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PRESIDENT
DEBATS
DEFENDERESSE
CAISSE D'EPARGNE ET DE PREVOYANCE MIDI-PYRENEES, dont
le siège social est sis 10 Avenue Maxwell - BP 22306 - 31000
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TOULOUSE
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de 36 mois avec un intérêt de 2.25% et un taux effectif global exprimé pour
3.66 % par an.
Il est stipulé dans l'offre et dans le cadre dédié au TEG que les intérêts
durant la phase de préfinancement et la phase d'amortissement sont
calculés sur la base d'une année civile de 360 jours, d'un semestre de 180
jours, d'un trimestre de 90 jours et d'un mois de 30 jours.
Il est tout d'abord certain que la demande en nullité du taux conventionnel
en ce qu'il est calculé sur la base de l'année bancaire se fonde sur les
dispositions de l'article 1907 du Code civil et que les dispositions de
l'article L. 312-33 du Code de la consommation ne sont pas applicables à
cette demande.
La sanction de la déchéance dans la proportion fixée par le juge n'est donc
pas encourue.
Par application des articles 1907 alinéa 2 du Code civil, L. 313-1, L.313-2
et R.313-1 du Code de la consommation, le taux conventionnel mentionné
dans l'acte de prêt ou l'offre de prêt consenti à un consommateur ou un non
professionnel doit, comme le taux effectif global, sous peine de se voir
substitué l'intérêt légal, être calculé sur la base de l'année civile de 365 ou
366 jours.
Les textes du Code de la consommation étant d'ordre public, il n'est pas
loisible aux parties d'y déroger.
Il convient tout d'abord de souligner que ce mode de calcul lorsque les
demandeurs agissent sur le fondement de l'article 1907 du Code civil
notamment étant sanctionné par la nullité de la stipulation d'intérêt (Cass.
Civ 19 juin 2013 bulletin In° 132), il n'est pas besoin de démontrer qu'il
affecte le taux effectif global, puisque la discussion porte sur la formation
de contrat et non sur le calcul du TEG ou sur I1exécution d'un contrat
valablement formé quant à la stipulation de l'intérêt.
Tel est le cas lorsque le prêt est conclu avec des non-professionnels (Cass.
Civ. 6/4/2016 pourvoi 15-15.932).
Il s'en déduit également que la marge de la décimale de l'article R. 313-1 du
code de la consommation est sans incidence sur la solution du litige.
Cette situation doit donc être distinguée de celle dans laquelle l'erreur
invoquée par l'emprunteur se situe seulement au niveau du calcul du TEG (
cf.dans ce cas: cf. Cass.Civ. 15/6/2016 pourvoi 15-16498 source légifrance
dont on soulignera qu'il n'est pas rendu au visa de l'article 1907 du code
civil).
La sanction encourue et donc bien la nullité et non la déchéance facultative
de l'article L. 312-33 du Code civil qui ne régit que les erreurs qui affectent
le calcul du TEG.
L'action qui se fonde sur la nullité est donc parfaitement recevable.
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Au cas d'espèce, la banque admet que le calcul n'a pas été fait sur la base de
l'année civile, mais elle fait valoir qu'il à été fait sur la base du mois
normalisé de 30.41666 jours prévu par l'article R 313-1 du Code de la
consommation ou à tout le mois qu'il existe une équivalence financière
entre le rapport 30/360 ou le rapport 30.41666/365.
Ceci est parfaitement exact pour des mensualités entières.
En effet, le recours à l'année lombarde prohibé n'est pas autre chose que le
fait d'appliquer à une échéance autre que mensuelle une année fictive de
360 jours, ce qui a pour effet d'augmenter les intérêts prélevés.
En d'autres termes, la clause est certainement sanctionnable si elle conduit
à la perception de ce surcroit d'intérêts, même minime.
A ce titre, il est à relever que dans le rapport (de Madame VERDUN) sous
l'arrêt du 19 juin 2013, il était fait référence à cette erreur minime (sur
l'année).
La charge de la preuve pèse alors sur les demandeurs.
Ils se fondent sur une analyse du cabinet "Mysamrt cab" dont la pertinence
peut être aisément vérifiée et qui pour les deux prêts et en partant d'une
première échéance de 13 jours -durée qui n'est pas contestée, montre que
l'intérêt prélevé -qui n'est pas contesté- ne peut résulter que d'une division
par 360 et non par 365 jours.
Dans ces conditions le recours au calcul lombard est établi.
En outre, il ne résulte nullement des dispositions de l'article R. 313-1 du
Code la consommation que le recours au mois normalisé soit licite en
matière de calcul de l'intérêt conventionnel.
En effet, le mois normalisé n'est utilisé que pour le calcul du TEG par
équivalence et non pour calculer le montant des versements.
Pour ce qui est des autres échéances, il en va nécessairement de même pour
ce qui est du recours à l'année bancaire, un tableau d'amortissement ne
comportant pas par principe plusieurs méthodes de calcul.
Pour autant aucune incidence de l'année lombarde sur les autres échéances
n'est démontrée.
La question qui demeure alors est celle de savoir si le calcul litigieux pour
être sanctionné doit avoir causé un préjudice à l'emprunteur qui ne se limite
pas aux seules échéances analysées (respectivement 0.17 E et 2.69 E).
En effet, après que la Cour de cassation dans son arrêt du 19 juin 2013 (
Bulletin I n°132) ait posé la règle, les juridictions du fond ont adopté des
solutions différentes, certaines exigeant la démonstration de l'incidence et
en particulier que -coinme pour le TEG- il soit démontré que le calcul du
taux est erroné, pendant que d'autres juridictions sanctionnaient pour lui-
même le recours à l'année lombarde, voire la clause elle-même (cf. par
exemple JCP 2017 chroniques 1356 n° 11 pour un panorama critique des
solutions de la jurisprudence parisienne0 •
La Cour de Cassation ne s'est pas prononcée directement sur cette question;
notamment l'arrêt rendu le 5 juin 2016 (pourvoi 15-16498) n'est relatif
qu'à l'incidence du mois normalisé sur le calcul du TEG et non sur le calcul
de l'intérêt conventionnel.
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Il laisse donc entier la question de savoir si le calcul du taux conventionnel
sur la base de l'année bancaire doit ou non emporter un préjudice
"significatif'.
Il sera retenu alors que le mode de calcul sur 360 jours est illicite par lui-
même et partant qu'il est frappé de nullité, peu important que la banque
soutienne l'absence de surcoût d'intérêt "significatif'.
Cette sanction de la nullité au stade de la validité de la formation de la
clause est étrangère à la perte de chance et elle ne suppose pas la
démonstration d'un vice du consentement.
Elle n'est pas plus survenue au stade de l'exécution du contrat mais en
raison d'une clause illicite dans ce contrat.
Dès lors l'intérêt légal sera substitué et il sera fait droit à la demande en
remboursement et à celle d'édition d'un nouvel échéancier sur la base de
l'intérêt légal au jour des offres, étant précisé que le tribunal n'est pas saisi
d'une demande tendant à tenir compte de l'évolution de l'intérêt légal.
Cette sanction n'est nullement disproportionnée, dès lors qu'elle sanctionne
le non-respect par la banque d'un élément essentiel au calcul de ce qui est
dû.
Il se déduit de la nullité que la demande en remboursement est fondée, son
montant n'étant pas autrement contesté.
Il n'est nul besoin de prononcer une astreinte pour l'édition d'un nouveau
tableau et pour ce qui est du remboursement du trop-perçu, il est de règle
que le retard à payer n'emporte que l'application de l'intérêt légal.
Il est alors sans intérêt d'examiner les critiques relatives au TEG.
Il serait inéquitable de laisser les frais exposés à la charge des demandeurs,
retenus pour la somme de 1 800 E.
Aucun motif ne commande d'ordonner l'exécution provisoire.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal statuant à juge unique, publiquement, contradictoirement, en
premier ressort et par décision mise à disposition au greffe.
DIT RECEVABLE l'action en nullité de la stipulation de l'intérêt
conventionnel.
PRONONCE la nullité de la stipulation d'intérêt conventionnel en raison
du recours au calcul à partir de l'année bancaire et ce pour les prêts
HABITAT PRIMO numéro 81XXXX et DOUBLISSIMO numéro 81XXX
SUBSTITUE le taux légal en vigueur au moment de la formation des
contrats.
CONDAMNE la CAISSE d'EPARGNE ET DE PREVOYANCE DE
MIDI-PYRENEES à rembourser à Madame C. ou à Monsieur B. les
intérêts trop-perçus au jour du jugement.
DIT que pour l'avenir il sera fait application d'un nouvel échéancier sur la
base de l'intérêt légal.
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CONDAMNE la CAISSE d'EPARGNE ET DE PREVOYANCE DE
MIDI-PYRENEES aux dépens dont distraction au profit de le SELARL RS
AVOCAT et au paiement de la somme de 1800 E sur le fondement de
l'article 700 du Code de procédure civile.
DIT n'y avoir lieu à prononcer une astreinte.
DIT n'y avoir à ordonner l'exécution provisoire.
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