28 septembre 2005 > 3 octobre 2007 > CASS Cassation partielle 3 juin 2009
Sur la décision
Référence :Cass. com., 3 juin 2009, n° 07-21.510
Juridiction :Cour de cassation Numéro(s) de pourvoi : 07-21510 Importance :Inédit Décision précédente :Cour d'appel de Paris, 3 octobre 2007 Dispositif :Cassation partielle Identifiant Légifrance :JURITEXT000020711082
Sur les personnes
Président :Mme Favre (président)
Cabinet(s) :SCP JEAN LUC RIVOIRE REGIS WAQUET, SOCIETE CIVILE PROFESSIONNELLE ALAIN BENABENT Parties :Société Marley c/ Société Breitling France
Texte intégral
fixée pour l’audience, faute de quoi la déclaration est
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE caduque ; qu’en s’estimant valablement saisie par la COMMERCIALE, a rendu l’arrêt suivant : déclaration d’appel de la société Breitling en se bornant à relever que l’assignation a été remise avant Attendu, selon les arrêts attaqués, que la société le moment fixé pour l’audience, sans rechercher si Marley ayant été victime d’un vol de deux montres que cette remise avait été effectuée avant la date fixée, soit lui avait confiées la société Breitling France (la société au plus tard la veille de l’audience, la cour d’appel a Breitling), dans le cadre d’un protocole de distribution privé sa décision de base légale au regard du texte sélective de ses produits, celle-ci l’ a assignée en susvisé ; paiement de dommages-intérêts en réparation de la perte subie ; qu ayant déposé plainte, la société Mais attendu qu’ayant relevé qu’une partie avait été Marley a demandé le sursis à statuer jusqu’à l’issue de assignée à jour fixe trois jours avant l’audience, puis la procédure pénale ; que par arrêt avant dire droit constaté que la copie de l’assignation avait été remise rendu le 24 janvier 2007, la cour d’appel a rejeté la au greffe avant le moment fixé pour l’audience, la cour demande de sursis à statuer puis, par arrêt du d’appel a légalement justifié sa décision ; que le moyen 3 octobre 2007, a condamné la société Marley à payer n’est pas fondé ; une certaine somme à la société Breitling ; Sur les deuxième, troisième et quatrième moyens Sur le premier moyen : réunis : Attendu que la société Marley fait grief à l’arrêt du Attendu que ce moyen ne serait de nature à permettre 24 janvier 2007 d’avoir écarté la caducité de la l’admission du pourvoi ; déclaration d’appel formée par la société Breitling contre le jugement rendu par le tribunal de commerce Mais sur le cinquième moyen, pris en sa seconde de Paris le 28 septembre 2005, alors, selon le moyen, branche : que, selon l’article 922 du code de procédure civile, la cour d’appel est saisie par la remise d’une copie de Vu les articles 1149 du code civil et 271 du code l’assignation au greffe, qui doit être faite avant la date général des impôts ; Attendu que pour condamner la société Marley à payer Cour d’appel a privé sa décision de toute base légale à la société Breitling la somme de 77 756,10 euros, au au regard du texte susvisé. titre de l’indemnisation du préjudice subi du fait de la perte des deux montres, l’arrêt retient leur valeur taxe DEUXIEME MOYEN DE CASSATION ajoutée incluse ; IL EST FAIT GRIEF à l’arrêt du Attendu qu’en se décidant ainsi sans rechercher, 24 janvier 2007 attaqué d’avoir rejeté la demande de comme elle y était invitée, si la société Breitling aurait la société Marley tendant à ce qu’il soit sursis à à payer le montant de ladite taxe et serait ou non en statuer jusqu’à l’issue de la procédure pénale mesure de la récupérer, la cour d’appel a privé sa parallèlement lancée pour vol ; décision de base légale ; AUX MOTIFS QUE l’instance pénale en cours est sans PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu à statuer sur incidence sur la question de droit en litige dès lors le dernier grief : que la société Breitling France invoque une faute contractuelle de Marley, consistant à ne pas avoir REJETTE le pourvoi en ce qu’il est dirigé à l’encontre souscrit des conventions d’assurance suffisantes pour de l’arrêt du 24 janvier 2007 ; couvrir le vol en cause, que la détermination des auteurs de ce vol est sans lien avec ce débat juridique ; CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’ il a condamné la société Marley à payer à la société ALORS QUE l’instance pénale ayant pour objet de Breitling une somme de 77 756,10 euros, incluant la déterminer si un vol avait effectivement eu lieu et taxe sur la valeur ajoutée, l’arrêt rendu le quelles en étaient les circonstances, de nature 3 octobre 2007 par la cour d’appel de Paris ; remet, en éventuellement à caractériser pour la société Marley conséquence, sur ce point la cause et les parties dans un cas de force majeure l’exonérant de ses obligations, l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et les son issue était susceptible d’influer directement sur renvoie devant la cour d’appel de Paris, autrement l’issue de la procédure civile en cours ; qu’en refusant composée ; le sursis à statuer, la Cour d’appel à violé l’article 4 § 2 du Code de procédure pénale, en sa rédaction Condamne la société Breitling France aux dépens ; applicable à la cause, antérieure à la loi du 5 mars 2007. Vu l’article 700 du code de procédure civile, rejette les demandes ; TROISIEME MOYEN D’ANNULATION Dit que sur les diligences du procureur général près la L’arrêt attaqué du 3 octobre 2007 sera annulé par voie Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour de conséquence de la cassation de l’arrêt du être transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt 24 janvier 2007, dont il est la suite et la conséquence, partiellement cassé ; en application de l’article 625, alinéa 2 du Code de procédure civile. Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre commerciale, financière et économique, et prononcé *** par le président en son audience publique du trois juin QUATRIEME MOYEN DE CASSATION deux mille neuf. IL EST FAIT GRIEF à l’arrêt du 3 octobre 2007 d’avoir MOYENS ANNEXES au présent arrêt condamné la société Marley à payer à la société Breitling France une somme de 77.756,10 , incluant la Moyens produits par la SCP Waquet, Farge et Hazan, taxe sur la valeur ajoutée, outre les intérêts au taux avocat aux Conseils pour la société Marley. légal à compter du 17 février 2005 ; PREMIER MOYEN DE CASSATION : AUX MOTIFS QUE la société Marley a contrevenu aux IL EST FAIT GRIEF à l’arrêt du dispositions du contrat en sortant les bijoux de son point de vente pour les présenter à un client, et en 24 janvier 2007 attaqué d’avoir écarté la caducité de la déclaration d’appel formée par la société Breitling s’abstenant de contracter les assurances nécessaires France contre le jugement rendu par le tribunal de dans le cadre du transport des montres en Italie ; commerce de Paris le 28 septembre 2005 ; qu’elle ne peut invoquer le cas de force majeure résultant du vol, les fautes antérieurement commises AUX MOTIFS QUE les faits de l’espèce montrent empêchant qu’elle puisse s’en prévaloir, dès lors qu’il qu’une partie a été assignée à jour fixe trois jours lui est réclamé le paiement de factures correspondant avant l’audience ; que la copie de l’assignation a été à des marchandises dûment réceptionnées ; remise au greffe avant le moment fixé pour l’audience ; ALORS QUE l’émission, par la société Breitling, des ALORS QUE selon l’article 922 du Code de procédure factures correspondant au prix des objets volés, n’est civile, la cour d’appel est saisie par la remise d’une elle-même que la conséquence de l’impossibilité pour copie de l’assignation au greffe, qui doit être faite cette dernière de récupérer les objets confiés, et donc avant la date fixée pour l’audience, faute de quoi la la conséquence directe du vol, dont la Cour d’appel déclaration est caduque ; qu’en s’estimant valablement reconnaît le caractère de force majeure pour la société saisie par la déclaration d’appel de la société Breitling Marley ; que la circonstance que celle-ci ne puisse France en se bornant à relever que l’assignation a été éventuellement se retourner contre son propre remise avant le moment fixé pour l’audience, sans assureur est sans incidence sur le lien de causalité rechercher si cette remise avait été effectuée avant la direct entre le vol, cas de force majeure, et date fixée, soit au plus tard la veille de l’audience, la l’impossibilité de représenter à la société Breitling les objets confiés ; que la Cour d’appel a violé les articles ALORS, D’UNE PART, QU’il résulte de la combinaison 1147 et 1929 du Code civil ; des articles 1147 et 1149 du Code civil, ensemble l’article 271 du Code général des impôts, que, si la ET ALORS QUE la société Marley rappelait dans ses réparation du dommage doit être intégrale, elle ne conclusions d’appel que l’indemnisation de la société saurait excéder le montant du préjudice ; que, pour Breitling ne pouvait se faire sur le fondement de inclure la TVA dans ce préjudice, il faut qu’elle reste factures correspondant à la vente des objets confiés définitivement à la charge de son débiteur légal en qui n’était jamais intervenue, mais uniquement sur le vertu des règles fiscales, ou tout au moins que la préjudice subi éventuellement par cette dernière ; victime du dommage ne puisse se remettre dans l’état qu’en faisant droit à la demande de paiement de antérieur sans la payer ; que, pour condamner la factures, sans s’interroger sur le préjudice réellement société Marley à payer à la société Breitling France subi par la société Breitling, ni sur le point de savoir si une somme de 77.756,10 , taxe sur la valeur ajoutée ce préjudice ne résulte pas de la simple perte de incluse, au titre de l’indemnisation du préjudice subi chance de voir les objets correctement assurés, la du fait de la perte de deux montres, l’arrêt retient que Cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa l’indemnisation doit couvrir l’intégralité de la valeur décision au regard des textes précités. de la chose ; qu’en statuant ainsi, sans constater que cette taxe incomberait la société Breitling, victime du *** dommage, et resterait définitivement à sa charge, alors CINQUIEME MOYEN DE CASSATION même que celle-ci reconnaissait pourtant être assujettie à la TVA, la Cour d’appel a violé les textes IL EST FAIT GRIEF à l’arrêt du 3 octobre 2007 d’avoir condamné la société Marley à payer à la société susvisés ; Breitling France une somme de 77.756,10 , incluant la ALORS, EN TOUT ETAT DE CAUSE, QUE pour taxe sur la valeur ajoutée, outre les intérêts au taux condamner la société Marley à payer à la société légal à compter du 17 février 2005 Breitling France la somme de 77.756,10 , au titre de AUX MOTIFS QUE la société Marley ne saurait l’indemnisation du préjudice subi du fait de la perte de deux montres, l’arrêt retient leur valeur taxe ajoutée prétendre que seul le montant hors taxe de la facture dont le paiement lui est réclamé devrait être pris en incluse, sans avoir recherché, alors qu’elle y était compte alors que la demande de la société Breitling ne invitée par les conclusions de la société Marley, si la société Breitling aurait à payer le montant de ladite vise pas une somme forfaitairement fixée, mais le prix de marchandises évaluée en stricte application de la taxe et serait ou non en mesure de la récupérer, la tarification des montres Breitling et que Cour d’appel a privé sa décision de toute base légale au regard des articles 1147, 1149 du Code civil, l’indemnisation allouée doit par suite couvrir l’intégralité de la valeur de la chose ; ensemble l’article 271 du Code général des impôts.