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Cour d'appel de Paris, 24 janvier 2007, n° 06/04952

Chronologie de l'affaire

TCOM Paris
28 septembre 2005
> CA Paris
Infirmation
24 janvier 2007

Sur la décision

Référence :CA Paris, 24 janv. 2007, n° 06/04952


Juridiction :Cour d'appel de Paris
Numéro(s) : 06/04952
Décision précédente :Tribunal de commerce de Paris, 28 septembre 2005, N° 2005031998

Sur les personnes

Avocat(s) :Eric DELBECQUE, Léna ETNER


Cabinet(s) :SCP VARIN VAST
Parties :SARL BREITLING FRANCE c/ SOCIETE MARLEY

Texte intégral

SOCIETE MARLEY
Grosses délivrées REPUBLIQUE FRANCAISE
XXX
aux parties le : AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
XXX
COUR D’APPEL DE PARIS
représentée par la SCP VARIN – PETIT, avoués à la
5 e Chambre – Section A Cour

ARRET DU 24 JANVIER 2007 assistée de Me Léna ETNER, avocat au barreau de ,


toque : B 154
(n° 15, 4 pages)
COMPOSITION DE LA COUR :
Numéro d’inscription au répertoire général : 06/04952
L’affaire a été débattue le 29 Novembre 2006, en
Décision déférée à la Cour : Jugement du audience publique, après qu’il en ait été fait rapport
28 Septembre 2005 -Tribunal de Commerce de PARIS –
conformément aux dispositions de l’article 785 du
RG n° 2005031998 nouveau Code de procédure civile, devant la cour
APPELANTE composée de :

Madame RIFFAULT-SILK, président


SARL BREITLING FRANCE agissant poursuites et
diligences de ses représentants légaux
Monsieur ROCHE, conseiller
XXX Monsieur BYK, conseiller
XXX
qui en ont délibéré
représentée par la SCP ROBLIN – CHAIX DE Greffier lors des débats
LAVARENE, avoués à la Cour
Madame X
assistée de Me Eric DELBECQUE, avocat au barreau
de PARIS, toque : E 673 ARRET

INTIMEE — contradictoire
— prononcé publiquement par Monsieur ROCHE, Considérant en conséquence qu’il convient de rejeter
conseiller ayant délibéré l’exception de caducité soulevée par la société Marley ;

— signé par Monsieur ROCHE, conseiller et par Sur la demande de sursis à statuer :
Madame X greffier présent lors du prononcé.
Considérant que pour justifier son appel sur ce point,
**************** la société Breitling estime que la plainte avec
constitution de partie civile, déposée le
Le 26 mai 1999, la société Marley a conclu avec la 7 juin 2005 pour vol à main armée par l’intimée, est
société Breitling un protocole de distribution sélective sans incidence sur l’issue du litige, le litige portant
des produits Breitling. Dans le cadre de ces relations, sur le paiement d’une facture certaine, liquide et
deux montres n°1165 et n°1166 ont été confiées à la exigible ;
société Marley par la société Breitling. A la suite de
leur vol, intervenu le 9 février 2005 à Turin (Italie), la Considérant que, pour contester cet appel et solliciter
société Breitling a adressé à la société Marley le la confirmation, la société Marley estime, au contraire,
17 février 2005 une facture de 81.597,10 euros HT en que souhaitant invoquer la force majeure, il apparaît
remboursement du prix de ces montres. L’assureur de pertinent de déterminer l’auteur du vol ;
la société Marley ayant décliné sa garantie, la société
Breitling a, par acte du 28 avril 2005, assigné en Mais considérant que l’objet du litige porte sur le
paiement de la facture la société Marley devant le paiement d’une facture réclamée par la société
tribunal de commerce de Paris. Breitling en paiement des montres confiées à la société
Marley, que si cette dernière invoque le vol comme un
Par jugement du 28 septembre 2005, cette juridiction, élément de force majeure la dispensant d’exécuter son
recevant l’incident soulevé par la société Marley, a obligation, l’instance pénale en cours est sans
sursis à statuer dans l’attente de la décision du juge incidence sur cette question de droit dès lors que la
pénal saisi du vol des deux montres. société Breitling invoque une faute contractuelle de
Marley consistant à ne pas avoir souscrit des
Par ordonnance du 5 décembre 2005, le Premier conventions d’assurance suffisantes et que la
Président de la cour d’appel de Paris a autorisé la détermination des auteurs du vol, invoquée par
société Breitling à faire appel de cette décision pour Marley, est sans lien avec ce débat juridique ;
l’audience à jour fixe du 27 mars 2006 à 14h.
Considérant en conséquence qu’il convient d’infirmer
L’appel ayant été déclaré au greffe le 22 mars 2006, la le jugement entrepris et de dire qu’il n’y a pas lieu à
société Breitling conclut le 8 novembre 2006 au surseoir à statuer en raison de la procédure pénale
débouté de la société Marley de sa demande de initiée par la société Marley ;
caducité, à l’infirmation du jugement entrepris
s’agissant de la demande de sursis à statuer et à la Au fond :
condamnation de la société Marley à lui payer
77.756,10 euros avec intérêts au taux légal à compter Considérant que la société Breitling sollicite la
du 17 février 2005, outre 2.000 euros au titre de condamnation de la société Marley au paiement de la
l’article 700 du nouveau Code de procédure civile. facture litigieuse ;

La société Marley invoque le 26 mai 2006 la caducité Considérant que la faculté d’évoquer n’est pas
de la déclaration d’appel et, à titre subsidiaire, contraire aux termes des articles 380 et 568 du
sollicite la confirmation du jugement entrepris, outre, nouveau Code de procédure civile dès lors qu’il
en tout état de cause, 2.000 euros au titre de l’article apparaît, comme en l’espèce, que cette mesure est de
700 du nouveau Code de procédure civile. bonne justice au regard notamment de l’exigence de
durée raisonnable de la procédure qui s’impose aux
SUR CE, juridictions nationales par application de l’article 6 de
la Convention européenne de sauvegarde des droits de
Sur la caducité de la déclaration d’appel : l’homme et des libertés fondamentales ;
Considérant que pour soutenir que cette déclaration Considérant que la nature de la question posée au
serait caduque, l’intimée estime que la copie de regard des faits de l’espèce justifie que la cour exerce
l’assignation ayant été remise à la cour le jour même cette faculté ;
de l’audience, il n’a pas été satisfait aux dispositions
de l’article 922 du nouveau Code de procédure civile Considérant que pour permettre à la société Marley,
qui prévoient que la remise doit se faire 'avant la date qui ne l’a pas fait, de conclure au fond et, le cas
fixée pour l’audience’ ; échéant, à la société Breitling d’y répliquer, il convient
de renvoyer les parties devant le conseiller de la mise
Considérant que la société Marley s’oppose à cette en état au vu du calendrier de procédure ainsi fixé :
argumentation en répliquant que ces dispositions ont
été respectées dès lors que, comme c’est le cas en — 6 mars 2007 : injonction de conclure au fond à la
l’espèce, la copie a été remise avant l’audience ; société Marley

Considérant, en effet, que les faits de l’espèce — 29 mai 2007 : clôture


montrent qu’une partie a été assignée à jour fixe trois
jours avant l’audience et que la copie de l’assignation — 2 juillet 2007 : plaidoiries devant conseiller
a été remise au greffe avant le moment fixé pour rapporteur ;
l’audience, que, dès lors, les prescriptions de l’article
922 nouveau Code de procédure civile ont été Considérant que l’équité commande de condamner la
respectées ; société Marley à payer 1200 euros au titre de
l’article700 nouveau Code de procédure civile à la — 6 mars 2007 : injonction de conclure au fond à la
société Breitling ; société Marley

PAR CES MOTIFS — 29 mai 2007 : clôture

Déboute la société Marley de son exception de — 2 juillet 2007 : plaidoiries devant conseiller
caducité, rapporteur,

Déclare bien-fondé l’appel de la société Breitling Condamne la société Marley à payer 1.200 euros à la
s’agissant du sursis à statuer et infirme le jugement société Breitling,
querellé,
Réserve les dépens.,
Evoque l’affaire au fond,
LE GREFFIER LE PRESIDENT
Renvoit les parties devant le conseiller de la mise en
état et fixe ainsi le calendrier de procédure :

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