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Cas pratique
Madame Austen, Monsieur Hardy et Madame Radcliffe ont décidé de s'associer pour
créer à Paris une librairie spécialisée en littérature anglaise. Le 10 février 2019, ils
ont signé les statuts de la société à responsabilité limitée « La Librairie anglaise ».
Les statuts désignent Madame Austen comme gérante. Le 26 janvier 2019, Monsieur
Hardy a acheté, en prévision des tâches administratives qu’engendre l’activité de toute
société, un certain nombre de fournitures de bureau, le tout pour un montant de
2000€. Il a obtenu du vendeur la possibilité de régler le montant de ses achats à
terme, le 26 avril 2019. La société « La Librairie anglaise » a besoin de ressources
importantes pour financer son activité naissante. C’est pourquoi Madame Austen,
agissant en sa qualité de gérante « au nom et pour le compte de la société La
Librairie anglaise, société en formation », a décidé de souscrire un emprunt d’un
montant de 50 000 € auprès du Crédit Parisien. A la demande de la banque,
Madame Radcliffe s’est portée caution solidaire du remboursement du prêt par la
société, à hauteur de 20 000 €. Par acte distinct des statuts et daté du 12 février
2019, les associés ont décidé, à l’unanimité, de confier la mission à Madame Austen,
gérante de la société, de conclure, au nom et pour le compte de la société en
formation, « l’ensemble des actes nécessaires à l’établissement de la société en
formation et, en particulier, l’installation des salariés dans les locaux de la société ».
Madame Austen a donc signé le 1er mars 2019 « au nom de la société en formation
», un bail portant sur un local à usage commercial. Afin de remettre celui-ci en état,
elle a chargé, le 3 mars suivant, une entreprise d'effectuer divers travaux de mise
aux normes et de décoration. Malheureusement, l'installation électrique, à peine
terminée, s'avère défectueuse. Madame Austen a mis en demeure l'entrepreneur de
remédier à ce fâcheux inconvénient. Sans réponse de celui-ci depuis un certain
temps, elle a décidé de l’assigner en justice. Pour ce faire, Madame Austen était
munie d’un écrit signé de tous les associés de la SARL lui confiant le soin
d’exercer cette action en justice, et a pris soin de préciser dans l’assignation, datée
du 21 juin 2019, qu’elle agissait « au nom et pour le compte de la société en
formation ». Enfin, Madame Austen a commandé le 20 juillet 2019 pour le compte
de la société « La Librairie anglaise » un stock de livres destinés à être vendus
dans la librairie. Le 18 octobre 2019, l'éditeur l’a mise en demeure de payer
personnellement le prix prévu au contrat. Le 20 octobre 2019, Madame Austen a
obtenu un mandat par les associés de la société de conclure ce contrat. La SARL «
La Librairie anglaise » a été immatriculée au registre du commerce et des sociétés
le 25 octobre 2019. Madame Austen vous consulte afin d’obtenir vos lumières sur
certaines questions qu’elle se pose :
- La SARL pourrait-elle être tenue de régler le montant des achats de fournitures ?
Madame Austen s’inquiète de savoir si elle pourrait être tenue de (i) rembourser
personnellement l’emprunt de 50 000 €, (ii) s’acquitter des loyers du bail
commercial et (iii) des travaux de rénovation ainsi que (iv) du montant de l’achat des
livres.
- Madame Austen souhaiterait également savoir si l’action en justice qu’elle a
entreprise est valable au regard des règles de procédure