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CONCLUSIONS D’APPEL DEVANT LA COUR D’APPEL DE BAMAKO

A Monsieur le président de la Cour d’Appel de Bamako

POUR : La Compagnie d’assurance Allianz-Mali-SA………… Cabinet Prae Law Firm

Contre : La Sociétés BEKANSTRANS-SA, Assurance CEDEAO…. Cabinet DIOP et


Associés

PLAISE A LA COUR

Attendu que par jugement N°442 du 29 Mai 2019 le tribunal de commerce de Bamako a
rendu la décision dont la teneur suit : « Statuant publiquement, contradictoirement en
matière commerciale et en 1er ressort ;

Reçoit l’assignation, la déclare mal fondée, la rejette ;

Met les dépens à la charge de la requérante ».

Pièce 1 : le jugement attaqué

Que la concluante a régulièrement relevé appel contre cette décision inattendue et


incompréhensible ;

Pièce 2 : l’acte d’appel n°103 du 17/06/2019

Qu’en effet, un examen de la cause permettra à la cour de céans d’infirmer purement et


simplement la décision attaquée ;

Qu’en cela, il convient d’abord de procéder à un rappel des faits et des procédures qui ont
amené la concluant à assigner l’intimé en réparation de préjudice ;

I/ FAITS ET POCEDURES :

Attendu que le 15 septembre 2017, en provenance de Dakar avec les marchandises de la


société Koumalim SA, le conducteur du véhicule KD-7466-A/DK-66

Il ressort de la lettre de voiture versée au dossier que l’intimé a confié l’acheminement de


carreaux au concluant de Dakar à Bamako. Au cours du trajet un sinistre est survenu par le
reversement d’un camion du convoi constitué de 3 camions.
Les deux autres camions ont continué leur route et arrivés à destination. Après déchargement,
le concluant a fait récupérer et acheminer sur Bamako par l’un des camions déchargé les
marchandises sinistrées ;

Après tout ces efforts consentis pour satisfaire le client, ce dernier a retenu abusivement et
sans aucune autorisation un ensemble camion du concluant sous le prétexte fallacieux de
constituer un gage pour la réparation des pertes qu’il aurait subis ;

En somme, il a choisi de se rendre justice lui-même ;

Après moults tentatives de récupération de son ensemble camion, le concluant s’est trouvé
dans l’obligation de s’adresser à la justice ;

C’est ainsi que par arrêt n°525 du 22/11/2019 la cour de céans a rendu la décision dont le
dispositif est ainsi conçu :

« Statuant publiquement, contradictoirement en matière de référé et en dernier ressort ;

En la forme : Reçoit l’appel

Au fond : le déclare bien fondé ;

Infirme l’ordonnance entreprise ;

Statuant à nouveau :

 Ordonne à Djibril SYLLA la restitution à Alpha Oumar BAH son tracteur de


marque IVECO STRALIS 6X23 Essieux et sa semi-remorque 4 Essieux
respectivement immatriculé DK2532BE et DK 6822BEainsi que les 200 litres
contenus dans le réservoir du camion sous astreinte de 3 000 000FCFA par jour de
retard ;
 Met les dépens à la charge de l’intimé »

Pièce 3 : ordonnance des référés de la cour d’appel N°525 du 22/11/19

Nonobstant cette décision, l’intimé a refusé de rendre l’ensemble camion en question Alors e
par assignation en date du 14 Octobre 2020, le requérant a attrait le sieur Djibril SYLLA
devant le Tribunal de Commerce de Bamako aux fins de réparation de préjudice et de
dommages intérêts ;

Pièce 4 : assignation du 14 Octobre 2020


Au soutient de sa demande, il reprochait à l’intimé les faits suivants :

 Avoir retenu abusivement et arbitrairement l’ensemble de son camion immatriculé


DK25332BE/ DK6822BE ;
Pièce 5 : l’immatriculation du camion ;
 Avoir refusé obstinément de restituer l’ensemble camion lui appartenant malgré la
décision issue de l’arrêt n°525 du 22/11/2019
II/ DROIT : GRIEFS CONTRE LA DECISION ATTAQUEE

Attendu que le premier juge pour déclarer la demande de l’appelant irrecevable en sa


demande a laconiquement estimé que« l’analyse des faits constants tel que dessus exposés,
laisse transparaitre, à l’évidence, la pertinence du moyen d’irrecevabilité de l’assignation
se déduisant du défaut de qualité du défendeur à être appelé en cette instance, car n’étant
pas propriétaire, ni élevant aucune prétention dans ce sens, cela d’autant plus que la saisie
foraine pratiquée est au compte de la Société Filis Prestation et cela , suivant l’ordonnance
présidentielle n°848 :2019 du 04/09/2019 du Tribunal céans ; que dès lors sans besoin de
s’attarder sur la discussion des autres moyens il y a lieu pour l’office du juge de l’urgence
de faire application des dispositions de l’article 108 du CPCCS » (page 3 deuxième
attendu);

Attendu qu’il est constat qu’aux termes de ce raisonnement, il apparait clairement que le
premier juge a estimé que l’appelant a sollicité la réparation des préjudices à cause de la saisie
foraine qui avait été pratiquée par la société Filis alors que tel n’est pas le cas.

En effet, La demande de réparation de préjudice a pour fondement la rétention illégale de son


bien sans aucune autorisation judiciaire et partant le refus d’exécuter l’arrêt n°525 du
22/11/19 de la cour d’Appel de Bamako ;

Il est clair et évident que la seule personne qui est censée avoir procédé à cette rétention
illégale est le sieur Dijbril Sylla le cocontractant de l’appelant si l’on s’en tient aux termes de
l’article 5-1 de l’AUCTMR qui dispose que « la lettre de voiture fait foi, jusqu’à preuve du
contraire, des conditions du contrat de transport et de la prise en charge de la marchandise
par le transporteur » ;

Qu’il se dégage clairement de cet alinéa que la lettre de voiture demeure le document
authentique, qui détermine les conditions du contrat de transport entre les parties ;
Que dans le cas d’espèce, il est indiscutable qu’une lettre de voiture a été établie à l’occasion
du transport des marchandises confiées au concluant ;

Pièce 6 : la lettre de voiture

Que nulle part ledit document ne fait mention du nom de la société Filis prestation au profit de
laquelle la saisie foraine a été pratiquée ;

Qu’au contraire c’est le nom de Djibril SYLLA qui ressort clairement sur tous les documents
comme étant le seul et l’unique destinataire de ces marchandises en dépit son attitude à
vouloir nier l’évidence en proclament en première instance sans la moindre preuve qu’il n’est
pas parti au contrat de transport qui lie les parties et que ce dernier serait conclu entre la
Société Filis Prestation dont il est le gérant et le concluant ;

Que face à l’évidence, il est surprenant voir même inimaginable et incompréhensible de


pouvoir caractériser le défaut de qualité du sieur Djibril SYLLA pour le faire échapper à sa
responsabilité civile ;

Qu’ayant statué ainsi, le premier jugement a manifestement violé les dispositions de l’article
5-1 de l’AUCTMR ;

Qu’il reviendra donc à la cour de céans d’infirmer le jugement entrepris en toutes ses
dispositions et statuant par évocation faire droit à la demande de réparation de préjudice de
l’appelant en ce que l’intimé a bel et bien commis une faute qui a causé un préjudice au
concluant tel que développé dans les écritures versées en première instance ;

PAR CES MOTIFS

Il est demandé à la cour :

En la forme : recevoir l’appel de Monsieur Apha Oumar BAH

Au fond : le déclaré bien fondé, y faisant droit ;

Infirmer le jugement entrepris en toutes ses dispositions ;

Statuant par évocation, recevoir l’assignation de Monsieur Apha Oumar BAH, la déclarer
bien fondée, y faisant doit, l’adjuger le bénéfice intégral de sa demande tel que formulée dans
son assignation du 15 Octobre 2020 ;

ET CE SERA JUSTICE
Pour l’appelant Fait à Bamako, le 28 /02/2022

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