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2018
dès lors , Le fait que le législateur veulent protéger la partie faible depuis la réforme
de 2016 justifie t-elle une remise en cause de l’application du transitoire ?
Dans cet arrêt, la première chambre civile de la cour de cassation ne remet pas en
cause l’interprétation du texte législatif par les juges de premières instance mais bien
la temporalité de son application.
En effet, en ce fondant sur l’article 9 de l’ordonnance du 10 février 2016 qui précise
que les contrats conclus avant le 1 octobre 2016 demeurent soumit à la loi ancienne,
les juges de la CDC considèrent que en appliquant au litige l’article 1186, la
juridictions de proximité de Marseille a violé le texte pré-cité.
Ainsi les juges du quai de l’horloge ont prit la décision de faire valoir la requête de la
demandeuse au pourvoi en censurant l’arrêt du 30 Juin 2017 rendu par le tribunal de
proximité de Marseille
valeur
Au regard des faits d’espèce, la question de l’application du droit dans le temps est
primordial car elle va déterminer la solution du litige.
En appliquant le droit antérieur comme l’on fait les juges de cassation, la société est
obligé d’exécuter son obligation contractuelle malgré le fait qu’un changement de
circonstance imprévisible remette en cause l’équilibre du contrat. Cela illustre
l’attachement de la CDC à l’ancien article 1134 du code civil précisant que « les
conventions tiennent lieux de loi à ce qui les ont faites, elles ne peuvent être
révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise ».
Cependant en appliquant le droit nouveaux, la société aurait été en mesure de
demander au juge de rééquilibrer le contrat en ce fondant sur le nouvel article 1995
issu de l’ordonnance de 2016.
De plus, le fait que le contrat soit un acte de prévision devant de ce fait répondre à une
exigence de sécurité juridique n’a pas empêché les critiques doctrinales du principe
de survie de la loi ancienne consacré par cet arrêt.. Malgré le fait que la Cour de
cassation se place du même coté que le législateur, certains auteurs ont critiqué cette
conception de l’application du droit dans le temps. C’est par exemple le cas du
professeur de droit Daniel Mainguy qui préconise une application immédiate de la loi
nouvelle au contrat conclu avant la réforme. Pour ce dernier cela éviterais au contrat
qui ont des effets sur le long terme de se retrouver sous l’empire d’un droit archaïque
qui, au vu des faits d’espèces peut avoir de lourdes conséquences économiques.
Par exemple entre 2 entreprises de maintenance, celle qui a passé bon nombres de
contrat avant 2016 aura beaucoup plus de mal pour ne pas dire l’impossibilité de
renégocier ses contrats en cas d’imprévision alors qu’une entreprise récente dont la
majorité des contrats ont été passé après 2016 aura la possibilité de demander un
rééquilibrage du contrat pour imprévision sur le fondement de l’article 1195 du code
civil. Ainsi cela entrainera une concurrence déloyal en plus d’ une remise en cause du
principe d’égalité devant la loi.
portée :
Cet arrêt ne peut pas être considéré comme novateur car il ne fait que reprendre le
positionnement du législateur sur le questionnement de l’application du droit dans le
temps. Cependant la solution posé par la cour ne semble pas viable sur le long terme
car en rejoignant le PDV du professeur Daneil Mainguy, les évolutions du droit des
contrats qui sont corrélées à l‘évolution de la société risque de créer un décalage
beaucoup trop conséquent ente le droit antérieur et le droit nouveaux.
Pour cette raison, une évolution serait souhaitable. Nous pouvons envisager une
application des dispositions du nouveaux droit au contrat conclus avant 2016 mais
sous certaines conditions comme en l’espèce un déséquilibre important entraînant un
risque financier pour l’une des parties au contrat.
Cet entêtement de la Cour à respecter le principe de survie de la loi ancienne
notamment dans le cadre de la révision pour imprévision semble archaïque par rapport
à d’autres branches du droit.:
En droit public, il est déjà acquis depuis des années que le juge est en mesure de
réviser le contrat en cas d’imprévision. C’est également le cas en droit européen des
contrats qui prévoit en son article 7:101 une possibilité pour le parties de demander au
juge de réviser équitable le contrats si elles n’ont pas réussi à s’entendre sur une
renégociation de ce dernier.