Vous êtes sur la page 1sur 9

1

Université de Bordeaux 2023- 2024


Licence en droit – 3 année – Parcours Droit de l’entreprise et Droit judiciaire
e

Cours de droit civil


1er semestre
Droit des contrats spéciaux
Professeur Guillaume Wicker

Séance de travaux dirigés n° 2

Thème – Les contrats préparatoires à la vente

Exercice – Commenter l’arrêt de la chambre commerciale de la Cour de cassation du 27


septembre 2017, n° 16-13.112.

Documents –
 Cass. com., 27 sept. 2017, n° 16-13.112 : BJS févr. 2018, p. 87, note M. Buchberger ;
RDC 2018-1, p. 11, obs. Th. Genicon ; JCP E 2018, 1107, note A. Couret et B. Dondero
 Cass. com., 22 nov. 2005, n° 04-12.183 : Bull. civ. IV, n° 234 ; Defrénois 2006, p. 605,
obs. R. Libchaber ; BJS mars 2006, p. 377, note A. Couret et L. Cesbron ; D. 2006, p.
2638, obs. S. Amrani-Mekki et B. Fauvarque-Cosson ; RTD civ. 2006, p. 302, obs. J.
Mestre et B. Fages.
 Cass. 3e civ., 26 juin 2002, n° 00-20.244 : Defrénois 2002, p. 1261, obs. E. Savaux.
 Cass. com., 14 janv. 2014, n° 12-29.071 : BJS juin 2014, p. 384, note Ph. Briand.
2

Cour de cassation – Chambre commerciale – 27 septembre 2017


N° de pourvoi : 16-13.112
Non publié au bulletin

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 14 janvier 2016) que le 13 octobre 2005, la
société X..., actionnaire majoritaire de la société Candy & Co a conclu un protocole avec la
société Ficandy, actionnaire minoritaire, et M. Y..., son gérant, prévoyant les conditions de
cessation de leur association et une promesse de cession des titres de l'associé sortant dans un
certain délai ; que le 10 mai 2013, la société X...a informé la société Ficandy de la résiliation
de ce protocole ; que le 18 juillet suivant, cette dernière et M. Y...ont notifié à la société X...leur
volonté de mettre fin à leur association et de céder leurs actions selon les modalités convenues ;
que la société X...s'est opposée à cette demande au motif de la résiliation du protocole
précédemment intervenue ; que soutenant avoir procédé à la levée d'option pendant le temps de
validité du protocole, M. Y...et la société Ficandy ont assigné la société X...pour voir constater
la cession de ces actions et en obtenir le paiement du prix ;

Sur le premier moyen :

Attendu que la société X...fait grief à l'arrêt de juger que la levée de l'option de la promesse
d'achat des titres de la société Candy & Co a été opérée pendant la durée du protocole d'accord
alors, selon le moyen :

1°/ que la résiliation unilatérale d'un contrat à durée indéterminée intervenue sans préavis
produit son effet extinctif dès la notification qui en est faite au contractant ; qu'en considérant
que la résiliation n'aurait pu prendre effet que six mois après la notification du 10 mai 2013, la
cour d'appel a violé l'article 1134 du code civil, ensemble l'article 4 de la Déclaration des droits
de l'homme et du citoyen de 1789 ;

2°/ que l'obligation de respecter un préavis est une obligation de faire, insusceptible d'exécution
forcée ; qu'en considérant que la résiliation n'aurait pu prendre effet que six mois après la
notification du 10 mai 2013, la cour d'appel a violé les articles 1134 et 1142 du code civil ;

3°/ qu'il est interdit au juge de dénaturer les éléments de la cause ; que l'article 9 du protocole
d'accord du 13 octobre 2005 stipule : "dans le cas de la mise en œuvre de la clause de sortie
prévue du § 8 et quelle que soit la partie ayant pris l'initiative, il est prévu une période de préavis
de six mois à compter de la présentation de la lettre LR/ AR au terme de laquelle sera réalisé le
transfert de propriété des titres" ; qu'en considérant que l'article 9 du protocole d'accord aurait
prévu un préavis en cas de rupture unilatérale du contrat, la cour d'appel a dénaturé ces
stipulations, en violation de l'article 1134 du code civil ;

Mais attendu qu'après avoir retenu que le protocole d'accord du 13 octobre 2005 constitue une
convention à durée indéterminée, comme telle toujours susceptible de résiliation unilatérale,
puis énoncé que la faculté de rompre ne peut s'exercer de façon abusive et que son auteur doit
faire connaître ses intentions suffisamment à l'avance pour permettre à son cocontractant de
prendre parti, l'arrêt retient qu'un préavis était sous-entendu à la convention car inhérent au
mécanisme de la rupture unilatérale ; que par ces seuls motifs, abstraction faite de tous autres
surabondants, la cour d'appel, qui a souverainement estimé à six mois la durée du préavis
raisonnable, a pu retenir que la résiliation du protocole était intervenue prématurément ; que le
moyen, inopérant dans sa troisième branche qui critique un motif surabondant, n'est pas fondé
pour le surplus ;
3

Et sur le second moyen :

Attendu que la société X...fait grief à l'arrêt de juger que la clause de l'article 8 du protocole du
13 octobre 2005 constitue une promesse synallagmatique d'achat et de vente des titres
minoritaires de la société Candy & Co et de dire parfaite la vente de ces titres aux conditions
contractuelles alors, selon le moyen :

1°/ qu'une promesse de vente ne saurait être synallagmatique lorsqu'elle soumet le transfert de
propriété à l'exercice d'une option ; qu'en jugeant que la clause de l'article 8 du protocole
d'accord du 13 octobre 2005 constituait une promesse synallagmatique d'achat et vente, après
avoir constaté que selon les stipulations de cette clause l'associé minoritaire promettait de
vendre ses titres, si l'associé majoritaire le lui demandait et l'associé majoritaire promettait
d'acquérir les titres minoritaires si le minoritaire souhaitait sortir de l'association, la cour d'appel
n'a pas tiré les conséquences légales de ses constatations et a violé l'article 1589 du code civil
par fausse application, ensemble l'article 1134 du même code ;

2°/ que l'échange d'une promesse unilatérale d'achat et d'une promesse unilatérale de vente
réalise une promesse synallagmatique de vente seulement si les deux promesses réciproques
ont le même objet et qu'elles sont stipulées dans les mêmes termes ; qu'en jugeant que la clause
de l'article 8 du protocole d'accord du 13 octobre 2005 constituait une promesse
synallagmatique d'achat et vente, après avoir constaté que selon les stipulations de cette clause
l'associé minoritaire promettait de vendre ses titres si l'associé majoritaire le lui demandait et
l'associé majoritaire promettait d'acquérir les titres minoritaires si le minoritaire souhaitait sortir
de l'association, la cour d'appel n'a pas tiré les conséquences de ses propres constatations et a
violé l'article 1134 du code civil ;

3°/ que la rétractation d'une promesse unilatérale de vente ou d'achat par le promettant avant le
terme extinctif exclut la rencontre des volontés de vente et d'acquérir et empêche la formation
de la vente par la levée d'option, la cour d'appel a violé les articles 1134, 1142 et 1147 du code
civil ; qu'en jugeant que la vente des titres minoritaires de la société Ficandy serait parfaite
quand il résulte de ses propres constatations que la société Tarpinian avait rétracté sa promesse
d'achat avant la levée de l'option, la cour d'appel a violé les articles 1134, 1142 et 1147 du code
civil ;

Mais attendu, en premier lieu, qu'après avoir rappelé les dispositions de l'article 1589 du code
civil, l'arrêt retient que l'article 8 du protocole d'accord du 13 octobre 2005 contient des
promesses croisées d'achat et de vente, l'associé minoritaire promettant de vendre ses titres si
l'associé majoritaire le lui demande, et l'associé majoritaire promettant d'acquérir les titres
minoritaires si le minoritaire entend sortir de l'association, le tout selon un prix déterminable ;
que c'est sans méconnaître les conséquences légales de ses constatations que la cour d'appel a
retenu que les promesses d'achat et de vente que s'étaient consenties les parties étaient
synallagmatiques, ayant le même objet et stipulées dans les mêmes termes, et partant, que la
vente était parfaite dès la levée de l'option ;

Attendu, en second lieu, que la cour d'appel ayant retenu que le protocole d'accord du 13 octobre
2005 n'avait été résilié que six mois après la notification du 10 mai 2013, ce dont il résultait que
la promesse d'achat faite par la société X...demeurait valable lors de la levée de l'option, le grief
de la troisième branche est sans portée ;
4

D'où il suit que le moyen, qui ne peut être accueilli en sa troisième branche, n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :


REJETTE le pourvoi ;
Condamne la société X...aux dépens ;
5

Cour de Cassation – Chambre commerciale – 22 novembre 2005


N° de pourvoi : 04-12.183
Publié au bulletin

Sur le moyen unique, pris en sa première branche :

Vu les articles 1134 et 1589 du Code civil ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que les consorts X... ont cédé, le 22 juillet 1986, aux consorts
Y... 1 350 des 1 500 actions qu'ils détenaient dans le capital de la société X... ; que, sous l'intitulé
"engagement au 31 décembre 1987", l'article 4 du contrat de cession stipulait deux promesses
de vente et d'achat rédigées dans les termes suivants : "Le groupe Y... s'engage d'une façon
solidaire et indivisible à acquérir au plus tard le 31 décembre 1987 les 10 % restant soit 150
actions au prix définitif de 140 000 francs de manière à porter sa participation à 100 %, les
consorts X... s'engagent d'une façon solidaire et indivisible à vendre au plus tard le 31 décembre
1987, les 10 % restant soit 150 actions au prix définitif de 140 000 francs" ; que les consorts
X... ont fait assigner le 30 octobre 1997 les consorts Y... et la société X... devant le tribunal de
commerce en exécution forcée de cet engagement ;

Attendu que pour rejeter cette demande, la cour d'appel a retenu que les engagements
constituaient un échange de promesses unilatérales de vente et d'achat devenues caduques à
l'expiration du délai imparti à chacune des parties pour lever l'option ;

Attendu qu'en statuant ainsi, alors que l'échange d'une promesse unilatérale d'achat et d'une
promesse unilatérale de vente réalise une promesse synallagmatique de vente valant vente
définitive dès lors que les deux promesses réciproques ont le même objet et qu'elles sont
stipulées dans les mêmes termes, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 19 septembre 2003, entre
les parties, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ; remet, en conséquence, la cause et les parties
dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
cour d'appel de Montpellier ;
6

Cour de Cassation – Chambre civile 3 – 26 juin 2002


N° de pourvoi : 00-20.244
Non publié au bulletin

Sur le premier moyen :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 9 juin 2000), que suivant acte en date du 26 juin 1986,
les époux Y... et les sociétés Promodis, Immodis et Profidis sont convenus de créer une société
civile immobiière (SCI) Saint Jean, propriétaire d'un local dans lequel les époux Y...
s'engageaient à exploiter un fonds de commerce sous l'enseigne Shopi, de la souscription d'un
contrat de crédit bail consenti par la SCI Saint Jean aux époux Y..., d'un contrat de franchise
intervenu entre les époux Y... et la société Prodim et de promesses unilatérales de cessions de
parts entre les époux Y... et les société Profidis et Immodis ; que notamment deux promesses
de vente, non datées, ont été souscrites par les société Profidis et Immodis, portant sur les parts
détenues par elles, au profit des époux Y... qui pouvaient faire usage de cette faculté
d'acquisition à partir de la huitième année ayant suivi la prise d'effet du contrat de crédit-bail
alors qu'une promesse d'achat, également non datée, portant sur les mêmes parts, était souscrite
par les époux Y... dans l'hypothèse de non achèvement du local commercial par les époux Y...
et de l'impossibilité de prise d'effet du contrat de crédit-bail avant le 30 septembre 1986 ; que
le 23 Juillet 1994 les époux Y... ont levé les options portant sur les promesses de vente faites
par les sociétés Immodis et Profidis, avec effet au 31 juillet 1994 ; que la société Profidis n'a
pas accepté la levée de l'option ;

Attendu que les époux Y... font grief à l'arrêt d'annuler la promesse unilatérale de vente,
acceptée concomitamment à la levée de l'option par le bénéficiaire, alors, selon le moyen,
1 ) que le délai de dix jours énoncé par l'article 1840 A du Code général des impôts court
à compter de l'acceptation de la promesse par le bénéficiaire si bien qu'en retenant comme point
de départ du délai d'enregistrement le moment de l'établissement de la promesse par le
promettant et non la date de l'acceptation de la promesse par son bénéficiaire, la cour d'appel a
violé l'article 1840 A du Code général des impôts ;
2 ) que la formalité de l'enregistrement prescrite par l'article 1840 A du Code précité , à
peine de nullité, est circonscrite aux promesses unilatérales de vente et à leurs cessions, de sorte
qu'en prononçant la nullité de la promesse malgré la constatation que les dates de l'acceptation
de la promesse et de la levée d'option coïncidaient, ce qui conférait nécessairement à la
promesse de vente un caractère synallagmatique, les juges du fond n'ont pas déduit les
conséquences qui s'évinçaient de leurs propres constatations et ont méconnu à nouveau l'article
1840 A du Code général des impôts ;

Mais attendu qu'ayant relevé, par motifs propres et adoptés, que les époux Y... avaient levé
l'option le 27 juillet 1994 et n'avaient pas fait enregistrer la promesse dans les dix jours de son
acceptation, en violation des dispositions d'ordre public de l'article 1840 A du Code général des
impôts, que la nullité ne pouvait être évitée par l'inclusion de cette promesse à un autre acte
authentique, ce qui n'était d'ailleurs pas le cas en l'espèce puisque le protocole d'accord du 27
juin 1986 était un acte sous seing privé, qu' il ne faisait pas référence à la promesse litigieuse
mais à celle incluse au contrat de crédit-bail et qu'il n'était pas signé par la société Profidis à
laquelle il n'était donc pas opposable et que vainement les époux Y... se prévalaient de
l'existence de promesses unilatérales de vente et d'achat concomitantes dès lors qu'une telle
circonstance ne conférait le caractère d'une promesse synallagmatique que si ces promesses
avaient le même objet et étaient stipulées dans les mêmes conditions alors que les promesses
litigieuses étaient soumises à des conditions différentes, la cour d'appel en a exactement déduit
7

que la promesse litigieuse était soumise aux dispositions de l'article 1840 A du Code général
des impôts et qu'à défaut d'enregistrement dans les dix jours de son acceptation, elle était nulle
;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

Sur le second moyen, ci-après annexé :

Attendu qu'ayant retenu, par motifs propres et adoptés, qu'en l'absence d'enregistrement, la
promesse de vente acceptée le 27 juillet 1994 par les époux Y... était nulle et de nul effet, la
cour d'appel a pu en déduire que les époux Y... devaient être déboutés de leur demande tendant
à voir déclarer la vente parfaite ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :


REJETTE le pourvoi ;
Condamne des époux Y... aux dépens ;
8

Cour de cassation – Chambre commerciale – 14 janvier 2014


N° de pourvoi : 12-29.071
Non publié au bulletin

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 27 septembre 2012), rendu sur renvoi après cassation
(chambre commerciale, financière et économique, 13 septembre 2011, pourvoi n° 10-19.526),
qu'en vue d'un rapprochement entre la société Larzul, ayant pour unique associé la société
Vectora, et la société Française de gastronomie (la société FDG), un accord a été signé le 14
décembre 2004, prévoyant l'apport du fonds de commerce de la filiale de cette dernière, la
société UGMA, et une cession d'actions de la société Vectora à la société FDG ; que le 31
janvier 2005, une promesse d'achat et une promesse de vente ont été signées entre les sociétés
FDG et Vectora, cette dernière s'engageant à vendre le solde de sa participation dans la société
Larzul, l'option pouvant être levée entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2009 ; que de
nombreux litiges ayant opposé les parties, la société Vectora a, le 5 mars 2007, rétracté sa
promesse ; que la société FDG a exercé son option le 7 janvier 2008 et poursuivi devant le
tribunal l'exécution forcée de la vente ; qu'un premier arrêt de la cour d'appel de Paris du 7
octobre 2009 a confirmé le jugement qui a constaté que la vente était devenue parfaite le 31
janvier 2005 ; que devant la cour d'appel de renvoi, la société FDG a renouvelé sa demande
relative à la réalisation forcée de la vente ;

Attendu que la société FDG fait grief à l'arrêt de l'avoir déboutée de ses demandes, alors,
selon le moyen :

1°/ que la promesse de vente vaut vente, lorsqu'il y a consentement réciproque des deux
parties sur la chose et sur le prix ; que l'échange d'une promesse unilatérale d'achat et d'une
promesse unilatérale de vente réalise une promesse synallagmatique de vente valant vente
définitive dès lors que les deux promesses réciproques ont le même objet et sont stipulées dans
les mêmes termes ; qu'il résulte des constatations mêmes de l'arrêt que les promesses croisées
de vente et d'achat signées le 31 janvier 2005 avaient le même objet et étaient rédigées en des
termes identiques et qu'à l'engagement ferme de vente exprimé dans la promesse de vente
correspondait un engagement ferme d'achat exprimé dans la promesse d'achat, ce dont il
résultait nécessairement que la vente était parfaite dès la signature desdites promesses croisées
et que la rétractation postérieure de la société Vectora ne pouvait tenir en échec un échange de
consentement qui avait déjà eu lieu, peu important que cette rétractation fût intervenue avant la
levée de l'option qui, dans un tel cas de figure, ne pouvait avoir pour objet que de déclencher
l'exécution de la vente et non de parfaire sa formation ; qu'en statuant comme elle le fait, la cour
viole donc les articles 1101, 1134 et 1589 du code civil, ensemble l'article 12 du code de
procédure civile ;

2°/ qu'en s'abstenant de rechercher, comme elle y était pourtant invitée, si les deux
promesses unilatérales réciproques de vente et d'achat ne devaient pas être requalifiées en
promesse synallagmatique de vente et si, par conséquent, la vente ne pouvait être regardée
comme parfaite dès l'échange des consentements intervenus à la date du 31 janvier 2005, de
sorte que toute rétractation unilatérale postérieure était impuissante, fût-elle intervenue avant la
levée de l'option, à faire échec à la vente déjà formée, la cour prive sa décision de base légale
au regard des articles 1101, 1134, et 1589 du code civil et de l'article 12 du code de procédure
civile ;
9

Mais attendu, qu'après avoir constaté que la société Vectora s'est engagée à céder à la
société FDG 164 711 actions qu'elle possède dans la société Larzul par un acte du 31 janvier
2005, dénommé « promesse de vente d'actions », qui contient un article 2 intitulé « acceptation
de la promesse », lequel stipule que « le bénéficiaire accepte la présente promesse en tant que
telle si bien qu'elle n'emporte, pour lui, aucune obligation d'achat », l'article 3 précisant que «
la vente des actions pourra intervenir à tout moment à première demande pendant la durée de
la promesse fixée à l'article 5 à la période du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2009, et qu'en
conséquence, le bénéficiaire ne pourra procéder à la levée d'option qu'entre ces deux dates,
passé cette date, la promesse devenant automatiquement caduque », et que, par acte daté du
même jour dénommé « promesse d'achat d'actions », la société FDG s'est engagée à acquérir
les dites actions dans des termes identiques à ceux de la promesse de vente, l'arrêt relève que la
société Vectora a informé la société FDG le 5 mars 2007 qu'elle rétractait ses engagements ;
qu'en l'état de ces constatations et appréciations, la cour d'appel, qui a recherché si la vente
pouvait être regardée comme parfaite à la date des deux actes réciproques, a exactement retenu
que la rétractation opérée par la société Vectora avant la levée d'option était exclusive d'une
rencontre des volontés réciproques de vente et d'acquérir, de sorte que l'exécution forcée de la
vente ne pouvait être ordonnée ; que le moyen, inopérant en sa première branche, n'est pas fondé
pour le surplus ;

PAR CES MOTIFS :


REJETTE le pourvoi ;
Condamne la société Française de gastronomie aux dépens ;

Vous aimerez peut-être aussi