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J.M.

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
Pai x – T r avai l – Patr i e Peace – Work – Father l and
--------- ------------
TRIBUNAL ADMINISTRATIF ADMINISTRATIVE COURT
DU LITTORAL OF LITTORAL
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ANNEE 2016

RECOURS N°42 et 43/RG/F/13


DU 09 OCTOBRE 2013

COMPTE N°63 et 64/P/13


AU NOM DU PEUPLE CAMEROUNAIS
------------

AFFAIRE : ----- L’an deux mille seize ;

SOCIETE AFRICAINE DE ----- Et le premier du mois de Décembre ;


PROMOTION IMMOBILIERE
SAPI-SCI ----- Le Tribunal Administratif du Littoral à Douala,
siégeant au Palais de Justice de ladite ville, en la salle
(Mes Henri KOUNTCHOU
des audiences ordinaires et composé comme suit :
KENMOGNE/Clément
ATANGANA) ----- Madame Dorcas MUKWADE NGANDO, Président du
C/ Tribunal------------------------------------------------------------
ETAT DU CAMEROUN ---------------------------------------------------------Président ;
(MINDCAF) & STE ARNO SARL
(Mes NGOULLA FOTSO/Antoine ---- Madame ABEM Irène Béatrice épouse HYOL, Juge--
KITIO) ----------------------------------------------------------------------
-------------- ------------------------------------------------------- Membre ;
NATURE DE L’AFFAIRE :
----- Monsieur ENYOUMA NYEMB Moïse, Juge ------------
-Annulation de l’acte
----------------------------------------------------------------------
n°0000648/ Y.23/MINDCAF/
D2/I120 du 15 Février 2013 et ---------------------------------------------------------Membre ;
paiement de la somme de
2.000.000.000 Frs à titre de En application des dispositions de l’article 53 de la loi n°
dommages-intérêts 2006/022 du 29 Décembre 2006 fixant l’organisation et
le fonctionnement des Tribunaux Administratifs, la
-Annulation du morcellement
nouvelle composition lors de la lecture de la décision est
opéré sur le TF N°22472/W et
paiement de la somme de ainsi constituée :
2.000.000.000 Frs à titre
d’indemnisation. ------ Madame Dorcas MUKWADE NGANDO, Président
----------- du Tribunal--------------------------------------------------------
---------------------------------------------------- Président ;
JUGEMENT N°241/FD/16
------ Madame ABEM Irène Béatrice épouse HYOL, Juge
DU 1 er DECEMBRE 2016
----------------------------------------------------------------------
---------------- -------------------------------------------------- Membre ;

DECISION

(Lire le dispositif) 1
----- Monsieur GONONDO BLADI, Juge ---------------------
----------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------- Membre ;

----- En présence de MM. MOUKETE EKOUME Francis


et BELL TIMB Vivien Gérard, Attachés au Parquet
Général, chargés du contentieux administratif, occupant
le banc du Ministère Public ;

----- Avec l’assistance de Maître Elvis ETAME ETAME


Merlin, Greffier tenant la plume ;

----- A rendu en audience publique ordinaire,


conformément à la loi, le jugement dont la teneur suit :

---- Sur le recours intenté

PAR

---- SOCIETE AFRICAINE DE PROMOTION


IMMOBILIERE SAPI-SCI, ayant pour conseils Maîtres
Henri KOUNTCHOU KENMOGNE et Clément ATANGANA,
Avocats au Barreau du Cameroun Tél :
699.97.81.19/676.45.12.40/677.46.98.33 Douala --------
----------------------------------------------------------------------
------------------------------------------Demanderesse ;

---- D’une Part ;

CONTRE

----- L’ETAT DU CAMEROUN (MINISTERE DES DOMAINES,


DU CADASTRE ET DES AFFAIRES FONCIERES), non
représenté ---------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------ Défendeur ;

----- LA SOCIETE ARNO SARL, ayant pour conseils Maîtres


NGOULLA FOTSO Arlette et Antoine KITIO, Avocats au
Barreau du Cameroun, Tél : 233.99.96/ 233.42.33.63/
699.965.296 Douala --------------------------------------------------
------------------------------------------- Intervenante-volontaire ;

----- D’autre Part ;

----Par requête enregistrée au greffe le 14 Août 2015 sous le


numéro 690, LA SOCIETE AFRICAINE DE PROMOTION

2
IMMOBILIERE (SAPI-SCI), dont le siège social est à Douala, a
saisi, par l’organe de ses conseils susnommés, le Tribunal
Administratif du Littoral d’une requête aux fins d’annulation de
la décision n° 0000648/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 15 Février
2013 du Ministre des domaines, du cadastre et des affaires
foncières portant « Demande de morcellement du titre foncier n°
22472/W » ;

---- La requête est ainsi formulée :

« A LE RESPECTUEUX HONNEUR DE VOUS EXPOSER :

« Qu’en date du 15 Février 2013, Madame le Ministre des


Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières suivant Acte
N°L/N°0000648/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du même jour ayant
en objet « demande de morcellement du Titre Foncier
n°22472/W » réitérant les termes des correspondances
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 et N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 1er Octobre
2012 au profit de la Sté ARNO SARL demandait à Monsieur le
Délégué Départemental des Domaines du Cadastre et des
Affaires Foncières du Wouri de bien vouloir « s’exécuter et rendre
compte sous huitaine ; (pièce 1)

« Que Madame le Ministre demandait ainsi par cet Acte à


Monsieur le Conservateur Foncier du Wouri de procéder au
morcellement de la parcelle de 4837m² contenue dans le Titre
Foncier N°22472/W appartenant à la SAPI SCI au profit de la
société ARNO SARL ;

« Qu’en date du 16 Mai 2013, elle saisissait et en respect strict


des dispositions de l’Article 17 al.3a de la Loi N°2006/022 fixant
l’organisation et fonctionnement des Tribunaux Administratifs,
Madame le Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires
Foncières d’un Recours Gracieux Préalable en annulation de cet
Acte pour excès de pouvoir ; (pièce 2)

« Qu’à ce jour, alors que cette dernière disposait dès lors d’un
délai de trois (03) Mois venu à expiration le 16 Août 2013 pour
répondre expressément à ce Recours conformément à l’Article 17
al.2 de cette même disposition légale, elle est restée silencieuse ;

« Que ce silence s’analysant au regard de l’Article 17 al.2 sus


visé comme une décision implicite de rejet (DIR), elle dispose dès
lors d’un délai de soixante (60) jours à compter du 16 Août 2013
3
pour saisir le Tribunal Administratif de céans d’un recours
contentieux et ce conformément à l’Article 18 al.1 de la Loi visée
supra ;

« Que ce délai de soixante (60) jours vient à expiration le 16


Octobre 2013 ;

« EN LA FORME :

« Et vu les délais et les dispositions légales sus indiqués, bien


vouloir recevoir le présent Recours contentieux comme intervenu
dans les forme et délai légaux ;

« AU FOND

« Attendu que l’Acte N°L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120


du 15 Février 2013 ayant en objet « demande de morcellement
du Titre Foncier n°22472/W » incriminé mérite annulation pour
des raisons évidentes de droit qui seront infra développées (II)
après un rappel des faits et procédures (I) ;

I - RAPPEL DES FAITS ET PROCEDURES

« Suivant Acte N°6661/REP du répertoire de Me Martine


NGASSEU TCHOKONDET Notaire Intérimaire à l’Etude de Maître
KOFFI TCHANKOU SABOU Madeleine et Maître Marquise ALLAM
EBOUTOU SOME, Notaire à Douala du 05 Février 2003, la
Société Industrielle des Produits Chimiques et Aromatiques en
abrégé SIPCA SA lui a cédé son ensemble immobilier objet du
titre foncier N°22472/W d’une contenance superficielle de
9506m² ;

« Ce titre foncier a été muté à son profit en date du 28 Février


2003 tel qu’il ressort de la section IV-MUTATIONS dudit titre ;
(pièce 3)

« Au moment de son acquisition y était installée la Sté ARNO


SARL suivant contrat de bail à durée déterminée intervenu entre
cette société et la SIPCA SA en date du 07 Août 1997 venu à
expiration depuis le 30 Septembre 2006 ; (pièce 4)

« Informée de cette transaction, la Sté ARNO SARL sous le


prétexte du non respect de son droit de préemption va saisir le
Tribunal de Grande Instance du Wouri d’une action au principal
4
en annulation de la vente intervenue et subsidiairement en
« substitution de plein droit de la Sté ARNO à l’acquéreur sur la
parcelle louée contre paiement du prix » ;

« Après moult instances, la Cour Suprême du Cameroun rendait


en son audience civile du 06 Novembre 2008 l’Arrêt N°249 dont
le dispositif est ainsi conçu :

«Par ces motifs ;

« Casse et annule l’Arrêt n°184/C rendu le 26 juin 2006 par la


Cour d’Appel du Littoral ;

« Evoquant et statuant ;

« Infirme le jugement entrepris ;

« Déclare fondée la demande de la Sté ARNO SARL ;

« Annule la vente passée entre la Sté SIPCA et la Sté SAPI SCI


sur l’immeuble objet du TF n° 22472/Wouri s’agissant de la
parcelle de 5000 m2 occupée par la demanderesse ;

« Constate la substitution de plein droit de la Sté ARNO SARL à


la Sté SAPI SCI sur la parcelle concernée sous condition du
paiement du prix correspondant ;

« Rejette la demande en intervention volontaire de la SAPI SCI


comme non fondée ;

« Condamne les sociétés SIPCA SA et SAPI SCI aux dépens


solidaires ---» ; (pièce 5)

« Voulant voir exécuter cette décision, la Sté ARNO SARL par


correspondance du 04 Mars 2009 saisissait Monsieur le Ministre
des Domaines et des Affaires Foncières pour solliciter le
« morcellement de la parcelle de 5000m2 qu’elle occupe sur le
Titre foncier 22472/W » ;

« Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires Foncières


sans se laisser surprendre par cette supercherie, lui répondra
suivant Acte N°00003105 du 29 Avril 2009 en ces termes :

« Maître,

« Comme suite à votre correspondance datée du 04 Mars 2009


relative à l’objet ci-dessus repris ;

5
« J’ai l’honneur de vous faire connaître que malgré un examen
bienveillant dont elle a fait l’objet par mes services compétents, il
ne m’a pas été possible, en l’état actuel d’y faire droit ;

« En effet, deux conditions suspensives intégrées dans le


dispositif de l’Arrêt N°249/CIV du 06 Novembre 2008 devraient
être remplies :

« - Obtenir du juge conformément à l’article 1262 du Code Civil


un jugement passé en force de chose jugée, qui déclare ces offres
et sa consignation bonnes et valables en guise de preuve de
paiement ;

« - A la suite obtenir un visa du Ministre en charge des Domaines


en application des dispositions de l’article 10 (nouveau) de la loi
n°80-21 du 14 Juillet 1980 modifiant et complétant certaines
dispositions de l’ordonnance n°74/1 du 6 Juillet 1974 » ; (pièce
6)

« En exécution des instructions Ministérielles susvisées en pièce


5, la Sté ARNO SARL suivant exploit du 27 Février 2009 de
Maître OWONA, Huissier de justice à Douala fera
malencontreusement une offre réelle à la SIPCA SA en paiement
de la somme de 1 236 061 435 FCFA correspondant selon elle à
la parcelle de 5000 m² qu’elle occupe dans le titre foncier n°
22472/W ; (pièce 7)

« La SIPCA SA, suivant exploit du 4 Mars 2009 de Me KAMWA


Gabriel, Huissier de justice à Douala, lui tiendra sa
correspondance du 02 Mars 2009 ayant en objet « réponse à
votre offre réelle » par laquelle elle lui indique in fine qu’elle
décline cette offre parce que mal orientée, l’immeuble objet du TF
n°22472/W restant la propriété de la SAPI SCI comme l’atteste le
certificat de propriété N°2860/Y.10/MINDCAF/5/P530 du 27
Juin 2012 ; (pièces 8 & 9)

« Sans lâcher prise, la Sté ARNO SARL suivant exploit du 03 Août


2009 de Me OWONA Huissier de Justice à Douala réitérera à
l’adresse de la SIPCA SA les offres réelles sus visées ;(pièce 10)

« Illico, la SIPCA lui répondra dans le même Acte en page 2 que :


« l’immeuble objet du TF n° 22472/W a été entièrement vendu à
la SAPI, la SIPCA n’est plus donc propriétaire d’une parcelle
dudit immeuble et ne peut prétendre recevoir quelconque somme
relative audit immeuble » ;
6
« La SIPCA SA, par exploit du 20 Août 2009 de Me KAMWA
Gabriel tiendra à la Sté ARNO SARL sa correspondance du 13
Août 2009 ayant en objet : « réponse à votre 2e offre réelle » par
laquelle elle lui réitère les termes de sa correspondance du 02
Mars 2009 visée plus haut en pièce N° 6 ; (pièce 11)

« En dépit de ce refus de la SIPCA SA de recevoir ces offres


réelles parce que n’ayant pas qualité pour les recevoir, la Sté
ARNO SARL par exploit d’assignation en validité d’offres réelles
avec notification des pièces du 15 Août 2009 servie à la SIPCA
SA saisira le Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo
statuant en matière civile et commerciale pour solliciter qu’il lui
plaise de bien vouloir « dire que les offres de paiement faites par
la Sté ARNO SARL ainsi que la consignation au profit de la
SIPCA en paiement de la parcelle de l’immeuble d’une
contenance superficielle de 4837m2 faisant objet du TF
N°22472/W de la somme de 1.195.765.832 FCFA sont
conformes aux dispositions de l’article 1258 du Code civil et donc
bonnes et valables » ; (pièce 12)

« Le Tribunal saisi, vidant sa saisine rendra en son audience du


06 Janvier 2010 le jugement N°01/CIV dont le dispositif est ainsi
conçu :

« Par ces motifs ;

« Statuant publiquement, contradictoirement en matière civile et


commerciale et en premier ressort ;

« Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

« Se déclare compétent ;

« Rejette l’exception de caution judicatum solvi soulevée par la


Sté SIPCA comme non fondée ;

« Dit bonnes et valables les offres réelles ainsi que la


consignation faite par la Sté ARNO à la Sté SIPCA en paiement
de la parcelle de 4837m2 du terrain objet du TF n° 22472/W ;

« Condamne la Sté SIPCA aux dépens » ; (pièce 13)

« Fort de ce jugement pourtant non encore définitif parce que


frappé d’appel par la SIPCA SA, la Sté ARNO SARL par
correspondance du 23 Mai 2010 ayant en objet « exécution de
l’Arrêt N°249/Com du 06 Avril 2008 par la Cour Suprême »
7
demandait à Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires
Foncières de bien vouloir autoriser le morcellement de la parcelle
de 4837 m² par elle occupée et faisant partie du titre foncier
N°22472/W ;

« Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires Foncières


répondra favorablement à cette demande suivant Acte
N°00002310/Y.7/MINDAF/S200 du 15 Juillet 2010, lequel,
suivant Recours Gracieux Préalable du 17 Août 2010 initié par la
SAPI SCI sera annulé par Acte N°00004263/Y.7/
MINDAF/S200 du 11 Novembre 2010; (pièces 14 & 15)

« Sans désemparer parce que déterminé vaille que vaille à priver


la SAPI SCI d’une parcelle de son immeuble, elle saisissait une
fois de plus Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires
Foncières d’une demande similaire datée du 24 Août 2012 qui
obtiendra la réponse suivante par Acte N°LN°00002/40/Y.7/
MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre 2012 ayant en objet
« demande de morcellement du titre foncier N°22472/W »,
instruisant Monsieur le Délégué Départemental des Domaines du
Cadastre et des Affaires Foncières (à l’attention du Conservateur
Foncier) du Wouri de :

« Faisant suite à la requête datée du 24 Août 2012 de la Sté


ARNO SARL relative à l’objet repris en marge,

« J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir procéder au


morcellement de la parcelle de 4835m² par elle occupée, à
prélever sur l’ensemble plus grand objet du Titre Foncier
N°22472/Wouri conformément aux Arrêts N°249/Com du 06
Novembre 2008 et 99/civ du 22 mars 2012 rendus par la Cour
Suprême sous réserve de la production par l’intéressée du visa
prévu par l’Article 10 (nouveau) de la Loi N°80-21 du 14 Juin
1980 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance N°74-1 du 06 juillet 1974 fixant le régime foncier » ;
(pièce 16)

« L’Arrêt N°99/Civ du 22 Mars 2012 qui y est visé, et à la suite


des recherches faites au Greffe de la chambre judiciaire de la
Cour Suprême (section civile) a été rendu dans la cause opposant
la Sté ARNO SARL à la SIPCA SA, lequel Arrêt a cassé et annulé
l’Arrêt N°116/CC rendu le 04 Avril 2011 par la Cour d’Appel du
Littoral et évoquant et statuant a confirmé le jugement N°001/Civ

8
rendu le 06 janvier 2010 par le Tribunal de Première Instance de
Douala Bonanjo ;

« Egalement, des recherches faites au Greffe civil du Tribunal de


Première Instance de Douala Bonanjo, il ressort que ce jugement
N°001/CIV rendu le 06 Janvier 2010 a tranché un litige
opposant la Sté ARNO SARL à la SIPCA SA et que la nature de ce
différent est la « validité d’offres réelles » ;

« Il est patent de constater que ce jugement ainsi rendu tranche


un litige opposant la Sté ARNO SARL à la SIPCA SA et dont
l’objet est la validation d’offres réelles faites par la première à
cette dernière pourtant en acquisition d’une parcelle d’un
ensemble immobilier objet du titre foncier N°22472/W
appartenant en toute propriété à la SAPI SCI ;

« Estimant que cet Acte lui cause grief, elle saisissait Madame le
MINDCAF d’un Recours Gracieux Préalable daté à Douala du 03
Octobre 2012 reçu le 08 Octobre 2012 sous le N°8444 pour
solliciter son annulation pure et simple ; (pièce 17)

« Ce Recours Gracieux Préalable n’étant pas suspensif


d’exécution suivant l’Article 30 al.1 de la Loi N°2006/022 fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux Administratifs,
elle saisissait Monsieur le Président et Honorables Membres
composant la Chambre Administrative de la Cour Suprême d’une
requête du 03 Octobre 2012 reçue le 08 Octobre 2012 sous le
N°1429 comme le justifie surabondamment le certificat de dépôt
de ladite requête délivré en date du 08 Octobre 2012 par
Monsieur le Greffier en Chef de la Chambre Administrative de la
Cour Suprême ; (pièces 18 & 19)

« Ce certificat de dépôt sera régulièrement notifié aussi bien à


Monsieur le Délégué Départemental des Domaines, du Cadastre
et des Affaires Foncières du Wouri, à Monsieur le Conservateur
Foncier du Wouri qu’à la Sté ARNO SARL suivant exploit du 09
Octobre 2012 de Maître KAMWA Gabriel Huissier de Justice à
Douala ; (pièce 20)

« Ce certificat de dépôt ainsi notifié à lui tout seul suspend de


juré l’exécution de l’Acte N°00002140/Y.7/ MINDCAF/
SG/D6/S200 du 03 Septembre 2012 visé dans l’Acte
N°L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février 2013
contre lequel le présent recours gracieux préalable est dirigé

9
(contre ce dernier Acte) tant que la Chambre Administrative de la
Cour Suprême n’a pas encore statué sur le mérite de cette
requête ;

« Egalement, Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires


Foncières n’ayant pas répondu expressément au Recours
Gracieux Préalable sus visé en annulation de cet Acte
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 dans le délai de trois (03) mois, la SAPI SCI et ce
conformant aux dispositions de l’Article 18 al.1 de la même loi
sus visé, saisissait la Chambre Administrative de la Cour
Suprême d’un Recours Contentieux daté du 26 Février 2013 reçu
le 05 Mars 2013 comme l’atteste fort opportunément le certificat
de dépôt de recours du 05 Mars 2013 délivré par Monsieur le
Greffier en Chef de la Chambre Administrative de la Cour
Suprême ; (pièces 21 & 22) ;

« A ce jour, ce Recours reste pendant et que par conséquent


l’exécution de l’Acte N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200
du 03 Septembre 2012 est manifestement prématurée ;

« Par correspondance du 19 Octobre 2012, la SAPI SCI et à titre


d’information transmettait toutes ces pièces à Madame le
Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières ;
(pièce 23)

« Une lecture attentive de l’Acte L/N° 0000648/Y.23/MINDCAF/


D2/I 120 du 15 Février 2013 de cette dernière ayant en objet
morcellement du titre foncier N°22472/W et dont annulation
sollicitée par le présent Recours Gracieux Préalable indique
qu’elle est prise se fondant outre sur la lettre
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 mais également sur celle N°0002382/Y.23/MINDCAF/
D2/I 120 du 01 Octobre 2012 ;

« Cependant et se fondant sur les dispositions légales sus visées


de la loi N°2006/022 fixant l’organisation et le fonctionnement
des Tribunaux Administratifs :

« La SAPI SCI a, par Recours Gracieux Préalable du 15 Octobre


2012 reçu le 18 Octobre 2012 sous le N°8757 sollicité pour des
rasions de droit qui y sont développées l’annulation avec toutes
les conséquences de droit cet Acte ; (pièce24)

10
« Contre cet Acte, elle a saisi la Chambre Administrative de la
Cour Suprême d’une requête aux fins de sursis à exécution dudit
daté du 15 Octobre 2012 reçue le 18 Octobre 2012 comme
l’atteste le certificat de dépôt d’une requête aux fins de sursis à
exécution du 18 Octobre 2012 délivré par Monsieur le Greffier en
Chef de la Chambre Administrative de la Cour Suprême ; (pièces
25 & 26)

« Ce certificat de dépôt a été notifié aussi bien à Monsieur le


Délégué Départemental des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières du Wouri, à Monsieur le Conservateur du
Wouri, à la Sté ARNO SARL qu’à Me Jacqueline MOUSSINGA
BAPES Notaire à Douala ; (pièce 27)

« Une fois de plus cette notification de ce certificat de dépôt


suspend l’exécution de l’Acte N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I
120 du 01 Octobre 2012 jusqu’à l’issue du recours contentieux
initié par la SAPI SCI en date du 26 Février 2013 reçu le 05 Mars
2013 comme l’atteste le certificat de dépôt de recours du 05 Mars
2013 délivré par Monsieur le Greffier en Chef de la Chambre
Administrative ; (pièces 28 & 29)

« Outre ces flagrantes violation des règles procédurales par la


lettre L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février
2013 ayant en objet « demande de morcellement du Titre Foncier
227472/W », la SAPI SCI s’appesantira entre autres sur la
méconnaissance des effets de la prénotation judiciaire inscrite à
sa requête sur le titre foncier litigieux suivant ordonnance
N°1236 rendue le 15 Octobre 2010 par Madame le Président du
Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo régulièrement
inscrite, sur les effets de l’hypothèque grevant cet immeuble et
enfin présentera sa demande en dommages et intérêts en
réparation du lourd préjudice subi du fait de ces errements de
l’Administration ;

II - DU DROIT OU MOYEN MILLITANT EN LA FAVEUR DE


L’ANNULATION DE L’ACTE /N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I
120 du 15 Février 2013 INCRIMINE

« Attendu que l’Article 35 al.1 de la Loi N°2006/016 du 29


Décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement de la
Cour Suprême dispose :

« Les cas d’ouverture à pourvoi sont :

11
« a) L’incompétence :

« b) La dénaturation des faits de la cause ou des pièces de la


procédure ;

« c) Le défaut, la contradiction ou l’insuffisance de motifs ;

« d) Le vice de forme :

« - Sous réserve des dispositions de l’Article 470 (1) du Code de


Procédure Pénale, lorsque la décision attaquée n’a pas été
rendue par le nombre de juges prescrit par la loi ou l’a été par les
juges qui n’ont pas siégé à toutes les Audiences ;

« - Lorsque la parole n’a pas été donnée au Ministère Public ou


que celui-ci n’a pas été représenté ;

« - Lorsque la règle relative à la publicité de l’audience, sous


réserve des exceptions prévues par la loi, n’a pas été observée ;

« e) La violation de la loi ;

« f) La non réponse aux conclusions des parties ou aux


réquisitions du Ministère Public ;

« g) Le détournement de pouvoir ;

« h) La violation d’un principe général de droit ;

« i) Le non respect de la jurisprudence de la Cour Suprême ayant


statuer en section réunie d’une chambre ou en chambres
réunies » ;

A) – Sur le 1er moyen d’annulation tiré de la violation


de l’Article 163 du Décret du 21 Juillet 1932 instituant
au Cameroun le Régime Foncier de l’Immatriculation

Ce texte dispose :

« Toute demande portée devant les Tribunaux tendant à faire


prononcer l’annulation ou la modification des droits réels
immobilier ou charges inscrits pourra être mentionnée
sommairement sur le titre. Cette inscription devra être autorisé
par ordonnance du Président du Tribunal ou du juge de paix à
compétence étendue, rendue sur requête à charge de lui en
référer. Elle sera portée en regard du droit qui fait l’objet du
litige. La validité des inscriptions ultérieure restera subordonnée
12
à la décision judiciaire. Si la demande n’a pas été inscrite, le
jugement n’aura d’effet à l’égard des tiers, qu’à dater du jour de
son inscription et, dans tous les cas ne pourra être opposé aux
tiers inscrits de bonne foi. »

« En ce que dès lors qu’une mesure conservatoire à l’instar de la


prénotation judiciaire a été régulièrement inscrite comme c’est le
cas en l’espèce sur un titre foncier le texte de loi visé au moyen
fait du juge des requêtes statuant comme juge des référés seule
apte à la lever après rétractation de l’ordonnance autorisant son
inscription ;

« Qu’or suite au Recours Gracieux Préalable du 17 Août 2010


présenté par la SAPI SCI tendant à l’annulation de l’Acte
N°00002310/Y.7/MINDAF/S200 du 15 Juillet 2010 ordonnant
la mutation du titre foncier N°22472/W au profit de la Sté ARNO
SARL et de l’appel interjeté contre le jugement N°01/CIV rendu le
06 Janvier 2010 par le Tribunal de Première Instance de Douala
Bonanjo validant « les offres réelles ainsi que la consignation
faite par la Sté ARNO à la Sté SIPCA SA en paiement de la
parcelle de 4837m² du terrain objet du titre foncier N°22472 », la
SAPI SCI a sollicité et obtenue de Madame le Président du
Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo, l’ordonnance
N°1236 rendue le 15 Octobre 2010 chapeautée par une requête
aux fins de prénotation judiciaire du 23 Août 2010 lui autorisant
de faire inscrire par Monsieur le Conservateur des Affaires
Foncières du Wouri une prénotation judiciaire sur ce titre foncier ;

« Que cette prénotation judiciaire a été régulièrement inscrite en


date du 02 Février 2011 comme l’atteste le certificat d’inscription
délivré ce même jour par Monsieur le Conservateur des Affaires
Foncières du Wouri ;(pièce 30)

« Que cette prénotation judiciaire à elle seule, tant qu’elle n’a pas
été levée par une ordonnance du juge des référés compétent en
la matière passée en force de chose jugée suffit à elle seule pour
empêcher tout morcellement sur le titre foncier N°22472/W en
exécution des Arrêts N°249 et 99 rendus par la Cour Suprême du
Cameroun et malencontreusement repris par les Actes
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 et N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I 120 du 1er Octobre
2012 ;

13
« Que c’est d’ailleurs conscient de la véracité de ce qui vient
d’être dit que la Sté ARNO SARL a, par exploit d’assignation à
bref délai du 21 Janvier 2013 saisi Monsieur le Juge des référés
du Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo pour
solliciter « la main levée de la prénotation judiciaire inscrite sur le
titre foncier N°22472/W suivant ordonnance N°1236 du 15
Octobre 2010 de Monsieur le Président de céans à la requête de
la SAPI SCI sous astreinte de 500.000 FCFA par jour de retard à
compter du prononcer de cette décision » ; (pièce 31)

« Qu’à ce jour cette cause est remise au 09 Octobre 2013 aux


mêmes fins c’est-à-dire pour les réquisitions du Ministère Public ;

« Qu’il s’infère que ce moyen est fondé et que l’Acte L/N°


0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février 2013
demandant le morcellement du titre foncier N°22472/W au profit
de la Sté ARNO SARL mérite annulation ;

B – Sur le 2ème moyen d’annulation tiré de la violation de


L’Article 1583 du code civil :

« Ce texte traitant de la vente dispose : « Elle est parfaite entre


les parties et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à
l’égard du vendeur, dès qu’on est convenu de la chose et du prix,
quoi que la chose n’ait pas encore été livrée ni le prix payé » ;

« Qu’il ressort de cette disposition légale que le prix est un


élément essentiel du contrat de vente sans lequel celui-ci ne
saurait exister ;

« Qu’en outre, l’incertitude sur le prix équivaut à une absence de


prix et entraîne la nullité de la vente voire son inexistence ;

« En ce sens : CSCO Arrêt N°28/CC du 12 Janvier 1971.

« Qu’également la Cour Suprême a dit et jugé :

« Qu’il n’y a vente que si l’objet et le prix en sont déterminés ;

« Qu’un contrat de vente n’est parfait que s’il permet, au vu de


ses clauses, de déterminer le prix par des éléments ne
dépendant plus de la volonté de l’une des parties ou de la
réalisation d’accords ultérieurs ;

« En ce sens : CS Arrêt N°62/C du 02 Février 1981


RCD série N°s 21 & 22 page 209-213;
14
« Que dans le cas d’espèce, la Sté ARNO SARL, en décidant
unilatéralement et en procédant par une curieuse règle de trois
pour imposer le prix d’acquisition de la parcelle de 4837 m²
qu’elle occupe sur le titre foncier N°22472/W appartenant à la
SAPI SCI a allégrement transgressé le texte de loi sus visé ;

« En ce qu’en dépit de l’Arrêt N°249 rendu le 06 Novembre 2008


par la Cour Suprême annulant la vente passée entre la SIPCA SA
et la SAPI SCI sur la parcelle occupée par la Sté ARNO SARL
sous condition du paiement du prix correspondant, cette dernière
se devait d’approcher la SAPI SCI pour la détermination
consensuelle du juste prix ;

« Que pour ne l’avoir pas fait et ce conformément aussi bien au


texte de loi visé au moyen que de la jurisprudence de la Cour
Suprême sus visés, l’Acte L/N° 0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I
120 du 15 Février 2013 dont annulation sollicitée par le présent
Recours Contentieux est hautement préjudiciable aux intérêts de
la SAPI SCI et mérite de ce fait annulation ;

« Qu’il s’en suit que ce moyen est également fondé ;

C) - Sur le 3ème moyen d’annulation pris de la violation


de l’Article 10 (nouveau) de la loi n°80 -21 du 14 Juillet
1980 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance n°74-1 du 06 Juillet 1974 fixant le régime
foncier

Ce texte dispose :

« 1-Les personnes physiques ou morales de nationalité étrangère


désirant investir au Cameroun ainsi que les missions
diplomatiques et consulaires et les organisations internationales
peuvent conclure des baux ou acquérir des propriétés
immobilières sauf dans les zones frontalières.

Les actes établis à cet effet doivent, à peine de nullité, être


revêtus :

2-Du visa du Ministre chargé des domaines en ce qui concerne


les particuliers ---»;

« Qu’il transpire de l’extrait du registre de Commerce et du Crédit


mobilier n° 3427 dont thermocopie ci-joint que la Sté ARNO SARL

15
également appelée ARNOPOULOS est une société à capitaux et
actionnaires étrangers dont :

 Monsieur ANESTIES ARNOPOULOS né le 31 Mars 1941 en


Grèce, marié, de nationalité Hellénique, associé et gérant,
 Monsieur Jean Jacques ARNOPOULOS, marié de
nationalité Hellénique, associé ;
 Monsieur Alexis ARNOPOULOS, marié de nationalité
Hellénique ; (pièce 32)
« Que faisant sienne cette disposition légale, Monsieur le Ministre
des Domaines et des Affaires Foncières dans l’Acte N°003105 du
29 Avril 2009 visé plus haut en pièce 5 a indiqué : « …A la suite
obtenir un visa du Ministre en charge des Domaines en
application des dispositions de l’Article 10 (nouveau) de la loi
n°80-21 du 14 Juillet 1980 modifiant et complétant certaines
dispositions de l’ordonnance n°74/1 du 6 Juillet 1974 » ;

« Qu’il s’infère que la Sté ARNO SARL étant une personne morale
de nationalité étrangère et dirigée par des Helléniques, elle doit
préalablement à l’exécution des Arrêts N°249 et 99 rendus par la
Cour Suprême solliciter et obtenir à peine de nullité le visa de
Madame le Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires
Foncières, toute chose qui fait une fois de plus obstacle à
l’exécution prématurée de ces Arrêts ;

« Que ce visa préalable est un Acte Administratif discrétionnaire,


expresse et non implicite c’est-à-dire doit être matérialisé ainsi
qu’elle avait fait en son temps au moment de la vente de
l’immeuble litigieux entre la SIPCA SA et la SAPI SCI par
Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires Foncières de
l’époque ; (pièce 33)

« Attendu qu’il transpire des certificats de propriété


N°4770/Y.10/MINU/5/P530 et N°4878/Y.10/MINU/5/P530
respectivement du 24 Novembre 2008 et 25 Août 2011 que le
titre foncier N°22472/W appartenant à la SAPI SCI est grevé
d’une hypothèque en 1er rang inscrite le 16 Mars 2007 au profit
de la AFRILAND FIRST BANK en abrégé « FIRST BANK» SA pour
un montant de 2.000.000.000 (deux milliards) FCFA en garantie
du recouvrement de sa créance sur la SAPI SCI ; (pièces 34 & 35)

« Qu’une fois de plus cette hypothèque synonyme de droit réel


accessoire grevant cet immeuble et constitué au profit de
AFRILAND FIRST BANK en paiement de sa créance n’ayant pas
16
été levée, les Arrêts N°249 et 99 sus visés rendus par la Cour
Suprême ne peuvent en l’état recevoir exécution sur ce titre
foncier outre le fait que la Sté ARNO SARL est une personne
morale de nationalité étrangère dirigée par des Helléniques ;

D) - Sur le 4ème moyen d’annulation tiré de la violation de

l’Article 2114 al.2 du Code Civil

Ce texte dispose :

« L’hypothèque est un droit réel sur les immeubles affectés à


l’acquittement d’une obligation.

« Elle est, de sa nature indivisible et subsiste en son entier sur


tous les immeubles affectés, sur chacun et sur chaque portion de
ces immeubles.

« Elle les suit dans quelques mains qu’ils passent » ;

« En ce qu’il transpire des certificats de propriété


N°4770/Y.10/MINU/5/P530 et N°4878/Y.10/MINU/5/P530
respectivement du 24 Novembre 2008 et 25 Août 2011 que le
titre foncier N°22472/W appartenant à la SAPI SCI est grevé
d’une hypothèque en 1er rang inscrite le 16 Mars 2007 au profit
de la AFRILAND FIRST BANK en abrégé « FIRST BANK» SA pour
un montant de 2.000.000.000 FCFA en garantie du
recouvrement de sa créance sur la SAPI SCI ;

« Qu’une fois de plus cette hypothèque synonyme de droit réel


accessoire grevant cet immeuble et constitué au profit de
AFRILAND FIRST BANK en paiement de sa créance n’ayant pas
été levée, les Arrêts N°249 et 99 sus visés rendus par la Cour
Suprême ne peuvent en l’état recevoir exécution sur ce titre
foncier ;

« Que sur les instructions de Madame le Ministre des Domaines,


du Cadastre et des Affaires Foncières par ailleurs dépourvues de
toutes bases légales, Monsieur le Conservateur Foncier du Wouri
a procédé au morcellement du titre foncier N°22472/W
appartenant à la SAPI SCI alors que en sus de la prénotation
judiciaire sus indiquée ce titre foncier est grevé d’une hypothèque
au profit de AFRILAND FIRST BANK pour le remboursement d’un
crédit de 2.000.000.000 (deux milliards) FCFA laquelle
hypothèque n’est pas encore purgée ;

17
« Que suite à ce morcellement, un nouveau titre foncier
N°48724/W couvrant une parcelle de 4563 m² a été établi au
profit de la Sté ARNO SARL ;

E – sur le 5ème moyen d’annulation tiré de la violation du sacro


saint

principe de la séparation de pouvoir exécutif et judiciaire

« En ce que en violation en violation du sacro saint principe de la


séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire, l’Acte
L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février 2013
pris par Madame le Ministre des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières a malencontreusement annihilé les effets de
l’ordonnance N°1236 rendue le 15 Octobre 2010 par le juge de
l’ordre judiciaire ayant prescrit l’inscription d’une prénotation
judiciaire dans le titre foncier N°22472/W laquelle inscription a
été effectivement faite le 02 Février 2012 comme l’atteste le
certificat d’inscription délivré le même jour ;

« D’où il suit une fois de plus que ce moyen est fondé et que l’Acte
incriminé mérite annulation et rétractation ;

III - SUR LES DOMMAGES ET INTERETS REPARANT LE LOURD


PREJUDICE SOUFFERT PAR LA SAPI SCI DU FAIT DE
L’ADMINISTRATION

« Attendu que pareille réparation est prévue par l’Article 17 al.3b


de la Loi N°2006/022 fixant l’organisation et le fonctionnement
des Tribunaux Administratifs ;

« Attendu que ce texte dispose :

« Alinéa 3(b) : « En cas de demande d’indemnisation dans les six


(06) mois suivant la réalisation du dommage ou sa
connaissance » ;

« Que la SAPI SCI n’a été mis au courant du morcellement opéré


sur son terrain objet du titre foncier N°22472/W qu’en date du
06 Mai 2013 à la faveur d’échange d’écritures dans le cadre
d’une procédure l’opposant à la Sté ARNO SARL pendante
devant la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage à Abidjan et
ce par le truchement de la lettre de Monsieur le Greffier en Chef
de cette Haute Cour datée du 29 Avril 2013 ;

18
« Qu’il s’induit que cette demande d’indemnisation est recevable
en la forme et fondée en son principe ;

« Attendu que les dommages et intérêts s’analysent comme une


somme d’argent compensatoire du dommage subi par une
personne en raison de l’inexécution ou de la mauvaise exécution
d’une obligation ou d’un devoir juridique par le cocontractant ou
un tiers ;

« Que le devoir juridique constitue une obligation qui pèse sur une
personne ou sur un cocontractant et trouve souvent sa source
dans des principes généraux du droit notamment ne pas nuire à
autrui, ne pas s’enrichir sans cause à son détriment ;

« Que dans le cas d’espèce, l’Administration en l’occurrence le


Ministère des Domaines du Cadastre et des Affaires Foncières
qui autorise le morcellement du titre foncier N°22472/W et de
rendre compte sous huitaine et ce au mépris des procédures
pendantes en chambre de sursis à exécution de la Chambre
Administrative de la Cour Suprême, de la prénotation judiciaire
régulièrement inscrite et non encore levée par une décision du
juge des référés devenue définitive, de l’hypothèque grevant
l’immeuble litigieux et de la violation du sacro saint principe de
la séparation de pouvoir exécutif et judiciaire alors et surtout que
le juste prix de cette parcelle attribuée à ARNO SARL ne lui a
jamais été offert lui cause un préjudice incommensurable dont
réparation est due ;

« Qu’étant une société commerciale par essence, elle chiffre


provisoirement ce préjudice à la somme de 2.000 000 000 (deux
milliards) FCFA et remercie le Tribunal de céans de condamner
l’Etat du Cameroun (MINDCAF) la lui payer cette modeste
somme ;

QUE C’EST POURQUOI ELLE SOLLICITE QU’IL VOUS PLAISE


MADAME LE PRESIDENT ET HONORABLES MEMBRES

« Vu les faits et procédure tels que sus exposés ensemble les


multiples pièces jointes ;

« Vu les Articles 1583 et 1214 al.2 du Code Civil ;

« Vu la jurisprudence de la Cour Suprême :

« - CSCO Arrêt N°28/CC du 12 Janvier 1971.

19
« - CS Arrêt N°62/C du 02 Février 1981

« - RCD série N°s 21 & 22 page 209-213;

« Vu les Articles 2 al.3, 17al.1, 2 et 3 & 18 al.1 de la Loi


N°2006/022 fixant l’organisation et le fonctionnement des
Tribunaux Administratifs ;

« Vu l’hypothèque inscrite sur le titre foncier N°22472/W au profit


de la AFRILAND FIRST BANK ;

« Vu la prénotation judiciaire inscrite sur le titre foncier


N°22472/W suivant certificat d’inscription du 02 Février 2011 en
exécution de l’ordonnance N°1236 rendue par Madame le
Président du Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo ;

« Vu l’offre réelle malencontreusement faite à la SIPCA SA par la


Sté ARNO SARL laquelle a abouti à l’Arrêt N°99/CIV rendu le 22
Mars 2012 par la Cour Suprême dans la cause les opposant ;

EN LA FORME

« Vu l’Acte N° L/N° 0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15


Février 2013 demandant à Monsieur le Conservateur Foncier du
Wouri de morceler le titre foncier N°22472/W au profit de la Sté
ARNO SARL ;

« Vu le Recours Gracieux Préalable daté à Douala du 13 Mai


2013 reçu au Ministère des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières le 16 Mai 2013 sous le N°4435 ;

« Vu le silence gardé par Madame le Ministère des Domaines, du


Cadastre et des Affaires Foncières jusqu’au 16 Août 2013 date
d’expiration du délai de trois (03) Mois à elle imparti pour
répondre au Recours Gracieux Préalable sus indiqué ;

« Vu le délai de soixante (60) jours imparti à la recourante pour


initier le présent recours contentieux lequel délai vient à
expiration le 16 Octobre 2013 ;

« Bien vouloir recevoir le présent Recours Contentieux comme


intervenu dans les forme et délai légaux ;

AU FOND :

« Vu le Recours Gracieux Préalable du 16 Mai 2013 en


annulation de l’Acte L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120
20
du 15 Février 2013 ayant en objet « demande de morcellement
du Titre Foncier n°22472/W » réitérant les termes des
correspondances N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du
03 Septembre 2012 et N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I 120 du
1er Octobre 2012 au profit de la Sté ARNO SARL ;

« Vu la requête aux fins de sursis à exécution de l’Acte N° L/N°


0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février 2013 dont le
certificat de dépôt a été régulièrement notifié aussi bien à
Monsieur le Délégué Départemental des Domaines, du Cadastre
et des Affaires Foncières du Wouri, qu’à Monsieur le
Conservateur Foncier du Wouri ;

« Vu l’hypothèque non encore purgée inscrite sur le titre foncier


N°22472/W au profit de la AFRILAND FIRST BANK;

« Vu la prénotation judiciaire inscrite sur le titre foncier


N°22472/W suivant l’ordonnance N°1236 rendue par Madame le
Président du Tribunal de Première Instance de Douala
Bonanjo inscrite suivant certificat d’inscription du 02 Février
2011;

« Bien vouloir constater que c’est au mépris des effets de la


requête aux fins de sursis à exécution pendante à la chambre
administrative de la Cour Suprême du Cameroun sus visée et du
certificat de dépôt de ladite requête par ailleurs régulièrement
signifié que l’Acte L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du
15 Février 2013 a été pris demandant avec emphase le
morcellement du titre foncier N°22472/W au profit de la Sté
ARNO SARL ;

« Bien vouloir constater qu’en violation du sacro saint principe de


la séparation des pouvoirs exécutifs et judiciaire Madame le
Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières a
annihilé les effets de la prénotation judiciaire inscrite sur le Titre
Foncier N°22472/W ;

« Bien vouloir également constater que c’est au mépris des effets


de la prénotation judiciaire sus visée et régulièrement inscrite et
non encore levée que cet Acte a été pris d’une part et d’autre part
que c’est également au mépris de l’hypothèque non encore
purgée grevant l’immeuble litigieux que le Titre Foncier
N°22472/W a été morcelé en exécution de cet Acte ;

21
« Bien vouloir enfin constater que l’Administration se comportant
ainsi a causé un préjudice à la SAPI SCI dès lors que son Titre
Foncier N°22472/W a été morcelé malencontreusement au profit
de la Sté ARNO SARL alors et surtout qu’elle n’a reçu aucun prix
de paiement ;

EN CONSEQUENCE

« Bien vouloir annuler avec toutes les conséquences de droit


l’Acte L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I120 du 15 Février
2013 ayant en objet « demande de morcellement du titre foncier
N°22472/W réitérant les termes des correspondances
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 et N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 1er Octobre
2012 demandant en substance à Monsieur le Conservateur du
Wouri de bien vouloir morceler le Titre Foncier N°22472/W au
profit de la Sté ARNO SARL ;

« Bien vouloir enfin et utilement condamner l’Etat du Cameroun à


payer à la SAPI SCI à titre des dommages et intérêts pour
préjudice subi du fait de cet Acte de l’Administration (MINDCAF)
la modeste somme de 2.000.000.000 (deux milliards) FCFA.

Sous toutes réserves »

----- Notifié d’une copie du recours, l’Etat du Cameroun


(MINISTERE DES DOMAINES, DU CADASTRE ET DES
AFFAIRES FONCIERES), n’a pas produit son mémoire en
défense ;

----- La société ARNO, intervenant volontaire, a produit ses


écritures le 04 Février 2014 enregistrées sous le numéro 45 ;

----- Elles sont ainsi conçues :

« PLAISE AU TRIBUNAL

« Vu le recours contentieux en annulation et en indemnisation de


la SAPI SCI daté du 07 Octobre 2013 et notifié à la Société ARNO
Sarl le 09 Janvier 2014 ;

« Attendu que la demanderesse a saisi la juridiction de céans à


l’effet de s’entendre « annuler avec toutes les conséquences de
droit l’Acte L/N°0000648/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 15
février 2013 ayant en objet «demande de morcellement du Titre
Foncier n°22472/W réitérant les termes des correspondances
22
n°00002140/Y. 7/MINDCAF/SG/D6 8200 du 03 septembre
2012 et n°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 1 octobre 2012
demandant en substance à Monsieur le Conservateur du Wouri
de bien vouloir morceler le Titre Foncier n°22472/W au profit de
la société ARNO Sarl »

« Qu’elle sollicite en outre la condamnation de «l’Etat du


Cameroun à payer à la SARI SCI à titre des dommages et
intérêts pour préjudice subi du fait de cet acte de l’administration
(MINDCAF) la modeste somme de FCFA 2.000.000.000 (deux
milliards)»;

« Mais attendu que cette action se heurte à plusieurs obstacles de


droit;

« Que de prime abord, elle est irrecevable;

I. SUR L’IRRECEVABILITE

« Attendu que pour ester en justice, il faut avoir la capacité, la


qualité et l’intérêt pour agir;

« Que la SAPI SCI est dépourvue de qualité et n’a aucun intérêt


dans la présente cause;

« Que la correspondance en date du 15 février 2013 dont


l’annulation est sollicitée n’est pas destinée à la demanderesse
et ne lui cause aucun grief;

« Que ladite correspondance porte en objet « demande de


morcellement du Titre Foncier n°22 472/Wouri »;

« Que le Titre Foncier dont il est fait référence n’appartient pas à


la SAPI SCI mais plutôt à la société SIPCA;

« Attendu que la demanderesse a produit dans son bordereau de


pièces l’arrêt n°249/Com rendu le 06 novembre 2008 par la Cour
Suprême du Cameroun;

« Que cette décision «annule la vente passée entre la société


SIRCA SA et la société SARI SCI sur l’immeuble objet du Titre
Foncier n°22472/Wouri s’agissant de la parcelle de 5000 m2
occupée par la demanderesse »;

« Qu’en vertu de l’article 24 du Décret n°76-165 du 27 avril 1976


fixant les conditions d’obtention du Titre Foncier et ses

23
modifications subséquentes: « la résolution de la vente d’un
immeuble entraîne la mutation du titre délivré à l’acquéreur au
nom du propriétaire initial »;

« Qu’il en découle que l’annulation de la vente a fait perdre à la


société SAPI SCI le droit de propriété sur l’immeuble objet du
Titre Foncier n°22472/Wouri;

« Que dès lors, elle n’a pas qualité pour solliciter l’annulation
d’une correspondance portant « demande de morcellement du
Titre Foncier n°22472/Wouri»;

« Attendu par-ailleurs qu’elle ne saurait tirer quelconque


avantage de l’annulation sollicitée

« Qu’elle n’a aucun intérêt juridiquement protégé sur l’immeuble


litigieux;

« Que pour défaut de qualité et d’intérêt, son action est


irrecevable;

« Attendu en outre que la correspondance du Ministre des


Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières en date du 15
février 2013 n’est pas une décision administrative faisant grief à
la SAPI SCI;

« Qu’il s’agit simplement d’une instruction donnée à un


collaborateur par une autorité administrative dans le cadre du
traitement d’un dossier;

« Que la juridiction de céans ne saurait s’immiscer dans le


fonctionnement interne d’une administration;

« Qu’au sens de l’article 2 (3a) de la loi n°2006/022 du 29


décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement des
Tribunaux Administratifs: «Le contentieux administratif
comprend: a) les recours en annulation pour excès de pouvoir et,
en matière non répressive, les recours incidents en appréciation
de légalité »

« Que le Ministre des Domaines n’a commis aucun excès de


pouvoir en écrivant à son collaborateur le 15 février 2013 ;

« Que le recours contre une correspondance adressée à un


fonctionnaire par une autorité administrative dans le cadre du
bon fonctionnement d’un service est irrecevable;
24
« Qu’il échet de statuer dans ce sens

II. SUR L’INCOMPETENCE

« Attendu en vertu de l’article 15 (1) de la loi n°2006/022 du 29


décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement des
Tribunaux Administratifs que: «1) le Tribunal Administratif
territorialement compétent est celui dans le ressort duquel a
légalement son siège l’autorité qui û pris la décision attaquée »;

« Qu’il est précisé à l’alinéa 2 dudit texte que: «le tribunal


administratif du siège de l’autorité ayant pris la décision
attaquée, est également compétent pour connaître de l’action
en…indemnité imputable à la décision querellée »

« Que l’auteur de la correspondance du 15 février 2013 ayant


son siège à Yaoundé. 1e recours en annulation et en
indemnisation doit être soumis à la juridiction de ladite ville;

« Que l’action en indemnisation est obligatoirement déférée


devant le Tribunal Administratif «du siège de l’autorité ayant pris
la décision attaquée »,

« Qu’en application de la loi, la juridiction de céans est


incompétente ratione loci ;

« Attendu par-ailleurs que la loi fait référence à « la décision


attaquée »;

« Que la correspondance que le Ministre des Domaines adresse le


15 février 2013, a Monsieur le Délégué Départemental des
Domaines du Cadastre et des Affaires Foncière du Wouri n’est
pas une décision devant faire l’objet de quelconque recours;

« Qu’une décision crée des droits ou des obligations alors que la


correspondance du 15 février 2013 donne simplement des
recommandations dans le traitement d’un dossier;

« Que le tribunal de céans n’est pas compétent à statuer sur un


document qui n’est nullement une décision;

« Que l’incompétence excipée est fondée;

III. SUR LE REJET DU RECOURS

« Attendu que le recours en annulation est relatif à l’excès de


pouvoir;
25
« Qu’au regard de l’article 2 (3) de la loi n°2006/022 du 29
décembre 2006 sus-visée:

« est constitutif d’excès de pouvoir au sens du présent article:

- Le vice de forme

- L’incompétence

- La violation d’une disposition légale ou réglementaire;

- Le détournement de pouvoir»;

« Qu’il est impossible de relever un seul cas d’illégalité à


l’encontre de la correspondance dont l’annulation est sollicitée;

« Que la violation des articles 163 du Décret du 21 juillet 1932,


1583 du Code Civil, 10 de la loi n°80-21 du 14 juillet 1980, 2114
du Code Civil dont fait allusion la demanderesse, est purement
imaginaire;

« Que le Ministre des Domaines ne pouvait violer les dispositions


de la loi dont il n’a pas fait application;

« Attendu que la correspondance du 15 février 2013 est libellée


ainsi qu’il suit:

« Faisant suite â votre correspondance ci-dessus référencée et


relative â l’objet visé en marge,

« Je tiens à vous rappeler qu’il s’agit d’exécuter un arrêt définitif


de la Cour Suprême, ordonnant une vente judiciaire par
substitution. Les charges par vous évoquées, qui grèvent ce Titre
Foncier ne sauraient empêcher son exécution.

« Par conséquent, je viens par la présente vous réitérer les termes


de mes correspondances n°00002140/Y.7/MINDCAF/
SG/D6/S200 du 03 septembre 2012 et
n°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/120 du PT octobre 2012, et
vous demande de vous exécuter et rendre compte sous huitaine »

« Qu’il n’est nulle part fait mention de l’application de quelconque


loi;

« Qu’il n’existe aucune illégalité devant être sanctionnée par le


tribunal de céans;

« Que le recours en annulation et en indemnisation est non fondé;


26
« Attendu que la correspondance du 15 février 2013 recommande
l’exécution d’un « arrêt définitif de la Cour Suprême »;

« Que cette instruction du Ministre des Domaines donne force à la


loi;

« Qu’en vertu de l’article 10 de la loi n°2006/015 du 29


décembre 2006 portant organisation judiciaire : « les mandats de
justice et les décisions de justice sont exécutoires sur toute
l’étendue du territoire national »

« Que la demande d’exécution d’une décision de justice par


l’autorité administrative enlève tout fondement au recours de la
SAPI SCI;

« Qu’il échet de rejeter ledit recours;

PAR CES MOTIFS

« -Constater que la vente d’immeuble intervenue entre la SIPCA


SA et SAPI SCI a été annulée par arrêt n°249/Com rendu le 06
novembre 2008 par la Cour Suprême;

« -Constater que la SAPI SCI n’a ni qualité ni intérêt pour solliciter


l’annulation de la correspondance du 15 février 2013 portant «
demande de morcellement du Titre Foncier n°22472/Wouri »;

« -Constater que l’auteur de la correspondance du 15 février


2013 a son siège à Yaoundé;

« -Constater que cette correspondance n’est pas une décision


mais une simple instruction d’une autorité administrative à son
collaborateur;

« -Constater que la correspondance dont s’agit ne comporte


aucune violation de la loi;

« -Constater qu’elle recommande l’exécution d’un «arrêt définitif


de la Cour Suprême »;

En conséquence,

Au principal,

« -Déclarer le recours irrecevable pour défaut de qualité de la


SAPI SCI et défaut d’intérêt;

27
« -Subsidiairement, Se déclarer incompétent ratione loci et ratione
materiae; Très subsidiairement,

« -Rejeter comme non fondé le recours pour inexistence de


quelconque illégalité dans la correspondance attaquée;

« -Condamner la SAPI SCI aux dépens.

Sous toutes réserves »

----- Le mémoire en réplique de la requérante enregistré le 18


Juin 2014 sous le n°274 ; il est libellé en ces termes:

« PLAISE AU TRIBUNAL

« Vu le Recours Contentieux daté à Douala du 07 Octobre 2013


reçu au Greffe du Tribunal de céans le 09 Octobre 2013 sous le
N°91 ensemble le bordereau de pièces (37) le sou tendant ;

« Vu le mémoire en défense présenté par la Sté ARNO SARL daté


du 23 Janvier 2014 reçu au Greffe de céans le 04 Février 2014
sous le N°45 ;

« Vu la notification de ce mémoire en défense à la SAPI SCI SARL


en date du 11 Juin 2014 via son Conseil soussigné ;

EN LA FORME

« Et vu les Articles 38 al.1 et 40 de la Loi N°2006/022 fixant


l’Organisation et le Fonctionnement des Tribunaux
Administratifs;

« Attendu que le Tribunal statuera ce qu’il appartiendra quant à


la recevabilité du mémoire en défense déposé par la Sté ARNO
SARL ;

« Que le présent mémoire en réplique déposé par la SAPI SCI est


recevable comme intervenu dans les forme et délai légaux ;

AU FOND

« Attendu que s’abstenant parce que n’ayant aucun grief à


opposer au Recours Contentieux visé plus haut de répondre
expressément aux moyens soulevés par la SAPI SCI au soutien
de ce recours, la Sté ARNO SARL demande au Tribunal de céans
de :

28
- Au principal : Déclarer le Recours irrecevable pour défaut
de qualité de la SAPI SCI et défaut d’intérêt ;
- Subsidiairement : Se déclarer incompétent ratione loci et
ratione materiae ;
- Très subsidiairement : Rejeter comme non fondé le recours
pour inexistence de quelconque illégalité dans la correspondance
attaquée ;
« Mais attendu que ces demandes parce que manquent de
pertinence encourent tous rejet, les prétendus « obstacles de
droit » malencontreusement excipés n’étant que chimères ;

I - SUR LA PRETENDUE IRRECEVABILITE

DU RECOURS DE LA SAPI SCI

« Attendu que la Sté ARNO SARL conclut à l’irrecevabilité du


Recours de la SAPI SCI en ce que cette dernière « est dépourvue
de qualité et n’a aucun intérêt dans la présente cause » ;

« Qu’à l’appui de cette demande par ailleurs fallacieuse, elle


argue d’une part que la « correspondance » qui en réalité est un
Acte Administratif du 15 Février 2013 dont l’annulation est
sollicitée ne cause aucun grief à la SAPI SCI et d’autre part que
le Titre Foncier N°22472/W « dont il est fait référence
n’appartient pas à la SAPI SCI mais plutôt à la Sté SIPCA » pour
conclure en précisant qu’au regard de l’Article 2 (3a) de la Loi
N°2006/022 fixant l’organisation et le fonctionnement des
Tribunaux Administratifs, « le Ministre des Domaines n’a commis
aucun excès de pouvoir en écrivant à son collaborateur le 15
Février 2013 » ;

« Attendu que la SAPI SCI démontrera infra la vacuité de ces


prétentions en trois (03) points ;

1 – sur la prétendue absence de grief causé à la

SAPI SCI par l’Acte incriminé

« Attendu qu’il convient de relever pour rappeler que le grief


s’entend comme un préjudice subi par un plaideur du fait de
l’irrégularité formelle d’un acte de procédure et lui permettant
d’en faire prononcer la nullité ;

« Qu’il est connu qu’en droit Administratif Processuel, tout Acte


faisant grief est susceptible d’annulation à la demande de la
victime dudit Acte ;
29
« Que dans la terminologie du recours pour excès de pouvoir,
l’Acte faisant grief est celui de nature à produire par lui-même
des effets juridiques et contre lequel le recours est recevable ;

« Qu’en l’espèce, il a été établi que la SAPI SCI a régulièrement


acquis dans son entièreté auprès de la SIPCA SA l’immeuble
objet du Titre Foncier N°22472/W, lequel Titre Foncier a, par la
suite été muté à son profit (voir pièce N°3 produite par la
SAPI SCI) ;

« Que la Sté ARNO SARL ne saurait dès lors lui opposer l’absence
de grief que lui cause l’acte administratif dont annulation est
sollicitée, l’exécution de cet acte ayant pour corolaire de jure la
perte par la SAPI SCI d’une importante partie de son immeuble
au profit de la Sté ARNO SARL ;

« Qu’il s’induit de dire que cette prétention tirée du défaut de


grief causé à la SAPI SCI par l’Acte Administratif incriminé est
non fondé et de la rejeter ;

2 – Sur la prétendue appartenance du Titre Foncier

N°22472/W à la Sté SIPCA SA

« Attendu que pour conclure au défaut de qualité de la SAPI SCI à


solliciter l’annulation de l’Acte N°0000648/Y.23/MINDCAF/
D2/I/120 du 15 Février 2013 ayant en objet « demande de
morcellement du Titre Foncier N°22472/W… » la Sté ARNO SARL
soutient que le titre foncier N°22472/W appartient à la Sté
SIPCA ;

« Que ce faisant, elle cite malicieusement et de manière


parcellaire l’Article 24 du Décret N°76/165 du 27 Avril 1976
fixant les conditions d’obtention du titre foncier et ces
modifications subséquentes ;

« Qu’en ne citant que l’alinéa 1er de cet Article, elle laisse croire
que l’annulation partielle de la vente querellée par l’Arrêt
N°249/Com rendu le 06 Novembre 2008 par la Cour Suprême
entraîne la mutation de jure du titre foncier au profit du
propriétaire initial ;

« Que niet ;

« Qu’en effet, l’alinéa 2 de l’Article 24 susvisé et sciemment omis


par la Sté ARNO SARL dispose :
30
«L’action est portée devant le Tribunal Civil du lieu de
situation de l’immeuble » ;

« Qu’il ressort ainsi expressément de cet alinéa 2 que suite à


l’annulation d’une vente d’immeuble, toute partie qui a intérêt
doit saisir le Tribunal civil du lieu de situation de cet immeuble
pour solliciter que le titre foncier y afférent soit muté au nom du
propriétaire initial ;

« Que ce n’est qu’au vu d’une décision de justice devenue


définitive que l’Autorité compétente se chargera de procéder à
cette mutation ;

« Que s’il est vrai qu’en l’espèce la SIPCA SA est propriétaire


initial de l’immeuble objet du Titre Foncier N°22472/W, il est tout
aussi vrai que suite à l’annulation partielle de la vente de cet
immeuble à la SAPI SCI par cette dernière, aucune action n’a été
engagée au sens de la disposition légale sus reprise ;

« Qu’en l’absence de cette procédure, la SAPI SCI, sauf cas de


fraude reste le propriétaire de l’immeuble objet du Titre Foncier
N°22472/W dans son entièreté ;

« Qu’il s’infère qu’elle a bel et bien intérêt et qualité pour solliciter


l’annulation dans son intégralité de l’Acte du 13 Février 2013
pris par Madame le Ministre des Domaines du Cadastre et des
Affaires Foncières ;

3 – Sur la prétendue absence d’excès de pouvoir de

Monsieur le Ministre des Domaines

« Attendu que la Sté ARNO SARL pour conclure d’avantage à


l’irrecevabilité du recours de la SAPI SCI excipe se prévalent de
l’Article 2 al.3a de la Loi N°2006/022 fixant l’Organisation et le
Fonctionnement des Tribunaux Administratifs « que le Ministre
des Domaines n’a commis aucun excès de pouvoir en écrivant à
son collaborateur le 15 Février 2013 » ;

« Mais attendu une fois de plus que ce faisant la Sté ARNO SARL
cite par malice de marnière parcellaire cette disposition légale qui
dispose :

« Le contentieux administratif comprend :

31
a) Le Recours en annulation pour excès de pouvoir et, en
matière non répressive, les Recours incidents en
appréciation de légalité. Est constitutif d’excès de pouvoir
au sens du présent Article :

« - Le vice de forme ;
« - L’incompétence ;
« - La violation d’une disposition légale ou
réglementaire ;
« - Le détournement de pouvoir » ;

« Qu’en citant ainsi de marnière parcellaire cette disposition


légale, la Sté ARNO SARL ne met par le Tribunal de céans à
même de comprendre le sens donné au concept de l’excès de
pouvoir par le législateur ;

« Que le recours pour excès de pouvoir comme c’est le cas en


l’espèce est un recours en appréciation de la légalité ;

« Que constitue un excès de pouvoir la violation d’une disposition


légale ou réglementaire ;

« Que la SAPI SCI dans le Recours introductif de la présente


espèce a indiqué et à profusion en cinq moyens les dispositions
légales violées par l’Acte incriminé ;

« Qu’il s’induit que le Ministre des Domaines du Cadastre et des


Affaires Foncières a bien commis un excès de pouvoir en l’espèce
et que l’Acte incriminé encourt en conséquence annulation ;

II - SUR LA PRETENDUE INCOMPETENCE RATIONE LOCI

ET RATIONE MATERIAE DU TRIBUNAL DE CEANS

« Attendu que pour conclure à l’incompétence ratione loci et


materiae du Tribunal de céans à connaître de la présente espèce,
la Sté ARNO SARL cite une fois de plus de marnière parcellaire et
par malice l’Article 15 (1) de la Loi N°2006/022 fixant
l’Organisation et le Fonctionnement des Tribunaux
Administratifs ;

« Que pour mettre à nu la mauvaise foi de la Sté ARNO SARL, il


convient de reprendre inextenso l’Article 15 alinéa 1 susvisé qui
dispose :

32
« Le Tribunal Administratif Territorialement compétent est
celui :

- Dans le ressort duquel a légalement son siège l’autorité


qui a pris la décision attaquée ;
- De la résidence du demandeur ;
- De la situation des biens ;
- Du lieu d’exécution du contrat ;
- Du fait dommageable si ce fait est imputable à une
décision »
« Qu’il ressort ainsi de ce texte qu’outre le siège de l’autorité qui a
pris la décision attaquée, aussi bien la résidence du demandeur
que la situation des biens sont elles aussi attributives de
compétence ;

« Qu’en l’espèce, la SAPI SCI a son siège social à Douala Akwa


Rue Pau BP 5593 d’une part et d’autre part que le bien litigieux à
savoir l’immeuble objet du titre foncier N°22472/W est situé à
Douala Akwa ;

« Qu’il s’induit que contrairement aux allégations par ailleurs


fallacieuses de la Sté ARNO SARL, le Tribunal de céans est bel et
bien compétent ratione loci materiae à connaître de la présente
espèce dans ses deux demandes en annulation et en
indemnisation ;

III - SUR LE PRETENDU REJET DU RECOURS

« Attendu que pour conclure au rejet du recours initié par la SAPI


SCI, la Sté ARNO SARL indique « qu’il est impossible de relever
un seul cas d’illégalité à l’encontre de la correspondance dont
l’annulation est sollicitée » ;

« Mais attendu que ce faisant, la Sté ARNO SARL feint d’ignorer


les griefs reprochés à l’Acte attaqué et contenus dans les cinq
moyens d’annulation excipés par la SAPI SCI ;

« Mais attendu que si l’Acte Administratif contesté bénéficie de la


double présomption d’être légale et de satisfaire l’intérêt général,
le Tribunal de céans doit constater au regard des moyens
développés et articulés par la SAPI SCI l’illégalité de cet Acte ;

« Que ne prenant qu’un seul exemple entre autres tiré de la


violation de l’Article 24 du Décret N°76/165 du 27 Avril 1976
fixant les conditions d’obtention du titre foncier et ces

33
modifications subséquentes tel que développé plus haut, le
Tribunal de céans n’aura aucune difficulté à constater l’illégalité
de l’Acte incriminé ;

« Qu’en effet, en ordonnant le morcellement du Titre Foncier


N°22472/W au profit de la Sté ARNO SARL suite à l‘Arrêt
N°249/Com rendu le 06 Novembre 2008 par la Cour Suprême,
l’Acte incriminé viole l’Article 24 sus visé en ce qu’il n’a pas
vérifié si à la suite de cette annulation le titre foncier a été muté
au profit de la SIPCA SA son propriétaire initial et au vu d’une
décision de justice devenue définitive ;

« Que surabondamment, le refus d’application d’une loi est


synonyme de sa violation ;

« Qu’il échet de recevoir la SAPI SCI en son recours et l’y dire


fondé :

PAR CES MOTIFS

« Vu le Recours contentieux daté à Douala du 07 octobre 2013


reçu au Greffe du Tribunal de céans le 09 Octobre 2013 sous le
N°91 ensemble le bordereau de pièces (37) le sou tendant ;

« Vu le mémoire en défense présenté par la Sté ARNO SARL daté


du 23 Janvier 2014 reçu au Greffe de céans le 04 Février 2014
sous le N°45 ;

« Vu la notification de ce mémoire en défense à la SAPI SCI SARL


en date du 11 Juin 2014 via son Conseil soussigné ;

« Et vu les Articles 38 al.1 et 40 de la Loi N°2006/022 fixant


l’Organisation et le Fonctionnement des Tribunaux
Administratifs;

« Attendu que le Tribunal statuera ce qu’il appartiendra quant à


la recevabilité du mémoire en défense déposé par la Sté ARNO
SARL ;

« Que le présent mémoire en réplique déposé par la SAPI SCI est


recevable comme intervenu dans les forme et délai légaux ;

AU FOND

34
« Vu l’Article 24 du Décret N°76/165 du 27 Avril 1976 fixant les
conditions d’obtention du titre foncier et ces modifications
subséquentes ;

« Vu l’Article 2 alinéa 3a de la Loi N°2006/022 fixant


l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux
Administratifs ;

« Vu l’Article 15 de la Loi N°2006/022 fixant l’organisation et le


fonctionnement des Tribunaux Administratifs ;

« Bien vouloir constater que la SAPI SCI a, à la foi qualité et


intérêt dans la présente procédure ;

« Bien vouloir constater que l’Acte incriminé pose grief à la SAPI


SCI en ce qu’il lui cause un préjudice du fait de son irrégularité
formelle ;

« Bien vouloir constater qu’en l’absence d’une décision de justice


devenue définitive intervenue à la suite de l’annulation partielle
de la vente de l’immeuble objet du Titre Foncier N°22472/W à la
SAPI SCI par la SIPCA SA la première reste propriétaire de ce
Titre Foncier ;

« Bien vouloir constater que constitue un excès de pouvoir entre


autres la violation d’une disposition légale ou réglementaire ;

« Bien vouloir constater qu’outre le siège de l’autorité qui a pris la


décision attaquée, aussi bien la résidence du demandeur, que la
situation des biens sont elles aussi attributives de compétence ;

« Bien vouloir constater au plus fort d’une part que la SAPI SCI a
son siège social à Douala Akwa Rue Pau et d’autre part que
l’immeuble litigieux objet du Titre Foncier N°22472/W est situé à
Douala dans le ressort territorial du Tribunal de céans ;

« Bien vouloir constater surabondamment et enfin que le refus


d’application d’une loi est synonyme de violation de cette
dernière ;

EN CONSEQUENCE

« Bien vouloir rejeter les fins de non recevoir tirées du


défaut de qualité et d’intérêt de la SAPI SCI excipées par
la Sté ARNO SARL comme non fondées ;

35
« Bien vouloir rejeter les exceptions d’incompétence ratione loci et
ratione materiae du Tribunal de céans à connaître de la présente
espèce soulevées par la Sté ARNO SARL comme fallacieuses en
tout cas comme non fondées ;

« Bien vouloir recevoir le présent Recours et l’y dire fondé ;

« Bien vouloir adjuger à la SAPI SCI l’entier bénéfice tant du


dispositif de l’acte introductif d’instance que de celui du présent
mémoire en réplique ;

« Bien vouloir enfin condamner la Sté ARNO SARL aux entiers


dépens avec distraction au profit de Maître Henri KOUNTCHOU
KENMOGNE, Avocat aux offre et affirmation de droit.

Sous toutes réserves »

----- Les observations de la Société ARNO à la réplique de la


requérante ont été enregistrées au greffe le 26 Novembre 2014
sous le numéro 663 ;

----- Elles sont articulées de la manière suivante :

« PLAISE AU TRIBUNAL

« Vu le mémoire en réplique de la SAPI SCI en date du 18 Juin


2014, lequel a été notifié le 12 Novembre 2014 ;

« Attendu que la demanderesse sollicite le rejet des «fins de non


recevoir tirées du défaut de qualité et d’intérêt de la SARI SCI
excipées par la société ARNO Sarl comme non fondées »;

« Qu’elle croit pouvoir soutenir « que s’il est vrai qu’en l’espèce la
SIFCA S.A. est propriétaire initial de l’immeuble objet du Titre
Foncier n°22472/W il est tout aussi vrai que suite à l’annulation
partielle de la vente de cet immeuble à la SARI SCI par cette
dernière, aucune action n’a été engagée »;

« Mais attendu que son argumentaire est dépourvu de toute


pertinence;

« Que la société ARNO réitère intégralement les moyens


développés dans le mémoire en défense du 04 février 2014;

« Que les fins de non recevoir et exceptions dont elle se prévaut


sont fondées Qu’il n’est pas superflu d’apporter quelques
clarifications
36
« Attendu que la SAPI SCI n’a pas qualité et intérêt pour solliciter
l’annulation de la correspondance du Ministre des Domaines et
des Affaires Foncières du 15 février 2013 portant « demande de
morcellement du Titre Foncier n°22472/Wouri »;

« Que l’arrêt n°249/Com rendu le 06 novembre 2008 par la Cour


Suprême du Cameroun lui enlève la qualité de propriétaire en
annulant « la vente passée entre la société SIPCA SA et la société
SARI SCI sur l’immeuble objet du Titre Foncier n°22472/Wouri
s’agissant de la parcelle de 5000 m2 »;

« Qu’en droit « ce qui est nul est de nul effet » en application de la


règle « Quod nullum est nullum producit effectum »;

« Que l’annulation produit un effet rétroactif et anéantit dans le


passé les droits de la SAPI SCI;

« Qu’elle est dès lors privée de toute qualité et d’intérêt pour agir;

« Attendu par-ailleurs que dans son bordereau de pièces daté du


07 octobre 2013, la demanderesse a produit le Titre Foncier
n°48724 du Département du Wouri appartenant à la société
ARNO Sarl;

« Qu’il est précisé dans le bordereau analytique dudit Titre


Foncier que : « suivant l’arrêt n°249/Com du 06 novembre 2008
rendu par la Cour Suprême et la correspondance n°00000648 du
15 février 2013 du MINDCAF et du certificat d’urbanisme
n°082/CU/MINDUH/DR/LT/10 du 30 avril 2010;

« Il a été autorisé le morcellement du Titre Foncier n°22472 au


profit de la société ARNO Sarl »;

« Qu’il en découle que le Conservateur Foncier du Wouri a


parfaitement exécuté les instructions contenues dans la
correspondance attaquée par la SAPI SCI;

« Que la délivrance du Titre Foncier à la société ARNO Sarl rend


sans objet le recours de la demanderesse ;

« Qu’en vertu de l’article 1 (2) du Décret n°76-165 du 27 avril


1976 fixant les conditions d’obtention du Titre Foncier modifié
par le Décret n°2005/48 1 du 16 décembre 2005 «le Titre Foncier
est inattaquable, intangible, définitif»;

37
« Que la SAPI SCI ne peut contourner l’irrecevabilité de son
action;

« Qu’à cette fin de non recevoir, il faut ajouter les moyens tirés de
l’incompétence du tribunal de céans et du manque de fondement
du recours développés dans le mémoire en défense produit le 04
février2014;

PAR CES MOTIFS

« -Constater que la délivrance du Titre Foncier n°48724/W à la


société ARNO Sarl rend sans objet le recours de la SAPI SCI;

« -Dire et juger pertinentes les fins de non recevoir et exceptions


développées par la défenderesse

« -Lui adjuger l’entier bénéfice de ses précédentes et présentes


écritures.

Sous toutes réserves »

----Par une autre requête enregistrée le 09 Octobre 2013 sous


le numéro 92, LA SOCIETE AFRICAINE DE PROMOTION
IMMOBILIERE (SAPI) SCI, dont le siège social est à Douala, a
saisi, par l’organe de son conseil susnommé, le Tribunal
Administratif du Littoral d’une requête aux fins d’annulation du
morcellement opéré sur le titre foncier n°22472/W et de
paiement de la somme de 2 000.000.000 FCFA à titre
d’indemnisation ;

----- La requête est ainsi formulée :

A LE RESPECTUEUX HONNEUR DE VOUS EXPOSER :

« Qu’en exécution de l’Acte N°L/N°0000648/Y.23/MINDCAF/


D2/I 120 du 15 Février 2013 pris par Madame le Ministre des
Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières ayant en objet
« demande de morcellement du Titre Foncier N°22472/W »,
Monsieur le Conservateur Foncier du Wouri a procédé en date du
26 Février 2013 au morcellement dudit titre tel qu’il ressort du
certificat d’inscription délivré à cette date ; (pièce 1)

« Que la SAPI SCI a été informé de ce morcellement suivant


correspondance de Monsieur le Greffier en Chef de la Cour
Commune de Justice et d’Arbitrage à Abidjan reçu par Maître
KENMOGNE son Conseil en date du 06 Mai 2013 ; (pièce 2)
38
« Qu’en date du 16 Mai 2013, elle saisissait et en respect strict
des dispositions de l’Article 17 al.3a de la Loi N°2006/022 fixant
l’organisation et fonctionnement des Tribunaux Administratifs,
Madame le Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires
Foncières d’un Recours Gracieux Préalable en annulation du
morcellement ainsi opéré ; (pièce 3)

« Qu’à ce jour, alors que cette dernière disposait dès lors d’un
délai de trois (03) Mois venu à expiration le 16 Août 2013 pour
répondre expressément à ce Recours conformément à l’Article 17
al.2 de cette même disposition légale, elle est restée silencieuse ;

« Que ce silence s’analysant au regard de l’Article 17 al.2 sus


visé comme une décision implicite de rejet (DIR), elle dispose dès
lors d’un délai de soixante (60) jours à compter du 16 Août 2013
pour saisir le Tribunal Administratif de céans d’un Recours
Contentieux et ce conformément à l’Article 18 al.1 de la Loi visée
supra ;

« Que ce délai de soixante (60) jours vient à expiration le 16


Octobre 2013 ;

EN LA FORME :

« Et vu les délais et les dispositions légales sus indiqués, bien


vouloir recevoir le présent Recours Contentieux comme intervenu
dans les forme et délai légaux ;

AU FOND

« Attendu que le morcellement opéré sur Titre Foncier


n°22472/W en exécution de l’Acte N°L/N°0000648/Y.23/
MINDCAF/D2/I 120 du 15 Février 2013 ayant en objet
« demande de morcellement du Titre Foncier n°22472/W »
incriminé mérite annulation pour des raisons évidentes de droit
qui seront infra développées (II) après un rappel des faits et
procédures (I) ;

I - RAPPEL DES FAITS ET PROCEDURES

« Suivant Acte N°6661/REP du répertoire de Me Martine


NGASSEU TCHOKONDET Notaire Intérimaire à l’Etude de Maître
KOFFI TCHANKOU SABOU Madeleine et Maître Marquise ALLAM
EBOUTOU SOME, Notaire à Douala du 05 Février 2003, la
Société Industrielle des Produits Chimiques et Aromatiques en

39
abrégé SIPCA SA lui a cédé son ensemble immobilier objet du
titre foncier N°22472/W d’une contenance superficielle de
9506m² ;

« Ce titre foncier a été muté à son profit en date du 28 février


2003 tel qu’il ressort de la section IV-MUTATIONS dudit titre ;
(pièce 4)

« Au moment de son acquisition y était installée la Sté ARNO


SARL suivant contrat de bail à durée déterminée intervenu entre
cette société et la SIPCA SA en date du 07 Août 1997 venu à
expiration depuis le 30 Septembre 2006 ; (pièce 5)

« Informée de cette transaction, la Sté ARNO SARL sous le


prétexte du non respect de son droit de préemption va saisir le
Tribunal de Grande Instance du Wouri d’une action au principal
en annulation de la vente intervenue et subsidiairement en
« substitution de plein droit de la Sté ARNO à l’acquéreur sur la
parcelle louée contre paiement du prix » ;

« Après moult instances, la Cour Suprême du Cameroun rendait


en son audience civile du 06 Novembre 2008 l’Arrêt N°249 dont
le dispositif est ainsi conçu :

«Par ces motifs ;

« -Casse et annule l’Arrêt n°184/C rendu le 26 juin 2006 par la


Cour d’Appel du Littoral ;

« -Evoquant et statuant ;

« -Infirme le jugement entrepris ;

« Déclare fondée la demande de la Sté ARNO SARL ;

« -Annule la vente passée entre la Sté SIPCA et la Sté SAPI SCI


sur l’immeuble objet du TF n°22472/Wouri s’agissant de la
parcelle de 5000 m2 occupée par la demanderesse ;

« -Constate la substitution de plein droit de la Sté ARNO SARL à


la Sté SAPI SCI sur la parcelle concernée sous condition du
paiement du prix correspondant ;

« -Rejette la demande en intervention volontaire de la SAPI SCI


comme non fondée ;

40
« -Condamne les sociétés SIPCA SA et SAPI SCI aux dépens
solidaires ---» ; (pièce 6)

« -Voulant voir exécuter cette décision, la Sté ARNO SARL par


correspondance du 04 Mars 2009 saisissait Monsieur le Ministre
des Domaines et des Affaires Foncières pour solliciter le
« morcellement de la parcelle de 5000m2 qu’elle occupe sur le
Titre foncier 22472/W » ;

« Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires Foncières


sans se laisser surprendre par cette supercherie, lui répondra
suivant Acte N°00003105 du 29 Avril 2009 en ces termes :

« Maître,

« Comme suite à votre correspondance datée du 04 Mars 2009


relative à l’objet ci-dessus repris ;

« J’ai l’honneur de vous faire connaître que malgré un examen


bienveillant dont elle a fait l’objet par mes services compétents, il
ne m’a pas été possible, en l’état actuel d’y faire droit ;

« En effet, deux conditions suspensives intégrées dans le


dispositif de l’Arrêt N°249/CIV du 06 Novembre 2008 devraient
être remplies :

« - Obtenir du juge conformément à l’article 1262 du Code Civil


un jugement passé en force de chose jugée, qui déclare ces offres
et sa consignation bonnes et valables en guise de preuve de
paiement ;

« - A la suite obtenir un visa du Ministre en charge des Domaines


en application des dispositions de l’article 10 (nouveau) de la loi
n°80-21 du 14 Juillet 1980 modifiant et complétant certaines
dispositions de l’ordonnance n°74/1 du 6 Juillet 1974 » ; (pièce
7)

« En exécution des instructions Ministérielles susvisées en pièce


5, la Sté ARNO SARL suivant exploit du 27 Février 2009 de
Maître OWONA, Huissier de justice à Douala fera
malencontreusement une offre réelle à la SIPCA SA en paiement
de la somme de 1 236 061 435 FCFA correspondant selon elle à
la parcelle de 5000 m² qu’elle occupe dans le titre foncier n°
22472/W ; (pièce 8)

41
« La SIPCA SA, suivant exploit du 4 Mars 2009 de Me KAMWA
Gabriel, Huissier de justice à Douala, lui tiendra sa
correspondance du 02 Mars 2009 ayant en objet « réponse à
votre offre réelle » par laquelle elle lui indique in fine qu’elle
décline cette offre parce que mal orientée, l’immeuble objet du TF
n°22472/W restant la propriété de la SAPI SCI comme l’atteste le
certificat de propriété N°2860/Y.10/MINDCAF/5/P530 du 27
Juin 2012 ; (pièces 9 & 10)

« Sans lâcher prise, la Sté ARNO SARL suivant exploit du 03 Août


2009 de Me OWONA Huissier de Justice à Douala réitérera à
l’adresse de la SIPCA SA les offres réelles sus visées ;(pièce 11)

« Illico, la SIPCA lui répondra dans le même Acte en page 2 que :


« l’immeuble objet du TF n°22472/W a été entièrement vendu à
la SAPI, la SIPCA n’est plus donc propriétaire d’une parcelle
dudit immeuble et ne peut prétendre recevoir quelconque somme
relative audit immeuble » ;

« La SIPCA SA par exploit du 20 Août 2009 de Me KAMWA


Gabriel tiendra à la Sté ARNO SARL sa correspondance du 13
Août 2009 ayant en objet : « réponse à votre 2e offre réelle » par
laquelle elle lui réitère les termes de sa correspondance du 02
Mars 2009 visée plus haut en pièce N°6 ; (pièce 12)

« En dépit de ce refus de la SIPCA SA de recevoir ces offres


réelles parce que n’ayant pas qualité pour les recevoir, la Sté
ARNO SARL par exploit d’assignation en validité d’offres réelles
avec notification des pièces du 15 Août 2009 servie à la SIPCA
SA saisira le Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo
statuant en matière civile et commerciale pour solliciter qu’il lui
plaise de bien vouloir « dire que les offres de paiement faites par
la Sté ARNO SARL ainsi que la consignation au profit de la
SIPCA en paiement de la parcelle de l’immeuble d’une
contenance superficielle de 4837m2 faisant objet du TF
N°22472/W de la somme de 1.195.765.832 FCFA sont
conformes aux dispositions de l’article 1258 du Code civil et donc
bonnes et valables » ; (pièce 13)

« -Le Tribunal saisi, vidant sa saisine rendra en son audience du


06 Janvier 2010 le jugement N°01/CIV dont le dispositif est ainsi
conçu :

« Par ces motifs ;

42
« -Statuant publiquement, contradictoirement en matière civile et
commerciale et en premier ressort ;

« -Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

« -Se déclare compétent ;

« -Rejette l’exception de caution judicatum solvi soulevée par la


Sté SIPCA comme non fondée ;

« -Dit bonnes et valables les offres réelles ainsi que la


consignation faite par la Sté ARNO à la Sté SIPCA en paiement
de la parcelle de 4837m2 du terrain objet du TF n°22472/W ;

« -Condamne la Sté SIPCA aux dépens » ; (pièce 14)

« -Fort de ce jugement pourtant non encore définitif parce que


frappé d’appel par la SIPCA SA, la Sté ARNO SARL par
correspondance du 23 Mai 2010 ayant en objet « exécution de
l’Arrêt N°249/Com du 06 Avril 2008 par la Cour Suprême »
demandait à Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires
Foncières de bien vouloir autoriser le morcellement de la parcelle
de 4837 m² par elle occupée et faisant partie du titre foncier
N°22472/W ;

« -Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires Foncières


répondra favorablement à cette demande suivant Acte
N°00002310/Y.7/MINDAF/S200 du 15 Juillet 2010, lequel,
suivant Recours Gracieux Préalable du 17 Août 2010 initié par la
SAPI SCI sera annulé par Acte
N°00004263/Y.7/MINDAF/S200 du 11 Novembre 2010; (pièces
15 & 16)

« Sans désemparer parce que déterminé vaille que vaille à priver


la SAPI SCI d’une parcelle de son immeuble, elle saisissait une
fois de plus Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires
Foncières d’une demande similaire datée du 24 Août 2012 qui
obtiendra la réponse suivante par Acte N°
LN°00002/40/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 ayant en objet « demande de morcellement du titre foncier
N°22472/W », instruisant Monsieur le Délégué Départemental
des Domaines du Cadastre et des Affaires Foncières (à
l’attention du Conservateur Foncier) du Wouri de :

43
« Faisant suite à la requête datée du 24 Août 2012 de la Sté
ARNO SARL relative à l’objet repris en marge,

« J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir procéder au


morcellement de la parcelle de 4835m² par elle occupée, à
prélever sur l’ensemble plus grand objet du Titre Foncier
N°22472/Wouri conformément aux Arrêts N°249/Com du 06
Novembre 2008 et 99/civ du 22 mars 2012 rendus par la Cour
Suprême sous réserve de la production par l’intéressée du visa
prévu par l’Article 10 (nouveau) de la Loi N°80-21 du 14 Juin
1980 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance N°74-1 du 06 juillet 1974 fixant le régime foncier » ;
(pièce 17)

« L’Arrêt N°99/Civ du 22 Mars 2012 qui y est visé, et à la suite


des recherches faites au Greffe de la chambre judiciaire de la
Cour Suprême (section civile) a été rendu dans la cause opposant
la Sté ARNO SARL à la SIPCA SA, lequel Arrêt a cassé et annulé
l’Arrêt N°116/CC rendu le 04 Avril 2011 par la Cour d’Appel du
Littoral et évoquant et statuant a confirmé le jugement N°001/Civ
rendu le 06 janvier 2010 par le Tribunal de Première Instance de
Douala Bonanjo ;

« Egalement, des recherches faites au Greffe civil du Tribunal de


Première Instance de Douala Bonanjo, il ressort que ce jugement
N°001/CIV rendu le 06 Janvier 2010 a tranché un litige
opposant la Sté ARNO SARL à la SIPCA SA et que la nature de ce
différent est la « validité d’offres réelles » ;

« Il est patent de constater que ce jugement ainsi rendu tranche


un litige opposant la Sté ARNO SARL à la SIPCA SA et dont
l’objet est la validation d’offres réelles faites par la première à
cette dernière pourtant en acquisition d’une parcelle d’un
ensemble immobilier objet du titre foncier N°22472/W
appartenant en toute propriété à la SAPI SCI ;

« Estimant que cet Acte lui cause grief, elle saisissait Madame le
MINDCAF d’un Recours Gracieux Préalable daté à Douala du 03
Octobre 2012 reçu le 08 Octobre 2012 sous le N°8444 pour
solliciter son annulation pure et simple ; (pièce 18)

« Ce Recours Gracieux Préalable n’étant pas suspensif


d’exécution suivant l’Article 30 al.1 de la Loi N°2006/022 fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux Administratifs,

44
elle saisissait Monsieur le Président et Honorables Membres
composant la Chambre Administrative de la Cour Suprême d’une
requête du 03 Octobre 2012 reçue le 08 Octobre 2012 sous le
N°1429 comme le justifie surabondamment le certificat de dépôt
de ladite requête délivré en date du 08 Octobre 2012 par
Monsieur le Greffier en Chef de la Chambre Administrative de la
Cour Suprême ; (pièces 19 et 20)

« Ce certificat de dépôt sera régulièrement notifié aussi bien à


Monsieur le Délégué Départemental des Domaines, du Cadastre
et des Affaires Foncières du Wouri, à Monsieur le Conservateur
Foncier du Wouri qu’à la Sté ARNO SARL suivant exploit du 09
Octobre 2012 de Maître KAMWA Gabriel Huissier de Justice à
Douala ; (pièce 21)

« Ce certificat de dépôt ainsi notifié à lui tout seul suspend de


juré l’exécution de l’Acte N°00002140/Y.7/MINDCAF/
SG/D6/S200 du 03 Septembre 2012 visé dans l’Acte N° L/N°
0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février 2013 contre
lequel le présent recours gracieux préalable est dirigé (contre ce
dernier Acte) tant que la Chambre Administrative de la Cour
Suprême n’a pas encore statué sur le mérite de cette requête ;

« Egalement, Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires


Foncières n’ayant pas répondu expressément au Recours
Gracieux Préalable sus visé en annulation de cet Acte N°
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 dans le délai de trois (03) mois, la SAPI SCI et ce
conformant aux dispositions de l’Article 18 al.1 de la même loi
sus visé, saisissait la Chambre Administrative de la Cour
Suprême d’un Recours Contentieux daté du 26 Février 2013 reçu
le 05 Mars 2013 comme l’atteste fort opportunément le certificat
de dépôt de recours du 05 Mars 2013 délivré par Monsieur le
Greffier en Chef de la Chambre Administrative de la Cour
Suprême ; (pièces 22 & 23) ;

« A ce jour, ce recours reste pendant et que par conséquent


l’exécution de l’Acte N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200
du 03 Septembre 2012 est manifestement prématurée ;

« Par correspondance du 19 Octobre 2012, la SAPI SCI et à titre


d’information transmettait toutes ces pièces à Madame le
Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières ;
(pièce 24)
45
« Une lecture attentive de l’Acte L/N°0000648/Y.23/MINDCAF/
D2/I 120 du 15 Février 2013 de cette dernière ayant en objet
morcellement du titre foncier N°22472/W et dont annulation
sollicitée par le présent Recours Gracieux Préalable indique
qu’elle est prise se fondant outre sur la lettre
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 mais également sur celle N°0002382/Y.23/MINDCAF/
D2/I 120 du 01 Octobre 2012 ;

« Cependant et se fondant sur les dispositions légales sus visées


de la loi N°2006/022 fixant l’organisation et le fonctionnement
des Tribunaux Administratifs :

« La SAPI SCI a, par Recours Gracieux Préalable du 15 Octobre


2012 reçu le 18 Octobre 2012 sous le N°8757 sollicité pour des
rasions de droit qui y sont développées l’annulation avec toutes
les conséquences de droit cet Acte ; (pièce 25)

« Contre cet Acte, elle a saisi la Chambre Administrative de la


Cour Suprême d’une requête aux fins de sursis à exécution dudit
daté du 15 Octobre 2012 reçue le 18 Octobre 2012 comme
l’atteste le certificat de dépôt d’une requête aux fins de sursis à
exécution du 18 Octobre 2012 délivré par Monsieur le Greffier en
Chef de la Chambre Administrative de la Cour Suprême ; (pièces
26 & 27)

« Ce certificat de dépôt a été notifié aussi bien à Monsieur le


Délégué Départemental des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières du Wouri, à Monsieur le Conservateur du
Wouri, à la Sté ARNO SARL qu’à Me Jacqueline MOUSSINGA
BAPES Notaire à Douala ; (pièce 28)

« Une fois de plus cette notification de ce certificat de dépôt


suspend l’exécution de l’Acte N°0002382/Y.23/MINDCAF/
D2/I120 du 01 Octobre 2012 jusqu’à l’issue du recours
contentieux initié par la SAPI SCI en date du 26 Février 2013
reçu le 05 Mars 2013 comme l’atteste le certificat de dépôt de
recours du 05 Mars 2013 délivré par Monsieur le Greffier en Chef
de la Chambre Administrative ; (pièces 29 & 30)

« Outre ces flagrantes violation des règles procédurales par la


lettre L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février
2013 ayant en objet « demande de morcellement du titre foncier
227472/W » la SAPI SCI s’appesantir entre autres sur la

46
méconnaissance des effets de la prénotation judiciaire inscrite à
sa requête sur le titre foncier litigieux suivant ordonnance
N°1236 rendue le 15 Octobre 2010 par Madame le Président du
Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo régulièrement
inscrite, sur les effets de l’hypothèque grevant cet immeuble et
enfin présentera sa demande en dommages et intérêts en
réparation du lourd préjudice subi du fait de ces errements de
l’Administration ;

II - DU DROIT OU MOYEN MILLITANT EN LA FAVEUR DE


L’ANNULATION DU MORCELLEMENT QUERELLE EN
EXECUTION DE L’ACTE L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I
120 du 15 Février 2013 INCRIMINE

« Attendu que l’Article 35 al.1 de la Loi N°2006/016 du 29


Décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement de la
Cour Suprême dispose :

« Les cas d’ouverture à pourvoi sont :

a) L’incompétence :

b) La dénaturation des faits de la cause ou des pièces de la


procédure ;

c) Le défaut, la contradiction ou l’insuffisance de motifs ;

d) Le vice de forme :

« - Sous réserve des dispositions de l’Article 470 (1) du Code de


Procédure Pénale, lorsque la décision attaquée n’a pas été
rendue par le nombre de juges prescrit par la loi ou l’a été par les
juges qui n’ont pas siégé à toutes les Audiences ;

« - Lorsque la parole n’a pas été donnée au Ministère Public ou


que celui-ci n’a pas été représenté ;

« - Lorsque la règle relative à la publicité de l’audience, sous


réserve des exceptions prévues par la loi, n’a pas été observée ;

e) La violation de la loi ;

f) La non réponse aux conclusions des parties ou aux réquisitions


du Ministère Public ;

47
g) Le détournement de pouvoir ;

h) La violation d’un principe général de droit ;

i) Le non respect de la jurisprudence de la Cour Suprême ayant


statuer en section réunie d’une chambre ou en chambres
réunies » ;

B) – Sur le 1er moyen d’annulation du morcellement querellé


tiré de la violation de l’Article 163 du Décret du 21 Juillet 1932
instituant au Cameroun le Régime Foncier de l’Immatriculation

« Ce texte dispose :

« Toute demande portée devant les Tribunaux tendant à faire


prononcer l’annulation ou la modification des droits réels
immobilier ou charges inscrits pourra être mentionnée
sommairement sur le titre. Cette inscription devra être autorisé
par ordonnance du Président du Tribunal ou du juge de paix à
compétence étendue, rendue sur requête à charge de lui en
référer. Elle sera portée en regard du droit qui fait l’objet du
litige. La validité des inscriptions ultérieure restera subordonnée
à la décision judiciaire. Si la demande n’a pas été inscrite, le
jugement n’aura d’effet à l’égard des tiers, qu’à dater du jour de
son inscription et, dans tous les cas ne pourra être opposé aux
tiers inscrits de bonne foi. »

« En ce que dès lors qu’une mesure conservatoire à l’instar de la


prénotation judiciaire a été régulièrement inscrite comme c’est le
cas en l’espèce sur un titre foncier le texte de loi visé au moyen
fait du juge des requêtes statuant comme juge des référés seule
apte à la lever après rétractation de l’ordonnance autorisant son
inscription ;

« Qu’or suite au Recours Gracieux Préalable du 17 Août 2010


présenté par la SAPI SCI tendant à l’annulation de l’Acte
N°00002310/Y.7/MINDAF/S200 du 15 Juillet 2010 ordonnant
la mutation du titre foncier N°22472/W au profit de la Sté ARNO
SARL et de l’appel interjeté contre le jugement N°01/CIV rendu le
06 Janvier 2010 par le Tribunal de Première Instance de Douala
Bonanjo validant « les offres réelles ainsi que la consignation
faite par la Sté ARNO à la Sté SIPCA SA en paiement de la
parcelle de 4837m² du terrain objet du titre foncier N°22472 », la
SAPI SCI a sollicité et obtenue de Madame le Président du
Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo, l’ordonnance
48
N°1236 rendue le 15 Octobre 2010 chapeautée par une requête
aux fins de prénotation judiciaire du 23 Août 2010 lui autorisant
de faire inscrire par Monsieur le Conservateur des Affaires
Foncières du Wouri une prénotation judiciaire sur ce titre foncier ;

« Que cette prénotation judiciaire a été régulièrement inscrite en


date du 02 Février 2011 comme l’atteste le certificat d’inscription
délivré ce même jour par Monsieur le Conservateur des Affaires
Foncières du Wouri ;(pièce 31)

« Que cette prénotation judiciaire à elle seule, tant qu’elle n’a pas
été levée par une ordonnance du juge des référés compétent en
la matière passée en force de chose jugée suffit à elle seule pour
empêcher tout morcellement sur le titre foncier N°22472/W en
exécution des Arrêts N°249 et 99 rendus par la Cour Suprême du
Cameroun et malencontreusement repris par les Actes
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 et N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I 120 du 1er Octobre
2012 ;

« Que c’est d’ailleurs conscient de la véracité de ce qui vient


d’être dit que la Sté ARNO SARL a, par exploit d’assignation à
bref délai du 21 Janvier 2013 saisi Monsieur le Juge des référés
du Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo pour
solliciter « la main levée de la prénotation judiciaire inscrite sur le
titre foncier N°22472/W suivant ordonnance N°1236 du 15
Octobre 2010 de Monsieur le Président de céans à la requête de
la SAPI SCI sous astreinte de 500.000 FCFA par jour de retard à
compter du prononcer de cette décision » ; (pièce 32)

« Qu’à ce jour cette cause est remise au 09 Octobre 2013 aux


mêmes fins c’est-à-dire pour les réquisitions du Ministère Public ;

« Qu’il s’infère que ce moyen est fondé et que le morcellement


opéré sur Titre Foncier N°22472/W au profit de la Sté ARNO
SARL en exécution de l’Acte L/N°0000648/Y.23/MINDCAF/D2/I
120 du 15 Février 2013 mérite annulation pure et simple ;

B – Sur le 2ème moyen d’annulation du morcellement opéré

sur le titre foncier N°22472/W tiré de la violation de

L’Article 1583 du code civil :

49
« Ce texte traitant de la vente dispose : « Elle est parfaite entre
les parties et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à
l’égard du vendeur, dès qu’on est convenu de la chose et du prix,
quoi que la chose n’ait pas encore été livrée ni le prix payé » ;

« Qu’il ressort de cette disposition légale que le prix est un


élément essentiel du contrat de vente sans lequel celui-ci ne
saurait exister ;

« Qu’en outre, l’incertitude sur le prix équivaut à une absence de


prix et entraîne la nullité de la vente voire son inexistence ;

« En ce sens : CSCO Arrêt N°28/CC du 12 Janvier 1971.

« Qu’également la Cour Suprême a dit et jugé :

« Qu’il n’y a vente que si l’objet et le prix en sont déterminés ;

« Qu’un contrat de vente n’est parfait que s’il permet, au vu de


ses clauses, de déterminer le prix par des éléments ne
dépendant plus de la volonté de l’une des parties ou de la
réalisation d’accords ultérieurs ;

« En ce sens : CS Arrêt N°62/C du 02 Février 1981


RCD série N°s 21 & 22 pages 209-213;

« Que dans le cas d’espèce, la Sté ARNO SARL, en décidant


unilatéralement et en procédant par une curieuse règle de trois
pour imposer le prix d’acquisition de la parcelle de 4837 m²
qu’elle occupe sur le titre foncier N°22472/W appartenant à la
SAPI SCI a allégrement transgressé le texte de loi sus visé ;

« En ce qu’en dépit de l’Arrêt N°249 rendu le 06 Novembre 2008


par la Cour Suprême annulant la vente passée entre la SIPCA SA
et la SAPI SCI sur la parcelle occupée par la Sté ARNO SARL
sous condition du paiement du prix correspondant, cette dernière
se devait d’approcher la SAPI SCI pour la détermination
consensuelle du juste prix ;

« Que pour ne l’avoir pas fait et ce conformément aussi bien au


texte de loi visé au moyen que de la jurisprudence de la Cour
Suprême sus visés, le morcellement opéré sur le titre foncier
N°22472/W au profit de la Sté ARNO SARL dont annulation
sollicitée par le présent Recours Contentieux est hautement
50
préjudiciable aux intérêts de la SAPI SCI et mérite de ce fait
annulation ;

« Qu’il s’en suit que ce moyen est également fondé ;

C) - Sur le 3ème moyen d’annulation du morcellement querellé


pris de la violation de l’Article 10 (nouveau) de la loi n°80 -21 du
14 Juillet 1980 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance n°74-1 du 06 Juillet 1974 fixant le régime foncier

Ce texte dispose :

« 1-Les personnes physiques ou morales de nationalité


étrangère désirant investir au Cameroun ainsi que les missions
diplomatiques et consulaires et les organisations internationales
peuvent conclure des baux ou acquérir des propriétés
immobilières sauf dans les zones frontalières.

Les actes établis à cet effet doivent, à peine de nullité, être


revêtus :

2-Du visa du Ministre chargé des domaines en ce qui


concerne les particuliers ---»;

« Qu’il transpire de l’extrait du registre de Commerce et du Crédit


mobilier n°3427 dont thermocopie ci-joint que la Sté ARNO SARL
également appelée ARNOPOULOS est une société à capitaux et
actionnaires étrangers dont :

 Monsieur ANESTIES ARNOPOULOS né le 31 Mars 1941 en


Grèce, marié, de nationalité Hellénique, associé et gérant,
 Monsieur Jean Jacques ARNOPOULOS, marié de
nationalité Hellénique, associé ;
 Monsieur Alexis ARNOPOULOS, marié de nationalité
Hellénique ; (pièce 33)
« Que faisant sienne cette disposition légale, Monsieur le Ministre
des Domaines et des Affaires Foncières dans l’Acte N°003105 du
29 Avril 2009 visé plus haut a indiqué : « …A la suite obtenir un
visa du Ministre en charge des Domaines en application des
dispositions de l’Article 10 (nouveau) de la loi n°80-21 du 14
Juillet 1980 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance n° 74/1 du 6 Juillet 1974 » ;

« Qu’il s’infère que la Sté ARNO SARL étant une personne morale
de nationalité étrangère et dirigée par des Helléniques, elle doit

51
préalablement à l’exécution des Arrêts N°249 et 99 rendus par la
Cour Suprême solliciter et obtenir à peine de nullité le visa de
Madame le Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires
Foncières, toute chose qui fait une fois de plus obstacle à
l’exécution prématurée de ces Arrêts ;

« Que ce visa préalable est un Acte Administratif discrétionnaire,


expresse et non implicite c’est-à-dire doit être matérialisé ainsi
qu’elle avait fait en son temps au moment de la vente de
l’immeuble litigieux entre la SIPCA SA et la SAPI SCI par
Monsieur le Ministre des Domaines et des Affaires Foncières de
l’époque ; (pièce 34)

« Attendu qu’il transpire des certificats de propriété


N°4770/Y.10/MINU/5/P530 et N°4878/Y.10/MINU/5/P530
respectivement du 24 Novembre 2008 et 25 Août 2011 que le
titre foncier N°22472/W appartenant à la SAPI SCI est grevé
d’une hypothèque en 1er rang inscrite le 16 Mars 2007 au profit
de la AFRILAND FIRST BANK en abrégé « FIRST BANK» SA pour
un montant de 2.000.000.000 (deux milliards) FCFA en garantie
du recouvrement de sa créance sur la SAPI SCI ; (pièces 35 & 36)

« Qu’une fois de plus cette hypothèque synonyme de droit réel


accessoire grevant cet immeuble et constitué au profit de
AFRILAND FIRST BANK en paiement de sa créance n’ayant pas
été levée, les Arrêts N°249 et 99 sus visés rendus par la Cour
Suprême ne peuvent en l’état recevoir exécution sur ce titre
foncier outre le fait que la Sté ARNO SARL est une personne
morale de nationalité étrangère dirigée par des Helléniques ;

D) - Sur le 4ème moyen d’annulation du morcellement


contesté tiré de la violation de l’Article 2114 al.2 du Code
Civil

Ce texte dispose :

« L’hypothèque est un droit réel sur les immeubles affectés à


l’acquittement d’une obligation.

« Elle est, de sa nature indivisible et subsiste en son entier sur


tous les immeubles affectés, sur chacun et sur chaque portion de
ces immeubles.

« Elle les suit dans quelques mains qu’ils passent » ;

52
« En ce qu’il transpire des certificats de propriété
N°4770/Y.10/MINU/5/P530 et N°4878/Y.10/MINU/5/P530
respectivement du 24 Novembre 2008 et 25 Août 2011 que le
titre foncier N°22472/W appartenant à la SAPI SCI est grevé
d’une hypothèque en 1er rang inscrite le 16 Mars 2007 au profit
de la AFRILAND FIRST BANK en abrégé « FIRST BANK» SA pour
un montant de 2.000.000.000 FCFA en garantie du
recouvrement de sa créance sur la SAPI SCI ;

« Qu’une fois de plus cette hypothèque synonyme de droit réel


accessoire grevant cet immeuble et constitué au profit de
AFRILAND FIRST BANK en paiement de sa créance n’ayant pas
été levée, les Arrêts N°249 et 99 sus visés rendus par la Cour
Suprême ne peuvent en l’état recevoir exécution sur ce titre
foncier ;

« Que sur les instructions de Madame le Ministre des Domaines,


par ailleurs dépourvus de toutes bases légales, Monsieur le
Conservateur Foncier du Wouri a procédé au morcellement du
titre foncier N°22472/W appartenant à la SAPI SCI alors que en
sus de la prénotation judiciaire sus indiquée ce titre foncier est
grevé d’une hypothèque au profit de AFRILAND FIRST BANK
pour le remboursement d’un crédit de 2.000.000.000 (deux
milliards) FCFA laquelle hypothèque n’est pas encore purgée ;

« Que suite à ce morcellement, un nouveau titre foncier


N°48724/W couvrant une parcelle de 4563 m² a été établi au
profit de la Sté ARNO SARL ; (pièce 37)

E – sur le 5ème moyen d’annulation du morcellement


litigieux tiré de la violation du sacro saint principe de la
séparation de pouvoir exécutif et judiciaire

« En ce que en violation en violation du sacro saint principe de la


séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire, l’Acte
L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I120 du 15 Février 2013
ayant autorisé le morcellement critiqué a malencontreusement
annihilé les effets de l’ordonnance N°1236 rendue le 15 Octobre
2010 par le juge de l’ordre judiciaire ayant prescrit l’inscription
d’une prénotation judiciaire dans le titre foncier N°22472/W
laquelle inscription a été effectivement faite le 02 Février 2012
comme l’atteste le certificat d’inscription délivré le même jour ;

53
« D’où il suit une fois de plus que ce moyen est fondé et que le
morcellement incriminé mérite annulation ;

III - SUR LES DOMMAGES ET INTERETS REPARANT LE


LOURD PREJUDICE SOUFFERT PAR LA SAPI SCI DU FAIT
DE L’ADMINISTRATION

« Attendu que pareille réparation est prévue par l’Article 17 al.3b


de la Loi N°2006/022 fixant l’organisation et le fonctionnement
des Tribunaux Administratifs ;

« Attendu que ce texte dispose :

Alinéa 3(b) : « En cas de demande d’indemnisation dans les six


(06) mois suivant la réalisation du dommage ou sa
connaissance » ;

« Que la SAPI SCI n’a été mis au courant du morcellement opéré


sur son terrain objet du titre foncier N°22472/W qu’en date du
06 Mai 2013 à la faveur d’échange d’écritures dans le cadre
d’une procédure l’opposant à la Sté ARNO SARL pendante
devant la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage à Abidjan et
ce par le truchement de la lettre de Monsieur le Greffier en Chef
de cette Haute Cour datée du 29 Avril 2013 ;

« Qu’il s’induit que cette demande d’indemnisation est recevable


en la forme et fondée en son principe ;

« Attendu que les dommages et intérêts s’analysent comme une


somme d’argent compensatoire du dommage subi par une
personne en raison de l’inexécution ou de la mauvaise exécution
d’une obligation ou d’un devoir juridique par le cocontractant ou
un tiers ;

« Que le devoir juridique constitue une obligation qui pèse sur une
personne ou sur un cocontractant et trouve souvent sa source
dans des principes généraux du droit notamment ne pas nuire à
autrui, ne pas s’enrichir sans cause à son détriment ;

« Que dans le cas d’espèce, l’Administration en l’occurrence le


Ministère des Domaines du Cadastre et des Affaires Foncières
qui a demandé et obtenu le morcellement du titre foncier
N°22472/W et ce au mépris des procédures pendantes en
chambre de sursis à exécution de la Chambre Administrative de
la Cour Suprême, de la prénotation judiciaire régulièrement

54
inscrite et non encore levée par une décision du juge des référés
devenue définitive, de l’hypothèque grevant l’immeuble litigieux
et de la violation du sacro saint principe de la séparation de
pouvoir exécutif et judiciaire alors et surtout que le juste prix de
cette parcelle attribuée à ARNO SARL ne lui a jamais été offert lui
cause un préjudice incommensurable dont réparation est due ;

« Qu’étant une société commerciale par essence, elle chiffre


provisoirement ce préjudice à la somme de 2.000 000 000 (deux
milliards) FCFA et sollicite que l’Etat du Cameroun soit
condamné la lui payer ce montant ;

QUE C’EST POURQUOI ELLE SOLLICITE QU’IL VOUS PLAISE


MADAME LE PRESIDENT ET HONORABLES MEMBRES

« Vu les faits et procédure tels que sus exposés ensemble les


multiples pièces jointes ;

« Vu les Articles 1583 et 1214 al.2 du Code Civil ;

« Vu la jurisprudence de la Cour Suprême :

« - CSCO Arrêt N°28/CC du 12 Janvier 1971.

« - CS Arrêt N°62/C du 02 Février 1981

« - RCD serie N°s 21 & 22 page 209-213;

« Vu les Articles 2 al.3, 17al.1, 2 et 3 & 18 al.1 de la Loi


N°2006/022 fixant l’organisation et le fonctionnement des
Tribunaux Administratifs ;

« Vu la prénotation judiciaire inscrite sur le titre foncier


N°22472/W suivant certificat d’inscription du 02 Février 2011 en
exécution de l’ordonnance N°1236 rendue par Madame le
Président du Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo ;

« Vu l’offre réelle malencontreusement faite à la SIPCA SA par la


Sté ARNO SARL laquelle a abouti à l’Arrêt N°99/CIV rendu le 22
Mars 2012 par la Cour Suprême dans la cause les opposant ;

EN LA FORME

« Vu le morcellement opéré sur Titre Foncier N°22472/W au profit


de la Sté ARNO SARL en date du 26 Février 2013 en exécution
de l’Acte N° L/N° 0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15
Février 2013 ;
55
« Vu la correspondance N°3045/2013/G2 du 29 Avril 2013 de
Monsieur le Greffier en Chef de la Cour Commune d’Arbitrage et
de Justice à Abidjan reçu au cabinet de Me KENMOGNE Conseil
de la SAPI SCI soussigné en date du 06 Mai 2013 ;

« Vu le Recours Gracieux Préalable daté à Douala du 13 Mai


2013 reçu au Ministère des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières le 16 Mai 2013 sous le N°4435 ;

« Vu le silence gardé par Madame le Ministère des Domaines, du


Cadastre et des Affaires Foncières jusqu’au 16 Août 2013 date
d’expiration du délai de trois (03) Mois à elle imparti pour
répondre au Recours Gracieux Préalable sus indiqué ;

« Vu le délai de soixante (60) jours imparti à la recourante pour


initier le présent recours contentieux lequel délai vient à
expiration le 16 Octobre 2013 ;

« Bien vouloir recevoir le présent Recours Contentieux comme


intervenu dans les forme et délai légaux ;

AU FOND :

« Vu les requêtes aux fins de sursis à exécution des Actes N°


N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I 120 du 1er Octobre 2012 dont
le certificat de dépôt a été régulièrement notifié aussi bien à
Monsieur le Délégué Départemental des Domaines, du Cadastre
et des Affaires Foncières du Wouri, Monsieur le Conservateur
Foncier du Wouri à la Sté ARNO SARL qu’à Me Jacqueline
MOUSSINGA BAPES Notaire à Douala et
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 dont le certificat de dépôt a été régulièrement notifié aussi
bien à Monsieur le Délégué Départemental des Domaines, du
Cadastre et des Affaires Foncières du Wouri, Monsieur le
Conservateur Foncier du Wouri qu’à la Sté ARNO SARL ;

« Vu l’hypothèque non encore purgée inscrite sur le Titre Foncier


N°22472/W au profit de la AFRILAND FIRST BANK;

« Vu la prénotation judiciaire inscrite sur le Titre Foncier


N°22472/W suivant l’ordonnance N°1236 rendue par Madame le
Président du Tribunal de Première Instance de Douala
Bonanjo inscrite suivant certificat d’inscription du 02 Février
2011;

56
« Bien vouloir constater que c’est au mépris des effets des
requêtes aux fins de sursis à exécution pendantes à la Chambre
Administrative de la Cour Suprême du Cameroun sus visées et
des certificats des dépôts desdites requêtes par ailleurs
régulièrement signifiés que l’Acte L/N°0000648/Y.23/
MINDCAF/D2/I 120 du 15 Février 2013 a été pris demandant
avec emphase le morcellement du Titre Foncier N°22472/W au
profit de la Sté ARNO SARL et entièrement exécuté ;

« Bien vouloir constater qu’en violation du sacro saint principe de


la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire Madame le
Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières a
annihilé les effets de la prénotation judiciaire inscrite sur le titre
foncier N°22472/W ;

« Bien vouloir également constater que c’est au mépris des effets


de la prénotation judiciaire sus visée et régulièrement inscrite et
non encore levée que cet Acte a été pris d’une part et d’autre part
que c’est également au mépris de l’hypothèque non encore
purgée grevant l’immeuble litigieux que le titre foncier
N°22472/W a été morcelé en exécution de cet Acte ;

« Bien vouloir enfin constater que l’Administration se comportant


ainsi a causé un préjudice à la SAPI SCI dès lors que son titre
foncier N°22472/W a été morcelé malencontreusement au profit
de la Sté ARNO SARL alors et surtout qu’elle n’a reçu aucun prix
de paiement ;

EN CONSEQUENCE

« Bien vouloir annuler avec toutes les conséquences de droit le


morcellement opéré sur le Titre Foncier N°22472/W au profit de
la Sté ARNO SARL en exécution de l’Acte
L/N°0000648/Y.23/MINDCAF//D2/I 120 du 15 Février 2013
ayant en objet « demande de morcellement du titre foncier
N°22472/W réitérant les termes des correspondances
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/S200 du 03 Septembre
2012 et N°0002382/Y.23/MINDCAF/D2/I 120 du 1er Octobre
2012 ;

« Bien vouloir enfin et utilement condamner l’Etat du Cameroun à


payer à la SAPI SCI à titre des dommages et intérêts pour
préjudice subi du fait de l’Administration (MINDCAF) la modeste
somme de 2.000.000.000 (deux milliards) FCFA.

57
SOUS TOUTES RESREVES »

----- L’Etat du Cameroun (MINDCAF), notifié d’une copie dudit


recours, a produit son mémoire en défense enregistré le 08
Avril 2015 sous le n°270, en ces termes :

« PLAISE A L’AUGUSTE JURIDICTION

« Vu le recours initié par la SAN (SCI) représentée par Sieur


KAMDEM Dieudonné aux fins d’annulation de l’arrêté
n°0000648/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 15 Février 2013, au
motif de son irrégularité en ce qu’il a ordonné un morcellement
du titre foncier n°22472/Wouri ;

« Attendu qu’à travers son action, la SAPI (SCI) veut obtenir


l’annulation de l’arrêté cité plus haut et recevoir un paiement à
titre de dommages et intérêts pour préjudice subi du fait d’une
erreur de Administrative à la somme de 2.000.000.000 (deux
milliards) FCFA.

« Mais attendu que pareil moyen ne saurait convaincre la religion


du Tribunal de céans pour les moyens évoqués ci-après

I. DE LA CONFUSION D’APPRECIATION DES ACTES


ADMINISTRATIFS

« Attendu que par son recours, la SAPI (SCI) représentée par


Sieur KAMDEM Dieudonné aux fins d’annulation de l’arrêté
n°0000648/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 15 Février 2013, au
motif de son irrégularité en ce qu’il a ordonné un morcellement
du titre foncier n°22472/Wouri;

« Mais attendu que dans son action, l’administration a pris cet


acte par respect des pouvoirs exécutif et judiciaire comme ledit si
bien la SAPI (SCI) dans son recours;

« Que l’acte attaqué est régulier en ce qu’il autorise le


Conservateur Foncier d’inscrire l’Arrêt n°99/CIV du 22 Mars
2012 rendu par le Président de la Chambre Administrative de la
Cour Suprême;

« Que lorsqu’il y a prétention à revendication d’un quelconque


grief subi par un tiers à la suite d’un acte administratif,
l’intéressé bénéficie des voies de recours à travers la saisine
(tierce opposition ou l’appel) formée contre l’auteur de l’acte

58
attaqué (l’Arrêt n°99/CJV du 22 Mars 2012) et dont de la Cour
Suprême pour réparation;

« Qu’en omettant de s’opposer à l’Arrêt n°99/CIV du 22 Mars


2012 rendu par le Président de la Chambre Administrative de la
Cour Suprême, la SAPI (SCI) demeure dans une confusion de
compétence;

« Qu’un tel constat fait déduire qu’il y a confusion de


l’appréciation des actes administratifs et par conséquent un
défaut qui vaut l’irrecevabilité de cette action;

« Qu’il échet à cet effet de le débouter pour ce motif

II. DE DEFAUT DE PERTINENCE

« Attend que par son recours, la SAPI (SCI) représentée par Sieur
KAMDEM Dieudonné aux fins d’annulation de l’arrêté
n°0000648/Y.23/MINDCAF/D2/1120 du 15 Février 2013, au
motif de son irrégularité en ce qu’il a ordonné un morcellement
du titre foncier n°22472/Wouri ;

« Que dés cet instant, il y a assurément lieu d’éclairer la religion


du Tribunal de céans que l’action initiée par la SAPI (SCI)
n’indique aucune violation de dispositions, étant donné que cet
acte vient inscrire une décision d’une auguste juridiction, l’Arrêt
n°99/CIV du 22 Mars 2012 rendu par le Président de la
Chambre Administrative de la Cour Suprême;

Qu’en son temps, il était de bon ton de s’opposer à celle-ci


devant ladite juridiction, avant de prendre l’Administration en
otage.

« Que ce droit excipé au motif d’une erreur de l’Administration


n’est pas justifiée (défaut pertinence).

« Qu’il n’y a donc eu aucune irrégularité pouvant justifier l’action


désorientée de la SAPI (SCI);

« Que l’acte sur lequel se fonde la requérante étant intervenu en


respect du principe de l’Etat de droit qui impose le respect entre
les pouvoirs exécutif et judiciaire.

« Qu’il échet à l’Auguste Juridiction de débouter l’action de la


SAPI (SCI) pour ces motifs substantiels.

59
PAR CES MOTIFS

« Et tous autres à ajouter, déduire ou suppléer d’office

« - Recevoir l’Etat du Cameroun (MINDCAF) dans son action et l’y


dire fondée;

« - Débouter la Succession de feu MOUOYEBE NDEDI Adolphe


pour les motifs sus-évoqués;

« - La condamner aux entiers dépens;

Sous toutes réserves »

----- La Société ARNO SARL, a introduit au greffe, par l’organe


de ses conseils, une requête en intervention volontaire
enregistrée le 19 octobre 2015 sous le n°973 ;

----- Ladite requête est ainsi libellée :

« PLAISE AU TRIBUNAL

« Vu le recours introduit par la Société SAPE SCI suivant requête


en date du 07 Octobre 2013

« Attendu que par ce recours, la Société Africaine de Promotion


Immobilier «SAPI» SCI sollicite l’annulation avec toutes les
conséquences de droit le morcellement opéré sur le lifte Foncier
N°22472/W dommages intérêts» administratifs savoir au profit
de la Société ARNO Sarl en exécution de l’Acte
LN.0000648/Y.23/MINDCAF/D2/1.120 du 15 Février 2013
ayant en objet «demande de morcellement sur le titre foncier
N°22472/W réitérant les termes des correspondances
N°00002140/Y.7/MINDCAF/SG/D6/5200 du 03 Septembre
2012 et N°00002382/Y.23/MINDCAF/D2/120 du 1er Octobre
2012 »; .

«Condamner l’Etat du Cameroun â lui payer la somme de deux


milliards à titre de dommages-intérêts » ;

« Attendu que par la présente requête, la Société ARNO Sarl,


bénéficiaire du morcellement attaqué entend intervenir
volontairement dans la présente cause conformément â l’article
95 de la loi N°2006/022 du 19 Décembre 2006 fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux administratifs ;

60
« Attendu que pour soutenir sa demande, la SAPI SCI développe
cinq principaux moyens à savoir :

« -La violation de l’article 163 du décret du 21 Juillet 1932


instituant au Cameroun le Régime Foncier de l’immatriculation;

« -La violation de l’article 1583 du Code Civil;

« -La violation de l’article 10 nouveau de la loi 80/21 du 14


Juillet 1980 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance N°74.1 du 06 Juillet 1974 fixant le régime foncier;

« -La violation de l’article 2114 al 2 du Code Civil

« -La violation du sacro-saint principe de la séparation du pouvoir


exécutif et judiciaire.

« Mais attendu que ces moyens manquent de pertinence ainsi


qu’il sera ci-après démontré. Qu’au surplus, l’action de la SAPI
SCI est autant irrecevable que non fondée.

DU DEFAUT DE QUALITE DE LA SAPI SCI A SAISIR LE


TRIBUNAL DE CEANS DU DEFAUT DE QUALITE

« Attendu que la SAPI prétend être propriétaire de l’immeuble


objet du Titre Foncier N°22472/W suite à la vente qui serait
intervenue entre elle et la Société SIPCA;

« Mais attendu que par arrêt N°249/Com du 06 Novembre 2008


arrêt devenu définitif, la Cour Suprême a «annulé la vente passée
entre la Société SIPCA SA et la Société SAPI SCI sur l’immeuble
objet du Titre Foncier N°22472/W s’agissant de la parcelle de
5000 m2 occupée par la Société ARNO,

« A constaté la substitution de plein droit de la Société ARNO Sarl


sur la parcelle concernée sous paiement du prix correspondant »

« Attendu que la nullité ainsi prononcée par l’arrêt de la Cour


Suprême a définitivement produit des effets rétro actifs et remis
les parties au même et semblable état où elles étaient avant la
vente;

« Que ce faisant, la SAPI SCI ne peut avec succès émettre


quelques prétentions que ce soit sur l’immeuble objet du Titre
Foncier N°22472/W, notamment sur la parcelle de 5000m2
occupée par ARNO, cette parcelle étant par l’effet de la nullité

61
retombée dans le patrimoine de la SIPCA; que ce qui est « nul ne
pouvant produire aucun effet », la vente annulée est réputée
n’avoir jamais existée;

« Attendu qu’au regard de ce qui précède, force est d’admettre


que la SAPI SCI est désormais sans qualité pour solliciter la
nullité des actes pris par Madame le Ministre des Domaines et
des Affaires Foncières, relativement à la transaction immobilière
intervenue sur le Titre Foncier N°22472/W; qu’il s’en suit que sa
présente action doit être déclarée irrecevable.

« Attendu que si par extraordinaire, le Tribunal venait à déclarer


le recours de la SAPI SCI recevable, il n’aura toutefois aucune
peine pour rejeter les moyens présentés au soutien de celui-là.

AU FOND ET PAR EXTRAORDINAIRE SUR LE REJET DU


RECOURS DE LA SAPI SCI SUR LE 1ER MOYEN PRIS DE LA
VIOLATION PRETENDUE DE L’ARTICLE 163 DU DECRET DU
21 JUILLET 1932 INSTITUANT AU CAMEROUN LE REGIME
FONCIER DE L’IMMATRICULATION
« Attendu que poux soutenir cette prétention, la Société SAPI SCI
fait valoir et plaide que le morcellement opéré sur le Titre Foncier
N°22472/W a été fait alors qu’elle avait inscrit une prénotation
judiciaire sur ledit titre foncier; que cette mesure à elle seule tant
qu’elle n’a pas été levée par une ordonnance du juge des référés
empêchait tout morcellement;

« Mais attendu que ce moyen est manifestement inopérant;

« Qu’en effet, la prénotation judiciaire alléguée a été obtenue en


violation flagrante des dispositions des articles 163,168 et 169
du décret du 21 Juillet 1932 ci-dessus évoqué ; que l’article 168
de ce texte précise que « sur réquisition écrite du requérant qui
doit être une partie soit un mandataire régulier, le conservateur
devra procéder à une inscription provisoire ou prénotation
judiciaire qui restera valable pendant un délai de vingt jours

« Que l’article 163 du même texte poursuit en énonçant que «une


demande de référé pourra en tout état de cause être formulée
devant le Président du Tribunal ou le juge de paix à compétence
étendue avec élection de domicile au chef-lieu du ressort; la
demande devra intervenir et être déposée à la conservation pour
toutes suites utiles avant l’expiration du délai de vingt jours (visé
à l’article 168) à peine de nullité de la prénotation judiciaire que

62
la prénotation alléguée n’a pas obéit à cette exigence légale et
par conséquent est nulle ; qu’un acte nul ne peut produire des
effets de droits;

« Attendu et ce surabondamment qu’il transpire de la lecture de


l’article 158 du décret sus-visé que la prénotation judiciaire ne
saurait faire obstacle à l’inscription d’un droit réel , la mesure
n’étant que provisoire.

« Attendu que sur un plan plus général, la prénotation judiciaire


est une mesure conservatoire provisoire que le législateur
accorde à un créancier sur l’immeuble de son débiteur ou à une
partie qui revendique un immeuble;

« Qu’à cet égard, elle ne peut être valablement utilisée que par le
tiers et non p6prietgire de l’immeuble, qu’en l’espèces, la SAPI
SCI se contredit, lorsqu’elle prétend être propriétaire de
l’immeuble prénoté, et y inscrit en même temps une prénotation
judiciaire, q57 prénotation judiciaire par elle obtenue est
manifestement vexatoire et traduit une réelle volonté de nuire

« Attendu que de manière plus générale, la prénotation judiciaire


est en matir immobilière ce qu’est la saisie conservatoire en
matière de meuble ou de créances , que de même que celle-ci ne
peut être admise que lorsque la créance dont recouvrement est
poursuivi parait fondée en son principe et que le créancier justifie
«des circonstances de nature a menacer le recouvrement », celle-
là également (la prenotation judiciaire) ne peut être admise que si
le droit immobilier dont on se prévaut parait fondé ;

« Qu’en l’espèce, la prétention de la SAPI SCI ne parait nullement


fondée puisqu’elle est péremptoirement, puissamment et
victorieusement combattue par la décision de la Cour Suprême
N°249/C du 06 Novembre 2008 laquelle au demeurant a été
renforcée par l’arrêt N°008/2014 du 04 Février 2014 rendu entre
les parties par la Cour Commune de justice et d’Arbitrage à
Abidjan.

SUR LE 2EME MOYEN TIRE DE LA VIOLATION PRETENDUE


DE L’ARTICLE 1583 DU CODE CIVIL

« Attendu que pour soutenir ce moyen, la SAPI SCI relève en


substance que la concluante a unilatéralement fixé le prix du
terrain alors pie les parties se devaient de s’accorder sur celui-là;
qu’elle poursuit en soutenant «qu’un contrat de vente n’est parfait
63
que s’il permet au vue de ses clauses de déterminer le prix par
les éléments ne dépendant plus de la volonté de l’une des
parties ou de la réalisation d’accords ultérieurs»

« Mais attendu que cette prétention tout comme la précédente est


vaine ; qu’en effet le problème du prix à payer sur la parcelle
reconnue à la Société ARNO Sarl par Arrêt N°249/Com du 06
Novembre 2008 a été définitivement tranché par l’arrêt N°99/Civ
du 22 Mars 2012 lequel confirmait les offres réelles faites par
ARNO en règlement du prix de la parcelle objet du Titre Foncier
aujourd’hui à tort contesté.

SUR LE 3EME MOYEN PRIS DE LA VIOLATION PRETENDUE


DE L’ARTICLE 10 (NOUVEAU DE LA LOI 80.21 DU 14
JUILLET 1980 MODIFIANT ET COMPLETANT CERTAINES
DISPOSITIONS DE L’ORDONNANCE N°74.1 DU 06 JUILLET
1974 FIXANT LE REGIME FONCIER

« Attendu que la SAPI SCI soutient que la Société ARNO Sarl est
une société à capitaux et actionnaires étrangers, que de ce fait,
elle se devait d’obtenir le visa de Madame le Ministre des
Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières avant
l’acquisition de l’immeuble litigieux ;que ne l’ayant pas fait, la
vente est nulle.

« Mais attendu que contrairement aux allégations de la


recourante, par Actes N°0000232 1/Y.23/MINDCAF/D2/L/120
et N°00002382/Y.23/MINDCAF/D2/L/1 20, Madame le Ministre
des Domaines transmettait à Maître MOUSSINGA Notaire à
Douala , l’arrêt 99 /Civ du 22Mars 2012 après apposition de son
visa sur ledit arrêt qu’il faut préciser ici que l’arrêt N°99/Civ du
22 Mars 2012 , c’est celui-là qui a confirmé les offres réelles
faites par ARNO en paiement du prix du terrain tel que exigé par
celui N°249/Com du 06 Novembre 2008 ;que l’on relèvera une
fois de plus pour combattre la prétention de la SAPI SCI que
celle-ci n’a jamais contesté l’existence et la validité du visa de
Madame le Ministre des Domaines ,du Cadastre et des Affaires
Foncières dans cette cause ;qu’elle ne peut même pas
valablement le faire dès lors que ce visa émane de l’autorité
légalement investie de pouvoirs à cet effet;

« Que le visa donné par l’autorité compétente doit produire son


plein effet.

64
SUR LE 4EME MOYEN TIRE DE LA VIOLATION PRETENDUE
DE L’ARTICLE 2114 DU CODE CIVIL -

« Attendu que pour la SAPI SCI, le Titre Foncier N°22472/W


serait grevé de l’hypothèque de 1er rang inscrite au profit de
AFRILAND FIRST BANK et que ce faisant, les arrêts N°249/Com
du 06Novembre2008 et 99 du 22 Mars 2012 ne pouvaient être
exécutés;

« Mais attendu que suivant les dispositions de l’article 145 al 2


de l’Acte Uniforme OHADA portant suretés « le droit de suite
s’exerce contre le débiteur et tous tiers détenteur de l’immeuble
dont le titre est publié postérieurement à l’hypothèque ;qu’en
d’autres termes, le droit réel d’un tiers peut être publié après
l’inscription, d’une hypothèque sans que celle-ci n’en constitue
un obstacle bien que le créancier hypothécaire conserve son droit
de sureté ;que dès lors , l’hypothèque invoquée ne saurait
constituer une interdiction à l’inscription du droit de la Société
ARNO Sarl sur le Titre Foncier N°22472/W.

SUR LE 5 MOYEN TIRE DE LA VIOLATION PRETENDUE DU


SACRO SAINT PRINCIPE DE LA SEPARATION DES
POUVOIRS EXECUTIF ET JUDICIAIRE

« Attendu qu’ici la SAPI SCI soutient que l’acte LN.0000648/


Y.23/MTNDCAF/D2/L/l20 du 15 Février 2013 ayant autorisé le
morcellement a annulé les effets de l’ordonnance N°1236 rendue
le 15 Octobre 2010 par le juge de l’ordre judiciaire ayant prescrit
l’inscription d’une prénotation judiciaire sur le Titre Foncier
N°22472/W;

« Mais attendu que cette prétention une fois de plus est vaine;
qu’en effet ainsi qu’il a été démontré et admis supra que non
seulement la prénotation judiciaire alléguée a été prise en
violation flagrante de la loi et est nulle et de nul effet mais aussi
et surtout, l’acte de Madame le Ministre critiqué rentre bien dans
le cadre des attributions règlementaires; qu’il s’en suit une fois
de plus que ce moyen ne peut qu’être écarté.

PAR CES MOTIFS

SUR LE DEFAUT DE QUALITE DE SAPI SCI

65
« -Constater que par arrêt N°249/Com du 06 Novembre 2008, la
Cour Suprême a annulé la vente passée entre la SIPCA et la SAPI
SCI sur l’immeuble objet du Titre Foncier n°22742/W;

« -Constater la substitution de la société ARNO Sarl à la SAPI sur


la parcelle de 5O00 m2 occupée par ARNO sous condition de
paiement du prix;

« -Constater que par Arrêt N°99/Civ du 22 Mars 2012, la Cour


Suprême réelles faites pas ARNO à la SIPCA en paiement du prix
de la parcelle de 5000 m2 telle qu’à elle reconnue par l’arrêt
N°249/Com du 06 Novembre 2008;

« -Constater que par la nullité de vente intervenue entre la SIPCA


et la SAPI SCI perdait désormais tout droit sur l’immeuble objet
du Titre Foncier N°22742/W; cette nullité ayant eu pour effet de
mettre les parties au même e, semblable état où elles étaient
avant la vente;

« -Constater alors que la SAPI SCI est désormais sans qualité


pour émettre des prétentions sur le Titre Foncier N°22742/W
redevenu propriété de SIPCA.

TRES SUBSIDIAIREMENT ET AU FOND:

« -Constater que la prénotation judiciaire alléguée est nulle et de


nul effet car prise en violation des articles 163,168 et 169 du
décret du 21 Juillet 1932 instituant au Cameroun le régime
Foncier de l’immatriculation;

« -Constater qu’il transpire par ailleurs de l’article 158 du décret


susvisé que la prénotation judiciaire ne saurait faire obstacle à
l’inscription d’un droit réel, la mesure n’étant que provisoire;

« -Constater sur la violation prétendue de l’article 1583 du Code


Civil que le problème du prix à payer pour la parcelle reconnue à
la société ARNO Sarl par arrêt N°249/Com du 06 Novembre
2008 de la Cour Suprême a déjà été définitivement tranché par
l’arrêt N°99/Civ du 22 Mars 2012 de la même Cour validant les
offres réelles faites par ARNO à la SIPCA en paiement du prix du
terrain;

« -Constater sur la violation prétendue de l’article 10 de la loi


80.21 du 14 Juillet 1980 modifiant et complétant certaines
dispositions de l’ordonnance N°74.1 du 06 Juillet 1974 fixant le

66
régime foncier ;que l’arrêt N°99/Civ du 22 Mars 2012 sur lequel
Madame le Ministre du cadastre et des Affaires foncières a
apposé son visa est celui-là qui a confirmé les offres réelles faites
par la Société ARNO en paiement du prix du terrain tel que exigé
par l’arrêt N°249/Com du 06Novembre 2012;

« -Constater la réalité et la validité du visa de Madame le


Ministre du Domaine, du Cadastre et des Affaires Foncières n’est
pas contestée;

« -Constater que ce visa émane bel et bien de l’autorité


légalement investie des pouvoirs à cet effet;

« -Constater que suivant les dispositions de l’article 145 de l’Acte


Uniforme OHADA sur les suretés «le droit de suite s’exerce contre
le débiteur de l’immeuble dont le titre est publié postérieurement
à l’hypothèque;

« -Qu’en d’autres termes, le droit réel d’un tiers peut être publié
après l’inscription d’une hypothèque sans que celle-ci n’en
constitue un obstacle bien que le créancier hypothécaire conserve
son droit de suite;

« -Constater que la prénotation judiciaire alléguée était nulle et de


nul effet ainsi qu’il a été démontré, ne peut produire aucun effet
de droit;

« -Constater qu’au surplus, Madame le Ministre des Domaines,


du Cadastre et des Affaires Foncières en apposant son visa sur
l’arrêt N°99/Civ du 22 Mars 2012 a agi dans le strict respect des
droits que la loi lui accorde dans le cadre de ses attributions ;

En conséquence:

En la forme:

« -Recevoir la Société ARNO Sarl en son intervention volontaire

« -Déclarer le recours de la SAPI SCI irrecevable pour défaut de


qualité de la recourante.

Au fond et très Subsidiairement:

« -Rejeter le recours de la Société SAPI SCI.

« -Condamner cette dernière aux dépens distraits au profit de


Maître Antoine KITTO, Avocat aux offres de droit.
67
Sous toutes réserves »

----- Le mémoire en réplique de la requérante a été enregistré le


19 Novembre 2015 sous le n°1130 ; il est libellé comme suit :

PLAISE AU TRIBUNAL

« Vu le Recours Contentieux en annulation du morcellement opéré


sur le Titre Foncier N°22472/W au profit de la Sté ARNO SARL
daté à Douala du 07 Octobre 2013 reçu au Greffe du Tribunal de
céans le 09 Octobre 2013 sous le N°92 ensemble le bordereau de
pièces (37) le soutendant ;

« Vu la surprenante requête en intervention volontaire de la Sté


ARNO SARL datée à Douala du 05 Octobre 2015 reçue au Greffe
de céans le 19 Octobre 2015 sous le N°973 ensemble l’unique
pièce la soutendant ;

« Vu la notification de cette requête à la SAPI SCI SARL en date


du 09 Novembre 2015 via son Conseil soussigné ;

EN LA FORME

« Attendu que cette requête en intervention volontaire est


irrecevable pour des motifs qui seront infra exposés ;

« Qu’en revanche, le présent mémoire en réplique est recevable


comme intervenu dans les forme et délai légaux notamment
conformément à l’Article 40 al.1 de la Loi N°2006/022 fixant
l’Organisation et le Fonctionnement des Tribunaux
Administratifs;

AU FOND

Sur l’irrecevabilité de la requête en intervention volontaire


introduite par la Sté ARNO SARL

« Attendu que suivant exploit de notification du 27 Janvier 2014


de Me KOUBEL YITH Lydienne Huissier de Justice à Douala à la
requête de « Monsieur le Président du Tribunal Administratif du
Littoral à Douala » transmettant à la Sté ARNO SARL la
correspondance N°2009/L/G/TA/DLA signée de Monsieur le
Greffier en Chef de la juridiction de céans « laquelle accompagne
une copie du dossier de Recours et une expédition de
l’ordonnance de soit communiquée N°105/OSC/CAB/PTA/DLA
rendue le 30 Octobre 2013 par le Juge rapporteur désigné », il
68
était demandé à la Sté ARNO SARL de produire « dans Trente
(30) jours à compter du lendemain de la réception des présentes,
son mémoire en défense en cinq (05) exemplaires tous datés et
signés » ; (pièce 1)

« Que la Sté ARNO SARL n’a pas cru devoir se plier à ces
exigences impératives prévues par l’Article 38 al.1 de la Loi
N°2006/022 fixant l’Organisation et le Fonctionnement des
Tribunaux Administratifs ;

« Que c’est en l’absence de ce mémoire en défense attendu que


Monsieur le Président Rapporteur désigné a, par Ordonnance
N°35/OCI/JR/TA/DLA du 24 Février 2015 déclaré l’instruction
de ce Recours clôturée, laquelle ordonnance a été portée à la
SAPI SCI via son Conseil soussigné en date du 26 Mars 2015 ;
(pièce 2)

« Qu’elle ne saurait à ce jour et par le truchement d’une requête


en intervention volontaire corriger ces manquements ;

« Que commentant l’Arrêt N°127 rendu le 27 Mai 1988 par la


Deuxième Chambre de la Cour de Cassation Française,
Messieurs T. MOUSSA, S. GUINCHARD et P. Julien ont dit
reprenant les motivations de cet Arrêt que « l’intervention n’est
plus possible après la clôture des débats » ;

 Civ. 2ème, 27 Mai 1988, bull. civ.


II N°127 D. 1989, Somm. 1977
Obs T. MOUSSA, S. GUINCHARD et P. Julien ;

« Que s’il est vrai et au sens de l’Article 97 de la loi N°2006


précitée que « les demandes d’intervention et les appels en
garantie sont recevables en tout état de cause jusqu’au prononcé
de la décision. », il est tout aussi vrai que la notification du
Recours introductif d’instance et les pièces le soutendant à la Sté
ARNO SARL fait d’elle partie à ce procès ;

« Que si l’intervention par définition est la demande dont l’objet


est de rendre un tiers partie au procès engagée entre les parties
originaires, l’intervention volontaire est celle dont un tiers prend
l’initiative lui-même pour s’associer à une instance pendante ;

« Qu’il échet de déclarer la requête en intervention volontaire


introduite par la Sté ARNOSARL irrecevable ;

69
PAR CES MOTIFS

« Vu le Recours Contentieux en annulation du morcellement opéré


sur le Titre Foncier N°22472/W au profit de la Sté ARNO SARL
daté à Douala du 07 Octobre 2013 reçu au Greffe du Tribunal de
céans le 09 Octobre 2013 sous le N°92 ensemble le bordereau de
pièces (37) le soutendant ;

« Vu la surprenante requête en intervention volontaire de la Sté


ARNO SARL datée à Douala du 05 Octobre 2015 reçue au Greffe
de céans le 19 Octobre 2015 sous le N°973 ensemble l’unique
pièce la soutendant ;

« Vu la notification de cette requête à la SAPI SCI SARL en date


du 09 Novembre 2015 via son Conseil soussigné ;

EN LA FORME

« Attendu que cette requête en intervention volontaire introduite


par la Sté ARNO SARL est irrecevable pour des motifs sus
exposés ;

« Qu’en revanche le présent mémoire en réplique est recevable


comme intervenu dans les forme et délai légaux notamment
conformément à l’Article 40 al.1 de la Loi N°2006/022 fixant
l’Organisation et le Fonctionnement des Tribunaux
Administratifs;

AU FOND

« Vu l’Article 38 al.1 de la Loi N°2006/022 fixant l’Organisation


et le Fonctionnement des Tribunaux Administratifs ;

« Vu l’exploit de notification du 27 Janvier 2014 de Me KOUBEL


YITH Lydienne Huissier de Justice à Douala par lequel Monsieur
le Président du Tribunal de céans transmet à la Sté ARNO
SARL « une copie du dossier de Recours » lui impartissant un
délai de trente (30) jours pour déposer son mémoire en défense ;

« Vu l’Ordonnance N°35/OCI/JR/TA/DLA du 24 Février 2015


rendue par le Président Rapporteur déclarant l’instruction de ce
Recours clôturée, laquelle ordonnance a été portée à la SAPI SCI
via son Conseil soussigné en date du 26 Mars 2015 ;

« Bien vouloir constater que la notification du Recours à la Sté


ARNO SARL faisait d’elle partie à ce procès ;
70
« Bien vouloir constater qu’en violation de l’Article 38 al.1 sus
visé, la Sté ARNO SARL n’a pas cru devoir déposer sous
trentaine son mémoire en défense attendu ;

« Bien vouloir enfin constater que la Sté ARNO SARL ne saurait


subtilement combler ce manquement par une requête en
intervention volontaire ;

EN CONSEQUENCE

« Bien vouloir Déclarer la requête en intervention volontaire


introduite par la Sté ARNO SARL irrecevable ;

« Bien vouloir enfin et sans qu’il ne soit besoin d’examiner les


griefs élevés par la Sté ARNO SARL adjuger à la SAPI SCI l’entier
bénéfice du dispositif tant du présent mémoire en réplique que
de celui du Recours Contentieux du 07 Octobre 2013;

Sous toutes réserves »

----- Inscrites au rôle de l’audience du 1er Septembre 2016, les


présentes causes a été appelées, retenues et mises en délibéré
pour jugements être rendus le 1er Décembre 2016 ; les
délibérés ont été prorogés à l’audience du 03 Novembre de la
même année au cours de laquelle ils ont été rabattus pour
observations des parties et plaidoiries ; elles ont été à nouveau
mises en délibéré pour jugement être rendu le 1er Décembre
2016 ;

----- Advenu à cette date, il a été décidé ce qui suit :

LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF

----- Vu les requêtes contentieuses de la Société AFRICAINE


DE PROMOTION IMMOBILIERE (SAPI-SCI), enregistrées au
greffe le 9 Octobre 2013 sous les numéros 91 et 92 ;

----- Vu l’ensemble des pièces des dossiers de procédure ;

----- Vu la loi n°2006/015 du 29 Décembre 2006 portant


organisation judiciaire, modifiée ;

71
----- Vu la loi n°2006/022 du 29 Décembre 2006 fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux
Administratifs ;

----- Vu les décrets n°194/2012 du 18 Avril 2012 et 569/2014


du 18 Décembre 2014 portant nomination des Magistrats du
siège dans les Tribunaux Administratifs ;

----- Après avoir entendu en la lecture des rapports, Madame


Dorcas MUKWADE NGANDO, Rapporteur en l’instance ;

----- Ouï la requérante, la Société SAPI-SCI, comparant et


plaidant par ses conseils Maîtres Henri KOUTNCHOU
KENMOGNE et Clément ATANGANA ;

----- Nul pour l’Etat du Cameroun (MINDCAF), non comparant,


ayant par ailleurs produit son mémoire en défense hors délai ;

----- Ouï la Société ARNO Sarl, intervenante volontaire,


comparant par ses conseils Maîtres Arlette NGOULLA FOTSO et
Antoine KITIO, en ses observations ;

----- Le Ministère Public entendu en ses conclusions ;

----- Et après en avoir délibéré conformément à la loi, en


formation collégiale ;

----- Attendu que par deux recours distincts enregistrés tous au


greffe le 9 octobre 2013 sous les numéros 91 et 92, la société
AFRICAINE DE PROMOTION IMMOBILIERE, en abrégée
SAPI-SCI, agissant poursuites et diligences de son Directeur
Général KAMDEM Dieudonné, ayant pour conseils Maîtres
Henri KOUNTCHOU KENMOGNE et Clément ATANGANA,
Avocats au Barreau du Cameroun, a saisi le Tribunal
Administratif de céans pour solliciter,

1- Dans le premier recours:

-L’annulation de la correspondance administrative n°0000648/


Y.23/MINDCAF/I120 du 15 Février 2013, par laquelle le Ministre
des Domaines et des Affaires Foncières a prescrit au
Conservateur Foncier du Wouri de morceler le titre foncier
n°22472/W au profit de la Société ARNO ;

72
-La condamnation de l’Etat du Cameroun à lui verser, à titre de
dommages-intérêts, la somme de 2.000.000.000 FCFA pour le
préjudice qu’elle dit avoir subi du fait de cet acte ;

2-Dans le second recours :

-L’annulation, avec toutes les conséquences de droit, le


morcellement opéré sur le titre foncier n°22.472/W au profit de la
Société ARNO en exécution de l’acte 0000648/Y.23/
MINDCAF/I120 du 15 février 2013 du Ministre des domaines et
des affaires foncières;

-La condamnation de l’Etat du Cameroun au paiement de la


somme de 2.000.000.000 FCFA au titre de dommages-intérêts
pour le préjudice qu’elle aurait subi du fait de l’administration ;

----- Attendu que par requête enregistrée au greffe le 19


Octobre 2015, la Société ARNO, agissant par l’organe de ses
conseils Maîtres Arlette NGOULLA FOTSO et Antoine KITIO,
Avocats au Barreau du Cameroun, a formé intervention
volontaire aux côtés de l’Etat du Cameroun pour invoquer des
fins de non recevoir au principal, et solliciter de manière
subsidiaire, le rejet du recours ;

SUR LA JONCTION DES PROCEDURES

----- Attendu que par ses conclusions parvenues au greffe le 28


Juin 2016, le Parquet Général a souhaité une jonction des deux
procédures pour que le tribunal se prononce de manière
objective ;

----- Attendu que les deux recours, répertoriées sous les


n°42/RG/FD/13 et 43/RG/FD/13, tous enregistrés au greffe
de céans le 9 Octobre 2013, opposent les mêmes parties,
portent sur le même espace litigieux et sont relatifs à la même
cause ;

----- Que pour une bonne administration de la justice, il


convient de les juger ensemble pour qu’il y soit statué par un
seul et même jugement;

----- Qu’il échet d’ordonner leur jonction ;

SUR LES FAITS

73
----- Attendu qu’il ressort des pièces des dossiers et des
échanges à l’audience des plaidoiries que par acte n°6661 du
05 Février 2003 du répertoire de Maître Martine NGASSEU
TCHOKONDET, Notaire intermédiaire à Douala, la société
AFRICAINE DE PROMOTION IMMOBILIERE (SAPI-SCI), a
acquis un ensemble immobilier sis à Douala, au lieu dit Akwa
d’une contenance superficielle de 9506 m2, objet du titre
foncier n°22.472/W muté le 28 Février 2003 au profit de
l’acquéreur ;

----- Qu’en contestation de cette acquisition, la Société ARNO,


liée à la vendeuse, la Société INDUSTRIELLE DES PRODUITS
CHIMIQUES (SIPCA) par un contrat de bail sur une parcelle de
ce terrain qu’elle occupait déjà en exécution de cette
convention, va ester en annulation de l’acte de cession ;

----- Qu’au terme de la procédure judiciaire y relative et par


arrêt n°249 du 6 Novembre 2008, la Cour Suprême a fait droit
à la demande d’ARNO, en même temps qu’elle a constaté sa
substitution de plein droit sur la parcelle concernée sous
réserve du paiement du prix correspondant qui a été arrêté,
suivant arrêt n°99/Civ du 22 Mars 2012 de la même
Juridiction validant les offres réelles faites par ARNO à la
Société SIPCA, à la somme de 1.250.000.000 FCFA ;

----- Qu’en exécution des deux décisions sus évoquées et par


correspondance n°0000648/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 15
Février 2013, le Ministre des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières va prescrire au Conservateur Foncier du
Wouri de procéder au morcellement du titre foncier
n°22.472/W au profit de la Société ARNO ;

----- Y faisant suite, il a été procédé au morcellement de ce


titre de propriété comme sus indiqué par l’établissement, le 26
Février 2013, du nouveau titre foncier n°48.724/W ;

SUR LE DECLINATOIRE DE COMPETENCE

----- Attendu que dans ses écritures parvenues au greffe le 04


Février 2014, la Société ARNO, agissant par le biais de ses
conseils, a décliné la compétence du Tribunal Administratif de
74
Douala au profit de celui de Yaoundé sur le fondement de
l’article 15 alinéa 2 de la loi n°2006/022 DU 29 Décembre 2006
fixant l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux
Administratif qui dispose que :

« Le Tribunal Administratif du siège de l’autorité ayant pris la


décision attaquée, est également compétente pour connaître de
l’action en indemnité imputable à la décision querellée » ;

----- Attendu que la requérante principale a conclu au rejet de


ce moyen ; qu’elle indique que l’élément attributif de
compétence en l’espèce est le siège de la société requérante ;

----- Attendu que le Ministère Public a également conclu dans le


même sens ; qu’il a toutefois sollicité qu’il y soit statué par
jugement séparé conformément aux dispositions d’ordre public
de l’article 51 alinéa 1 de la loi 2006/022 susvisée ;

----- Attendu que contrairement aux prétentions du Parquet


Général, cette obligation légale porte sur la compétence
matérielle ainsi que le précise cet article en ces termes :

« Le Tribunal Administratif doit statuer immédiatement par


décision avant-dire-droit distincte, sur les exceptions
d’incompétence fondées sur l’article 2 ci-dessus, sans pouvoir en
aucun cas joindre l’incident du fond » ;

----- Attendu par ailleurs que la même loi dispose, en son


article 16, que :

« Le Tribunal Administratif compétent pour connaître d’une


demande principale, l’est également pour toute demande
accessoire, incidente ou reconventionnelle relevant de la
compétence des Tribunaux Administratifs » ;

----- Attendu que le critère attributif de compétence en l’espèce


est le siège social de la SAPI-SCI notamment Douala ; qu’il suit
de là que les dommages-intérêts sollicités constituant une
demande accessoire, elle doit être portée à la connaissance de
la même juridiction ;

----- Qu’il y a lieu de rejeter cette exception comme non fondée ;

SUR LA RECEVABILITE
75
1- DE L’INTERVENTION VOLONTAIRE

----- Attendu que la demanderesse principale oppose à la


Société ARNO l’incompatibilité des qualités de partie principale
et d’intervenante volontaire et soutient à cet effet que, notifiée
le 27 Janvier 2014 par voie d’huissier de l’ordonnance du
rapporteur l’invitant à produire son mémoire en défense es
qualité de défenderesse au même titre que de l’Etat du
Cameroun, ARNO n’est plus recevable, au terme du délai de 30
jours imparti à cette fin, à présenter des écritures dans le
cadre de la présente procédure du fait de sa forclusion ;

----- Attendu que pour l’intervenante volontaire, le champ du


procès administratif relativement aux parties est défini par les
règles processuelles ; qu’il n’appartient ni au rapporteur, ni à
une partie au procès d’en étendre les limites au delà des
prescriptions légales ;

----- Attendu que le Ministère Public a conclu à la recevabilité


de l’intervention ;

----- Attendu qu’en l’état du droit positif camerounais, le cadre


légal d’un procès administratif est limité, en ce qu’il est dirigé
contre un acte administratif, à l’administration, relativement à
la défense ; que les bénéficiaires des décisions attaquées en
annulation ne pourront, pour la sauvegarde de leurs intérêts,
s’y introduire que par le biais d’une intervention volontaire dont
le régime juridique, au-delà des principes généraux de droit, est
défini par la loi 2006/022 du 29 Décembre 2006 susvisée,
notamment en son article 95 qui dispose que :

« L’intervention est admise de la part des tous ceux qui ont un


intérêt au jugement du litige. La demande d’intervention (…) sont
introduites par requête et soumis aux conditions prévues aux
articles 35 et 36 ci-dessus. »

----- Que l’article 97 de la même loi ajoute que « les demandes


d’intervention et les appels en garantie sont recevables en tout
état de cause, jusqu’au prononcé de la décision. »

----- Qu’ayant satisfait aux exigences légales visées dans les


dispositions qui précèdent, l’intervention de la Société ARNO
est recevable, l’ordonnance du rapporteur invoquée par la
requérante ne pouvant supplanter une disposition légale ;

76
2-DE LA DEMANDE PRINCIPALE

----- Attendu que la Société ARNO a invoqué plusieurs moyens


d’irrecevabilité ;

----- Que sur la première branche prise du défaut de qualité et


d’intérêt à agir, elle soutient que l’annulation de la vente sur la
parcelle litigieuse par la Cour Suprême suivant Arrêt
n°249/Com du 6 Novembre 2008 a entrainé la mutation du
titre foncier délivré à l’acquéreur au nom du propriétaire initial
en vertu des dispositions de l’article 24 du décret n°76-165 du
17 Avril 1926 modifié, fixant les conditions d’obtention du titre
foncier ; que dès lors, du fait de la perte du droit de propriété
sur la parcelle concernée au profit du propriétaire initiale, la
SAPI-SCI ne saurait se prévaloir d’un titre juridique à solliciter
l’annulation des actes portant sur celle-ci, ni en tirer un
quelconque avantage, l’intérêt qu’elle défend n’étant pas
juridiquement protégé ;

----- Que sur la seconde branche, l’intervenante fait valoir que


la correspondance du 15 Février 2013 ne constitue pas, au
sens légal du terme, une décision administrative faisant grief en
ce qu’elle ne crée ni droit, ni obligation à l’égard des parties
intéressées et l’assimile à « une instruction donnée à un
collaborateur dans le cadre du traitement d’un dossier » ;

----- Attendu que ces fins de non recevoir ont été battues en
brèche par la demanderesse qui a conclu à leur vacuité ;

----- Que pour sa part, la décision du Ministre des Domaines et


des Affaires Foncières participe des actes susceptibles d’être
déférés devant le juge de l’excès de pouvoir dès lors qu’elle
produit par elle-même des effets juridiques ;

----- Que sur le défaut de qualité et d’intérêt qui lui est


reproché, elle allègue que l’article 24 du décret susvisé,
malicieusement cité de manière parcellaire par son
contradicteur, dispose en son alinéa 2 que : « l’action est portée
devant le Tribunal civil du lieu de la situation de l’immeuble » ;

----- Qu’il en découle que l’autorité administrative compétente


ne saurait procéder à la mutation du titre foncier au profit du
propriétaire initial, malgré l’annulation de l’acte de cession, en
l’absence d’une décision judiciaire définitive ayant ordonné
ladite mesure;
77
----- Que face à cette carence, elle demeure titulaire du titre
foncier 22472/W et jouit du titre juridique à défendre
l’amputation de son droit de propriété, l’intérêt d’une telle
défense ne faisant l’ombre d’aucun doute, notamment la
sauvegarde de son patrimoine ;

----- Attendu que le Ministère Public a conclu au rejet des fins


de non recevoir comme mal fondées, la SAPI-SCI ayant, de son
point de vue, qualité et intérêt à attaquer les décisions
administratives entreprises pour la sauvegarde de ses droits ;

----- Attendu qu’il est acquis aux débats qu’avant l’intervention


des arrêts n°249 et 99/Civ des 6 Novembre 2008 et 22 Mars
2012 de la Cour Suprême, le titre foncier n°22.472 du
département du Wouri, appartenant initialement à la Société
SIPCA, avait fait l’objet d’une mutation totale au profit de la
SAPI-SCI le 28 Février 2003 ;

----- Que cet acte juridique, qui consacre par ailleurs son droit
de propriété sur l’ensemble de l’immeuble couvert par celui-ci,
lui confère qualité à en défendre l’intégrité, le titre foncier étant
la certification matérielle de la propriété immobilière ;

----- Que l’arrêt 249 du 6 Novembre de la Cour Suprême


constitue simplement un moyen de fond à opposer à la
demande en annulation de l’intéressée ;

----- Attendu que la partie demanderesse justifie d’avantage


d’un intérêt à agir dès lors que, dans l’hypothèse de
l’annulation des actes querellés, la partie initialement morcelée
réintègrera son patrimoine ;

----- Attendu d’autre part que l’acte faisant grief, c’est-à-dire


susceptible d’être déféré en annulation, est celui dont
l’exécution est rendue possible du fait même des énonciations
impératives qui y sont contenues, lesquelles bouleversent le
statut juridique antérieure ;

----- Attendu qu’il est constant que la correspondance


n°648/Y.23/MINDCAF/D2/I120 du 15 Février 2013 du
Ministre des Domaines rentre dans cette catégorie d’acte dès
lors qu’elle participe de manière directe, à amoindrir les droits
réels de la SAPI-SCI sur une parcelle de terrain dont elle était
déjà propriétaire ;

78
----- Que le caractère décisoire de cette correspondance est
établi en ce qu’elle a abouti à l’établissement, après
morcellement, du titre foncier n°48724 au profit de la Société
ARNO ;

SUR LA DEMANDE D’ANNULATION DES ACTES QUERELLES

----- Attendu qu’il convient, pour une meilleure appréciation


des moyens d’annulation invoqués, de reproduire les
énonciations de la correspondance n°648 attaquée ainsi qu’il
suit :

« Faisant suite à votre correspondance ci-dessus référencée et


relative à l’objet en marge, je tiens à vous rappeler qu’il s’agit
d’exécuter un arrêt définitif de la Cour Suprême ordonnant une
vente judiciaire par substitution, les charges que vous invoquées
qui grèvent ce titre foncier ne sauraient empêcher son exécution.

Par conséquent, je viens par la présente vous réitérer les termes


de mes correspondances n°00002140/Y.7/MINDCAF/
SG/D6/S20 du 3 Septembre 2012 et n°0002382/Y.23/
MINDCAF/ SG/D6/S200 du 1er Octobre 2012 et vous demande
de vous exécuter et rendre compte sous huitaine » ;

----- Attendu qu’il sied de rappeler que c’est en exécution de


cette lettre que le titre foncier n°22.472/W a été morcelé, pour
créer celui n°48.724/W ;

----- Attendu que la SAPI-SCI soutient, par le biais de ses


conseils, que les différents actes dont elle sollicite l’annulation
sont entachés d’excès de pouvoir comme violant de nombreuses
dispositions légales, notamment :

1) L’article 163 du décret du 21 Juillet 1932 instituant au


Cameroun, le régime foncier de l’immatriculation en ce que, à
travers les actes contestés, l’autorité administrative a méconnu
les effets de la prénotation judiciaire inscrite sur le titre foncier
n°22472 ainsi qu’il ressort du certificat d’inscription délivré par
le Conservateur des Affaires Foncières du Wouri en exécution
de l’ordonnance n°1236 du 15 Octobre 2010 du Président du
Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo, en l’absence
d’une ordonnance de main levée de cette mesure devenue
définitive indiquant la disponibilité du terrain litigieux ;
79
2) L’article 1583 du Code civil en ce que le morcellement
critiqué est intervenu sans que le prix de vente ait été discuté
de manière consensuelle, ARNO ayant arrêté unilatéralement le
prix par l’application de la règle de trois ;

3) L’article 10 de la loi n°80-21 du 14 Juillet 1980 fixant le


régime foncier en ce que, les instructions du Ministre des
domaines contenues dans la correspondance administrative
attaquée en annulation ont été exécutées en l’absence du visa
légal préalable exigé à peine de nullité aux personnes
étrangères désireuses d’acquérir des propriétés immobilières au
Cameroun, ARNO étant une société à capitaux étrangers et les
actionnaires de nationalité hellénique ;

4) L’article 2114 alinéa 2 du Code civil, dès lors qu’il n’a pas
été tenu compte, lors du morcellement, de l’hypothèque en
premier rang inscrite le 16 Mars 2007 sur le titre foncier 22472
au profit de la Société AFRILAND FIRST BANK pour garantir le
remboursement d’une créance de 2.000.000.000 FCFA
consentie à la SAPI-SCI, l’hypothèque étant un droit réel
accessoire ;

5) L’article 24 du décret n°76/165 du 27 Avril 1976 fixant


les conditions d’obtention du titre foncier et ses modifications
subséquentes en ce que le morcellement a été opéré sans que
l’administration foncière s’assure, à la suite de l’annulation, si
la mutation du titre foncier au profit du propriétaire initial, la
SIPCA, a été décidée par décision de justice devenue définitive ;

----- Attendu que l’intervenante volontaire a conclu au rejet des


recours principaux, aucun acte constitutif d’excès de pouvoir
ne pouvant être reproché au Ministre chargé des domaines et
des affaires foncières, s’agissant de l’exécution d’une décision
de justice ;

----- Attendu que pour le Ministère Public, aucune faute ne


pourrait être reprochée à l’administration dans la mesure où la
parcelle de terrain litigieuse est rendue disponible à la suite des
arrêts de la haute juridiction ;

DE LA VIOLATION DE L’ARTICLE 24 DU DECRET N°76-165


DU 27 AVRIL 1976 FIXANT LES CONDITIONS
D’OBTENTION DU TITRE FONCIER

----- Attendu que cet article dispose que :


80
« La résolution de la vente d’un immeuble entraine la mutation du
titre délivré à l’acquéreur au nom du propriétaire initial ;

L’action est portée devant le tribunal civil du lieu de la situation


de l’immeuble » ;

----- Attendu qu’il résulte de ce qui précède que le moyen


d’annulation fondé sur la violation de cette disposition légale
est inopérant en l’espèce en ce qu’elle est applicable à la
résolution de la vente, encore que la SAPI-SCI en fait une
interprétation erronée lorsqu’elle soumet la régularité du
morcellement à l’exécution préalable d’une décision de justice
définitive ordonnant la mutation au profit du propriétaire
initial, faisant ainsi dire à la loi ce qu’elle n’a pas dit ;

----- Qu’en tout été de cause, la décision et le morcellement


critiqués trouvent leur fondement dans l’arrêt n° 249 du 6
Novembre 2008 de la Cour Suprême qui a, de manière
définitive, annulé la vente intervenue entre les sociétés SIPCA
et SAPI SCI sur la parcelle occupée par la Société ARNO et a
procédé à une vente judiciaire au profit de cette dernière par
substitution ;

----- Que dès lors, en prescrivant et procédant au morcellement


du titre foncier 22472/W au profit de ARNO Sarl,
l’administration foncière n’a pas enfreint la disposition légale
sus évoquée ;

DE LA VIOLATION DE L’ARTICLE 2114 ALINEA 2 DU CODE


CIVIL

----- Attendu que s’il est acquis que l’hypothèque est un droit
réel accessoire sur les immeubles affectés à l’acquittement
d’une obligation, la SAPI-SCI ne saurait se prévaloir des droits
et actions du créancier hypothécaire pour attaquer les actes
litigieux en se substituant à celui-ci ;

----- Qu’il échet de rejeter ce moyen comme non fondé ;

DE LA VIOLATION DE L’ARTICLE 10 DE LA LOI 80-21


DU 14 JUILLET 1980 MODIFIANT ET COMPLETANT
CERTAINES DISPOSITIONS DE L’ORDONNANCE N°74-
1 DU 6 JUILLET 1974 FIXANT LE REGIME FONCIER

81
----- Attendu que l’examen des pièces du dossier révèle que le
visa exigible aux étrangers pour l’acquisition des biens
immobiliers a été apposé sur l’arrêt n°249 du 6 Novembre
2008 ;

---- Qu’il convient de rappeler que le visa exigible doit être inséré
ou apposé dans l’acte de vente ; que s’agissant en l’espèce
d’une vente judiciaire, cette formalité ne pouvait qu’être
exécutée que sur l’arrêt rendu par la haute juridiction tel que
ci-dessus spécifié ;

----- Qu’il échet de rejeter ce moyen comme non fondée ;

DE LA VIOLATION DE L’ARTICLE 1583 DU CODE CIVIL

----- Attendu que le prix conventionnel a été supplée en l’espèce


par le prix judiciaire matérialisé par la validation des offres
réelles de 1.250.000.000 Frs faites par ARNO à la SIPCA ;

----- Que le moyen d’annulation tiré de l’irrégularité du prix de


vente ne saurait être évoqué par le demandeur et doit être
rejeter, l’arrêt n°99/Civ du 22 Mars 2012 de la Cour Suprême
ayant définitivement mis un terme à cette querelle ;

SUR LA VIOLATION DE L’ARTICLE 163 DU DECRET DU 21


JUILLET 1932

----- Attendu qu’il est acquis que la prénotation judiciaire


produit ses effets jusqu’à l’intervention d’une décision de
justice définitive mettant un terme au fond du litige, au-delà
duquel elle devient caduque sans qu’il soit besoin qu’une
décision de justice constate cette caducité ; qu’ainsi, le titre de
propriété retrouve sa disponibilité et peut faire l’objet
d’opérations juridiques de toute nature ;

----- Attendu que les arrêts n°249 du 6 Novembre 2008 et


99/Civ du 22 Mars 2012 ont définitivement mis un terme au
fond des litiges opposants les litigants sur la parcelle querellée
en fixant les droits des parties ;

----- Que dès lors, l’ordonnance dont se prévaut la SAPI-SCI ne


pouvant plus, au terme de la procédure sus évoquée, produire
des effets de droit, c’est de manière régulière que les actes
attaqués ont été pris, les décisions de justice sus visées ayant
rendu le titre foncier disponible à toute opération ;

82
----- Qu’il suit de ce qui précède que les actes attaqués ont, bien
au contraire, assuré la bonne exécution des décisions de justice
sus évoquées qui bénéficient de la vérité légale, laquelle
s’impose à tous ;

----- Qu’il échet de rejeter les recours comme non fondés ;

IV- SUR LA DEMANDE EN INDEMNISATION

----- Attendu que la Société SAPI-SCI a sollicité que l’Etat du


Cameroun soit condamné à lui payer la somme de
2.000.000.000 FCFA au titre de dommages-intérêts du fait de
l’illégalité des actes administratifs déférés ;

----- Mais attendu que l’invalidation souhaitée a été rejetée ; que


cette demande ne peut bénéficier d’aucun support juridique ;

----- Qu’il échet de la rejeter comme non fondée ;

----- Attendu que la partie qui succombe supporte les frais de la


procédure ;

PAR CES MOTIFS


----- Statuant publiquement, contradictoirement à l’égard de
la Société Africaine de Promotion Immobilière (SAPI-SCI) et
de la Société ARNO Sarl, par défaut à l’encontre de l’Etat du
Cameroun, en matière foncière et domaniale, en premier et
dernier ressort, et à l’unanimité des voix membres du collège;

DECIDE
Article 1er : Il est procédé à la jonction des procédures
n°42/RG/FD/13 et 43/RG/FD/13 du 09 Octobre 2013 pour
cause de connexité ;

Article 2 : Les recours contentieux introduits par la Société


Africaine de Promotion Immobilière sont recevables ;

Article 3 : L’intervention de la Société ARNO Sarl est


recevable ;

Article 4 : Les demandes en annulation et en indemnisation


ne sont cependant pas fondés ; Elles sont par conséquent
rejetées ;

83
DETAIL DES FRAIS Article 5: La Société SAPI-SCI est condamnée aux dépens
liquidés à la somme de quatre-vingt-trois mille FCFA;
Notifications : ------12.000
----- Ainsi jugé et prononcé par le Tribunal Administratif de
Frais de Greffe : ---- 4.500 céans en son audience publique du jeudi premier décembre
deux mille seize ;
Expéditions : ------- 4.500
----- En approuvant ------- mots -------- lignes rayés nuls
Timbres : ----------- 42.000
ainsi que ------ renvois en marge.
Enregistrement : - 20.000
----- En foi de quoi le présent jugement a été signé par le
Président, les Membres et le Greffier ;
Total : ------- 83.000 F

Le Président 1er Membre 2ème Membre

Le Greffier

84

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