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CONCLUSIONS EN REPLIQUE

POUR : Monsieur ALIA ALIA DESIRE

Demandeur ………………………..…En Personne

CONTRE : La Société SAD

Défenderesse…………….Me KONAN N’DRI MARIE-ANGE

PLAISE AU TRIBUNAL

Attendu que par les présentes le concluant entend prendre des


écritures en réplique à celles de la Société SAD datées du
01/03/2024.
Attendu que dans ses écritures dont réplique la Société SAD
plaide le mal fondé de l’action du demandeur d’une part et
d’autre part ladite Société forme une demande
reconventionnelle et sollicite la condamnation du concluant à lui
payer la somme de 300 millions F CFA à titre de dommages et
intérêts ;
Attendu qu’il convient d’analyser les prétentions de la société
SAD afin de démonter à la juridiction de céans qu’elles sont mal
fondées et qu’il faille les rejeter comme telles ;

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I- SUR LE PRETENDU MAL FONDE DE L’ACTION DU
DEMANEDUR
Attendu que la Société SAD estime que les demandes en
résolution, en déguerpissement et en paiement de dommages-
intérêts sollicitées par le concluant seraient mal fondées car elle
prétend avoir soldé le prix du bien foncier qui avait fait l’objet
de la promesse de vente ;
Attendu que pour tenter de justifier la preuve du solde du prix
du terrain litigieux la Société SAD produit une quittance en date
du 27 Mars 1997 portant sur la somme de 11.657.036 F CFA.
Attendu que le concluant ne reconnait pas avoir perçu cet
argent et en tout état de cause, le tribunal de céans constatera
que ce document est un reçu de complaisance qui ne peut
servir de preuve de transaction en matière immobilière et pour
cela les prétentions de la Société SAD sont mal fondées pour
les raisons ci-après :
1)Le concluant détient une pièce qui justifie que le
prix du bien foncier n’a jamais été soldé par la
Société SAD
Attendu que dans le cadre de la revendication du même terrain
disputé l’Avocat Conseil de la Société SAD avait adressé le 20
Mai 2014 un courrier dit confidentiel à celui de Monsieur ALIA
ALIA DESIRE pour lui proposer de lui payer en tout la somme
de 5.000.000 de francs CFA pour faire taire le litige de façon
amiable (PN°1) ; ce que le concluant n’a pas accepté ;
A la suite Monsieur ALIA ALIA a porté le litige par devant la
direction des affaires juridiques et contentieux du Ministère de
la Construction qui s’est soldé par un échec car la SAD n’a
jamais répondu à la convocation qui lui a été délivrée à cette fin
(PN°2) ;

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Il convient dès lors de constater que la SAD n’a jamais soldé le
prix du bien foncier disputé puisque la prétendue quittance de
paiement produite par la SAD date du 27/03/1997 alors que
sa lettre de règlement amiable date du 14 Mai 2014.
Si la Société SAD-SA avait effectivement soldé le prix du
bien foncier en cause depuis le 27/03/1997 pourquoi
son Avocat d’alors revient le 14 Mai 2014 pour proposer
une offre de règlement amiable à hauteur de 5 millions
de francs CFA ?
D’ailleurs la quittance de règlement qu’elle a produite est nulle
et de nullité absolue qu’il y a lieu d’analyser.

2)La quittance produite par la Société SAD n’est pas


un document authentique en matière immobilière

Attendu qu’aux termes de L’article 8 de la loi n°70-209 du 10


mars 1970 portant interdiction de tous actes sous seing privé
en matière immobilière « Tous faits, conventions ou
sentences ayant pour l’objet de constituer,
transmettre, déclarer, modifier ou éteindre un droit réel
immobilier, d’en changer le titulaire ou les conditions
d’existence, tous baux d’immeubles excédant trois
années, toutes quittances ou cessions d’une somme
équivalent à plus d’une année de loyer ou fermage non
échus, doivent, en vue de leur inscription, être
constatés par acte authentique, sous peine de nullité
absolue. » ;
Attendu qu’il ressort de ce texte légal que les conventions ou
transactions en matière immobilière comme dans le cas
d’espèce doivent être constatées par acte authentique c’est-à-
dire par acte notarié et, ce, sous peine de nullité absolue.
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Attendu en l’espèce qu’il est constant et non contesté que la
quittance produite par la Société SAD pour tenter de rapporter
la preuve qu’elle aurait soldé le prix du bien foncier disputé
n’est revêtue de la forme notariée et donc la transaction
immobilière en question n’est pas passée par devant notaire ;
Attendu dès lors que cette quittance et nul et de nullité absolue
sur le fondement des articles 8 de la loi n°70-209 du 10 mars
1970 portant interdiction de tous actes sous seing privé en
matière immobilière et 123 du code de procédure civile ;
D’ailleurs c’est parce que le supposé paiement en question est
n’est pas avéré que la Société SAD ne l’a pas effectué par
devant notaire car comment comprendre que la promesse de
vente soit faite par devant notaire et le paiement y afférent soit
fait en dehors du notaire instrumentaire ;
Attendu que tel que la quittance produite par la Société SAD se
présente elle est nulle et de nullité absolue au regard des
articles suscités ;
Attendu dès lors que le tribunal de céans est prié d’écarter
cette pièce des débats ;

3)Le prétendu solde du prix de vente immobilière a


été fait au-delà du délai prévu dans le contrat

Attendu qu’alors que le contrat était conclu pour prendre fin


au plus tard le 30/05/1996, la Société SAD-SA produit un
reçu qui date du 27/03/1997 pour prétendre avoir soldé le
prix du bien foncier litigieux ; lequel reçu a été délivré
pourtant délivré au-delà du délai prévu par les parties dans le
contrat ;

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Attendu que pour que ce paiement effectué hors délai soit
valable, il faille que la Société SAD-SA obtienne un délai
supplémentaire de la part de son cocontractant en
l’occurrence le concluant ; ce qui n’a pas été le cas en
l’espèce puisqu’aucun délai supplémentaire n’a été accordé à
la SAD par le concluant.

Qu’il sied donc de juger que le supposé paiement fait hors


délai sans obtenir un délai supplémentaire est irrégulier aussi
et surtout que l’accipiens ne reconnait pas ledit paiement ;

4)Le Société SAD-SA ne dispose d’aucun acte notarié


de réalisation des conditions suspensives de vente

Attendu en l’espèce qu’il est constant et non contesté que la


vente immobilière dont s’agit a été contracté sous conditions
suspensives par devant Notaire ;
Attendu en principe qu’en cas de la réalisation des conditions
de la vente, le Notaire instrumentaire devrait délivrer au
cessionnaire ce qu’on appelle un acte de réalisation des
conditions de vente et, ce, pour que la vente immobilière soit
parfaite entre les parties ;
Or attendu qu’en l’espèce la Société SAD-SA ne détient pas cet
acte notarié de réalisation des conditions suspensives de
vente ;
Attendu dès lors qu’il y a lieu de débouter les arguments de la
Société SAD-SA selon lesquels elle prétende avoir soldé le prix
de vente la parcelle de terrain disputée ;

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II- DU MAL FONDE DE LA DEMANDE
RECONVENTIONNELLE DE LA SOCIETE SAD-SA

Attendu que la Société SAD a formé une demande


reconventionnelle pour solliciter la condamnation du concluant
à lui payer la somme de 300 millions à titre de dommages et
intérêts ;
Attendu qu’au soutien d’une telle demande, la demanderesse
reconventionnelle estime que le concluant a intenté entre
autres une procédure correctionnelle à l’encontre du Directeur
Général de la Société SAD-SA et que de ce fait celui-ci aurait
subi un préjudice car ladite procédure ternirait son image et sa
réputation ;
Attendu cependant que la SAD-SA ne rapporte pas la preuve de
ce que la procédure correctionnelle en question a fait l’objet
d’une décision définitive et que cette décision permet de
constater que les faits imputés au Directeur Général sont des
allégations mensongères ou des calomnies ;
Attendu qu’à supposer même si tel serait le cas, dans cette
hypothèse il appartiendrait au Directeur Général d’engager une
procédure pénale pour dénonciation calomnieuse à l’encontre
du concluant par devant le tribunal correctionnel en se
constituant partie civile pour réclamer des dommages et
intérêts ;
Attendu dans ces conditions que la Sté SAD-SA est mal fondée
à venir demander des dommages et intérêts dans le tribunal
civil concernant une procédure correctionnelle qui a été
intentée à l’encontre de son Directeur Général aussi et surtout
que ladite procédure correctionnelle n’est pas définitive ;
Qu’il convient donc de débouter la Sté SAD-SA de sa demande
en paiement de dommages et intérêts comme étant mal fondée
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encore que le solde du prix de bien immeuble disputé est
sérieusement contesté par le concluant ;

III- SUBSIDIAIREMENT : LA DEMANDE DE MISE EN


ETAT POUR LA PROCEDURE DE FAUX INCIDENT
CIVIL

Attendu qu’au regard de tout ce qui précède si par


extraordinaire le tribunal de céans venait à rejeter les moyens
ci-dessus développés par le concluant alors dans cette
hypothèque, il est demandé à la juridiction de céans d’ordonner
la procédure de faux incident civil prévue à l’article 92 du code
de procédure civile à l’effet de permettre au concluant de
prouver la fausseté de la quittance de paiement produite par la
Société SAD-SA ;
Attendu que le tribunal de céans est prié d’en donner acte au
concluant.
PAR CES MOTIFS

Adjuger au concluant l’entier bénéfice de ses présentes


écritures qui font entièrement corps avec celles antérieures.
Au regard de tout ce qui précède :
-Dire et juger sur la base du courrier en date du 14 Mai 2014
produit par le concluant que la Société SAD n’a jamais soldé le
prix de la parcelle de terrain disputée ;
-Déclarer nulle et de nullité absolue la quittance de paiement
produite par la société SAD sur la base de l’article 8 de la loi

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n°70-209 du 10 mars 1970 portant interdiction de tous actes
sous seing privé en matière immobilière ;
-En conséquence voir écarter cette pièce des débats ;
-Débouter la Société SAD de sa demande reconventionnelle
comme étant mal fondée ;
-Subsidiairement : Ordonner la procédure de faux incident civil
prévue par l’article 92 du code de procédure civile.

Pour Conclusions en réplique,

Prises à Abidjan le 08/04/2024

Monsieur ALIA ALIA DESIRE

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