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REPUBLIQUE DU BENIN

CLUB DE CULTURE JURIDIQUE

DEUXIEME PHASE

DU PHASE DE SÉLECTION D

PARTICIPANTS EXTERNE
CONCOURS INTERNE DE PLAIDOIRIE

Mémoire: Cas pratique

Présenté par : CAKPO Sergio

Nulla Dies Sine Linea

Auteur :

Université de provenance :
À

Monsieur le Président du Tribunal de Commerce

Pour : M. KOSSIVI Dieudonné

Ayant pour conseil, Me CAKPO

Contre : Madame Sublime

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PLAISE À LA COUR.

Que par les présentes, Maître CAKPO Attendu entend soutenir l'inexactitude des
allégations formulé à l'encontre du sieur KOSSIVI par dame Sublime.

Attendu que la tradition juridique nous impose une certaine logique, nous rappellerons
les faits et les procédures (I) avant d'aborder la discussion juridique (II).

I- RÉSUMÉ DES FAITS ET PROCÉDURES

Attendu que dame Sublime de nationalité congolaise, pour le besoin de ses


activités de commercialisation des produits cosmétiques, a, par contrat de bail du 12
août 2019, loué, un immeuble de type R+1 sis à Cotonou, quartier Agbonjèdo,
appartenant à Kossivi Dieudonné, pour une durée de 3ans.

Attendu que le 29 janvier 2022, en raison du chiffre d'affaires florissant qu'elle


réalise et de la demande sans cesse croissante de sa clientèle, elle informa Kossivi de
son intention de construire une boutique attenante à l'immeuble dont le coût estimé à
2.000.000 de francs CFA, sera déduit du loyer mensuel fixé à 200.000 francs CFA et
que Kossivi n'a pas réagi.

Attendu que le 25 Août 2022, Kossivi lui notifie une mise en demeure, à travers
laquelle, il l'informa du terme de son contrat de bail, les arriérés de 8 mois de loyers
impayés et lui imparti un délai de 1 mois pour s'y conformer ajoutant, qu'à défaut, il
sera saisi le président du tribunal de commerce aux fins de résiliation du bail et de son
expulsion et de sa condamnation aux paiements de la somme de 2.000.000 de francs
CFA de loyers.

Attendu qu'en réaction par correspondance en date du 10 septembre 2022, Sublime


fait savoir à son bailleur, en tant que professionnelle, son droit au renouvellement du

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bail ; développant aussi que de toute façon le fait pour le bailleur de ne lui avoir pas
donné congé 3 mois plus tôt et l'informer de sa volonté de résilier, avant le terme,
transforme le contra tenu en un bail à durée indéterminée et estime ne rien devoir
quant au loyer impayés dans la mesure où, déduction faite des coûts des travaux de
construction de la boutique, le bailleur reste au contraire lui devoir, une somme de
500.000 francs CFA.

Attendu que 15 jours après cette notification, Sublime saisit le président du


tribunal de commerce sollicitant la condamnation du bailleur à la somme de 500.000
francs CFA une indemnité d'éviction de 2.000.000 de Franc CFA.

II- LA DISCUSSION JURIDIQUE

A- MOYENS DE DÉFENSE DE LA FORME

a- Sur l'exception de caution judiciaire

Attendu que Madame Sublime est de nationalité congolaise.

Que le code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des comptes


prévoit en son article 166 alinéa 1 « Sauf conventions diplomatiques et instruments
communautaires contraires, l'étranger, demandeur principal ou intervenant, peut être
tenu, si le défendeur le requiert, de fournir une caution destinée à garantir le paiement
des frais et des dommages et intérêts susceptibles il pourrait être condamné, au moins
qu'il ne justifie que la valeur de ses immeubles situés en République du Bénin est
suffisante pour répondre à ses condamnations éventuelles . Il pourra être substitué à la
caution, un cautionnement dont le montant sera fixé par le juge ou toutes autres
garanties suffisantes laissées à l'appréciation souveraine du juge. ».

Qu'en l'espèce Madame Sublime a intenté une action en justice contre Monsieur
KOSSIVI pour des raisons inexistante et qu'elle pourrait être condamnée à des
dommages et intérêts.

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Qu'il urge de retenir l'exception de la caution judiciaire.

b- Sur l'incompétence du Juge

Attendu que Madame Sublime a ester en justice Monsieur KOSSIVI.

Que l'acte uniforme OHADA portant sur le droit commercial prévoit que les litiges
commerciaux soit porté vers la juridiction compétente statuant à bref délai.

Que Madame Sublime a saisit le Président du Tribunal de commerce.

Qu'il il y a lieu de constater que la procédure emprunter est la procédure normale et


non celle imposé pas l'acte uniforme OHADA.

Qu'il convienne de prononcer l'incompétence du Président du Tribunal.

c- Sur l'exception de nullité

Attendu que Madame Sublime a notifié une mise en demeure à Monsieur KOSSIVI.

Que l'acte uniforme OHADA portant sur le droit commercial en son article 133 aliéna
2 dispose que « A peine de nullité, la mise en demeure doit indiquer la ou les clauses
et conditions du bail non respectées et informer le destinataire qu'à défaut de
s'exécuter dans un délai d'un mois à compter de sa réception, la juridiction compétente
statuant à bref délai est saisie aux fins de résiliation du bail et d'expulsion, le cas
échéant, du preneur et de tout occupant de son chef. ».

Qu'en l'espèce Madame Sublime n'a ni évoqué dans sa mise en demeure les clauses et
les conditions de bail non respectées ni préciser que la juridiction compétente sera
saisie si Monsieur KOSSIVI ne s'exécute.

Que Madame Sublime n'a pas non plus attendu les 1 mois pour saisir le Président du
Tribunal.

Qu'il convient de prononcer la nullité de la mise en demeure.

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B- MOYENS DE DEFENSE DU FOND

a- Sur le type et le terme du contrat

Attendu que Madame Sublime soutient le fait que le contrat conclu avec Monsieur
KOSSIVI n'est pas encore à son terme et serait un contrat à durée indéterminée.

Que l'acte uniforme OHADA portant sur le droit commercial prévoit en son article
104 que les parties fixent librement la durée du bail.

Que le bail peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée.

Qu'à défaut d'écrit ou de terme fixé, le bail est réputé conclu pour une durée
indéterminée.

Que le bail prend effet à compter de la signature du contrat sauf convention contraire
des parties.

Qu'en l'espèce, Monsieur KOSSIVI et Madame Sublime on conclu le 19 août 2019 le


contrat de bail pour une durée de trois ans.

Qu'il y a lieu de constater que le contrat conclu entre Monsieur KOSSIVI et Madame
Sublime est un contrat à durée déterminée et que conformément à la date de la
signature 12 août 2019, il n'aura plus d'effet à partir du 12 août 2022.

b- Sur le droit de renouvellement

Attendu que Madame Sublime réclame 6 mois de congés et son droit de


renouvellement de bail en tant que professionnelle.

Que le contrat de bail est un contrat à durée déterminée dont la date d'expiration est le
19 août 2022.

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Que les articles 124 alinéa 1, 2 et 125 alinéa 1 de l'acte uniforme OHADA portant sur
le droit commercial disposent respectivement « Dans le cas du bail à durée
déterminée, le preneur qui a droit au renouvellement de son bail en vertu de l'article
123 ci dessus peut demander le renouvellement de celui ci, par signification d'huissier
de justice ou notification par tout moyen permettant d'établir la réception effective par
le destinataire, au plus tard trois mois avant la date d'expiration du bail. Le preneur qui
n'a pas formé sa demande de renouvellement de droit dans ce délai est déchu du droit
au renouvellement de bail. » ; « Dans le cas d'un bail à durée indéterminée, toute
partie qui entend le résilier doit donner congé par signification d'huissier de justice ou
notification par tout moyen permettant d'établir la réception effective par le
destinataire au moins six mois à l'avance. ».

Qu'en l'espèce, Madame Sublime a formé sa demande en renouvellement de bail le 10


septembre 2022.

Qu'il y a lieu de constater que Madame Sublime n'a pas formé sa demande dans le
délai prévu par la loi et qu'elle ne saurait réclamer des congés n'étant pas dans un
contrat à durée indéterminée.

c- Sur le consentement aux travaux de construction

Attendu que Madame sublime soutient ne rien devoir à Monsieur KOSSIVI en raison
de la déduction des coûts de la construction de la boutique du loyer.

Que l'acte uniforme OHADA portant sur le droit commercial en voulant déterminé le
champ d'application du titre portant sur le bail à usage professionnel souligne
qu'aucune construction à usage industriel, commercial, artisanal ou à tout autre usage
professionnel ne saurait être élevées ou exploitées sans le consentement exprès du
propriétaire ou sans être portées à sa connaissance et expressément agréées par lui.

Qu'en l'espèce, Madame Sublime a informé Monsieur KOSSIVI de son intention de


construire une boutique attenante à l'immeuble dont le coût estimé à 2.000.000 de

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Francs CFA sera déduit du loyer fixé à 200.000f. Qu'un mois après réceptionné de la
lettre, Monsieur KOSSIVI n'a pas réagi.

Qu'il y a lieu de constater que Monsieur KOSSIVI n'a pas expressément donné son
consentement pour la construction de la boutique.

d- Sur la résiliation et les indemnités d'éviction

Attendu que Monsieur KOSSIVI a demandé la résiliation du bail et que Madame


Sublime réclame des indemnités d'éviction.

Que l'acte uniforme OHADA portant sur le droit commercial dispose en ses articles
133 alinéa 2 et 127 alinéa 1 respectivement que « La demande en justice aux fins de
résiliation du bail doit être précédée d'une mise en demeure d'avoir à respecter la ou
les clauses ou conditions violées. La mise en demeure est faite par acte d'huissier ou
notifiée par tout moyen permettant d'établir sa réception effective par le destinataire. »
; « Le bailleur peut s'opposer au droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou
indéterminée, sans avoir à régler l'indemnité d'éviction, dans les cas suivants : s'il
justifie un motif grave et légitime à l'encontre du preneur sortant. Ce motif doit
consister soit dans l'inexécution par le locataire d'une obligation substantielle du bail,
soit encore dans la cessation de l'exploitation de l'activité. ».

Qu'en l'espèce, Monsieur KOSSIVI avait prévenu Madame Sublime dans sa mise en
demeure qu'il demanderait la résiliation du bail si elle ne s'exécutait pas.

Que Dame Sublime s'est tenue d'exécuter.

Que le loyer est une obligation du bail.

Qu'il y a lieu de constater que Monsieur KOSSIVI a respecté la procédure.

Qu'il y a lieu de constater les loyers restés impayés par Madame Sublime.

Qu'il convient au Tribunal de prononcer la résiliation sans indemnités d'éviction.

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Par ces motifs,

En tout autre à déduire voir suppléer d'office s'il echet.

- En constatant la nullité de la mise en demeure formé par Madame


Sublime
- En constatant le non respect des exigences de la loi et du bail par
Madame Sublime
- En constatant le respect des procédures des actes juridiques par
Monsieur KOSSIVI

Par conséquent,

- De recevoir les mémoires en répliquent conformément à la loi.


- De rejeter l'ensemble des moyens du demandeur comme non fondé.
- De prononcer la résiliation du bail.
- De prononcer l'expulsion de Madame Sublime
- De condamner Madame Sublime à 2.000.000 de Francs CFA et à
1.000.000 de dommages et intérêts.

Sous toutes réserves


Et ce sera justice.

À Cotonou le 31 Mars 2023

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