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SUCCESSION ET PROTECTION DU

CONJOINT D’UN INCAPABLE


Master : Management financier et stratégie des organisations

Réalisé par :
El hasni chaymae
Encadré par :
Charef hajar Mme.GHZALA
Chakir hasnae
El Allam Laila

Année universitaire : 2020/2021


Introduction

Au décès, le patrimoine est immédiatement dévolu aux héritiers. En l’absence


d’expression de volonté du défunt, la loi prévoit la dévolution de la succession.
Sous réserve des dispositions d’ordre public, telle que la réserve, le défunt peut
organiser différemment la transmission de son patrimoine, par l’établissement d’un
testament ou d’une donation entre époux conférant au conjoint des droits
supplémentaires.
Pour hériter, il suffit t d’être conçu et de naître viable. Il ne faut pas non plus être
indigne (sanction suite à une condamnation pénale lorsqu’on a attenté à la vie du
défunt). On peut refuser d’hériter en renonçant à la succession. La qualité d’héritier
se démontre par l’état civil qui est repris dans l’acte de notoriété dressé par le
Notaire. En cas d’incertitude, on aura recours à un généalogiste pour vérifier
l’existence de parents.

Pour protéger vos proches et préparer votre succession, il est important de bien
connaître les règles qui régissent l’héritage. La loi privilégie les enfants et le conjoint,
puis les autres membres de la famille en fonction de leur lien de parenté. Vous pouvez
modifier la répartition par testament, mais dans certaines limites. Rappel des
principales règles.
Partie 1 : la succession
➢ Qui hérite en l’absence de testament ?

Si vous préférez ne faire aucun testament, ou si votre testament ne précise pas la répartition
de votre héritage, la loi prévoit un ordre des héritiers très strict. Les 4 ordres
d’héritiers :Les héritiers sont répartis en 4 catégories, par ordre de proximité. Si au sein
d’une même catégorie, il y a plusieurs héritiers, c’est ensuite le degré de parenté qui permet
de répartir les parts revenant à chacun. Le « 1er ordre » , Le « 2e ordre » , Le « 3e ordre »
, Le « 4e ordre »

➢ La règle de la représentation

Si le défunt avait un enfant décédé avant lui, et que cet enfant avait lui-même des enfants,
ceux-ci se partagent sa part de succession (ou, s’ils sont également décédés, leurs propres
enfants). C’est ce qu’on appelle la règle de la représentation : un enfant décédé est
représenté par ses enfants ou ses petits-enfants.

• Le cas particulier du conjoint survivant

Si le défunt est marié et non divorcé, son conjoint survivant hérite d’une part de la
succession, voire de la totalité dans certaines situations. Son cas est particulier : sa position
vis-à-vis de la succession dépend du contrat de mariage, de l’origine des biens et de la
présence ou non d’autres héritiers.

➢ Quelle part revient à chacun en l’absence de testament ?

En présence d’un conjoint marié survivant

Si le défunt est marié et non divorcé, son conjoint survivant hérite au minimum d’1/4 en
pleine propriété de la succession (lorsqu’il n’y a pas d’enfants). Les règles de partage
dépendent :

du contrat de mariage, en fonction duquel une partie du patrimoine peut revenir en bien
propre (donc hors succession) au conjoint survivant ;

l’héritage se partage suivant des règles dépendant de la structure familiale.

• S’il y a des enfants ou petits-enfants


Si le défunt laisse des enfants mais pas de conjoint survivant, les enfants se partagent
l’héritage à parts égales. Si l’un des enfants est déjà décédé, mais laisse des enfants
derrière lui, ces derniers se partagent sa part.
• S’il n’y a pas de descendants

Si le défunt n’avait ni conjoint survivant, ni descendants, l’héritage va aux héritiers du « 2e


ordre » : les parents et les frères et sœurs (ou leurs enfants ou petits-enfants s’ils sont
décédés).

Si les 2 parents sont vivants, ils reçoivent la moitié, et les frères et sœurs se partagent
l’autre moitié.
S’il ne reste qu’un parent, celui-ci reçoit 1/4 de la succession et les frères et sœurs se
partagent les ¾ restants.

➢ Et s’il y a un testament ou une donation entre époux ?

Il est possible de prévoir par testament ou par donation entre époux une répartition
différente, dans certaines limites.

➢ Les limites du testament ou de la donation entre époux : la part réservataire

Vous ne pouvez pas « déshériter » vos enfants (ou leurs enfants / petits-enfants si vos
enfants sont décédés), ni votre conjoint si vous n’avez pas d’enfants. Une partie de l’héritage
doit obligatoirement leur revenir (c-à-d réserve héréditaire)

Si le défunt laisse derrière lui des descendants, une part leur est réservée. Elle s’élève à :

la moitié de la succession s’il y a 1 enfant (ou ses descendants s’il est décédé),

les 2/3 s’il y a 2 enfants (ou leurs descendants)

les 3/4 s’il y a au moins 3 enfants (ou leurs descendants).

➢ Le testament

Un testament est un texte qui contient les dernières volontés du défunt. Il peut être fait
devant notaire, mais ce n’est pas une obligation (sauf pour certaines dispositions, comme la
reconnaissance d’un enfant).

Une fois déduite la « part réservataire », le défunt peut ainsi laisser par testament le reste
de sa succession (appelé « quotité disponible ») à la ou les personnes qu’il souhaite, par
exemple son des amis, des parents plus éloignés, un organisme caritatif…

• La donation entre époux

La donation entre époux, ou donation au dernier vivant, est un acte réalisé devant notaire.
Elle peut être signée au moment du mariage ou par la suite. Elle permet à chacun des époux
de favoriser l’autre dans la succession en cas de décès, par rapport à ce que prévoient les
dispositions légales par défaut.

Si le défunt a des enfants

En présence d’enfants du défunt (qu’ils soient issus du couple ou non), le conjoint survivant
pourra avoir le choix (dans la limite de ce qui est prévu par la donation) entre :

La totalité de la succession en usufruit ;

¼ de la succession en propriété et les ¾ en usufruit ;

Si le défunt n’a pas d’enfants

En l’absence d’enfants, la donation entre époux peut attribuer l’intégralité de l’héritage au


conjoint survivant, même s’il reste des parents ou des frères et sœurs. Les parents,
cependant, peuvent récupérer à certaines conditions les biens qu’ils ont donnés à leur enfant
défunt sans acquitter de droits de succession : c’est le « droit de retour » légal.
La partie 2 : La protection du conjoint survivant
La protection du conjoint survivant va pouvoir être réalisé en agissant sur trois niveaux :

 le régime matrimonial

 les libéralités

 l’assurance-vie.

1- La protection du conjoint par le régime matrimonial

Un régime matrimonial permet de spécifier les droits de chaque époux sur le patrimoine familial (les
biens propres et les biens communs). De plus, il permet également de déterminer les obligations de
chaque époux par rapport aux dettes contractées lors du mariage ou en dehors de ce dernier.

Les différents régimes matrimoniaux

Communauté légale
Communauté légale est le régime matrimonial par défaut. C’est le seul régime où il n’y a pas de
contrat de mariage. En effet, la majorité des couples mariés sont sous ce régime, justement parce
qu’il n’y a pas de contrat de mariage.
Pourquoi le choisir ?

• En cas de divorce, la répartition du patrimoine est très simple. Chacun récupère 50 % du


patrimoine commun.
• En cas de décès, c’est tout aussi simple. Le conjoint survivant récupère 50 % du patrimoine
ainsi qu’un quart de la pleine propriété (ou 100 % en usufruit s’il préfère).

Communauté universelle
« La communauté universelle » est un régime matrimonial avec contrat de mariage. Ici, tous les biens
acquis avant ou pendant le mariage appartiennent aux deux époux. Pour être plus clair, les biens
propres deviennent des biens communs, à l’exception des donations ou des biens hérités.
Pourquoi le choisir ?

• En cas de divorce, vous pouvez parfaitement récupérer vos biens propres acquis avant le
mariage.
• En cas de décès, le conjoint survivant peut récupérer l’intégralité du patrimoine.

Séparation de biens
« La séparation de biens » est également un régime matrimonial avec contrat de mariage. Ce régime
n’offre pas la possibilité de créer un patrimoine commun. En effet, chacun conserve ses biens, qu’ils
soient acquis pendant ou avant le mariage. Cela peut être intéressant pour les époux qui ont une
situation financière très différente et/ou qui souhaitent différencier vie de couple et vie
professionnelle.
Pourquoi le choisir ?

• Pour protéger des biens que vous avez acquis avant votre mariage et que vous ne souhaitez
pas partager (investissement immobilier ou entreprise par exemple). C’est un régime
généralement choisi par les professions libérales et chefs d’entreprise.
• Si votre époux/se a contracté des dettes financières, votre patrimoine restera protégé.
La protection du conjoint survivant par les libéralités

Les donations de biens présents au profit du conjoint survivant

Il s’agit pour l’un des époux de donner immédiatement des biens ou droits à son conjoint.

La donation peut être intégrée à un contrat de mariage ou avoir lieu pendant le mariage

La donation de biens à venir au profit du conjoint survivant


C’est une donation à l’époux survivant d’une partie ou de tous les biens qu’il détiendra au jour de
son décès, La donation de biens à venir est une donation nécessairement notariée : elle est soit
intégrée dans un contrat de mariage, soit passée ultérieurement chez un notaire.

L’assurance vie
L’assurance-vie est un outil de transmission de patrimoine très efficace. En effet, l’assurance-vie est
hors succession. Il suffit de nommer le conjoint comme bénéficiaire du contrat pour le protéger. Ce
dernier recevra alors le capital présent sur le contrat lors de décès et Le conjoint étant exonéré
totalement de droits de succession, l'assurance vie offre uniquement un avantage civil au conjoint
survivant, et non fiscal.

Partie 3 : Protection des incapables


Toute personne physique de plus de 18 ans a la capacité juridique d’exercer les droits dont
elle a la jouissance. La capacité juridique n’est, en principe, pas accordée aux mineurs et
peut être retirée aux majeurs dont les facultés sont altérées.

En droit français, les mineurs n’ont pas de capacité juridique. Ils ne sont donc pas en mesure
d’exercer leurs droits dans une succession eux-mêmes. Ce sont les représentants légaux
du mineur, à savoir ses parents, et à défaut son tuteur, qui devront régler la succession en
son nom. Il convient alors de préciser qu’il faudra dans certains cas obtenir l’autorisation
du juge des tutelles avant d’accepter ou de renoncer à la succession.

Les héritiers appelés à une succession peuvent accepter purement et simplement la


succession, l’accepter à concurrence de l’actif net ou encore y renoncer. C’est ce qu’on
appelle l’option successorale.

Les différentes mesures de protection juridique d'un majeur (sauvegarde de justice,


curatelle et tutelle) sont mises en place dans l'intérêt de la personne, en fonction de son
degré d'incapacité apprécié par le juge sur la base d'un certificat médical circonstancié établi
par un médecin agréé, et à la suite de l'audition de la personne concernée si son état de
santé le permet. Ainsi, les mesures de protection juridique doivent être réservées aux
personnes souffrant d’une altération de leurs facultés personnelles, notamment mentales.
Les mesures de protection doivent aussi être adaptées à la situation du majeur
(individualisation de la mesure).
Conclusion
La protection juridique des personnes dites « incapables » en droit , majeurs
ou mineurs, obéit à des règles spécifiques appelées « régimes de protection
juridique des incapables ».

La mesure de protection prend fin :

• à la demande de la personne protégée, de sa personne de confiance, de


l’administrateur ou de toute autre personne intéressée ou du Procureur
du Roi si la situation de la personne protégée ne le justifie plus cette
mesure (sur base d’un nouveau certificat médical circonstancié) ;
• au décès de la personne protégée.

La préservation du patrimoine était jusqu’alors privilégiée par le droit des


incapacités. Désormais c’est la protection de la personne et de ses libertés qui
est priorisée.

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