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Sujet 

: « succession en droit camerounais et en droit togolais »


Dans plus part des sociétés africaines et en particulier au Cameroun comme au
Togo, la succession est un domaine très sensible. C’est un domaine lié à la coutume ou
tradition. Pour elles, la succession s’appuie sur les ancêtres dont elles vénèrent et
perpétuent leur mémoire. C’est la raison pour laquelle, elles considèrent la succession
comme une continuation et non comme un héritage. La succession prend la relève en se
mettant dans la peau du défunt dont il devient l’incarnation. Mais parce que ces coutumes
sont dans la plus part des cas discriminatoire ; le législateur des différentes sociétés
africaines en a fait une priorité en la règlementant.

Cependant, ce présent travail portera sur (3) trois points : la succession en droit
camerounais (1er point), la succession en droit togolais (2 ème point) et 3ème point fera état de
la succession en droit togolais et en droit camerounais tout en relevant les points de
divergence ainsi que les points de convergence.

I. SUCCESSION EN DROIT CAMEROUNAIS

Les successions sont organisées en droit camerounais par le code civil


camerounais aux articles 718 et suivants. Ce code ne définit pas la succession mais d’emblée
sur le plan juridique la succession est la transmission du patrimoine du défunt à une ou à
plusieurs personnes en vie.

a. L’ouverture d’une succession et saisie des héritiers

En droit camerounais la succession s’ouvre à la mort naturelle qui apparait comme


la cause même de la succession, mais cela n’empêche pas les personnes prévoyantes de
régler leur succession avant leur décès, au moyen de donation entre vifs ou par voie
testamentaire soit par testament authentique, olographe ou oral.

La loi règle l’ordre de succéder entre les héritiers légitimes et les héritiers naturels.
A leur défaut, les biens passent à l’époux survivant et s’il n’y en a pas, à Etat. Les héritiers
légitimes et naturels sont saisis de plein droit des biens, droits et actions du défunt, sous
l’obligation d’acquitter toutes les charges de la succession.

b. Quelles sont les conditions à remplir pour pouvoir succéder en droit camerounais ?

L’héritier doit exister, être capable et digne ; occuper son rang dans l’ordre
successoral. Ainsi sont incapables de succéder : 1er celui qui n’est pas encore conçu ; 2ème
l’enfant qui n’est pas viable.

c. Qui peut avoir la qualité à succéder ?

Le code civil camerounais établi un ordre de succession :

1er ordre : les descendants du défunt (enfant) ;


2ème : les descendants privilégiés (père et mère), le collatéraux privilégiés (frères et sœurs)
ou leurs représentants ;

3ème : les descendants ordinaires (Les grands parents) ;

4ème : les collatéraux ordinaires (cousins, tantes, neveux…) ;

5ème : conjoint survivant

6ème : l’Etat (hypothèse de la succession vacante).

d. De la représentation

En droit camerounais ; la représentation n’est admise que pour les personnes


vivantes. Bien sûr les personnes qui sont mortes naturellement. Elle a lieu à l’infini dans la
ligne directe descendant, en ligne collatérale elle n’a pas lieu en faveur des descendants.

e. Peut-on renoncer à la succion ?

Toute personne appelée à succéder que ce soit ab intastat ou par testament a le


choix entre options :

1er Elle peut accepter purement et simplement la succession. Dans ce cas ; son patrimoine et
celui du défunt se mélangent complètement.

2ème Elle peut accepter également accepter la succession sous bénéfice d’inventaire dans ce
cas le patrimoine du défunt et celui de l’héritier restent séparés.

3ème enfin, elle n’héritera ni l’actif, ni du passif. L’acceptation sous bénéfice d’inventaire et la
renonciation à la succession se font sur base d’une déclaration au greffe du tribunal de
première instance du lieu où la succession du défunt s’est ouverte.

f. Partage

Au Cameroun nul ne peut être contraint à demeurer dans l’indivision et le partage


peut être toujours provoqué, nonobstant prohibition et conventions contraires.

Les cohéritiers mineurs ou interdits peuvent exercer l’action en partage pour le


biais de leurs tuteurs spécialement autorisés pour un conseil de famille. Cette autorisation
n’est pas nécessaire lorsque la demande en partage est faite par voie de requête collective
présentée par tous les intéressés.

Tout héritier, Même bénéficiaire, venant à une succession, doit rapporter à ses
cohéritiers tout ce qu’il a reçu du défunt par la donation entre vifs directement ou
indirectement : il ne peut retenir les dons que lui faits par le défunt, à moins qu’ils ne lui
aient été faits expressément preciput et hors part, ou avec dispense de rapport.

Le partage peut être rescindé ou annuler cause de violence ou du dol.


II. SUCCESSION EN DROIT TOGOLAIS

Les successions sont organisées en droit togolais par le code des personnes et de
la famille du 31 janvier 1980 tel que modifié par la loi du 29 juin 2012 aux articles 403 et
suivants…

En droit togolais la loi reconnait, en matière de succession la coutume du défunt,


pour autant qu’elle est conforme aux droits humains et aux principes fondamentaux de la
constitution, et les dispositions du code des personnes et de la famille.

Il sied d’épingler un point très important ; le code des personnes et de la famille


en matière de succession ne s’applique qu’à ceux qui en auront fait option. C’est l’article 404
du présent code qui pose ce principe.

Ladite option peut être faite par soit par testament soit par déclaration devant
l’officier de l’état civil. A l’étranger au moment du mariage, l’option est faite devant l’agent
diplomatique ou consulaire. En absence d’option, les dispositions du présent code
s’appliquent de plano.

A. CONDITION D’OUVERTURE DES SUCCESSIONS ET DE LA SAISINE DES NOTARIERS

En droit togolais les successions s’ouvrent par la mort. La succession s’ouvre au dernier
domicile du défunt pour l’ensemble des biens. Toutes ces actions inhérentes à la succession
seront portées devant le tribunal de ce domicile. La succession peut également être réglée
avant le décès au moyen des donations entre vifs ou au moyen de testament soit
authentique, soit olographe soit oral.

B. QUALITE REQUISE POUR SUCCEDER

En droit togolais pour succéder, il faut exister, être capable et digne, occuper son
rang dans l’ordre successoral. Par conséquent, l’enfant qui n’est pas encore conçu, l’enfant
qui n’est pas né viable et l’enfant indigne sont donc incapables de succéder.

C. DIFFERENT ORDRE DE SUCCESSION EN DROIT TOGOLAIS

Le droit togolais établi l’ordre de manière suivante :

1er ordre : les enfants et les descendants d’eux ;

2ème ordre : conjoint survivant ;

3ème  ordre : Ascendants ;

4ème ordre : Les collatéraux ;

5ème ordre : L’Etat (succession vacante).


D. LA REPRESENTATION

Au Togo on ne représente pas les personnes vivantes mais seulement celles qui
sont mortes. Elle a pour effet de faire entrer les représentants dans la place, dans le degré et
dans le droit du représenté.

Elle a lieu à l’infini dans la ligne directe des descendants. Elle n’a pas en faveurs
des ascendants. Elle s’opère par souche dans tous le cas où la représentation est permise.

E. L’ACCEPTATION ET DE LA RENONCIATION DES SUCCESIONS

Toute personne à laquelle une succession est dévolue, peut l’accepter purement
et simplement, l’accepte sous bénéfice de l’inventaire ou y renoncé. L’acceptation ou la
renonciation antérieure à l’ouverture de la succession est nulle. Elles peuvent être nulles
pour cause de dol, de violence ou d’erreur sur la substance de la succession.

F. LE PARTAGE DE S SUCCESSIONS EN DROIT TOGOLAIS

Au Togo, sauf convention expresse et dispositions légales particulières, nul ne peut


être contraint à demeurer dans l’indivision, le partage peut toujours être provoqué. La
convention d’indivision peut être conclue pour une durée de 5ans sauf stipulation contraire.
Cette convention est renouvelable. Dans ce cas le partage n’est provoqué que par un motif
jugé légitime, avant.

Le partage se fait dans la forme et par tel acte que les intéressés jugent
convenables, si tous les héritiers sont présents et capables. Le partage peut se faire à
l’amiable ou par voie judiciaire. Le partage judiciaire concernant un incapable peut
également être imposé par le conseil de famille.

Au Togo le partage peut comprendre tous les biens indivis ou une partie
seulement de ces biens.

Le partage, même partiel, peut être annulé par une cause de dol, de violence, ou
d’erreur sur la cause.

III. POINTS DE CONVERGENCE ET DES DIVERGENCE ENTRE LA SUCCESSION EN DROIT


CAMEROUNAIS ET EN DROIT TOGOLAIS
A. LES POINTS DES CONVERGENCES
1. L’OUVERTURE ET SAISIE DES HERITIERS

Les deux successions s’ouvrent par la mort.

Les héritiers sont saisis de plano des biens, des droits et actions du défunt, sous
l’obligation d’acquitter toutes les charges de la succession.

B. QUALITE REQUISE POUR SUCCEDER


Les conditions pour pouvoir succéder sont les mêmes que soit en droit camerounais comme
en droit camerounais.

Il faut exister, être capable et digne, occuper son rang dans l’ordre successoral.

C. LA REPRESENTATION

Dans le deux successions la représentation n’est admise que pour les personnes
mortes. Elle a lieu à l’infini dans la ligne directe des descendants, en ligne collatérale. Elle n’a
pas lieu en faveur des ascendants.

D. L’ACCEPTATION ET DE LA RENONCIATION DES SUCCESSIONS

Toute personne appelée à succéder peut accepter ou renoncer à ladite succession.

E. LE PARTAGE DES SUCCESSIONS

En droit camerounais comme en droit Togolais, le principe est que : « nul ne peut


être contraint a demeurer dans l’indivision ». Il se fait en part égale et il produit les mêmes
effets. L’hypothèse de rapport existe dans toutes les deux.

II. LES POINTS DEV DIVERGENCES

- En droit Togolais la loi reconnait en matière de succession la coutume du défunt et


les dispositions du code des personnes et de la famille du 31 janvier 1980 tel que modifié par
la loi du 29 juin 2012. EN suite, ce présent code ne s’applique qu’à ceux qui en auront fait
l’option. En absence d’option, les dispositions du présent code s’appliquent de plano, ce qui
n’est pas le cas en droit camerounais.
- En droit togolais lorsque plusieurs personnes susceptibles les unes des autres
périssent dans le même évènement, ou des évènements concomitants, sans que l’ordre de
décès soit connu, elles sont présumées décédées au même instant, sauf preuve contraire qui
peut être administrée par tous moyens. A défaut de cette preuve, la succession de chacune
d’elle est dévolus aux héritiers qui auraient été appelés à la recueillir à défaut des personnes
qui ont trouvé la mort dans lesdits évènement tandis que qu’en droit camerounais, si
plusieurs personnes respectivement appelées à la succession l’une de l’autre, périssent dans
un même évènement sans qu’un puisse reconnaitre laquelle est décédée la première, la
présomption de suivi est déterminée par les circonstances du fait, et, à leur défaut, par la
force de l’âge ou du sexe.
- En sus le droit togolais de famille place le conjoint survivant à la 2 ème catégorie
d’héritiers alors que, en droit camerounais le conjoint survivant est placé à la 5 ème catégorie
d’héritiers.
- Le partage en droit camerounais peut être annulé pour cause de violence ou du dol.
Cependant, le droit togolais ajoute une 3ème cause, l’erreur sur la cause.

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