Cour d'appel de Lyon, 1ère chambre civile a, 30

janvier 2020, n° 19/01279

Chronologie de l’affaire

TCOM Bergerac CA Lyon

10 octobre 2014 > Infirmation
30 janvier 2020

Sur la décision

Référence : CA Lyon, 1re ch. civ. a, 30 janv. 2020, n° 19/01279

Juridiction : Cour d'appel de Lyon
Numéro(s) : 19/01279
Décision précédente : Tribunal de commerce de Bergerac, 9 octobre 2014

Dispositif : Infirme la décision déférée dans toutes ses dispositions, à l'égard de toutes les parties au recours

Sur les parties

Président : Aude RACHOU, président

Avocat(s) :
Nicolas MORAND-MONTEIL Philippe NOUVELLET
Cabinet(s) :
JACQUES AGUIRAUD ET PHILIPPE NOUVELLET
Parties :
SAS VILGO c/ SASU APNYL

Texte intégral

N° RG 19/01279 pourvoi n° A 17-10.832

N° Portalis DBVX – V – B7D – MGSP arrêt b° 342 F-D

Décisions : RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

— ordonnance de référé du tribunal de commerce de AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

Bergerac du 10 octobre 2014
COUR D’APPEL DE LYON
RG : 2014R00015
1 re chambre civile A
— de la cour d’appel de Bordeaux (5e chambre civile) en
date du 13 janvier 2016 ARRET DU 30 Janvier 2020

RG : 14/05194 statuant sur renvoi après cassation

— de la cour d’appel de Lyon (8 e chambre) en date du APPELANTE :

15 novembre 2016
SAS VILGO
RG : 16/02779
Cablanc
— de la Cour de cassation (chambre commerciale,
financière et économique) en date du 11 avril 2018 […]
représentée par la SELARL LAFFLY & ASSOCIES –
LEXAVOUE LYON, avocat au barreau de LYON, avocat
postulant, toque : 938
et ayant pour avocat plaidant Maître Nicolas MORAND-
MONTEIL, avocat au barreau de BERGERAC
INTIMEE :
SASU APNYL
[…]
[…]
représentée par la SCP JACQUES AGUIRAUD ET
PHILIPPE NOUVELLET, avocat au barreau de LYON,
avocat postulant, toque : 475
et ayant pour avocat plaidant la SELARL L.ROBERT ET
ASSOCIES, avocat au barreau de l’AIN
******
Date de clôture de l’instruction : 28 novembre 2019
Date des plaidoiries tenues en audience publique :
05 décembre 2019
Date de mise à disposition : 30 janvier 2020
Audience tenue par Aude RACHOU, président, et Annick
ISOLA, conseiller, qui ont siégé en rapporteurs sans
opposition des avocats dûment avisés et ont rendu compte
à la Cour dans leur délibéré,
assistés pendant les débats de Elsa MILLARY, greffier
A l’audience, Aude RACHOU a fait le rapport,
conformément à l’article 785 du code de procédure civile.
Composition de la Cour lors du délibéré :
— Aude RACHOU, président
— Françoise CLEMENT, conseiller
— Annick ISOLA, conseiller
Arrêt contradictoire rendu publiquement par mise à
disposition au greffe de la cour d’appel, les parties en ayant
été préalablement avisées dans les conditions prévues à
l’article 450 alinéa 2 du code de procédure civile,
Signé par Aude RACHOU, président, et par Elsa MILLARY,
greffier, auquel la minute a été remise par le magistrat
signataire.
****
Dans le cadre d’un contrat de sous-traitance du
7 janvier 2008, la société Vilgo, qui assemble et
commercialise du matériel médicalisé, a confié à la société
Apnyl la réalisation de la partie supérieure de cannes
anglaises en lui fournissant l’outillage nécessaire.
Après expiration de cette convention d’une durée de
2 années, la société Apnyl a continué à produire pour la
société Vilgo les hauts de cannes anglaises.
Reprochant à la société Apnyl, notamment, de ne pas
respecter les cadences de livraison, la société Vilgo, par
acte d’huissier du 6 août 2014, a fait délivrer à son sous-
traitant sommation interpellative de livrer les commandes
convenues.
La société Apnyl, dont la direction était en congé, n’a pas
répondu à la société Vilgo qui par un nouvel acte
d’huissier du 13 août 2014, l’a faite assigner d’heure à
heure devant le juge des référés du tribunal de commerce
de Bergerac pour obtenir l’autorisation de pénétrer dans
ses locaux afin d’y appréhender les moules de cannes
anglaises des familles de produit «style», style «bi-
matière», «ellipse» et «profil».
Par ordonnance du 18 août 2014, le juge des référés a fait
droit à cette demande et a condamné la société Apnyl à
payer à la société Vilgo une indemnité de 1.500 euros au
visa de l’article 700 du code de procédure civile, ainsi que
les dépens comprenant les frais de saisie des moules et de
la sommation interpellative du 6 août 2014.
La restitution du matériel est intervenue fin août 2014.
Par la suite, la société Vilgo a réclamé la restitution du
banc de tests dont elle est propriétaire à la société Apnyl
qui lui a opposé un refus en invoquant l’existence de
factures impayées.
A nouveau, la société Vilgo a fait assigner la société Apnyl
d’heure à heure devant le même juge des référés du
tribunal de commerce de Bergerac afin d’être autorisée à
appréhender le banc de tests Vilgo correspondant aux
hauts de cannes anglaises des familles de produits «style
bi-matière» et «ellipse», ainsi que le moule de bagues, les
embouts anti-bruit et les clips de cannes «ellipse».
Par ordonnance du 10 octobre 2014, le juge des référés a
dit n’y avoir lieu ni à référé ni à application de l’article
700 du code de procédure civile pour les motifs suivants :
— les parties invoquant des clauses de compétence
figurant dans le contrat et dans leurs conditions générales
de vente inconciliables, il y a lieu de faire application des
articles 42 et 46 du code de procédure civile et de retenir
soit l’adresse du siège social du défendeur, soit le lieu
d’exécution de la prestation de service, c’est à dire le lieu
où se trouve le matériel, objet du litige,
— le juge des référés n’est pas compétent pour vérifier si le
droit de rétention exercé par ApnyL est légitime eu égard
aux factures émises et aux relations contractuelles des
parties.
La société Apnyl a relevé appel de l’ordonnance du
18 août 2014 alors que la société Vilgo a relevé appel de
l’ordonnance du 10 octobre 2014 et les deux procédures
ont été jointes en cause d’appel devant la cour d’appel de
Bordeaux.
Par un arrêt du 13 janvier 2016, la cour d’appel de
Bordeaux a dit que seul le tribunal de commerce de
Bourg-en-Bresse était territorialement compétent pour
statuer sur les demandes présentées par la société Vilgo, a
infirmé les ordonnances critiquées et a renvoyé la
procédure devant la cour d’appel de Lyon, juridiction
d’appel du tribunal de commerce de Bourg-en-Bresse.
Par arrêt rendu le 15 novembre 2016, la 8 e chambre de la
cour d’appel de Lyon a écarté des débats les pièces 35 à
38 communiquées par la société Vilgo, annulé
l’ordonnance rendue par le juge des référés du tribunal de
commerce de Bergerac le 18 août 2014, confirmé
l’ordonnance rendue par ce même juge le 10 octobre
suivant et condamné la société Vilgo aux dépens et à
payer une indemnité de procédure de 3 000 euros à la
société Apnyl.
Sur pourvoi formé par la société Vilgo, la Cour de
cassation a, par arrêt du 11 avril 2018, constaté la
déchéance du pourvoi en tant qu’il est formé contre l’arrêt
du 13 janvier 2016 et cassé et annulé, sauf en ce qu’il a
écarté des débats les pièces 35 à 38 communiquées par la
société Vilgo, l’arrêt rendu le 15 novembre 2016 par la cour
de Lyon, renvoyant l’affaire et les parties devant cette
même cour autrement composée.
Selon déclaration du 25 avril 2018, la société Apnyl a saisi
la cour d’appel de Lyon en tant que cour
de renvoi, limitant sa saisine aux dispositions de l’arrêt de
la cour d’appel de Lyon du 15 novembre 2016 concernant
le recours formé contre l’ordonnance de référé du
18 août 2014.
À l’audience de plaidoiries du 23 janvier 2019, la cour,
soulevant le fait que la saisine de la cour de renvoi est
limitée à la demande de la société Apnyl au titre de la
seule ordonnance de référé du 18 août 2014 sans qu’elle
soit saisie de la cassation de l’arrêt du
15 novembre 2016 relatif aux dispositions de l’ordonnance
rendue le 10 octobre 2014, a soulevé d’office
l’irrecevabilité en découlant et invité les parties à déposer
une note en délibéré sur ce point avant le
7 février 2019 pour la société Vilgo et une réponse pour le
14 février suivant pour la société Apnyl.
Aucune note en délibéré n’a été déposée par les parties
dans les délais impartis et par arrêt du 7 mars 2019, la cour
a:
— Dit et jugé que la saisine de la cour d’appel de Lyon
désignée en tant que cour de renvoi par la Cour de
cassation, faite à la seule initiative de la société Apnyl, est
limitée aux dispositions de l’arrêt de cassation rendu le
11 avril 2018 contre l’arrêt de la cour d’appel de Lyon du
15 novembre 2016 concernant seulement l’ordonnance de
référé du 18 août 2014,
— Déclaré en conséquence irrecevables les demandes de la
société Vilgo tendant à la réformation de l’ordonnance de
référé rendue le 10 octobre 2014,
— Confirmé l’ordonnance rendue le 18 août 2014 en ce
qu’elle a dit qu’il y avait lieu de faire cesser le trouble
commercial subi par la société Vilgo et autoriser un
huissier à pénétrer dans les locaux de la société Apnyl
pour y appréhender les moules nécessaires à la fabrication
des cannes anglaises, si nécessaire assistée d’un serrurier
et des forces de l’ordre, et dresser un procès-verbal
d’inventaire et de constat contradictoire de l’état des
moules remis, en ce qu’elle a débouté la société Vilgo de sa
demande visant à être autorisée à confier les moules à une
entreprise tierce et en ce qu’elle a condamné la société
Vilgo à payer une indemnité de procédure de 1 500 euros
à la société Vilgo,
Vu l’évolution du litige,
— Constaté qu’il n’existe plus aucun trouble commercial
subi par la société Vilgo et réformant l’ordonnance, rejeté
en conséquence la demande en restitution de l’outillage
présentée par cette dernière,
— Condamné la société Apnyl à payer à la société Vilgo
une indemnité de 1 500 euros en cause d’appel au titre de
l’article 700 du code de procédure civile,
— Condamné la société Apnyl aux dépens de première
instance et d’appel comprenant les frais de saisie des
moules et de la sommation interpallative du 6 août 2014 et
dit qu’ils seront recouvrés conformément aux dispositions
de l’article 699 du code de procédure civile, par ceux des
mandataires des parties qui en ont fait la demande.
Selon déclaration du 19 février 2019, la société Vilgo a saisi
la cour d’appel de Lyon sur renvoi de la cassation
intervenue aux termes de l’arrêt du 11 avril 2018, s’agissant
de l’ordonnance de référé rendue le 10 octobre 2014.
Vu les dernières conclusions déposées et notifiées le
18 avril 2019 par la société HMS-Vilgo qui conclut à la
réformation de l’ordonnance de référé du
10 octobre 2014 et demande à la cour de faire droit à sa
demande en restitution du banc de tests des hauts de
cannes anglaises ainsi que du moule des accessoires des
dites cannes, autoriser un huissier à pénétrer dans les
locaux de la société Apnyl au besoin avec l’assistance d’un
serrurier et des forces de l’ordre et condamner la société
Apnyl aux dépens et au paiement d’une indemnité de
procédure de 3 500 euros,
Vu les dernières conclusions déposées et notifiées le
11 juin 2019 par la société Apnyl qui conclut au débouté
de la société Vilgo, à titre principal faute d’urgence et à
titre subsidiaire compte tenu d’une contestation sérieuse,
sollicitant la condamnation de la société Vilgo aux dépens
et au paiement d’une indemnité de procédure de
3 500 euros,
Vu l’ordonnance de clôture de la procédure en date du
28 novembre 2019.
Au cours du délibéré, la cour a demandé aux parties de
préciser si l’arrêt rendu par la Cour de cassation avait été
notifié ; ces dernières ont de concert, indiqué qu’aucune
notification n’était intervenue en la matière.
MOTIFS ET DECISION
Les conclusions déposées pour le compte de la société
HMS-Vilgo qui a saisi la cour de renvoi sous la
dénomination 'SAS Vilgo', indiquent à tort que le nom de
la société est 'HMS-Vilgo’ dans la mesure où
conformément à l’extrait Kbis produit au dossier, la société
est identifiée sous le nom de 'Vilgo'.
La société Vilgo soutient que le banc de tests et les moules
des accessoires sont les compléments indispensables des
moules principaux dont la restitution a été ordonnée par
le premier juge et confirmée par la cour dans son arrêt du
7 mars 2019, peu important la mise en fabrication
ultérieure par ses soins d’un nouvel outillage de façon à
faire cesser le trouble manifestement illicite né du
préjudice commercial qu’elle subissait.
La société Apnyl soutient quant à elle qu’aucune urgence
n’est caractérisée en l’espèce par la société Vilgo dans la
mesure où cette dernière ne justifie d’aucun manquement
contractuel à son encontre, ayant été condamnée par la
cour, dans un arrêt du 21 mars 2019, à lui payer les stocks
et produits finis qu’elle détenait pour la fabrication des
hauts de cannes ; que la société Apnyl a exécuté à ses
risques et périls l’ordonnance du 18 août 2014, étant
l’artisan fautif d’une situation dépourvue de toute
urgence.
Concernant la demande intéressant le moule des
accessoires, elle prétend que l’autorisation d’assigner
d’heure à heure ne portant que sur le banc de tests, la
société Vilgo ne pouvait présenter postérieurement une
demande élargie aux moules d’accessoires, sa demande de
ce chef se trouvant en cela irrecevable.
Elle invoque enfin l’existence d’une contestation sérieuse
consistant dans le droit de rétention et l’absence de
paiement de la somme correspondant à minima au
montant des stocks détenus et pour laquelle a été
prononcée une condamnation par arrêt du 21 mars 2019.
Sur ce :
La cour ne doit répondre qu’aux prétentions émises par les
parties aux termes du dispositif de leurs conclusions qui
seul lie le juge ; la société Apnyl qui invoque aux termes
des motifs de ses écritures, l’irrecevabilité de la demande
en restitution des moules d’accessoires, présentée par la
société Vilgo qui n’a été autorisée à assigner d’heure à
heure aux termes d’une ordonnance sur requête, qu’en ce
qui concerne la demande en restitution du banc de tests,
n’en tire cependant aucune conséquence juridique aux
termes de ses prétentions énoncées au dispositif ; aucune
réponse n’a donc à être apportée en la matière par la cour.
L’article 873 du code de procédure civile invoqué par la
société Vilgo à l’appui de sa demande dispose que ' Le
président (du tribunal de commerce)' peut, dans les même
limites (dans tous les cas d’urgence dans les limites de la
compétence du tribunal), et même en présence d’une
contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures
conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit
pour prévenir un dommage imminent , soit pour faire
cesser un trouble manifestement illicite.[…] '
L’existence d’une contestation sérieuse n’interdit pas au
juge des référés de prendre les mesures propres à faire
cesser un trouble manifestement illicite, lequel se définit
comme toute perturbation résultant d’un fait matériel ou
juridique qui, directement ou indirectement, constitue
une violation évidente de la règle de droit ; l’urgence
exigée par les dispositions susvisées résulte du trouble à
faire cesser.
Pour apprécier la réalité du trouble allégué, la cour d’appel
statuant en référé, doit se placer au jour où le premier juge
a rendu sa décision et non au jour où elle statue.
Il est constant que lorsque le juge des référés du tribunal
de commerce de Bergerac a rendu son ordonnance le
10 octobre 2014, la société Vilgo avait d’ores et déjà, en
exécution de l’ordonnance de référé du 18 août précédent,
obtenu la restitution des moules destinés à la fabrication
des hauts de cannes anglaises.
La demande formulée au titre de la seconde instance
initiée devant le juge des référés avait pour seul objet
d’obtenir la restitution de compléments d’outillage
(moules des bagues, embouts anti-bruit et clips de cannes
ellipse) et du banc de tests correspondant aux hauts de
cannes anglaises des familles de produits 'style', 'bi-
matière’ et 'ellipse’ à laquelle la société Apnyl s’opposait en
arguant d’un droit de rétention né du contrat commercial.
Il est établi que la société Apnyl n’a pas livré à la société
Vilgo, à compter du mois de juillet 2014, les quantités de
hauts de cannes anglaises telles que prévues au contrat
des parties, situation causant en cela un préjudice
commercial incontestable à cette dernière, la
détermination de l’origine des désordres allégués sur les
pièces livrées antérieurement, vice de fabrication ou
vétusté de l’outillage propriété de la société Vilgo, étant
inopérante.
Le préavis de restitution de 3 mois prévu aux conditions
générales acceptées par les parties en 2012 en cas de
résiliation des relations contractuelles ne peut trouver
application en cas de trouble manifestement illicite ou de
dommage imminent.
Le banc de tests, indispensable à la fabrication des moules
en ce qu’il autorise la conformité des pièces fabriquées
dans le cadre de l’obtention par la société Vilgo d’une
norme ISO 9001 et les moules des accessoires permettant
la fabrication des embouts, clips et bagues constituent un
complément indispensable aux moules des hauts de
cannes qui ne peuvent être vendus sans ces éléments à
défaut desquels la société Vilgo court le risque de perte du
marché vis-à-vis du client final.
Leur restitution s’imposait donc au même titre que celle
des moules dont la restitution a été ordonnée le
18 août 2014, de façon à faire cesser le trouble commercial
manifestement illicite subi par la société Vilgo.
La décision prise par le juge des référés le
10 octobre 2014 doit donc être infirmée en ce qu’elle a
refusé la restitution sollicitée, peu important que la société
Vilgo ait, postérieurement à l’ordonnance critiquée, de
façon à faire cesser le trouble commercial lié à
l’impossibilité dans laquelle elle se trouvait de récupérer
le banc de tests et les moules des accessoires, fait fabriquer
un nouveau banc de tests et de nouveaux moules pour la
fabrication des accessoires.
L’équité et la situation économique des parties ne
commandent l’octroi d’aucune indemnité au titre de
l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
La cour, statuant publiquement, contradictoirement et en
dernier ressort,
Statuant dans les limites de sa saisine sur renvoi de
cassation,
Infirme l’ordonnance rendue le 10 octobre 2014 par le juge
des référés du tribunal de commerce de Bergerac en toutes
ses dispositions,
Statuant à nouveau et y ajoutant,
Ordonne la restitution par la société Apnyl du banc de
tests des hauts de cannes anglaises des familles de produits
'style bi-matière’ et 'ellipse’ et des moules des accessoires
(embouts, clips et bagues),
Autorise à cette fin un huissier de justice à pénétrer dans
les locaux de la société Apnyl, si nécessaire accompagné
d’un serrurier et des forces de l’ordre, pour y appréhender
cet outillage en dressant un procès-verbal de ses
opérations,
Déboute les parties de leurs demandes au titre de l’article
700 du code de procédure civile,
Condamne la société Apnyl aux dépens de première
instance et d’appel qui seront recouvrés conformément
aux dispositions de l’article 699 du code de procédure
civile, par ceux des mandataires des parties qui en ont fait
la demande.
LE GREFFIER LE PRESIDENT