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Exercice 1

Document 1 : Civ. 2ème, 21 septembre 2023, n°21-15.328.


Cet arrêt est rendu par la deuxième chambre civile de la Cour de Cassation, le 21 septembre
2023 concernant la réunion des conditions requises d’une garantie.
En l’espèce, un véhicule subit un bris de glace. Son propriétaire déclare le sinistre le
lendemain de la prise d’effet du contrat d’assurance, au plus tard le 21 avril 2017, souscrit auprès
d’une assurance. Un garagiste procède aux réparations et émets une facture que le propriétaire
refuse de payer. Le propriétaire est condamné à verser une somme au garagiste sur ordonnance
d’injonction de payer.
Il forme opposition à cette ordonnance et appelle en fin de garantie l’assureur. Le
propriétaire introduit en instance en assignant l’assureur et la le garagiste en justice. Le 16 février
2021, le tribunal judiciaire de Colmar déboute les prétentions du propriétaire et rend un jugement en
dernier ressort. Ainsi, le demandeur ne peut qu’interjeter l’appel, il n’a qu’une seule option qui est
de former un pourvoi en cassation. Le tribunal judiciaire de Colmar estime que l’état du véhicule, la
preuve de l’acte de vandalisme, le lieu, les circonstances, la date du sinistre et l’allégation suivant
que l’assureur aurait dissuader le propriétaire de ne pas porter plainte n’étaient pas fondés.
Cependant, la demande de garantie formé contre l’assureur n’est pas prise en compte .
Dans un système inquisitoire, peut il avoir un renversement de la charge de la preuve, lors
de la réunion des conditions pour mettre en jeu une garantie ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de rejet. Elle donc en accord avec le tribunal judiciaire
qui déboute les prétentions du demandeur. Le demandeur ayant trois moyens, la Cour de cassation,
sur le fondement de l’article 1014, alinéa 2, le premier et troisième moyen ne sont pas pris en
compte. Le deuxième moyen du demandeur énonce que le tribunal judiciaire a violé l’article 1353
du Code Civil, car celui ci considérait que ce n’était pas à l’assureur de prouver la date du sinistre
mais à l’assuré. Le demandeur estime que le tribunal judiciaire a inversé al charge de preuve. La
Cour de Cassation, sur le fondement de l’article 1353, estime que c’est à l’assuré de remplir les
conditions requises pour mettre en jeu la garantie, ce qui n’a pas été le cas. De plus, il estime que le
tribunal judiciaire n’avait en aucun cas inversé la charge de la preuve. Elle avait au contraire
apprécié souverainement les éléments de preuve qui lui étaient soumis.
La Cour de cassation considère que le moyen du demandeur du pourvoir n’est pas fondé.

Document 2 : Civ. 1ère , 12 septembre 2019, n° 18-16.504


Cet arrêt est rendu par la Première chambre civile de la Cour de Cassation le 12 septembre
2019 concernant l’obligation du vendeur d’informer sa clientèle de l’aptitude du matériel proposé.
En l’espèce, le 20 juillet 2010, un agriculteur de profession achète un bien meuble, vendu
par une première société et fabrique par une seconde société. Les dispositifs de sécurité du bien
empêchait, d’après l’acheteur, son utilisation pour effectuer des coupes en mouvement sur tous
terrains.
Suite au rapport de l’expert désigné, l’acheteur introduit en instance en assignant le vendeur
et le fabriquant en justice en résolution de vente, ainsi il demande la restitution du prix d’achat du
bien meuble. La Cour d’appel, qui rend un arrêt infirmatif, considère que l’acquéreur, étant
agriculteur de profession, devrait savoir faire les vérifications nécessaire avant d’acheter un bien.
De plus, l’arrêt estime que le vendeur n’était pas au courant des modalités selon lesquelles il
entendait utiliser le bien meuble.
Le vendeur doit il se renseigner sur les besoins de l’acheteur ?
La Cour de cassation rend un arrêt de cassation, elle répond donc par la négative et se
prononce en faveur du demandeur du pourvoi. En effet, sur le fondement de l’ancien article 1147 du
Code Civil et l’article 1353, la Cour de Cassation estime qu’il revenait au vendeur de prendre en
compte les intentions de l’acquéreur et de lui vendre un produit adéquat. Ainsi, la Cour d’appel, a
inversé la charge des preuves.

Document 3 : Civ. 1ère , 1 er février 2023, 20-22.176


Cet arrêt est rendu par la Première chambre Civile de la Cour de Cassation le 1er février
2023 concernant
En l’espèce, le17 juillet 2014, suite à un démarchage à domicile, un couple achète deux
biens meubles à une société tout en étant financé par un crédit par la banque. Le bon de commande
étant irrégulier et des économies promises non tenu, les acquéreurs introduit en instance en
assignant le vendeur et la banque en annulation des contrats de vente et de crédits affecté et en
indemnisation. Le vendeur est placé en liquidation judiciaire.
La cour d'appel a rejeté leur demande en soutenant que, en qualité de demandeurs à l'action
en nullité, il leur incombait de présenter l'intégralité du contrat de vente litigieux. En l'absence de ce
document, les juges du fond ne pouvaient vérifier la légitimité de la vente.En effet, il considérait
que les acquéreurs produisaient une copie incomplète de vente, donc la cour ne peut pas vérifier si
le contrat est conforme au code de la consommation. Les acquéreurs, considérant qu'ils n'étaient pas
tenus de fournir cette preuve, ont formé un pourvoi en cassation, reprochant aux juges du fond
d'avoir méconnu l'ancien article L. 121-17 du Code de la consommation (actuel article L. 221-7 du
même Code), qui stipule que la charge de la preuve incombe au professionnel.Qui doit assumer la
responsabilité de prouver la conformité du contrat issu d'une démarche à
domicile, le professionnel ou le particulier ?
La Cour de cassation a rendu un arrêt de cassation. Elle casse et annule, en toute des
dispositions l’arrêt rendu le 3 juin 2020. La Cour de Cassation estime, sur le fondement de l’article
L. 121-17, III, du code de la consommation, dans sa rédaction antérieure à celle issue de
l’ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016, et l’article 1315, devenu 1353, du code civil, ll revient
au professionnel d'apporter la preuve de son respect des obligations légales d'information qui lui
incombent lors de la conclusion d'un contrat hors établissement. Ainsi, c’était le rôle du vendeur de
rapporter la preuve de la régularité d’un tel contrat au regard des mentions légales devant y figurer à
peine de nullité. La Cour de cassation a estimé que la cour d'appel avait inversé la charge de la
preuve, violant ainsi les textes applicables.

Document n° 4 : Civ. 1ère, 21 octobre 2020, pourvoi n° 19-13.016.


Cet arrêt est rendu par la Première Chambre civile, le 21 octobre 2020. Il a été publié au
bulletin. Il concerne les conditions d’indemnisations du passager en cas de retard conséquent d’un
vol.
En l’espèce, la passagère effectue un voyage, consistant en un vol, avec la compagnie
aérienne Easy Jet, aller retour de Bordeaux à Lisbonne, dont la réservation a été confirmée. Le 16
mai 2015, lors du retour, l’avion arrive à Bordeaux avec un retard de 4 heures 17.
La passagère introduit en instance en assignant la compagnie aérienne en justice. La
passagère demande la condamnation de la compagnie aérienne au paiement de l’indemnité
forfaitaire prévue à l’article 7 du règlement qui établit des règles communes en matière
d’indemnisation et d’assistance des passagers en cas de refus d’embarquement et d’annulation ou de
retard important d’un vol ainsi que de dommages-intérêts pour résistance abusive. Le tribunal
d’instance d’Aulnay Sous Bois, estime que c’est au passager de prouver qu’il s’était présenté à
l’enregistrement. Le tribunal déboute les prétentions de la passagère, et rend un jugement en dernier
ressort.
Quels sont les conditions d’indemnisation d’un passager en cas de vol retardé ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de cassation, elle casse et annule le jugement. La Cour
de Cassation se fonde sur un texte de la Cour de Justice de l’Union européene. D’après l’article 3,
paragraphe 2, sous a), du règlement (CE) n°261/2004, les règles d’indemnisation s’applique à
condition que les passagers disposent d’une réservation confirmé et qu’ils se soient présenté à
l’enregistrement.

Document n°5 : Com. 28 mars 2018, n° 17-10.600, publié au Bulletin.


Cet arrêt est rendu par la chambre commerciale le 28 mars 2018. Il a été publié au bulletin.
Il concerne la charge de la preuve concernant des créances.En l’espèce, le débiteur à été mis en
redressement puis liquidation judiciaires par des
jugements des 19 septembre et 9 décembre 2010. Par ordonnance du 5 aout 2011, le juge-
commissaire a apposé sa signature sur la liste des créances comportant les propositions d’admission
du liquidateur.
Le débiteur a interjeté appel de l’état des créances, en soutenant qu’il n’avait pas été
convoqué par le liquidateur pour participer à la vérification des créances. La Cour d’appel a déclaré
l’appel du débiteur irrecevable, en retenant qu’il lui incombait d’établir qu’il n’avait pas été mis en
mesure de participer à la vérification des créances.
Est-ce au débiteur de prouver la preuve de son absence de convocation par le liquidateur
pour la vérification des créances ?
La Cour de cassation rend un arrêt de cassation. Elle répond donc par la négative, ainsi casse
et annule la décision de la Cour d’Appel. Elle considère que ce n’est pas au débiteur de démontrer
la convocation pour la vérification des créances. La Cour de cassation considère que la cour d’appel
à violé les textes suivants, l’article L.624-1alinéa 1, R. 624-1, alinéa 1, R. 624-3 du code de
commerce, l’article 1315 du code cicivl et l’article 16 du code de procédure civile.

Document n°6 : Civ. 1ère, 19 juin 2019, pourvoi n° 18-10.380.


Cet arrêt est rendu par la Première Chambre civile de la Cour de Cassation le 19 juin 2019
concernant un médicament défectueux.
En l’espèce, une justiciable, après avoir été exposé in utero au diéthylstilbestrol (DES) a
assigné en responsabilité et indemnisation la société productrice du médicament.
La cour d’appel a rejet les demandes de la requérante en estimant, qu’une attestation rédigée
par une personne très proche de la victime quelques mois avant l'assignation au fond, même
confortée par une ordonnance prescrivant du DES qui n'était pas nominative et présentée comme se
rapportant à une grossesse antérieure de la mère de l’appelante, ne suffisait pas à constituer une
preuve de son exposition au DES. Ils doivent être corroborés par d’autres indices.
Lors de la prise d’un médicament qui est par la suite défectueux, les présomptions
concernant ce médicament sont-il suffisantes afin d’obtenir des indemnisations ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de cassation. Elle considère, sur le fondement des
articles 1382, devenu 1240 du Code civil, ensemble l’article 1353 du même code, dans sa rédaction
antérieure à celle issue de l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016, la preuve d’une exposition
in utero à cette molécule peut être apportés par tout moyen. Elle juge que les éléments apportés
constituaient des présomptions graves, précises et concordantes et les considèrent suffisantes à la
preuve.
Document n°7 : Civ. 1ère, 18 octobre 2023, pourvoi n°22-11.492 (extraits)Cet arrêt est
rendu par la Première Chambre civile de la Cour de Cassation concernant les
indemnisation possible lors d’un médicament litigieux.
En l’espèce, une femme a été exposé au in utero au diéthylstilbestrol (DES), à la suite de la
prise de médicament au cours de la grossesse, provoquant une infertilité et de l’anxiété. Le 11
décembre 2009, sa fille assigne en justice, la société en responsabilité et indemnisation de ses
préjudices.
La Cour d’Appel de Paris, le 16 décembre 2021 déboute les prétentions de l’appelant. La
Cour fonde son jugement sur deux arguments pour rejeter les demandes de l’appelant. En premier
lieu, il écarte toute attribution de l’infertilité de la femme à l’exposition au diéthylstilbestrol. En
effet, d’après la Cour, l’infertilité peut être tout autant lié au Chlamydia et que la mère de
l’appelante ne présente aucune anomalies des l’appareil génital associées à l’exposition au
diéthylstilbestrol. En second lieu, l’appelante estime que son anxiété est lié au médicament qui est
connu pour provoquer des pathologies graves ou mortelles. Cependant, la Cour d’appel estime que
la preuve n’est pas rapporté d’un lien de causalité certain entre l’exposition de la mère de
l’appelante au diéthylstilbestrol et son hypofertilité. L’appelante forme un pourvoi en cassation.
Si un lien de causalité n'est pas sure entre la personne ou la société qui a créer le dommage,
est ce qu'un juge peut quand la même juger responsable, donc à payer des indemnisations?
La Cour de cassation rend un arrêt de cassation. Elle casse et annule la décision de la Cour
d’Appel. Elle se fonde sur l’article 1240 du Code Civil, qui offre la possibilité de réclamer une
compensation pour un préjudice lié de manière causale à une faute, même si cette faute n'est pas la
seule responsable du dommage. Ainsi, Cour de Cassation estime que la Cour d Appel a donne une
décision qui était déterminé par des motifs insuffisant afin d’exclure l’exposition de
diéthylstilbestrol qui aurait contribuer à son infertilité. Les juges de fond ont donc violé l’article
1240.

Document n°8 : Civ. 1 ère, 24 septembre 2009, pourvoi n° 08-16.305.


Cet arrêt est rendu par la Première Chambre civile de la Cour de Cassation le 24 septembre
2009 concernant la charge de la preuve et le contentieux en responsabilité.
En l’espèce, une femme affecté par une tumeur, qu'elle met en lien avec l'administration de
l'hormone de synthèse (Distilbène) pendant la grossesse de leur mère, engage des poursuites contre
deux laboratoires fabricants de cette hormone dans le but d'obtenir réparation pour le préjudice subi.
`
L’appelante voit ses prétentions rejeté. Elle prends en compte le fait que les deux fabricants
ont mis sur le marché la molécule à l’origine du dommage. C’est un fait non contesté. Cependant,
ce fait n’est pas en relation directe avec le dommage subi par l’appelante. Elle s’appuie aussi sur le
fait que l’appelante n’avait aucune preuve qui établissait l’administration à celle ci du distilbène.
Elle rejette donc les prétentions de l’appelante sui forme un pourvoir en cassation.
A qui revient-il de prouver que le médicament litigieux n’était pas à l’origine du cancer ?La Cour de
Cassation rend un arrêt de cassation. Elle considère qu’il appartient aux
laboratoires de prouver que son produit n’était pas à l’origine du dommage. Elle casse et annule
donc la décision rendu par la Cour d’Appel.

Document n°9 : Civ. 1ère, 30 oct. 2007, pourvoi n° 06-19.390, Bull. civ. 2007, n° 328
; D. 2008. 2820, obs. Delebecque.
Cet arrêt est rendu par la Première chambre civile de la Cour de Cassation le 30 octobre
2007. Il a été publié au Bulletin. Cet arrêt concerne les contrats et la charge de la preuve.
En l’espèce, une entreprise a engagé des poursuites pour obtenir réparation à l'encontre
d'une exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) ainsi que de son assureur. L'entreprise
affirme que sa jument, hébergée dans le haras de l'EARL, a été victime d'un accident dont la
responsabilité incombe à cette exploitation, entraînant ainsi un préjudice justifiant une
indemnisation.
Les parties forme un pourvoi en cassation car ils ne sont pas d’accord avec la décision rendu
par la Cour d’Appel. Celle-ci a correctement jugé que ces clauses imposaient à juste titre à
l'entreprise requérante le fardeau de prouver les manquements qu'elle reprochait à l'EARL. De
manière tout aussi justifiée, les juges d'appel ont conclu que la preuve de ces manquements n'avait
pas été fournie.
Quels sont les conditions pour ce prévaloir d’un manquement du dépositaire à l’obligation
de moyens qui lui incombe la preuve de son manquement ?
La Cour de Cassation rend un arrêt de rejet. Elle rejette les prétentions des parties et s’aligne
avec la décision de la Cour de Cassation. Elle précise que le contrat de pension rémunérée d'un
cheval est qualifié de contrat de dépôt salarié. Dans le cadre de ce contrat, les parties ont la liberté
de convenir que la charge de la preuve concernant le manquement du dépositaire à son obligation de
moyens revient au déposant, s'il souhaite invoquer ledit manquement.

Exercice 2

Commentaire d’arrêt de Civ. 1ère , 1 er février 2023, 20-22.176


Cet arrêt est rendu par la Première chambre Civile de la Cour de Cassation le 1er février
2023 concernant la charge de démontrer la validité d'un contrat issu d'une démarche à domicile.
En l’espèce, le 17 juillet 2014, suite à un démarchage à domicile, un couple achète deux
biens meubles à une société tout en étant financé par un crédit par la banque. Le bon de commande
étant irrégulier et des économies promises non tenu, les acquéreurs introduit en instance en
assignant le vendeur et la banque en annulation des contrats de vente et de crédits affecté et en
indemnisation. Le vendeur est placé en liquidation judiciaire.
La cour d'appel a rejeté leur demande en soutenant que, en qualité de demandeurs à l'action
en nullité, il leur incombait de présenter l'intégralité du contrat de vente litigieux. En l'absence de ce
document, les juges du fond ne pouvaient vérifier la légitimité de la vente.En effet, il considérait
que les acquéreurs produisaient une copie incomplète de vente, donc la cour ne peut pas vérifier si
le contrat est conforme au code de la consommation. Les acquéreurs, considérant qu'ils n'étaient pas
tenus de fournir cette preuve, ont formé un pourvoi en cassation, reprochant aux juges du fond
d'avoir méconnu l'ancien article L. 121-17 du Code de la consommation (actuel article L. 221-7 du
même Code), qui stipule que la charge de la preuve incombe au professionnel.
Qui doit assumer la responsabilité de prouver la conformité du contrat issu d'une démarche à
domicile, le professionnel ou le particulier ?
La Cour de cassation a rendu un arrêt de cassation. Elle casse et annule, en toute des
dispositions l’arrêt rendu le 3 juin 2020. La Cour de Cassation estime, sur le fondement de l’article
L. 121-17, III, du code de la consommation, dans sa rédaction antérieure à celle issue de
l’ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016, et l’article 1315, devenu 1353, du code civil, ll revient
au professionnel d'apporter la preuve de son respect des obligations légales d'information qui lui
incombent lors de la conclusion d'un contrat hors établissement. Ainsi, c’était le rôle du vendeur de
rapporter la preuve de la régularité d’un tel contrat au regard des mentions légales devant y figurer à
peine de nullité. La Cour de cassation a estimé que la cour d'appel avait inversé la charge de la
preuve, violant ainsi les textes applicables.
Quels sont les conditions de la preuve et à qui revient elle ?
En faisant les deux aspects de la preuve (I), la Cour de cassation estime que c’est au
débiteur à qui revient la charge de la preuve (II).

I. LA RÉPARTITION DE LA PREUVE ENTRE LES PARTIES


Nous verrons donc les principes relatifs (A) et les exceptions au principe (B).

A. LES PRINCIPES RELATIFS DE LA PREUVE


Les parties doivent prouver les faits. L’objet de la preuve porte sur les faits et non sur le
droit. Seuls les faits allégués (ceux invoqués par les parties, au soutien de leurs prétentions),
pertinents (faits de nature à influer sur la solution du litige) et contestés (les faits admis par
l’adversaire ne doivent pas être prouvés sauf exception) doivent être prouvés. L’adage Idem est non
esse et non probari renforce l’idée qu’il faut établir l’existence et la preuve de l’exécution de la
preuve.En premier lieu, il faut prouver l’existence de l’obligation. Ce principe est fondé sur l’article
1353, alinéa 1 du Code Civil. Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. C’est à
celui qui réclame l’exécution d’une créance de rapporter la preuve qu’il est véritablement créancier,
ce qui implique qu’il établisse l’existence de sa créance. Par exemple, si une personne vend un site
internet pour une connaissance en échange d’une certaine somme d’argent. L’acquéreur refuse de
payer. C’est au vendeur de prouver que la réalisation du site internet a bien été commandée par la
personne en question. Dans l’arrêt, il existe bien une existence de l’obligation, qui est un bon de
commande.
En second lieu, il faut la preuve de l’exécution de l’obligation, fondé sur l’article 1353,
alinéa 2 du Code Civil. Celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit
l’extinction de son obligation. C’est à celui qui se prétend libéré, parce qu’il a exécuté son
obligation ou bénéficie d’une autre cause d’extinction (ex : remise de dette) qu’il appartient de
prouver cette exécution ou le fait qui a entrainé l’extinction de son obligation. La partie établit
l’existence de l’obligation (la réalisation du site internet). Le client affirme avoir déjà réglé en
espèce. C’est alors au client, puisqu’il se prétend libéré de sa dette, de justifier le paiement qui a
produit l’extinction de son obligation. Cependant dans l’arrêt, la Cour d’appel estime que la preuve
de l’existence de l’obligation, c’es à dire le bon de commande, est incomplet afin de vérifier la
conformité du contrat au code de la consommation.

B. LES EXCEPTION AU PRINCIPE .


Cependant il existe des exceptions au principe.
En premier lieu, des présomptions légales opèrent un déplacement de l’objet de la preuve.
La loi permet, pour établir un fait inconnu, au demandeur de ne prouver qu’un fait connu.
Par exemple, l’article 312 du Code civil prévoit que l’enfant conçu ou né pendant le mariage a pour
père le mari. Pour établir le lien de filiation l’enfant doit simplement prouver qu’il a été conçu ou né
pendant le mariage et non directement le lien de paternité. On déplace l’objet de la preuve pour
faciliter la preuve du lien de filiation.
En deuxième lieu, des présomptions opèrent un renversement de la charge de la preuve. La
loi présume un fait et dispense le demandeur d’avoir à prouver ce fait. Le défendeur doit prouver
que le fait présumé n’existe pas. Selon l’article 2274 du Code civil, la bonne foi est toujours
présumée. C’est à celui qui la conteste de rapporter la preuve de la mauvaise foi. C’est à celui qui
allègue la mauvaise foi, même s’il est défendeur à l’allégation, de produire cette preuve.
Une présomption est un mode de raisonnement juridique en vertu duquel, de l’établissement d’un
fait on induit un autre fait qui n’est pas prouvé, d’après l’article 1354. Les présomptions légales sont
posées par la loi et les présomptions du fait de l’homme sont issues de la jurisprudence.
Une présomption simple peut être combattue par la preuve contraire, et une présomption
irréfragable ne peut être contestée par la preuve contraire (ex : les clauses irréfragablement
présumées abusives entre professionnels / consommateurs. Une présomption est mixte lorsque la
preuve contraire est réglementée par le législateur qui restreint les moyens de preuve ou l’objet de la
preuve.
En troisième lieu, les parties peuvent aménager par convention la répartition de la charge de
la preuve, son objet ou les modes de preuve, selon l’article 1356 du Code civil. Il existe toutefois
deux limites. D’une part, les conventions sur la preuve ne peuvent déroger aux règles d’ordre public
: les parties ne peuvent, par contrat, contredire les présomptions irréfragables établies par la loi, ni
modifier la foi attachée à l’aveu ou au serment et seuls les droits librement disponibles peuvent faire
l’objet d’une convention.D’autre part, les conventions sur la preuve ne peuvent aller contre le droit
à la preuve des parties
Les parties ne peuvent établir par contrat une présomption irréfragable au profit de l’une d’elles
puisque cela aurait pour effet de rendre impossible la preuve de son droit par une partie et donc de
son droit à un recours effectif devant un juge (CEDH, art. 6.1).Mais les parties peuvent prévoir une
présomption simple au profit de l’une d’entre elles.
Or, la Cour de Cassation confirme que la charge de la preuve pèse sur le débiteur.

II. LA CONFIRMATION PAR LA COUR DE CASSATION DE LA CHARGE PROBATOIRE ATTRIBUÉE AU


DÉBITEUR.
Le droit du consommateur à l'information, particulièrement étendu, est renforcé par le renversement
de la charge de la preuve de l'exécution des obligations précontractuelles d'information incombant
au professionnel. Ce renversement impose au professionnel de prouver l'accomplissement de ses
obligations en cas de contestation, déchargeant ainsi le consommateur de la responsabilité de
démontrer le manquement aux obligations légales d'information du professionnel. Cette règle,
spécifique au droit de la consommation, prévaut sur le principe général de l'article 1353 du Code
civil selon lequel le demandeur à l'instance est également demandeur à la preuve.
Cette exception s'étend au-delà du droit de la consommation, plaçant généralement la charge de la
preuve de l'obligation d'information sur le professionnel dans divers domaines tels que la médecine,
le droit, le notariat, etc. Cette disposition repose sur la difficulté pour le créancier d'une obligation
d'information de prouver un fait négatif, à savoir qu'il n'a pas été informé, et sur la praticité pour le
professionnel de conserver une trace des informations délivrées dans le cadre de son activité.
Le raisonnement des juges du fond, qui ont imposé aux demandeurs la charge de prouver la cause
de la nullité alléguée (l'absence d'information préalable au contrat), va à l'encontre de ces principes.
La Cour de cassation, en rappelant le renversement de la charge de la preuve, a été particulièrement
utile aux acquéreurs qui ne pouvaient fournir qu'une copie incomplète du contrat. En soulignant que
c'est au professionnel de prouver la régularité du contrat, la Cour insiste sur la nécessité pour le
professionnel de détenir l'intégralité de la convention conclue pour démontrer le respect des règles
imposées par le Code de la consommation.
Ce rappel revêt une importance significative, surtout dans les litiges de nullité portant sur des motifs
tels que le défaut de performance des dispositifs installés ou le manquement à l'obligation
d'information. En déplaçant la charge de la preuve du consommateur vers le professionnel en
matière d'information, ce renversement augmente les chances de succès des actions en nullité
intentées par les consommateurs, même en l'absence de production du contrat de vente litigieux.

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