687/2008 en date du 08/07/2008.

19
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Si la convention d’arbitrage est nul ou annulé ou si sa durée est arrivée à terme. Il n y a


pas place pour demander l’aide de la justice dans la formation du comité d’arbitre. Cette
condition doit trouver application dans les lois qui ne l’a pas spécifié clairement comme la loi
marocaine et la loi Egyptienne1.

Ensuite, il faut qu’il soit un problème. Ainsi les parties peuvent ne pas s’accorder pour
designer l’arbitre unique, ou l’une des parties peut refuser à désigner un arbitre. Ou alors il y a
problème entre les arbitres.

Enfin, la durée précisée par la loi2 doit être dépassée sans que les parties ou les arbitres
n’aient pas désigné le troisième arbitre.

C) Les cas de l’intervention judicaire :

Les cas lié à l’arbitrage ad hoc ; lorsque la convention d’arbitrage prévoir que le
tribunal arbitral est composé d’un arbitre unique, celui-ci doit être désigné par le président du
tribunal compétent sur demande de l’une des parties 3. Si le tribunal arbitral est composé de
trois arbitres, chacune des parties en désigne un. Quant au troisième, il sera désigné par les
deux autres arbitres. En cas d’abstention ou de refus de l’une des parties de désigner son
arbitre dans les 15 jours suivant la réception d’une demande à cet effet provenant de l’autre
partie ou lorsque les deux arbitres désignés par les parties ne sont pas tombés d’accord sur la
désignation du troisième arbitre dans les 15 jours qui suivent la désignation du derniers
d’entre eux, le président du tribunal de commerce compétent procèdent à cette désignation sur
l’une des parties. Qu’il soit désigné par les deux autres arbitres ou par le juge, c’est le
troisième arbitre qui assurera la présidence du tribunal arbitral 4. L’ensemble de ses solutions
doit être suivi lorsque le tribunal arbitral est composé par plus de trois arbitres. En revanche,
lorsque la convention d’arbitrage ne précise pas le nombre des arbitres, celui-ci est de
trois5.l’arbitre désigné par le juge doit naturellement remplir aussi bien les conditions légales
de capacité et d’impartialité que celles convenues par les parties. Cette décision est prise après
la convocation des parties et n’est susceptible d’aucune voie de recours6.

1
A l’encontre de la loi suisse qui le précise clairement.
2
Cette durée est de 15 jours qui commence soit à partir de la réception d’une demande à cet effet émanant de
l’autre partie, soit à partir de la désignation du dernier arbitre.
3
Nouvel article 327-5-1.
4
Nouvel article 327-5-2.
5
Nouvel article 327-2.
6
Nouvel article 327-5-4.

20
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

D’autre solutions ont été misent en place en cas de non-respect de la règle de l’imparité.
En vertu du nouvel article 327-4, un arbitre est choisi par les prévisions des parties, a défaut
par les arbitres désigné, à défaut d’accord entre ces derniers par la juridiction compétente par
une décision non susceptible de recours.

Le premier mécanisme puise directement sa source dans la volonté des parties lesquelles
disposent du pouvoir de compléter la composition du tribunal arbitral 1. Le choix ainsi opéré
par les parties s’impose aux arbitres. Le deuxième mécanisme ne peut être activé que si le
déclenchement du premier n’a pas permis de compléter la constitution du tribunal arbitral.
Autrement dit, en cas de désaccord des parties. Dans ce cas, il revient aux parties déjà choisies
par les parties de désigner un arbitre d’un commun accord. Leurs choix s’imposent aux
parties2. Le troisième et dernier mécanisme n’entre en jeu qu’en cas de défaillance du
deuxième, c’est-à-dire lorsque les arbitres n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour désigner
l’arbitre indispensable à la perfection du tribunal arbitral en accord avec la règle de
l’imparité. Dans ce cas c’est le tribunal du président compétent qui désigne l’arbitre
manquant3 afin de parfaire la composition du tribunal arbitral. Cette désignation est faite par
voie d’ordonnance qui n’est susceptible d’aucun recours4.

Les cas liés à l’arbitrage institutionnel ; lorsque les parties ont décidé de confier à un
organisme d’arbitrage la responsabilité de mettre en place un tribunal arbitral conformément
au nouvel article 327-2, le président du tribunal de commerce devrait déclarer irrecevable
toute demande tendant à régler l’une des difficultés relatives à la constitution du tribunal
arbitral à l’exception des demandes de récusation tant que le règlement de l’organisme
d’arbitrage choisi par les parties prévoit des solutions aux difficultés portés devant lui. Cette
solution découle du nouvel article 327-45.

Par conséquent le juge marocain doit refuser d’intervenir dès lors que les parties se sont
référées explicitement à un règlement d’arbitrage pour régler les difficultés relatives à la

1
Khalid ZAHER, « le nouveau droit marocain de l’arbitrage interne et international », article apparu dans la
revue de l’arbitrage, paris, 2009, n°1, p. 13.
2
A moins que l’arbitre désigné ne fasse l’objet d’une demande de récusation.
3
Mohamed KHTABI, « la surveillance judicaire sur l’opération d’arbitrage », mémoire pour l’obtention du
diplôme Master en droit privé en arabe, université El Hassan AL Awal, faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Settat, année 2007/2008, p. 85 à 90.
4
Cependant la nouvelle loi reste luette quant aux délais impartis au président du tribunal pour procéder a cette
désignation, toutefois l’emploi du mot « ordonnance par l’article 327-4 laisse peu de place au doute. Le
président du tribunal doit statuer comme en matière de référé.
5
Cet article prévoit « en cas d’arbitrage institutionnel, la procédure de nomination et le nombre d’arbitre du
tribunal arbitral seront ceux prévus par l’institution d’arbitrage ».

21
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

constitution du tribunal arbitral. Toutefois le règlement choisit par les parties ne prévoit
aucune disposition susceptible de régler l’une des difficultés, le président du tribunal peut
intervenir sur demande de l’une des parties pour pallier la défaillance du règlement
d’arbitrage. Dans ce cas le juge essayera de respecter la volonté des parties en les inviter à
trouver une solution conforme à leurs accord initial. Seule la résolution d’un incident lié à la
récusation d’un arbitre, en ce qu’elle constitue un véritable acte juridictionnel, devrait
toujours être postérieurement soumise au juge lorsque la décision prise par l’organisme
d’arbitrage est contestée par l’une des parties.

Sous-section 3 : le nombre d’arbitre :

Une question qui se pose au moment de la rédaction d’une clause d’arbitrage ou d’un
compromis est le nombre des arbitres à désigner. Un tribunal arbitral peut être constitué d’un
ou de plusieurs arbitres, selon ce que souhaites les parties.

La loi05.08 prévoit expressément que le tribunal arbitral peut être constitué d’un arbitre
ou des plusieurs arbitres. La condition posé par le législateur marocain 1 c’est l’impartialité, en
effet, le tribunal peut se composer de trois, cinq, sept, ou plus. Cette condition vise à éviter les
difficultés rencontrées lors du prononcé de la sentence2.

Donc deux possibilité pour les parties qui choisies un règlement arbitral, soit d’opter
pour le juge unique (§ 1èr), soit alors choisir la formation collégiale (§ 2) qui est
nécessairement en nombre impair.

Paragraphe 1er : arbitre unique.

Le premier réflexe est bien de se dire : dès lors qu’on paye l’arbitre, il vaut mieux
réduire le cout de l’arbitrage en recourant à un arbitre unique3.

Le recours à l’arbitrage est solution simple est efficace, qui a souvent été pratiquée il y a
longtemps4. Il facilite le déroulement de la procédure et si l’arbitre est une personnalité

1
La loi Koweitienne sur l’arbitrage judiciaire dans les matières civiles commerciales présente des
caractéristiques singulières a cet égard. Outre les restrictions qu’elle apporte à la liberté de désigner le ou les
arbitre(s), cette loi n’autorise pas les parties à choisir le nombre d’arbitre nécessaire pour former le conseil
d’arbitrage judiciaire. Ce conseil doit être composé de cinq membres. Ce nombre est fixé par la loi : deux
arbitres choisissent par les parties et trois magistrats désignés par le conseil supérieur de la magistrature.
2
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigences du commerce international », Ed LGDJ,
2004, et DELTA, 2007, p. 231.
3
Pascal ANCEL, Marie-Claire River, « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale », Edition
LexisNexis Litec, Paris, 2004, p. 90.
4
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, Paris, 1995, p. 44.

22
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

incontestable qui jouit de la confiance des parties, sa sentence a toutes les chances d’être
acceptée.

Il ya a beaucoup à dire1 sur ce genre de disposition du point de vue de la rapidité de la


procédure et de l’économie des frais d’arbitrage. Les avantages qu’il y a soumettre le litige à
un arbitre unique sautent aux yeux. Il est plus facile de fixer la date des réunions ou
d’audiences avec un arbitre unique qu’avec un tribunal arbitral composé de trois arbitres.
Cela serait aussi moins cher, car les parties n’auront à supporter que les frais et les honoraires
d’un seul arbitre au lieu de trois ou plus. En outre les décisions seront prisent plus rapidement
par un arbitre unique, lequel n’aura pas à consulter ses collègues pour prendre une décision à
l’unanimité ou à la majorité sur les questions des litiges2.

Malgré tous ces avantages, l’arbitre unique risque plus qu’un collège arbitral, l’oubli ou
la mauvaise compréhension d’un élément de droit ou de fait. En effet l’arbitrage unique
présente l’inconvénient de faire peser une lourde charge sur une personne seule, qui ne
bénéficie pas des chances de vue lors du délibéré qui précède la sentence. Lorsque le litige
est complexe est diversifié, l’arbitre n’a pas toujours une compétence assez étendue pour en
dominer tous les éléments.

En somme privé du caractère contradictoire du délibéré, l’arbitre unique est exposé à


n’avoir qu’une vue partielle du litige, ce qui se traduira pour les parties, par une décision qui
sera jugée partiale, d’où peut-être l’attirance évoquée pour les formations collégiales3

Paragraphe 2 : collège d’arbitre.

Cependant, généralement l’on préfère faire appel à trois arbitres, ce qui est le gage
d’une meilleure qualité de sentence à intervenir. Une seule règle impérative existe en ce
domaine : les arbitres doivent être en nombre impair, dans la pratique la plus part du temps
c’est trois.

1
Si les parties peuvent se mettre d’accord sur la désignation d’un seul arbitre en lequel ils ont confiance, c’est
une bonne solution pour la résolution du litige rapidement.
2
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », Ed LGDJ,
2ème édition, 1991, p. 166.

3
En vue de surmonter cette difficulté _ selon yves GUYON_ un pré-délibéré est a dscuter en réuniant l’arbitre
les parties et leurs conseiles, selon les regles de confidentialité.

23
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La loi 08.05 adopte le principe de l’imparité est l’énonce clairement à l’article 327-2 al.
3. Cette position est adopté par la plus des législations4

Tout système repose sur le principe du débat entre les parties et le juge ou l’arbitre,
éclairé par la confrontation des idées qui la seule voie de recherche de vérité. Néanmoins, il
préférable qu’il y ait plusieurs arbitres pour qu’ils puissent assister aux débat et plus tard
discuter et débattre leurs points de vue.

Tous les membres du collègue arbitrale sont égaux. Il ne faut pas qu’un arbitre se
comporte comme le défendeur de la partie qu’il a désigné. Le troisième arbitrale doit se
comporter comme les deux autres, il s’agit pas d’un président tel que celui d’une juridiction
étatique, c’est un arbitre président seulement. Toutes les décisions sont rendues par le collège
dans sa composition collégiale.

Section 2 : le fonctionnement du tribunal arbitral :

Sous-section 1 : ( la fonction de l’arbitre )les missions et les pouvoirs de l’arbitre :

L’investiture des arbitres les constituent en tribunal arbitral. L’utilisation du mot


tribunal atteste qu’un pouvoir particulier leurs est conférés, le pouvoir de juger (§1). Mais
s’ils tiennent ce pouvoir de la loi qui autorise la constitution d’un tel tribunal, c’est seulement
par l’effet de la volonté des parties. En vue de mieux limiter et caractériser le pouvoir des
parties, il est nécessaire d’en connaitre l’étendue (§3). Ces pouvoirs dépendent également de
la question de compétence par laquelle les arbitres se voient imposés des devoirs (§2).

Paragraphe 1èr : la mission de l’arbitre

4
L’impartialité est une condition imposé par les codes syrien, Kowetien, emirati, quatari, irakien, saoudien
libanais.

24
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le tribunal arbitral institué1 pour trancher un litige agit dans un contexte totalement
différent de celui d’un juge siégeant dans un tribunal étatique 2. Dans un arbitrage les pouvoirs
les devoirs et la compétence d’un tribunal arbitral découlent d’un faisceau complexe de
facteurs constitués par la volonté des parties3 et par la loi.

L’auteur Yves GUYON a bien précisé en quoi consiste la mission unique et principale
de l’arbitre.

« Les arbitres ont pour mission de trancher le différend qui leur est soumis. Cette
mission doit être clairement fixée dans le compromis, puisque lors de sa conclusion le
différend est déjà né, soit dans un acte de mission, si le tribunal est saisi en application d’une
clause compromissoire. Cet acte de mission peut être unique, si les parties s’entendent pour
le rédiger. dans le cas contraire chaque partie précisera ses demandes par acte séparé.

La mission des arbitres est de rendre une sentence avec impartialité et dans les délais
prévus. Mais l’esprit de l’arbitrage implique aussi l’obligation de chercher à concilier les
parties. Si cette conciliation ne peut être obtenue avant le prononcé de la sentence, il faut au
moins que celle-ci soit bien acceptée par les plaideurs. en effet la sentence ne marque que
rarement la fin des relations entre les parties . son objectif n’est pas seulement d’apurer
un contentieux mais surtout de rétablir une confiance , afin que la collaboration puisse
reprendre sur des bases nouvelles »

Les devoirs qu’un arbitre accepte d’assumer une fois qu’il est désigné, repose sur une
mission de trancher un litige. Ce qui nécessite de la part de l’arbitre une grande intention a
l’affaire en vue d’un bon déroulement de la procédure arbitrale.

Paragraphe 2 : Les devoirs de l’arbitre :

1
Ceci découle expressément de l’article 306 de la loi 08.05 selon lequel : « l’arbitrage a pour objet de faire
trancher un litige par un tribunal arbitral qui reçoit des parties la mission de juger en vertu d’une convention
d’arbitrage ».
2
Le juge siège dans le cadre d’un système qui définit clairement l’étendue de ces pouvoirs, et de ces devoirs.
Sa compétence et l’entendue des voies de recours contre les décisions qu’il rend en la matière se trouve
clairement définies par la loi de la procédure applicable.
3
Dans la clause compromissoire ou dans le compromis d’arbitrage si le litige est déjà né.

25
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Certaines personnes sont disposées à accepter de jouer le rôle d’arbitre sans avoir de
connaissances suffisante des devoirs et des engagements que cela implique. La responsabilité
en incombe aux parties elles-mêmes plutôt qu’aux arbitres désignés.

Les parties doivent s’assurer qu’un arbitre potentiel pourra et voudra consacrer le temps
nécessaire à l’affaire. En effet, les arbitres ont non seulement l’obligation d’assister aux
audiences et au délibéré ainsi qu’à la rédaction de la sentence, mais aussi de consacrer le
temps nécessaire au bon déroulement de l’arbitrage1.

Les devoirs d’un arbitre peuvent se diviser en trois catégories : les devoirs composés
par les parties, les devoirs imposés par la loi et les devoirs moraux2.

A) Les devoirs imposés par les parties :

Les parties peuvent imposer à un tribunal arbitral des devoirs spécifiques, que ce soit
avant la désignation des arbitres, pendant le cou de l’arbitrage, ou dans les deux cas. Si ces
devoirs sont imposés avant la désignation des arbitres (par exemple dans un compromis 3),
chaque arbitre doit examiner la convention d’arbitrage avant d’accepter d’être désigné car
cette convention peut imposer des obligations qu’il jugera illégitimes ou qu’il pourra ne pas
être en mesure de respecter.

Si les devoirs sont imposés au tribunal arbitral à la cour de l’instance arbitrale, le


tribunal arbitral est d’habitude consulté au paravent (cette consultation s’impose ne serait-ce
que pour des raisons de courtoisie)4.

La seule façon de mesurer avec certitude les devoirs d’un tribunal arbitral consiste à
examiner les conditions de sa désignation 5, y compris les règles particulières susceptible

1
Yves GUYON, « l’Arbitrage », Ed. ECONOMICA, Paris, 1995, p. 46.
2
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », Ed LGDJ,
2ème édition, 1991, p. 213.
3
C’est le cas où une disposition prévoit que la sentence devra être rendue dans un certain délai après que le
tribunal arbitral ait été constitué. Si ce délai est inacceptable pour l’arbitre et s’il ne réussit pas à persuader
les parties de le modifier, il devra décliner les fonctions lui proposées.
4
Par exemple dans un litige découlant d’un projet de génie civil, les parties peuvent décider d’inviter le tribunal
arbitral à visiter un chantier de construction, même si celui-ci se trouve éloigné. Ce projet de déplacement sur
le site fera d’habitude l’objet de discussion avec le tribunal arbitral et devra recevoir un accord. Mais si l’un
des arbitres n’a pas la possibilité de se déplacer et que les parties insistent pour qu’il accepte de le faire,
l’arbitre concerné n’aura d’autre choix que de se démettre de ses fonctions.

5
Mohamed EL HABIB, « la responsabilité de l’arbitre, étude comparative sur la lumière de la loi 05.08 »,
mémoire pour l’obtention du diplôme Master en droit privé, université Med V, faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Salé, année 2007/2008, p. 4.

26
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

d’intervenir dans cette désignation. Les devoirs d’un tribunal arbitral peuvent varier dans leurs
étendue. Certains peuvent être complémentaires des pouvoirs spécifiquement conférés au
tribunal arbitral par les parties1.

B) Les devoirs imposés par la loi :

Le premier devoir qui peut être imposé par la loi à l’arbitre est celui de faire preuve de
conscience professionnelle. Les parties à un arbitrage confient à un arbitre une mission
importante qu’elles sont disposées à rémunérer. Elles attendent de lui qu’il agisse en toute
conscience professionnelle. La question qui se pose est de savoir est ce que l’arbitre a
l’obligation par la loi d’agir ainsi ?

La réponse demeure au cœur des relations entre l’arbitre et les parties. Le fondement
juridique le plus approprié de ces relations est la nature contractuelle qui les lie. Un arbitre est
désigné par les parties pour leurs comptes en vue d’effectuer une prestation de services qui
consiste à trancher un litige.

Le fait qu’un tribunal arbitral doive agir avec diligence requise s’apparente à son devoir
d’agir en toute conscience professionnelle.

Lorsqu’il existe un contrat entre les arbitres et les parties, il ne s’ensuit pas
nécessairement que l’arbitre sera personnellement responsable envers les parties des
dommages causés par sa négligence ou son incompétence. Si c’est le cas les professionnels
qui sont habilités à exercer de telles fonctions n’accepteront pas de le faire2.

Un certain nombre3 de doctrine arabe et étrangère compare la mission de l’arbitre a celle


de la mission judiciaire, et considère que vu les ressemblances, l’arbitre bénéficie d’une
immunité4 du fait qu’il exerce une fonction judiciaire ou quasi-judiciaire5.
1
Par exemple un tribunal qui a reçu la mission de trancher le litige en amiable compositeur, il a donc, le devoir
de rendre une décision comme amiable compositeur sous réserves de toute disposition contraire du droit
applicable.
2
- 234 ‫ص‬،1998 ‫ طبعة‬،‫التحكيم الدولي الجزء الثاني" دار المعارف‬:‫ "موسوعة التحكيم‬، ‫عبد الحميد األحدب‬.‫د‬.

3
Les lois d’arbitrage dans le monde sont partagées en trois :
i. Les Etats Unis d’Amérique, ont adopté le principe d’immunité de l’arbitre. Il s’agit d’une immunité
totale et qui prive tout intéressé à poursuivre un arbitre pour une négligence qui a engendré une faute
grave.
ii. L’Allemagne l’Autriche et l’Angleterre donnent à l’arbitre une immunité mais partielle.
iii. Les législations des pays arabes qui n’ont pas pris une position.
4
C’est un avantage reconnu par la loi dont bénéficient un nombre de personne, qui a pour objectif de les
protéger de toute action judiciaire.

5
- 48‫ ص‬،2008 ‫ الطبعة األولى‬،‫ منشورات الحلبي الحقوقية‬،"‫ "سلطة المحكم األمرية في التحكيم الداخلي‬،‫ خليل عمر غصن‬.

27
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le principal argument qu’il faut poser à cette immunité est qu’on ne voit pas l’intérêt
pour quoi un arbitre devra être dégagé de sa responsabilité en cas de négligence alors que
d’autres professionnels sont exposés à ce genre de risque.

Le deuxième c’est le devoir d’agir équitablement, il est important qu’un tribunal agisse
équitablement et donne cette impression. Cette obligation n’est pas seulement morale car elle
se peut se voir imposée, dans une certaine mesure du moins, par le règlement ou par
l’institution permanente. Le devoir d’agir équitablement est un devoir qui s’étend à tous les
domaines de la procédure1

En dehors des devoirs que les parties ou la loi font peser sur eux, les arbitres ont
certaines obligations d’ordre moral ou étique.

Certains de ces devoirs précité n’implique que des obligations purement « morale »
tandis que d’autres peuvent, en vertu du droit, avoir la force de la loi et exposer l’arbitre a es
dommages-intérêts. Et en vue de développer l’arbitrage, il faut incontestablement trouver un
équilibre approprié entre les obligations qui pèsent sur l’arbitre et l’immunité dont il
bénéficie.

Paragraphe 3 : Les pouvoirs de l’arbitre :

Dans le prolongement de la liberté des parties dans l’arbitrage, l’arbitre doit disposer, à
son tour, vu le fondement conventionnel de sa mission et la nature proprement juridictionnel
de son pouvoir, d’une large autonomie. Toutefois à la différence des parties qui bénéficient
d’une liberté contractuelle, pour l’arbitre il faut mesurer le degré de son autonomie dans la
conduite de sa mission2. Une autonomie convertie en pouvoirs est agrée à l’arbitre par les
partie et par l’effet de la loi.

Autrement dit il s’agit des pouvoirs qui sont conférés par les parties à l’arbitre dans les
limites autorisés par le droit applicable et ceux qui peuvent lui être conférés en outre par
l’effet de la loi. En principe ces pouvoirs sont suffisants pour permettre au tribunal arbitral de
s’acquitter convenablement et efficacement de ses fonctions.

1
En ce qui concerne les audiences, le devoir d’agir équitablement signifie que les parties doivent être traitées
sur un pied d’égalité et que chacune doit avoir la même possibilité d’assurer sa défense.
2
Nathalie NAJJAR, « l’arbitrage dans les pays arabes face aux exigences du commerce international », op.cité,
p.271 à 284.

28
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Les parties peuvent conférer directement ou indirectement des pouvoirs au tribunal


arbitral mais uniquement dans les limites autorisés par la loi. Les pouvoirs sont octroyés
directement par les parties lorsqu’elles s’entendent expressément sur les pouvoirs qu’elles
souhaitent conférer au tribunal arbitral, en les mentionnant par exemple dans l’acte de
mission ou dans une convention particulière rédigée à cet effet. Les pouvoirs sont, conférés
indirectement lorsque l’arbitrage est soumis à une institution permanente d’arbitrage 1. Le
règlement de cette institution d’arbitrage conféré expressément des pouvoirs qu’elle
détermine2 au tribunal arbitral.

Les pouvoirs conférés par les parties à un tribunal arbitral, sont sans commune mesure
avec les pouvoirs dont dispose les juridictions de droit commun. Le tribunal étatique tire son
autorité de l’Etat, donc il bénéficie de pouvoirs formidables à sa disposition pour assurer
l’exécution de ces décisions. Un tribunal arbitrale ne dispose des mêmes pouvoirs . Les
parties ne peuvent pas conférer à un tribunal privé les pouvoirs de correction sur les biens
et les personnes que l’Etat confère aux tribunaux. C’est pour cette raison que plusieurs
législations3 confèrent à leurs tribunaux de larges pouvoirs.

A) La Vérification de la compétence de l’investiture :

Le tribunal arbitral, comme toute juridiction, peut et doit vérifier avant tout sa
compétence pour connaitre du litige dont il est saisi. La compétence du tribunal arbitral étant
limité d’abord par la convention des parties puis par le respect de l’ordre public 4, les arbitres
doivent s’assurer que le litige qui leur est soumis est bien arbitral. Ce pouvoir-devoir n’est
pas toujours facile5.

1
C’est le cas aussi dans l’arbitrage international.
2
Il s’agit dans la plus part des cas des pouvoirs suivants :
- Fixer le siège de l’arbitrage si les parties ne sont mises d’accord sur le lieu de l’arbitrage.
- Fixer la ou les langue(s) de l’arbitrage en l’absence de toute convention des parties.
- Fixer les délais pour les mémoires en demandes et en réponse.
- Nomination des experts.

3
Le droit Anglais a conféré le pouvoir de prêter serment aux parties de l’arbitrage et aux témoins ou de les
faire déposer sur l’honneur.

4
6 .‫ ص‬،2009/2010 ‫ سنة‬،‫ جامعة القاضي عياض‬،‫ قانون األعمال‬،‫ رسالة لنيل دبلوم الماستر‬،"‫محمد العفس "التحكيم و النظام العام‬.-

5
C. GAVALDA, C. DE LEYSSAC, « L’Arbitrage », op. cité, p. 62.

29
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Cette expression désigne la compétence de l'arbitre pour statuer sur sa propre


compétence, laquelle lui est reconnue1 par l'art. 327/9 al de la loi 08.05. Cette disposition
permet à l'arbitre de se prononcer tant sur la validité que sur les limites de son investiture.

Les arbitres tirant leur pouvoir de juger de la convention d'arbitrage, celle-ci fixe
également les limites de ce pouvoir. Il appartient donc aux arbitres de vérifier que leur
investiture est conforme à l'objet du litige tel qu'il résulte de cette convention.

Les parties, pour contester le pouvoir juridictionnel des arbitres, peuvent tout d'abord
contester la validité, voire l'existence, de la convention principale qui comprend la clause
compromissoire. La contestation des parties peut également porter sur la convention
d'arbitrage elle-même, les parties invoquant là encore, soit son inexistence, soit sa non
validité, sur lesquelles devront donc se prononcer les arbitres2.

Dans les deux hypothèses, la question est jointe par les arbitres au fond du litige et
tranchée dans la sentence arbitrale qui pourra être soumise aux voies de recours prévues par le
C.P.C. à l’article 327/9 al 1er3.

En France, la partie qui au moment précis «  temps utile » ne conteste pas la compétence
de l’arbitre alors qu’il en avant connaissance, perd ce droit. Car l’article 1466 du code de la
procédure civile dispose que : « La partie qui, en connaissance de cause et sans motif
légitime, s'abstient d'invoquer en temps utile une irrégularité devant le tribunal arbitral est
réputée avoir renoncé à s'en prévaloir ».

La question qui se pose, est la suivante : comment la partie peut déterminer le temps
utile ? quant est ce délai commence et quand est ce qu’il prend fin?

1
- la même disposition est prévue par la loi française, à l’article 1465 qui dispose : « Le tribunal arbitral est seul
compétent pour statuer sur les contestations relatives à son pouvoir juridictionnel ».
2
1- ‫ منشورات جمعية نشر المعلومة القانونية و‬،‫ مقال منشور; بمجلة الطرق البديلة لتسوية المنازعات‬،" ‫"نطاق أثر شرط التحكيم‬،‫أحمد كويسي‬
161‫و‬160 .‫ ص‬،2004 ،‫ الطبعة األولى‬،‫القضائية‬
3

Dans d’autre pays, elle peut également être réglée dans une sentence avant dire droit qui pourra
éventuellement faire l'objet d'un appel immédiat ou, en cas de renonciation à l'appel, d'un recours en
annulation. Tel que l’Autriche, et l’Angleterre.

30
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La réponse se trouve dans la procédure, si l’affaire est prête à être jugée et que tous les
éléments nécessaires sont réunis, la partie souhaitant à contester la compétence ne peut le
faire.

La première remarque à relever à propos du texte de loi marocain1, concerne, la


rédaction de l’article 327-9. Le législateur a utilisé l’expression d’obligation « … il appartient
au tribunal… », au lieu de la possibilité dont a précisé un certain nombre de législation 2. Cet
article comporte une écriture qui oblige les arbitre a effectuer la vérification de compétence,
avant de trancher toute question sur le fond. Cette obligation se calque sur la spontanéité de la
vérification de la compétence dont est caractérisé le droit marocain seul parmi les droits
arabes3.

La deuxième remarque, concerne l’ambiguïté de l’article 327-9. Au début de celui-ci


oblige le tribunal arbitral à effectuer la vérification de compétence. A la fin de l’article le
législateur laisse une ambiguïté « … dans les mêmes conditions que la sentence au fond et
en même temps réel... », Le tribunal arbitral, a-t-il l’obligation de trancher la compétence
avant le fond et donner une ordonnance avant de trancher le litige au fond ? Ou il doit rendre
une seule sentence sur la compétence et sur le fond, puisque les deux sont susceptibles de
recours dans les mêmes conditions ? ou encore, le tribunal arbitral a le choix ?

La troisième remarque, concerne la dernière partie tu premier alinéa, qui selon sa


rédaction, l’ordonnance sur la compétence et sur les limites de compétence du comité
d’arbitre est non susceptible de recours 4. Le problème qui se pose, c’est l’état dans lequel le
jugement est rendu. Pour recourir contre le jugement sur la compétence, il faut que celui-ci
soit rendue en même temps et avec les mêmes conditions que le jugement sur le fond, et

1
L’article 327-9 de la loi 08.05.

2
La loi canadienne de l’année 2003 à la matière 16, la loi du Kuwait sur l’arbitrage à l’article cinq, le droit
tunisien à l’article vingt-six, le droit jordanien à l’article 21, et le droit Egyptien, et Libanais à l’article 785.
3
l’écriture marocaine ne trouve pas de ressemblance dans les droits arabes tel que en Libye , en Syrie, en Irak,
en Kuweit, car le texte marocain, donne cette obligation au tribunal arbitral, dans le bus de garantir la rapidité
de la procédure, caractère principal de l’arbitrage.

4
Cela est confirmé par la cour de cassation Egyptienne du Caire, dans l’affaire n° 55/2005, en date du
27/02/2005, publié à la revue libanaise d’arbitrage arabe et international, n°4, 2006, p. 32. Cet arrêt a jugé
que : «  si le tribunal arbitral déclare l’incompétence avant de trancher le fond du litige, il est impossible de
faire un recours contre cette décision séparément de la sentence de l’affaire mise à terme ».

31
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

attendre l’opportunité que ce dernier fasse l’objet d’un recours pour qu’il soit possible de
présenter les arguments d’incompétence au deuxième degré1.

Le problème à ce qu’une décision soit rendue, au moment où le comité d’arbitre ou le


tribunal arbitral n’est pas compétent, et qu’il ne soit contesté qu’en deuxième degré, est une
perte de temps pour les parties et de l’argent aussi2

B) L'étendue des pouvoirs des arbitres par rapport aux règles applicables au litige
(327/18)

L'article 327-18 du C.P.C. dispose que "l'arbitre tranche le litige conformément aux
règles de droit convenues entre les parties.

Si les parties ne s’entendent pas sur les règles de droit devant être appliquées au
litige, le tribunal arbitral applique les règles objectives de droit qu’il juge les plus proches
du litige. Dans tous les cas il doit prendre en considération les clauses du contrat objet du
litige, les usages et coutumes commerciaux et ce qui est habituellement à conférer au
tribunal arbitral la qualité d’amiable compositeur, celui-ci n’est pas tenu, dans ce cas, de se
conformer aux règles de droit et statue selon les règles de justice et d’équité sur l’objet du
litige. »

La latitude des arbitres est plus étroite dans le cadre d'un arbitrage de droit, qui, dans le
silence de la convention d'arbitrage, est présumé, que dans celui où l'arbitre statue en amiable
composition3. En effet, dans ce cas l'arbitre a la faculté d'écarter les règles de droit qui
s'imposent normalement et de statuer en équité. La jurisprudence reconnaît également à
l'amiable compositeur un pouvoir modérateur à l'égard du contrat.

1
« … qui n’est susceptible de recours que dans les mêmes conditions que la sentence au fond et en mêmes
temps qu’elle. ». L’article 327-9 al. 1èr.
2
Cette disposition ne trouve pas application dans plusieurs droits. En France le législateur à imposer a celui qui
souhaite de faire une contestation de le faire en temps utile (art. 1466 du CPC français), à défaut il perd son
droit de contestation, et il est considéré comme une renonciation.
En droit koweitien (article 5), et en droit Libyen, (article 785), le législateur est silencieux. Ce silence est compris
positivement, c’est-à-dire que le recours contre la décision sur la compétence peut être effectué séparément
de celle qui tranche le fond.
3
« L’intérêt principal de l’amiable composition est de donner à l’arbitre plus de liberté dans l’interprétation
des conventions litigieuses et surtout, en matière de responsabilité, de pouvoir apprécier souverainement le
montant des dommages intérêts destinés a réparer le préjudice qu’il constate », selon Yves GUYON,
« l’Arbitrage », op. cité, p. 36.

32
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Les pouvoirs de l'arbitre statuant en amiable composition ne sont toutefois pas illimités 1.
Il a en effet l'obligation, tout comme dans l'arbitrage de droit, de motiver sa sentence. Il ne
peut par ailleurs pas s'affranchir des règles d'ordre public, qu'il s'agisse des règles de
procédure ou des règles relatives au fond du litige.

Qu'il statue en droit ou en équité, l'arbitre est compétent pour régler les incidents de
procédure, qu'il s'agisse de ceux concernant sa compétence ou son investiture ou de ceux
relatifs à la litispendance ou à l'appel d'autres personnes à l'instance arbitrale.

Sous-section 2 : la détermination de la rétribution et de la durée de l’arbitrage :

Paragraphe 1er : la rétribution de l’arbitre :

L’arbitrage est un mode alternatif de règlement des litiges, par le quel une partie désigne
un arbitre en vue de trancher un litige en contrepartie d’une rémunération. On serait alors en
présence d’une mission et non pas d’une profession2.

En effet l’arbitrage est une justice onéreuse dans le sens ou, les arbitres reçoivent des
honoraires en rémunération3 de l’exécution de leur mission.. ce caractère onéreux est
également souvent présenté dans son sens dérivé d’un cout excessif.

La perception d’un cout excessif de l’arbitrage, tient, pour une part au manque de
vigilance des rédacteurs d’actes qui insèrent des clauses compromissoires sans toujours bien
mesurer la portée de leurs conséquences4.

A) Détermination des montants :

Il faut distinguer entre l’arbitrage institutionnel et l’arbitrage ad-hoc.

1
L’amiable composition est intéressante, dans les arbitrages internationaux, car elle dispense les arbitres
d’avoir à déterminer la loi applicable et leurs évite d’avoir à appliquer des législations mal adaptées.
2
Mohamed EL HABIB, « la responsabilité de l’arbitre, étude comparative sur la lumière de la loi 05.08 »,
mémoire pour l’obtention du diplôme Master en droit privé, université Med V, faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Salé, année 2007/2008, p.15 et 16.

3
En principe, mais cela n’empêche pas que l’arbitre intervient gratuitement dans les litiges corporatifs.*

4
«  Le cout d’un éventuel arbitrage, qui peut être estimé à travers les usages et les barèmes des centres
institutionnels, constitue un élément qui devra être pris en compte dans l’information due aux contractants
sur la portée de la clause compromissoire ». Conseil pratique donné par Pascal ANCEL et Marie-Claire River,
« Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale », op. cité, p. 104.

33
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Il y a arbitrage institutionnel, chaque fois qu’une institution quel que soit son statut
organise l’arbitrage1.

Dans ce type d’institution le règlement de l’organisme d’arbitrage, fixe un barème,


proportionnel au montant du litige. Mais ces barèmes sont souvent souples 2. Ou encore il
calcule la rémunération des arbitres par tranches et pourcentages, ce qui fait que le montant de
la contrepartie est fixé à l’avance, ce sont seulement les intérêts qui varient d’au litige à un
autre3. La référence dans la clause compromissoire ou dans le compromis ou l’acte de
mission, à telle ou telle institution spécialisée emporte pour les parties, application du barème
prévu.

Dans l’arbitrage Ad hoc, les honoraires des arbitres sont fixés par accord entre ceux-ci
et les parties. En pratique, les arbitres proposent aux arbitres un montant, que les parties
peuvent accepter, refuser, ou négocier selon la nature de la relation contractuelle entre eux.
Sans oublier que le montant tient compte de l’importance4 du litige.

Le montant des honoraires peut être contesté devant le juge étatique, le montant ne
correspond pas à la prestation effectuée par l’arbitre. Le juge a la possibilité d’aménager ce
montant sur la base contractuelle ( engagement de responsabilité contractuelle). Sauf dans le
cas où le montant est déterminé après le prononcé de la sentence.

B) A qui revient la charge ?

La rémunération des parties est à la charge des parties. Il n’existe pas en ce domaine de
règlementation légale et les pratiques sont variables.

La répartition du montant des honoraires de l’arbitre est effectuée dans la convention


d’arbitrage. A défaut il appartient à l’arbitre au moment du prononcé de la sentence de décider
la répartition soit égale entre les parties, soit totale pour l’une d’entre elles.

1
4 - ‫ "آلصلح و التحكيم و الوسائل البديلة لحل النزاعات من خالل اجتهادات‬،‫; مقال منشور‬،"‫ "التححكيم المؤسسي بالمغرب‬،‫شمس الدين عبداتي‬
234 .‫ ص‬،‫ الرباط‬،‫المجلس االعلى" مطبعة األمنية‬.
2
Yves GUYON, « l’Arbitrage », op. cité, p. 47.

3
Pascal ANCEL et Marie-Claire River, « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale », op.
Cité, p. 105 et 106.

4
C’est l’ensemble de ce que tend la mission de l’arbitre : la responsabilité assumée, bien sûr, mais aussi le
temps passé, la difficulté du litige, les intérêts en jeu, la notoriété, la compétence et l’expérience des arbitres.

34
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La plus part des institutions d’arbitrage prévoit, que le paiement fasse l’objet d’un
versement d’une provision. Et qu’en cas de défaillance d’une partie, l’autre aura la possibilité
de la substituer en vue d’éviter les blocages susceptible d’interrompre l’instance arbitrale.

Les frais d’administration d’arbitrage, les couts induits par l’organisation de la


procédure, endors des honoraires dus aux arbitres pour leurs prestation personnelles son
tarifiés – si l’arbitrage est organisé par une institution d’arbitrage – forfaitairement dans un
barème inclus dans le règlement d’arbitrage. En arbitrage ad hoc, ces frais peuvent faire
l’objet d’une facture distincte, mais généralement ils sont inclus dans les honoraires réclamés
par les arbitres.

Paragraphe 2 : la durée de la mission de l’arbitre :

L’instance arbitrale est une juridiction a caractère provisoire, car la durée de l’arbitrage
est bref. Cette durée, qui est envisagée par le code de la procédure civile (§1), peut être
prorogée (§2), mais peut aussi s'achever de façon anticipée (§3).

Paragraphe 1er : la détermination du délai d’arbitrage :

Cette durée est en principe fixée d'un commun accord par les parties dans la convention
d'arbitrage. Celles-ci peuvent soit prévoir expressément ce délai, soit se référer au règlement
d'une institution permanente1 d'arbitrage contenant une telle indication. A défaut de
détermination conventionnelle de cette durée, celle-ci est fixée par l'art. 327-20, du CPC  à six
mois.

Dans tous les cas, le délai court à compter de la date de l'acceptation de sa mission par
le dernier des arbitres art. 327-20 al 1er ;

Ce délai ne peut être suspendu, sauf dans le cas prévu à l’article 327-17 du CPC. En
effet si une affaire de l’usage de faux ou d’une procédure pénale autre est introduite devant
une juridiction étatique et que la sentence rendue en cette affaire est nécessaire pour juger le
litige arbitral, le tribunal arbitral arrête sa mission et la suspend jusqu’au jugement définitif de
l’affaire soit rendu

1
L’article 319 de la loi 08.05.

35
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Paragraphe 2 : la prorogation du délai :

Le délai légal ou conventionnel peut être prorogé par accord des parties (A) ou, à défaut, par
le juge (B) (art. 327/20 al.2 du CPC). En toute hypothèse,  est exclue la possibilité pour les
arbitres de procéder eux-mêmes à la prorogation du délai de l’arbitrage.

A) Prorogation du délai par accord des parties

La prorogation du délai d’arbitrage peut résulter de l’accord des parties. Cet accord peut
être exprès ou tacite. Mais, sauf à caractériser une prorogation tacite. La jurisprudence
française a déclaré la sentence nulle, lorsque le tribunal statuant sur la base d’une convention
d’arbitrage expirée.

Le juge exerce un contrôle fin des conditions de respect et de prorogation


conventionnelle du délai. Ainsi, en l’absence de stipulation contraire fixant un délai différent,
le délai de 6 mois court à compter de l’acceptation de sa mission par le dernier des arbitres,
caractérisée par une analyse des procès-verbaux et documents de la procédure.

L’acceptation de la mission ayant été fixée au 28 mars, la sentence restituée le 2


décembre suivant doit être annulée, le tribunal arbitral étant  hors délai depuis plus de deux
mois1 : « attendu que (…) l’arrêt relève d’abord, que le président du tribunal arbitral avait
été désigné par ses co-arbitres le 20 mars 2008, l’analyse des pièces et procès verbaux
démontrant que celui-ci avait accepté sa mission dès ce jour-là (…) que, si au cours d’une
réunion du 25 juin 2008, un calendrier d’arbitrage avait été établi, le procès-verbal de la
réunion n’était pas versé aux débats, le calendrier n’était pas reproduit dans la sentence et le
compromis du 2 juillet fixant le délai pour la reddition de la sentence au 2 décembre 2008
n’était pas signé par la CFCMNE (…) que, le 2 juillet 2008, la CFCMNE avait réitéré ses
réserves relatives à la compétence du tribunal arbitral (…) la cour d’appel estimant, sans
dénaturation, qu’aucune prorogation conventionnelle du délai n’avait été consentie par la
CFCMNE, a exactement déduit de l’ensemble de ces éléments qu’aucune renonciation à se
prévaloir de l’irrégularité ni contradiction dans son comportement, constitutive d’un
estoppel, ne pouvant lui être imputée, la sentence rendue le 2 décembre 2008 l’avait été hors
délais ».

1
Cass. Civ 1ère chambre, 22 septembre 2010 (09-17.410)

36
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

B) Prorogation du délai d’arbitrage par le juge

Le délai d’arbitrage peut être prorogé par le juge, à la demande, soit de l’une des parties,
soit du tribunal arbitral. La demande, formée, instruite et jugée comme en matière de référé du
CPC) est soumise au président du tribunal de commerce1.

La convention d’arbitrage peut déroger à la compétence du Président du TGI pour la


transférer au Président du tribunal de commerce.

Sous-section 3 : l’immunité et la responsabilité

Lors de l’exercice de ces missions l’arbitre supporte plusieurs engagement, et il certain


qu’il exposé à exercer des manquements, parfois involontairement. L’arbitre accepte sa
mission en contrepartie d’une rémunération en vue de trancher un litige, il occupe une
fonction similaire à celle du juge. On peut dès lors dire qu’il s’agit d’une mission quasi-
judicaire2. Cette fonction aujourd’hui est assurée par des personnes connues dans la société 3,
des personnes ayant une notoriété, et par silence de la loi bénéficie d’une immunité contre les
poursuites ou contre engagement de toute responsabilité.

La responsabilité de l’arbitre est devenue une question d’actualité. Elle est de plus en
plus engagée par les parties. Ceci n’est que le reflet d’une tendance actuelle de la volonté de
trouver à tout prix un responsable. L’action en responsabilité contre l’arbitre est indépendante
de l’action en annulation d’une sentence, mais elles peuvent se cumuler. La responsabilité est
définie comme « l’obligation pour l’auteur d’un dommage causé à autrui de le réparer». La
tendance des parties de se retourner contre l’arbitre nuit à la sérénité qui doit présider aux
travaux de l’instance arbitrale. La mission juridictionnelle 4 de l’arbitre lui confère une
certaine immunité (§ 1) mais celle-ci ne fait pas obstacle à toute action en responsabilité
contre lui. La responsabilité de l’arbitre peut prendre des formes variées (§2).

1
La compétence revient a l’a la juridiction administrative ou au tribunal administratif de rabat dans le cas de
l’article 312 de la loi 08.05.
2
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », Ed LGDJ,
2ème édition, 1991, p. 216.

3
Olivier CAPRASSE « Les sociétés et l’arbitrage», Ed LGDJ, Paris, 2002, p. 259.

4
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », Ed LGDJ,
2ème édition, 1991, p.2016.

37
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Paragraphe 1 : l’immunité de l’arbitre :

La personne qui exerce la fonction de juger a toujours été protégée 1 par la loi et par la
doctrine2. La notion d’irresponsabilité de l’arbitre, est comme pour le juge, liée à la nature de
sa mission. Exerçant une mission juridictionnelle, il est fondamental que l’arbitre bénéficie de
la protection nécessaire qui lui permette de mener sa tâche.

L’arbitre est protégé par une immunité qui s’oppose à la mise en cause de la responsabilité
personnelle de l’arbitre pour « mal jugé ». Cette immunité n’est pas absolue en droit marocain
français (A). Afin de limiter les manœuvres dilatoires des parties à l’encontre des arbitres, les
centres d’arbitrages développent dans leur règlement les clauses limitatives de responsabilité
(B).

A) une immunité absolue de responsabilité de l’arbitre :

 Le droit marocain assure à l’arbitre une immunité absolue. Cette immunité est reconnue
aussi par le droit français mais que partiellement. C’est le cas d’un certain nombre de droits3.

Le principe de l’immunité est lié aux possibilités de recours en annulation des sentences
arbitrales. Aujourd’hui la tendance va dans le sens d’une limitation des causes d’annulation
d’une sentence. Mais les parties ont de plus en plus la volonté de contredire la sentence de
l’arbitre, et à défaut de pouvoir faire annuler la sentence, elles se retournent contre l’arbitre.
Or une mise en cause systématique de la responsabilité de l’arbitre n’est pas admissible. Cette
faculté, si elle est trop facilement à la disposition des parties, par un mauvais usage, pourrait
être un moyen pour la partie mécontente de recommencer le procès arbitral. Cela serait
contraire à l’intégrité de l’arbitrage. Cette faculté risque de porter préjudice à l’arbitrage lui-
même en affaiblissant la valeur de la sentence arbitrale.

 Par ailleurs, sous l’angle du respect de la convention d’arbitrage, admettre la possibilité


de remise en cause de la responsabilité de l’arbitre serait contraire à cette convention. En effet
les parties en adhérant à la convention d’arbitrage se prononcent en faveur de l’exclusion de la
responsabilité de l’arbitre. Cette idée est très clairement exposée dans le règlement d’arbitrage
1
«  Les magistrats du siège sont inamovibles », l’article 108 de la constitution marocaine.
2
D’après la doctrine française «l’exercice de la justice, en tant qu’expression d’un pouvoir souverain, a
toujours été considéré comme ne pouvant pas emporter trop aisément la responsabilité de ceux à qui il était
confié »

3
L’Allemagne, L’Autriche, L’Angleterre.

38
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

de la CCI. L’article 28 stipule « toute sentence arbitrale revêt un caractère obligatoire pour
les parties. Par la soumission de leur différend au présent Règlement, les parties s’engagent à
exécuter sans délai la sentence à intervenir, et sont réputées avoir renoncé à toutes voies de
recours auxquelles elles peuvent valablement renoncer ».

Le droit américain pose le principe de l’immunité de la fonction arbitrale, un principe


qui est choquant et également dangereux pour la qualité de la justice1.

Au regard de ces éléments, il apparait nécessaire de prévoir une immunité en faveur de


l’arbitre. Celle-ci ne peut pas être totale. Ce serait excessif. Mais dans l’intérêt de l’arbitrage,
il est important de reconnaitre que la responsabilité des arbitres ne peut être mise en cause que
sous réserve de certaines limites. Elle est envisageable en cas de fraude, de dol ou de faute
lourde.

A l’encontre de la loi marocaine, la loi française 2 engage la responsabilité de l’arbitre et


ne lui fait pas bénéficier d’une immunité totale. Alors pourquoi le législateur marocain en
l’absence de norme juridiques3 conférant aux arbitres une immunité, il parait contraire au droit
positif de faire bénéficier ces derniers d’une immunité de principe.
1
Pascal ANCEL, Marie-Claire River , « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale »op. Cité,

p. 100.

2
La jurisprudence française, dans « l’affaire Bompard » (TGI Paris, 13 juin 1990, Bompard c/ C., Gaz. Pal. 1990 II
somm. p.417) a du se prononcer sur la responsabilité de l’arbitre, et a exclu l’application d’une immunité
absolue. « La responsabilité civile des arbitres ne peut être engagée […] que s’il est établie à leur encontre la
preuve d’une fraude, d’un dol ou d’une faute lourde ». Cette analyse du Tribunal de Grande Instance de Paris a
ultérieurement été confirmée dans une autre affaire « l’affaire Duval » (Paris 1ère Ch., 12 octobre 1995,
Merkoria Sucden c/ société Raoul Duval, Rev. Arb. 1999.324). Dans cette affaire, l’une des parties a mis en
cause la responsabilité de l’arbitre pour manquement à son devoir d’indépendance et d’impartialité. Le
Président du tribunal arbitral avait été embauché par l’une des parties le jour même du prononcé de la
sentence. La Cour d’appel de Paris a admis la mise en cause de la responsabilité de l’arbitre. « Le lien de nature
contractuelle qui unit l’arbitre aux parties justifie que sa responsabilité soit appréciée dans les conditions de
droit commun sur le fondement de 1142 du Code civil. L’arbitre ne peut se soustraire aux principes de
responsabilité de droit commun en imposant la preuve d’une faute lourde ; la responsabilité de l’arbitre à
l’égard des parties peut être engagée pour tout manquement à ses obligations ».

3
Pierre MEYER, « Droit de l’arbitrage », op. Cité, P. 165.

39
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

B) Les clauses limitatives de responsabilité

Concernant les institutions d’arbitrage, certains règlements prévoient la responsabilité


de l’arbitre. Celle-ci fait l’objet de clause limitative de responsabilité.

La CCI adopte une position extrême. Dans son règlement, elle adopte la position anglo-
saxonne. Elle assimile l’arbitre au juge en lui reconnaissant une immunité absolue dans son
article 34 de son Règlement, intitulé « Exclusion de responsabilité ». Cet article stipule : « Ni
les arbitres, ni la Cour ou ses membres, ni la Chambre de commerce internationale ou son
personnel, ni les comités nationaux de la Chambre de commerce internationale, ne sont
responsables envers quiconque de tout fait, acte ou omission en relation avec un arbitrage ».

Cette conception de la responsabilité semble extrémiste. En aucune manière l’institution


ne permet de mettre en cause la responsabilité de l’arbitre. Or une immunité absolue
surprotège l’arbitre. Et si l’arbitre se sent entièrement protégé et inattaquable, un arbitre peu
scrupuleux risquerait de succomber à la tentation de prendre sa mission à la légère, ce qu’il
faut à tout prix éviter.

La LCIA1 reconnait, elle aussi, une immunité en faveur de l’arbitre. Elle exonère
l’arbitre de toute responsabilité à l’égard des actes ou missions conduits par l’arbitre lié par
cette convention, à moins que ces actes ou missions ne soient prouvés avoir constitués un
méfait conscient et délibéré commis par l’arbitre. L’immunité de l’arbitre ne résiste pas à la
faute intentionnelle qui est de nature à pouvoir mettre en cause sa responsabilité. Mais il
semblerait qu’au regard du droit allemand ces clauses ne soient pas valables2.
1
Article 31 « Exonération de responsabilité », règlement de la LCIA : « La LCIA, la Cour d'arbitrage (y inclus son
président, ses vice-présidents et ses membres) le greffier et ses adjoints, les arbitres et les experts du tribunal
arbitral n'encourront aucune responsabilité, de quelque manière que ce soit, à l'égard des parties, à raison de
leurs actes ou missions en relation avec un arbitrage conduit par référence au présent Règlement, à moins que
ces actes ou missions ne soient prouvés avoir constitué un méfait conscient et délibéré commis par l'institution
ou la personne dont les responsabilité est recherchée.
Après que la sentence a été rendue et que les délais ou actions aux fins de correction de sentence, ou d'émission
de sentence additionnelle ont été épuisés comme prévu à l'article 27, la LCIA, la Cour d'arbitrage (y inclus son
président, ses vice-présidents et ses membres) le greffier et ses adjoints, les arbitres et les experts du tribunal
arbitral ne seront tenus par aucune obligation légale de faire aucune déclaration à quelque personne que ce soit
au sujet de l'arbitrage, et nulle partie ne devra chercher à citer ces personnes comme témoins dans une action
judiciaire ou autre quelconque résultant de l'arbitrage. »

2
Un arrêt de la Cour Suprême d’Autriche (Cour Suprême d’Autriche, 28 avril 1998, H GmbH c/ HON, Rev. Arb.,
1999.392, note Ch. Liebscher) a écarté l’application d’une clause exclusive de responsabilité prévue dans le
règlement d’arbitrage qui s’appliquait à l’instance concernée. Pour écarter cette clause, les juges ont fondé leur
décision sur le droit allemand qui considère que la création ou dissimulation de causes de récusation par un
arbitre constitue une violation d’une de ses obligations principales et que l’immunité dont les arbitres

40
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La protection apportée par ces clauses ne parait qu’illusoire. Leur validité est contestable. La
jurisprudence marocaine n’en fait pas signe. Normalement ces clauses doivent être réputées
non écrites quand elles portent sur un élément substantiel du contrat.

L’absence d’uniformité en matière de responsabilité de l’arbitre, et notamment concernant son


immunité est lié au vide juridique dans la loi 08.05.

Paragraphe 2 : La responsabilité de l’arbitre

La typologie de la responsabilité de l’arbitre est variée. D’autant plus qu’aujourd’hui les


recours contre les arbitres se multiplient. La responsabilité de l’arbitre peut être engagée dans
ses trois composantes : pénale, disciplinaire, et civile. Ils peuvent voir engager leur
responsabilité pénale, en tant que auteur ou complice d’un crime ou délit, mais cette
responsabilité est rarement mise en jeu ; leur responsabilité disciplinaire lorsqu’ils remplissent
mal leur mission (A). La responsabilité civile de l’arbitre est celle qui est la plus souvent
invoquée(B).

A) La responsabilité disciplinaire

En vertu de leur pouvoir disciplinaire, dans le cadre d’arbitrage institutionnel les


institutions peuvent sanctionner les arbitres en mettant en cause leur responsabilité
disciplinaire en cas de défaillance, notamment en cas de manquement à l’obligation
d’indépendance ou d’impartialité, ou à son obligation d’information.

Les sanctions envisagées par les institutions ont un degré d’efficacité variable. La moins
forte peut prendre la forme de la restitution des honoraires et/ou versement de dommages et
intérêts. Cette sanction est de nature à dissuader les arbitres d’adopter un comportement fautif.
Elle sanctionne sur l’instant l’arbitre, mais ne l’empêche pas d’intervenir ultérieurement dans
une instance d’arbitrage et d’adopter de nouveau un comportement fautif. Il est préférable
d’appliquer une peine qui met complètement hors du jeu l’arbitre, afin d’éviter qu’il ne
récidive. Certains centres sanctionnent l’arbitre défaillant par son exclusion de la liste des
arbitres habilités par le centre d’arbitrage. Cette sanction a pour effet d’écarter l’arbitre du
centre mais ne l’empêche pas d’adhérer à un nouveau centre d’arbitrage. La meilleure
sanction est l’élaboration par les centres de « listes noires » qui recensent les arbitres
défaillants. Ce système permet de ne pas remettre dans le circuit des arbitres peu scrupuleux.
bénéficient ne couvre pas une telle situation.

41
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Cette méthode apparait être la plus efficace « marque au fer rouge » les arbitres. Toutes les
institutions ont la possibilité de consulter ces listes, et donc de ne pas recruter ces arbitres
défaillants.

Les praticiens peuvent eux aussi sanctionner l’arbitre. En pratique, ils peuvent punir les
arbitres défaillants, notamment en ne faisant plus appel à leurs services. Cela aura pour
conséquences de laisser sur le banc de touche les arbitres qui ne remplissent pas correctement
leurs obligations. De plus, comme le monde de l’arbitrage est assez restreint, les praticiens de
l’arbitrage ne manqueront pas de faire auprès de leur relation une mauvaise publicité à
l’arbitre qui a adopté un comportement critiquable dans une procédure arbitrale. Ceci
permettra d’effectivement écarter cet arbitre du monde de l’arbitrage en coupant toute envie à
l’ensemble des praticiens de recourir à ses services.

La responsabilité disciplinaire est nécessaire pour protéger l’arbitrage des mauvais


arbitres. La systématisation de la responsabilité disciplinaire profiterait à la profession par son
aspect préventif.

B)    La responsabilité civile contractuelle

Une partie peut engager la responsabilité contractuelle de son cocontractant lorsque


celui-ci ne remplit pas une obligation qui, selon le contrat, lui incombait. Contrairement au
juge étatique, l’arbitre est investi par les parties. La relation entre l’arbitre et les parties au
litige repose sur un socle contractuel : le contrat d’arbitre. Par ce contrat1, distinct de la
convention d’arbitrage2, l’arbitre accède à sa mission. C’est en cas de manquement à ses
obligations contractuelles, que les parties peuvent engager la responsabilité de l’arbitre. A
rechercher le texte de loi marocain punissant

Chaque arbitre étant lié aux parties par son propre contrat d’arbitre, la relation
contractuelle avec les parties est individuelle. Ainsi une responsabilité contractuelle
individuelle pèse sur les arbitres. Seul l’arbitre défaillant peut voir sa responsabilité mise en
cause.

1
Ce contrat est défini comme étant celui « par lequel la mission d’arbitrer un litige est confiée aux arbitres».
2
Il s’agit de l’acte de mission appelé aussi acte d’investiture, présenté supra.

42
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le législateur marocain a précisé à l’article 327-6 de la loi 08.05, que l’arbitre devra
payer des dommages –intérêts, s’il se désiste sans aucun motif. Alors quel que soit la phase de
la procédure arbitrale dont laquelle l’arbitre se désiste de sa mission sa responsabilité est
engagé. Le fondement de celle- ci se trouve dans l’acceptation dès la mission, car les arbitres
n’étaient pas obligées de le faire, mais une fois qu’ils ont donné accord, leur responsabilité est
engagée.

Comme en matière de responsabilité de droit commun, le demandeur pour mettre en jeu


la responsabilité civile de l’arbitre doit prouver l’existence d’un préjudice 1. Celui-ci, n’est pas
des plus faciles à établir2. Comme pour les juges, ce manquement grave fait référence à une
faute personnelle. Cette position est partagée en droit comparé. La majorité des législations
étrangères considèrent que la responsabilité contractuelle de l’arbitre ne peut être engagée
qu’exceptionnellement. Sont considérées notamment comme des fautes personnelles, le dol, la
fraude, et la faute lourde.

Pascal ANCEL et Marie-Claire River dans leurs ouvrage « Guide pratique de la médiation et de

l’arbitrage commerciale »,, distingue deux types d’obligation de nature à engager la responsabilité


contractuelle de l’arbitre. D’une part, il y l’inexécution des obligations de résultat. Celles-ci
sont assez aisées à identifier. Il s’agit notamment des obligations de siéger, et de signer la
sentence. Et, d’autre part, il y a les inexécutions des obligations de moyen. Seules, celles
affectant l’essence juridictionnelle de la mission de l’arbitre sont de nature à engager sa
responsabilité. Sont visée notamment son défaut d’indépendance ou le manquement à son
obligation d’information. Le manquement doit être dû à une faute imputable à l’arbitre. La
responsabilité de l’arbitre peut être mise en cause dans deux types de circonstances : en cas de
faute lourde équipollente au dol, ou en cas de dissimulation de ses liens avec l’une des parties.

L’arbitre ne peut succomber a une responsabilité de principe. En vue de le condamner


la responsabilité doit être recherchée3. La jurisprudence française le confirme.

1
La jurisprudence française affirme la responsabilité contractuelle de l’arbitre dans l’affaire Bompard (TGI
Paris, 13 janvier 1990, Bompard c/ C, Gaz. Pal. 1990 II, somm. p.417). Ultérieurement, le Tribunal de Grande
Instance de Paris dans l’affaire Raoul Duval (TGI Paris, 12 mai 1993, Raoul Duval, Rev. Arb. 1996.411) a
prononcé la première condamnation à des dommages-intérêts pour inexécution du contrat d’arbitre.
2
La jurisprudence française a, à plusieurs reprises, exprimé sa volonté de limiter les conditions de mise en jeu
de la responsabilité de l’arbitre. Elle exige la preuve d’un manquement grave.
3
Pascal ANCEL, Marie-Claire River , « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale », op. Cité,

p.100.

43
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Dans l’affaire Bompard, les juges ont admis une exception à l’irresponsabilité de
principe de l’arbitre. Sa responsabilité peut être recherchée s’il a commis une faute d’une telle
gravité qu’elle est équivalente à une faute intentionnelle. Dans cette affaire, le Tribunal de
Grande Instance (TGI Paris, 1re Ch. C., 1re sect., 13 juin 1990, Bompard c/ consorts C. et
autres, Rev. Arbitrage, 1996.476, note Ph. Fouchard, p.325), puis la Cour d’appel de Paris, se
sont prononcés sur l’existence d’une responsabilité contractuelle de l’arbitre reposant sur le
contrat d’investiture. Cette responsabilité peut être mise en cause en « cas d’inexécution ou de
mauvaise exécution qui serait imputable à faute ». Une telle faute est constituée s’il est
apporté la preuve d’une fraude, d’un dol ou d’une faute lourde. En l’espèce, la responsabilité
de l’arbitre n’a pas été retenue au motif qu’aucune faute lourde imputable à l’arbitre dans
l’exécution de sa mission juridictionnelle n’a été rapportée.

 Par ailleurs, lorsque l’arbitre est désigné de façon répétée dans des instances arbitrales, des
relations d’affaires s’instaurent entre la partie qui le désigne et l’arbitre. Ces relations sont de
nature à affecter l’indépendance de l’arbitre, et donc de nature à engager sa responsabilité
contractuelle. L’obligation d’indépendance1 est indissolublement liée à sa mission, et est
prévue dans le contrat d’arbitre. Ainsi tout manquement à cette obligation caractérise une
faute de nature à mettre en cause la responsabilité de l’arbitre2.
1
Selon les auteurs Alain REDFERN et Martin HUNTER : «  il ya a un aspect à la foi objectif et subjectif dans la
question d’indépendance … il facile de comprendre que quelqu’un qui a des relations professionnelles
directes avec l’une des parties ne devrait pas avoir agir comme arbitre … ». « Droit et pratique de l’arbitrage
commercial international », op. Cité, p. 181.

2
Jurisprudence française : Dans l’affaire Raoul Duval (TGI Paris, 1re Ch., 1re sect., 12 mai 1993, Société Raoul
Duval c/V, Rev. Arb., 1996.411, 2ème espèce, note Ph. Fouchard, p.325 ; et sur appel : Paris, 12 octobre 1995,
Raoul Duval c/ V., Rev. Arb., 1999.324), les juges ont sanctionné l’arbitre pour son défaut de révélation sur le
plan de la responsabilité contractuelle. Une des parties, la société Raoul Duval, a appris que l’arbitre avait été
embauché par la partie adverse le lendemain du prononcé de la sentence. L’arbitre, pendant l’instance
arbitrale, n’a pas dévoilé ces relations d’affaires avec l’autre partie au litige. La société Raoul Duval a exercé un
recours en annulation de la sentence. L’annulation a été prononcée dans un arrêt du 2 juillet 1992 (Paris 1re
Ch. C., 2 juillet 1992, Société Raoul Duval c/ société Merkuria Sucden, Rev. Arb., 1996.411, note Ph. Fouchard,
p.325). La société a alors saisi le Tribunal de Grande Instance (TGI Paris, 1re Ch., 1re sect., 12 mai 1993, Société
Raoul Duval c/ V, Rev. Arb., 1996.411, 2ème espèce, note Ph. Fouchard, p.325) d’une demande en réparation
du préjudice subi du fait de l’annulation de la sentence, due à une faute imputable à l’arbitre. Pour retenir la
responsabilité contractuelle de l’arbitre, le Tribunal affirme « que l’arbitre se trouvant ainsi en opposition
d’intérêts avec l’une des parties, il en résultait un obstacle à la convention d’arbitrage et que [l’arbitre], a
incontestablement commis une faute de nature à engager sa responsabilité en dissimulant cette situation à la
société Raoul Duval ». Le tribunal justifie son jugement, encore en se fondant sur l’existence du contrat

44
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

L’obligation d’indépendance et d’impartialité, ainsi que l’obligation d’information sont de


nature à engager la responsabilité des arbitres et sont souvent à l’origine des actions en
responsabilité.

En réaction à la multiplication des actions en recherche de responsabilité des arbitres, se pose


la question d’une assurance couvrant celle-ci. Il est fréquent que les centres d’arbitrage
souscrivent une assurance de responsabilité au nom des arbitres. Quant aux arbitres-avocat,
certains bénéficient d’une extension de leur assurance d’avocat quand ils ont la qualité
d’arbitre. La question des assurances est à manier avec précaution, tout comme celle de
l’immunité des arbitres. Aujourd’hui, l’étendue des assurances de responsabilité est encore
mal déterminée, mais il ne faudrait pas que celle-ci soit trop large. A défaut, on risquerait de
« surprotéger » les arbitres, ce qui pourrait avoir une influence sur leur comportement et être
néfaste à l’arbitrage. Une assurance qui couvrirait largement la responsabilité de l’arbitre
pourrait inciter son bénéficiaire à agir avec légèreté et à ne pas remplir sa mission avec
sérieux. Mais on peut se poser la question de la réelle efficacité de ces assurances. La
responsabilité des arbitres est déjà assez difficile à mettre en œuvre. Et, on peut supposer que
si l’action est déclarée recevable, l’arbitrage ne peut que s’en porter mieux, cela peut avoir
pour effet de mettre sur le banc les « mauvais » arbitres.

d’arbitre qui caractérise un lien contractuelle entre l’arbitre et les parties. De ce fait, la responsabilité de
l’arbitre peut être appréciée sur le fondement de la responsabilité contractuellel. La cour d’appel de Paris (Paris
1re Ch, C., 12 octobre 1995, Raoul Duval, Rev. Arb., 1999.324), saisie par l’arbitre reprend la notion de contrat
d’arbitre pour justifier la nature contractuelle de la responsabilité de l’arbitre, et confirmer le jugement du
Tribunal de Grande Instance. Le défaut de révélation caractérise donc une faute personnelle de nature à
engager la responsabilité de l’arbitre puisqu’elle constitue une obligation de moyen résultant du contrat
d’arbitre.

45
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Chapitre 2 : la police de l’instance :

Section 1ère : les péripéties de la procédure arbitrale :

Le déroulement de l’instance peut être bouleversé par un ensemble d’incidents. Le génie


de l’arbitrage est de trouver une solution rapide, pour continuer la procédure et rendre une
sentence arbitrale, toujours dans le cadre de larapidité de ce mode alternatif de règlement des
conflits.

46
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Sous-section 1ère : les aspects de la compétence-compétence :

Paragraphe 1er : l’incompétence positive (art 327-9)

En matière de pouvoir juridictionnel, il faut faire la différence entre la clause


d’arbitrage qui contient l’accord des parties pour soumettre les litiges à l’arbitrage et le
contrat principal dont la clause fait partie 1. La clause d’arbitrage est une convention distincte
et autonome qui survit au moment ou le contrat principal expire 2, elle constutue de ce fait
l’accord indispensable pour que les parties soumettent à l’arbitrage tout litige succéptible de
s’élever entre elles et fournit ainsi le fondement juridique de la constitution du tribunal
arbitral.

Autrement dit, lorsqu’une clause d’arbitrage apparait sur un contrat ou lorsqu’elle est
liée a celui-ci, elle reste autonome, « il s’agit d’un acte juridique autonome »3. Sa siginifie
que si le contrat principal est nul, la clause n’est pas infécté, et le contraire est juste.

L’explication de la différence entre les cates se trouven dans le fait que la clause
d’arbitral et le contrat principal règlent des sujets différents. La clause a pour but de soumettre
le litige eventuel devant un tribunal arbitral, alors que le contrat principal a une autre vocation
celle de réliser un contrat précit dans un domaine précis.

Ce principe est affirmé par la jurisprudence marocaine qui, assure l’autonomie de la


clause d’arbitrage. Dans un arrêt4 de la courde cassation n°1482 rendue en date du 25/12/2001
dans un dossier civil, il a été décidé que « l’annulation de la clause d’arbitrage dans le
contrat principal entre les parties interdit de donner la forme exécutoire a la sentence
1
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », op. Cité, p.
223.
2
Lorsqu’un litige est soumis devant un tribunal arbitral, il se peut que le contrat principal qui contient la clause
d’arbitrage ait connu des incidents, il se peut qu’il a pris fin à cause de son exécution , ou il a pris fin du
manière prématurée ( force majeure, illégalité, …)
3
‫ "قضايا اإلستثمار و‬،‫ مقال منشور; بمجلة‬،"‫ "صياغة شرط التحكيم في عقود اإلستثمار بين القواعد التقليدية و القواعد الحديثة‬، ‫ محمد بوشيبة‬.‫ذ‬
،‫ أبريل‬19‫ و‬18 ،‫ الدار البيضاء‬،‫ محكمة اإلستناف التجارية‬،‫ خمسون سنة من العمل القضائي‬، "‫التحكيم من خالل إجتهادات المجلس األعلى‬
107 .‫ ص‬،2007.
4
Arrêt rendu, par la cour de cassation.la décision attaqué est rendu par la cour d’appel de SAFI, qui a donné la
forme d’exéquatur a une sentence arbitrale rendue par la chambre d’arbitrage de LONDON. Le demandeur en
cassation, a exprimé son motif en cassation par le fait que la clause d’arbitrage a été annulé, alors que le litige
devait passer devant les juridictions normal, et non nom pas devant les juridictions étatiques, donc cela est
considéré comme une atteindre à l’ordre général selon les dispositions de l’article 306 du CPC.

‫ور‬$$ ‫ال منش‬$$ ‫ مق‬،"‫ة‬$$ ‫د الحديث‬$$ ‫ة و القواع‬$$ ‫د التقليدي‬$$ ‫تثمار بين القواع‬$$ ‫ود اإلس‬$$ ‫رط التحكيم في عق‬$$ ‫ياغة ش‬$$ ‫ "ص‬،‫ محمــد بوشــيبة‬.‫ذ‬
‫ة‬$$$‫ محكم‬،‫ائي‬$$$‫ل القض‬$$ ‫نة من العم‬$$ ‫ون س‬$$ ‫ خمس‬،"‫ادات المجلس األعلى‬$$ ‫تثمار و التحكيم من خالل إجته‬$$ ‫ايا اإلس‬$$ ‫ "قض‬،‫ة‬$$ ‫بمجل‬
107 .‫ ص‬،2007 ،‫ أبريل‬19‫ و‬18 ،‫ الدار البيضاء‬،‫اإلستناف التجارية‬

47
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

arbitrale… ». il est déduit de cet arrêt que l’annulation de la clause d’arbitrage ‘entraine pas la
nullité du contrat principal, mais ellea pour conséquence de ne pas mettre le litige devant une
juridiction arbitrale. Par la suite le jugement qui sera rendu dans ce sens sera frapé de nullité.

Un tribunal arbitral ne peut trancher valablement les litiges si les parties ont été
d’accord pour qu’il les tranches. Cette règle découle de la nature volontariste de l’arbitrage.
Le tribunal doit veiller a rester dans les limites de son investiture. La règle en question consite
à dire que le tribunal arbitral ne doi excéder don pouvoir juridictionnle. Alors une fois
constitué la compétence du tribunal arbitral, doit être vérifié. Mais si le pouvoir juridctionnel
es constésté, qui a le pouvoir de trancher cette contestation et dans quelles limites et
conditions ?

A) Le contestation du pouvoir juridictionnel du tribunal arbitral :

Cette règle est désignée en droit français par l’expression « effet positif de la
compétence-compétence », siégeant à l’article 327-9 CPC. Il s’agit du sens originel du
principe compétence-compétence, simple décalque au droit de l’arbitrage du principe
processuel selon lequel tout juge est juge de sa compétence. Elle permet au tribunal arbitral de
participer au tracé de la frontière entre compétence arbitrale et compétence de la justice
d’État.

La contestation ets tranché par le tribunal ; Le tribunal arbitral a le pouvoir de verifier


sa propre compétence . ce pouvoir esr inérant à la constitution du tribunal arbitral et d’ailleurs
essentiel pour qu’il puisse s’acquiter d’une manière claire et juste des ses fonctions.

Le législateur marocain a accordé a l’arbitre un pouvoir pour verifier son propre


invéstiture, et de répondre aux demandes des parties dans ce sens par le bias de l’article 327-9
du CPC1.

Le tribunal arbitral est en mesure d’examiner, soit d’office, soit par une demande d’une
partie, la convention d’arbitrage, les conditions de sa nomination et tout autre document
approprié pour décider si telle ou telle demande pi série de demandes entre ou non dans les
limites de son pouvoir jurictionnel. Toutfois la décision qui est rendue par les arbitres a cet

1
«  préalablement a tous examen au fond, il appartient au tribunal arbitral de statuer, soit d’office, soit sur la
demande des parties, sur la validité ou les limites de ses compétences ou sur la validité de la convention
d’arbitrage, et ce par ordonnance qui n’est susceptible de recours que dans les mêmes conditions que la
sentence au fond et en même temps qu’elle. »

48
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

effet, peut connaitre une surveillance de la part des juridiction étatique par le moyen d’un
recours.

Avant la modification de la loi sur l’arbitrage et l’apport de la nouvelle loi 08.05, le juge
étatique était seul compétent pour verifier la compétence de l’arbitre et ses limites, ainsi de
verifier l’investiture de celui-ci a trancher des questions concernants le fond du litige 1.
Nonbstant cela le tribunal arbitral a le droit et le pouvoir de se déterminer en premier lieu soit
compétant ou alrs incompétant.

La distinction entre compétence et recevabilité est particulièrement importante pour


notre matière dans la mesure où seule la compétence arbitrale peut être contrôlée au stade
post-arbitral devant les juridictions d’État lors de l’exercice des voies de recours ouvertes
contre la sentence, à l’exclusion des conditions de recevabilité de l’action 1, sous réserve d’une
exception. Cette distinction connaît un regain d’intérêt face aux débats entourant l’étendue de
l’autorité de la chose jugée et l’obligation – discutée – de concentrer la matière litigieuse. Un
récent arrêt de la cour d’appel de Paris vient de rappeler cette distinction, le demandeur au
recours en annulation ayant tenté en vain d’assimiler la violation de l’autorité de chose jugée
par un tribunal arbitral à un excès de compétence arbitrale2.
D’autres notions voisines de celle de la compétence soulèvent des difficultés plus
importantes. Le principe compétence-compétence offre-t-il la possibilité au tribunal arbitral
de statuer sur sa compétence, son investiture ou son pouvoir juridictionnel ? Force est
d’avouer qu’il est malaisé de borner leurs frontières. Si sa seule dénomination fait pencher
pour la notion de compétence, le nouvel article 327-9CPC dispose aussi le terme compétence.
Considéré comme le siège de l’effet positif du principe de compétence-compétence, cet article

1
Arrêt rendu par le président de la cour d’appel de Casablanca, n° 3846, rendu en date du 20/12/2004 dossier
n°4680/2004/1, chambre civile :

"‫وحيث ان العقد المبرم بين الطرفين والمتضمن لشرط التحكيم محل دعوى بطالن وانه من المقرر ان التحكيم يزول ويعتبر كان لم يكن بالحكم‬
‫ كما انه من المقرر انه إذا اثار نزاع بين طرفي العقد على أمر ال يدخل في نطاق المسائل المتفق فيها‬،‫ببطالن العقد الذي تضمن شرط التحكيم‬
‫وحيث ان االستمرار في التحكيم‬.‫على التحكيم فان القضاء هو المختص بالبت في صحة العقد وال يملك المحكم الفصل فيه ما لم يقبل الطرفان ذلك‬
‫والحال ان العقد المبرم بين الطرفين مطعون فيه أمام القضاء تعترضه والحال ما ذكر صعوبة قانونية ما دام يترتب; عن بطالن العقد زوال التحكيم‬
‫ "واعتباره كان لم يكن‬.

2
CA Paris, 9 sept. 2010, Marriott c. JNAH Developpement, Cah. Arb., 1er avr. 2011, n° 2, p. 413, note P.
MAYER : « l‘autorité de chose jugée d‘une sentence rendue entre les mêmes parties en vertu de la même clause
compromissoire, dans une instance distincte devant un tribunal différemment composé, est une question de
recevabilité des demandes présentées devant les arbitres saisis en second, et non une question d‘existence de la
convention d‘arbitrage ; qu’il n‘appartient pas au juge du recours, dans le cadre de l‘article 1504 1 du Code de
procédure civile de réviser les appréciations de fait et de droit au terme desquelles les arbitres ont déclaré
recevables les prétentions qui leur étaient soumises ».

49
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

se réfère a un seul terme de compétence. Aussi une partie de la doctrine tient-elle des notions
pour équivalentes, il s’agit de l’investiture et du pouvoir juridictionnel.
Qui est titulaire de trancher la compétence ?
Au sein de l’ordre arbitral, on peut identifier au moins trois détenteurs potentiels du
pouvoir de juger de la compétence arbitrale et ainsi de la compétence juridictionnelle générale
: l’arbitre, le tribunal arbitral et, dans le cadre d’un arbitrage institutionnel, l’organe
permanent en charge de l’organisation de l’arbitrage. Parmi ces différents acteurs du monde
arbitral, il s’agit de déterminer qui, précisément, détient le pouvoir de statuer sur la
compétence arbitrale.
Comme le précise justement le nouvel article 32è-9 du CPC, le détenteur de l’effet
positif de la compétence-compétence est le tribunal arbitral, organe de jugement, seul habilité
à dire le droit, et non pas l’arbitre, membre de l’autorité de jugement.
Le droit comparé oscille entre les deux expressions, certains textes retenant que l’ «
arbitre » est juge de sa compétence2, d’autres que le « tribunal arbitral » est juge de sa
compétence3.
Ces différences de désignation du titulaire de l’effet positif sont simplement formelles.
Il est vrai que l’expression d’ « arbitre » est fréquemment utilisée afin de désigner en
substance le « tribunal arbitral ». Le terme d’arbitre est ici utilisé dans son sens générique, et
non pas dans son sens juridique, technique. La même analyse vaut pour l’utilisation du terme
de juge. Il est impensable en effet qu’un arbitre, membre du tribunal arbitral puisse, seul,
statuer sur la compétence. Comment imaginer, dans l’hypothèse d’un tribunal arbitral
collégial, que chacun des arbitres membres de ce tribunal arbitral puisse statuer sur la
compétence de l’organe juridictionnel d’ensemble ? L’existence de tribunaux arbitraux
composés d’un arbitre unique ne remet pas en cause cette analyse, même si la fonction
juridictionnelle est attribuée à un seul arbitre.
Néanmoins, la précision nous semble opportune pour deux raisons. Tout d’abord, de
manière théorique, les deux notions sont distinctes. L’arbitre et le tribunal arbitral doivent être
soigneusement distingués. En effet, «le tribunal arbitral est une autorité de jugement, alors
que l‘arbitre n‘est qu‘un membre de cette autorité ». On est en présence de deux acteurs.
Ensuite, la distinction présente un intérêt pratique. Premier exemple, certains droits
peuvent être exercés par chacun des membres du tribunal arbitral pris individuellement, sans
nécessairement devoir être exercé par l’organe de jugement1.

1
Il a ainsi été jugé en droit français que chaque arbitre, chaque membre du tribunal arbitral, dispose du droit de
saisir le juge d’appui français en cas de difficulté de constitution du tribunal arbitral

50
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le pouvoir d’examen prima facie de la convention d’arbitrage désignant le centre par


l’organe permanent du centre d’arbitrage est reconnu par tous les règlements d’arbitrage, soit
de manière expresse, soit de manière implicite.
De nombreux règlements d’arbitrage reconnaissent de manière expresse au centre
d’arbitrage lui-même, par le biais de l’un de ses organes permanents, la faculté de statuer sur
la convention d’arbitrage en plus de reconnaître ce pouvoir au tribunal arbitral.
C’est le cas, par exemple, du règlement d’arbitrage CCI qui reconnaît cette possibilité
de contrôle à la Cour internationale d’arbitrage à l’article 6 al. 21, et de nombreux autres
règlements d’arbitrage : le règlement d’arbitrage AFA 1, le règlement d’arbitrage international
CCIG2, le règlement d’arbitrage CEPANI3, le règlement d’arbitrage de la CCJA dans le cadre
de l’OHADA4, la convention de Washington5 ou encore le règlement de procédure du TAS6.
Concernant spécifiquement l’arbitrage CCI, on signalera que la version en vigueur à
compter du 1er janvier 2012 maintient ce pouvoir à son article 6. Mais ce pouvoir est soumis
à un aménagement original
D’autres règlements d’arbitrage attribuent le pouvoir de statuer sur la compétence au
tribunal arbitral, et ne prévoient pas expressément qu’un contrôle apparent de l’existence de la
convention d’arbitrage puisse être réalisé par le centre d’arbitrage. C’est le cas par exemple
des règlements d’arbitrage du CAMP, de la CAP, de la LCIA, de la CNUDCI ou encore de
l’OMPI
En cas de défaut de comparution du défendeur, ou de contestation de la convention
d’arbitrage, le centre d’arbitrage ne peut-il exercer, tout au moins, un contrôle minimum de
l’apparence de l’existence d’une convention d’arbitrage ? Tous ces règlements, à l’exception
du règlement du CAMP7, exigent lors de la saisine du centre que le demandeur à la procédure
arbitrale produise la convention d’arbitrage dans sa requête d’arbitrage1. Ainsi, le règlement
de la LCIA requiert, afin de saisir le centre, que la requête d’arbitrage comprenne, selon

1
Art. 3 in fine du règlement d’arbitrage AFA.
2
Art. 3(6) du règlement d’arbitrage international CCIG
3
Art. 4 du règlement d’arbitrage CEPANI.
4
Art. 9 et 10(3) du règlement d’arbitrage de la CCJA (OHADA).
5
Art. 36(3) de la Convention de Washington permettant au Secrétaire général de refuser d’enregistrer la requête
« S’il estime au vu des informations contenues dans la requête que le différend excède manifestement la
Compétence du Centre ».
6
Pour la procédure ordinaire : art. R 39 du règlement de procédure du TAS.
7
L’al. 2 de l’art. I du règlement d’arbitrage de la CAMP, relatif à la compétence de la CAMP, dispose que cette
dernière est désignée à cette fin par « une convention d'arbitrage intervenant avant ou après la naissance du
litige, incluse dans un ou plusieurs contrats ou distincte de celui-ci ou de ceux-ci ».Cependant, l’art. V relatif à la
saisine de la CAMP n’exige pas, afin de saisir la CAMP, de produire la convention d’arbitrage. Seuls sont requis
la demande, accompagnée d’un exposé des moyens et prétentions du défendeur, ainsi que le versement de la
consignation

51
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

l’article 1.1. b), « [u]ne copie de la clause d‘arbitrage ou du compromis écrits invoqués par le
demandeur (« la convention d’arbitrage »), ainsi qu’une copie des documents contractuels
contenant la clause d‘arbitrage ou à propos desquels l’arbitrage survient ». N’est-ce pas là
permettre aux autorités administratives du centre un contrôle de l’apparence de l’existence
d’une convention d’arbitrage.
La convention d’arbitrage par le centre d’arbitrage ne remet pas pour autant en cause le
pouvoir du tribunal arbitral de statuer sur sa propre compétence, également rappelé dans les
règlements d’arbitrage en cause. Le pouvoir d’examen de la convention d’arbitrage par le
centre d’arbitrage et le pouvoir de juger de sa compétence du tribunal arbitral ne s’excluent
pas. Ils se cumulent, sans pour autant se concurrencer, dès lors qu’ils peuvent être dissociés.
En effet, on peut considérer que le centre d’arbitrage vérifie le consentement de ses prétendus
cocontractants au contrat d’organisation arbitrale, alors que le tribunal arbitral juge de la
convention d’arbitrage. Ainsi, le seul et unique détenteur de l’effet positif de la compétence-
compétence constitue bel et bien le tribunal arbitral, seul organe de l’ordre arbitral apte à
juger la compétence juridictionnelle générale. Cependant, une ombre s’est glissée au tableau.
Par exception à ce qui a été dit précédemment, alors que l’on croyait ces hypothèses
disparues, le droit chinois illustre une hypothèse d’usurpation du pouvoir de juger de la
compétence par l’organe administratif du centre d’arbitrage .
Cumul des pouvoirs. En principe, la reconnaissance du pouvoir d’examen de l’existence
de la convention d’arbitrage au profit du centre d’arbitrage ne conduit pas à reconnaître l’effet
positif de la compétence-compétence au profit des organes administratifs du centre
d’arbitrage. En effet, la reconnaissance de cette possibilité au profit des organes administratifs
d’examiner l’existence de la convention d’arbitrage ne se fait pas au détriment du tribunal
arbitral.
Dissociation des pouvoirs. Y a-t-il pour autant concurrence entre l’organe administratif
du centre et le tribunal arbitral pour juger de la compétence juridictionnelle générale ?
Certains auteurs ont ainsi admis que les centres d’arbitrage font, à cette occasion, «œuvre
juridictionnelle » et devraient laisser le tribunal arbitral statuer sur ce point3, ou que, même
s’il faut admettre ce contrôle au profit du centre, ce dernier « participe de la mission
juridictionnelle de l’arbitre en le secondant ». Dès lors que l’on retiendrait le critère matériel
de la fonction juridictionnelle, trancher un litige en application des règles de droit, la décision
que prend le centre d’arbitrage constituerait bien une décision juridictionnelle.
La procédure pour trancher la contestation ?

52
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le tribunal arbitral n’est pas tenu de suivre les règles du droit judiciaire privé. Cette
spécificité est particulièrement marquée en ce qui concerne la prise en compte des instances
ou des décisions sur la compétence par les autres juridictions. La nécessaire autonomie du
tribunal arbitral – qui se manifeste également ici dans l’appréciation de sa propre compétence
– conduit à des solutions complexes et nuancées, loin des mécanismes traditionnels, de
l’automaticité de la litispendance ou de l’autorité de la chose jugée. L’effet positif de la
compétence-compétence trouve même son prolongement naturel dans deux règles garantissant
l’absence d’interférence des juridictions étatiques le temps du procès arbitral : l’absence de
dessaisissement pour juger de sa compétence lorsqu’il est confronté à une action concurrente
d’une part, et l’absence d’obligation de surseoir à statuer dans l’attente du recours en
annulation formé contre la sentence incidente de compétence d’autre part.
D’un autre côté, il est globalement assez classique concernant les autres conditions
procédurales d’exercice de l’effet positif du principe de compétence-compétence, et s’aligne
d’ailleurs dans l’ensemble sur les mêmes règles posées en procédure civile bien qu’elles ne
soient pas directement applicables à l’arbitrage. Il s’agit pour le tribunal arbitral, comme pour
toute juridiction, saisi d’un déclinatoire ou d’office, de procéder à l’examen juridictionnel de
sa compétence : un contrôle en fait et en droit, qui respecte les principes fondamentaux du
procès.

Le degré de contestation ;

L’effet positif de la compétence-compétence a vocation à s’appliquer à toute forme de


contestation de la convention d’arbitrage, que cette contestation soit totale ou partielle1.
Ainsi, il est régulièrement rappelé que le tribunal arbitral peut juger de « l‘existence, la
validité et l‘étendue de la convention d‘arbitrage ».

la compétence du tribunal peut être contesté dans son principe ou dan son étendue . dans
ce cas, il s’agit de savoir si certaines demandes principales ou reconvontionnelles soumises au
tribunal arbitral relèvent de son pouvoir juridictionnel a traiter de son investiture. Ce type de
contestation doit intervenir selon l’interprétation du texte de laoi 327-9 du CPC, avant tous
examen au fond, donc l’arbitre intervient soit d’office soit par la demande d’une partie avant
la trnacher le fond de l’arbitrage.

53
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La contestation peut etre partielle lorsqu’une partie prétend que ceratines demandes
dont le tribunal est saisi ne relève pas de son pouvoir juridictionnel1.

Les parties peuvent toujours régulariser un défaut de pouvoir juridictionnel de l’arbitre.


En effet, su un chef de demandes intiale ou reconventionnel n’entre pas dans la compétence
de l’arbitre , elle pouvent établire un accord dsur des bouvelles catégories pour les faires
entrer dans le litige. Mais souvent il arrive que la partie qui s’opoose a ces nouvelles
demandes soient soumises à l’arbitrage ait juridiquement de bonnes raisons de le faire. Il est
alors peu probale qu’elle accepte d’étendre le pouvoir juridictionnel du tribunal arbitral. Dans
ce cas le tribunal arbitral doit agir avec prudence ca s’il a dépassé les limites des on
investiture, la sentence rendue pourront être refusées par un tribunalétatique compétent.

Un tribunal arbitral qui tire sa compétence d’un compromis ne risque pas de voir son
pouvoir juridctionnel contesté dans sa totalité. Comme un compromis a précisément ppour
objet d’in vestitur le tribunalarbitral du pouvoir nécessaire pour trancher les litiges entre les
parties, ce but se trouverait perperti si l’une si l’une des parties, après avoir signé la
convention d’arbitrage , se mettait a contester le principe même du pouvoir juridictionnel du
tribunal arbitral . la seul question qui puisse se poser a cet égart dans le cadre d’un
compromis est de savoir si tel ou tel chef de demande entre ou non dans les préventions du
compromis. Le principe même du pouvoir juridictionnel du tribunal arbitral ne peut être
contesté en pratque que dans le cas ou l’investiture reelle du tribunal arbitral découle d’une
clause d’arbitrage.

1
Exemple : la demande d’arbitrage de l’entrepreneur comprenait vingt-trois chefs de demande distinctes pour
les travaux divers ou supplémentaires ainsi qu’une réclamation générale en dommages et intérêt pour retard.
L’entrepreneur avait fait figurer dans son mémoire certaines réclamations sur lesquelles il n’avait pas demandé
au préalable l’ingénieur spécifié au contrat de se prononcer ou pour lesquelles il n’avait pas attendu sa
réponse. Le défendeur prétendit que le demandeur n’avait pas respecté la procédure prévue
contractuellement et que les chefs des demandes concernés ne pouvait pas être soumis à l’arbitrage et ne
relevaient donc pas du pouvoir juridictionnel des arbitres. Le défendeur qui était un gouvernement n’était pas
non disposé à donner au tribunal arbitral le pouvoir de se prononcer sur ces chefs de demandes dans la
mesure où il considérait, en tant que maitre d’ouvrage, que les stipulations du contrats avait pour objet de le
protéger contre des réclamations susceptible d’être dépourvue de fondement. Le tribunal arbitral admis que
le défendeur avait raison sur trois chefs de réclamation et deux autres furent retirés par le demandeur qui
reconnut que le tribunal arbitral était incompétent.

54
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Les raisons1 de contester le pouvoir juridctionnel d’un tribunal arbitral tournent le plus
souvent autour des éléments caractéristiques des clauses d’arbitrage.

La loi n’exige pas que les arbitres dont la compétence est contesté ou mise en cause
suspendent sur le champ leurs activités en attendant que la contestation soit définitivement
tranchée par un tribunal étatique compétent.

La loi néexiga pas non plus que les arbitres poursuivent leurs tache sans examiner le
bien fondé de cette contestation en tranchant le fond du litige en laissant ouverte la question
de leur compétence jusqu’à ce qu’un tribunal étatique ayant l’autorité voulue puisse se
prononcer sur elle. Il risquerait alors de perdre tout simplementleurs temps et de le fair perdre
à tout le monde. Rien ne les oblige à s’engager dans l’une ou l’autre voie. Ils ont le droit de
se demander si la contestation de leurs pouvoir juridictionnel est fondée ou non, non pas en
vue d’aboutir à une conclusion qui lierait les parties- parce qu’ils ne peuvent pas le fair- mais
pour s’assurer eux-mêmes en premier analyse que l’arbitrage mérite d’être poursuivi.

La contestation du puvoir juridctionnel des arbitres devient plus fréquente dans la


pratique. Donc se pose la question de savoir quelles sont les positions que le tribunal prend a
ce effet. En général le tribunal arbitral peut prendre l’une des position suivantes :

Le tribunal arbitral peut se décider dès le début qu’il est incompétant :

Si le tribunal arbitral pend la decition d’etre incompétent, cela mettera fin à l’instance
arbitrale et d’ailleurs à l’existence même du tribunal arbitral. Il incombe alors au demandeur
de chercher quels sont les moyens dont il dispose, ce qui signifie en pratique l’introduction
d’un recours devant les juridictions étatiques. Toutefois ce n’est que s’il estime pouvoir
refermer le dossier sitot après l’avoir ouvert qu’un tribunal arbitral rendra une décision
immédiate sur sa compétence.

Joindre la question de la compétence au fond :

1
Exemple : une partie qui est lié par une clause d’arbitrage, peut rétorquer que cette clause ne lui est pas
opposable par ce qu’elle figure dans un document sur lequel seul e l’autre partie à donner son accord ou parce
que l’entité juridique signataire de la convention d’arbitrage était une personne morale différente d’elle-
même. Elle peut prétendre aussi que la convention d’arbitrage n’a pas été convenue par écrit, ou que le litige
en question n’entre pas dans les prévisions de la clause d’arbitrage ou n’est pas arbitrale en vertu du droit
applicable.

55
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La question de compétence sera trancheé au début,avant tous question sur le fond mais, mais
ne peut connaitre de recours qu’après avoir rendue la sentence sur le fond. Il faut donc recours
contre les deux questions sur le fond et sur la compétence et en même temps.

La meilleure manière d’agir pour le tribunal arbitral est en général de rendre une
sentence provisoire sur sa compétence si on le lui demande. Ceci permet aux parties de savoir
relativement tôt a quoi s’en tenir et déviter de perdre le temps et de l’argent lorsque la
procédure d’arbitrage s’avère dépourvue de validité . mais il n’est pas toujours possible ni
souhaitable pour le tribunal arbitral d’agir ainsi . tous d’abord, comme on eu l’ocasion de le
dire, si les faits sur lesquels la contestation se fonde sont pratiquement inséparables au fond
du litige, le tribunal arbitral doit poursuivre l’instance et rendre une décision dévinitive sur les
deux questions en même temps.

La decistion rendue par le tribunal arbitral sur son pouvoir juridictionnel est une
decition en premier degré. Une décistion qui connait une serveillance par les juridictions
étatique en deuxième dégré, et qui peut etre annulé s’elle s’avère incorrecte.

B) Le contrôle de la décision de compétence ou la décition du ribunal arbitral sur sa


compétence :

Quelle est la nature de la décision que rend le tribunal arbitral sur sa propre
compétence ? Est-ce qu’elle constitue une sentence – une décision juridictionnelle –, ou une «
simple opinion », un avis personnel que le tribunal arbitral émet sur sa propre compétence ?
Il est sans cesse rappelé, voire martelé, et ce, par toutes les sources du droit, et sous
toutes les formes, que la décision que rend le tribunal arbitral sur sa compétence n’est pas
définitive1. La décision sur la compétence que rend le tribunal arbitral paraît donc spécifique.
Ainsi, on a pu nier son caractère même de sentence, d’acte juridictionnel, et ainsi
remettre en cause le fait que cette décision bénéficie des mêmes attributs que toute sentence
arbitrale. C’est ainsi, indirectement, dénier la juridicité de la norme émise par le tribunal
arbitral sur sa compétence, remettre en cause le caractère pluraliste du principe compétence-
compétence.
Il est trouvé ici, le critère formel permettant de considérer qu’un acte est juridictionnel :
« l‘acte juridictionnel produit un effet qui lui est propre : l’autorité de chose jugée ». La
calification de la décition rendue sur la compétence :
Auparavant, une partie de la doctrine, considerait que la décision par laquelle le
tribunal arbitral se juge compétent, en totalité ou en partie, serait une simple opinion. Sans en

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

faire un inventaire exhaustif, quelques-unes des formules employées illustrent notre propos :
le tribunal arbitral n’a pas « le dernier mot », il prononcerait une décision provisoire, « une
simple constatation qui ne lierait – au plus – que lui ». L’auteur insiste d’ailleurs sur l’absence
de caractère juridictionnel de cette décision, lui refusant les effets de plein droit qui y sont
attachés, en particulier l’autorité de la chose jugée
La décision par laquelle le tribunal arbitral se juge totalement incompétent est rare5.
Mais les exemples d’incompétence partielle sont nombreux6. Les analyses les plus anciennes
refusent à cette décision la qualification de sentence. La sentence d’incompétence serait une «
totale absurdité »7. Pire, un déni de justice, un refus de juger8, « une démission suspecte »9. «
Voilà une personne qui considère elle-même que la volonté des parties ne lui a pas conféré un
quelconque pouvoir de juger : il serait donc contradictoire qu‘elle prétende prendre une
décision juridictionnelle, serait-ce pour dire que le litige n‘est pas couvert par la convention
d‘arbitrage ; elle n‘exprime en fait qu‘une opinion dénuée de toute autorité, et qui notamment
ne saurait s‘imposer à un tiers que les parties ou l‘organisme d’arbitrage désigneraient par la
suite comme nouvel arbitre ».
Une analyse rétablie, majoritaire aujourd’hui, admet que la décision par laquelle le
tribunal arbitral juge de sa compétence – qu’il se retienne compétent ou incompétent – peut
être qualifiée de sentence ; mieux, elle est traitée comme une sentence. Premier argument
théorique, la décision du tribunal arbitral sur sa compétence est incluse tout simplement dans
la définition générique de la sentence. Second argument plus technique, outre qu’il soit admis
que la décision sur la compétence produit les mêmes effets que la sentence 3, les juridictions
d’État jugent recevables contre la sentence jugeant de la compétence les recours ouverts
contre toute sentence.
Une tendance se dessine en droit de l’arbitrage visant à inclure dans la définition
générique de la sentence la décision par laquelle le tribunal arbitral juge de la compétence.
Ainsi, en droit français, il suffit de relire la définition de la sentence arbitrale régulièrement
rappelée par la jurisprudence1, et parfaitement reçue par la doctrine.

1
CA Paris, 25 mars 1994, Société Sardisud et autre c. société Technip et autre, Rev. arb., 1994.391, note Ch.
JARROSSON : « les actes des arbitres qui tranchent de manière définitive, en tout ou en partie, le litige qui leur a
été soumis, que ce soit sur le fond, sur la compétence ou sur un moyen de procédure qui les conduit à mettre fin
à l‘instance » ; cf. également CA Paris, 26 oct. 2000, Rev. arb., 2001, p. 200, 3e esp., obs. ?, : « seules peuvent
faire l‘objet d‘un recours en annulation les sentences arbitrale, c‘est-à-dire les décisions des arbitres qui
tranchent de manière définitive, en tout ou partie, le litige qui leur a été soumis, que ce soit sur le fond, sur la
compétence ou sur un moyen de procédure qui les conduit à mettre fin à l‘instance » ; CA Paris, 11 avril
2002, Rev. arb., 2003.143, 2e esp., note D. BENSAUDE.

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Constituent une sentence arbitrale « les décisions des arbitres qui tranchent d‘une
manière définitive, en tout ou partie, le litige qui leur a été soumis, que ce soit sur le fond, sur
la compétence ou sur un moyen de procédure qui les conduit à mettre fin à l’instance » 2. La
décision par laquelle le tribunal arbitral statue sur sa compétence est systématiquement
intégrée dans la définition générique donnée de la sentence. Mieux, la solution a été posée
alors que le tribunal arbitral avait qualifié la décision par laquelle il avait statué sur sa
compétence d’ordonnance de procédure. Dans cette hypothèse, la cour d’appel de Paris n’a
pas hésité à requalifier l’acte en cause de sentence arbitrale, admettant alors la recevabilité du
recours en annulation contre cet acte, en jugeant que « ces ordonnances [la première ayant
statué notamment sur la compétence] ont ainsi tranché des questions de procédure litigieuses
entre les parties, et constituent des décisions de nature juridictionnelle exprimant le pouvoir
reconnu aux arbitres pour décider de leur propre compétence et régler de manière autonome la
procédure arbitrale ; qu‘elles ont donc le caractère de sentences arbitrales »
« L’acte juridictionnel est un acte juridique composé d‘une constatation portant sur une
contestation soulevée et d‘une décision qui tranche définitivement la contestation »
Possibilité de recours :
Seules les sentences peuvent faire l’objet d’un recours en annulation ou d’une procédure
d’exequatur. On peut observer que le droit positif français se prononce incontestablement en
faveur de la qualification de sentence de la décision par laquelle le tribunal arbitral juge de sa
compétence, puisque les voies de recours ouvertes contre cette décision sont celles ouvertes
contre toute sentence. La décision de compétence ou d’incompétence est susceptible d’être
frappée d’un recours en annulation immédiat.
Le l »gislateur marocain adonné la possibilié a l’arbitre de statuer sur sa prpre
compéttence, avant, de trancher le fond. La question qui se pose, est de savoir est ce qu’un
recour an annulation est possible contre cette sentence ? si oui, comment le faire

2
CA Paris, 25 mars 1994, Société Sardisud et autre c. société Technip et autre, op. cit. ; CA Paris, 10 nov. 1995,
Verbièse, Rev. arb., 1997.596, obs. J. PELLERIN ; Cass. civ. 1ère, 17 juin 2009, Société française de rentes et de
financement Crédirente c. Compagnie générale de garantie et autre, en somm. in Rev. arb., 2009. 654 : « une
décision se prononçant sur le montant et la répartition d'un solde d'honoraires dûs à l'expert ne tranche en
aucune manière tout ou partie du litige au fond qui oppose les parties, ou encore la compétence ou bien un
incident de procédure qui met fin à l'instance ; que la cour en a exactement déduit que cette décision ne
constituait pas une sentence au sens des articles 1482 et suivants du code de procédure civile et, partant, que
l'appel de la société Crédirente était irrecevable » ; Cass. civ. 1ère, 12 oct. 2011, Groupe Antoine Tabet c.
République du Congo, n° 09-72439 : « après avoir énoncé à bon droit que seules peuvent faire l‘objet d‘un
recours en annulation les véritables sentences arbitrales, c‘est-à-dire les actes qui tranchent de manière
définitive, en tout ou partie, le litige qui leur est soumis, que ce soit sur le fond, sur la compétence ou sur un
moyen de procédure qui les conduit à mettre fin à l’instance […] ».

58
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

indépendament et avant que la sentence sur le fond soit rendu . quel sera l’effet sur les
procèdés d’arbitrage ?
Le recours en annulation avant que toute sentence sur le fond, laisse les parties a dépisté
un diléme, l’un se batte pour aboutir auxprocédés d’arbitrage en sa faveur. L’autre essaye
d’annuler la procédure en totalité, par l’obtention d’un jugement d’incompétence de l’arbitre à
trancher le litige1.
L’article 327-9 du CPC interdit le recours en annulation au début de la procédure, celui-
ci peut s’effectuer eb meme temps que la clause rendue sur le fond. Donc la justice étatique ne
doi pas trancher la compétence indépendament du fond.
Les propriétés de la sentence de compétence :
La règle de dessaisissement posée par l’article327-37 du CPC2 vaut pour le litige sur la
compétence. Que le tribunal arbitral statue sur sa compétence par une sentence incidente, ou
qu’il statue sur sa compétence dans la décision finale, il ne peut plus revenir sur ce qu’il a
jugé, modifier sa décision sur la compétence et pourquoi pas se prononcer en sens contraire.
La solution est identique en droit romain et qui a traversé les siècles sous la formule latine
suivante : « lata sententia judex desinit esse judex » : « la sentence une fois rendue, le juge
cesse d‘être juge ». La solution est généralement justifiée de la manière suivante : « [e]n
prononçant son jugement, le juge a totalement épuisé son pouvoir de juridiction »6. En droit
judiciaire, la solution a d’ailleurs pu être appliquée spécifiquement au contentieux de la
compétence. Ainsi, il a été jugé qu’« un juge qui s'est déclaré compétent dans un premier
jugement ne peut ensuite se déclarer incompétent pour connaître de la demande »7. La
solution doit être identique en droit de l’arbitrage. A défaut, la nouvelle décision prise par le
tribunal arbitral devrait être susceptible d’un recours pour violation de l’ordre public. La
solution semble confirmer par un arrêt de la cour d’appel de Paris du 10 septembre 2009.
Parmi les divers griefs invoqués au soutien de son recours en annulation, le demandeur
invoquait notamment la violation de l’ordre public procédural par la sentence finale au motif
que « le tribunal arbitral a dénié sa compétence pour statuer sur sa demande
reconventionnelle alors que la sentence intermédiaire du 10 octobre 2007 il s‘était au
contraire déclaré compétent pour statuer sur la demande ». La cour d’appel,

1
،‫ مجلة الحقوق المغربية‬،‫ الوسائل الودية لفض المنازعات الوساطة ـ التحكيم ـ الصلح‬،"‫"دور القضاء في مراقبة عمل المحكمين‬،‫سعيد المعتصم‬
139.‫ ص‬،2012 ‫ ماي‬،4 ‫العدد‬.
2
Le même article est pris par le législateur français, il s’agit de l’article 1485 al1er du CPC.
Pour une application récente, la cour de cassation française. civ. 1ère, 8 juill. 2009, n° 08-17984, inédit : « les
juges ou les arbitres, saisis d'une contestation relative à l'interprétation d'une précédente décision, ne peuvent,
sous prétexte d'en déterminer le sens, apporter une modification quelconque aux dispositions précises de celle-
ci, fussent-elles erronées ».

59
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

visantspécifiquement les dispositions de sentence qui énoncent que la demande


reconventionnelle est rejetée, retient que « le tribunal arbitral n‘a pas dénié sa compétence et
qu‘il n‘est pas démontré de contradiction incompatible avec l‘ordre public international de
procédure entre la sentence partielle et la sentence attaquée »1.
En application de l’article 327-26 du CPC 2, la sentence « dès qu'elle est rendue, la
sentence arbitrale a la force de la chose jugée relativement à la contestation qu'elle tranche».
Il devrait en être de même pour la sentence sur la compétence, que le tribunal arbitral retienne
ou décline sa compétence4, que la sentence porte sur ce seul point ou tranche également le
fond du litige. Il ne fait pas de doute que la décision sur la compétence en bénéficie puisque,
comme l’expose la doctrine la plus autorisée, « toute sentence, à partir du moment où elle
mérite cette qualification, a l’autorité de chose jugée ». La solution est d’ailleurs identique en
procédure civile concernant spécifiquement le jugement qui tranche la compétence.
A ce moment un exemple d’une affaire internationnal, ou a été conserté le principe de la
verification d’invetiture est nécéssaire, tel est le cas pour l’affaire Sytrol
Cette affaire trouve son origine dans un contrat conclu, il y a près de quarante ans, le 20
juin 1973, entre la société de commercialisation du pétrole de la République arabe syrienne
Sytrol et M. Papadopoulos, auquel s'est ultérieurement substituée la société libanaise
Babanapht. Ce contrat portait sur la vente de 200 000 tonnes de pétrole brut. L'acheteur,
estimant ne pas avoir reçu l'intégralité de la quantité commandée, a porté le différend devant
la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale. Il sollicitait, à
titre principal, l'exécution en nature du contrat et, à titre subsidiaire, le paiement d'une
réparation monétaire par équivalent. Il ne réclamait cependant pas d'intérêts sur les sommes
demandées. Une première sentence arbitrale fut rendue le 3 novembre 1982 par laquelle la
société Sytrol a été condamnée à verser à son cocontractant des dommages à hauteur de 5 000
000 dollars US.

Confrontée à l'impossibilité d'obtenir l'exécution de la sentence, la société Babanapht a


introduit le 3 février 1990 une nouvelle instance arbitrale afin d'obtenir la condamnation de la
société Sytrol au paiement d'intérêts moratoires à compter de la reddition de la première
sentence. Un nouveau tribunal arbitral fut constitué sous l'égide de la Cour internationale
d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale, les parties prévoyant dans l'acte de
mission que la loi syrienne serait applicable à cette question. Le tribunal arbitral saisi de cette
1
CA Paris, 10 sept. 2009, Société M Schneider Schaltgerätebau und Elektroinstallationen GmbH c. société CPL
Industries Limited, Rev. arb., 2010.548.
2
Similaire en France, l’article 1484 al. 1er CPC.

60
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

seconde affaire a, dans une sentence du 26 octobre 1996, reconnu sa compétence1 au motif
que la demande d'intérêts était un accessoire de la demande principale d'indemnisation du
préjudice résultant de l'inexécution du contrat. Puis, dans une seconde sentence du 28 janvier
2008, il a condamné la société Sytrol à payer à son adversaire des intérêts au taux de 5% l'an à
compter du 3 février 1990. Ces deux sentences ont été exequaturées puis ont fait l'objet d'un
recours qui a abouti à l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 3 février 2011 ci-dessous
commenté.
Paragraphe 2 :l’effet négatif de la compétence :

En présence de l’apparence de compétence arbitrale, l’ordre juridique étatique neutralise


lui-même le pouvoir des juridictions publiques de statuer sur la compétence juridictionnelle
générale. Les juridictions d’État ne peuvent statuer sur leur compétence en présence d’une
exception d’arbitrage.

1
Cet arrêt est rassurant en ce qu'il confirme que la clause compromissoire n'épuise pas ses effets à l'issue
d'une première procédure d’arbitrage. Il est surtout digne d'intérêt parce qu'il juge que la réclamation
d'intérêts moratoires constitue une demande au fond qui relève en conséquence de la loi du contrat et de la
compétence des arbitres. Sans doute cette affaire aurait pu être l'occasion de mettre en application le principe
de concentration en interdisant à une partie de présenter dans le cadre d'une instance arbitrale distincte une
demande accessoire à une demande principale déjà jugée au cours d'une procédure antérieure.

61
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

L’effet négatif consiste donc pour les droits nationaux en une neutralisation, une
dépossession temporaire1 d’un élément classique du pouvoir de juger que détiennent les
juridictions publiques : le pouvoir de juger de leur compétence

L’effet négatif contribue ainsi à mettre en évidence un nouveau champ de recherche


pour le pluralisme normatif : la neutralisation de l’ordre juridique prépondérant. Comment
l’ordre juridique dominant au regard de « sa pesanteur coercitive », l’ordre étatique, seul

1
Dans un arrêt de la cour de cassation française( Cass. civ. 1er, 16 mars 2004), il a été décidé ce qui suit :
Attendu que la société Grands Moulins de France (GMF) a affrété au voyage le navire Avlis ; qu'un
connaissement a été émis concernant un chargement de farine, sur lequel la société GMF apparaissait en
qualité de chargeur et la société ICCL comme destinataire ; que des avaries ayant été constatées lors de la
livraison, le pool des assureurs sur faculté a indemnisé la société GMF à laquelle le destinataire avait cédé tous
ses droits ; que les assureurs ont saisi le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer d'une action contre le
transporteur tendant à la réparation du dommage résultant du transport ; que le transporteur a excipé de la
clause figurant à la charte-partie renvoyant à l'arbitrage tous différends nés de celle-ci ; que le tribunal a rejeté
l'exception et s'est déclaré compétent ;
Sur le moyen unique, pris en ses deux branches : Attendu que la société Axa corporate solutions
assurance (Axa) et le pool des assureurs font grief à l'arrêt attaqué (Douai, 26 avril 2001) d'avoir accueilli
l'exception et renvoyé les parties à mieux se pourvoir, alors, selon le moyen :
1 / que la clause compromissoire figurant à la charte-partie est manifestement inapplicable à l'action du
chargeur, même affréteur au voyage, ou à celle de l'assureur subrogé dans ses droits, lorsqu'il agit en
responsabilité contre le transporteur-fréteur en réparation du préjudice résultant du transport comme
cessionnaire de la créance du destinataire de la marchandise, dénommé au connaissement, auquel la clause
compromissoire n'était pas opposable faute de l'avoir connue et acceptée ; qu'en statuant comme elle l'a fait,
en l'état de constatations desquelles il ressortait, d'une part, que la clause compromissoire figurant à la charte-
partie n'avait pas été acceptée par le destinataire des marchandises dénommé au connaissement et, d'autre
part, que les assureurs avaient seulement agi en responsabilité contre le transporteur en réparation du
préjudice résultant du transport comme subrogé aux droits du chargeur, lui-même cessionnaire de la créance
du destinataire, ce dont il résultait que la clause compromissoire était manifestement inapplicable au litige
dont elle était saisie, la cour d'appel viole, par fausse application, le principe selon lequel il appartient à l'arbitre
de statuer sur sa propre compétence, ensemble le principe selon lequel la convention d'arbitrage n'est
opposable qu'aux parties qui en ont eu connaissance et l'ont acceptée, violant ce faisant l'article 12 du nouveau
Code de procédure civile ;
2 / que la créance est transmise au cessionnaire telle qu'elle existe dans les rapports entre le cédant et
le débiteur cédé ; qu'en se prononçant comme elle l'a fait, sans constater comme elle le devait que la société
ICCL, destinataire dénommé au connaissement, avait eu connaissance de la clause compromissoire figurant à la

62
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

détenteur de la violence légitime, accepte lui-même de se neutraliser pour laisser place à un


autre foyer normatif, l’ordre arbitral.
La règle de l’effet négatif, dont l’existence n’est plus à prouver tant elle est
omniprésente dans le droit Marocain, pose une question centrale de la théorie du droit, celle
de la validité, elle peut être définie comme « la qualité qui s’attache à la norme dont on a
reconnu qu’elle satisfait aux conditions requises pour produire les effets juridiques que ses
auteurs lui attribuent ». Comment l’ordre juridique marocain peut-il admettre la validité de
l’effet négatif alors que celui-ci vient paralyser temporairement le pouvoir des juridictions
publiques de statuer sur leur compétence ?

A) Le principe de l’effet négatif :

L’effet négatif est la1 « priorité de la compétence arbitrale pour statuer sur l‘existence, la
validité et l‘étendue de la convention d‘arbitrage »21. Autrement dit, puisque la convention

charte-partie et l'avait acceptée au plus tard au moment de la livraison, en sorte que cette clause aurait été
transmise à la société GMF, cessionnaire, avec la créance indemnitaire cédée, la cour d'appel ne justifie pas
légalement sa décision au regard de l'article 12 du nouveau Code de procédure civile, du principe selon lequel il
appartient à l'arbitre de statuer sur sa propre compétence, ensemble le principe selon lequel la convention
d'arbitrage n'est opposable qu'aux parties qui en ont eu connaissance et l'ont acceptée ; Mais attendu qu'en
retenant d'abord que l'action en responsabilité pour pertes et avaries contre le transporteur maritime est
ouverte au chargeur lorsque celui-ci est seul à avoir supporté le préjudice résultant du transport, qu'ensuite la
société GMF, seule à avoir supporté le préjudice comme cessionnaire des droits du destinataire, avait un
recours contre le transporteur mais dans le cadre de la charte-partie initialement convenue dont elle ne
Pouvait ignorer les termes, seul le tiers porteur du connaissement pouvant se prévaloir de
l'inopposabilité des exceptions, et enfin que la clause compromissoire, transmise par l'effet de la subrogation
au pool d'assureurs,
Était applicable entre la société GMF et le capitaine du navire, la cour d'appel, procédant à la recherche
prétendument omise, a légalement justifié sa décision au regard du principe selon lequel il appartient à
l'arbitre, par priorité, de statuer sur sa propre compétence sauf nullité ou inapplicabilité manifestes de la
convention d'arbitrage ; que le moyen doit être rejeté ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne les demanderesses aux dépens ;

1
Définition rapportée par la jurisprudence française.
2
Parmi de multiples ex., cf. Cass. civ. 1ère, 25 avril 2006, Société DMN Machinefabriek BV c. société Tripette et
Renaud, op. cit. : « le caractère manifeste de la nullité ou de l'inapplicabilité de la clause d'arbitrage, seule de
nature à faire obstacle à la compétence arbitrale pour statuer sur l'existence, la validité et l'étendue de la
convention d'arbitrage, la cour d‘appel a violé le principe susvisé ».

63
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

d’arbitrage définit positivement la compétence arbitrale et négativement la compétence de la


justice publique, la règle consiste à opérer une concentration du contentieux de la compétence
juridictionnelle générale devant les arbitres.

Si toute exception d’incompétence constitue en principe une question préalable dont les
juridictions d’État peuvent connaître, l’exception d’arbitrage aujourd’hui est soumise à un
régime dérogatoire. Pour les juridictions d’État, les contestations de la compétence
juridictionnelle générale, quelle que soit leur forme deviennent en principe une question
préjudicielle spécifique, devant entraîner le renvoi devant les arbitres. Cette question
préjudicielle produit des conséquences originales, distinctes d’une question préjudicielle
classique, car elle entraîne la fin de l’instance ; la juridiction d’État doit « prononcer
l’irrecevabilité » aux termes de l’article 327.

cette incompétence, est temporaire. Cela ne signifie pas que la juridiction d’État en
cause, saisie soit du fond du litige auquel est opposée une exception, soit d’une demande
principe en nullité ou en validité de la convention d’arbitrage, soit d’une demande de
désignation d’arbitre, pourra nouveau être saisie de la question. Nous voulons simplement
souligner que, dès que le tribunal arbitral aura rendu son jugement sur la compétence, l’ordre
juridique sollicité pourra alors à ce stade contrôler la compétence juridictionnelle générale par
le biais des juridictions du contrôle de la sentence. L’incompétence de l‘ordre juridique
français pour juger de la compétence juridictionnelle générale est temporaire. La seule
juridiction de l’État pouvant connaître des contestations de la compétence juridictionnelle
générale est la cour d’appel saisie d’un recours en annulation ou de l’appel d’une ordonnance
d’exequatur.

L’effet négatif du principe de compétence-compétence confère une « priorité


chronologique à la décision de l’arbitre par rapport à celle du juge étatique » ; la compétence
arbitrale pour juger de sa compétence n’est donc que temporairement exclusive, et in fine
concurremment exercée par les juridictions d’État.

B) la compétence négative dans le droit marocain :

L’idée que le tribunal arbitral bénéficie de la priorité sur les juridictions d’État pour
juger de sa compétence est relativement récente. La doctrine qui, des années 1950 à 1980, a
mené une lutte acharnée pour la reconnaissance du principe compétence-compétence, ne
prétend aucunement imposer une quelconque priorité au profit des arbitres. L’exception

64
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

d’arbitrage opposée aux juridictions d’État saisies d’un litige sur le fond est une question
préalable quelconque dont ils peuvent avoir connaissance. De même, nul n’entend remettre en
cause les actions préventives en nullité de convention d’arbitrage.

Selon l’ancien code de procédure civil, on trouve que les articles 306 jusqu’à 327 étaient
silencieux et ne comprenaient aucune écriture d’une hypothèse sur la compétence, a
l’encontre d’autres législations1. Devant ce silence la jurisprudence marocaine a pris une
position dans l’absence de texte de loi, sur la base de la doctrine ou sur la base du droit
comparé.

Effectivement, la cour de cassation marocaine dans un ensemble de ces arrêts a cassé les
jugements rendus par les juridictions étatiques. Ces dernières acceptaient des demandes et
tranchaient des litiges en dépassant la convention des parties a soumettre le litige à l’arbirage.

Dans un arrêt2 de la cour de cassation marocaine, il a été decidé que l’existence de la


clause d’arbitrage signifie que le litige qui né en relation au contrat principal doit être
trancher, devant un tribunal arbitral, sauf par convention expresse des parties de renoncer a
celui-ci.

Après la modification de la loi sur l’arbitrage, et l’apport de la nouvelle loi 08.05 le


législateur a inséré l’article 327 qui a apporté une écriture claire sur la compétence en son
sens négatif.

1
L’article 1458 du CPC français  dispose : « Lorsqu'un litige dont un tribunal arbitral est saisi en vertu d'une
convention d'arbitrage est porté devant une juridiction de l'Etat, celle-ci doit se déclarer incompétente. ».
En droit sur l’arbitrage égyptien l’article 13 dispose :
« le tribunal qui reçoit une demande d’un litige lié par une convention d’arbitrage doit déclarer l’irrecevabilité si
le défendeur l’indique avant toute demande au fond »
2
L’arrêt dispose que :
« Attendu que,  selon la requête introductive d’instance, le défendeur en cassation a précisé que la
demanderesse en cassation s’est abstenu d’exécuter le contrat en refusant de payer ce qu’elle lui doit, ce qu’il
lui a poussé de se diriger en justice pour demander l’annulation du dit contrat…
Mais attendu qu’on revenant à l’article 8 de la convention qui lie les parties, et qui stipule qu’en cas de litige né
les parties, devront résoudre celui-ci devant une juridiction arbitrale…
Premièrement les parties ont convenu de soumettre le litige à l’arbitrage, sur la base que le contrat est la loi des
parties selon les dispositions de l’article 320 du DOC et lorsque la cour d’appel a accepté l’action intenté en tant
que juridiction étatique, et a dépassé la clause d’arbitrage, a nié a la loi et a rendu sa décision susceptible de
cassation. »
Arrêt rendu par la cour de cassation en date du 13/02/2012, dossier commercial n° 3021/98, VALTRONIC vs
Amine SINASER.
Cité aussi dans :
"217.‫ ص‬،‫ الرباط‬،‫ آلصلح و التحكيم و الوسائل البديلة لحل النزاعات من خالل اجتهادات المجلس االعلى" مطبعة األمنية‬.

65
‫‪Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05‬‬

‫‪Celui qui se dérigen vers les tribunaux étatiques envu d’intenter une action en justice‬‬
‫‪alors qu’une clause d’arbitrage est contracté entre les parties, le tribunal étatique marocain‬‬
‫‪déclare irrecevable la demande de cui lui à l’encontre du ligislateur francais et italien qui se‬‬
‫‪déclarent incompétent au lieu de juger irecebale la demande. La jurisprudense marocaine a‬‬
‫‪chaque fois assure irrecevabilité en cas d’existence d’une convention d’arbitrage1.‬‬

‫‪L’article 327 a posé l’obligation que le défendeur devant la juridiction étatique doit faire‬‬
‫‪requête expresse pour porter à celle-ci la connaissance de l’existence d’une clause d’arbitrage‬‬
‫‪liant les parties du litige. Cette règle est adopté par la jurisprudence qui nécessite‬‬
‫‪l’intervention du défendeur pour déclarer l’irrecevabilité2.‬‬

‫‪1) Le moment de la requête d’irrecevabilité :‬‬

‫‪Arrêt rendu par le tribunal commercial de Marrakech n° 345 en date du 16/03/2009 dossier‬‬ ‫‪1‬‬

‫‪: n°1513/4/08, chambre civile‬‬

‫حيث إن الطلب يرمي إلى معاينة تقاعس الم;;دعى عليه;;ا عن أداء بقي;ة المب;الغ المتف;ق عليه;ا رغم انته;;اء األعم;ال وتس;ليم‬
‫األشغال وإنذارها بذلك ومعاينة تنازل المدعى عليها عن شرط التحكيم المتفق علي;;ه وف;ق الم;;ادة ‪ 35‬من عق;;د الص;فقة بع;د‬
‫توصلها بإنذارين من أجل مطالبتها بتعيين; لجنة التحكيم والقول باختصاص المحكم;;ة للبث في ال;;نزاع وص;;رف النظ;;ر عن‬
‫الم;;ادة ‪ 35‬من عق;;د االتف;;اق‪ ،‬والحكم على الم;;دعى عليه;;ا بأدائه;;ا لفائ;;دتها مبل;;غ ‪ 126.869,14‬درهم م;;ع تع;;ويض عن‬
‫التماطل قدره ‪ 10.000,00‬درهم‪.‬‬

‫وحيث تمسكت المدعى عليها بمقتضيات الفصل ‪ 35‬من العقد الرابط بين الطرفين والذي ينص على مس;;طرة التحكيم لح;;ل‬
‫النزاع والخالف الناشئ بين طرفي العقد‪.‬‬

‫وحيث إنه وتطبيقا للفصل ‪ 35‬من العقد الرابط بين الطرفين والذي ينص بصفة آم;رة على س;لوك مس;طرة التحكيم فإنه ينبغي‬
‫استنفاد مسطرة التحكيم وحتى في حالة رفض المدعى عليها له;;ذه المس;طرة وهو ما لم يثبت فإنه يتعين; تفعيل مس;طرة التحكيم‬
‫وطرق ب;;اب رئيس المحكمة لتع;;يين محكمين ب;;أمر منه اس;;تنادا لمقتض;;يات الم;;ادة ‪ 327‬الفق;;رة الخامسة من ق;انون المس;;طرة‬
‫المدنية‪;.‬‬

‫وحيث إن عدم سلوك مسطرة التحكيم واللجوء مباشرة للقضاء لطرح النزاع عليه يعتبر سابقا ألوانه مما يس;;تلزم التص;ريح‬
‫بعدم قبول الطلب‬

‫‪Décisions rendue par le tribunal de commerce de Marrakech n° 650 en date du 10/05/2010 2‬‬
‫‪: dossier n° 1425/4/09, chambre civile‬‬

‫وحيث دفعت المدعى عليها بعدم قبول الطلب لوجود شرط تحكيم في العقد المدلى به من قبل المدعية و انه تبين للمحكمة إن‬
‫العقد الرابط بين الطرفين تضمن في الشق المتعلق بفض النزاعات انه تم االتفاق على عرض النزاعات التي ق;;د تنش;;أ بين‬
‫الطرفين على مسطرة التحكيم و تم تعيين محكم في شخص األستاذ خالد الفتاوي و انه ال يمكن مباشرة أية دع;;وى قض;;ائية‬
‫إال بعد استنفاذ مسطرة التحكيم او إبطال شرط التحكيم وهي وقائع غير قائمة في النازلة مما يكون معه دفع الم;;دعى عليه;;ا‬
‫بهذا الخصوص في محله و يتعين; التصريح بعدم قبول الدعوى و تحميل رافعتها الصائر‪.‬‬

‫‪66‬‬
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Selon les dispositions de l’artticle 327 du CPC, la requête d’irrecevablité doit être
invoquée devant le tribunal étatique avant trancher le fond du litige. Car le législateur
marocain considére le demande portée devant lui a cet effet comme demande procédurale, qui
doit être invoqué avant toutes demandes sur le fond. Ce qui exclut que la demande
procédurale n’entre pas dans le cadre de l’ordre public car le législateur a interdit a la
juridiction étatique de se saisir d’office pour se déclarer irrecevable1.

Nonobstant cela, par une deuxième lecture de l’article 327 du CPC, le législateur fait la
différence entre deux cas, alors quel est l’influence de ces deux cas sur le moment de la
demande ?

Dans le premier cas, du premier alinéa de l’article précité, le moment est précosé avant
que la juridiction étatique tranche le fond. Des conditions doivent être remplies. Premièrement
le défendeur doit présenter sa demande, et deuxièmes le litige st soumis a une juridiction
arbitrale.

Dans le deuxième cas, ou aucune instance arbitrale n’est tenu (celui du deuxième alinéa
de l’article 327 du CPC), le législateur n’a pas dterminé le moment ou la demande doit être
effectuer. Ce qui laisse a dire que la dite demande entre dans les demandes de fond, qui peut
être intenté a n’importe quel moment du procès.

Mais par la lecture de l’alinéa trois du même article, on déduit que le moment de la
demande st le même pour l’ensemble des cas.

A ce moment ce pose la suestion de savoir, et de se demander sur la position de la


jurisprudence –puisque le texte de loi est muet- dans le cas ou le défendeur n’introduise pas
une telle demande ? est ce qu’il s’agit ici d’une renonciation tacite ?

2) La renonciation a la demande d’irrecevabilité :

La jurispruedense marocaine s’est marqué un chemin en ce qui concerne la renonciation


ou non à traiter le litige devant un tribunal arbitral.

1
Arrêt de la cour de cassation marocaine, n°1214, rendu en date du 2/10/2002, dossier commercial n°
577/2001, publié a la revue marocaine du droit des affaires et d’entreprises n0 3/9/2003.p. 127. :
« la demande d’irrecevabilité est une demande procédurale qui doit être invoquée avant toutes demande au
fond, sous peine d’irrecevabilité, et il est impossible de l’invoquer pour la preière fois devant la cour de
cassation, si ce n’est pour une cause lié a l’ordre public, et que le jugement ne soit pas rendue par défaut a
l’encontre du demandeur , car la convention d’arbitrage comme demande procédurale ne sort pas de la règle
de l’article 49 du CPC »

67
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

lorsque les parties partent en justice étatique pour régler un litige, alors qu’une
convention d’arbitrage (compromis ou clause)existe, alors qu’aucune partie n’a n’ fait requête
d’irrecevabilité, le silence est considéré comme renonciation a la justice privé –tribunal
arbitral- au profit de la justice étatique propriétaire de l’investiture générale.

Dans un arrêt de la cour de cassation, il a été décidé la cassation d’une décition rendue
par la cour d’appel ayant refusé de trancher un litige, acause de l’existence d’une clause
d’arbitrage. Cette cour a rendue son jugement succeptible de recours car il n’a pas tranché
l’affire alors qu’aucune des deux parties a l’instance n’a présenté une demande
d’irrecevabilité1.

La demande d’irrecevabilité est une demande de nature spéciale, qui doit être présenté
nécessairement par le défendeur, pour que le tribunal déclare l’irrecevabilité. dans un arrêt
rendu par la cour de cassation marocaine en date du 9/7/2008, n°1003, dossier n°59/3/1/2005,
dossier commercial2 a été décidé ce qui suit :

« …

1
Arrêt rendu par la cour de cassation en date du 5/3/2008, n°259, dossier n°280/3/1/2005, chambre
commerciale (voir annexe). L’arrêt dispose :

‫حيث إن محكمة االستئناف مصدرة القرار المطعون فيه عللت قرارها بأن أن كل النزاعات الناشئة عن العقد تخضع‬
‫لمسطرة التحكيم وأن لجوء الطرفين إلى القضاء مباشرة ال يمكن بأي حال من األحوال اعتباره اتفاقا ضمنيا لتعديل بنود‬
‫ لكون االلتزامات المنشأة على وجه صحيح تقوم مقام القانون بالنسبة لعاقديها وال يجوز إلغاؤها أو تعديلها إال‬، ‫العقد‬
‫في حين أن لجوء طرفين النزاع للقضاء يعتبر تنازال عن شرط التحكيم فتكون‬. ‫باتفاق الطرفين الصريح وليس الضمني‬
‫"المحكمة قد عللت قرارها تعليال فاسدا مما يجعله عرضة للنقض‬
2
Voir annexe.
Dans une autre décition, il a été décidé ce qui suit :
‫"حيث دفعت المدعى عليها شركة صاكا لوازير بعدم قبول الطلب لوجود شرط تحكيمي في العقد الرابط بين‬
.‫الطرفين‬

‫و حيث إن الطرفين قد لجأ فعال إلى مسطرة التحكيم و التي فشلت حسب إقرار الطرفين كما انه و تماشيا مع ما استقر‬
‫عليه المجلس األعلى فان لجوء طرفي العقد إلى القضاء الرسمي يعتبر تنازال ضمنيا على شرط التحكيم انظر القرار رقم‬
‫ في الملف عدد‬9/7/2008 ‫ بتاريخ‬1003 ‫ و كذا القرار‬280/3/1/2005 ‫ في الملف عدد‬05/03/2008 ‫ بتاريخ‬259
‫ و هو‬37/4/2006 ‫و ان المدعى عليها مثيرة هذا الدفع تقدمت بدورها بمقال افتتاحي في إطار الملف‬59/1/3/2008
. ‫الملف المضموم إلى هذا الملف مما يتعين معه رد هذا الدفع‬

Décision rendu par le tribunal commercial de Marrakech, n° 1179, rendu en date du, 05/10/2009, dossier
.n°10366/4/05

68
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Mais, attendu que la demande d’irrecevabilité a cause de l’existence d’une clause


arbitrale est une demande de nature particulière, et puisque les parties se sont dérigées vers
la justice étatique pour discuter leurs demandes et lui ont présenter le litige, ils ont renoncé
tacitement au recours a l’arbitrage, puisque le principe c’est les tribunaux étatique qui ont
la compétence, et l’exception la jutice privé –arbitrale-

Pour ces raisons la decistion prise par la cour de cassation est juste lorsqu’elle a considéré
que :

« La demande d’irrecevabilité doit être invoqué avant la réponse au fond, et il faut qu’il
est une renociation expresse ou tacite –tel que le silence et la continuation de l’action- soit
faite au bon momenta, a défaut les parties ont rennoncer à l’irricevabilité.

Puisque les parties ont tracher les demandes procédurale et objectives, et que c’est
juste après l’échange de mémoire que la partie a invoqué l’irrecvabilité , le moment est
dépassé ».

La cour déclare le moyen infondé et le jugement attquée est bien fondé

Pour ces raisons la cour déclare la demande irrecevable. »

Qui est concerné par la règle de l’effet négatif :

On rappellera cette évidence : toutes les juridictions de l’ordre judiciaire, quelles


qu’elles soient, sont liées par l’effet négatif du principe de compétence-compétence. La règle
s’adresse généralement aux juridictions intervenant classiquement dans le champ des litiges
arbitrables en l’absence de convention d’arbitrage, qui représente généralement les relations
d’affaires, les juridictions civiles ou commerciales.
La règle s’applique également aux juridictions saisies du contentieux des procédures
collectives. La question ne se pose pas relativement au tribunal de la faillite. Les contentieux
dont ont vocation à connaître généralement le tribunal arbitral – relations contractuelles – et le
tribunal de la faillite sont distincts. Si une telle hypothèse survenait, l’un des litigants
contestant la compétence du tribunal de la faillite au profit du tribunal arbitral sur une
question concernant directement la procédure collective, il ne fait nul doute que le tribunal
pourrait faire obstacle à l’effet négatif, en opposant la nullité manifeste de la clause
compromissoire au regard de l’inarbitrabilité de la matière1. En sens inverse, on imagine mal
qu’un tribunal de la faillite soit saisi d’un classique contentieux contractuel des relations

69
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

d’affaires pouvant être soumis au tribunal arbitral. Mais cette question survient fréquemment
devant le juge-commissaire2. Celui-ci est notamment en charge d’accueillir ou de rejeter les
créances antérieures. Il lui est parfois soumis des créances contentieuses prenant leur source
dans une convention comportant une convention d’arbitrage. Dans cette hypothèse, le juge-
commissaire est tenu de respecter l’effet négatif du principe de compétence-compétence3. Le
système mis en place est original, adaptant les règles du droit de l’arbitrage au respect des
exigences fondamentales du droit la faillite.
Cependant, la règle connaît deux exceptions
Tout d’abord, les juridictions sociales refusent d’appliquer la règle lorsqu’est en
jeu un contrat de travail, interne ou international, compte tenu de la protection
particulière dont doivent bénéficier les salariés5. Après s’être un temps prononcée pour sa
nullité1, la Cour de cassation a préféré l’inopposabilité de la clause compromissoire au salarié.
Invariablement, la chambre sociale juge que « la clause compromissoire insérée dans un
contrat de travail international n‘est pas opposable au salarié qui a saisi régulièrement la
juridiction française compétente en vertu des règles applicables, peu important la loi
régissant le contrat de travail »2.

Ensuite, l’effet négatif du principe compétence-compétence est inapplicable aux


juridictions pénales. C’est ce que l’on peut déduire d’un arrêt de la chambre criminelle de la
Cour de cassation française rendu le 7 mars 20063.
C) Le moyen emprunté :
Second indice de sa généralisation, l’effet négatif de la compétence-compétence
s’applique aujourd’hui quel que soit le chemin emprunté, autrement dit quelle que soit la voie
d’action utilisée. Deux types de règles se combinent, certaines écrites, d’autres non écrites.
Les règles écrites. L’effet négatif trouve sa terre d’élection dans deux types d’actions
qui sont fréquemment utilisées par les plaideurs afin de contester la convention d’arbitrage

La première voie d’action est la contestation de la convention d’arbitrage réalisée à titre


incident devant le juge de l’État. Saisi d’un litige au fond, celui-ci se voit opposer une

1
Cass. soc., 12 fév. 1985, Ceramiche Ragno c. Chauzy, Bull. civ., 1985.V.97
2
Cass. soc., 12 mars 2008, n° 01-44654, inédit ;

3
Cass. crim., 7 mars 2006, n° 05-80890 ; L. JANBON, « Le naufrage du Number One », DMF, 675, juill. 2006,
pp. 563-572.

70
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

exception d’incompétence tirée d’une convention d’arbitrage. L’article 1448 al. 1 er CPC
envisage cette hypothèse et prévoit que la juridiction de l’État saisie du fond est tenue de
respecter l’effet négatif du principe compétence-compétence. L’exception d’arbitrage,
autrefois simple question préalable dont pouvait connaître le juge étatique, s’est aujourd’hui
transformée en une question préjudicielle originale. Le juge d’État est tenu de renvoyer la
contestation de la compétence juridictionnelle générale au tribunal arbitral.
La seconde voie d’action envisagée par les textes est la contestation de convention
d’arbitrage opposée pour empêcher le juge d’appui d’ordonner les mesures d’assistance à
l’arbitrage, notamment la demande de désignation d’arbitre(s), pour quelque motif que ce soit.
Le juge d’appui se voit dans cette hypothèse lié par l’effet négatif du principe compétence-
compétence ; il est tenu de procéder à la désignation d’arbitre(s) demandée, sans pouvoi
contrôler la convention d’arbitrage
Les règles non écrites. Outre les hypothèses précédemment décrites, d’autres voies
d’actions ont été empruntées par les plaideurs afin de contester la validité, l’applicabilité ou
l’existence d’une convention d’arbitrage. Ces chemins de traverse qu’ont tenté de prendre les
plaideurs ont été verrouillés par la jurisprudence, contrainte de poser des règles
complémentaires. Particularité, lorsque ces voies d’action sont utilisées, les exceptions à
l’effet négatif du principe compétence-compétence ne peuvent être en aucun cas invoquées.
La solution s’impose car ces autres voies peuvent légitimement être suspectées d’être
engagées dans un but dilatoire.
En premier lieu, les actions principales engagées contre la convention d’arbitrage,
devant le juge du fond.
En second lieu, le juge des référés ne devrait pas non plus pouvoir être saisi du
contentieux de l’existence et de la validité de la convention d’arbitrage sur le fondement
d’une disposition du droit commun.

Sous-section 2 : les incidents ( les péripéties) concernant la personne de l’arbitre :

Paragraphe 1er : la récusation

L’indépendance et l’impartialité des arbitres est la garantie d’un procès équitable,


principe fondateur de l’arbitrage. En l’absence d’une telle indépendance, l’arbitre peut être

71
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

récusé dans le cadre d’une procédure de récusation engagée par les parties, et un autre arbitre
sera désigné à sa place. Cette procédure de récusation peut être engagée dès le moindre doute
sur l’indépendance de l’arbitre, qui a d’ailleurs une obligation de révélation consistant à
communiquer aux parties tous les éléments qui pourraient faire douter de son indépendance
ou de son impartialité.

A) Obligation de révelation :

La mission d’arbitre exige la plus grande neutralité. C’est la raison pour laquelle les
personnes pressenties pour être nommées dans une procédure d’arbitrage doivent satisfaire
aux conditions d’impartialité, à défaut de quoi la procédure et la sentence peuvent être
annulées.

On peut dire que l’arbitre a une obligation de révélation de son indépendance. Cette
obligation ne trouve pas de règlementation dans le droit marocain sur l’arbitrage, a l’encontre
du droit français. En effet, l’article 1456 alinéa 2 du CPC: « Il appartient à l’arbitre, avant
d’accepter sa mission, de révéler toute circonstance susceptible d’affecter son indépendance ou son
impartialité. Il lui est également fait obligation de révéler sans délai toute circonstance de
même nature qui pourrait naître après l’acceptation de sa mission »

1) Les cas de récusation :

Les parties à un arbitrage ne peuvent en général récuser un arbitre que si elles ont des
doutes raisonnables sur son impartialité ou son indépendance. L’article 323 du CPC prévoit
limitativement les cas de récusation d’un arbitre. Il s’agit :

L’arbitre ayant fait l’objet d’une condamnation définitive pour l’un des faits
énumérés à l’article 320 du CPC.
L’arbitre qui a ou son conjoint ou se ascendants ou déscendants un intérêt
peronnel direct ou indirect à la contestation.
L’arbitre ou son conjoint qui a parenté ou alliance avec l’une des parties
jusqu’au degré de cousin germain inculusivement.
L’existence d’un procès terminé depuis moins de deux ans entre des parties et
l’arbitre ou son conjoint ou leurs ascendants ou déscendants.
L’arbitre est créancier du débiteur de l’une des parties.
L’arbitre a précédement plaisé ou postulé ou déposé comme témoin sur le
différent.
72
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

L’arbitre a du agir comme représentant légal de l’une des parties.


Lorsqu’il existe un lien de subordination entre l’arbitre ou son conjoint ou ses
ascendants ou ses desecndants et l’une des parties ou son conjoint ou ses
ascendants et ses descendants.
Lorsqu’il y a amitié ou inimitié notoire entre l’arbitre et l’une des parties.

2) Tendance récente de révélation :

En France, il est admis toutefois qu’un arbitre puisse être récusé alors même que la
cause de récusation n’est pas spécifiquement prévue par des textes. L’indépendance de
l’arbitre doit s’apprécier à l’égard des parties, mais aussi, semble-t-il, à l’égard des conseils
des parties.

Les liens entre l’arbitre et le conseil de l’une des parties peut être source de difficultés,
la jurisprudence de la Cour d’appel de Paris s’étant durcie récemment : Un courant d’affaires
entre l’arbitre et l’avocat1 ,ou le constat de relations d’intérêt ni occasionnelles, ni éloignées
dans le temps doivent être considérés comme des circonstances de nature à faire
raisonnablement douter de l’indépendance de l’arbitre.

Ces circonstances doivent être révélées aux parties lors de la mise en place du tribunal
arbitral afin de leur permettre d’exercer, le cas échéant, la faculté de récusation. A défaut, la
sentence doit être annulée. On notera que le fait pour l’arbitre d’être « ami sur Facebook » de
l’un des conseils « tient à l’organisation et à la vie du barreau » et ne sont pas de nature à
provoquer, dans l’esprit des parties, le dote raisonnable sur les qualités d’impartialité et
d’indépendance de l’arbitre.

1
Arrêt de la cour de cassation de paris, rendue en date 10 mars 2011. (Voir annexe).

73
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Une nouvelle décision de la Cour de cassation française 1 (Cass. Civ. 1, 1er février 2012)
vient illustrer les débats qui animent le landerneau de l’arbitrage au sujet des conditions
d’appréciation du risque d’impartialité des arbitres.

Dans un arrêts de la Cour de cassation française il été rappelé qu’un recours en


annulation est possible à l’encontre d’une sentence arbitrale si « le tribunal arbitral a été
irrégulièrement composé ou l’arbitre unique irrégulièrement désigné » et qu’il appartient à
tout arbitre de révéler aux parties toute circonstance de nature à affecter son jugement et
1
Arrêt n° 98 du 1 février 2012 (11-11.084) - Cour de cassation - Première chambre civile (Cassation) :

Attendu, selon l’arrêt attaqué, que la société Les Papeteries de Gascogne, devenue Gascogne Paper, a confié à
la société d’Experts en tarification de l’énergie une mission de conciliation sur ses relations avec la société EDF  ;
qu’un différend étant survenu entre les parties, la société Gascogne Paper a mis en oeuvre la procédure
d’arbitrage prévue à la clause compromissoire, les arbitres ayant reçu mission de statuer en amiable
composition et en dernier ressort ; que le tribunal arbitral présidé par M. X..., avocat, a, par sentence du 8
février 2009, condamné la société d’Experts en tarification de l’énergie à payer à la société Gascogne Paper la
somme de 72 384,62 euros ; que l’arrêt a rejeté le recours en annulation de la sentence ;

Sur le moyen unique, pris en sa première branche :

Vu l’article 1484 2° du code de procédure civile dans sa rédaction antérieure à celle issue du décret du 13
janvier 2011 ;

Attendu que, pour rejeter le recours en annulation, l’arrêt retient que la circonstance, à la supposer établie,
que le président du tribunal arbitral ait été appelé à défendre les intérêts de la société EDF dans diverses
instances judiciaires ne pouvait permettre de retenir à son encontre un manquement à l’impartialité, dès lors
que la société EDF n’était ni partie au litige ni en opposition d’intérêts avec la société d’Experts en tarification
de l’énergie, de sorte que la composition du tribunal arbitral était régulière ;

Qu’en statuant ainsi, alors que la circonstance que M. X... ait été le conseil de la société EDF n’était pas
contestée et qu’il appartenait à l’arbitre, avant d’accepter sa mission, de révéler toute circonstance susceptible
d’être regardée comme affectant son impartialité afin de permettre à la partie d’exercer, à bref délai, s’il y a
lieu, son droit de récusation, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;

Sur le moyen unique, pris en sa seconde branche :

Vu les articles 1474 et 1484 3° du code de procédure civile dans leur rédaction antérieure à celle issue du
décret du 13 janvier 2011 ;

Attendu que, pour rejeter le recours en annulation, l’arrêt retient que les parties ayant développé devant les
arbitres une argumentation essentiellement juridique ne peuvent leur faire grief d’avoir statué sur ces
fondements, que le tribunal arbitral se prononçant comme amiable compositeur a la faculté, et non
l’obligation, de juger en équité, et qu’il n’est pas établi que la solution adoptée ne soit pas conforme à l’équité,
de sorte que le tribunal a respecté sa mission ;

Qu’en statuant ainsi, alors que le tribunal arbitral, auquel les parties avaient conféré mission de statuer comme
amiable compositeur, devait faire ressortir dans sa sentence qu’il avait pris en compte l’équité, la cour d’appel
a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :

74
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

provoquer dans l’esprit des parties un doute raisonnable sur ses qualités d’impartialité et
d’indépendances1.

Dans une affaires, l’un des arbitres n’avait pas fait état de ce qu’il avait déjà été désigné
à de multiples reprises comme arbitre sur proposition de l’une des parties dans des instances
arbitrales antérieures (51 et 34 fois) : « le caractère systématique de la désignation d’une
personne donnée par les sociétés d’un même groupe, sa fréquence et sa régularité sur une
longue période, dans des contrats comparables, ont créé les conditions d’un courant d’affaires

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 22 novembre 2010, entre les parties, par la
cour d’appel de Bordeaux ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient
avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Paris

La référence :
http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/premiere_chambre_civile_568/98_1_22132.html

1
Arrêt n° 962 du 20 octobre 2010 (09-68.131) - Cour de cassation - Première chambre civile (Cassation) :

Demandeur(s) : Les époux X...

Défendeur(s) : La société Prodim ; La société Logidis

Sur le moyen unique pris en sa première branche ;

Vu l’article 1484-2° du code de procédure civile, ensemble l’article 1452, alinéa 2, du même code ;

Attendu qu’il résulte du premier de ces textes que le recours en annulation contre la sentence est ouvert si le
tribunal arbitral a été irrégulièrement composé et du second que l’arbitre qui suppose en sa personne une
cause de récusation doit en informer les parties et ne peut, dans ce cas, accepter sa mission qu’avec leur
accord ;

Attendu que les époux X... ont conclu, le 8 mars 1994, un contrat de franchise pour exploiter un magasin sous
l’enseigne Shopi ; que le même jour ils ont signé un contrat d’approvisionnement avec la société Prodim, aux
droits de laquelle se trouve la société Logidis ; que les époux X... ont résilié les deux contrats et mis en oeuvre la
procédure d’arbitrage qui y était prévue ; que les sociétés Prodim et Logidis ont notamment désigné M. Z... en
qualité d’arbitre ; que par sentence du 29 juillet 2002, les époux X... ont été condamnés à payer diverses
sommes à la société Logidis ; que leur recours en annulation a été rejeté par un arrêt de la cour d’appel de
Douai du 24 juin 2004 cassé par un arrêt du 10 mai 2006 (Civ. 1, 10 mai 2006, pourvoi n° 04 18.653) ;

Attendu que, pour dire que M. Z... n’avait pas manqué d’impartialité et rejeter le recours en annulation, l’arrêt
attaqué, rendu sur renvoi de cassation, retient, d’abord, que, lors de sa désignation en qualité d’arbitre, M.  Z...
avait indiqué avoir été choisi à plusieurs reprises comme arbitre par les sociétés du groupe Prodim et que les
époux X... avaient admis, à ce moment là, que cela était sans incidence sur son indépendance ou son
impartialité, puis, qu’il appartenait aux demandeurs de requérir des renseignements sur la fréquence et le
nombre de ces précédents arbitrages, ensuite, que s’il avait été découvert que M. Z... avait en réalité participé
à trente-quatre arbitrages antérieurs, aucune circonstance liée à la position personnelle de l’arbitre, professeur
à l’Université et avocat, ne laissait entrevoir qu’il se soit trouvé exposé à un risque de sujétion ou de
subordination que les demandeurs n’auraient pu soupçonner en se référant seulement à l’idée d’une pluralité
d’arbitrages précédents, non dénombrée, enfin, que la sentence visée par le recours en annulation écartait

75
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

entre cette personne et les sociétés du groupe parties à la procédure de sorte que l’arbitre était
tenu de révéler l’intégralité de cette situation à l’autre partie à l’effet de la mettre en mesure
d’exercer son droit de récusation».

En droit américain, la jurisprudence a dégagé quatre critères pour caractériser la


« partialité évidente” : l’étendue et le caractère des intérêts personnels de l’arbitre ; la nature
directe de la relation entre l’arbitre et la partie supposée favorisée ; le lien de causalité entre
cette relation et l’arbitrage ; la proximité dans le temps entre cette relation et la procédure
arbitrale.

Cette obligation « quasi naturelle » est souvent renforcée contractuellement par la


souscription d’une déclaration d’impartialité, qui se double fréquemment d’une obligation
contractuelle de confidentialité1.

B) La procédure

Le législateur marocain a précisé que le traitement de la demnade de récusation revient


à la compétence des juridictions étatiques. Cela s’explique par le fait q’un arbitre ne peut
juger sa personne, donc il faut qu’une autre personne le fasse notamment la juridiction
étatique.

En droit allemand, le tribunal arbitral a une compétence a priori pour connaître de la


demande en récusation de l’arbitre (article 1037 al. 2 du code de procédure civile allemand).

plusieurs postes de la créance invoquée par la société Promodis et ne trahissait donc aucun préjugé au
détriment des époux X... ;

Qu’en statuant ainsi, alors que le caractère systématique de la désignation d’une personne donnée par les
sociétés d’un même groupe, sa fréquence et sa régularité sur une longue période, dans des contrats
comparables, ont créé les conditions d’un courant d’affaires entre cette personne et les sociétés du groupe
parties à la procédure de sorte que l’arbitre était tenu de révéler l’intégralité de cette situation à l’autre partie
à l’effet de la mettre en mesure d’exercer son droit de récusation, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu’il soit nécessaire de statuer sur les autres griefs :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 18 juin 2009, entre les parties, par la cour
d’appel de Douai ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit
arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Reims

la référence :
http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/premiere_chambre_civile_568/962_20_17860.html

1
C’est le cas dans les procédures organisées sous la houlette du Centre d’arbitrage et de médiation de l’OMPI

76
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Toute saisine du tribunal étatique sans avoir saisi avant le tribunal arbitral n’est pas valable,
sauf si les parties ont conclu une clause dérogeant à ce principe. Dans ce cas, le tribunal
étatique décidera, comme en droit français, directement sur la demande en récusation. En
effet, en droit français, si les parties n’ont pas désigné un autre tribunal, le juge d’appui est
seul compétent pour connaître de la demande en récusation. La procédure sera celle des
référés, ce qui signifie qu’elle sera contradictoire. La partie voulant récuser l’arbitre devra
saisir le juge d’appui par voie d’assignation, à peine d’irrecevabilité de la demande.
L’assignation est dirigée contre l’autre partie à l’arbitrage. Cependant, en droit allemand, cette
possibilité offerte aux parties de saisir directement le juge étatique fait l’objet de controverses
et la décision du tribunal régional supérieur allemand ne constitue pas une jurisprudence bien
établie. Selon une partie de la doctrine, le législateur a voulu donner une compétence a priori
au tribunal arbitral et rien dans la loi ne laisse entendre qu’il ait voulu autoriser les parties à y
déroger. Le tribunal arbitral aurait une « fonction de filtre ».

1) La forme :

a) Compétence étatique ou arbitrale :

La compétence pour traiter la récusation revient au tribunal étatique. En effet, c’est le


tribunal compétat qui peut reçevoir une demnade de la part de la personne souhaitant recuser
un arbitre. A question sui se pose est de savoir pourquoi le législateur n’a pas donné cette
possibilité au tribunal arbitral comme en droit allemand1 ?

L’arbitre est un membre du tribunal arbitral qui prendra une décision sur la demande en
récusation, or ce tribunal arbitral peut être composé soit d’un seul arbitre, soit de trois. On
peut alors se demander l’intérêt d’une décision du tribunal arbitral sur ce point si l’arbitre,
juge unique, n’a pas délibérément démissionné. Il pourrait paraître plus opportun que seul le
tribunal étatique soit saisi de la question, comme en droits marocain et français.

1
En droit allemand, l’arbitre participe à la décision portant sur sa propre récusation, que ce soit directement,
ou en tant que membre du tribunal arbitral, ce qui n’est point envisagé en droit français. Cependant, la décision
prise par le tribunal arbitral en droit allemand peut faire l’objet d’un recours devant le tribunal étatique.

77
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

A notre avis cette mesure offerte par le droit allemand, au tribunal arbitral pour statuer
sur son imapartialité est une erreur comise par le législateur. Car l’arbitre ou il soit, a une
obligation de révélation, si celui-ci s’abstienne de le faire, il revient a une personne ou a un
autre organe de déciser sur son indépendance et son impartialité.

En droit allemand, le tribunal arbitral a certes une compétence a priori, mais seul le
tribunal étatique est compétent en dernier ressort. Suite à un refus du tribunal arbitral sur la
demande en récusation de l’arbitre, le tribunal étatique, le Tribunal régional supérieur
allemand, peut être saisi, mais seulement après la fin de la procédure en récusation devant le
tribunal arbitral, dans un délai d’un mois après réception de la décision du tribunal arbitral (art
1037 al. 3 du code de procédure civile allemand). Sa compétence ne peut pas être exclue par
une convention. La partie qui veut récuser l’arbitre a un droit de saisine du tribunal étatique
qui ne peut ni être conditionné, ni être supprimé. Le tribunal étatique décide après avoir
entendu les parties. Il n’est pas obligé d’entendre l’arbitre récusé, et il n’est lié ni à la
présentation des faits, ni à l’argumentation juridique du tribunal arbitral, puisque l’arbitre
récusé a participé à la décision du tribunal arbitral concernant la récusation.

Selon le droit marocain la décision rendue par le président du tribunal étatique


compétent en tant que juge des référés est une décision au premier degré qui est susceptible
d’appel. Sauf dans le cas où le président du tribunal a ordoner la récusation, alors que l’arbitre
concerné refuse de se retirer.

b) La demande :

La récusation d’un arbitre commence par le dépôt d’une demande présentée au


président du tribunal de la juridiction compétence.

Donc le législateur a conditié la recevabilité de la demande de ecusation a un certain


nombre de exigences. Il s’agit :

La demande doit être premièrement établit par écrit ; donc est exclut les
demandes orales.
La demande doit être présenté dans un délai de huit jours qui commence depuis
la prise de connaissancede la constitution du tribunal arbitral ou des circonstance
jutifiant la récusation ; il se peut qu’une partie ait déjà eu connaissance d’une cause de
récusation mais ne l’a révélé qu’au moment qui lui est bénéfique. Alors quels sont les
78
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

moyens qui permettrot au président du tribunal acompétent pour détéecter et mesurer la


connaisance de la partie demanderesse de la récusation. C’est pour cette raison qu’ au
Maroc il est rare qu’une récusation soit demandé. En France récement un nouveau air
_déja présenté_ de dclaration d’impartilité voit le jour.
La demande doit, sous peine d’irrcevabilité de présider tous les motifs de
récusation. Donc une explication des cause qui ont poussé a demander la récusation
doivent être présenté. S’ouje a cela tous les documents ou pièces ou toutes preuve
jutifiants l’impartialité d’un arbitre.

2)  Le moment de récusation

D’après la lecture de l’article 323 du CPC, le juriste a l’impréssion qu’après la fin du


délai d’arbitrage c’est-à-dire après la communication aux parties de la sentence arbitrale, une
procédure en récusation n’est plus possible, même si les raisons de récusation de l’arbitre
n’ont été connues qu’après la fin de la procédure d’arbitrage. Mais le législateur ne donne
aucune précision sur la question.

La récusation demandée par les parties doit être effectué pour les raisons découverté
après la désignation (article 322 du CPC). Cela s’exolique par le fait qu’un arbitre est désigné
par une partie, car elle connait sa notabilité et pour son dévouvement a régler la justice et non
pas pour un intérêt personnel.

De même en droit français l’action en récusation après la fin de l’instance arbitrale n’est
pas recevable (CA Paris, 27 oct. 2007, Rev. arb. 2007.348). Mais la détermination de la fin de
l’instance arbitrale n’est pas claire dans la jurisprudence française. Selon certaines décisions,
la fin de l’instance arbitrale est déterminée par l’émission de la sentence (TGI Paris, 2 juill.
1990, Rev. arb. 1996.483), mais d’autres décisions réduisent le temps imparti en fixant la fin
de l’instance arbitrale au moment de la clôture des débats (TGI Paris, ord. réf., 27 sept. 1995,
inédit).. Ainsi, le moment de la fin de l’instance arbitrale correspondrait à la communication
de la sentence aux parties.

3) l’opportunité de poursuite de la procédure d’arbitrage

En droit morocain comme en droit français, le tribunal arbitral est autorisé à poursuivre
la procédure d’arbitrage, bien que le tribunal étatique soit saisi d’une procédure de récusation.
Le tribunal arbitral peut même émettre une sentence arbitrale, même avec la participation de
79
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

l’arbitre faisant l’objet de la procédure de récusation. Tous les actes pris par l’arbitre récusé
restent valables. Cette solution commune permet d’éviter que la procédure d’arbitrage ne soit
paralysée suite à l’existence d’une demande en récusation de l’arbitre.

Mais le droit marocain diverge du droit français sur le devenir de la sentence arbitrale
émise avant la récusation de l’arbitre. En effet, en droit français, la récusation de l’arbitre n’a
pas d’effet rétroactif. Or en droit marocain, la récusation de l’arbitre implique nécessairement
la nullité la procédure d’arbitrage et l’annulation de la sentence (article 323 dernier alinéa).

Le tribunal arbitral doit donc prendre en compte tous les éléments pour décider s’il
continue ou non la procédure d’arbitrage. Car cela peut avoir des conséquences non
négligeables pour les parties. Si la sentence est annulée, alors les parties auront eu
d’importantes dépenses. Mais il peut être aussi de l’intérêt d’une partie que la procédure
d’arbitrage soit rapide.

Paragraphe 2ème : la révocation :

La révocation est1 le fait par toutes les parties de cesser de confier aux arbitres le soin de
statuer sur le litige qui avait fait l’objet du compromis. Il est en effet toujours loisible aux
parties de le faire. Les arbitres ne tirant leur pouvir de statuer que sur le consentement
unanime des parties exprimé par la convention d’arbitrage, les mêmes parties peuvent aussi,
par accord inverse renoncer a se faire juger par les rabitres qu’elles avaient précédement
désignés, et par conséquent les révoquer.

Les conditions de révocations d’un arbitre est differente selon les législations appliqué
au fond du litige, et elles peut aussi etre diferentes entre l’arbitrage interne et l’arbitrage
international.

Pendant le délai d’arbitrage, les arbitres ne pouvont être révoqué que du consentement
des parties.

Cette disposition trouve sa source dans le principe de droit établi par l’article 324 du
CPC, qui est conçu en ces termes :

1
Jean ROBERT, « Traité de l’arbitrage civil et commercial en droit interne », op. Cité, p. 149.

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Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

« Sous resserves des dispositions de l’article 320 ci-dessous, un arbitre peut être
révoqué que du consentement unanime des parties, cette révocation met fin à la mission de
l’arbitre. ».

Ainsi, un compromis qui réunit les conditions requises pour la validité des obligations,
est irrévocable comme elles. Cet acte synallagmatique, formé par le consentemet des arties les
lie toutes et il ne peut être détruit que par une volonté unanime.

Actuellement, si pour révoquer les pouvoirs des arbitres, le consentement unanimes des
parties est necessaire, dans quelle forme doi-il être exprimé ?

C’est ce que le code de procédure n’indique point. Mais on peut penser que toutes les
formes peuvent convenir aà cet effet, pourvu qu’on y trouve le consentement unanime des
parties. Donc la révocation peut être expresse ou tacite.

Expresse, quand les parties, toutes d’accord, le déclarent aux arbitres, soit par lettres
missives, soit par tout autre acte extrajudiciare notifié et signé par les parties.

Tacite, si les partes transignet simulténément sur l’objet du compromis, ou encore, si


elles instituent des amiables-compositeurs aux lieu et place des arbitres ordinaires qu’elles
avaient nommés ;car par la elles révoque tacitement les pouvoirs des premiers arbitres pour en
donner de plus étendus à d’autre. Elles annulent l’effet l’effet de la première convention, et il
est facile de voir que le jugement que rendraient les premiers arbitres, postérieurement à la
nomination des amiables-compositeurs, serait sans effet à l’egard de toutes parties, qui par le
seul fait du changement de leurs volonté sur le choix et qualité des nouveaux arbitres, seraient
cencées avoir toutes renoncé à se prévaloir de la décision des premiers arbitres.

On se demande sur les effets de la révocation des arbitres après que ceux-ci ont
prononcéleurs sentences, et alors même que cette sentence serait ignorée des parties au
moment ou elles se sont déterminée a prendre cette voie. Sil en pouvait être ainsi les partie,
sous le prétéxe s’ignorance, pourraient rendre illusoire par la simple formalité d’une
révocation.

L’article 324 du CPC, est qui est d’ailleurs le seul article traitant la révocation en droit
de l’arbitrage interne, dspose clairement que une fois les arbitres révoqué d’un commun
accord des parties, sa mission arrive a fin.

81
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Cette consecration est accordé aussi par le jurisprudence. En effet il été décidé dans une
décision1 de la cur d’appel commercial de Casa Blanca, que la décistion qui été rendue par
arbitre révoqué est frapé de nullité. C’est comme si il n’ yavait même pas d’arbitrage, car
l’arbitre ne pouvait pas rendre sa décision car il n’a plus la qualité et les missions dont dispose
un arbitre.

Sous-section 3 : les mesures provisoires et conservatoires :

Les tribunaux arbitraux n’ont pas des pouvoirs souverains équivalents à ceux de l’Etat
pour faire executer leurs sentences, mais ils n’ont pas non plus toujours les pouvoirs
nécéssaires pour assurer la conduite de la procédure avec toute la rigeur et l’efficacité voulue.
C’est pourquoi l’on admet depuis longtemps que l’efficacité de la prpcédure arbitrale dépend
d’un certain degré de coopération entre le tribunal arbitral et le tribunal étatique.

L’intérêt et l’importance des mesures provisoires dans le contentieux commercial n’est


plus à démontrer, qu’il s’agisse d’assurer la protection de droits intellectuels1, de solliciter la
désignation d’experts, de bloquer ou de libérer le paiement d’une garantie à première
demande3, d’obtenir la livraison de marchandises ou encore le paiement à titre provisionnel
d’une contre-prestation contractuelle.

Le souci de donner aux mesures provisoires et conservatoires toute leur efficacité et


d’assurer aux parties la sauvegarde de leurs droits dans les litiges a conduit à édicter des

: Décision n° 41042005, rendu en date du 14/11/2005, dossier n° 647/2004/9, chambre civile 1

‫وحيث انه خالفا لما جاء في تعليالت الحكم المستأنف ودفوعات المستأنف عليها شركة فرولي بات فان‬
.‫الجهة التي قامت بتعيين المحكم هي التي لها صالحية عزله‬

‫وحيث انه باختيار; الطرفين للجهة التي تشرف; على التحكيم والتي هي غرفة التجارة والصناعة‬
.‫والخدمات فإنهما يكونان بالتالي قد اختارا نظامها‬

‫ وما يليها من نظام غرفة التجارة والصناعة والخدمات فان هذه‬24 ‫وحيث انه طبقا لمقتضيات المادة‬
.‫األخيرة لها صالحية إعفاء المحكم من جهته وذلك حسب األحوال‬

‫ من النظام المذكور فان قرار اإلعفاء يكون قرارا اداريا من حيث‬29 ‫وحيث انه طبقا لمقتضيات المادة‬
.‫طبيعته ونهائيا; وال يكون المركز ملزما بتسبيب قراره‬

‫وحيث انه استنادا لما ذكر فان المقرر التحكيمي المطعون فيه يكون قد صدر من طرف شخص لم تعد له‬
‫صفة المحكم بعد إعفائه من طرف; الجهة التي عينته وبالتالي فان هذا المقرر يعتبر باطال ويكون ما تمسكت‬
‫به الطاعنة بهذا الخصوص في محله‬
82
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

règles de compétence particulières et à reconnaître la juridiction arbitrale pour prendre de


telles mesures, à des juges qui ne sont pas nécessairement compétents sur le fond.

A) le rôle des mesures provisoires et conservatoires :


1) définition :
2) importance et le rôle des mesure provisoire et conservatoire :

le premie indicateur de l’importance des mesures provisoires et conservatoire, est le fait


ce sujet a en une grande importance au niveau inernational, et qui a connu plusieurs études.
On y trouve parmis ces dernières les études du groupe d’experts de la comission de la loi
inernationa, qui a adopté dans sa soixante-septième conférence en 1996 un ceratin nombre de
principe interessant ce sujet. Ces principes ont pour objectif de mettre un cartère pratique
général en vue de modifier et de régler les législations en la matière au niveau national et au
niveau international, ainsi d’aider des juridictions étatiques pour prendre les mesures
provisoires et conservatoire dons le but de préserver les intérêts des parties qui feront l’objet
d’une sentence difinitive1.

La notions de mesures provisoires et conservatoire :

En s’inspirant du code de procédure civil, on peut dire qu’une mesure provisoire est
décisition prise par le juge lord d’un procès en attendant qu’une décision définitive soit
prononcée sur le fond de l’affaire. Il peut ainsi ordonner des mesures telles qu’une pension ad
litem, la mise sousequestre d’un objet ou la garde des enfants lors d’une sentence en divorce.

Quant aux mesures conservatoires, ce sont celles que préscrit le juge des référés, soit
pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Pourtant, cette distinction n’est pas toujours évidente, et des auteurs ont noté que les deux
expressions (mesures conservatoire et mesures provisoires) sont souvent employées
indifférement alors qu’elles désignent, pour la première la nature de décision et la deuxième
l’objet de la décistion ces mesures sont en réalité mutiformes et peuvent être ditinguées en
mesures conservatoires proprement dite et mesures d’admnistration de preuve.

1) Les mesures conservatoire prproment dites :

A ce niveau, il est distingué entre deux type de mesure conservatoires. Il s’agit :

1
146 .‫ ص‬،6/2005 ‫ العدد‬،‫ سلسلة دفاتر المجلس األعلى‬،"‫ "اإلجراأت الوقتية و التحفضية في التحكيم التجاري الدولي‬،‫ عبد اللطيف مشبال‬.

83
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Dans le premier cas, supposans qu’il existe bel et bien une convention
d’arbitrage ou une procédure en cours et qu’en meme temps survient une situation de
concurrence illicite entre deux contractants ; ou que le litige porte sur des denrèes
périssable dont ne peut attendre l’issue du procès pour les vendre. Une partie peut alors
valablement demander qu’une mesure soit prise afin d’interdire la contiuation de cette
concurrence, ou d’autoriser la vente de ces biens, quite a ce que le produit de la vente soit
mis sous déquetre.
Compte tenu de l’urgence la demande peut etre introduite auprès du tribunal
arbitral, mais nous verrons que l’octroi de telles mesures par le juge étatique comporte
quelques avantages.
Quand aux mesures conservatoires facilitant l’execution de la sentence
arbitrale, il sa’git par exemple d’une saisie conservatoire qui ordonne de rendre
indispensables les biens sur lesquels la sentence pourrait être excutée. Cette mesure est de
la compétence exclusive du juge étatique et n’empiètine pas sur la compétence des
arbitres a trancher le litige au fond
2) Les mesures d’administration de preuve :

L’arbitre ne dispose pas des droits pour obliger une partie au litige ou un tiers a
présenter des preuves. Car l’arbitrage trouve sa cause dans la volonté des parties qui ont
voulus soumettre le litige a un tribunal arbitral, dans ce sens l’arbitre a seulement le droit de
demander a une partie de produre des document ou une pièce a défaut, ila seulement la
possibilité de tirer des conséquence de ce refus. Il ne peut contraindre une personne a produire
une pièce de preuve.

Une partie peu, d’une manière volontaire une pièce nécessaire à étayer ses prétentions
ou à refuter celles de son adversaire. Elle peut aussi ne pas le faire d’où la necessité de
recourir au juge étatique pour ordonner à cette partie de produire la pièce exigée à la
procédure arbitrale. L’initiative du recours appartient concurrement aux parties et aux arbitres.

B) La compétence :

On vas essayer de traiter dans ce point, la position du légilateur marocain, francais et


egyptien. Puis de voir la position de la doctrine.

1) la position du droit marocain et du droit comparé :

L’article 327-1 du CPC dispose que : 

84
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

« la convention d’arbitrage ne fait pas obtacle aux parties, soit avant d’engager la
procédure d’arbitrage soit au couranrs de celle-ci, d’avoir recours au juge des référés en de
prendre toute mesure provisoire ou conservatoire conformément aux disposition prévues par
la présente loi. Les parties peuvent se rétracter au sujet des dites mesures de la même
manière ».

L’article 327-15 dispose que :

« sauf convetion contraire des parties, le tribunal arbitral peut prendre, sur demande de
l’une des parties, toutes mesure provisoire ou conservatoire qu’il juge nécéssaire dans la
limite de sa mission.

Si la partie contre laquelle la sentence a été rendue ne l’excute pas, la partie en faveur
delaquelle elle a été rendue peut saisir le président de la juridiction compétence en vue
d’emmetre une ordonnance d’execution ».

Par la lecture de ces deux article ; on trouve que le législateur marocaina donné
compétence pour ordonnancer des mesures provisoires ou conservatoires au juge étatique et
eu tribunal arbitral. Ce qui prouve que le droit marocain sur l’arbitrage adopte le mouvement
selon lequel la compétence partagé entre les deux organes.

Le législateur veut choisir par cette detremination l’unité du conflit d’arbitrage devant le
tribunal arbitral, et la protection des inérêt des parties en se redressant vers le juge étatique
sous l’égide des dispositions de l’article 149 du CPC, ou de l’article 21 de la loi intituant les
tribunaux de commerce.La position du législateur concrétise, celle de la doctrine marocaine 1,
et de la jursprudense national2 en la matière.

Les parties a un arbitrage ont donc la possiblité de choisir entre le juge des référs 3 et
l’arbitre pour faire ordonner une sentence portant des mesures conservatoires ou provisoires.

1
Abed Allah Dermich, «  l’arbitrage international dans la matière commerciale », op. Cité, p. 135.

2
Ordre du président du tribunal de commerce d’Agadir, n°268/2003, rendu en date du 1/7/2003, dossier
n°232/2003, publié dans la revues « al mahakim AL Maghribya », n° 103, juillet aout 2006.p.421.

« …attendu que les effets de la convention des parties, exclut la compétence des juridictions étatiques ces effets
ne se prolonge pas aux mesure que la justice des référés peut prendre. Car la convention d’arbitrage, ne nie pas
le pouvoir du juge des référés pour trancher dans une affaire provisoire qui concerne le sujet de la convention
d’arbitrage… »
3
Ordonnance du président du tribunal commercial d’Agadir, n° 227/2002, dossier n° 163/2002,
.rendu en date du 24/07/2002

85
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Ce qui donnera parfois des contradictions dans ce sens. Dans ce cas la question qui se pose est
de savoir quelle décition sera prise en compte ? autrement la compétence revient a qui ?

En réponse a cette question,on peut dire que la compétence revient au tribunal arbitral
pour décider quelle mesure sera prise en compte.

Il est possible aussi pour toute partie à l’arbitrage, de se diriger vers le président du
tribunal compétant en tant que juge des référés pour demander l’execution d’une sentence
arbitrale dans le cas ou le tribunal arbitral refuse de le faire. La question se pose est de savoir,
est ce que les procédure conservatoires et provisoires nécéssite une procédure exécutoire ( il
s’agit ici des mesures ordonner par le tribunal arbitral).

L(article 327-15 répont a cette question par affirmatif. La partie en faveur de laquelle
elle a été rendue peut saisir le président de la juridiction coompétence en vue d’emtre une
ordonnnace d’execution.

Le fait de donner compétence au tribunal arbitral, pour prononcer les mesures


conservatoires et provisoire est parmis les nouvetés adoptés par le législateur marocain, en
vue d’elargir le champs de l’arbitrage.

En droit francais, sur l’arbitrage, on trouve pas un texte précit qui donne la possiblité
aux juridictions étatiques françaises de trancher une mesure conservatoire ou provisoire. Mais
par la lecture de l’article 1457 du CPC français, on déduit que les parties ont la possiblité de

‫ريك أن يطلب من‬$‫ل ش‬$‫ق ك‬$‫ة ينص على أن من ح‬$‫ركات التجاري‬$‫ق بالش‬$‫ المتعل‬5.96 ‫انون‬$‫ من الق‬71 ‫ادة‬$‫" حيث إن الم‬
‫ذا‬$‫ا وفي ه‬$‫دول أعماله‬$‫د ج‬$‫ة وتحدي‬$‫ة العام‬$‫د الجمعي‬$‫دعوة إلى عق‬$‫ل لل‬$‫ وكي‬$‫يين‬$‫رئيس المحكمة بصفته قاضيا للمستعجالت تع‬
‫ات‬$$‫ركة تأمين‬$$‫ة لش‬$$‫ة العام‬$$‫د الجمعي‬$$‫رامي إلى عق‬$$‫ا ال‬$$‫وب عنهم بطلبه‬$$‫ة عمن تن‬$$‫مها ونياب‬$$‫ة األولى باس‬$$‫دمت المدعي‬$$‫ار تق‬$$‫اإلط‬
.‫محب الشركة ذات المسؤولية المحدودة‬

‫تعجالية‬$$ ‫طرة االس‬$$ ‫لوك المس‬$$ ‫راف في س‬$$ ‫ق األط‬$$ ‫قط ح‬$$ ‫ركة ال يس‬$$ ‫يس الش‬$$ ‫د تأس‬$$ ‫وارد في عق‬$$ ‫رط التحكيم ال‬$$ ‫وحيث إن ش‬
‫ة أو‬$‫ا القانوني‬$‫ام بواجباته‬$‫أت في القي‬$‫تي تباط‬$‫ركة ال‬$‫المقررة بمقتضى القانون التخاذ إجراء قضائي لغاية تعجيل أجهزة الش‬
‫وع أو‬$$‫اء الموض‬$$‫ا إلى قض‬$$‫ر فيه‬$$‫ع النظ‬$$‫تي يرج‬$$‫د ال‬$$‫ود العق‬$$‫ذ بن‬$$‫ة عن تنفي‬$$‫ة والمترتب‬$$‫ط الخالفي‬$$‫اس بالنق‬$$‫ة دون المس‬$$‫التعاقدي‬
.‫الجهة التحكيمية التي يتفق عليها الطرف‬

‫وحيث أن جدول أعمال الجمعية العامة يخضع لمراقبة قاضي المستعجالت‬

86
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

diriger vers le président des tribunaux étatiques en tant que juges des référs rendre une
ordonnace.

La loi égyptienne sur l’arbitrage précise dans ces article 14 et 24 que la compétence
revient aux arbitres et aux juridictions étatiques. Le tribunal compétent selon les dispostions
de l’article 9 de la loi précité est la juridiction qui tranche le fond du litige

Sous- section 4 : les incidents pénaux :

Les arbitres ne peuvent conaitre indistinctement de tous les incidents qui ‘séleve devant
eux . ils peuvent connaitres des incidents sans lesquel la contestation ne saurait être jugée, tel
que la compensation, la préscription, verification d’ecriture, etc, mais non pas des demandes
reconvontionnles, intervetions demandes en garentie, en un mot en toute demande qui peut
être détachée de l’objet du compromis, et succeptible de recevoir une décision séparé par la
jurisiction étatique.

Paragraphe 1er :

l’incident est une nouvelle contestation qui survient pendant la contestation primitive ou
principale, et qui interromp le cour.L'instance arbitrale, tout comme l'instance civile, peut être
émaillée des questions soulevées au cours de celle-ci et visant soit à suspendre ou arrêter sa
marche, soit à modifier la physionomie de la demande initiale. Il s'agit autrement de ce qu'on
appelle les incidents.

La liste des incidents pouvant affectés une instance arbitrale n'est pas exhaustive. Il y en
a qui concernent le tribunal arbitral 1 ; ceux concernant les termes du litige 2 ; les incidents
relatifs au déroulement et à l'extinction de l'instance. et les incidents relatifs aux pièces.
L'incident de vérification d'écriture ou de faux se situe dans cette dernière branche de la
définition.

L’incident criminel : cet incident règle, en matière d’arbitrage, comme devant les
juridictions de droit commun. Si au cours de la procédure d’arbitrage, l’une des parties
soulève un incident criminel c’est-à-dire justifie d’avoir déposé une plainte avec constitution

1
Il s’agit des dificultés liées a la constitution du tribunal arbitral.
2
On parle icde bouvelle demandes additionnelles et reconventionnelles (tel que précisé ci-dessous).

87
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

de partie civile, qui a donné lieu à l’inculpation, ou qu’une poursuite est ouverte à propos de
faits qui sont soumis aux arbitres, ceux-ci ont deux possibilité en vertu de l’article 327-17 du
CPC. En effet les rabitres peuvent soit trancher le litige, soit surseoir à statuer.

Trancher le litige : le tribunal arbitral règle le conflit, s’il estime que la question n’est
pas nécessaire pour trancher le litige.

Surseoir à statuer : le tribunal arbitral suspend la procédure. Dans ce cas la duré du


compromis se trouve suspendue pendant tout ce délai.

Si tel est le principe, la jursprudence récente a ligitiment tendence à restreindre aussi


strictement que possible l’influence du criminel, en matière d’arbitrage, pour la limiter à ce
qui en fait exactement l’objet.

L'incident de vérification d'écriture est provoqué par la dénégation ou la


méconnaissance d'écriture d'un acte sous seing privé, et qui oblige la partie désireuse d'utiliser
dans un procès l'acte désavoué ou méconnu à établir qu'il émane bien de celui à qui elle
l'oppose ou de l'auteur auquel l'adversaire succède.

L'incident de faux1 est une procédure dirigée contre un acte authentique. Le faux peut
être matériel ou intellectuel.

Le faux est matériel lorsque l'acte a été fabriqué de toutes pièces ; ou bien, étant sincère
dans sa teneur initiale, il a été altéré par rature, suppression ou addition d'éléments.

Le faux est intellectuel lorsque l'acte a été bien dressé par un officier public, mais il ne
reproduit pas fidèlement les déclarations que ce dernier devrait recevoir ou les faits qu'il
devait constater.

Paragraphe 2 : le criminel ne tient pas l’arbitrage en état : jurisprudence française :

Dans un arrêt du 1er avril 2010, la Cour d'appel de Paris a indiqué que, saisie d'un
recours en contre l'ordonnance d'exéquatur conférée à une sentence arbitrale internationale,
elle n'était pas contrainte de surseoir à statuer dans l'attente de l'aboutissement d'une

1
Jean ROBERT, « Traité de l’arbitrage civil et commercial en droit interne », op. Cité, p. 152.

88
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

instruction pénale en cours2. Elle confirme ainsi que la règle « le criminel tient le civil en
l'état» n'a qu'un rôle résiduel en matière d'arbitrage.

Cette affaire opposait les Chantiers de l'Atlantique à la société Gaztransport et


Technigaz concernant les conditions d'application d'un contrat de licence de technologie pour
la construction de navire méthaniers.

Le tribunal arbitral siégeant à Londres sur le fondement du règlement d'arbitrage de la


Chambre de commerce internationale a déclaré non fondées les demandes des Chantiers de
l'Atlantique et les ont condamnés à régler diverses factures à leur adversaire.

La sentence a par la suite reçu l'exéquatur du président du Tribunal de grande instance


de Paris, ordonnance d'exéquatur contestée dans le cadre de la décision commentée.

Au cours de la procédure, les Chantiers de l'Atlantique ont demandé au juge saisi du


recours contre l'ordonnance d'exéquatur de surseoir à statuer dans la mesure où une plainte
avait été déposée contre leur adversaire et qu'une instance pénale était en cours sur les
circonstances dans lesquelles la sentence avait été rendue. Il était notamment soutenu que,
postérieurement au prononcé de la sentence, « des rumeurs ont commencé à circuler dans le
milieu professionnel concerné sur les conditions dans lesquelles la sentence avait été obtenue
par Gaztransport et Technigaz, après une falsification délibérée par Gaztransport et Technigaz
de documents versés aux débats ... ».

La Cour refuse pourtant d'accueillir la demande de sursis. Elle indique :

"Considérant, sur la demande de sursis à statuer, que d'après l'article 4 du Code de


procédure pénale la mise en mouvement de l'action publique n'impose pas la suspension des
autres actions exercées devant la juridiction civile, de quelque nature qu'elles soient, même si
la décision à intervenir au pénal est susceptible d'exercer directement ou indirectement, une
influence sur la solution du procès ;

qu'au demeurant, en l'espèce, force est de constater que CAT ne produisant sa plainte
que dans son en-tête entendant 'réserver au juge d'instruction la connaissance des faits, objet
de la plainte dont il est saisi' ne met pas la cour en mesure de connaître si les faits dénoncés

2
(CA Paris, 1er avr. 2010, RG n°09/07068).

89
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

peuvent exercer une influence sur la présente procédure ; que la demande de sursis à statuer
est ainsi rejetée".

La règle n'est pas nouvelle. Elle est par ailleurs appliquée par les tribunaux arbitraux,
lorsqu'ils sont eux-mêmes saisis de demandes de sursis en raison de procédures pénales
parallèles.

Avant même la réforme du Code de procédure pénal françaisle 5 mars 2007, les
tribunaux français avaient jugé qu'un tribunal arbitral, saisi d'un arbitrage international, n'est
pas tenu d'appliquer la règle "le criminel tient le civil en l'état"1

Il était jugé que l'article 4, alinéa 2, du Code de procédure pénale était sans application
pour l'arbitre statuant en matière internationale, en raison de l'autonomie de la procédure
arbitrale qui obéit à des règles propres2.

La solution s'impose avec d'autant plus d'évidence depuis dans la mesure où le sursis
n'est aujourd'hui plus obligatoire et est laissé à l'appréciation des juges. Elle a donc
logiquement été confirmée par la suite. Dans un arrêt Raphael3, la Cour a ainsi refusé de faire
application de l'article 4 du Code de procédure pénal modifié dans le cadre d'un recours en
annulation.

Les tribunaux arbitraux sont parfois amenés à faire directement application de cette
règle. Il a été relevé que les arbitres sont souvent confrontés à une demande de sursis mais que
"les sentences étudiées montrent également la circonspection avec laquelle les tribunaux
acceptent un tel sursis. ... L'introduction d'une procédure pénale à l'encontre de l'une des
parties à l'instance arbitrale, préalablement, concomitamment ou ultérieurement à la saisine du
tribunal arbitral, n'est pas suffisante en soi pour contraindre automatiquement les arbitres à
prononcer le sursis à statuer. Ces derniers considèrent très majoritairement que l'adage 'le

1
(Cass., 1ère civ., 25 oct. 2005, SA Omenex c. Hugon, Juris-Data n° 2005-030437, D. 2005, p. 3052 et 3060, obs.
Th. Clay ; D. 2006, p. 199, avis J. Sainte-Rose ; Rev. arb. 2006, p. 103, note J.-B. Racine; F.-X. Train, Clunet 2006,
p. 937).

2
(CA Paris, 1er mars 2001, RTD com. 2003.63, note Loquin, Rev. arb. 2001.585 ; CA Paris, 17 janv. 2002, Rev.
arb. 2002.391, note Racine ; voir enfin Cass. 1ére civ., 6 mai 2003, pourvoi n° 00-16.822 : Juris-Data n° 2003-
018901 ; JCP G 2003, IV, 2144 ; Cass., 1ère civ., 4 juin 2008, pourvoi n°06-15.320
3
(CA Paris, 18 sept. 2008, RG n°06-20.694).

90
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

criminel tient le civil en l'état' ne s'impose pas à eux, son application étant facultative et non le
résultat d'une règle d'ordre publicl. Le moment de la demande, par exemple lors de la
rédaction de l'acte de mission, après la signature de ce dernier ou juste avant la reddition d'une
sentence, apparaît aussi comme déterminant ... Enfin, les précisions données par les sentences
sur les conditions d'octroi du sursis à statuer démontrent la faveur des tribunaux arbitraux
pour la poursuite de l'instance arbitrale, la demande de sursis à statuer étant souvent
rapprochée d'un incident de procédure dilatoire ou tout le moins sans justification sérieuse"1.

Section 2: la procédure arbitrale :

La procédure arbitrale comprend un ensemble de procèdes qui doivent être suivis depuis
le premier jour, ou l’action arbitral est intenté devant l’ordre arbitral, et jusqu’un jugement
soit rendu par celle-ci, ou par le tribunal compétent dans le cas où les parties n’ont pas accepté
la sentence arbitral ou que le résultat de la sentence est négatif 2.

L’une des prérogatives essentielles de l’arbitre et l’aménagement et la conduite de la


procédure arbitrale. Tout au long de l’instance, depuis son commencement, jusqu’à son
dessaisissement en général par le prononcé de la sentence ou la clôture de la procédure
l’arbitre peut être confronté à des difficultés de tous ordre. Certaines sont fondamentales et
sont vivement débattues, d’autre sont d’une importance moindre et ne nécessite qu’une simple
décision de la part de l’arbitre. Pour maitriser ces difficultés l’intervention d’un juge étatique
et son mission dans la procédure ne peuvent qu’affecter l’efficacité du pouvoir de décision
de l’arbitre et compromettre généralement le bon déroulement de l’arbitrage.

La liberté procédurale de l’arbitre n’est pas cependant sans limite, donc l’arbitre doit
respecter un certain nombre de principe. En outre il ne peut violer impunément les principes
fondamentaux de la procédure : le droit défense, le contradictoire, ou le pouvoir de faire valoir
ses droits, preuves et moyens. Ces principes ne remplissent pas seulement le rôle d’une bonne
justice, mais ils participent aussi à la protection de l’arbitrage.

Sous-section 1 : les règles du procès :

Le principe c’est que les parties règlent la procédure arbitrale, sans être tenus de suivre
les règles établies par les tribunaux, sauf si les parties ont autrement décidé dans la convention

1
(E. Jolivet, Jurisprudence arbitrale de la Chambre de Commerce Internationale, Cah. arb., n°2009/1, pp. 40-47
et sentences CCI n°7607/1994 ; n°8459/1997 ; n°9899/1999).
2
80.1 .‫ ص‬،2008 ;‫دجنبر‬/‫ نونبر‬،117 ‫ مجلة المحاكم المغربية عدد‬،‫ إجراءآت مسطرة التحكيم‬،‫محمد المختار الراشدي‬

91
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

d’arbitrage. Mais puisque l’arbitrage aboutira à une sentence non exécutoire que par la force
de la loi, c’est-à-dire au moyen ‘une procédure d’exéquatur, cette liberté n’est pas absolue.

Ce qui caractérise et détermine l’arbitrage quand on l’envisage dans le cadre de l’ordre


arbitral et son origine contractuelle. Celle-ci a pour effet, de permettre à l’arbitre d’adopter
une autre démarche que le juge étatique dans la recherche des règles de droit à appliquer (§1).
Elle matient par ailleurs, la compétence arbitrale dans les limites ratione personoe et ratione
materioe plus étroites que celles d’un juge étatique (§2).

Paragraphe 1er : le principe de l’autonomie de volonté :

Dans l’ordre arbitral, vu l’origine contractuelle de l’arbitrage, c’est la volonté des


parties qui tient de lex fori à l’arbitre. L’arbitre dispose d’une manière générale, d’une grande
souplesse quant aux choix des règles qu’il applique. Cette liberté joue de même quand il
s’agit d’apprécier l’efficacité de la convention d’arbitrage.

Né de l’accord des parties, l’arbitrage a pour principe de base le respect de la volonté de


celles-ci. Ainsi tandis que le juge étatique se situe au-dessus du contrat, l’arbitre est alors à
l’intérieur d’un système crée par le contrat, et ne possède aucun pouvoir hétéronome par
rapport aux parties. Aussi décider de la procédure à suivre ou des principes de droit à
appliquer au fond du litige, l’arbitre doit-il laisser guider avant tout par l’entente légitime des
parties1.

L’article 311 de l’ancien CPC, obligeait les parties et les arbitres à suivre toutes les
règles procédurales établies devant les juridictions étatiques. La nouvelle loi 08.05 a introduit
l’application d’une nouvelle règle, il s’agit de l’autonomie de volante des parties, selon
laquelle la détermination de la procédure à suivre dans un arbitrage est gouvernée par le dit
principe ! ce principe adopté non seulement par les droit nationaux mais aussi par les
institution et les organismes d’arbitrage au niveau national et international2.

En vertu de l'art. 327-10 du CPC « les arbitres règlent la procédure arbitrale sans être
tenus de suivre les règles établies pour les tribunaux, sauf si les parties en ont autrement
décidé dans la convention d'arbitrage ». Il y a trois éventualités :
1
Nathalie coipel-cordonnier, « les conventions d’arbitrage et d’élection de for en droit international privé », Ed
LGDJ, Paris, 1999, p17.
2
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », op. Cité, p.
235.

92
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

la convention d’arbitrage renvoie à un règlement3 de procédure établit par un


organisme d’arbitrage. Ce règlement alors s’impose aux parties. Mais souvent ces
règlements sont peu contraignants. Ils édictent des règles auxquelles peut déroger de
telles sortes qu’ils combinent la souplesse et l’efficacité en évitant un blocage de
l’instance, par la survenance d’un incident non convenu dans la convention d’arbitrage.
Les parties fixent elles même les modalités de procédure lors de la conclusion
de la convention d’arbitrage. Ces modalités s’imposent alors aux arbitres parce qu’ils
les ont acceptées en même temps que leurs mission.
Les parties non rien prévu de manière directe ou indirecte. Ce sont alors les
arbitres qui règlent la procédure, sans être tenus de suivre les dispositions établis par les
tribunaux.

L’arbitre tient les rênes de l’arbitrage pour toutes les questions non précisées par les
parties. On peut dès lors dire que la procédure arbitrale présente un caractère informel que la
procédure étatique, puisque les règles des juridictions en principe ne leurs sont pas
applicables. L’affranchissement des règles de procédure accordent une liberté incomparables.
Cette liberté permet aux parties et aux arbitres d'adapter la procédure à la spécificité du litige
et d'obtenir toute la souplesse nécessaire.

Le champ d'autonomie de la volonté des parties demeure particulièrement large dans


l'organisation et le déroulement du règlement des différends par voie d'arbitrage. On pourrait
dès lors raisonnablement s'attendre à ce que les parties usent de cette liberté pour organiser
soigneusement leurs relations sur le plan juridique. Pourquoi dès lors l'examen des sentences
rendues met-il en évidence tant de dispositions contractuelles défectueuses, voire franchement
pathologiques?
Les difficultés très réelles de certaines négociations menées dans des conditions
éprouvantes, la nécessité, parfois invoquée, de maintenir l'ambiguïté sur la portée de certains
engagements pour aboutir dans la négociation, n'expliquent pas toute l'ampleur de ce constat.

3
Pascal ANCEL, Marie-Claire River , « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale », op. Cité,

2004, p. 56.

93
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

En fait, beaucoup de litiges naissent de faiblesses ou d'erreurs évitables. Parmi ces


défaillances qui ont pesé sur l'exercice judicieux de la volonté des parties, on relèvera
principalement :

 l'absence d'intégration des diverses dimensions de la négociation : technique,


commerciale, financière, juridique, sous le contrôle rigoureux du décideur final, responsable
ultime du projet;

 l'absence d'équilibre fondamental dans les prestations réciproques des parties,


provenant tantôt de l'abus d'une position de force traduit par des conditions draconiennes
tantôt, à l'inverse, par des concessions dites commerciales, parfois porteuses de risques
intolérables pour l'entreprise qui s'adjuge ainsi un marché "à tout prix";

 la méfiance viscérale de bon nombre de négociateurs à l'égard des clauses de


règlement des différends, perçues comme contraires par nature à l'esprit positif qui doit
empreindre la conclusion des contrats;

 l'insuffisance de perception des différences culturelles entre les futurs contractants et


de l'effet de ces différences sur la compréhension des engagements souscrits et l'exécution de
ceux-ci;

 l'insuffisance dans la mise à jour du contrat, une fois celui-ci intervenu.

Ce dernier point mérite un court développement. Le contrat, on l'oublie parfois, est un


être vivant. Il est susceptible d'évoluer, au fil de son exécution suite aux changements de
circonstances, à l'extension ou au remaniement des projets économiques qui le sous-tendent.
Faute de prendre en compte pareilles évolutions, des discordances apparaîtront entre la réalité
du terrain et les stipulations contractuelles.

Les contentieux s'alimentent de ces discordances. Les imputations réciproques de


mauvaise foi ne sont dès lors plus très loin.

Pareilles constatations valent pour l'ensemble des dispositions contractuelles dont


l'éventuelle mauvaise qualité se répercutera négativement sur le règlement des différends qui
peuvent surgir à propos du contrat.

94
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La volonté des parties joue un rôle déterminant dans l'organisation et le déroulement du


règlement des différends par voie d'arbitrage. La volonté de recourir à l'arbitrage peut être
présente, dès la négociation du contrat, si celui-ci comporte une clause d'arbitrage, ou
s'exprimer au moment où le litige est déjà né, par la voie d'un accord particulier. Toutefois
l'exercice de l'autonomie de la volonté des parties ne peut cependant revêtir un caractère
souverain, voire libertaire. Elle a pour limite le respect d’un certain nombre de principes.

Paragraphe 2 : les restrictions à l’autonomie de la volonté :

Le principe dans l’arbitrage, c’est la volonté des parties, et c’est même le point qui a
poussé ces dernières à le choisir. Toutefois cette volonté n’est pas infinie. En effet L’origine
contractuelle de l’arbitrage……

A) L’objet du litige :

L’arbitre est conne un juge, ne doit juger que sur les parties lui en demandé, ni moins, ni
plus, car l’arbitre reçoit son pouvoir des parties, donc il ne doit pas sortir de la délégation qu’il
a reçu sauf par un accord expresse.

L’arbitre doit revenir au compromis d’arbitrage à chaque foi pour s’assurer du sujet du
litige. A l’encontre de la clause d’arbitrage insérée dans un contrat qui est établi avant la
naissance du litige et qui est établi souvent d’une manière assez général. Alors que e
compromis d’arbitrage s’établi à un moment ou le litige est déjà né, les parties arrivent donc a
bien préciser le sujet du litige et arrivent à le délimiter.

L’article 306 de la loi 08.05 dispose : « l’arbitrage a pour objet de trancher un litige
par un tribunal arbitral, qui reçoit des parties, la mission de juger en vertu d’une convention
d’arbitrage ». Il est déduit que les arbitres sont gouvernés par la nature contractuelle de la
convention d’arbitrage. Cette dernière détermine l’objet du litige qui doit être trancher, les
parties en acceptant leurs mission doivent se limiter à l’objet du litige.

95
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Autrement dit les parties sont dans l’obligation de se conformer à l’objet du litige 1, et à
statuer dans les limites ni ultra petita, ni infra petita. Ils doivent se prononcer sur tout ce qui
leur est demandé dans la convention d’arbitrage ou ses compléments et seulement sur ce qui
est demandé2.

L’origine contractuelle de l’arbitrage a pour conséquence que l’arbitre ne peut trancher


que les questions qui lui sont soumises, celles à propos desquelles la volonté des deux parties
s’est exprimée dans la convention d’arbitrage. Le compromis ne constitue pas l’équivalent
d’une assignation, il porte lui-même une définition des termes du litige alors que devant les
juges étatiques, l’étendue du litige se précise au fur et à mesure du déroulement de l’instance.

1
Un arrêt de la cour de cassation française confirme que l’arbitre ne doit trancher le litige que conformément a
ce qui précisé dans la convention des parties.
Cassation civile 2e, 11 juin 1997
Attendu que les arbitres ne peuvent se prononcer que sur ce qui est demandé
Attendu, selon l'arrêt attaqué et les productions, que les sociétés Hispano- Suiza et Hurel-Dubois ont défini leur
coopération dans le domaine des inverseurs de poussée de l'Airbus A 340 ; qu'il était prévu que Hispano-Suiza
devait reverser à Hurel-Dubois, au prorata de son intervention, les financements reçus de ses clients et les
avances remboursables reçues de
l'Etat ; que Hurel-Dubois, alléguant un retard dans le versement des quotes parts lui revenant, a mis en œuvre
une procédure d'arbitrage en application d'une clause compromissoire insérée dans les conventions ; que cette
société, exposant que Hispano-Suiza, qui avait reçu des règlements de clients en janvier et en juillet 1990 et des
versements au titre des avances remboursables à compter de juin 1990, ne lui avait reversé sa quote-part
qu'en novembre 1990, à l'exception d'une somme versée en avril 1990, a demandé à l'arbitre de condamner
Hispano-Suiza à lui payer une somme représentant la différence de change et les intérêts en date du 22
novembre 1990 et les intérêts au taux légal sur cette somme à compter de cette même date ; que l'arbitre a
fixé le préjudice subi par Hurel-Dubois " toute cause confondue, y compris une éventuelle perte de change ", à
une certaine somme ;
Attendu que pour rejeter le recours en annulation de la sentence formé par Hispano-Suiza, qui soutenait que
l'arbitre ne s'était pas conformé à la mission qui lui avait été conférée, l'arrêt retient que si Hurel-Dubois avait
précisé uniquement que son préjudice consistait en la perte de change consécutive à la chute du dollar entre le
jour où le paiement aurait dû avoir lieu et la date réelle des reversements, l'arbitre, en incluant le trouble dans
les relations contractuelles et les difficultés de trésorerie dans les éléments constitutifs du préjudice, avait
statué sur des prétentions qui étaient virtuellement comprises dans la prétention initiale et n'avait pas modifié
l'objet du litige qui était l'indemnisation du préjudice causé par le retard dans le versement des fonds ; Qu'en
statuant ainsi, alors que Hurel-Dubois avait limité d'une manière expresse sa demande à la réparation d'un
préjudice consistant uniquement en une perte de change, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le second moyen :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 5 juillet 1994, entre les parties, par la cour
d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit
arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Versailles.
2
Arrêt rendue par la cour de cassation francaise :
Voir le lien :
http://www.google.co.ma/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0CEgQFjAE&url=http%3A%2F
%2Fsuel.univ-lyon3.fr%2Fressources%2Fcategory%2F89%3Fdownload
%3D650&ei=pz5NUJWVKaeo0QX1zYHgCA&usg=AFQjCNGjsphuXzAjN8hFV7-
TIPsRmDbkkQ&sig2=KY5160iZEypOwtF3Id2F7A
Yves GUYON, « l’Arbitrage », op. Cité, p.54.

96
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Par conséquent l’arbitre peut difficilement soulever lui-même certaines questions. Cela peut
être regrettable si un contrat illicite, mettant en place une opération de fraude par exemple, lui
est soumis afin qu’il garantisse l’exécution et qu’aucune partie ne soulève l’illicéité, « 
l’arbitre ne peut pas soulever la nullité par ce que personne ne le lui demande, se serait
statuer ultra petita. S’il était un juge étatique ne doit pas donner un comportement contraire à
l’ordre public. Dans le cas de l’arbitre dispositif est plus exigeant si les parties ont voulues
exclure des débat la question de la licéité, l’arbitre ne peut pas l’y introduire1.

B) La preuve :

La force de l'arbitrage réside avant tout dans sa capacité à s'adapter aux circonstances.
Dans les limites imposées par les règlements applicables et la loi nationale, les parties et les
arbitres peuvent ajuster finement la procédure à leurs besoins. A condition qu'ils en soient
tous d'accord et qu'aucune règle ne s'y oppose, ils sont libres d'y inclure s'ils le souhaitent des
éléments issus de traditions et de pratiques qui leur sont familières. Il convient cependant dans
ce cas de ne pas oublier que l'arbitrage est un moyen de règlement des litiges qui a ses
spécificités, différentes aussi bien de celles de l'action en justice que de la transaction.

La production de documents figure parmi les aspects de la procédure arbitrale les plus
exposés à l'influence de différentes traditions et pratiques juridiques. Les preuves
documentaires jouent un rôle primordial dans l'examen de tout différend et les parties à
l'arbitrage doivent être autorisées à les invoquer à l'appui de leur cause. La preuve est un mot
à deux acceptations possibles. Il s’agit d’une part, du moyen matériel de démontrer la
véracité d’une affirmation ; d’autre part, du résultat de la démonstration de cette vérité.

Les arbitres doivent se décider uniquement en fonction des faits prouvés par les parties
à l’appui de leurs prétentions. Toutefois, les arbitres peuvent enjoindre à l’une des parties de
fournir un élément de preuve. En effet l’article 327-11 al. 2 dispose que :

« …Si une partie détient un moyen de preuve, le tribunal arbitral peut lui demander
de le produire.… ».

1
Nathalie coipel-cordonnier, « les conventions d’arbitrage et d’élection de for en droit international privé », op.
Cité, p. 20.

97
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La preuve obéit aux règles de la loi choisie par les parties pour trancher le fond. Le
juge ne doit décider de prendre une mesure concernant la preuve, que dans le cas où est-elle
reconnue par la loi applicable au fond du litige1.
La loi 08.05 n’apporte pas plus de précision concernant la preuve et ses modalités.
En ce référant à l’article 327-10 al. 1, le législateur a précisé que les parties et les arbitres
règlent la procédure selon la disposition de la présente loi.
Les codes Marocains ne formulent aucune règle générale de la charge de preuve. Le
droit positif repose donc, soit sur certains textes fragmentaires, soit sur certains principes
généraux du droit dégagés par la doctrine et sanctionnés par la jurisprudence si elle existe.

Ainsi, le code de commerce Marocain adopte, dans le domaine commercial, le


principe de liberté de preuve.  L’article 334 de cette loi précise : « En matière commerciale la
preuve est libre. Toutefois, elle doit être rapportée par écrit quand la loi ou la convention
l’exigent ».
La charge de la preuve ; Un autre aspect de l’administration de la preuve est la
question de la charge de la preuve. Dans presque tous les arbitrages, le tribunal arbitral
demande à chaque partie de prouver les faits sur lesquels elle se fonde 2. Ainsi, l'article 399 du
Code marocain des Obligations et Contrats stipule que « la preuve de l'obligation doit être
faite par celui qui s'en prévaut » Réciproquement, « celui qui affirme qu'elle est éteinte ou
qu'elle ne lui est pas opposable doit le prouver. »(Art.400 du D.O.C).

L’objet de la preuve ; La preuve peut faire l’objet soit d’un fait ou d’un acte
juridique :
Le fait juridique, s'analyse comme tout événement ou toute activité d'une
personne physique ou morale qui produit des effets juridiques sans que les intéressés les
aient volontairement recherchés. En principe la preuve des faits juridiques peut être faite
par tous moyens, écrits, témoignages ...etc. ; 
Les actes juridiques, eux sont les manifestations de volonté qui tendent à
produire des effets de droit. Autrement dit L’acte juridique a pour origine la volonté
1
Ahmed ABOU EL WAFA, « L’arbitrage obligatoire et consensuel », Edition Monchaat Al Maarif, n°5, 1988, p.
256.

2
Al bab Mimoun, « la loi applicable au procédés d’arbitrage », mémoire pour l’obtention du diplôme Master
en droit privé, université Cadi Ayad, faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Marrakech,
année 2009/2010, p. 37.

98
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

d’une ou plusieurs personnes de créer, transmettre, modifier ou éteindre un droit ou une


obligation. Cet acte a donc pour objectif de produire des effets juridiques

La preuve peut être aussi subdivisée en deux sortes, qui sont la preuve parfaite et la
preuve imparfaite. La preuve parfaite est représentée par les écrits ou les preuves littérales
telles que les actes authentiques ou les actes privés, comme les actes sous seing privé (ils
tirent toute leur valeur de la signature des parties intéressées dont ils sont revêtus), ou les
écrits spéciaux. Certains écrits signés ou non signés peuvent parfois être invoqués comme
preuve bien qu'ils n'aient pas forcément été établis à cette fin (quittance, prospectus, affiche
publicitaire). Certaines déclarations peuvent aussi faire l’objet de preuve parfaite.
En ce qui concerne la preuve imparfaite elle peut être une déclaration faite par une
personne sur des faits ou un serment supplétoire.
Les méthodes d’administration de la preuve ; dans l’arbitrage, les méthodes
d’administration de la preuve relève de la libre appréciation du tribunal arbitral et di control
des autorités judiciaires au moment de l’exécution., il existe quatre méthodes fondamentales :

- La production de pièces remontant à l’époque des faits ;


- La déposition (écrite ou orale) des témoins des faits ;
- L’avis d’experts ;
- L’examen de l’objet du litige ;

C) La légalité entre les parties :


Si la volonté des parties constitue le premier principe qui gouverne la procédure, le
second principe, qui n’est pas moins important, est celui de l’égalité de traitement entre les
parties.

En effet, l’idée qui veut que les parties soient traitées sur le même pied d’égalité est au
cœur de tous les systèmes judiciaires 1L’exigence de l’égalité de traitement entre les parties
amène également à restreindre l’autonomie de la volonté2.

1
Le règlement du CNUDCI (Commission des Nations Unies pour le droit commercial international) l’exprime par
une disposition spécifique. Le règlement de la CCI (article 15.2).
2
Si un compromis par exemple contient une disposition prévoyant que le tribunal arbitral ne procédera qu’à
l’audition d’une seule partie. Cette disposition risque d’être dépourvue de validité et de priver la sentence de
toute possibilité d’exécution, en dépit du fait que les parties se sont mises d’accord sur elle.

99
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le principe de la légalité entre les parties d’un litige arbitral, est parmi les garanties
universelles devant les tribunaux d’arbitrage. Ce principe se manifeste par plusieurs règles,
principalement le principe de la défense qui est l’un des principes fondamentaux accordés par
la plus part de la législation. Il s’agit aussi du principe du contradictoire.

L’exigence de ce principe est reconnue1 par l’article 327-10 de la loi 08.05 al. 3 qui
disposent :

«  …les parties à la procédure d’arbitrage sont traités sur le même pied d’égalité.
Chacune d’elles bénéficie d’une chance pleine et égale pour exposer sa requête, ses moyens
et pour exercer son droit de défense… ».

1) Le principe du droit à la défense :


Il signifie que chacune des parties a été mise en mesure de discuter l'énoncé des faits et
les moyens juridiques que ses adversaires lui ont opposés.

Ce principe constitue une garantie pour le bon fonctionnement de l’arbitrage, car les
parties sont les mieux placées pour fournir aux arbitres les moyens susceptibles de faire
apparaitre la véracité.

Le législateur marocain a permis aux parties de le saisir oralement pour expliquer


l’objet du litige, et par écrit en présentant les mémoires, les documents écrits, et les preuves et
motifs2. Les législations nationales et internationales obligent les parties au respect du
principe de la défense.

Il faut mentionner que le législateur marocain ne s’est pas arrêter a seulement imposer
au parties le respect du principe des droits de défense pendant les audiences, mais il l’a élargi
au moment de la sentence arbitrale. Celle-ci doit contenir et respecter le dit principe. L’article
327-23 de la loi 08.05 dispose que : « la sentence arbitrale doit être écrite. Elle doit viser la
convention d’arbitrage et contenir l’exposé succinct des faits, des questions litigieuses
résolues par la sentence ainsi qu’un dispositif statuant sur ces questions. … ».

Dans ce sens la sentence arbitrale ne doit être rendue que sur les éléments discutés par
les parties ou plaidées par celle-ci pendant les audiences. Il s’agit :
1
Ce principe est reconnu aussi par la convention de New York à l’article V.I : «  la reconnaissance et l’exécution
de la sentence arbitrale peuvent être refusés …si… la partie contre laquelle la sentence est invoquée n’a pas pu
faire valoir ses moyens ».
2
Article 327-14 alinéa 6.

100
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le droit de preuve : c’est le droit dont dispose un adversaire dans la présentation


des preuves de ses prétentions ou de son défense ;
Le droit de plaider : c’est le droit dont dispose une partie pour plaider devant la
juridiction arbitrale soit oralement, soit par écrit ;

Le tribunal arbitral est engagé aussi à aider les parties pour bien se préparer à la défense
et a sa présentation. L’engagement du tribunal arbitral peut être tiré des textes suivant :

Le droit des parties à prendre connaissances des procès pris par le tribunal
arbitral, notamment les audiences1.
Le droit des parties à voir un temps raisonnable, pour rédiger leurs défenses2.
Le droit des parties d’assister aux audiences pour présenter leurs mémoires et
documents soit par écrit soir oralement3;

Le tribunal arbitral a donc l’obligation de garantir aux parties du litige arbitral, la


légalité et le respect des droits de défenses pendant toute la procédure

2) Le principe du contradictoire :

1
Alinéa 7 de l’article 327-14.
2
Alinéa 4 de l’article 327-14.
3
Alinéa 6 de l’article 327-14.

101
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le principe du contradictoire1, le droit à être entendu, est inhérent à toute fonction


juridictionnelle. En effet, un organe de décision ne possède la caractéristique de “l’ordre
arbitral”2 que, lorsqu’avant de décider, l’arbitre ne donne aux parties la possibilité de
présenter chacune son point de vue. Bien sûr, l’arbitre n’est pas tenu à suivre les arguments de
fait et de droit avancés par les comparants, mais ceux-ci doivent avoir la chance de faire
connaître au juge leurs arguments.

Il y a plusieurs possibilités techniques pour satisfaire aux exigences du contradictoire:

1. La situation classique est celle de deux parties — le demandeur et le défendeur.

2. Le contradictoire peut être assuré par une procédure écrite ou par une procédure
orale.
1
Les arbitres sont tenus de respecter le principe de la contradiction et des droits de la défense. Dans un arrêt
de la cour de cassation française, il a été décidé (Cass. civ. 2e, 14 décembre 1992) :
« Sur les deux moyens réunis :
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt attaqué ( Paris, 31 janvier 1991) d'avoir rejeté le recours en
annulation formé par les consorts X... contre une sentence arbitrale rendue dans un litige les opposant à la
société Cerus, alors que, d'une part, le recours en annulation étant ouvert si l'arbitre a violé une règle d'ordre
public, la cour d'appel, en s'abstenant de rechercher si la sentence arbitrale ne heurtait pas l'ordre public pour
avoir méconnu les règles gouvernant la garantie d'éviction due par le vendeur, aurait privé sa décision de base
légale au regard de l'article 1484-6° du nouveau Code de procédure civile, alors que, d'autre part, le président
devant, en vertu de l'article 444 du nouveau Code de procédure civile, applicable en matière d'arbitrage,
ordonner la réouverture des débats chaque fois que les parties n'ont pas été à même de s'expliquer
contradictoirement sur les éclaircissements de droit ou de fait qui leur avaient été demandés, la cour d'appel, en
refusant d'annuler leur sentence, bien que les arbitres, en s'abstenant de rouvrir les débats pour que s'instaure
une discussion contradictoire sur les éléments comptables qui leur avaient été soumis au cours du délibéré et
dont l'importance était primordiale pour l'évaluation des conséquences de la mauvaise gestion de la société
Ledoyen et la société Cerus, aient méconnu le principe de la contradiction, aurait violé le texte susvisé, ainsi que
l'article 1484-4° du nouveau Code de procédure civile, ensemble l'article 16 du même Code ; Mais attendu qu'il
résulte des productions que les consorts X..., qui fondaient leur recours en annulation de la sentence arbitrale
sur une prétendue violation des dispositions de l'article 1484-4° du nouveau Code de procédure civile, n'ont pas
allégué devant la cour d'appel que les arbitres auraient violé l'ordre public ; que, dès lors, la cour d'appel, qui
n'était pas tenue de se livrer d'office à la recherche visée par le moyen, n'encourt pas les reproches de celui-ci ;
Et attendu qu'en vertu de l'article 1460 du nouveau Code de procédure civile, les arbitres règlent la
procédure arbitrale sans être tenus de suivre les règles établies pour les tribunaux, sauf à respecter les principes
directeurs du procès, dont celui de la contradiction ; que l'arrêt qui énonce, à bon droit, que les arbitres
n'avaient pas l'obligation de rouvrir les débats, constate par un motif non critiqué que des notes ont été
échangées entre les parties après la clôture des débats ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi »
Voir le lien :
http://www.google.co.ma/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0CEgQFjAE&url=http%3A%2F
%2Fsuel.univ-lyon3.fr%2Fressources%2Fcategory%2F89%3Fdownload
%3D650&ei=pz5NUJWVKaeo0QX1zYHgCA&usg=AFQjCNGjsphuXzAjN8hFV7-
TIPsRmDbkkQ&sig2=KY5160iZEypOwtF3Id2F7A
2
La notion de l’ordre arbitral émane de la convention des parties qui écartent toute reconnaissance étatique.
Voir : Nathalie coipel-cordonnier, « les conventions d’arbitrage et d’élection de for en droit
international privé », op. Cité, p. 14.

102
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

3. Le contradictoire n’exige pas nécessairement la réplique et la triplique ou, si la procédure


est écrite, un double ou même un triple échange de mémoires.
4. Ni le principe du contradictoire, ni celui du procès équitable exigent que le juge donne
connaissance aux parties des arguments de fait et de droit qu’il retiendra dans sa décision,
dans la mesure qu’ils ont été plaidés, et qu’il donne aux parties l’occasion de les commenter.
5. Le contradictoire doit être appliqué en égalité d’armes; c’est l’idée générale du procès
équitable qui le commande.
La violation1 du principe du contradictoire ou celui de la défense, aura pour
conséquence, l’annulation de la sentence arbitrale. Celui qui conteste le non-respect des dits
principes doit le faire pendant la procédure arbitrale. Si devant l’appel il a contestation du
non-respect du principe du contradictoires, il est considéré que ce droit a été renoncé2.
1
Cass. civ. 2e, 25 mars 1999
Dans un arrêt de la cour de cassation française il est décidé que l’audition de parties à un litige en qualité de
sachant constitue par elle-même une violation des droits de la défense et du principe de la contradiction.
L’arrêt dispose :
« Sur le moyen unique :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 26 octobre 1995), qu'à l'occasion de la dissolution d'un groupement
d'intérêt économique, les Matériaux de Picardie, constitué entre M. Vasco X..., la société X..., la société Sablières
de la Vallée de l'Oise d'une part, la société Sablières Mouret, la société Sablières de Picardie et la société Graves
Oise d'autre part, un litige est survenu sur l'arrêté des comptes et a donné lieu à une procédure d'arbitrage ; que
les sociétés du groupe Mouret ont formé un recours en annulation contre la sentence arbitrale ;
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt d'avoir annulé la sentence arbitrale rendue le 9 juillet 1993, alors,
selon le moyen, 1° que l'audition d'une partie comme témoin qui heurte le principe selon lequel une partie ne
peut se procurer de preuve à elle-même, si elle peut constituer la méconnaissance d'une règle de preuve, ne
constitue pas en elle-même une violation du principe du contradictoire ; qu'en énonçant, pour annuler la
sentence arbitrale, que l'audition par le tribunal arbitral de MM. Vasco et Jean-Claude X..., parties à
l'instance, en qualité de sachant, violait le principe de la contradiction, la cour d'appel a violé les articles
14, 15, 16 et 1484.4° du nouveau Code de procédure civile ; 2o qu'en considérant que l'audition des parties
comme sachant par le tribunal arbitral heurtait le principe de la contradiction sans constater ni que ces
auditions ne se seraient déroulées en l'absence de toutes les parties en cause ni qu'elles n'auraient pas été
soumises à la libre discussion des parties, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard des
articles 14, 15, 16 et 1484.4° du nouveau Code de procédure civile ; 3o que ne méconnaît les droits de la défense
que la décision qui se fonde sur un élément non soumis au débat contradictoire des parties ; qu'en considérant
que l'audition de MM. Vasco et Jean-Claude X... en qualité de sachant violait le principe de la contradiction sans
constater que les arbitres auraient fondé leur décision sur ces témoignages, la cour d'appel a, derechef, privé sa
décision de base légale au regard des mêmes articles du nouveau
Code de procédure civile ;
Mais attendu que l'audition de parties à un litige en qualité de sachant constitue par elle-même une
violation des droits de la défense et du principe de la contradiction ; que la cour d'appel, après avoir constaté
que MM. Jean-Claude et Vasco X..., parties au litige porté devant le tribunal arbitral pour y être intervenus
volontairement, avaient été entendus par le Tribunal comme des tiers susceptibles de lui fournir des
informations objectives, a, par cette seule énonciation, justifié légalement sa décision d'annuler la sentence
arbitrale ;
D'où il suit que le moyen ne peut être accueilli ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi. »
2
Arrêt rendu par la cour de cassation française :
« c’est à bon droit qu’une cour d’appel après avoir relevé d’abord que les auditions auxquelles avait procédé le
tribunal arbitral n’avaient soulevé ni protestation ni réservé de la part de la partie qui formé le recours, ensuite

103
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Paragraphe 3:les autres règles (lignes) du procès :

A) Le lieu et la langue de l’arbitrage :

La désignation du lieu d’arbitrage par les parties en litige, a une grande importance dans
l’arbitrage, précisément dans l’arbitrage libre, c’est un moyen de distinction entre l’arbitrage
national, et l’arbitrage international, et c’est un moyen qui permet de connaitre la loi
applicable à certaines questions principales dans l’arbitrage 1. La désignation du lieu
d’arbitrage permet de déterminer le tribunal compétent pour connaitre les recours contre la
sentence arbitrale, et le tribunal compétent pour donner la forme exécutoire à la dite sentence2.

La désignation du lieu d’arbitrage relève de la compétence des parties, donc si les


parties se mettent d’accord sur le lieu de l’arbitrage, leurs volonté est à respecter. On voit ici
une autre image de la concrétisation du principe de l’autonomie de volonté des parties dans
l’arbitrage. Si les parties n’ont pas procédés a la détermination du lieu de l’arbitrage 3, il
revient alors aux arbitres de le faire. Ils peuvent choisir le lieu qui leurs convient, en prenant
en compte les circonstances de l’instance et le domicile des parties.

Les arbitres donc ont la possibilité de désigner le leu qui leurs est adéquat pour procéder
aux procédure d’investigation, comme l’audition des parties, des témoins ou experts ou de
consulter des documents, ou encore tenir des délibérations entre ses membres ou autres4.

que le conseillé de celle-ci avait fait savoir qu’il avait reçu communication d’une pièce produite par la partie
adverse et en fin qu’elle avait signé un procès-verbal de clôture par lequel, elle reconnaissait que la procédure
et les débats avaient été contradictoires et les moyens contradictoirement débattues retient que ladite partie
avait renoncé a se prévaloir ultérieurement de prétendus irrégularités qu’elle s’était ainsi abstenue d’invoquer
devant les arbitres. »
Arrêt du 20 novembre 2003, chambre civile, la revue de l’arbitrage, p. 58. Cité par AlBAB Mimoun, « la loi
applicable au procédés d’arbitrage », op. Cité, p. 92.

1
Abed Allah Dermich, «  l’arbitrage international dans la matière commerciale », mémoire pour l’obtention
diplôme master en droit privé, université Al Hassan II, faculté des sciences juridiques économiques et sociales
de Casa Blanca, année universitaire, p. 250.
2
2
‫ الذكرى‬،‫ندوة; الصلح والتحكيم والوسائل البديلة لحل النزاعات من خالل اجتهادات المجلس األعلى‬،"‫" الحكم التحكيمي‬،‫محمد فاضل الليلي‬
285 .‫ ص‬،2007 ،‫ الرباط‬،‫ مطبعة األمنية‬،‫الخمسينية لتاسيس المجلس األعلى‬
3
Dans un arrêt de la cour de cassation de Bayrout , la chambre civile n°9, est décidé ce qui suit : «  l’arbitre est
une personne physique, qui n’est pas obligé de rendre sa sentence dans son office, mais il a le choix de
considérer son domicile, ou autre lieu, sans que la juridiction ne l’interdit, si bien sûr il y a absence de convention
des parties », arrêt n° 4/1994 en date du 17/10/1994, publié dans la revue libanaise d’arbitrage arabe et
international, n°1, 1996, p. 72.
4
128 .‫ ط‬،2005 ‫ أغسطس‬،‫ العدد التامن‬،‫ مجلة التحكيم العربي‬،"‫ "التحكيم في مجال الملكية الفكرية‬،‫ جاك يوسف الحكيم‬.

104
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

En effet l’article 327-10 de la loi 08.05 dispose dans son deuxième alinéa : 

«  … les parties peuvent convenir du lieu d’arbitrage à l’intérieur ou à l’extérieur du


Royaume du Maroc. A défaut d’une convention à cet effet, le tribunal arbitral désigne un lieu
adéquat pour l’arbitrage en prenant en compte les circonstances de l’instance et du domicile
des parties, sans que cela puisse empêcher le tribunal arbitral de se réunir en tout lieu qu’il
juge convenable pour procéder aux mesures d’arbitrages, … »

En ce qui concerne la langue le texte de loi marocain est clair. En effet l’article 327-131
exprime que la langue de principe est l’arabe, mais cela n’empêche pas les parties ou les
arbitres à choisir une ou plusieurs autres langues. L’article précité dispose :

« L’arbitrage se déroule en langue arabe sauf convention contraire des parties ou


lorsque le tribunal arbitral décide de choisir une ou d’autres langues. … »

Le tribunal arbitral a le choix2 aussi de demander aux parties ou à l’une d’elle seulement
de procéder à la traduction de tous ou quelques documents présentés au tribunal à la ou les
langue(s) choisies3.

B) La loi applicable au fond du litige :


La loi applicable au fond du litige est considérée parmi les questions les plus
importantes de l’arbitrage, c’est la base sur laquelle est rendue une sentence arbitrale, et par
lequel le litige prend fin. La plupart des législations nationales 4 ont précisé dans leurs lois sur
l’arbitrage le principe de l’autonomie de volonté comme principe directeur dans la
détermination de la loi applicable au fond du litige. Le législateur marocain a déterminé dans
la loi 08.05 relative à l’arbitrage, que le dit principe gouverne le choix de la loi applicable au
fond. En effet l’article 327-18 dispose que :
« Le tribunal arbitral tranche le litige conformément aux règles de droit convenues
entre les parties.
1
Ce principe a été adopté par la plus part des législations arabes. Il est pris de la loi du new central article 17.
2
L’article 327-13 al.2.
3
Confirmé par le droit comparé. Dans une sentence arbitrale rendue par le comité d’arbitres du centre
international du Caire, affaire n° 165/2000 en date du 20/06/2006 il était décidé :
« le comité d’arbitre détermine la langue de l’arbitrage a défaut de convention entre les parties, et décide que la
totalité ou une partie des documents écrits présentées dans la procédure soient traduit à la langue utilisé dans
l’arbitrage », arrêt publié dans la revue libanaise d’arbitrage arabe et international, n° 23, p. 51.
4
L’article 39 de la loi sur l’arbitrage Egyptienne, l’article 36-1 de la loi sur l’arbitrage jordanienne, l’article 73 de
la loi sur l’arbitrage tunisienne, et la loi 45 de la loi du Yemmene.
Le législateur français précise à l’article 1946 du CPC « l’arbitre tranche le litige conformément aux règles de
droit que les parties ont choisies : à défaut d’un tel choix, conformément à celles qu’il estime appropriés. Il tient
compte dabs tous les cas des usages du commerce ».

105
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Si les parties ne s’entendent pas sur les règles de droit devant être appliqués au litige,
le tribunal arbitral applique les règles objectives de droit qu’il juge les plus proches du litige.
Dans tous les cas il doit prendre en considération les clauses du contrat objet du litige, les
usages et coutumes commerciaux et ce qui est habituellement d’usage entre les parties. Si les
parties s’entendent expressément à conférer au tribunal la qualité d’amiable compositeur,
celui-ci n’est pas tenu, dans ce cas, de se conformer aux règles de droit et statue selon les
règles de justice et d’équité sur l’objet du litige»1.
Il est déduit de cette disposition que, la base d’engagement de l’arbitre pour exécuter les
règles de loi est différente ancelle du juge. Celui-ci doit appliquer la loi et veiller à son
respect, une loi qui lui a été délégué par l’Etat qui l’a embauché pour le faire. Donc c’est le
texte de loi qui impose au juge d’appliquer la loi, alors que l'engagement de l’arbitre est basé
sur l’application des règles choisies par la volonté des parties dans la convention d’arbitrage2.
De l’article 327-18 du CPC, et de l’article 317 de l’ancien CPC, le législateur a mis le
point sur la volonté des parties, sur laquelle se base l’arbitre pour le choix des règles légales
applicables au fond du litige, et dans le cas où les parties 3 ne sont pas mises d’accord, ce sont
les arbitres qui ont eu par délégation du législateur le choix de ces règles. Cette délégation aux
arbitres dans le choix de la loi applicable au fond du litige, doit prendre en compte les
principes fondamentaux du litige, et non pas être une simple décision 4. L’arbitre choisit les
règles qui s’adaptent aux parties et à leur litige, comme l’a précisé l’article 327-18 dans des
conditions qui sont les suivantes :
2. Les clauses du contrat objet du litige.
3. Les usages commerciaux ;
4. L’habitude et l’usage.

1
Cet article ressemble dans quelque trait à l’article 317 de l’ancien code de procédure civile.
2
429 .‫ ص‬،1996 ‫ الطبعة‬،‫ القاهرة‬،‫ دار النهضة العربية‬،‫ "خصومة التحكيم في القانون المصري و القانون المقارن‬،‫ علي بركات‬.
3
Jurisprudence marocaine :
« Attendu que sur la base la convention d’arbitrage les parties ont été mis d’accord sur la loi applicable au
fond et à la forme du litige, attendu que la motivation de la sentence d’arbitrage rendue par le tribunal
arbitral a pris en considération les disposition de l’article 33 de la loi 25.90 relative aux lotissements groupes
d'habitations et morcellements, que c’est la communauté urbaine ou rurale qui est compétente pour
effectuer la livraison temporaire, pour les travaux équipements du lotissement, et a appliqué les dépostions
de l’article 8 de la loi organisant les tribunaux administratifs, et ‘article 25 du CPC, en ce qui concerne le
certificat de livraison temporaire en le considérant annulé du fait qu’un dessin correctif a été présenté, et
dans le tribunal arbitral a appliqué la volonté des parties au fond du litige.
Pour ces raisons :
Le moyen est sans base légale ».
Arrêt rendue par la cour d’appel commercial de Casablanca, n° 0467/2010, rendue en date du 29/01/2010 n°
3767/200//11, chambre civile.

4
270.‫ ص‬،1997 ‫ الطبعة‬،‫ القاهرة‬، ‫ دار النهضة العربية‬، ‫ "دور المحكم في خصومة التحكيم و حدود سلطته‬،‫ هدى محمد حمدي عبد الرحمان‬.

106
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Si le pouvoir du comité d’arbitres est lié en principe à la volonté des parties, le


législateur marocain a précisé au deuxième alinéa de l’article 327-18, qu’il peut se détacher
lorsque les parties s’entendent à conférer au tribunal arbitral la qualité d’amiable compositeur.
C’est seulement dans ce cas que le tribunal arbitral peut appliquer les règles de la justice et de
l’équité et ce sans se conformer à la loi1.

Sur la base de l’article précité, il faut bien souligner que le législateur a obligé les
parties qui souhaitent conférer la qualité d’amiable compositeur à l’arbitre de le faire par un
acte privé autre que la convention générale des parties. Si ladite convention n’est pas précisée,
on serait alors devant un arbitrage normal. Cette convention peut intervenir tout moment de
l’arbitrage au début du litige ou en cours de celui-ci.

Dans ce type d’arbitrage, les parties renoncent à leurs obligation à leurs droits
personnel, et a tous les avantages approuvés par la loi, ou par le contrat qui la loi des parties.
Les parties délèguent à l’arbitre le droit de juger entre elles sont qu’ils soit obligé de respecter
les règles de de droit. L’arbitre rend une décision dans le fond du litige, celle-ci est
obligatoire2 au parties.

L’arbitre en amiable composition n’est pas la conciliation ou la médiation, car le rôle du


médiateur ou du conciliateur se limite a donné des suggestions des conseils et des points de
vues qui pourront intéressés les deux parties. Alors que l’amiable compositeur doit trancher,
et prononcer une décision.

Toutefois la liberté de l’arbitre en amiable composition n’est pas sans limite. Il doit
respecter un certain nombre de règles. C’est le cas par exemple des règles du régime général,
de la défense et du contradictoire. Et les règles de l’écrit et des mentions obligatoires dans la
convention d’arbitrage et dans la sentence arbitrale, le changement de mémoire.

La responsabilité de l’arbitre en amiable composition est plus importante, car il doit


étudier l’affaire, procéder aux investigations nécessaire pour trouver la solution aux conflits
d’intérêt en vue d’ordonner une sentence équitable.

1
Il y a des jugements qui le confirme, tel est le cas pour la sentence rendue par le tribunal de première instance
de Berrchid, n°1203/4/09, en date du 24/03/2009. Décision cité par Bouaza HARFAWI, « l’arbitrage dans les
litiges du travail –étude comparée - », op. Cité. P. 171.

2
Est partit dans ce sens la cour de cassation de paris, lorsqu’elle a refusé la demande un recours en annulation
cotre la sentence arbitrale, pour le motif que les parties en choisies que l’arbitre siège en amiable compositeur
selon les règles de justice et d’équité, et d’ignoré la loi. Arrêt rendue en date du 15/08/2008, publié dans la
revue d’arbitrage, jurisprudence international, n°3, juillet 2009, P. 893.

107
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

C) La règle de confidentialité :

La procédure des moyens alternatifs de règlement des conflits est particularisée par la
confidentialité de tous ce qui arrive pendant celle-ci. Elle protège les secret de la vie privé et
personnelle des parties. La divulgation de tel secret devant les tribunaux nuira aux parties et
augmentera le degré de conflit entre les parties1.

La confidentialité constitue l’un des avantages principaux de l’arbitrage. L’obligation de


confidentialité pèse sur les arbitres qui doivent rien révéler de ce qu’ils ont pu apprendre du fait de
leurs mission arbitrale, tous comme ils sont tenu du secret du délibéré 2. En effet le comité d’arbitres,
est engagé à préserver le secret professionnel, est ce dans la collecte d’information, de documents ou
de tous autres écrits du litige, et ce pour garantir un air de confiance pour trancher le litige 3.

L’obligation s’impose aussi aux parties du moins des documents non public. Certaines
convention d’arbitrages, ainsi que des règlements d’arbitrage, prévoit une clause de confidentialité 4.

Le régime d’arbitrage garanti aux parties du litige la protection de leurs secrets professionnels.
Si ces secrets sont mis à la connaissance du public, il y aura une atteinte a aux droits des parties au
litige. Donc les arbitres sans tenus au secret professionnel, à défaut seront punis pénalement 5. Cela
prouve que dans le cas où l’arbitre ne respecte pas cette règle sera, puni selon les dispositions de la
loi pénale, comme le juge, le médecin, ou le fonctionnaire.

Toutefois il faut préciser que dans le cas où la justice étatique intervient lors des recours-tel que
le recours en annulation devant la cour d’appel- peut limiter du degré de confidentialité recherché par
les parties lorsqu’ils ont choisi l’arbitrage du fait du caractère public devant les juridictions étatiques 6.

Les membres des affaires commerciales d’une manière générale préfèrent que leurs conflits ne
soit pas mi en courant du public, car sera influencer leurs renommés et leurs compétitivité. Et même
s’a arrivera pour quelque uns de payer des amendes fiscale ou administratifs selon les dispositions de
la loi.
1
Mohamed SELLAM, « les modes alternatif pour la résolution des litiges et leurs rôles dans la diminution du
fardeau de la justice et la réalisation du développement sociales et économique »
"،‫ مطبعة‬،‫ الذكرى الخمسينية لتاسيس المجلس األعلى‬،‫ندوة الصلح والتحكيم والوسائل البديلة لحل النزاعات من خالل اجتهادات المجلس األعلى‬
322 .‫ ص‬،2007 ،‫ الرباط‬،‫األمنية‬.
2
Pascal ANCEL, Marie-Claire River , « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale », op. Cité,

p. 58.

3
Bouaza HARFAWI, « l’arbitrage dans les litiges du travail –étude comparée - », op. Cité. P. 151.

4
La partie qui demande un recours en annulation du sentence arbitrale par exemple, de mauvaise foi, juste
pour divulguer des secret professionnel de l’autre parties, peut être condamné a des dommages-intérêts.
5
La loi 08.05 oblige les arbitres à la tenu du secret professionnel, et ce par l’article 326 qui dispose :
« Les arbitres sont tenus au secret professionnel sous les termes prévus par la loi pénale »
6
"‫ مجلة الحقوق‬،‫ الوسائل الودية لفض المنازعات الوساطة ـ التحكيم ـ الصلح‬،"‫أي دور للتحكيم في فض المنازعات من خالل التشريع المغربي؟‬
16.‫ ص‬،2012 ‫ ماي‬،4 ‫ العدد‬،‫المغربية‬.

108
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Les modes alternatifs de règlements des conflits notamment l’arbitrage garantie la


confidentialité quel que soit la solution du litige. Cet avantage n’est pas garantie par les juridictions
étatique, connu par la publicité.

D) Le tiers :

L’arbitrage est né d’une nature purement contractuelle se basant sur la volonté 1 des deux
parties. Dans le principe de là l’autonomie de volonté joue un rôle important dans la réalisation de la
convention d’arbitrage, ou dans la clause d’arbitrage. Les parties ayant choisi ce mode alternatif de
règlements2 des conflits, sont libres de le faire, car la loi leurs a donné la possibilité de faire recours à
ce moyen au lieu de passer par les juridictions étatiques et ce dans un but de développement des
investissements et des investisseurs, mais cela ne signifie pas qu’elles peuvent l’imposer à une autre
personne qui n’a pas signé l’accord.

Les parties a une convention d’arbitrage ne peuvent pas conférer valablement au tribunal
arbitral des pouvoirs affectant des tiers. A moins qu’une disposition particulière de la loi ne l’autorise
à le faire. Le tribunal arbitral ne peut pas condamner quelqu’un qui n’est pas parties à la convention
d’arbitrage3. Un tribunal arbitral peut ordonner aux parties de communiquer des pièces ou de se
soumettre à un interrogatoire, mais en général il n’a pas le pouvoir d’obliger un tiers à le faire, même
si les parties du litige ont la prétention de lui donner ce pouvoir. Il est impossible de forcer une
personne à participer dans un arbitrage, qu’il s’agisse d’obtenir de leurs par des communications de
pièce ou de témoignage, qu’en demandant le concours du juge étatique compétent.

On déduit toujours, que le principe de l’autonomie de volonté trouve des limites. Car en effet
cette liberté ne peut porter atteinte a d’autre, et ne peut s’appliquer de force aux personnes non liés
en principe par la convention d’arbitrage.

Sous-section 2 : le déroulement du procès revoir le titre :

Quand un tribunal arbitral a été désigné et que l’on a fixé la procédure à suivre, la
première mesure à prendre pratiquement dans tous les arbitrages –même internationaux-
consiste en l’échange d’écriture4.
Généralement la procédure commence par une première réunion ayant pour objet
l’établissement et la signature d’un acte qui détermine les prétentions des parties, constate
1
‫ مجلة الحقوق‬،‫ الوسائل الودية لفض المنازعات الوساطة ـ التحكيم ـ الصلح‬،"‫أي دور للتحكيم في فض المنازعات من خالل التشريع المغربي؟‬
16.‫ ص‬،2012 ‫ ماي‬،4 ‫ العدد‬،‫المغربية‬
2
Mohamed SELLAM, « les modes alternatif pour la résolution des litiges et leurs rôles dans la diminution du
fardeau de la justice et la réalisation du développement sociales et économique », op. Cité, P. 322.
3
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », op. CIté, p.
239.

4
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », op. CIté, p.
258.

109
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

l’installation du tribunal et détermine le délai de procédure 1.Il est nécessaire que les arbitres
aient été désignés et qu’ils aient accepté leur mission.
Une partie peut valablement saisir le tribunal arbitral à partir d’une clause
compromissoire sans transiter par l’étape du compromis en raison du caractère superflu de
celui-ci en cas de clause compromissoire valide.
Néanmoins, il peut toujours être utile d’en rédiger un. A défaut de compromis, et c’est
en général fréquent dans la pratique, la mission des arbitres peut être déterminée dans un acte
de mission ou un procès-verbal de la première réunion entre les parties et les arbitres. Par
ailleurs, la demande d’arbitrage doit être faite de manière formelle 2. La date à laquelle la
demande a été faite doit être impérativement indiquée pour interrompre le cours de la
prescription. Elle peut se faire par lettre recommandée. Il est en général assez fréquent
lorsqu’on soumet le conflit à un centre d’arbitrage que le règlement d’arbitrage indique les
formes dans lesquelles la demande d’arbitrage doit être faite.

Paragraphe 1er : l’introduction de l’instance :

La procédure arbitrale débute par l’introduction de l’instance, suivie le cas échéant,


d’une étape préliminaire d’organisation de l’instance. L’introduction de l’instance a lieu soit
lorsque les arbitres sont sais par au moins l’une des parties, soit lorsque l’une des parties
entame la procédure de constitution du tribunal arbitral. Les procédures de constitution du
tribunal arbitral ayant déjà été examinés, on envisagera, ici, la saisine du tribunal
préalablement constitué.

L'arbitre est saisi soit conjointement par les parties, soit à la demande de l'une d'elles,
par une demande d'arbitrage. Rappelons que pour que la saisine produise effet, il est
nécessaire que l'arbitre ait accepté sa mission.

Le demandeur saisit au premier le tribunal arbitral par un mémoire, dans lequel il


explique clairement ses demandes et les faits sur lesquels il se base. En réponse le défendeur
présente son mémoire en réponse, qui peut contenir non seulement des moyens de défenses,
mais aussi de nouvelle demande, des demandes reconventionnelles. Voire parfois une
demande en compensation.

1
Yves GUYON, « l’Arbitrage », op. Cité, p. 56.

2
Article 327-14 al. 1.

110
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

A) Le mécanisme d’échange de mémoires :

Les mémoires sont normalement échangés successivement, de sorte que le demandeur


tire le premier et que le défendeur répond. En cas de demande reconventionnelle en même
temps que sa réponse à la demande principale et son mémoire est souvent appelé mémoire en
défense en reconvention ou mémoire en réponse et demande reconventionnelles. Le
demandeur soumet alors en réponse à la demande reconventionnelle.

Exceptionnellement, cependant, le tribunal arbitral peut ordonner aux parties de


soumettre leurs mémoires simultanément, de sorte que chacune fait parvenir à l’autre un
mémoire en demande à une date donnée, et qu’à une date ultérieure chacune fait parvenir à
l‘autre sa réponse et ainsi de suite.

Il est important que le tribunal arbitral précise de manière claire quel est le type de
mémoire qu’il attend des parties, de sortes que celles-ci sachet exactement à quoi s’en tenir.
Autrement dit si les mémoires ont insuffisamment étoffés, l’arbitrage pourra prendre du
retard u au contraire les parties auront perdu du temps et de l’argents à préparer des mémoires
volumineux et exhaustifs alors que le tribunal arbitral a la ferme intention de procéder à une
instruction à développer leur argumentation dans la suite de la procédure.

1) Les mentions obligatoires ;

Les mémoires devant le tribunal arbitral, doivent être établit sous la forme d’un écrit.
L’exigence d’un écrit facilite aux arbitres la compréhension et l’encadrement de l’objet du
litige.

Le mémoire du demandeur doit remplir un certain nombre de mention, à défaut de l’une


de celle-ci il serait amené par l’arbitre à les reproduire a nouveau :

a) Le nom et l’adresse du demandeur, et le nom et l’adresse du défendeur.


b) Une explication des faits.
c) Les questions objets du litige
d) Les demandes
e) Les faits nécessaires au mémoire conformément à la convention des parties

111
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

f) Il faut joindre au mémoire, tous les documents et preuve justificatives qu’il compte
utiliser. Pour le demandeur d’arbitrage la production de ces documents est
obligatoire.

Pour qu’un arbitrage existe, la partie qui souhaite réclamer son droit doit saisir le
tribunal arbitral par une requête, et par un mémoire adressé au défendeur et à tous les arbitres.
Si le demandeur en arbitrage n’effectue pas cette démarche, non seulement la sentence rendue
risquerai d’être annulée, mais aussi la procédure sera arrêtée par une décision du tribunal
arbitral.

Cette règle ne trouve pas application pour le défendeur qui n’a pas produit son mémoire
en réponse à celui du demandeur. La loi et la jurisprudence marocaine le confirme1

Le mémoire du défendeur doit contenir aussi des mentions obligatoires, dans le cas de
défaut de l’une d’elle, l’arbitre va amener le défendeur à les produire. Il s’agit de :

a) Les moyens de défenses


b) Les demandes incidentes ou la demande de compensation
c) Le défendeur, s’il le souhaite, peut joindre à son mémoire les documents et
pièces de preuve qu’il utilisera pendant le procès.

Les mémoires qui doivent être présentés aux arbitres dans les délais déterminés peuvent
être modifiés ultérieurement. En effet les parties au litige d’arbitrage ont une deuxième
chance pendant le déroulement de la procédure d’arbitrage pour introduire des explications ou
des modifications à leurs prétentions et à leurs moyens de défenses. La question qui se pose
est de savoir à quel moment la partie concernée puisse effectuer les motifs qu’elle souhaite ?
1
L’article 327-14 al 9 et 10 de la loi 08.05 dispose que :
« …
Sauf convention contraire des parties, la non production, sans motif valable, par le demandeur de la requete
introductive d’instance dans le délai qui lui est imparti, entraine l’arrêt de la procédure d’arbitrage par décision
du tribunal arbitral.
Si le défendeur ne produit pas son mémoire en réponse dans le délai qui lui est imparti, le tribunal poursuit la
procédure d’arbitrage sans que cela soit considéré comme reconnaissance par défendeur du bien fondé de la
requête introductive par le demandeur.
… »
Dans le meme sens une décision rendue par le tribunal de commerce de Marrakech dispose que :
" ‫ فانه يجب على المحكمة التص;ريح بع;;دم قب;ول‬05/08 ‫ من قانون المسطرة المدنية المعدلة بمقتضى القانون‬327 ‫وحيث انه و استنادا إلى المادة‬
‫ أن توجيه المدعية إنذارا إلى المدعى عليها من اجل تفعيل مسطرة التحكيم و ع;;دم جوابه;;ا داخ;;ل األج;;ل المح;;دد له;;ا في اإلن;;ذار اليمكن‬...‫الدعوى‬
‫اعتباره تنازال عن مسطرة التحكيم ألن من جهة يتعين; أن يكون التنازل صريحا و من جهة ثانية فان تفعيل مسطرة التحكيم التتوقف على تدخل من‬
‫ حددت كيفية تفعيل; مسطرة التحكيم وذلك بتوجيه مقال الدعوى إلى الم;دعى عليه;ا و إلى ك;ل واح;د‬14‫ـ‬327 ‫المدعى عليها مباشرة ذلك أن المادة‬
‫ و بالت;الي‬... ‫من المحكمين و حتى في حالة عدم جواب المدعى عليها فان هيئة التحكيم تباشر إجراأته;;ا بص;;فة عادي;ة إلى حين إص;دارها لمقرره;;ا‬
‫فانه ال يمكن اعتبار مجرد توجيه إنذار بتفعيل إجراأت التحكيم و عدم جواب الطرف اآلخر بمثاب;ة تن;ازل عن;ه و ان;ه و في غي;اب م;ا يفي;د اس;تنفاذ‬
‫مسطرة التحكيم أو إبطالها فان شرط التحكيم يبقى قائما و ملزما لطرفيه و يتعين بالتالي التصريح بعدم قبول الطلب و تحميل رافعته الصائر‬."
Décision n° 390 en date du 23/03/2009, dossier n°1406/4/08.

112
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le texte est exprès, avant que le tribunal arbitral ait tranché le litige. Donc l’intervention des
parties ne doit pas tarder la solution du litige, et doit s’effectuer a un moment raisonnable et
adéquat, pour qu’elle puisse être prise en compte.

2) Le délai;

L’échange de mémoire pose la question du délai, question à laquelle répondu l’article


327-14. Selon ce texte le défendeur et le demandeur doivent présenter leurs mémoires au
moment précisé par les parties.

Une telle précision se trouve dans la convention d’arbitrage, le compromis d’arbitrage


ou même parfois dans l’acte de mission signé avec les arbitres. Toutefois si les parties n’ont
pas précisé e délai, il convient aux arbitres de le déterminer.

L’article 327-14 dispose que :

«  Le demandeur doit adresser, dans le délai convenu entre les parties, ou imparti par
le tribunal arbitral, au défendeur et à chacun des arbitres un mémoire…

Le défendeur doit adresser, dans le délai convenu entre les parties, ou imparti par le
tribunal arbitral, au demandeur et à chacun des arbitres un mémoire… ».

Lorsque le délai est précisé par le tribunal arbitral, la pratique de celui c-i différé.
Parfois un tribunal arbitral fixe des délais pour la soumission des mémoires que les parties
acceptent dès le départ tous en les sachant irréaliste et qui servent tous simplement d’objets
destinés à oublier les parties à s’atteler sans délai au travail préparatoire.

D’autres tribunaux arbitraux considèrent que cette approche est à la fois artificielle et
inapproprié et préfèrent fixer des délais réalistes au départ en espérant qu’ils seront respectés.
La question qui se pose à ce niveau, est celle de savoir si les parties ont la possibilité de
demandé la prorogation des délais pour le dépôt des mémoires ?

Dans les affaires complexes il est parfois nécessaire de prévoir l’échange d’autre
écriture (des répliques dupliques et triplique), ce qui pousse le tribunal arbitral à consentir à
l’une des parties une prolongation du délai qui lui avait été initialement imparti.

113
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Mais, ce qui est regrettable c’est que le demandeur dans la plus part des cas connait
combien de temps lui est nécessaire pour préparer un mémoire, alors que le défendeur ne le
sache le temps dont il a besoin pour se faire, puisqu’il n’a pas reçu le mémoire du demandeur
pour en répondre. De même le demandeur au principal ne peut pas savoir combien de temps il
lui faudra pour préparer sa réplique et, le cas échant sa réponse à une demande
reconventionnelle tant qu’il n’a pas reçu les mémoires du défendeur et du demandeur
reconventionnel.

La solution a notre avis c’est qu’il soit déterminé un délai a titre objectif, mais qu’ils
soient en même temps réaliste.et au fur et à mesure du temps proroger le délai pour donner la
possibilité aux parties de rédigé leurs mémoire et d’avoir le temps suffisant pour le préparer.
Le terme suffisant ne voudrait pas dire laisser trainer l’arbitrage pour longtemps, mais dans la
limite du raisonnable.

3) Communication à l’arbitre et aux parties ;

L’article 327-14 pose l’obligation de communiquer les mémoires à l’autre partie et à


chacun des arbitres. L’article ne précise pas clairement si les arbitres et les parties peuvent en
recevoir en même temps les mémoires ou que les arbitres les recevront à la clôture d’échange
d’écriture.

En vue que les arbitres étudient bien l’affaire, il est nécessaire que les mémoires soient
rendues en même temps, et au fur et à mesure ce qui leurs évite à passer le temps un temps
considérable à lire un seul mémoire d’une énorme quantité de documents une fois que
l’échange d’écriture est terminé.

4) Les demandes reconventionnelles :

La compétence du tribunal arbitral pour statuer sur les demandes reconventionnelles est
parfois contestée par le demandeur au principal motif que les prétentions du défendeur
n’entrent pas dans le cadre du contrat qui contient la clause d’arbitrage. Si c’est le cas le
tribunal n’a pas le choix que de rejeter ses prétentions. Le tribunal arbitral ne peut être saisi
que des réclamations qui entre dans le cadre de la convention d’arbitrage. La situation est la
même lorsque le défendeur soulève une demande en compensation mais qui n’entre pas dans
le cadre de la convention d’arbitrage.

114
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le défendeur en vertu de l’article 327-14 al. 2 peut introduire des demandes


conventionnelles, à condition de le faire au moment de la présentation du mémoire. La
difficulté peut se trouver dans la situation ou le défendeur présente une demande
conventionnelle alors que la procédure est à un stage très avancé. Le tribunal peut se trouver
placé dans une position très inconfortable, selon la circonstance et le type de l’arbitrage.

La loi 08.05 est restée silencieuse, il n’ ya pas en effet une précision sur la possibilité de
recevabilité des demandes conventionnelles au courant de l’instance. Mais par la lecture de
l’alinéa 5 du même article, il est déduit qu’une telle demande peut être effectué, et que les
arbitres sont seules compétents soient de l’accepter soit de la rejeter.

B) la communication des pièces :

Que l’on soit dans le cadre de l’arbitrage ou de la justice étatique, les pièces et
conclusions d’une partie doivent être communiquées tant aux arbitres qu’à l’autre partie,
conformément à ce que qu’exige le respect du principe du contradictoire.
La production des pièces et conclusions dans le procès arbitral, n’est cependant pas
soumise aux règles qui s’imposent devant le juge.
Afin de respecter le principe du contradictoire, le nouvel article 327-14 impose à
chacune des parties d’adresser tous les moyens qu’elle invoque aussi bien aux arbitres qu’à
son adversaire. Il en va ainsi des mémoires, des rapports d’expert et de toutes autres preuves.
Les parties doivent disposer d’un délai raisonnable afin d’élaborer leurs réponses et
observations.
Elle peut être entièrement écrite ou entièrement orale ou encore partiellement écrite et
orale. En pratique, la production des conclusions est souvent écrite. Mais il peut y avoir
également des réunions avec les arbitres à l’occasion desquelles ont lieu des débats oraux.
Ceux-ci sont généralement consignés par les arbitres dans des procès-verbaux de réunion.
La loi ne fixe aux parties aucun délai prédéterminé pour la communication des pièces.
Mais elle impose que cette production soit effectuée avant la date de mise en délibéré. En
effet, l’article 327-21 al 1èr énonce : «  après accomplissement de la procédure d’investigation
et lorsqu’il estime que l’affaire est prête, le tribunal arbitral fixe la date à laquelle l’affaire
sera mise en délibéré1. Et le même article ajoute en son alinéa 2 que «après cette date, aucune

1
La même disposition est prévu par la loi française, l’article 1468 al. 1er du CPC énonce à ce propos que «
l’arbitre fixe la date à laquelle l’affaire sera mise en délibéré »

115
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

demande ne peut être formée, ni aucun moyen soulevé. Aucune observation ne peut être
présentée ni aucune nouvelle pièce produite, si ce n’est à la demande du tribunal arbitral ».

L’obtention des pièces détenues par un tiers ; Le tribunal arbitral ne dispose pas du
pouvoir de correction qui lui permettrait d’ordonner la communication de pièces détenues par
un tiers, même si ces pièces peuvent être capitales pour l’issue du litige. Les seuls pouvoirs
que le tribunal dont peut disposer lorsqu’il s’agit de communication de pièces, il s’agit des
parties1. En effet l’article 327-11 al 2 du CPC dispose que « si une partie détient un moyen de
preuve, le tribunal arbitral peut lui demander de le produire ». Néanmoins, il ne peut pas en
cas de refus de l’intéressé lui infliger une astreinte. Il peut seulement tirer les conséquences de
ce refus.

La traduction des documents : dans la pratique le tribunal arbitral demande souvent la


traduction de toutes les pièces qui ne sont pas déjà rédigés dans la langue de l’arbitrage. Cette
traduction doit, si possible être adressée au tribunal arbitral conjointement par les parties qui
se seront mises d’accord sur elle. Le moyen le plus pratique consiste à soumettre d’abord la
pièce dans sa langue d’origine et à la faire suivre de sa traduction dans la langue de
l’arbitrage. Si l’inexactitude de la traduction est contestée, la version de chaque partie peut
être insérée après l’original. S’il n y a pas de contestation particulière sur l’exactitude d’une
traduction, mais que celles-ci n’a pas fait l’objet d’accords entre les parties, il est préférable
que les parties présentent une traduction certifiée conforme par un traducteur juré.

Le législateur marocain à donner le pouvoir au tribunal arbitral pour décider quelle


pièce doit être fourni dans les langues de l’arbitrage. L’article 327-13 al. 2 dispose :

« Le tribunal arbitral peut décider de faire joindre à tous ou parties des documents
écrits produits lors de l’instance leurs traduction dans la ou les langues utilisées dans
l’arbitrage. En cas de pluralité des langues la traduction peut être limitée à quelques-unes. »

d) le procédure par défaut.

1
Aux Etats Unis d’Amérique, la loi sur l’arbitrage permet au tribunal arbitral de sommer quelqu’un de
comparaitre devant lui et d’amener avec lui toutes les pièces dont il dispose.

116
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Il est possible que la partie qui n’a pas pris l’initiative de la saisine des arbitres ne se
manifeste pas. Le législateur marocain n’a pas établit de disposition relative à la prodécure par
défaut. Il ne fait aucun doute qu’une procédure par défaut est posiible devant une juridiction
arbitrale. On a vu que l’effet obligatoire d’une telle convention était d’obliger les parties à
déférer le litige visé dans la convention a des arbitres.

Il serait, en outre, impensbale qu’une partie puisse, par son défaut, paralyser le
déroulement de l’instance arbitrale. Les rabitres devront cependent d’assurer de l’existence
de l’accord d’arbitrage et ce que la defendresse a reçu notification de l’introduction de
l’instance arbitrale. L égalitéé des droits des parties et possibilité pour chacune de faire valoir
ses droits sont respéctés dès lors que chacune a été en mesure de présenter ses prétentions et
moyens, memesi, en définitive, l’une d’elle a ptéféré renoncé a user de la posibilité qui lui est
offerte. Comme en matière de contradiction, ce qui compte, c’est au moins la réalité de la
contradiction que la possibilité même de contredire.

En peut dire que le législateur marocain a donné une réponse partielle a la non présence
d’une partie. L’article 327-14 al 11 dispose que :

« En cas de défaut de présence de l’une des parties à l’une des scéances ou de
production des pièces qui lio sont demandées, le tribunal arbitral peut poursuivre la
procédure d’arbitrage et rendre une sentence sur le litige au vu des preuvs dont il dispose. »

Ce qui peu etre déduit de cet article, c’est qu’en cas de refus d’une personne d’assister a
la procédure arbitrale, l’arbitre peut continuer celle-ci et rendre un jugement. Il ne suffie pas
que la partie defendresse decline le pouvoir arbitral et n’emettet aucune réponse, pour que
l’arbitre n’aie pas lieu. Le pouvoir juridictionnele des arbitres découle de la volonté des
parties concrétéisé dans une convention d’arbitrage. C’est la volonté des parties qui a choisit
le réglements de leurs conflits par le moyen d’arbitrage.

La partie qui a choisit l’arbitrage, et au moment du litige refuse de le soumettre devant


la juridiction arbitrale, doit présicer sa décition d’une manière formelle. Car l’abseention ne
séngifie pas devant le tribunal le refus de la procédure.

Paragraphe 2 : les mesures d’instruction :

117
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le code la procédure civile, dans sa partie relative à l’arbitrage, se montre très succinct
que ce qui concerne la phase d’instruction de l’affaire. Il y consecre seulement l’article 327-
11 dans les termes suivants :

« le tribunal arbitral procède a toutes investigations par audition de témoins,


commissions d’experts, ou par toute autre mesure d’instruction.

Si une partie détient un moyen de preuve, le tribunal arbiral, peut lui demander de le
produire.

Il peut également procéder à l’audition de toute personne qu’il estime utile


d’entendre. ».

L’arbitre dispose pour instruire des pouvoirs équivalents à ceux du juge étatique. En
effet, le renvoi de l’article 327-11 a toute les autres mesure d’instruction, permet a l’arbitre
d’ordonner d’office toutes les mesures d’instruction légalement admissibles, par la loi choisie
pour etre appliquer au fond. Il peut aussi demander des expertises, entendre des témoins
lesquels ne seront pas entendus sous serment étant que l’arbitre n’a pas de fonction étatique.
Le briéveté avec la quelle le législateur traite le parocédure d’investigation dans
l’arbitrage s’expique en une grande mesure par la raison qu’il convient de laisser à l’arbitrage
la souplesse la plus grande, et que des règles fixes ne doivent pas intervenir que por apporter
des garanties aux justiciables sur les ponits les plus essentiels.

Il convient cependant de reprendre l’une après l’autre l’examen des différentes mesures
d’instruction, pour dterminer ce qui peut ou non être fait.

A) L’assistance ou la représentation des parties :

Devant les rabitres, les parties pourront comparaitre seules ouse faire assister ou
representer.

Assistées, elles pourront l’être par un avocat régumièrement inscrit d’un bareau. Les
arbitres étant une juridiction prévue et réglementée par le code de la procédure civile, les
avocats qui ont le droit d’exercer leurs ministère devant toutes les juridictions, sont fondés à
le faire en matière d’arbitrage.

En ce qui concerne la représentation, nul ne peut le faire sans un pouvoir régulier et


spécial. En ce qui concerne ceux qui ne sont ni avocat ni avoué, la chose va de soi. Pour les

118
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

avocats, la dispense de procuration qui joue en leur faveur devant es jurididctions joue aussi
pour l’arbitrage. De meme en ce qui concerne les avoués ils ont toute la possibilité de
représenter les parties.

Dans ces conditions toutes personnes autres que les parties peut representer ou assister
celle-ci, sans qu’il est besoin d’un pouvoir spécial pour se présenter davant les arbitres. En
effet le législateur marocain n’a pas établi des conditions spéciales, qu’une personne doit
remplir en vue d’assister une partie ou de l’a représenter. L’article 327-12 dispose en son
deuxième alinéa :

« …

Les parties peuvent se faire assister ou se representer par toute personne de leurs
choix. »

La rédaction de ce texte s’inscrie toujours dans la souplesse dans laquelle le législateur


souhaite introduire, et ce en vue de garantir un libre choix aux arbitres dans l’administartion
da l’arbitrage.

B) Enquêtes e l’expertise

L’expertise :

Une autre manière d’administer la preuves consiste a faire appel à des experts qui
déposeront devant le tribunal arbitral. Certaines questions de fait ne peuvent etre tranchées par
le tribunal arbitral que si ce dernier ce livre a l’appréciation d’éléments qui relèvent
essentiellement d’une question d’opinion personnelle1.

L’expertise est une mesure d’instruction peu fréquente2 en matière d’arbitrage. Souvent
les arbitres auront été désignés à raison de leurs connaissances spéciales sue ce qui concerne
les objets en litige. Ils seront donc eux meme experts en la matière.
1
Par exemple dans un litige de génie civil, les documents de l’époque y compris de la correspondance, les
rapports d’avancement et les autres comptes rendues et la déposition des témoins qui étaient présents sur le
site peuvent permettre au tribunal de se faire une idée de ce qui s’est passé. Mais le tribunal arbitral peut alors
se poser une autre question qui est de savoir si ce qui s’est passé en réalité a été ou non conforme aux usages
dans le domaine concerné. Le tribunal arbitral ne pourra se prononcer sur cette question que s’il fait appel à
des experts, à moins qu’il ne possède lui-même l’expérience voulue.

2
Cette expertise est demandé est jugé même nécessaire dans les arbitrages maritimes, pour mesurer les
performances d’un navire ou de ses équipements, en vue que le tribunal dispose des éléments de fait requis.

119
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Mais, d’une part il peut ne pas en etre ainsi, et d’autre part, il est possible, sur un point
hors de leurs compétence, les arbitres sentent la nécéssité de prendre l’avis d’un tiers qu’ils
désignent.

Souvent c’est le compromis qui prévoyant cette nécésiité, indique que larbitre pourra
ou devra s’entourner des avis d’un expert qui y est désigné. Mais d’autres part rien n’enpeche
non plus les arbitres de prendre cette décition, et ils le feront ainsi en matiére d’enquete.

Il ya deux principales façons de procéder lorsque le tribunal arbitral ne dispose pas lui-
même des connaissances nécéssaires. Dans le premier cas le tribunal arbitral désigne son ou
ses propres experts. Dans le second cas, les parties font déposer des experts devant le tribunal
arbitral, et du fait qu’il aura probablement des dépositions contradictoires, le tribunal arbitral
attend pour se faire une opinion que les experts aient fait l’objet d’un contre interrogatoire ou
que leurs dépositions aient été vérifiées par un autre moyen. Comme la solution de nombreux
litiges dépend de l’administration des preuves par expertise, il revient au tribunal arbitral de
circonscrire le débat en limitant le nombre d’expert que chaque partie peut faire entendre.les
parties en général donnent leurs accord sur cette question lors de l’audience de mise en état,
ce qui permet déviter une bataille d’experts prolongée.

Un tribunal arbitral reçoit en général le pouvoir de désigner des experts s’il le juge
nécéssaire ou souhaitable. Ce pouvoir de désignation est lui est conféré par la convention
d’arbitrage, soit expressement, soit atravers la référence à un règlement d’arbitrage
institutionnel ou international. En l’absence de pouvoir exprès, on peut se poser la question de
savoir si le tribunal a ou non le pouvoir de désigne un expert en vertu de la loi marocaine ?

Le principe consacré, c’est que la loi lui confère cette autorisation par le biais de
l’article 327-11 du CPC. Cette article renvoie a toute les mesures d’instruction.

Le choix des experts et la définition de leur mission sont des questions surlesquelles le
tribunal arbitral peut désirer ou non consulter les parties. Il ya a ici un risque de prolonger la
procédure mais il ya aussi des chances1 de diminuer les critiques dont les le rapport
d’expertise peut ultérieurement faire l’objet2.
1
Le tribunal chargé de règles les différends irano-américains, dans certains litiges qui lui étaient soumis sont
instructives. Pour nommer un expert, le tribunal a d’abord donner la possibilité aux parties de se mettre
d’accord sur un nom, puis à présenter aux parties une liste de personnes ou d’organismes entre lesquels
choisir, en précisant que si les parties ne parviennent pas toujours à se mettre d’accord. Le tribunal désignerait
lui-même.
2
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », op. Cité, p.
276.

120
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

La récusation des experts demeure toujours possible, car elle est d’ordre public. On peut
se demander si elle doit s’exercer devant les arbitres, ou au contraire être portée devant le
tribunal civil ?

A notre avis c’est le tribunal arbitral qui vas trancher la question qui a la compétence en
vertu de la convention d’arbitrage. L’expert est choisi par le tribunal arbitral, donc tous ce qui
concerne sa mission doit être décidé par ce dernier. Mais qu’en est-il de l’expert qui a été
désigné dans le compromis par les parties ? Cet expert ne peut être récusé pour les cause de
récusation connue.

C) Les autres moyens :


1) L’enquête :

Les arbitres peuvent, soit que les parties le demandent, soit spontanément, ordonner une
enquête.la question qui se pose est celle de savoir s’il est indispensable que les arbitres
rendent une sentence préparatoire ordonnant l’enquête ou s’il peuvent le faire plus
simplement en indiquant, dans un procès-verbal communiqué aux partie, qu’à une prochaine
séance ils tennderont les témoins en vue d’élucider un ou plusieurs points de faits déterminés.

Il ya deux cas ou une sentence serait nécessaire. Ce serait d’abord celui ou il n’ ya


aurait pas dispense des règles de procédures. Ce serait ensuite celui ou l’une des parties
déclarerait vouloir s’opposer à l’enquete, ou aussi celui ou les témoins se refuseraient à se
présenter et déposer.

Dans le premier cas il y aura nécessité d’une sentence avant dire droit, mais elle ne
devrait pas être, comme toute sentence, soumise à l’exéquatur que si elle n’était pas
volontairement axécutée.

Dans les autres cas, l’exéquatur est nécéssaire pour que la sentence puisse être sgnifiée
aux parties et dénoncée aux témoins.

Mais, pratiquement, dans la plus part des cas, aucune formalité ne sera nécéssaire, autre
que la rédaction d’un procès verbal, conseillé par ce qu’elle permet fe fixer les points sur
lesquels l’enquete doit porter.

La procédure minitieuse de l’enquête ordinnaire comporte, un luxe de formalités qui


apparaissent comme incompatibles avec caractère de l’arbitrage et les moyens dont disposent
les rabitres et les parties a cet effet. Por cette raison le législateur marocain n’a ps établi des

121
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

formalismes précis pour l’enquête. Les parties osnt maitres de leurs choix, de la procédure et
du droit applicable.

Enfin quel que soit le mode selon lequel s’effectue cette enquete, elle doit avoir lieu
publiquement, c’est-à-dire en présence des parties de leurs représentants et conseils, et devant
tous les arbitres. Ils se peut que les parties orésisent dans le compromis d’arbitrage le
contraire. Il n’est conseillé de le faire qu’en cas ou l’instruction de l’affaire se montrait
particulièrement touffue et exigerait un travail considérable par raport au temps accordé pour
rendre leurs sentences. Dans ce cas d’ailleurs, il faut considérer qu’il y aurait alors nécéssité
de dresser procès verbal de la déposition des témoins receuillie par un seul arbitre.

2) Vérification des écritures.


3) Descente sur les lieux
4) Interrogatoire sur faits et articles
5) Serments
D) L’affaire en état :

La dernière mesure prise par le tribunal, consiste a ce le tribunal arbitral inspecte lui-
même l’objet du litige. Il dispose d’une grande latitude dans la manière de procéder à
l’examen de l’objet du litige. Sauf convention contraire des parties , le tribunal arbitral
veillera normallement à ce que le principe de l’égalité de traitement entre les parties soit
respécté. En particulier, le tribunal arbitral n’entrependra normalement d’inspection sur le site
qu’en présence de representants des deux parties et les arbitres ne poseront pas normallement
de questions sur l’affaire à des personnes travaillant sur le site sans que les avocats des parties
aient le droit de poser aussi des questions aux mêmes personnes. Il arrive parfois que les
parties soient d’accord pour que le tribunal arbitral visite un lieu par exemple ou inspecte
l’objet du litige sans que personne ne les accompagne. Mais il serait inoportun voire meme
préjudiciable à l’execution ultérieure de la sentence que le tribunal arbitral procède à une
inspection en présence de l’une des parties seulement1.

Paragraphe 3 : la mise en délibéré  ou le délibéré arbitral: (à revoir)

1
Jean ROBERT, « Traité de l’arbitrage civil et commercial en droit interne », deuxième édition, RECEUIL SIREY,
1955, p. 163.

122
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le délibéré est une phase nécessaire 1, ce qui semble évident si le tribunal arbitral est
collégial, mais s’impose aussi, comme une phase de réflexion pour l’arbitre unique.
L’article 327-21 du CPC prévoit que l’arbitre fixe la date à laquelle l’affaire sera mise
en délibéré. Après cette date les débats sont clos, et c’est seulement à la demande de l’arbitre
que de nouveaux éléments peuvent être produits. L’ensemble des arbitres se doit d’y
participer. En cas de refus de l’un d’eux, le délibéré sera tout de même considéré comme
valablement tenu, ceci afin d’éviter toute paralysie de la procédure. De plus, l’article 327-22
du CPC dispose que « les délibérations des arbitres sont secrètes ». En effet, le contenu des
délibérations et toutes les opinions qui y ont été émises doivent rester secrètes.

Le législateur a déterminé un ensemble de règles formelles, dont le tribunal arbitral doit


respecter pendant la formation de la sentence arbitrale. Dans le cas de non-respect de l’une de
ces conditions, la sentence arbitrale risque une sanction d’annulation.
On prendra pour discussion, les formalités de préparation et d’organisation du délibéré
arbitral, ainsi que des conséquences de celui-ci.

A) Le système de délibérations ou la préparation du délibéré arbitral :

1) Absence de formalisme:

Le législateur marocain n’a pas déterminé une forme précise des délibérations et ce pour
répondre toujours au caractère flexible de l’arbitrage et de laisser le choix aux parties. Il n’a
pas aussi mis l’obligation de déliberer dans les memes conditions de délibération du tribunal
étatique, sauf dans le cas ou les parties l’exige dans leurs convention.

L’article 327-22 du CPC postule qu’il est une délibération. Il n’est pas douteux que
malgré l’absence de texte imposant explicitement cette délibération, son existence est bien
une condition de validité de la sentence ? la délibération est une obligation préalable au
prononcé de toute décision juridictionnelle2.

1
Pascal ANCEL, Marie-Claire River , « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commercial », op. Cité. p.

61.

2
Yves GUYON, « l’Arbitrage », op. Cité p. 69.

123
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Mais contrairement au délibéré des juridictions étatiques, le délibéré arbitral n’est


soumis à aucune forme. Il pourra donc se réaliser lors d’une ou de plusieurs réunions des
arbitres, mais aussi par tephone, voire pa écrit.

Donc il revient au tribunal arbitral de choisir la manière et la forme des délibarétaions,


soit par la réunion et la présence personnelle, soit par l’échange de coresspondance. Dans la
pratiqe est ce qui est conseilé au arbitres, c’est qu’ils soit présent en pérsonne pour échange
d’une manière claire leurs points de vue et donner apropos les explications et les motifs
nécéssaires, pour arriver a trancher de la meilleure manière le litige entre leurs mains1.

La jurisprudence française a décidé de le tribunal arbitral, dipose d’une grande liberté,


en ce qui concerne les délibérations, pour désigner l’organisation et la forme qu’il voit
adéquate a la procédure arbitrale2. La question qui se pose alors de savoir comment doit se
faire la décision ?

L’échange de point de vue que suppose le délibéré doit il etre collectif, impliquant tous
les arbitres simultanément, ou peut il se réaliser par étapes, la discussion n’intéressant à
chaque fois que deux arbitres ? en l’absence de formes imposées et compte tenu de l’impératif
de souplesse de l’arbitragen, une succession de délibérés à deux ne parait pas condamnable
s’il est certain que chaque arbitre a bien délibéré avec chacun des autres dans des conditions
qui ont permis une confrontation générale de tous les arguments quelle que soit la qualité du
délibéré, il ne parvient pas toujours a l’élaboration d’un projet de sentence ayant l’accord de
chaque partie,

2) L’obligation de délibération à la majorité des voix :

1
Dans ce sens la jurisprudence française adopte :

« La délibération peut se faire par correspondance, et les majoritaires peuvent s'être accordés sur un texte de
sentence, hors la présence du minoritaire, pourvu que celui-ci ait été mise en mesure de communiquer ses
observations. Le délibéré arbitral peut se dérouler par lettres, par télex, par fax échangés »
D. Bredin, Le secret du délibéré arbitral : Études P. Bellet, Litec, 1991, p. 71

J. Paulsson et N. Rawsling, Les aléas de la confidentialité : Bull. C.I.A. C.C.I., mai 1994, p. 49).

2
CA Paris, 10 févr. 1984 : Rev. arb. 1985, p. 176

Cass. 2e civ., 28 janv. 1981 : Gaz. Pal. 1981, 1, p. 373, note Viatte ; Rev. arb. 1982, p. 425, note Fouchard ;
RTD com. 1981, p. 732, obs. Bénabent et Dubarry

CA Paris, 22 déc. 1978 : Rev. arb. 1979, p. 266, note Viatte

124
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Lorsqu’un tribunal arbitral se compose de plus d’un arbitre, il va de soi que les arbitres
doivent délibérer avant de rendre la sentence1. Il doit délibéré en tous ce qui concerne la
procédure arbitrale depuis la demande arbitrale jusqu’ a la dernière piéce présenté ou la
derniére audience assistés.

Le comité d’arbitre saise le dossier de l’affaire en délibaration pour le discuter entre ses
membres. Les délibérations qui précedent le jugemet est le résultat normal de la formation
collegiale du tribunal arbitral, si les parties ont décidé cette forme, soit explicitement, soit par
le biais du règlemet du centre d’arbitrage choisi pour trancher le litige. Dans la pluapart des
cas la multitude d’opinion est accéptable, les arbitres assayent de raprocher leurs point de vue
pour arriver a rendre une sentence légal2.

Nonobstant cela, le législateur marocain n’a pas étblit le défaut de délbaration en un cas
de recours en annulation contre la sentence rabitrale. En effet l’article 327-36 relatif aux
recours en annulation contre la sentence arbitrale ne fait aucune référence à l’article 327-22
relatif au délibéré arbitral, et ne constitue pas de celui-ci –dans le cas de non respect de cette
règle- un cas de recours en annulation.

La jurisprudence francaise a adopté dans ce sens une règles particulièrement importante.


En effet la cour de cassation de paris a lié la sentence arbitrale aux délibérations, car elles
constitues une garantie des droits des parties3.
1
Alain REDFERN et Martin HUNTER, « Droit et pratique de l’arbitrage commercial international », op. Cité, p.
300.
2
L'impartialité des arbitres est l'une des exigences primordiales de l'arbitrage. Les arbitres ne sauraient en effet
avoir de préjugés sur des questions de droit qui leur sont soumises ni disposer de liens privilégiés avec l'une des
parties de nature à influer sur leur « libre arbitre ». Cette obligation trouve sa justification dans la nature même
de la fonction de l'arbitre qui est de nature juridictionnelle.

La Cour d'appel de Paris a ainsi jugé que l'indépendance et l'impartialité sont « de l'essence même de la
fonction juridictionnelle, exclusive par nature de tout lien de dépendance à l'égard notamment des parties et de
tout préjugé ».

3
Arrêt rendu par la cour de cassation de Paris :

« Toute décision juridictionnelle rendue par un collège doit, préalablement à son prononcé, faire l'objet d'une
délibération ; cette règle de portée générale est d'ordre public, car elle est de nature à garantir les droits des
plaideurs »
CA Paris, 5 avr. 1973 : JCP G 1973, II, 17502, note Level : Rev. arb. 1974, p. 17, note Flécheux.

125
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Le délibéré arbitral suppose une vertitable confrontation des points de vue des differents
membres du tribunal arbitral. C’est pourquoi le nouvel article 327-22 exige que la sentence
soit rendue après les délibartions du tribunal arbitral a la majorité des voix. Il ya la un principe
fondamental de la procédure arbitral qui permet à chaque arbitre d’exprimer sa position et de
discuter celles des autres membres du collège arbitral.

Dans les délibérations, les arbitres mettent et discutent tous les différents points de vue,
leurs proposent des solutions juridiques, et partispent tous enfin a prendre une décistion. Donc
les délibérations nécéssite que chaque arbitre doit avoir une connaissance globale du dossiers
du sujet et de toutes les pièces et tous les documents présentés, ce qui lui facilitera la tache.
Dans ce sens , s’explique l’obligation posés par le législateur pour procéder aux mesures
d’instuction par le tribunal arbitral.

Il suffit que la sentence arbitrale contient la mention «  après avoir délibéré », pour
produire ses effets, et que la partie qui prétend le défaut de ce procédé d’aporter la preuve et
1
de procéder a un recours de faux . En pratique la preuve du défaut de délibaration parait
extremment difficile après la rédaction de la mention précité qui rend irrémédiablement
fragile toute prétention contraire2. En principe la preuve peut etre apporté par tous les moyen
acordés par la loi, mais ceci demeure déficile voir impossible car les délibéartions ont un
caractére secret.

Il faut mentionner qu’une partie de la jurisprudence 3 marocaine ne considère pas le


défaut de la mention « après avoir délibéré », sur la sentence arbitrale, n’est pas une cause
d’annulation de la sentence arbitrale.

1
CA Paris, 19 mars 1967 : Rev. arb. 1967, p. 72.

2
Khalid ZAHER, « le nouveau droit marocain de l’arbitrage interne et international », article paru dans la revue
de l’arbitrage, n°1, paris, 2009, p. 16.
3
Arrêt de la cour d’appel de commerce de casa blanca n° : 0467/2010 , rendu en date du 29/01/2010,
n°3767/2009/11.
‫وحيث انه لئن كان الحكم التحكيمي; يصدر بأغلبية األصوات بعد تصويت جميع المحكمين لفائدة مشروع الحكم التحكيمي أو ضده طبقا للفقرة‬
‫ فان المشرع لم يوجب تضمين ذلك في الحكم التحكيمي; إلى جانب ما نص عليه من بيانات; يجب أن يشار‬.‫م‬.‫م‬.‫ من ق‬327/22 ‫األولى من المادة‬
‫ علما بأن هذه البيانات اإللزامية ال تكون مدعاة لبطالن الحكم التحكيمي إال في حالة عدم‬.‫م‬.‫م‬.‫ من ق‬327/24‫ و‬327/23 ‫إليها فيه حسب الفصلين‬
‫ وحالة عدم تضمين الحكم التحكيمي أسماء المحكمين وتاريخ صدوره حسبما هو‬327/23 ‫تعليل الحكم التحكيمي; طبقا للفقرة الثانية من الفصل‬
.‫م‬.‫م‬.‫ من ق‬327/25 ‫ وحالة عدم احترام مقتضيات الفصل‬.‫م‬.‫م‬.‫ من ق‬327/24 ‫ من الفقرة األولى من الفصل‬2‫ و‬1 ‫منصوص عليه في البندين‬
;‫فيما يخص توقيع الحكم التحكيمي‬.
‫وحيث يؤخذ مما تقدم أن التنصيص على مسألة صدور الحكم التحكيمي باإلجماع أو باألغلبية ال يشكل أصال أحد البيانات اإللزامية لتدبيج أو‬
‫تحرير الحكم التحكيمي; فباألحرى ان يعتمد عدم التنصيص على ذلك موجبا لبطالنه ما يبقى معه الدفع المذكور غير جدير باالعتبار‬

126
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

A défaut d’uninimité des arbitres, le principe de l’imparité inscrit dans le nouvel article
327-2, alinéa 3, permettra dsouvent d’obtenir une majorité indispensable à la prise de
décision. Dans ce cas, l’arbitre minorotaire signe la sentence tou en consignat son déssacord
dans le dispostif de la sentence. S’il refuse de signer, les autres membres ont l’obligation de
mentionner son refus en exposant les motifs. Ce refus n’affecte nullement la sentence qui
produira le même effet que si elle avait été signé par tous les membres du collège arbitral1.

Selon la doctrine française, la signature de la sentence arbitrale établit la preuve du


délibéré arbitral2. Dans le même ordre d’idée, la jurisprudence a pris le défaut de délibération
3
comme condition, pour annuler la sentence arbitrale .

3) Le caractère secret du délibéré arbitral :

La préparation de la sentene arbitrale par le tribunal arbitral nécéssite de celui-ci doit


délibérer le litige objet du dossier lui est soumi. Le législateur marocain impose que cette
délibaration soit secrete, sa garantie a que les opinions échangés 4 resteront secréte jusqu’au
moment du pronocé.

L’article 327-22 a consacré le principe du secret des délibérations. Cette règle est
paratagé entre la justice privé dont fait partie l’arbitrage, et la justice étatique.

Le principe du secret des délibérations que le juge étatique doit respecter n’est le meme
que l’arbitre est dans l’obligation de satisfaire. le juge étatique, d’un coté, interdit a toute

1
Article 327-25, alinéa 2 du CPC.

2
" la preuve du délibéré s'établira normalement par la signature de la sentence prévue par l'article 1473 du
Nouveau Code de procédure civile ».
J. Robert, « L'arbitrage », Edition DALLOZ, 6ème Ed, 1983, P. 192.
3
CA Paris, 18 févr. 1986 : Rev. arb. 1990, p. 727. - Comp. avec les solutions
antérieures à l'entrée en vigueur du Nouveau Code de procédure civile

: Cass. com., 4 juin 1971 : Bull. civ. IV, n° 151. - CA Paris, 15 juin 1973 : Rev. arb.
1974, p. 22, note Fouchard).
4
Pascal ANCEL, Marie-Claire River , « Guide pratique de la médiation et de l’arbitrage commerciale », op. Cité.
P. 61.

127
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

personne autre que les juges siègeants sur l’affire d’assisiter la délibération du litige, Et
empêche la divulgation du contenu de la délibération d’un autre.

la particularité de respecter le secret du délibéré dans l’arbitrage vient du fait que les
arbitres n’ont pas l’obligation comme les juges de preter leurs serments pour l’execution de
leurs missions d’une part, d’autre part souvent il arrive que les juges refusent de signer la
sentence arbitral, en motivant leurs refus1.

Le principe du secret de délibéré consacre une protection aux arbitres, il permet que
chaqu’un deux d’exprimer son opinions en toute libérté et en toute securité. Cependant cette
règle ne reste pas sans limite, car une minorité des arbitres peut refuser de ne pas signer
l’arbitrage.

Une partie de la doctrine a prouvé que l’arbitre viole la principe du secret du délibéré
par l’agrément du législateur. Par la suite l’arbitre renonce 2 a la protéction lui accordé par la
liberté de délibération.

Si un arbitre refuse de signer la sentence arbitrale, son refus n’est pas conssidéré comme
étant une atteinte. Une partie de la jurisprudense française considère le contraire, et que la la
sentence doit etre annulée. Donc il ya un partage d’oponin3.

1
Les arbitres acceptent leurs missions par le biais d’un contrat qu’il signe, et qui est la source de leurs
engagements dans le but de résoudre un litige. Celui qui refuse de signer peut le faire en vertu des dispositions
de l’article 327- 25.

Nonobstant la motivation donnée par l’arbitre, aucune procédure judiciare n’est prévut par le code de
procédure civile pour en vérifier la véracité.
2
« L’arbitre minoritaire, avec le consentement de la loi, viole le secret du délibéré. Mais, l'arbitre dans cette
hypothèse renonce à la protection que lui offre le secret du délibéré. La règle serait ainsi faite pour protéger les
arbitres. Elle assure, comme l'énonce la Cour d'appel de Bordeaux, la protection de la liberté et de
l'indépendance de l'arbitre ».
3
Arrêt :
" mais que dans la mesure où le second alinéa de l'article 1473 du Nouveau Code de procédure civile donne à la
sentence arbitrale, qu'une minorité des arbitres a refusé de signer, les mêmes effets que si elle avait été signée
par tous les arbitres, ce qui a, en fait, pour effet de permettre à certains arbitres de manifester publiquement
leur désaccord avec la sentence adoptée à la majorité des voix et donc, de ce fait, de violer le secret du délibéré,
il n'apparaît pas que la disposition de l'article 1469 du Nouveau Code de procédure civile puisse être considéré
comme une règle d'ordre public et, conséquence, que les arbitres aient violé cette règle en indiquant qu'ils
avaient statué à l'unanimité.
CA Bordeaux, 14 janv. 1993 : Rev. arb. 1993, p. 682, note D. Cohen

Cass. 1re civ., 12 juin 1974 : D. 1975, p. 173, note Aubert. - Contra :

Cass. 2e civ., 19 juill. 1960 : Bull. civ. II, n° 501

128
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

B) Les conséquences de la délibération :


1) Fin de communication :

La mise en délibéré met fin a la formulation des demandes ainsi quà l’échange des
arguments et des pieces. Elle pertite en qlque sorte le litige, puisqucelui-ci est en état d’etre
jugé.

L’article 327-21 du CPC dispose :

« Après accomplissement de la procédure d’investigation et lorsqu’il estime que


l’affaire est prête, le tribunal arbitral fixe la date a laquelle l’affaire sera mise en délibéré
ainsi que la date du prononcé de la sentence.

Après cette date, aucune demande nouvelle ne peut être formée ni aucun moyen
nouveau soulevé. Aucune nouvelle observation ne peut être présentée ni aucune nouvelle
pièce produite, si ce n’est à la demande du tribunal arbitral. »

Selon ce texte les demandes ou arguments tardifs doivent être déclarés irrecevables par
la sentence et les pièces communiquées hors délai écartées des débats.

Toutefois le tribunal arbitral peut rouvrir les débats, s’il lui apparait que, contrairement
aux apparences, l’affaire n’est pas en état d’être jugée.il peut aussi demander la production
d’une pièce ouuu la formulation d’une observation, afin de s’eclaisrer sur un point de détail.
La pratique admet ausii la production spontanée par les parties de notes en délibérés,
sumoment que celles-ci ne medifient pas les demandes ou l’argumentation. Bien entendu, à
ces occasions, le principe du contradictoire et des droits de défense doivent être respectés. Ces
ultimes échanges sont parfois une nécéssité. Mais il convient de ne pas en abuser, car tout
litige doit avoir une fin.

2) L’absence de publicité :

Une fois le délibéré achevé, le tribunal rend sa sentence, c’est-à-dire la notifie aux
parties. Contrairemnt à un jugement, la sentence arbitrale ne donne lieu à aucune publicité.

Non seulement elle n’est pas rendue en audience publique, mais elle ne sera connu que
des parties et des arbitres, qui sont tenus au secret professionnel. La sentence ne viendra à la
connaissance des tiers qui en cas de demande d’exequatur ou d’action en annulation. Si le

129
‫‪Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05‬‬

‫‪centre d’arbitrage publie les sentences, il doit prendre toutes les précotions nécessaires pour‬‬
‫‪que les parties ne puissent pas être isentifiées.‬‬

‫‪Arrêt‬‬

‫وحجية الحكم التحكيمي حجية نســبية‪ ،‬إذ ال يحتج بهـا إال في مواجهـة اطـراف الحكم التحكيمي‪.‬ـ ولقـد جـاء في‬
‫أحد القرارات ما يلي"‬

‫وحيث ان االحكام التحكيمية وان كـانت تكتسـب الحجيــة بمجــرد صــدورها حســبما نص عليـه الفصــل ‪327.26‬‬
‫من قــانون المســطرة المدنيــة فــان هــذه الحجيــة‪،‬ـ ال تختلــف عن الحجيـةـ الــتي تتمتــع بهــا االحكــام الصــادرة عن‬
‫المحاكم‪،‬ـ من حيث نطاقها‪ ،‬اذ انها ال تتعدى دائرة النزاع الذي فصلت فيه وطرفيه‪.‬‬

‫وحيث ان الحكم التحكيميـ الـذي اسـتدلت بـه المسـتأنفة‪ ،‬لـه حجيتـه فيمـا بينهـا وبين من كـان طرفـا في الـنزاعـ‬
‫الذي فصل فيه ذلك الحكم‪ ،‬والمستانف عليهما‪ ،‬لم تكونا طرفا فيه‪ ،‬وبذلك ال يمكن مواجهتهما بمــا انتهى اليــه‬
‫في منطوقه او باالسباب التي اعتمد عليهاـ للخلوص الى النتيجةـ التي انتهى اليها‪.‬‬

‫وحيث ان المس ــتأنفة لم تكن ب ــذلك على ح ــق لم ــا تمس ــكت بم ــا ج ــاء في أح ــد االس ــبابـ ال ــتي تض ــمنها الحكم‬
‫التحكيمي من أن " الهيئة التحكيميـةـ الحظت ان الشــركة المركزيــة العــادة التــأمينـ لم تــدل بــاي ســند يثبت انهــا‬
‫اخــبرتـ نقابــة كاتــدرال بنــوع الضــمانة الــتي تبحث عنهــا بواســطة السمســار‪،‬ـ وعــاينتـ في نفس الــوقت ان هــذا‬
‫االخير لالسف لم يطرح علهيـا هـذا السـؤال‪"...‬ـ اذ ان الهيئـة التحكيميـة لم يكن لهـا ان تعـبر عن رايهـا وتبـدي‬
‫مالحظاتهاـ تجاه من لم يكن طرفا في النزاع‪ ،‬وما ضمنته في السبب الذي اوردته في حكمهــا‪ ،‬ال حجيــة لــه في‬

‫‪130‬‬
‫‪Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05‬‬

‫مواجهة المستانف عليهما‪ ،‬وال يواجهان به‪ ،‬وكـان على المسـتأنفةـ قبـل ذلـك ان ال تغفـل او تهمـل مـا جـاء في‬
‫السببـ من أن " الهيئة التحكيمية الحظت ان الشركة المركزية للتأمين واعادة التأمين لم تدل باي مستند يثبتـ‬
‫انها اخبرت نقابة كاتدرال بنوع الضمانة التي تبحث عنها‪."....‬‬

‫قرار محكمة االستئناف التجاريةـ بالدار البيضاء عدد ‪ 578/09 :‬صدر بتاريخ‪ 29/01/2009 :‬ملف رقم‬

‫‪ 5985/2006/14‬غير منشور‬

‫‪Arrêt‬‬

‫جاء في احد القرارات ما يلي‪:‬‬


‫" حيث انــه بخصــوص الــدفع الــذي مفــاده ان المحكمــة التجاريـةـ بالبيضــاءـ غــير مختصــة لســبقية االتفــاق على‬
‫التحكيم و انه تم خرق مقتضياتـ الفصل ‪ 315‬من ق م م و انه عندما لم يصل المحكمان إلى اتفاق كان على‬
‫المستأنف عليها ان تلجأـ الى محكم من الغير يتفق عليه المحكمــان او يعينــه رئيس المحكمــة‪ .‬فــإن الثــابتـ من‬
‫خالل الوقــائع و الوثــائقـ و إقــرار الطــرفينـ أنهمــا شــرعا في تنفيــد مســطرة التحكيم و عين كــل واحــد منهمــا‬
‫حكما‪.‬‬

‫و انه بعد مرور زهاء سنة دون الخروج بمقرر لجأت المستأنف عليهــا إلى طلب تعــيين محكم ثــالث و الثــابتـ‬
‫ايضاـ ان هذا المحكم األخير لم ينجز مهمته داخل اجل ثالثة اشهر المنصوص عليه قانونا ‪.‬‬

‫و حيث ان العقد الرابط بين الطرفين لم يحدد المدة التي يتعين على المحكم انجازـ المهمة خاللها‪.‬ـ‬

‫و حيث إن مــا يــترتب عن ذلــك ان المحكمينـ اســتنفدوا صــالحياتهم بعــد مــرور تالثــة اشــهر من تــاريخ تبليغهم‬
‫بالتعيينـ طبقا للفصلـ ‪. 308‬‬

‫و حيث انه بمرور األجل المذكور فان التحكيم يكون قد انتهى و أن التمسك به من طرف الطاعنةـ أصبح غير‬
‫منتج و يتعين رد هذا الدفع ‪.‬‬

‫قرار محكمة االستئناف بالدارـ البيضاء رقم ‪ 3995/2009 :‬صدر بتاريخ‪:‬ـ ‪ 7/7/2009‬رقم‬
‫‪ 685/2008/10‬غير منشور‬

‫في حالة عدم اتفاق األطراف على تحديـد ميعـاد إصـدار الحكم التحكيمي فـإن مهمـة المحكم تنتهي بعـد مضـي‬
‫محكم مهمتــه‪ ،‬وهــذا مــا نصــت عليــه الفقــرة األولى من الفصــل‬
‫ُ‬ ‫ســتة أشــهر على اليــوم الــذي قبــل فيــه آخــر‬
‫‪ .20/327‬ومما جاء في احد القرارات ما نصه‪:‬‬

‫‪131‬‬
‫‪Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05‬‬

‫وحيث انه بخصوص ما تمسكت به المستأنفة بانه تم خرق مقتضياتـ الفصل ‪ 321‬من ق‪.‬م‪.‬م‪ .‬النه لم يتم‬
‫احترام اجل ‪ 3‬اشهر والنه لم يتم تحديد أي اجل خاص إلنهاء التحكيم فان ذلك مردود على اعتبار ان‬
‫الطرفينـ وافقا على عقد التحكيم بتاريخ ‪ 24/05/04‬واتفقاـ على منح المحكمين أجال مفتوحا إلنجاز التحكيم‬
‫وبالتاليـ فلم يتم خرق أي اجل وال األجل المنصوص عليه في الفصل المذكور أعاله مما يتعين معه رد هذا‬
‫الدفع لعدم ارتكازه عل‬

‫ى أساس‪.‬‬

‫قرار محكمة االستئناف التجاريةـ بالدار البيضاءـ رقم ذ‪ 2259/2006‬صدر بتاريخ‪:‬ـ ‪25/04/2006‬‬
‫‪3634/2005/4‬‬

‫ويمكن لألطراف أن يتفقوا على تمديد األجل االتفاقي والقانوني بنفس المدة كما يمكن لرئيس المحكمــة بنــاءا‬
‫على طلب أحد األطراف أو الهيئة التحكيميةـ تمديد هذا األجل بنفس المدة أي ستة أشهر إضافية‪.‬ـ‬

‫إذا انقضــى ميعــاد التحكيم اتفاقيـاـ كــان ام قانونيــا‪،‬ـ أو بقــرار الهيئــة وســواء كــان الميعــاد األصــليـ أو‬
‫الميعاد بعد مده‪ ،‬قبل صدور الحكم التحكيمي‪ ،‬سقط اتفــاق التحكيم‪ ،‬وال تكــون لهيئــة التحكيم واليــة االســتمرار‬
‫في التحكيم وذلــك بع ــد أن يرفــع أي من الط ــرفين أو كالهم ــا طلبهم ــا إلى رئيس المحكمــة المختصــةـ من أج ــل‬
‫استصدار أمر بإنهاء إجراءات التحكيم وبعد ذلك يجوز لكال الطــرفين رفـع دعـواه أمـام المحكمـة المختصـةـ أمـا‬
‫إذا صــدر حكم التحكيم بعــد انقضــاء ميعــاد التحكيم فــإن حكم التحكيم يكــون بــاطال حســب مــا نص عليــه الفصــل‬
‫‪ 36/327‬الذي عدد حاالت البطالن وضم إليها صدور الحكم بعد انتهاء األجل المحدد له وذلــك لصــدوره ممن‬
‫ليس لــه واليــة إصــداره وبنــاءا عليــه فإنــه يبــدو من ظــاهر النصـ أن المشــرع يــرى أن صــدور األمــر بإنهــاء‬
‫اإلجــراءات النقضــاء ميعــاد التحكيم ال يــؤدي فقــط إلى إنهــاء اإلجــراءاتـ وإ نمــا أيضــا إلى إنهــاء اتفــاق التحكيم‬
‫وبالتاليـ يكون ألي طرف من أجل المطالبة بحقوقه أن يلجأـ إلى القضاء‬
‫‪Arrêt‬‬

‫ال مــا نــع من لجــوء احــد األطــراف من اللجــوء الى محكمــة الموضــوع للمنازعــةـ في الشــرط التحكيمي قصــد‬
‫التصريح ببطالنه‪.‬ـ وفي هذا السياق‪ ،‬جاء في أحد األحكام ما يلي‪:‬‬
‫و حيث إن المدعية تعتبر إن البنــد ‪ 48‬من عقــدي الصــفقة المــراد التصــريح ببطالنـهـ اليتضــمنـ أي اتفــاق على‬
‫التحكيم الن العبارة الواردة به ال يمكن تفسيرها على أنها اتفاق للتحكيمـ و انه بالرجوع إلى العبارة كمــا نقلت‬
‫في المقــال االفتتــاحيـ أن البنــد المــذكور ينص على أن كــل نــزاع بين صــاحب المشــروع و المقاولــة يتم حلــه‬
‫بصفة حبية و في حالة عدم االتفاق فـان الـنزاعـ يعـرض على تحكيم مهنـدس المشـروع الـذي يمكنـه االسـتعانة‬
‫بممثل عن كل طرف‪.‬‬

‫‪132‬‬
‫‪Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05‬‬

‫و حيث إن المادة ‪ 461‬من ق ل ع تنص صراحة على انه إذا كانت ألفاظ العقد صريحة امتنع على المحكمة‬
‫البحثـ عن قصــد صــاحبها كمــا أن المــادة ‪ 462‬حــددت الحــاالت الــتي يلجــأ فيهــا إلى التأويـلـ و قــد وردت على‬
‫سبيل الحصر و هي حـاالت ال تنطبـق على البنـد موضـوع النازلـةـ ذلـك أن األلفـاظ المسـتعملة ألفـاظ صـريحة و‬
‫واض ــحة في اللج ــوء إلى مس ــطرة التحكيم بحيث تم تع ــيينـ مهن ــدس المش ــروع كمحكم ال ــذي يمكن ــه االس ــتعانةـ‬
‫بممثل عن كل طرف و بالتالي فال مجال للحديث عن تأويل أو تفسير أو حتى البحثـ عن ما قصــده المتعاقــدان‬
‫كما انه ال مجـال للقـول بــان البنــد المـذكور يعتــبر بنــدا ابيضـاـ يسـتحيل تنفيــذه ذلــك انـه وحـتى على فـرض عـدم‬
‫تعيين المحكمين فهـذا ال يجعــل شــرط التحكيم بــاطال الن المــادة ‪ 309‬من قــانون التحكيم القــديم و الــتي تســري‬
‫على النزاعـ باعتبارـ أن العقد ابرم قبل دخول قانون التحكيم الجديد حيز التنفيــذ و كــذا المــادة ‪ 327/5‬من هــذا‬
‫القانونـ تجيز إجراء هذا التعيينـ من طرف رئيس المحكمة بطلب من احد األطراف مما يتعينـ معــه و الحالــة‬
‫ما ذكر القول بان الطلب غير مرتكز على أساس و يتعين التصريح برفضه و إبقاء صائره على رافعه‪.‬‬

‫حكم المحكمة التجارية بمراكش رقم‪ 1130 :‬بتاريخ‪:‬ـ‪ 28/09/2009‬ملف رقم‪ 943/4/09 :‬غير منشور‬

‫‪Arrêt :‬‬

‫جاء في أحد القرارات ما‪:‬‬


‫" لكن حيث إنه بمراجعة العقد الرابطـ بين الطرفينـ المحرر في ‪ 27/4/05‬يتبين أنهما اتفقـاـ في الفقـرة الثانيـةـ‬
‫من فصــله ‪ 15‬على اللجــوء الى التحكيم لحــل كــل الخالفــاتـ الناشــئة عن هــذا العقــد أو الــتي لهــا عالقــة بــه ‪،.‬‬
‫األمــر الــذي يتجلى منــه أن الطــرفين عين ـاـ الــنزاعـ بصــفة عامــة دون تخصــيص أو اســتثناءـ لــنزاعـ معين وأن‬
‫المحكمة لما عللتـ قرارها بما مضمنه << أن من التزم بشيء لزمــه وأن العقــد شــريعة المتعاقــدين ومــادام أن‬
‫الطرفينـ تراضياـ على شرط التحكيم عند نشوب نزاع بينهما وذلك في الفقرة الثانيــة من الفصــل ‪ 15‬من العقــد‬
‫المذكور فإن عدم احترام المدعية لهذا الشرط بعرضها النزاعـ مباشرة على القضاء يعتــبر خرقــا لبنــود العقــد ‪.‬‬
‫>> تكون قد طبقت عن صواب قاعــدة العقــد شــريعة المتعاقــدين المتخــدة من الفصــل ‪ 230‬من ق ل ع ‪ ،‬وألن‬
‫المحكمــة ال تكــون ملزمــة بــالجواب إال على الــدفوع المنتجــة في الــدعوى كــانتـ على صــواب لمــا لم تلتفتـ لمــا‬
‫اســتدلت بــه الطاعنــة حــول خصوصــية مســطرة األمــر بــاألداء مــادام ان األمــر في النازلــة يتعلــق بالمنازعـةـ في‬
‫المديونية الناتجة عن التعامل بين الطرفين في اطار العقد المذكور وهي بذلك تعتبر مشمولة بمســطرة التحكيم‬
‫ومــادام أن الفصــل ‪ 15‬من العقــد لم يعين موضــوع الــنزاعـ بصــفة خاصــة أو يحصــر النق ـطـ الــتي ينشــأ الخالف‬

‫‪133‬‬
‫‪Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05‬‬

‫بش ــأنهاـ فيم ــا بينهم ــا وهي بنهجه ــا ذل ــك تك ــون قــد جعلت قراره ــا معلال ومؤسس ــا قانون ــا ولم تخ ــرق في ذل ــك‬
‫المقتضياتـ المحتج بها مما يجعل الوسائل المستدل بها على غير أساس ‪./.‬‬

‫قرار المجلس االعلى عدد ‪ 865 :‬المؤرخ في ‪ 18/6/08 :‬ملف تجاري عدد ‪1671/3/2/2007 :‬‬

‫‪arrêt‬‬
‫جاء في أحد القرارات ما يلي‪:‬‬

‫" وحيث ان المشــرع المغــربي عنــدما أجــاز لألطــراف االتفــاق على التحكيمـ بخصــوص النزاعــات الــتي هي‬
‫من اختصــاص المحكمــة التجاريــة فانــه قــد أكــد على أن يكــون اتفــاق التحكيم وفــق أحكــام الفصــول ‪ 306‬إلى‬
‫‪ 327‬من قانون المسطرة المدنية‪.‬‬
‫وحيث انه بالنســبة للسـبب األول المتمسـك بـه في االسـتئناف والمتعلـق بكـون المسـتأنف ضـدها لم تحـترم‬
‫مقتضــياتـ الفقــرة األولى من الفصــل ‪ 9‬من االتفاقيــة المؤرخــة في ‪ 6/12/99‬والــتي تنص على انــه في حالــة‬
‫عــدم اتفــاق الطــرفينـ على مســائل تقنيــة او اقتصــادية أو ماليــة يبحث عن حــل حــبي إمــا بمناقشــاتـ مباشــرة أو‬
‫باللجوء إلى تحكيم خبير يختارـ باتفــاق الطــرفين فانــه يتعين الــرد بــان هـذا المقتضــى العقــدي يتحــدث عن الحــل‬
‫الحبي وان هذا الحل الحبي يكون بأحــد اختيــارين وليس بهمــا معــا وهمــا أمــا المناقشــاتـ المباشــرة أو بــاللجوء‬
‫إلى تحكيم خبير يختار باتفاق الطرفين وبالتاليـ فان القيام بأحد الخيارينـ يغني عن اآلخر‪.‬‬
‫وحيث ان المناقشات المباشـرة ال يمكن إن تتصـور إال بلقـاءاتـ إراديـة مباشـرة بين الطـرفين او اتصـاالتـ‬
‫بينهما سواء عن طريق الهاتف أو الفاكس أو تبادل رسائل تخص موضوع النزاع‪.‬‬
‫وحيث ان المستأنف ضدها قد أكدت على قيامها بمبادرة تتعلق بهذه المرحلة وأدلت كذلك بما يفيــد بعثهــا‬
‫برسائل تهم الموضوع للمســتأنف ضـدها والــتي توصــلت بهــا ســواء عن طريــق الفــاكس او المناولـةـ اليدويــة ‪،‬‬
‫وبغض الطــرف عن كــون هــذه المرحلــة قــد تم تجاوزهــا ام ال‪ ،‬فانهــا ال تصــح ان تكــون دفعــا بعــدم االختصــاص‬
‫النوعي للمحكمة التجاريةـ فضال على ان هذا المقتضى العقدي المتمسك به ال يعدو ان يكون مجرد خطـوة الى‬
‫المرحل ــة الموالي ــة او ب ــاالحرى الفق ــرة الثانيــة من الفص ــل ‪ 9‬من اتفاقيــة ‪ 6/12/99‬وال ــتي هي من االســبابـ‬
‫المتمسكـ بها في االستئناف‪.‬‬
‫وحيث تنص هذه الفقرة على ما يلي‪:‬ـ "إذا ما استمر عدم االتفاق يتم القيام بتحكيم طبق قواعد المصــالحة‬
‫والتحكيم للغرفــة التجاريــة وفي هــذه الحالــة يحتفــظ بقــانونـ التجــارة المغــربي وكــذا بالمحكمــة االبتدائيـةـ بالــدارـ‬
‫البيضاء آنفا"‪.‬‬

‫‪134‬‬
‫‪Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05‬‬

‫وحيث إن المحكمــة باســتقرائهاـ واســتجالئهاـ لمــا جــاء في الفصــل ‪ 9‬من االتفاقيــة بكاملــه تجلى لهــا ان إرادة‬
‫الطــرفين انصــرفت الى التحكيم بمقتضــى هــذه الفقــرة وحــددت جهــة معينــة للقيــامـ بهــذه المهمــة وهي الغرفــة‬
‫التجارية وطبقا لقواعد المصالحة والتحكيم لهذه الغرفة وهو االتجاه الذي تقره الطاعنةـ وتدافع عنه‪.‬‬
‫ق ــرار محكم ــة االس ــتئناف التجاريــةـ ال ــدار البيض ــاء رقم ‪ 287/2001 :‬ص ــدر بت ــاريخ‪ 09/02/2001 :‬رقم‬

‫‪ 119/2001/13‬غير منشور‬

‫‪Arrêt‬‬

‫جاء في أحد القرارات ما يلي‬


‫" و حيث انه بخصوص ما تمسكت به المستأنفة كون الحكم جانب الصواب لما قضى بعدم قبول الطلب‬
‫اعتمادا على شرط تحكيم باطل و غير ذي جدوى طالماـ انه ال يستوفي الشروط الشكلية المتطلبةـ قانونا فإن‬
‫ذلك مردود على اعتبارـ ان هناك فرق بين شرط التحكيم الذي تم التنصيصـ عليه عند إبرام العقد و قبل‬
‫حدوث النزاع و قد يكون باتفاق مستقل الحقا للعقد األصلي و بين مشارطة التحكيم أو سند التحكيم و الذي‬
‫يتم تحريره بعد حدوث النزاعـ و في النازلة فان الطرفين اتفقاـ على ان يجعال من عقد غافتا و الذي هو جزء‬
‫من العقد و بالتاليـ ال يمكن مسايرة المستأنفة والقول بأنـ الشرط باطل لعدم احترام الفصول ‪ 307‬و‪ 308‬و‬
‫‪ 309‬ق م م الن مشارط التحكيمـ قد حرر بعد وقوع النزاع يبقى هذا الدفع غير مبني على أساس‪.‬‬

‫‪Nouvel arrêt‬‬

‫و حيث انه بخصوص ما تمسكت به المستأنفةـ كون شرط التحكيم غير موجود بالعقد فانه‬
‫بغض النظر عن كون هذا الدفع جاء بعد تقديم المقال االستئنافي و بما ان الحكم مبلغ فال مجال لتقديم دفوع‬
‫أخرى الن الفصل ‪ 142‬ق م م ال يعرف إال مقال استئنافي مستوف لكافة الشروط الشكلية المتطلبة و‬
‫متضمن ألسبابـ االستئناف داخل األجل القانوني‪ ,‬فإن القول بأن شرط التحكيم لم يأت دقيقا وواضحا و‬
‫صريحاـ و ان الصيغة التي أتى بها "و انهم سيقبلون به كجزء مكمل للعقد المبرم بينهما مستقبال" تجعل‬
‫الشرط منعدم فان ذلك مردود على اعتبارـ ان الثابتـ من العقد انه تم االتفاق بين الطرفين على اعتبارـ عقد‬
‫غافتاـ من بنوذ العقد و بالتاليـ فشرط التحكيم صحيح و ان الحكم لم يخرق اية مقتضيات لما قضى بصحته‬
‫مما يتعين معه رد هذا الدفع لعدم ارتكازه على أساس‬

‫ق ــرار محكم ــة االس ــتئناف التجاريـ ـةـ بال ــدار البيض ــاء رقم ‪ 4028/2009 :‬ص ــدر بت ــاريخ‪:‬ـ ‪ 7/7/2009‬رقم‬
‫‪ 2015/2008/10‬غير منشور‬

‫‪135‬‬
Le procès arbitral : étude comparative sur la lumière de la loi 08.05

Conclusion

136

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