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Doc 1 :
Présentation Arrêt de rejet, rendu par la 1èr chambre civile de la Cc, le 24 mars 1987.
Faits En 1933, Jean-André Vincent (depuis lors décédé) a vendu aux enchères publiques un
tableau « attribué à Fragonard ». Ultérieurement à la vente, l’authenticité du tableau a
été reconnue.
Procédure : les héritiers de Jean-André Vincent (demandeurs) ont saisi la justice afin de
demander l’annulation de la vente pour erreur. Par un arrêt confirmatif, les juges de la
cour d’appel ont rejeté cette demande. Les demandeurs se pourvoient en cassation.
Thèses en présence : le pourvoi est composé d’un moyen structuré en 2 branches.
- Tout d’abord, il reproche à l’arrêt d’avoir considéré que l’expression « attribué à »
laissait planer un doute sur l’authenticité de l’œuvre et de ne pas avoir recherché
quelle était la conviction du vendeur, lequel était persuadé que l’authenticité de
l’œuvre était exclue, violant l’article 1110 du Code civil.
- Ensuite, il reproche à l’arrêt d’avoir omis que le vendeur a commis une erreur en
vendant sous cette même conviction que l’authenticité était discutable alors qu’elle
était en réalité certaine, et que cette erreur est à la fois déterminante puisque Jean-
André Vincent n’aurait pas procédé à la vente s’il disposait de cette information
mais aussi excusable puisqu’il s’est basé sur l’avis d’experts pour mettre en vente
son tableau.
Question de droit L’aléa chasse-t-il l’erreur ? (Un contrat peut-il être annulé sur le fondement
de l’erreur
lorsque les parties savaient qu’il y avait un aléa sur la caractéristique essentielle en
question ?)
la clause attribuée a introduit l’aléa qui chasse l’erreur ?
Présentation Arrêt de cassation, rendu par la chambre sociale de la Cc, le 3 juillet 1990.
Faits Le 21 mai 1984, la société Cart Expert (assistée du syndic M.Jeanne) a conclu un contrat
de travail avec M.Racy en qualité de directeur. Après avoir découvert ultérieurement
que ce nouvel employé avait été auparavant le PDG d’une société qui avait été mise en
liquidation de biens le 25 avril de la même année, la société Cart Expert a licencié
M.Racy le 27 juillet 1984.
Procédure : alors que M.Racy a assigné la société Cart Expert en paiement d’indemnités
de rupture, de congés payés et de paiement de salaires, la société Cart Expert a demandé
en justice l’annulation du contrat de travail qui avait été formé. Les juges de la Cour
d’appel ont accueilli favorablement la demande de la société et débouté M.Racy de la
sienne. M.Racy se pourvoit en cassation.
Thèses en présence : les juges de la Cour d’appel ont écarté le dol du salarié. En
revanche, ils ont considéré que la société Cart Expert avait commis une erreur sur la
personne en contractant avec M.Racy. Or le contrat conclu étant intuitu personae (la
considération de la personne a été la cause principale de l’engagement de la société),
cette erreur sur la personne est recevable et permet à la cour d’appel de prononcer la
nullité du contrat.
Question de droit Dans le cadre d’un contrat de travail, l’erreur sur la personne est-elle
systématiquement excusable ?
Faut il que l’erreur de la personne soit déterminante pour pouvoir justifier la nullité du
contrat ?
Solution de la Cc Les juges de la Cc cassent et annulent la décision rendue par les juges de la
cour d’appel,
sur le motif que l’erreur de la société Cart Expert est inexcusable. Il incombait à la
société de se renseigner plus en détail sur le parcours de M.Racy, d’autant plus que
celui-ci avait indiqué dans son CV avoir été PDG de la société mise en liquidation de
biens.
Motifs : erreur : nullité que si elle est excusable
En l’espèce : erreur est inexcusable car la société pouvait se renseigner
Donc pas de nullité par erreur ; violation de la loi cassation
Procédure et thèses
en présence
La Cour d’appel a accueilli la première demande des époux Poulayer, moyennant la
liquidation judiciaire de Mme Poulayer et la revente des fonds, mais a rejeté leur
seconde demande, aux motifs que, l’assertion selon laquelle les époux Michel auraient
augmenté artificiellement le montant du chiffre d’affaires, ne pouvait plus être évoquée
dès lors que M. Poulayer s’était désisté de son action fondée sur le dol.
Question de droit Le désistement d’une première demande de nullité d’un contrat pour dol
empêche-t-elle une seconde d’engager la responsabilité extracontractuelle de la partie ayant
vicié le contrat ?
Solution de la Cc La Cc casse et annule l’arrêt rendu par la Cour d’appel, en violation de l’art.
1382 du C.
civ. La Cc avance que la demande de la nullité d’un contrat, par application des art.
1116 et 1117 du C. civ., n’empêche pas celle d’engager la responsabilité délictuelle de
l’auteur du dol, visant à obtenir la réparation du préjudice subi par la victime du dol.
Motifs :
Seule l’exploitation abusive
En l’espèce : pas de menace directe au licenciement / pas d’exploitation abusive
De cassation par défaut de base légale
-Le désistement de l’action en nullité est sans incidence sur l’action en réparation car ces deux
dernières relèvent
de responsabilités différentes : la première de la responsabilité contractuelle, la seconde de la
responsabilité
délictuelle.