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Cour d'appel de Paris, 30 mai 2014, n° 13/03023

Chronologie de l'affaire

TGI Fontainebleau
20 novembre 2012
> CA Paris
Infirmation partielle
29 mai 2014

Sur la décision

Référence :CA Paris, 30 mai 2014, n° 13/03023


Juridiction :Cour d'appel de Paris
Numéro(s) : 13/03023
Décision précédente :Tribunal de grande instance de Fontainebleau, 21 novembre 2012, N° 12/228

Sur les personnes

Avocat(s) :Bernard DUMONT, Frédéric GUERREAU


Cabinet(s) :
S.C.P.A. DAVID BOUAZIZ - MARIE - LOUISE SERRA - BRICE AYALA - FLAVIE BONLIEU, CABINET DBCJ - SOCIETE D'AVOCATS
ET/OU SELARL DUMONT BORTOLOTTI COMBES JUNGUENET & ASSOCIES
Parties :SARL DU MARCHE c/ SA BPCE ASSURANCES

Texte intégral

Monsieur M N pris en sa qualité de civilement


Grosses délivrées RÉPUBLIQUE FRANÇAISE responsable de sa fille, Mademoiselle X Y
aux parties le : AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS XXX
COUR D’APPEL DE PARIS XXX
Pôle 2 – Chambre 2 Défaillant. Régulièrement assigné.

ARRET DU 30 MAI 2014 Monsieur K L


(n° , 10 pages) XXX
Numéro d’inscription au répertoire général : 13/03023 XXX
Décision déférée à la Cour  : Jugement du Défaillant régulièrement assigné.
21  Novembre  2012 -Tribunal de Grande Instance de
FONTAINEBLEAU – RG n° 12/228 SA BPCE ASSURANCES prise en la personne de son
représentant légal
APPELANTE
XXX
SARL DU MARCHE agissant en la personne de son
représentant légal XXX

XXX Représentée par Me  Frédéric GUERREAU de la SCP


BOUAZIZ – GUERREAU – SERRA – AYALA, avocat au
XXX
barreau de MELUN
Représentée par Me  Bernard DUMONT de la SCP
Assistée de Me  Clothilde CHALUT-NATAL, avocat au
DUMONT-BORTOLOTTI-COMBES & ASS., avocat au
barreau de FONTAINEBLEAU
barreau de FONTAINEBLEAU
COMPOSITION DE LA COUR :
INTIMES
En application des dispositions des articles 786  et relever et garantir à hauteur d'1/4 des condamnations
907  du code de procédure civile, l’affaire a été prononcées, au titre de sa contribution à la dette en
débattue le 01  Avril  2014, en audience publique, les qualité de civilement responsable de sa fille.
avocats ne s’y étant pas opposé, devant Madame Anne
VIDAL, présidente de chambre, chargée d’instruire Par jugement réputé contradictoire en date du
l’affaire. 21  novembre  2012, le tribunal de grande instance de
Fontainebleau a condamné la SA BPCE Assurances à
Un rapport a été présenté à l’audience dans les payer à la SARL du Marché la somme de 5.503,49 € en
conditions de l’article 785  du code de procédure deniers ou quittances, outre une somme de 1.500 €
civile. sur le fondement des dispositions de l’article 700  du
code de procédure civile et a débouté la demanderesse
Ce magistrat a rendu compte des plaidoiries dans le de sa réclamation au titre du préjudice de jouissance.
délibéré de la Cour, composée de :
Il a condamné M. K L et M. M N à garantir la SA BPCE
Madame Anne VIDAL, présidente de chambre Assurances des condamnations mises à sa charge à
hauteur de moitié pour le premier et d’un quart pour
Madame C D, conseillère
le second.
Madame C H, conseillère La SARL du Marché a interjeté appel de cette décision
Greffier, lors des débats  : Monsieur Guillaume LE suivant déclaration en date du 15 février 2013.
FORESTIER
La SARL du Marché, aux termes de ses dernières
ARRÊT : conclusions signifiées le 10  mars  2014, demande à la
cour de :
— par défaut,
Dire la SA BPCE Assurances non fondée en sa
— par mise à disposition de l’arrêt au greffe de la Cour,
contestation de la recevabilité de son appel et de ses
les parties en ayant été préalablement avisées dans les
conclusions et dire la concluante recevable et bien
conditions prévues au deuxième alinéa de l’article
fondée en son appel à l’encontre du jugement du
450 du code de procédure civile.
tribunal de grande instance de Fontainebleau,
— signé par Madame Anne VIDAL, présidente de
Infirmer le jugement,
chambre et par Monsieur Xavier FLANDIN-BLETY,
greffier auquel la minute de la décision a été remise Condamner la SA BPCE Assurances à lui payer la
par le magistrat signataire. somme de 37.945 € en réparation des dommages
causés tant par les vols que par les dégradations
FAITS, PROCEDURE ET PRETENTIONS DES
PARTIES : commises par Mlle  X Y et engageant la responsabilité
civile de sa mère, Mme  Y, assurée auprès de la SA
La SARL du Marché, exploitante d’un bar brasserie sis BPCE Assurances, et ce avec indexation sur le coût de
à Montereau-Fault-Yonne (77), a été victime, le la construction, du jour de l’établissement du rapport
14  juin  2008, d’un vol par effraction pour lequel de l’expert de l’assureur, le 22  septembre  2009  au
Mlle  X Y, alors mineure, et M.  K L ont été condamnés jour du paiement,
respectivement par le tribunal pour enfants et par le
tribunal correctionnel. La SARL du Marché, qui ne La condamner en outre à lui payer une somme de
s’était pas constituée partie civile devant les 36.000 € au titre du préjudice de jouissance,
juridictions pénales, a obtenu la condamnation en
référé de la GCE Assurances, assureur de La condamner enfin à lui verser une somme de 5.000 €
sur le fondement des dispositions de l’article 700  du
responsabilité civile de Mme  Y, mère de Mlle  X Y, à lui code de procédure civile.
verser la somme provisionnelle de 12.938,40 €.
Elle se défend sur la recevabilité de son appel et de
Par acte d’huissier en date des 3 et 6 mai 2011, elle a ses conclusions en répondant que les conclusions de
fait assigner la SA BPCE Assurances, venant aux droits l’intimée ne comportent pas l’adresse de son siège
de la GCE Assurances, devant le tribunal de grande social, en violation des dispositions qu’elle-même
instance de Fontainebleau pour obtenir sa invoque et que la signification du jugement du
condamnation à lui payer la somme de 37.945 €, 12  février  2013  est nulle à défaut d’avoir été faite au
correspondant aux dommages estimés par l’expert domicile personnel du gérant, puisque la signification
d’assurance, à titre de dommages et intérêts, outre n’a pu avoir lieu au siège social.
16.000 € en réparation de son trouble de jouissance.
La SA BPCE Assurances a contesté sa garantie pour le Elle soutient, sur le fond, les moyens et arguments
vol et discuté les détériorations imputables aux suivants :
voleurs, soutenant qu’il ne serait pas possible de
distinguer ce qui relève de l’état antérieur des locaux. L’assurance de responsabilité civile couvre les
Par acte d’huissier en date du 6 décembre 2011, elle a dommages causés aux tiers et engageant la
appelé en cause et en garantie, d’une part M. K L pour responsabilité civile de l’assuré, ce qui est le cas de
obtenir sa condamnation, sur le fondement de la Mme  Y, déclarée civilement responsable par le
subrogation légale, à lui payer la somme principale de jugement du tribunal pour enfants, et n’exclut pas les
6.474,20 € correspondant à la moitié de la dommages résultant des vols commis par le mineur ;
condamnation prononcée en référé, d’autre part M. M
N, père de Mlle  X Y, pour le voir condamner à la
la SARL du Marché n’a jamais récupéré les objets Elle soutient à titre subsidiaire sur le fond les moyens
saisis lors des perquisitions et les matériels volés ou et arguments suivants :
consommés sur place ont été estimés par l’expert de
l’assurance à la somme de 9.923 € ; la garantie souscrite ne couvre pas le vol ; en effet, les
dommages matériels garantis au titre des dommages
les dégradations ont été évaluées par l’expert Z, causés par les enfants sont définis dans les conditions
désigné par l’intimée, à un total de 37.945 € HT, générales de la police comme « la détérioration d’une
déduction faite de la franchise ; il ressort en effet des chose ou l’atteinte physique à un animal » ;
constatations faites sur les lieux que tous les câbles
électriques ont été tirés, les tuyaux de cuivre et le il appartient à la SARL du Marché de faire la preuve
compteur ont été sectionnés et de nombreuses cloisons du lien de causalité entre les dommages dont elle
en placoplâtre ont été dégradées ; l’expert n’a pas sollicite réparation et les faits commis par Mlle X Y ; or,
confondu, dans son évaluation, les dégradations et les elle ne s’est pas manifestée pendant la procédure
travaux de rénovation puisqu’il précisait que son pénale et n’a fait procéder à aucun constat des lieux
estimation était faite « hors amélioration », retenant alors que les locaux étaient en état d’abandon depuis
ainsi une somme de 6.476 € pour la réfection de plusieurs mois, qu’ils étaient facilement visitables et
l’électricité au lieu de 16.564 € ; il importe peu qu’elle squattés par un dealer ; il n’est dès lors pas possible de
ne soit que locataire et non propriétaire des murs, dès distinguer ce qui relève des faits commis par la
lors qu’elle a l’obligation, en qualité de preneur, de mineure de ce qui relève de l’état antérieur, étant
rendre les lieux en l’état ; ajouté que la SARL du Marché a réalisé des travaux de
remise en état pour lesquels elle ne produit pas les
du fait de la carence de l’assureur à l’indemniser de factures aux débats ; c’est ce qu’a relevé l’expert ;
l’intégralité de son préjudice, elle a subi un préjudice
de jouissance de 500 € par mois jusqu’à la réouverture Les prétentions de la SARL du Marché – qui ne justifie
du fonds, le 10 février 2013, soit pendant 72 mois. pas des matériels qui ont pu lui être restitués – n’ont
cessé de s’accroitre au fil du temps ; la somme de
La SA BPCE Assurances, en l’état de ses dernières 12.938,40 € accordée par le juge des référés
écritures signifiées le 6 mars 2014, demande à la cour correspond aux stricts travaux d’électricité du bar et
de : de plâtrerie nécessaires, alors que les devis produits
aujourd’hui par la SARL du Marché portent sur des
A titre liminaire et avant toute défense au fond,
travaux allant bien au-delà d’une simple remise en
lui donner acte de ce qu’elle se réserve de saisir le état ;
conseiller de la mise en état, seul compétent, aux fins
Il convient au demeurant de vérifier la qualité et
de statuer sur l’irrecevabilité et l’irrégularité de la
l’intérêt à agir de la SARL du Marché qui n’est que
déclaration d’appel et des conclusions déposées par
locataire et non propriétaire des murs ;
l’appelante, au visa des articles 901 et 58  du code de
procédure civile, la SARL du Marché n’apporte aux débats aucun
élément justifiant de son trouble de jouissance.
A titre très infiniment subsidiaire,
M.  M N et M.  K L, bien que régulièrement assignés à
confirmer le jugement déféré en ce qu’il a débouté
étude de l’huissier, n’ont pas comparu.
partiellement la SARL du Marché de ses réclamations
et les a limitées à la somme de 5.503,49 €, outre TVA, La procédure a été clôturée par ordonnance en date
en deniers ou quittances,
du 1 er avril 2014.
débouter la SARL du Marché du surplus de ses
réclamations, tant au titre de la garantie vol, non MOTIFS DE LA DECISION :
contractuellement due, qu’au titre du préjudice de
Considérant que la question de l’irrecevabilité de
jouissance et des dégradations complémentaires,
l’appel à raison de l’irrégularité de l’acte d’appel
confirmer le jugement en ses autres dispositions à relève de la compétence exclusive du conseiller de la
l’exception de la condamnation prononcée contre M. M mise en état en application de l’article 914 du code de
N au regard des conclusions de désistement partiel procédure civile ; qu’au demeurant, la SARL du
déposées en première instance à son égard, et lui Marché justifie par la production d’un extrait Kbis en
donner acte de son désistement partiel d’instance et date du 3  mars  2014  de l’effectivité de l’adresse de
d’action à l’égard de M. M N, son siège social au XXX au blé à Montereau-Fault-
Yonne 77130 ; que c’est donc en vain que la SA BPCE
accueillir son appel incident et condamner la SARL du Assurances soulève la nullité de la déclaration d’appel
Marché à lui payer la somme de 3.000 € sur le et des conclusions de l’appelante qui portent cette
fondement des dispositions de l’article 700 du code de adresse ;
procédure civile.
Considérant qu’il est constant que M.  K L et Mlle  X Y,
Elle explique que l’adresse du siège social donnée par mineure au moment des faits, ont été condamnés, le
la SARL du Marché dans sa déclaration d’appel et premier par le tribunal correctionnel, la seconde par
dans ses conclusions ne constitue pas son domicile le tribunal pour enfants pour avoir commis, entre le
actuel, ainsi qu’il ressort des constatations de 14  et le 17  juin  2008, le vol de divers objets (cuivre,
l’huissier significateur, de sorte que la déclaration outils, boissons alcoolisées) au préjudice du bar
d’appel et les conclusions doivent être déclarées restaurant La Croix Verte, exploité par la SARL du
irrégulières, sauf pour la SARL du Marché à justifier Marché au XXX au blé à Montereau-Fault-Yonne ; que
de l’effectivité de son siège social. cette société ne se constituait pas partie civile devant
les juridictions répressives mais sollicitait l’ensemble des pièces (situées au 1 er étage et en cours
l’indemnisation de son préjudice auprès de la GCE de rénovation) des câbles électriques ont été tirés, des
Assurances, assureur de Mme  Y, mère de la jeune X Y, tuyaux de cuivre et compteur ont été sectionnés et
et obtenait sa condamnation en référé à lui verser une volés. Dans la cuisine, appréhendons un marteau avec
somme provisionnelle de 12.938,40 € correspondant burin posés sur un plan de travail. (') Sur l’ensemble
aux travaux d’électricité et de plâtrerie du bar ; en cours de rénovation, de nombreuses cloisons en
placo-plâtre ont été dégradées et leurs câbles
Considérant que c’est à tort que le tribunal a retenu électriques tirés. M.  B nous informe que du matériel
que la police de responsabilité civile souscrite par de chantier a été volé. » ;
Mme Y auprès de la GCE Assurances ne couvrait pas le
vol commis par sa fille mineure et dit en conséquence Que M. K L, interpellé dès le XXX, reconnaissait avoir
que la SA BPCE Assurances ne devait pas garantir la pénétré dans le bar en compagnie de Mlle  X Y,
SARL du Marché des vols commis à son préjudice par indiquant avoir arraché les câbles électriques dans les
la jeune X Y ; murs en plâtre et sectionné et tordu les tuyaux en
cuivre, espérant ainsi se procurer 100  kilos de cuivre
Qu’en effet, les conditions générales de la police qu’il escomptait revendre ; que, lors de la perquisition
prévoient, en pages 9 à 12 relatives à la responsabilité effectuée à son domicile, ont été retrouvés plusieurs
civile de l’assuré dans le cadre de sa vie privée, qu’elle caisses de bouteilles d’eau, de bière et de cidre, ainsi
assure les responsabilités de l’assuré et de toute que quelques bouteilles de vin et une caisse contenant
personne vivant en permanence et à titre gratuit à son divers matériels et outillages, quatre sorties d’aération
domicile – ce qui était le cas de X, sa fille mineure, neuves, deux extincteurs et trois lecteurs de DVD ont
domiciliée chez elle au moment des faits, ainsi qu’il été retrouvés, de même qu’un sac contenant 60 CD, un
ressort du jugement du tribunal pour enfants – et que terminal de paiement par carte bancaire et divers
la garantie y est ainsi définie : « Nous couvrons à votre autres matériels volés au bar de La Croix Verte ; que
place les dommages causés à un tiers* dans le cadre
M.  K L et Mlle  X Y ayant reconnu les avoir dérobés
de votre vie privée quand ils engagent votre
dans les locaux du bar restaurant, ces objets ont été
responsabilité. » ; que les seules exceptions au principe
restitués à la SARL du Marché, ainsi qu’il ressort des
de garantie prévues dans les conditions générales
PV de police produits aux débats, notamment des
concernent les stages effectués par les enfants et
auditions des intéressés et du PV de synthèse de
l’utilisation par eux d’un véhicule à moteur ou d’un
l’enquête ;
bateau, ainsi que l’exercice de certains sports et que,
parmi les exclusions énumérées limitativement en page Considérant que le cabinet d’expertise Z, désigné par
12, ne figure pas l’hypothèse du vol commis par la BPCE pour évaluer les dommages subis par la SARL
l’enfant de l’assuré ; que le tribunal ne pouvait
considérer que les dommages causés aux tiers garantis du Marché du fait des agissements de Mlle  X Y, a
s’entendaient de manière restrictive, au regard de la déposé son rapport le 21 septembre 2009, concluant à
définition donnée dans le lexique, et retenir pour les une évaluation des dommages d’un montant de 37.945
dommages matériels qu’ils étaient définis comme la € HT comprenant un volet immobilier pour 28.098 €,
détérioration d’une chose ou atteinte physique à un un volet matériel volé pour 8.968 € et un volet
animal, alors que, contrairement au terme « tiers », marchandises consommées pour 648 € ;
assorti dans la clause sus-rappelée d’une astérisque
Qu’il convient de relever, de manière préliminaire,
renvoyant au lexique, le terme de « dommages » ne
que, dans son courrier du 16 avril 2009, le conseil de
comporte aucun renvoi à une définition particulière,
la SARL du Marché chiffrait le préjudice de sa cliente
incluant ainsi tous les types de dommages résultant de
à la somme de 12.018,88 €, se décomposant en 5.500
la responsabilité de l’assuré ;
€ pour les objets mobiliers et marchandises et
Qu’aux termes des conditions particulières du contrat, 6.518,88 € pour les dommages immobiliers (3.420,04
€ pour le devis EVANS ELEC et 3.098,84 € pour le
il apparaît que Mme  Y bénéficie de garanties devis DUPRE) sous réserve du coût des travaux de
supplémentaires, au titre de la formule 2 choisie, mais plâtrerie non encore chiffrés ;
qu’il n’existe aucune restriction particulière aux
garanties de base prévues dans les conditions Que, concernant les dommages mobiliers, la SARL du
générales ; Marché fait état, en pièce n°33, d’une liste manuscrite
de matériels volés qui ne correspond pas à la liste
Qu’il convient dès lors de retenir la garantie de la SA dressée par son conseil le 16  avril  2009  et qui n’est
BPCE Assurances pour tous les dommages résultant étayée par aucun élément, ni plainte du gérant, ni
des actes engageant la responsabilité de son assurée facture de remplacement des différents matériels qui y
pour les agissements de son enfant mineur, qu’il sont énumérés ; que, par ailleurs, il a été vu plus haut
s’agisse des vols ou des dégradations aux biens ; que les objets et marchandises volés avaient été
immédiatement restitués au gérant de la SARL du
Considérant que les services de police qui se sont
Marché par les services de police ; qu’il n’a pas été
transportés sur les lieux du vol le 17  juin  2008, soit
constaté, lors de la visite des locaux par la police en
dès la constatation des faits, ont noté que les locaux
présence de M. B A, le gérant du bar, que la machine à
avaient été gravement endommagés par les voleurs
café avait été endommagée et que la SARL du Marché
puisqu’il est noté : « Dans le couloir, nous remarquons
ne produit aucun justificatif de l’état de cette machine
que les câbles électriques sont arrachés, des tuyaux en
après les faits ; enfin, que la réclamation au titre des
cuivre également. (') Constatons que dans le bar les
marchandises consommées n’est corroborée par aucun
caisses d’un juke-box et d’un flipper ont été forcées.
élément, l’enquête de police n’ayant pas retenu que
D’après M.  A, dans ces deux pièces il a été volé une
les voleurs auraient pu consommer sur place ; que
chaîne HIFI avec les CD, de l’alcool et du vin. (') Dans
l’ensemble des réclamations de la SARL du Marché à permettent de retenir que la remise en état des locaux
ce titre sera donc rejeté ; a pu être engagée dès cette date ; que la demande de
dommages et intérêts pour préjudice de jouissance
Que, concernant les dommages immobiliers, la SARL sera donc rejetée ;
du Marché est recevable à en solliciter
l’indemnisation, nonobstant sa qualité de locataire des Qu’ainsi, il doit être fait droit à la demande
locaux endommagés, dès lors qu’il lui est fait d’indemnisation de la SARL du Marché à hauteur de la
obligation, aux termes du bail, de supporter toutes les somme de 2.674,11 + 6.955,94 € + 8.768,68 € =
réparations rendues nécessaires par les dégradations 18.398,73 € et que la SA BPCE Assurances doit être
des locaux pendant son occupation ; qu’elle ne condamnée à lui verser la somme de 5.460,33 €, après
communique pas de factures des travaux mais des déduction de la provision de 12.938,40 € versée en
devis qui doivent être examinés au regard des exécution de l’ordonnance de référé du
dégradations constatées dans le PV de police et 14 décembre 2010 ;
rappelées plus haut ; qu’elle ne produit pas aux débats
devant la cour l’ensemble des devis de travaux Que cette somme sera assortie des intérêts au taux
présentés à Z, ni certains des devis analysés par le légal à compter de la présente décision, conformément
tribunal (devis de mise en conformité de la cuisine en aux dispositions de l’article 1153-1 du code civil ;
date du 7  mai  2009, devis de placo-plâtre de 943 €,
devis de la SARL SUTORIUS pour 4.346,33 €) ; qu’elle Considérant que le jugement doit être confirmé en ce
communique seulement cinq devis de travaux de qu’il a retenu que la BPCE était bien fondée à solliciter
remise en état, un pour l’électricité pour un montant la garantie de M. K L, coauteur des faits, à hauteur de
la moitié des condamnations prononcées contre elle ;
de 3.420,04 € TTC (devis EVANS ELEC), deux pour la
plomberie de 4.767,26 € et de 3.098,84 € (devis
Que, par contre, il convient de constater que la BPCE
DUPRE), un pour la plâtrerie de 19.198,35 € (devis entend se désister de son recours contre M. M N, père
A2G Construction) et un pour la mise aux normes
sécurité incendie de 366,64 € (devis ARPS) ; de Mlle X Y ;

Que le devis de travaux d’électricité peut être retenu, Vu les dispositions de l’article 700  du code de
hors le poste de travaux correspondant au procédure civile,
remplacement des protections non conformes dans
Vu les dispositions de l’article 696  du code de
l’armoire de la cuisine pour un montant de 623,68 €
procédure civile,
HT qui constitue une amélioration de l’existant, soit un
montant de 2.674,11 € TTC à retenir pour les travaux PAR CES MOTIFS,
électriques ; que les devis de plomberie DUPRE
doivent être acceptés en ce qu’ils prévoient le La cour, statuant publiquement, par défaut,
rétablissement de l’alimentation en eau froide et
chaude des sanitaires, du bar et de la cuisine avec Déboute la SA BPCE Assurances de sa demande
pose de tuyaux en cuivre et de robinets, compte tenu d’irrecevabilité de la déclaration d’appel et des
des constatations faites par la police sur l’arrachement conclusions de la SARL du Marché ;
des tuyaux en cuivre dans les locaux, à l’exception de
la pose et de la fourniture du chauffe-eau pour 761 € Confirme le jugement déféré en toutes ses dispositions,
HT qui correspond à une amélioration puisqu’il n’est sauf à porter le montant de l’indemnisation due par la
pas fait état, dans les constatations de police, de la SA BPCE Assurances à la SARL du Marché en
détérioration du chauffe-eau, soit donc un montant de réparation des dommages causés par M. K L et Mlle  X
6.955,94 € TTC à retenir pour les travaux de Y dans le bar restaurant La Croix Verte à la somme
plomberie ; que le devis de A2G Construction ne peut totale de 18.398,73 €, soit, après déduction de la
être admis que pour les travaux de rebouchage des provision versée en référé, une somme résiduelle de
murs, à l’exclusion de la fourniture et de la pose de 5.460,33 € assortie des intérêts au taux légal à
parquet derrière le bar, soit donc pour un montant de compter de la présente décision, et à constater le
8.768,68 € TTC ; enfin que le devis ARPS doit être désistement d’instance et d’action de la SA BPCE
rejeté, les extincteurs dérobés ayant été restitués et la Assurances à l’encontre de M. M N ;
mise aux normes de l’installation constituant une
amélioration de l’existant que l’assureur n’a pas à Y ajoutant,
supporter ;
Condamne la SA BPCE Assurances à payer à la SARL
Que, concernant le préjudice de jouissance, il doit être du Marché une somme de 1.500 € sur le fondement
noté que le bar faisait l’objet d’une fermeture des dispositions de l’article 700 du code de procédure
administrative depuis plusieurs mois, que la SARL du civile en cause d’appel ;
Marché se prévaut d’un contrat de location gérance
qui aurait dû, dit-elle, être résilié en raison du défaut La condamne aux dépens d’appel lesquels seront
de remise en état des locaux, mais qu’elle ne produit recouvrés dans les formes et conditions de l’article
pas d’exemplaire de ce contrat, enfin qu’elle 699 du code de procédure civile.
communique de nombreuses factures d’achats de
LE GREFFIER LE PRESIDENT
matériaux réalisés au début de l’année 2009  qui

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