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REPUBLIQUE DU CAMEROUN

TRIBUNAL ADMINISTRATIF DU CENTRE


Paix – Travail – Patrie
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AUDIENCE DES AFFAIRES FONCIERES ET ------------
DOMANIALES
AU NOM DU PEUPLE CAMEROUNAIS
---L’an deux mille quatorze ;
RECOURS N° 327/2012
---Et le neuf du mois de septembre ;
DU 13 AOUT 2012
---Le Tribunal Administratif du Centre ;
---Réuni au Palais de Justice de Yaoundé, en la salle
ordinaire des audiences ;
AFFAIRE
---A rendu en audience publique ordinaire,
NKONTCHOU NOUBISSI Jacques
conformément à la loi, le jugement dont la teneur suit ;
TCHUMKAM
---Sur le recours intenté ;
C/
- PAR
ETAT DU CAMEROUN
---Le sieur NKONTCHOU NOUBISSI Jacques TCHUMKAM,
(MINDCAF)
demandeur ;
---D’une part ;
Jugement n°031/2014/TA/Ydé
- CONTRE
du 09 septembre 2014
---L’Etat du Cameroun(MINDCAF), représenté par la
dame NJOH BWELE Liliane, défendeur ;
COMPOSITION
---D’autre part ;
MM NGUIMOUT Jean-Paul, Président
---En présence de monsieur KENFACK Emile, Avocat
NOAH Joseph Vincent de Paul, Membre
Général au Parquet Général près le Tribunal
Mme AISSATOU épouse BELLO, Membre
Administratif de céans ;
M KENFACK Emile, Avocat Général
LE TRIBUNAL
Mmes NGO PONDI épouse MOMO
---Vu la requête du 24 août 2007 enregistrée au Greffe
EBOULA, Attachée au Parquet Général
de la Chambre Administrative de la Cour Suprême le
ONGONO Marie Sylviane épouse BIKIT
même jour sous le n° 1835 ;
ESSIBEN, Attaché au Parquet Général
---Vu la loi n° 2006/022 du 29 décembre 2006, fixant
Me OYONO MELINGUI, Greffier
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux
Administratifs ;
---Vu le décret n° 2012/194 du 18 avril 2012, portant
RESULTAT
nomination des Magistrats du Siège, ensemble l’arrêté
(Voir dispositif)
n° 035/SG/DAG/MJ du 18 mars 2014 déléguant

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temporairement certains Magistrats aux fonctions de
Juge au Tribunal Administratif du Centre ;
---Vu les pièces du dossier ;
---Après avoir entendu en la lecture de son rapport
monsieur NOAH Joseph Vincent de Paul, Juge au
Tribunal Administratif du Centre ;
---Nul pour le sieur NKOUNTCHOU NOUBISSI Jacques
TCHUMKAM, demandeur, non comparant, bien que
régulièrement convoqué suivant avis du Greffe du… ;
---Nul pour L’Etat du Cameroun(MINDCAF), ayant
déposé son mémoire en défense au Greffe le 26 juillet
2013, sous le n° 1007, mais non comparant à l’audience
bien que régulièrement convoquée suivant avis du
Greffe du… ;
---Le Ministère Public entendu en ses conclusions ;
---Après avoir délibéré conformément à la loi ;
---Considérant que par requête du 13 août 2012,
enregistrée au Greffe de la Chambre Administrative de
la Cour Suprême du Cameroun le même jour sous le n°
1121, sieur NKONTCHOU NOUBISSI Jacques TCHUENKAM
a déposé un recours tendant à voir lever une équivoque
afin que force reste à la loi quant à la propriété du lot
n° 67 de 1200m², objet du titre foncier n°
35354/MFoundi établi en son nom ;
Dans ladite requête il expose :
« Qu’en 1994, il a acquis définitivement un immeuble
urbain bâti sis à Yaoundé VI, au lieu dit Etoug-Ebe,
d’une superficie de 1200 m², formant le lot n° 67
prélevé sur un ensemble plus grand objet du titre
foncier n° 13962/Mfoundi ;
« Que suivant requête aux fins de mainlevée de
prénotation judiciaire(copie) sanctionnée par
l’ordonnance n° 406 du 20 janvier 2005(copie),
monsieur le Président du Tribunal de Première Instance
de Yaoundé Centre Administratif a ordonné la
mainlevée de la prénotation judiciaire inscrite suivant

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ordonnance n° 1818 du 07 juin 1999 sur l’immeuble
objet du titre foncier n° 13962 du département du
Mfoundi, en ce qui concerne les lots n° 01 à 120 ;
« Que le procès-verbal de morcellement est clos et
arrêté le 24 mai 2002 par monsieur EKANGA Gaston,
géomètre assermenté du Cadastre, pour établir le titre
foncier n° 35354(copie) ;
« Que le 06 mars 2008, par exploit de maître NGWE
Gabriel Emmanuel, Huissier de Justice à la 14ème charge
près les Tribunaux de Yaoundé, BP 14.387 et tél : 22 22
94 44 et sur réquisition de sieur EBANDA OTELE
Barthélemy se réclamant de la succession OTELE
Joseph(copie), il a reçu sommation immédiate et sans
délai, malheureusement sans photocopie du titre
foncier n° 35868 citée, d’arrêter tous les travaux
champêtres et de construction sur ledit lot ;
« Que la réplique sur la demande(copie) par maître
EBODE Raphaël, Huissier de Justice à la 16ème charge
près les Tribunaux de Yaoundé, BP 40.841 Yaoundé,
tél : 22 22 40 41 à sieur EBANDA OTELE Barthélemy est
restée lettre morte, malgré les preuves mises à sa
disposition justifiant sans équivoque la nullité de ses
prétentions sur le lot n° 67 de 1200 m², objet du titre
foncier n° 35354 ;
« Que compte-tenu de ce qui précède et
conformément aux dispositions du décret n° 76/165 du
27 avril 1976, fixant les conditions d’obtention du titre
foncier et ses modificatifs et compléments, en son
article 2 alinéa(3), et le fait que dame EYENGA
Catherine se réclamant parente d’EBANDA OTELE
Barthélemy, ne cesse d’effectuer des descentes sur les
lieux » ;
Le représentant de l’Etat, dame NJOH BWELE Liliane,
désigné par décision
n°000301/Y.7/MINDAF/SG/D6/S200/NBL du 24 juillet
2013 du Ministre des Domaines, du Cadastre et des

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Affaires foncières, a déposé au Greffe le 26 juillet
2013, sous le n° 1007, son mémoire en défense ainsi
formulé :
« PLAISE A LA COUR
« Par requête introductive d’instance datée du 13
août 2012 s/n° 1121, sieur NKONTCHOU NOUBISSI
Jacques a saisi la Chambre Administrative de la Cour
Suprême aux fins d’obtenir l’annulation du titre foncier
n° 35868/Mfoundi établi au profit de sieur EBANDA
OTELE Barthélemy ;
« Attendu que le recourant prétend être propriétaire
d’une parcelle de terrain de 1200 m² au lieu dit Etoug-
Ebé, objet du titre foncier n° 35354/Mfoundi du 24 mai
2006, issu du morcellement du titre foncier mère n°
13962/Mfoundi ;
« Qu’en date du 06 mars 2008, il a été sommé en
déguerpissement par exploit de maître NGWE, Huissier
de Justice près les Tribunaux de Yaoundé ;
« Attendu que le recourant excipe l’établissement du
titre foncier n° 35868/Mfoundi sur la parcelle de terrain
dont il est le propriétaire ;
« Attendu que ce recours ne saurait prospérer devant
l’Auguste Chambre ;
« I – SUR LA FORME
« A – Défaut de production de l’acte attaqué
« Attendu que l’article 5 de la loi n° 75/17 du 08
décembre 1975, fixant la procédure devant la Cour
Suprême, statuant en matière administrative, dispose
que « si le recours est dirigé contre une décision d’une
autorité administrative, il est accompagné d’une copie
de cette décision » ;
« Attendu que le présent recours est dirigé contre le
titre foncier n° 35868/Mfoundi ;
« Attendu que le recourant n’a pas cru devoir joindre
une copie du titre foncier incriminé, laquelle copie
devrait nous édifier à travers son bordereau analytique

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sur les conditions d’établissement du titre foncier en
cause, ainsi que sur l’origine de la propriété ;
« Qu’en l’absence de ce document, ladite requête
mérite d’être mise au rebut pour défaut de production
de l’acte attaqué ;
« Forclusion
« Attendu que le recourant déclare avoir été sommé
en déguerpissement par exploit d’Huissier de Justice en
date du 06 mars 2008 ;
« Attendu qu’à travers cet exploit, il est mentionné
que le terrain sur lequel le recourant avait entrepris
des travaux faisait l’objet du titre foncier n°
35868/Mfoundi établi au profit de sieur EBANDA OTELE
Barthélemy ;
« Attendu qu’à partir de cette date, le recourant
avait pris connaissance de l’existence du titre foncier
et disposait, conformément aux dispositions de l’article
17 de la loi n° 2006/022 du 19 décembre 2006, fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux
Administratifs, de trois mois pour saisir le Ministre des
Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières d’un
recours gracieux préalable en vue de son annulation ;
« Attendu que le recourant n’a jugé utile de saisir le
Ministre que le 09 mai 2012 ;
« Qu’il était déjà forclos pour son recours gracieux et
conséquemment son recours contentieux ;
« II – SUR LE FOND : DEFAUT DE PREUVE ET
FONDEMENT JURIDIQUE
« Attendu que le recourant prétend être propriétaire
d’une parcelle de terrain de 1200 m² au lieu dit Etoug-
Ebé, objet du titre foncier n° 35354/Mfoundi du 24 mai
2006, issu du titre foncier mère n° 13962/Mfoundi ;
« Qu’il excipe l’établissement du titre foncier n°
35868/Mfoundi sur la parcelle de terrain dont il est le
propriétaire ;
« Mais attendu qu’icelui n’apporte pas la preuve de

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l’existence du titre foncier querellé au moyen d’un plan
comparé des lieux dressé par un géomètre du Ministère
des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières ;
« Que le Juge ne saurait se prononcer sur la base de
simples allégations difficilement vérifiables et peu
fiables ;
« Attendu par ailleurs que lorsque plusieurs titres
fonciers sont délivrés sur le même terrain, ils sont
déclarés nuls de plein droit ;
« Que ladite nullité est susceptible de recours devant
la juridiction administrative ;
« Mais attendu que pour que la nullité soit effective,
la preuve de la superposition doit être établie ;
« Qu’en l’espèce, le recourant n’apporte pas la
preuve de la superposition du titre foncier en cause
avec le sien ;
« Qu’il appert au vu de ce qui précède de rejeter une
fois de plus ledit recours pour demande d’annulation
infondée ;
« PAR CES MOTIFS
« Et tous autres à déduire ou suppléer même
d’office ;
« Recevoir l’Etat du Cameroun(MINDCAF) en sa
défense et l’y dire fondé ;
« Déclarer le présent recours irrecevable pour cause
de forclusion et si par extraordinaire il était déclaré
recevable en la forme, débouter sieur NKOUNTCHOU
NOUBISSI Jacques de sa requête pour absence de
preuve et de fondement juridique ;
« Condamner le recourant aux entiers dépens » ;
---Considérant que
SUR LA RECEVABILITE DU RECOURS
Aux termes de l’article 17 de la loi n° 2006/022 du 29
décembre 2006, fixant l’organisation et le
fonctionnement des Tribunaux Administratif :
« (1) Le recours devant le Tribunal Administratif

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n’est recevable qu’après rejet d’un recours gracieux
adressé à l’autorité auteur de l’acte attaqué ou à celle
statutairement habilitée à représenter la collectivité
publique ou l’établissement public en cause ;
« (2) Constitue un rejet du recours gracieux, le
silence gardé par l’autorité pendant un délai de trois
mois sur une demande ou réclamation qui lui est
adressée ; ce délai court à compter de la notification
du recours gracieux ;
« (3) Le recours gracieux doit, sous peine de
forclusion, être formé :
« a) dans les trois mois de publication ou de
notification de la décision attaquée ;
« b) en cas de demande d’indemnisation, dans les six
mois suivant la réalisation du dommage ou sa
connaissance ;
« c) en cas d’abstention d’une autorité ayant
compétence liée, dans les quatre ans à partir de la date
à laquelle ladite autorité était défaillante » ;
---Considérant qu’en l’espèce, le recourant a eu
connaissance de l’existence du titre foncier n°
35868/Mfoundi lorsqu’une sommation d’arrêt des
travaux lui a été servie le 06 mars 2008, par exploit de
maître NGWE Gabriel Emmanuel, à la requête du sieur
EBANDA OTELE Barthélemy ;
---Considérant qu’il n’a adressé un recours gracieux au
Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires
foncières que le 09 mai 2012, où il a été reçu sous le n°
3742, alors que le délai légal expirait le 06 juin 2008 ;
---Que son recours contentieux est donc irrecevable
pour forclusion ;
---Considérant que selon l’article 55 de la loi n°
2006/022 du 29 décembre 2006, fixant l’organisation et
le fonctionnement des Tribunaux Administratifs, la
partie qui succombe au procès est condamnée aux
dépens ;

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PAR CES MOTIFS
---Statuant publiquement, contradictoirement, en
matière foncière et domaniale, à l’unanimité des
Membres, en premier et dernier ressort ;
DECICE
Détails des frais ---Article 1er : Le recours contentieux introduit par le
Mise au rôle……………….....5.000 sieur NKONTCHOU NOUBISSI Jacques TCHUMKAM contre
Copie du rapport…………….1.000 l’Etat du Cameroun(MINDCAF) est irrecevable pour
Copie conclusions……......2.000 forclusion ;
Exp. Désign. Rapporteur..…600 ---Article 2 : Le recourant est condamné aux dépens
Notification…………………...5.000 liquidés à la somme de CFA 16.600 francs ;
Expédition jugt……………..3.000 ---Ainsi jugé et prononcé par le Tribunal Administratif
______________ du Centre en son audience publique ordinaire du mardi
16.600 neuf septembre deux mille quatorze, en la salle
ordinaire des audiences où siégeaient :
---Messieurs :
---NGUIMOUT Jean-Paul…………………………………Président ;
---NOAH Joseph Vincent de Paul………………………Membre ;
---Mme AISSATOU épouse BELLO……………………Membre ;
---En présence de monsieur KENFACK Emile, Avocat
Général et Mmes NGO PONDI épouse MOMO EBOULA et
ONGONO Marie Sylviane épouse BIKIT ESSIBEN,
Attachées au Parquet Général près le Tribunal
Administratif du Centre, occupant le banc du Ministère
Public ;
---Et avec l’assistance de maître OYONO MELINGUI,
Greffier ;
---En foi de quoi le présent jugement a été signé par le
Président, les Membres et le Greffier ;
---En approuvant_____mot(s)___ligne(s)_____rayé(s)
nul(s) ainsi que_________renvoi(s) en marge. /-
LE PRESIDENT LE MEMBRE

LE MEMBRE LE GREFFIER

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