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TRIBUNAL ADMINISTRATIF
DELILLE
5 rue Geoffroy Saint-Hilaire
CS 62039
59014 LILLE CEDEX
2204962-l
Téléphone : 03 59 54 23 42
Télécopie : 03 59 54 24 45
Monsieur CAPELLE Antoine
Greffe ouvert du lundi au vendredi de 220 route des Escombes
8h30 à 12h00 - 13h30 à 16h30 26230 Roussas
Dossier n° : 2204962-1
(à rap~ler dans toutes correspondances)
Monsieur Antoine CAPELLE c/ SERVICE
DEPARTEMENTAL D'INCENDIE ET DE SECOURS
DU NORD
NOTIFICATION DE JUGEMENT
Lettre recommandée avec avis de réception
Monsieur,
Si vous estimez devoir faire appel du jugement qui vous est notifié, il vous appartient
de saisir la COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL DE DOUAI, Hôtel d'Aoust 50, rue de la
Comédie BP 760 59507 DOUAI CEDEX d'une requête motivée en joignant une copie de Ja
présente lettre. '
Le greffier en chef,
ou par d ' e greffier,
l,
~- . ";,(\
NB . Dans h: seul eu OU le jugement rendu voua accorde partiellement ou totalemaa llli1raction, vow: avez la pouibililf d'user de la diaposilion de l'article L. 911-4 du code de justice
admini1tr1tive. aux termes duquel : " En eu d'inexécution d'un ju1ement définitif, la pertie intéreuée peut demander ... 111 tribunal administratif ... qui a rendu la décision d'en 111urcr
J'execution ". Toutefois,. en eu d'inexécution d'un jugemen1 fn.~ d'appel , la demande d'uécution est ad~ i la juridiction d'appel, Cette demande, 11Uf décision explicite du retùi
d'exécution opposë pa1 l'1utorite adminiltrllive, ne peut ft.re prtsentée avant l'expiration d'un d~ai de lJuil i compter de la notification du jugement. Toutefois. en ce qui concerne les
déciaions ordonnant une mesure d'ursenc:e, et notamment un sursis i exécution, la demande pcu1 ftre présentée 11n1 daai. En application de l'article R. 111-S du code de ju,tlce
ldmini1tr1tive les cUlais a,pplëment1irr1 de distance prévus i 1'artlcle R. du mfme code 1'1joutent aux délais prévus ci-desass.
TRIBUNAL ADMINISTRATIF
DE LILLE
M. Antoine CAPELLE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
Vu la procédure suivante :
Par une requête. enregistrée le 30 juin 2022, M. Antoine Capelle demande au tribunal :
1°) d'annuler l'arrêté du 1'"' juin 2022 par lequel le président du conseil d'administration
du service départemental d'incendie et de secours (SOIS) du Nord a prononcé sa révocation à
compter du 1"' juillet 2022 ;
2°) d' enjoindre au SOIS du Nord de le réintégrer dans un délai de huit jours à compter
de la notification du jugement à intervenir et d'en tirer toutes les conséquences sur sa situation
administrative et sa rémunération, sous astreinte de 100 euros par jour de retard ;
3°) de mettre à la charge du SOIS du Nord la somme de 2 500 euros au titre de l'article
L. 761-1 du code de justice administrative.
Il soutient que :
Par un mémoire en défense, enregistré le 12 août 2022. le SDIS du Nord, représenté par
Me Segard. conclut au rejet de la requête et à ce qu'une somme de 2 500 euros soit mise à la
charge de M . Capelle au titre de 1·ar1icle L. 761-1 du code de justice administrative.
Il fait valoir que les moyens soulevés dans la requête ne sont pas fondés .
Une pièce, enregistrée le 30 juin 2023, a été produite par le SDIS du Nord à la demande
du tribunal et communiquée sur le fondement des dispositions de l'article R. 613-1-1 du code de
justice administrative.
Vu:
- le code général de la fonction publique ;
- le code général des collectivités territoriales ;
- le code de justice administrative.
2. En premier lieu, par un arrêté du 13 septembre 2021, publié au recueil des actes
administratifs du SOIS du Nord 11 ° 2021-04, le président du conseil d'administration du SOIS du
Nord a donné délégation à M. Gilles Grégoire. directeur département du SOIS du Nord, à l'effet
de signer, nota mment, les déci sio ns re latives à la discipline des sapeurs-pompiers professionnels,
et plus particulièrement les ré vo cati o ns. Par suite, le moyen tiré de l'incompétence de l'auteur de
cet arrêté doit être écarté.
4. Il ressort des pièces du dossier que l'arrêté litigieux comporte les considérations
de droit et de fait qui en constituent le fondement. Plus particulièrement. il fait état de ce qu ' il est
reproché à M. Capelle d"avoir, entre les mois de juin et novembre 20.20. diffusé régulièrement
des vidéos à caractère pornographique sur la télévision du centre d'incendie et de secours. capté
une vidéo intime et à caractère sexùel d'une de ses collègues sans son consentement et diffusé
une autre vidéo à caractère sexuel de cette collègue sans son consentement, manquant ainsi à son
devoir de dignité et portant atteinte à ('.image de l'établissement et de sa profession. Ces
considérations sont sut1isamment précises pour mettre l'intéressé à même de les contester ·
utilement. Par suite. le moyen tiré de l' insuffisante motivation de l'arrêté en litige doit être
écarté.
6. II ne ressort pas des pièces du dossier qu'un rapport ait été établi à l' issue de
!"enquête administrative conduite en interne par les services du SDIS du Nord. Dans ces
conditions. M. Capelle n'est pas fondé à soutenir que, faute d'en avoir eu connaissance à
l'occasion de la consultation de son dossier, l'arrêté contesté est entaché d"un vice de procédure.
7. En quatri~me lieu, il ressort des procès-verbaux des auditions r_éalisées par les
services de police à l'occasion du suicide d'une collègue exerçant au sein d·u centre de secours et
d' incendie de Haumont, notamment de celui de l'audition de M. Capelle. qu'il a reconnu diffuser
régulièrement sur la télévision de la caserne des films pornographiques et avoir capté avec son
téléphone des images à caractère sexuel concernant cette collègue, sans son consentement. Par
ailleurs, il ressort également de l' audition d' une autre de ses collègues ainsi que du procès-verbal
retraçant la confrontation entre le requérant et un de ses collègues, lesquels sont par ailleurs
corroborés par les auditions mentionnées dans le jugement du tribunal correctionnel d'Avesnes-
sur-Helpe, qui, s'il n'est pas revêtu de l'autorité de chose jugée, constitue un élément
d ' information concordant soumis au contradictoire, que M. Capelle a diffusé sur l'écran de la
télévision de fa caserne une vidéo à caractère sexuel faisant apparaître sa collègue, sans son
consentement. La seule production par l'intéressé d'une attestation d'une autre collègue, au
demeurant peu circons_tanciée, indiquant qu'il n'a diffusé aucune image ou vidéo ne peut suffire
à remettre en cause la matérialité des faits ainsi établie. Par suite, le moyen tiré de l"existence
d ' une erreur de fait doit être écarté.
9. Il ressort des pièces du dossier que l'intéressé a fait l'objet, par l'arrêté contesté du
1~.- juin 2022 , pour les faits retenus au point 7, de la sanction disciplinaire de révocation. Eu
égard à la gravité et au nombre de griefs retenus à son encontre, à l'absence de toute prise de
conscience par l'intéressé du caractère particulièrement inapproprié de tels comportements, a
fo rtiori en milieu professionnel, ainsi qu ' à l'atteinte portée à l'image de l'établissement, compte
N° 1204962 4
tenu de la publication d'un article dans la presse locale faisant état de faits de harcèlement subis
par sa collègue défünte. M. Capelle n'est pas fondé, malgré ses bons états de service, à soutenir
que la mesure prononcée à son encontre serait disproportionnée. La circonstance qu'il n' ait fait
l'objet d'aucune poursuite pénale est sans incidence sur les poursuites disciplinaires objet de la
présente i.nstance. Par suite, le moyen tiré de l'existence d'une erreur d'appréciation quant à la
proportionnalité de la sanction doit être écarté.
10. Il résulte de tout ce qui précède que les conclusions à fin d'annulation présentées
par M. Capelle doivent être rejetées ainsi que, par voie de conséquence, les conclusions aux fins
d'injonction sous astreinte.
DECIDE:
Article 2 : M. Capelle versera au SOIS du Nord la somme de 500 euros au titre de l'article
L. 761-1 du code de justice administrati ve.
N° 2104962 5
La rappotieure. La présidente,
signé signé
La greffière,
signé
C. CALIN