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JURIDIQUE

PAR FRANÇOIS-XAVIER AJACCIO

ÉLÉMENTS D’ÉQUIPEMENT SUR EXISTANT


QUAND LA GARANTIE DÉCENNALE
ET L’OBLIGATION D’ASSURANCE
SONT-ELLES MOBILISÉES ?
En cas de dommages consécutifs à l’installation dans un ouvrage existant
d’éléments d’équipement (climatisation, insert, cheminée…), l’installateur
peut voir sa responsabilité recherchée pour un dysfonctionnement de
l’équipement mais aussi pour les dommages par répercussions qui affectent
l’ouvrage. Au titre de ces différents risques, la jurisprudence, considérant que
ces travaux n’étaient pas toujours constitutifs d’un ouvrage, ne retenait pas
l’application de la garantie décennale. Mais la Cour de cassation a dorénavant
une autre approche, tout à fait innovante au regard de l’esprit de la loi Spinetta
du 4 janvier 1978 et de l’obligation d’assurance. Dorénavant, les désordres
affectant des éléments d’équipement installés sur existant relèvent de la
garantie décennale lorsqu’ils rendent l’ouvrage dans son ensemble impropre
à sa destination. Comment cette évolution s’est-elle produite ?

L
a présomption de responsabilité décennale François-Xavier Ajaccio, domaine de travaux sur des immeubles existants
s’applique dans les conditions posées par consultant en assurances – (C. cass., 3e ch. civ., 4 avril 2013, 11-25198, publié).
l’article 1792 du Code civil qui énonce que construction. Par exemple, il a été admis que les dommages affec-
« tout constructeur d’un ouvrage est respon- tant une « opération, qui portait sur la restructuration
sable de plein droit, envers le maître ou l’acqué- d’envergure d’un immeuble, soumise à l’obtention
reur de l’ouvrage, des dommages, même résultant d’un d’un permis de construire, [consistant] en la trans-
vice du sol, qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou formation d’un hôtel en sept logements pour un coût
qui, l’affectant dans l’un de ses éléments constitutifs ou total de 142 701,42 euros hors taxes, [dont] le devis et la
l’un de ses éléments d’équipement, le rendent impropre facture [du constructeur] prévoyaient un nettoyage de
à sa destination. Une telle responsabilité n’a point lieu si la façade et une réfection complète des maçonneries
le constructeur prouve que les dommages proviennent défectueuses avec des reprises ponctuelles des fer-
d’une cause étrangère. » raillages » engageaient la responsabilité décennale
De prime abord, à la lecture de ce texte et de l’ar- des entrepreneurs (C. cass., 3e ch. civ., 21 juin 2018,
ticle 1792-4-1 du Code civil, il apparaît que ce régime 17-19.762).
de responsabilité a pour objet de garantir les dom- Il a également été admis que des « travaux consistant à
mages qui affectent la construction d’un ouvrage, transformer des fermettes industrielles en modifiant les
après la réception des travaux. La notion d’ouvrage fiches et contrefiches, en mettant en œuvre deux entraits
conditionne donc la mise en œuvre de cette respon- supplémentaires, ainsi qu’un plancher en aggloméré de
sabilité pesant sur les constructeurs. 20 mm cloué sur lambourdes 54 x 36 mm posées sur les
Celle-ci a été définie par la jurisprudence en consi- entraits des fermettes et à augmenter la surface habi-
dération de différents critères relatifs à la nature table par la création de trois pièces dans des combles ini-
des travaux et à leur importance, y compris dans le tialement non habitables ne constituaient pas www

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JURIDIQUE

un simple aménagement mais une transformation de


l’ouvrage existant et, par leur importance, s’assimilaient “La Cour son ensemble et que la société X ne dit pas en quoi un
certain rafraîchissement de l’air ambiant était nécessaire
à la construction d’un ouvrage » (C. cass., 3e ch. civ.,
26 octobre 2017, 16-15.655).
de cassation au bon fonctionnement de sa surface de vente en rez-
de-chaussée et de ses bureaux ; qu’en statuant ainsi,
À l’inverse, en 2016, la Cour de cassation considérait a affirmé, alors que l’installation d’un système de climatisation
encore que l’installation d’une pompe à chaleur dans
une habitation ne constituait pas un ouvrage : « Vu
par plusieurs par pompe à chaleur immergée au fond d’un puits en
contact avec la nappe phréatique sur un ouvrage existant
l’article 1792 du Code civil ; attendu, selon l’arrêt attaqué, arrêts de 2017, constitue un ouvrage dont l’impropriété à destination

[…] que les


que M. et Mme X ont confié à la société Y l’installation s’apprécie in­dé­pen­damment de l’immeuble pris dans
d’une pompe à chaleur air/ eau ; qu’en raison de bruits son ensemble, la cour d’appel a violé les textes susvisés »
anormalement importants, ils ont assigné en résolution
de la vente la société Y, qui a appelé à l’instance son assu-
désordres (C. cass., 3e ch. civ., 24 septembre 2014, 13-19.615).
Dès lors, en l’absence de caractérisation d’« ouvrage »
reur A et le fabricant B ; attendu que, pour condamner affectant concernant l’installation d’éléments d’équipement

des éléments
l’assureur A à garantir la société Y des condamnations dans/sur un bâtiment existant, les dommages les
prononcées à son encontre, l’arrêt retient que la pompe à affectant engagent la seule responsabilité de droit
chaleur, installée sur un socle en béton et ayant nécessité
des raccordements hydrauliques, constitue un ouvrage
d’é­qui­pement, commun de l’installateur (article 1231-1 du Code
civil, anciennement 1147).
au sens de l’article 1792 du Code civil ; qu’en statuant dissociables ou
Nouvelle jurisprudence
ainsi, par des motifs qui ne suffisent pas à caractériser
l’existence d’un ouvrage, la cour d’appel a violé le texte non, d’origine Cependant, à contre-courant de cette jurisprudence,
susvisé » (C. cass., 3e ch. civ., 4 mai 2016, 15-15.379).
La Cour de cassation considérait donc, concernant
ou installés la Cour de cassation a, par plusieurs arrêts de 2017,
remis en question ces règles d’interprétation. Ainsi,
l’installation d’éléments d’équipement sur/dans un sur existant, dans des décisions de principe, elle a affirmé que
bâtiment existant, qu’il était nécessaire pour admettre
l’application de la garantie décennale que ces travaux relèvent de la « les désordres affectant des éléments d’é­qui­pement,
dissociables ou non, d’origine ou installés sur existant,
caractérisent par leur importance, leur technicité, leur
coût, un ouvrage au sens de l’article 1792 du Code civil :
responsabilité relèvent de la responsabilité décennale lorsqu’ils
rendent l’ouvrage dans son ensemble impropre à
« Vu les articles 1792 et 1792-2 du Code civil ; attendu décennale sa destination » (C. cass., 3e ch. civ., 15 juin 2017,
que pour débouter la société X de ses demandes for-
mées sur l’article 1792 du Code civil, l’arrêt retient que lorsqu’ils 16-19.640, publié, BICC n° 872 du 1er décembre 2017).
De même, « attendu que, pour rejeter les demandes de
s’agissant d’un ouvrage conçu au sein d’un bâtiment de
commerces et bureaux afin de rafraîchir l’air ambiant,
rendent l’entreprise de pose X à l’encontre de l’assureur Y, l’arrêt
retient que les travaux d’installation de l’insert ne sont
il doit être considéré en raison de son importance et l’ouvrage dans pas assimilables à la construction d’un ouvrage, que
de son emprise sur le sous-sol comme constituant un
é­lément d’é­qui­pement, que, compte tenu du fait qu’il son ensemble l’insert ne peut pas davantage être qualifié d’élément
d’équipement indissociable puisqu’il ne résulte d’aucun
ne s’agit pas d’un ouvrage autonome mais d’un simple
élément d’équipement, l’impropriété à destination ne
impropre à élément du dossier que la dépose de l’appareil serait de
nature à porter atteinte aux fondations ou à l’ossature
se conçoit pas au niveau de l’élément d’équipement sa destination” de l’immeuble et que, s’agissant d’un élément d’équi-
lui-même mais bien à celui de l’ouvrage desservi dans pement dissociable adjoint à un appareil existant, la

Illustration © AQC

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responsabilité de la société Jacquinet n’est pas fondée Rappelons que l’article L.243-1-1 § II du Code des
sur l’article 1792 du Code civil ; qu’en statuant ainsi, alors assurances avait été introduit par l’Ordonnance du
que les désordres affectant des éléments d’équipement, 8 juin 2005 pour contrer la jurisprudence issue de
dissociables ou non, d’origine ou installés sur existant, l’arrêt « Chirinian » qui admettait justement que,
relèvent de la responsabilité décennale lorsqu’ils lorsque « la technique des travaux de bâtiment mise
rendent l’ouvrage dans son ensemble impropre à sa en œuvre par l’entrepreneur a provoqué des dom-
destination, la cour d’appel a violé le texte susvisé » mages de nature décennale dont les conséquences ont
(C. cass., 3e ch. civ., 14 septembre 2017, 16-17.323, affecté aussi bien la partie nouvelle de la construction
publié). que la partie ancienne, l’assureur de responsabilité
Pour justifier cette évolution, la Cour de cassation obligatoire doit garantir le paiement des travaux de
précise dans le bulletin d’information (BICC n° 872 réparation nécessaires à la remise en état de l’ouvrage
du 1er décembre 2017 à propos de l’arrêt du 15 juin en son entier » (C. cass., 1re ch. civ., 29 février 2000,
2017 cité ci-dessus) qu’elle entend harmoniser les 97-19.143, publié au bulletin).
divergences de jurisprudences sur de cette question En 2018, la Cour de cassation, dans un nouvel arrêt,
(C. cass., 3e ch. civ., 7 avril 2016, 15-15.441 ; 3e ch. civ., appliquait cette nouvelle jurisprudence : « Vu l’ar-
7 mars 2017, 16-13.603 et, en sens contraire, 3e ch. civ., ticle 1792 du Code civil ; attendu que, pour rejeter les
12 novembre 2015, 14-20.915). Elle ajoute : « Désor- demandes de M. et Mme X dirigées contre la société
mais, tous les dommages de la gravité requise par d’assurances Y, l’arrêt retient que la pose de la pompe à
l’article 1792 du Code civil relèvent de la responsabilité chaleur ne nécessitait pas de modifications des locaux
décennale, qu’ils affectent les éléments d’équipement existants, ni la réalisation de travaux de reprise de gros
dissociables ou non, d’origine ou installés sur existant, œuvre ou de la structure du bâtiment, ni même la réalisa-
dès lors qu’ils rendent l’ouvrage en son ensemble tion d’éléments immobiliers nouveaux faisant appel à des
impropre à sa destination. La seule différence concerne techniques de construction et que la création d’un socle
la personne tenue à garantie, qui reste le constructeur en béton de dimension réduite à l’extérieur et les menus
d’origine lorsque l’élément d’équipement impropre est percements du mur pignon de l’habitation en vue de rac-
d’origine, et est l’installateur de cet élément sur existant. corder la pompe aux ballons et au réseau électrique ne
Il appartiendra à tous les corps de métier concernés de sont pas d’une ampleur suffisante pour qualifier l’installa-
souscrire à l’assurance obligatoire, même lorsque leur tion d’ouvrage de construction et n’ont pas eu davantage
intervention sera limitée à l’installation d’un élément pour effet d’incorporer au gros œuvre la pompe qui restait
d’équipement dissociable. » démontable sans destruction ni adjonction de matières ;
qu’en statuant ainsi, sans rechercher, comme il le lui
Généralisation de l’approche était demandé, si les désordres affectant les éléments
En outre, en ce qui concerne l’obligation d’assurance, d’équipement, dissociables ou non, d’origine ou installés
au titre de l’article L.243-1-1 § II du Code des assu- sur existant, rendent ou non dans son ensemble l’ouvrage
rances qui précise que cette obligation d’assurance impropre à sa destination, la cour d’appel n’a pas donné de
de responsabilité décennale n’est pas applicable base légale à sa décision » (C. cass., 3e ch. civ., 25 janvier
« aux ouvrages existants avant l’ouverture du chantier, 2018, 16-10.050 – Voir également 3e ch. civ., 12 juillet
à l’exception de ceux qui, totalement incorporés dans 2018, 17-18.371).
l’ouvrage neuf, en deviennent techniquement indivi- Il ressort de l’ensemble de ce panorama de juris-
sibles », la Cour de cassation a également considéré prudences que dorénavant le constructeur peut
« que, s’agissant d’un élément d’équipement installé voir, indépendamment de la notion d’« ouvrage » au
sur existant, les dispositions de l’article L.243-1-1 § II sens de l’article 1792 Code civil, sa responsabilité
précité n’étaient pas applicables et que les désordres décennale engagée au titre de l’installation d’élé-
affectant cet élément relevaient de la garantie décen- ments d’équipement dans/sur un bâtiment existant
nale ». En l’espèce, l’entrepreneur avait installé une en présence de dommages rendant l’ouvrage dans
cheminée à foyer fermé dans une maison qui avait son ensemble impropre à sa destination.
provoqué un incendie qui avait ravagé l’existant. La Dès lors, l’obligation d’assurance de responsabilité
Cour de cassation y réaffirme « que les désordres pour ces sinistres s’appliquera également.
affectant des éléments d’équipement, dissociables ou En conséquence, ces installateurs (souvent des
non, d’origine ou installés sur existant, relèvent de la artisans) doivent impérativement vérifier qu’ils ont
garantie décennale lorsqu’ils rendent l’ouvrage dans souscrit un contrat d’assurance qui couvre leur
son ensemble impropre à sa destination » (C. cass., responsabilité décennale, qui comporte la garantie
3e ch. civ., 26 octobre 2017, 16-18.120, publié au relative à l’obligation d’assurance et qui s’applique
bulletin, note au BICC n° 877 du 1er mars 2018). enfin au titre de leur responsabilité de droit www

“Le constructeur peut voir, indépendamment de la notion d’ouvrage


au sens de l’article 1792 du Code civil, sa responsabilité décennale
engagée au titre de l’installation d’éléments d’équipement dans/sur
un bâtiment existant en présence de dommages rendant l’ouvrage
dans son ensemble impropre à sa destination”

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JURIDIQUE

“Les assureurs de responsabilité décennale vont devoir supporter


rétroactivement cette extension de l’obligation d’assurance de
responsabilité décennale puisque cette évolution prétorienne
s’applique pour les chantiers déjà réalisés même si ce risque n’a pas
été pris en compte dans la tarification de la garantie !”
commun­(article 1231-1 du Code civil, anciennement être considéré comme formant indissociablement corps
1147) comme auparavant, lorsque les dommages avec un ouvrage de viabilité, de fondation, d’ossature, de
affectant le fonctionnement des éléments d’é­qui­ clos ou de couvert ; qu’en statuant ainsi, sans rechercher,
pement qui ne portent pas atteinte à la destination comme il le lui était demandé, si l’insuffisance de chauf-
de l’ouvrage dans son ensemble. fage ne rendait pas l’ensemble de la maison impropre
à sa destination, la cour d’appel n’a pas donné de base
Réforme tenue en échec légale à sa décision » (C. cass., 3e ch. civ., 12 juillet
Dans le cadre du vote de la loi portant évolution du 2018, 17-19.371).
logement, de l’aménagement et du numérique (dite Le droit de la construction et l’assurance construc-
loi « Elan », n° 2018-1021 du 23 novembre 2018, tion se complexifient puisque plusieurs régimes de
promulguée le 24 novembre 2018), le législateur responsabilité et d’assurance seront applicables en
avait souhaité exclure de l’obligation d’assurance de fonction de la nature des dommages.
responsabilité les conséquences de cette nouvelle Pour les maîtres d’ouvrage faisant installer des
jurisprudence. Cette initiative avait pour but explicite éléments d’équipement dans leur habitation, cette
de soustraire l’obligation d’assurance des effets de nouvelle jurisprudence, pour des dommages graves
la jurisprudence de la Cour de cassation précitée. comme un incendie, étend considérablement leur
Le texte suivant, modifiant l’article L.243-1-1 § II du protection puisque la responsabilité du constructeur
Code des assurances, fut adopté : « II. – Les assurances pourra relever de la garantie décennale, objet d’une
obligatoires prévues aux articles L.241‑1, L.241‑2 et obligation d’assurance très encadrée et très pro-
L.242‑1 ne sont pas applicables, et ne garantissent pas les tectrice. A contrario, en cas de dommages mineurs
dommages, aux existants avant l’ouverture du chantier, affectant le seul élément d’équipement installé, le
à l’exception de ceux qui, totalement incorporés dans maître d’ouvrage pourra actionner le service après-
l’ouvrage neuf, en deviennent techniquement indivisibles vente de l’installateur voire engager sa responsabilité
(article 66 de la loi). » contractuelle et, au titre de l’action directe, demander
Mais, dans le cadre du contrôle constitutionnel de l’application de son assurance professionnelle.
la loi, les sages de la rue de Montpensier, saisis le Les installateurs, dorénavant soumis à cet aléa de
23 octobre 2018 selon la procédure de l’article 61 de responsabilité décennale ou de responsabilité pro-
la Constitution, par une décision du 15 novembre 2018 fessionnelle selon la gravité des dommages, devront,
(2018-722 DC), ont finalement invalidé cet article 66 pour leur part, adapter leur couverture d’assurance
de la loi aménageant le régime des obligations et anticiper ce risque nouveau.
d’assurance en matière de construction, considérant Les assureurs de responsabilité décennale vont
que cette disposition issue d’un amendement ne devoir supporter rétroactivement cette extension de
présentait pas de lien, même indirect, avec le projet l’obligation d’assurance de responsabilité décennale
de loi déposé sur le bureau de l’Assemblée Nationale. puisque cette évolution prétorienne s’applique pour
Cette disposition a donc été déclarée contraire à la les chantiers déjà réalisés même si ce risque n’a pas
Constitution. été pris en compte dans la tarification de la garantie !
Elle aggrave aussi leur risque pour l’avenir et les
Droit de la construction primes d’assurance devront en tenir compte.
complexifié
Après cet intermède législatif sans succès, il apparaît En conclusion
que la jurisprudence de 2017 et subséquente sur la La « prévention », pierre angulaire d’une bonne maî-
mobilisation de la responsabilité décennale et de POUR EN SAVOIR PLUS trise des risques, des responsabilités et des assu-
l’obligation d’assurance en cas d’installation d’un rances, sera sans doute une des réponses appropriées
élément d’équipement dans un ouvrage existant reste Ouvrages disponibles à cette évolution de la jurisprudence qui engage
pleinement applicable comme le souligne encore • Traité de la responsabilité – encore plus – les constructeurs/installateurs à pré-
des constructeurs (Auteurs :
une décision de juillet 2018 : « Vu l’article 1792 du Code venir ces sinistres en renforçant leur contrôle d’exé-
François-Xavier Ajaccio,
civil ; attendu que, pour rejeter la demande de M. et Albert Caston, Rémi Porte, cution, notamment en ce qui concerne les incendies
Mme X sur le fondement de la responsabilité décennale, Mario Tendeiro – Éditions Le consécutifs à l’installation d’inserts ou de cheminées
l’arrêt retient, d’une part, que la société Y ne peut être Moniteur, 8e édition [mai 2018], dans des ouvrages existants. n
considérée comme un constructeur d’ouvrage, d’autre http://boutique.lemoniteur.fr). François-Xavier Ajaccio
part, qu’il n’est pas établi que le poêle litigieux puisse Consultant en assurances – construction

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