Vous êtes sur la page 1sur 35

Animateur : Dr.

Samba DABO

LES SUCCESSIONS AB INTESTA

INTRODUCTION
Le droit des successions organise la transmission des biens de la personne
décédée, appelée de cujus, abréviation de l’expression latine is de cujus successione
agitur, c’est-à-dire la personne décédée dont la succession est en cause. Lorsqu’une
personne décède, ses biens ne disparaissent pas, ils se transmettent à un successeur «
mortis causa ». La succession est donc la transmission à cause de décès, par oppositio n
à la transmission à cause de vifs ; elle peut être rangée parmi les différents modes
d’acquérir la propriété d’un bien.
Le droit des successions a pour source le Code de la Famille issu de la loi n° 72-
61 du 12 juin 1972 entrée en vigueur le 1er Janvier 1973. Il faut noter qu’avant le Code
de la famille, il existait une diversité de statuts juridiques. Certains sénégalais étaient de
statut personnel, d’autres de statut moderne1 . C’est le Code de la famille qui a procédé
à l’unification du droit successoral sénégalais puisque l’article 830 abroge « les
dispositions du Code civil, les textes législatifs et réglementaires, les coutumes
générales et locales, les statuts particuliers applicables au Sénégal ».
Cependant, le Code de la famille n’a pas consacré une solution unique ; il a mis
en place le système des options ce qui permet de respecter les croyances et les traditio ns
de certains sénégalais. Ainsi, une dualité de succession ab intestat a été instaurée. D’une
part, les successions de droit commun, inspirés du système successoral français, d’autre
part les successions de droit musulman, inspiré du droit musulman. L’application de ce
dernier a lieu lorsque le de cujus a expressément ou implicitement voulu y être soumis
(article 571 CF).
En outre, les successions peuvent également être légales ou testamentaires. Dans
le premier cas, les héritiers désignés par la loi sont des membres de la famille du de
cujus : descendants, ascendants, collatéraux, autrement les personnes qui sont liés au de
cujus par un lien de sang. A ces personnes s’ajoute le conjoint survivant, seul allié appelé

1
A. S. SIDIBE, Le pluralisme juridique en droit …. , p. 12.
1
Animateur : Dr. Samba DABO

à la succession et la parenté adoptive sauf l’adoption limitée sans vocation successorale.


Quant aux successions testamentaires, elles concernent aussi bien la famille que les
tiers, étrangers à la famille. Cependant, la famille doit être protégée contre une «
générosité excessive » du de cujus. L’instauration de la réserve héréditaire répond à cette
préoccupation. La réserve héréditaire est en effet une fraction de la succession (2/3)
affectée à certains membre de la famille du de cujus appelés héritiers réservataires (Art.
565 CF). Lorsque la réserve héréditaire est entamée, il y a lieu de réduire les legs selon
les modalités de la réduction des libéralités.
Il faut, en outre, préciser que le code de la famille ne s’applique pas toujours en
matière successorale en raison des règles d’application de la loi dans le temps. Selon
l’article 838 al. 1 CF, la loi applicable à la désignation des successeurs, à l’ordre dans
lequel ils sont appelés (autrement dit à la dévolution successorale), à la transmission de
l’actif et du passif à chacun d’entre eux et à l’option des héritiers, est celle en vigue ur
au jour de l’ouverture de la succession. De son côté l’article 838 al. 2 dispose que le
règlement successoral est régi pour le partage de l’actif et la répartition du passif par la
loi en vigueur au jour où intervient l’acte de partage. Compte tenu de ces dispositio ns,
on peut voir coexister la loi ancienne et la loi nouvelle. Par exemple si une personne est
décédée avant l’entrée en vigueur du Code de la famille et que le partage de la successio n
a lieu après l’entrée en vigueur de ce Code, la loi ancienne, le Code civil frança is
s’appliquera pour désigner les héritiers alors que le Code de la famille régira le partage.
D’où l’intérêt de connaître la date d’ouverture de la succession.
Il ressort de l’article 397 al. CF que la date d’ouverture de la succession est la
date du décès. La preuve du décès est celle de sa date résultant de l’acte de décès ou du
jugement déclaratif de décès pour l’absent ou le disparu. La date du décès pose
cependant problème dans l’hypothèse des comourants, c’est-à-dire des personnes qui
périssent dans un même événement. En effet, celui, des comourants qui a survécu ne
serait-ce que quelques instants, recueille la succession de l’autre et le transmet à ses
propres héritiers. Alors que si les comourants sont morts au même moment aucun
n’hérite de l’autre et le patrimoine de chacun est transmis à ses propres héritiers.
Il est souvent très difficile d’établir avec précision le moment des décès respectifs
des comourants. C’est pourquoi, l’article 398 al. 1 CF décide que si l’ordre n’est pas

2
Animateur : Dr. Samba DABO

connu, les comourants sont présumés être décédés au même instant, sauf preuve
contraire qui peut être administrée par tous moyens.
Le lieu d’ouverture de la succession (c’est le dernier domicile du défunt) est
également important. D’abord, il permet de déterminer le tribunal compétent pour
connaître les actions successorales. En effet, le tribunal compétent est celui du lieu
d’ouverture de la succession sauf en matière immobilière ou de fonds de commerce).
Ensuite, il permet de régler les conflits de loi dans l’espace car la loi du lieu d’ouverture
est compétente pour l’option successorale, la mise en possession des héritiers, à
l’indivision et au partage.
Dans ce cours, nous étudierons uniquement les successions ab intesta. Ces
successions peuvent être des successions de droit commun (Chapitre I) ou les
successions de droit musulmans (Chapitre II).

CHAPITRE I. LES SUCCESSIONS DE DROIT COMMUN


Nous étudierons successivement les conditions requises pour succéder (section
I), les principes généraux de la dévolution successorale (Section II), les droits
successoraux des parents par le sang (section III) puis les droits successoraux du conjoint
survivant (Section IV), la dévolution successorale en matière d’adoption (V) et enfin la
dévolution de la succession en fonction de l’origine du bien (VI).
Section I. Les conditions requises pour succéder
Pour succéder, il faut exister au moment de l’ouverture de la successio n
(paragraphe 2) et ne pas être indigne (paragraphe 1).
Paragraphe 1. L’existence au moment de l’ouverture de la succession
Selon l’article 399 al. 1 CF « ne peuvent succéder que les personnes dont
l’existence est certaine à l’instant du décès ». Par conséquent l’absent ne peut succéder
car son existence est incertaine. Cette disposition est confortée par l’article 521 CF qui
prévoit que les personnes présumées ou déclarées absentes sont représentées par leurs
descendants légitimes. Cependant, « l’enfant simplement conçu peut succéder s’il naît
vivant » (Art. 398 al. 2 CF). Cet article est une application de l’adage qui prévoyait que
l’enfant simplement conçu est réputé né chaque fois qu’il y va de son intérêt. D’aille ur s,

3
Animateur : Dr. Samba DABO

la règle est reprise par l’article 1er CF selon lequel : « […] l’enfant peut acquérir des
droits du jour de sa conception s’il nait vivant ».
Par ailleurs, il faut noter une différence particulière par rapport au droit français.
En effet, on remarque l’article 399 al. 2 CF exige seulement que l’enfant soit né vivant
; alors qu’en droit français l’enfant doit être né viable. L’enfant viable est celui qui naît
vivant et qui en plus, compte tenu des données biologiques et médicales pourra vivre.
Un enfant peut donc naître vivant sans être pour autant viable.
Au Sénégal, il aura des droits sur le patrimoine du de cujus ; il pourra succéder et
transmettre ses droits, même s’il meurt quelques temps après sa naissance.
La date de la conception est déterminée par l’article 1 er CF qui est fixée entre le
180ème jour et le 300ème jour précédant sa naissance. Cette période renvoie entre le 6 ème
et 10ème mois précédent la naissance.
L’existence du successible est une condition nécessaire mais insuffisante. Elle
doit être complétée par la condition relative à l’absence d’indignité successorale.
Exercice. Jean est décédé le 15 juin 2019. Sa veuve a donné naissance à un enfant
le 15 février 2020. Cet enfant est-il héritier de jean.
Solution :
Pour savoir si l’enfant pourra hériter, il faut déterminer la date de la conceptio n.
Elle se situe entre le 6ème mois et le 10ème mois qui précède la naissance.
[15avril2019……15mai.2019…….15juin.2019……………15juil.2019…………15A
out.2019]………..15sep.2019…………15oct.2019…………15nov.2019…………15d
ec. 2019…………15janv 2020…………15 fev. 2020.
Paragraphe 2. L’absence d’indignité successorale
Pour succéder, il ne faut pas être indigne. Les personnes frappées d’indignité
successorale sont celles qui ont commis des fautes graves envers le de cujus. Il y a deux
causes d’indignité successorale.
Cependant, l’indignité successorale peut s’effacer par l’effet du pardon.
A. Les causes d’indignité
Les articles 400 et 401 prévoient expressément l’indignité de plein droit et l’indignité
facultative.

4
Animateur : Dr. Samba DABO

1. L’indignité de plein droit


L’indignité de plein droit signifie que la personne est indigne sans qu’une
déchéance ne soit prononcée en justice. Ainsi, selon l’article 400 CF « est indigne de
succéder et comme tel exclu de la succession, celui qui a été condamné en tant
qu’auteur, coauteur ou complice pour avoir volontairement donné la mort ou tenté de
donner la mort ou porté des coups mortels au défunt ».
Cette cause d’indignité se passe de commentaires. En effet, il serait vraime nt
choquant que l’on hérite de ceux qu’on assassine, ou qu’on tente d’assassiner ou
l’assassinat desquels on a participé. Mais l’application de ce texte appelle les
observations suivantes. D’abord, le successible doit avoir été condamné par une décision
passée en force de chose jugée. Par ailleurs, la relaxe, l’acquittement, l’excuse de
légitime défense sont exclusifs de l’indignité. Ensuite, sont visés par ce texte les auteurs,
coauteurs ou complices. Enfin, il doit s’agir d’une infraction intentionnelle. Il n’y aura
pas d’indignité en cas l’homicide e involontaire.
2. L’indignité facultative
Selon l’article 401 CF, peut être déclaré indigne de succéder :
a) Celui qui s’est rendu coupable envers le défunt de sévices, délits ou injures graves ;
b) Celui qui a gravement porté atteinte à l’honneur, à la considération ou aux intérêts
patrimoniaux du défunt ou de la famille.
Ces causes d’indignité sont facultatives. Elles sont laissées à la libre appréciation du
juge qui peut déclarer leur auteur indigne. La loi n’exige aucune condamnation pénale
préalable de l’auteur de ces actes. Toutefois, le juge saisi devra d’abord apprécier la
réalité des faits reprochés. Par exemple, y a-t-il eu sévices ou injures graves ? Puis, il
devra apprécier souverainement l’opportunité de déclarer l’auteur de ces actes indigne
de succéder.
B. Les effets de l’indignité successorale
L’indignité successorale entraine en principe l’exclusion de l’héritier (1), mais cette
exclusion peut être écartée en cas de pardon du de cujus (2).
1. Principe d’exclusion
L’indigne est exclu de la succession, il ne peut hériter du de cujus. Par conséquent,
s’il avait déjà appréhendé les biens de la succession, il devra les restituer. Cependant,

5
Animateur : Dr. Samba DABO

les descendants de l’indigne peuvent le représenter selon l’article 521 CF. Toutefois, en
cas de représentation, l’indigne ne peut administrer les biens dévolus à ses descendants
qui le représentent.
2. Effacement de l’indignité par le pardon
Selon l’article 402 CF le pardon accordé par le défunt fait cesser l’indignité
successorale. Cependant, le pardon n’a que des conséquences pécuniaires ; il ne remet
en cause ni la condamnation si elle a lieu, ni la poursuite. La preuve du pardon peut en
être rapportée par tous moyens.
Exercice d’application : Souleymane Ndiaye et Juliette Diatta se marient le 10 mai
2010. De leur union naissent deux enfants : Suzanne et Ibrahima. Le 30 avril 2015,
Souleymane annonce à Juliette qu’il va épouser une seconde épouse. Il s’ensuit une
violente dispute.
Juliette lui donne plusieurs coups de couteau. Souleymane décède des suites de
ses blessures. Juliette est condamnée à dix ans de prison pour homicide volonta ire.
Cependant, elle a donné naissance à un garçon nommé Bafa 5 mois après le décès de
Souleymane. Procédez à la dévolution successorale de Souleymane.
Solution : Juliette sera déclarée indigne de succéder et exclue de la succession.
Les héritiers sont Suzanne, Ibrahima et bafa (car il est conçu avant la dissolution du
mariage).
Chaque enfant aura 1/3 de la succession.
Pour la gestion des biens des enfants mineurs, un tuteur ad hoc sera désigné. Juliette sera
déchue de gérer les biens de ses enfants mineurs car elle est déclarée indigne.
Section II. Les principes généraux de la dévolution successorale
Il y a quatre principes ; il s’agit du principe de la hiérarchie des ordres des
héritiers, de la priorité selon le degré de parenté, de la fente et de la représentation.
Paragraphe I. Le principe de la hiérarchie des ordres
Ce principe signifie que les héritiers viennent à la succession par ordres. En fait,
les héritiers sont répartis en quatre ordres :
L’ordre des descendants, l’ordre des ascendants privilégiés et des collatéra ux
privilégiés, l’ordre des ascendants ordinaires et l’ordre des collatéraux ordinaires.

6
Animateur : Dr. Samba DABO

Ceux qui appartiennent au premier ordre sont appelés avant ceux du deuxiè me
ordre. Ceux-ci priment sur le troisième ordre qui a leur tour priment ceux du quatriè me.
Cependant, ce principe comporte des dérogations. D’abord, nous verrons que le
principe de la hiérarchie des ordres ne s’applique pas au conjoint survivant du de cujus.
Celui-ci vient en concours avec les héritiers de tous ordres pour exercer son droit de
succession. Ensuite, par application du principe de la fente, que nous étudierons par la
suite, l’héritier d’un ordre donné peut être en concours avec un héritier d’un ordre
inférieur, par exemple un ascendant du troisième ordre représentant la ligne paternelle
peut partager la succession avec un collatéral ordinaire du quatrième ordre représentant
la ligne maternelle.
A. Ordre des descendants
Il comprend les descendants du défunt, c’est-à-dire ses enfants, petits-enfa nts,
arrière-petits-enfants, etc. Cet ordre exclut les ordres suivants.
B. L’ordre des ascendants privilégiés et des collatéraux privilégiés
C’est le deuxième ordre. Il comprend d’une part les ascendants privilégiés, c’est-
à-dire le père et la mère du défunt. D’autre part les collatéraux privilégiés, c’est-à-dire
les frères et sœurs du défunt et leurs descendants (nièces et neveux). Autrement dit il
réunit la famille « nucléaire » du de cujus. Cet ordre exclut en principe le troisième et
quatrième ordre.
C. L’ordre des ascendants ordinaires
C’est le troisième ordre. Il comprend les ascendants autres que les père et mère.
Il s’agit des grands parents, les arrières grands parents etc. cet ordre exclut le quatriè me
ordre.
D. L’ordre des collatéraux ordinaires
C’est le quatrième ordre, il comprend tous les collatéraux autres que les frères et sœurs
et leurs descendants. Cet ordre concerne les oncles, les tantes, les cousins, les cousines,
les grands oncles et les grandes tantes.
Exercices
1. Le de cujus laisse son fils, ses deux filles, son père et son oncle.
Solution :
Le fils et les filles sont des descendants, héritiers du 1 er ordre ;

7
Animateur : Dr. Samba DABO

Le père est un ascendant privilégié, héritier du 2ème ordre ;


L’oncle est un collatéral ordinaire, héritier du 4ème ordre.
On applique la hiérarchie des ordres : le 1er ordre, c’est-à-dire le fils et les filles, exclue
le 2ème ordre (père) et le 4ème ordre (l’oncle).
Par conséquent : la succession sera partagée entre les 3 enfants, chacun aura 1/3.
2. Le de cujus laisse son neveux, sa mère et sa tante.
Paragraphe II. Le principe de la priorité selon le degré de parenté Tous ceux qui
sont font partie d’un même ordre ne sont pas nécessairement des appelés à la successio n.
Seuls sont appelés à la succession les parents les plus proches en degré. En d’autres
termes, à l’intérieur d’un même ordre, les parents d’un degré plus proche du défunt
écartent de la succession ceux d’un degré plus éloigné.
Dans l’article 255, le Code de la famille indique comment se calcule le degré de
parenté. Chaque génération constituant un degré dans la ligne directe et dans la ligne
collatérale.
Dans la ligne directe, le fils est à l’égard du père, au premier degré ; le petit- fils
au deuxième degré par rapport à son grand parent.
Dans la ligne collatérale, on remonte du parent dont on veut établir le degré de
parenté jusqu’à l’auteur commun et l’on redescend ensuite de l’auteur commun jusqu’à
l’autre parent.
Par ailleurs, les parents au même degré ont les mêmes droits dans la successio n.
Cette règle s’applique de façon rigoureuse aux héritiers qui viennent de la succession de
leur propre chef. En revanche, cette égalité subit une dérogation en cas de représentatio n.
Dans cette hypothèse, des héritiers de degré subséquent viennent à la succession en
concours avec les héritiers du degré précédent.
Exercices
1. Le de cujus laisse son père, sa mère et son arrière-grand-père.
2. Le de cujus laisse son fils, son petit-fils né de son fils et son père.
Paragraphe III. Le principe de la représentation
Les descendants peuvent venir à la succession de deux façons : soit de leur chef,
soit par représentation. Lorsqu’un descendant recueille la succession parce qu’il est le
plus proche parent du défunt par le degré de parenté, on dit qu’il vient à la successio n

8
Animateur : Dr. Samba DABO

de son propre chef. Lorsqu’il concourt, sans être le plus proche en degré, avec des
héritiers plus proche que lui, au lieu et place de son père prédécédé, on dit qu’il vient
par représentation.
Ce principe a pour but d’éviter des situations injustes. Il s’agit d’empêcher
certains membres de la famille ne soient écartés en raison du décès prématuré de leur
père et mère. En effet, supposons qu’une personne qui avait deux fils, dont l’un est
prédécédé laissant lui- même des enfants, meurt à son tour. A son décès, si la
représentation n’existait pas, le fils survivant qui est au premier degré prendrait toute la
succession, car les enfants du fils prédécédé, c’est-à-dire les petits enfants du défunt, ne
sont qu’au deuxième degré. La représentation corrige ce résultat. Grâce à elle, les petits
enfants du défunt vont représenter leur père prédécédé ; ils vont venir en ses lieu et place,
en concourt avec le fils du défunt, leur oncle, et ils recevront la part qu’aurait eue leur
père, s’il avait été encore vivant.
La représentation permet donc aux descendants qui seraient écartés par la règle
de la proximité du degré, de venir à la succession en prenant le degré de leur auteur
prédécédé. La représentation est encore utile en cas d’égalité de degré. Elle écarte la
règle de l’égalité de droits résultant de l’égalité de degrés.
Cependant, la représentation présente un inconvénient sérieux. Elle a pour
conséquence d’appeler à la succession un très grand nombre de personnes, ce qui
entraine une multitude de copartageant et par suite un morcellement de la propriété.
C’est la raison pour laquelle le Code de la famille n’admet la représentation que dans
certains cas limités.
1. Le domaine de la représentation
La représentation a lieu à l’infini dans la ligne directe descendante, c’est-à-dire
aux héritiers du 1er ordre. Elle est aussi admise dans la ligne collatérale, au profit des
enfants et descendants des frères et sœurs prédécédés du défunt.
La représentation s’applique à deux catégorie de succession : les descendants du
de défunt et les descendants des frères et sœurs du défunt.
Exemple 1 : le de cujus avait quatre filles. L’une d’elles est prédécédée et laisse un fils
légitime. Ce fils légitime représentera sa mère. Exemple 2. Le de cujus avait deux frères

9
Animateur : Dr. Samba DABO

et une sœur. Celle-ci prédécédée laisse une fille et un fils légitimes. Ces deux enfants
(nièce et neveux du de cujus) vont représenter leur mère.
2. Les conditions de la représentation
La représentation suppose des conditions très précises qui doivent être réunies,
les unes, dans la personne du représenté, les autres, dans celle du représentant.
- Conditions relatives au représenté
Deux conditions sont exigées à l’égard du représentant :
La première condition est qu’il soit prédécédé. Si par exemple, le fils du défunt
vit encore, mais renonce à la succession, les enfants de ce fils encore vivant ne peuvent
pas venir à la succession de leur grand-père par représentation de leur père, mais ils
peuvent y venir de leur propre chef. Cependant, l’enfant prédécédé peut être représenté
même s’il est indigne.
La deuxième condition est qu’il soit codécédé dans des conditions prévues par
l’article 398 CF. Cette disposition fait référence à la théorie des comourants qui signifie
que si les personnes successibles les unes des autres meurent au même instant soit dans
un même énervement (accident de circulation par exemple), soit dans évèneme nts
concomitants (catastrophes naturelles), la succession de chacune d’elle est dévolue sans
que l’autre y soit appelé. Cependant, l’article 521 CF prévoit la représentation à l’égard
des descendants légitimes des enfants codécédés.
- Conditions relatives au représentant
En ce qui concerne le représentant, deux conditions sont également requises :
Premièrement, le représentant doit être légitime. Un enfant naturel ne peut pas
représenter. Cependant, l’enfant naturel peut être représenté. Deuxièmement, le
représentant doit avoir une vocation personnelle à succéder au défunt, c’est-à-dire il doit
être vivant ou tout au moins conçu au moment de l’ouverture de la succession et ne peut
être personnellement indigne de recueillir la succession la succession du de cujus.
3. Les effets de la représentation
La représentation a pour effet de mettre le représentant dans le degré, dans la
place et dans les droits du représenté. Le représentant prend la place du représenté ; il
monte de degré en degré jusqu’au degré du représenté. Il a droit à la même part que celle
qu’aurait eue le représenté s’il était venu lui-même à la succession. En aucun cas il peut

10
Animateur : Dr. Samba DABO

avoir une part supérieure. Aussi est-il tenu de rapporter à la succession les libéralités qui
ont été faites au représenté comme le représenté aurait tenu de le faire s’il était venu lui-
même à la succession.
Lorsqu’il y a plusieurs héritiers qui représentent le de cujus, le partage se fera par
souche et non par tête. Ils répartissent ensuite entre eux la part du représenté.
Paragraphe IV. Le principe de la fente
Lorsque la succession est dévolue à des ascendants ou à des collatéraux, elle se
divise, elle se fend en deux parts égales : une moitié revient aux parents de la ligne
paternelle, l’autre moitié aux parents de la ligne maternelle. La fente joue aussi entre
collatéraux privilégiés lorsque coexistent d’une part des frères et sœurs germains et
d’autre part des frères et sœurs consanguins ou utérins.
1) Application de la fente aux collatéraux privilégiés
Selon l’article 523 al. 4, la fente joue entre collatéraux privilégiés lorsque
coexistent d’une part des frères ou sœurs germains et d’autre part des frères ou sœurs
germains et d’autre part des frères ou sœurs consanguins ou utérins.
Exemple : le de cujus laisse un frère consanguin et une sœur germaine.
½ Ligne paternelle I ½ Ligne maternelle
¼ frère consanguin ½ sœur germaine
¼ sœur consanguine
Le frère consanguin aura ¼ + ¼ = ½ La sœur germaine aura ¼ + ½ = ¾.
2) Application de la fente aux ascendants et aux collatéraux ordinaires
L’origine de la fente se trouve dans la règle « paterna paternis materna maternis
» de l’ancien droit français selon laquelle lorsque le de cujus ne laisse pas de
descendants, les biens venant de son père revenaient de la ligne paternelle et ceux venant
de sa mère à la ligne maternelle. Cette règle a pour but la conservation des biens dans
les familles. On voulait éviter, qu’à la faveur d’une succession, les biens acquis par les
ancêtres ne passent à une autre famille. Le but de la fente est actuellement différent. Il
s’agit d’assurer l’égalité entre les lignes paternelle et maternelle en donnant la moitié de
la succession à chacune de ces lignes.

11
Animateur : Dr. Samba DABO

Application de la fente aux ascendants


Le de cujus laisse son grand-père paternel et sa mère. Dans ce cas, la succession se divise
en deux : une moitié ira à la ligne paternelle, l’autre moitié ira à la ligne maternelle.
½ Ligne paternelle I ½ Ligne maternelle
Grand-père mère
Application de la fente aux collatéraux ordinaires
Exemple : le de cujus laisse un cousin (fils de son oncle paternel) et deux tantes
maternelles.
½ Ligne paternelle I ½ Ligne maternelle
½ Cousin tante 1 (1/4)
Tante 2 (1/4)
Exercices
1. Le de cujus laisse un frère consanguin et une sœur germaine.
2. Le de cujus laisse son grand-père paternel, sa mère et son arrière-grand-père paternel
3. Le de cujus laisse son cousin (fils de son oncle paternel) et deux tantes maternelles.
Section III. La dévolution de la succession aux parents par le sang
Il conviendra d’étudier successivement les droits successoraux des parents
légitimes puis les droits successoraux des parents naturels.
Paragraphe I. Les droits successoraux des parents légitimes
Les parents légitimes sont répartis en quatre ordres : les descendants, les
ascendants et les collatéraux privilégiés, les ascendants ordinaires et les collatéra ux
ordinaires. L’ordre des descendants exclut tous les autres ordres. Cette idée selon
laquelle, il faut appeler à la succession les descendants, avant tous les autres parents a
un fondement moral et économique. Moral, car les devoirs sont plus grands à l’égard de
la famille que l’on a créée. Economique, car on considère que les biens doivent être
attribuées aux jeunes générations, qui sont mieux à même les exploiter que les
générations plus veuille.
Ainsi, plusieurs hypothèses peuvent se présenter.
1. Le de cujus a laissé des descendants
Si le de cujus n’a laissé que des descendants légitimes ; on n’applique pas la fente
puisque celle-ci ne s’applique qu’aux ascendants et collatéraux. En revanche, les

12
Animateur : Dr. Samba DABO

descendants les plus proches en degré de parenté excluent les descendants les
descendants les plus éloignés sous réserve de la représentation. Ici le partage se fera par
tête.
2. Le de cujus laisse des ascendants et collatéraux privilégiés
Si le de cujus laisse les ascendants et les collatéraux privilégiés, ceux-ci vont hériter
à défaut des descendants légitimes. Cet ordre comprend d’une part, les père et mère et
d’autre part, les frères et sœurs et leurs descendants. Donc, les père et mère qui sont des
parents au premier degré en ligne directe ne vont pas exclure les frères et sœurs du de
cujus. Ici la succession se divise en deux parties : la moitié est dévolue aux ascendants
privilégiés et l’autre moitié sera dévolue aux collatéraux privilégiés.
3. Le de cujus laisse des collatéraux ordinaires
Le quatrième ordre comprend les collatéraux du défunt autre que les collatéra ux
privilégiés. Il s’agit donc des collatéraux ordinaires. Le principe de la fente est
applicable à ses collatéraux lorsqu’il coexiste de double lien de sang entre eux.
Exercice d’application
1. Le de cujus laisse son père, sa mère, 2 frères et 3 sœurs.
2. Le de cujus laisse son père, 2 frères et 4 sœurs.
3. Le de cujus laisse son père, sa mère, son oncle, sa tante et son cousin.
4. Le de cujus laisse sa fille, deux fils, son neveu et son père.
Paragraphe II. Les droits successoraux des parents naturels
Nous envisagerons d’une part les droits successoraux de l’enfant naturel (paragraphe
1), d’autre part la dévolution successorale de l’enfant naturel (paragraphe 2).
A. Les droits successoraux de l’enfant naturel
Les droits successoraux des parents naturels sont déterminés par les articles 533 ;
534 et 535 du Code de la famille. Le principe est posé par le premier texte qui proclame
l’égalité au point de vue successoral de l’enfant naturel (dont la filiation est
juridiquement établie) et de l’enfant légitime. Cependant, cette égalité connaît deux
restrictions. Il s’y ajoute le cas particulier de l’enfant naturel de l’article 534 CF.
I. Les restrictions des droits successoraux de l’enfant naturel La vocation successorale
de l’enfant naturel est très réduite. Il existe deux restrictions :
a. Les restrictions liées à la vocation successorale

13
Animateur : Dr. Samba DABO

1ère restriction
L’enfant naturel n’a des droits successoraux que dans la succession de ses père et mère .
C’est ce qui ressort de l’article 533 al. 1 CF selon lequel « Les enfants naturels […] sont
appelés à la succession de leur père et mère […] ». Un enfant naturel ne peut donc
hériter de ses frères et sœurs2 .
2ème restriction
L’enfant naturel ne peut représenter son père ou sa mère. C’est qui ressort a contrario
de l’article 521 CF que le représentant doit être légitime.
Exercice d’application
1. Le de cujus laisse 4 enfants : 3 enfants légitimes A, B, C et un enfant naturel D.
2. Le de cujus laisse une fille naturelle, un fils légitime et deux fils légitimes de son fils
naturels prédécédé.
B. L’enfant naturel de l’article 534
Cet enfant n’aura pas toujours les mêmes droits qu’un enfant légitime. Ses droits seront
en effet diminués lorsque l’épouse de son père n’aura pas donné son acquiescement.
1. La détermination de l’enfant naturel de l’article 534 L’article 534
évoque l’enfant né hors mariage. Cet enfant ayant été reconnu par son auteur pendant
qu’il était engagé dans les liens du mariage.
1ère situation = il s’agit d’un enfant adultérin. C’est lorsqu’un homme a pendant son
mariage un enfant d’une autre que son épouse et le reconnaît.
2ème situation = il s’agit de l’enfant né avant le mariage de son père mais qui est reconnu
par celui-ci pendant son mariage avec une autre que sa mère.
b. Les droits successoraux de cet enfant
Dans la 1ère situation, c’est-à-dire l’enfant adultérin, il convient de protéger la famille
légitime contre l’adultère en particulier l’épouse bafouée.
Dans la deuxième situation, il s’agit de protéger l’épouse qui ignorait l’existe nce
d’un enfant naturel de son mari.
Fort de ces considérations, le législateur concède à l’enfant des droits
successoraux mais à condition que l’épouse donne son acquiescement.

2
Il faut cependant nuancer cette règle car il ressort de l’article 537 CF qu’il peut hériter de ses frères et sœurs
naturels comme lui.
14
Animateur : Dr. Samba DABO

Si l’épouse acquiesce,
L’acquiescement de l’épouse peut être donné, soit dans l’acte de reconnaissance, soit
par une déclaration distincte souscrite par la femme devant un officier de l’état civil3 .
L’acquiescement de l’épouse permet à la reconnaissance du mari de produire son plein
effet successoral. Comme l’indique l’article 534 al. 4 : « Lorsqu’il s’agit d’un enfant né
hors mariage, l’auteur de la reconnaissance qui était engagé dans les liens de mariage
au moment de la reconnaissance doit pour qu’elle produise son plein effet, justifier de
l’acquiescement de son ou ses épouses ». Par conséquent si l’épouse ou les épouses (en
cas de polygamie) acquiescent, l’enfant naturel aura les mêmes droits que s’il avait été
légitime.
Si l’épouse n’acquiesce pas
Selon l’article 534 al. 2, si l’épouse n’acquiesce pas, l’enfant n’aura droit qu’à la moitié
de la part successorale d’un enfant légitime. Et en l’absence d’enfant légitime, il aura la
moitié de ce qu’il aurait eu s’il était légitime.
La question se pose de savoir qui bénéficie du surplus dans l’un et l’autre cas. En
présence d’enfant légitime, le législateur est muet mais il serait logique que les enfants
légitimes et le conjoint survivant bénéficient du surplus.
B. La dévolution successorale de l’enfant naturel
1. La dévolution en présence de conjoint ou de descendants
Selon l’article 536 CF la succession du de cujus est dévolue à ses enfants et
descendants légitimes, à son conjoint survivant, à ses enfants naturels et aux descendants
légitimes de ces derniers.
Si le de cujus ne laisse ni descendants, ni ascendants privilégiés, ni collatéra ux
privilégiés, la succession est dévolue pour le tout au conjoint survivant.
2. Dévolution en l’absence de conjoint et de descendant
Selon l’article 537 CF, si le de cujus est un enfant naturel et ne laisse ni de
conjoint survivant, ni de descendant, sa succession est dévolue pour moitié à ses père et
mère et pour moitié à ses frères et sœurs légitimes ou naturels.

3
CF Art. 534 al. 2.
15
Animateur : Dr. Samba DABO

Section III. La dévolution au parent par alliance, le conjoint survivant


Le parent par alliance c’est d’abord le conjoint survivant, c’est-à-dire la veuve ou
le veuf. Les parents par alliance, ce sont aussi les frères et sœurs du conjoint, ses père et
mère … bref, la belle famille. Mais parmi les parents par alliance, seul le conjoint
survivant a des droits successoraux.
Il faut préciser que pour avoir des droits successoraux, il ne faut pas avoir divorcé, ce
qui est logique car le divorce entraine la dissolution du lien conjugal. Il ne doit pas non
plus faire l’objet d’un jugement de séparation de corps à ses torts. En effet, selon l’artic le
529 : « Le conjoint survivant contre lequel n’existe pas de jugement de séparation de
corps … est appelé à la succession ». Cette condition est moins logique juridique me nt
car la séparation de corps n’entraine pas la dissolution du mariage mais seulement le
relâchement du lien conjugal. Donc le conjoint séparé de corps reste conjoint. Cependant
sur le plan moral, cette exclusion s’explique par ses torts envers le de cujus.
Paragraphe I. Les droits successoraux du conjoint survivant e n cas de
monogamie
Trois cas de figure sont envisagés par la loi : l’existence de descendants légitimes
(A) ; l’absence de descendants légitimes mais la présence d’autres héritiers (B) ;
l’absence de descendants légitimes et de parent au degré successible (C).
A. En présence de descendants légitimes
Selon l’article 530 CF « lorsque le défunt laisse des enfants légitimes ou descendants
d’eux, le conjoint survivant (…) a droit à une part d’enfant légitime le moins prenant
sans qu’elle puisse être supérieure au quart de la succession ».
Ainsi, l’article 530 CF limite la part du conjoint au quart de la succession en présence
des descendants légitimes. Donc si elle devait dépasser le quart, il faudra la ramener au
quart et répartir le surplus entre les enfants du de cujus ou leurs descendants légitime s.
Exemple :
Exo1. Le de cujus laisse son veuf et deux enfants légitimes.
Le veuf prend sa part dans la succession qui est ¼
Il reste ¾ qui sera divisé entre les 2 enfants, chacun aura 3/8.

16
Animateur : Dr. Samba DABO

Exo2. Le de cujus laisse 5 enfants et sa veuve.


Nb : dans tous les cas où la part du conjoint survivant est ≤ au quart de la succession en
présence des descendants du défunt, il sera donc assimilé auxdits descendants du de
cujus.
Solution : la veuve sera assimilée à un descendant du défunt. Il y a 5 enfants et une
veuve ; donc la succession sera divisée par 6, chacun aura 1/6.
La veuve aura 1/6 qui est inférieur au ¼.
Exo3. Le de cujus laisse 3 enfants et son veuf
Les héritiers sont au nombre de 4, donc la succession sera divisée par 4. Chacun aura ¼.
Exo4. Le de cujus laisse les biens d’une valeur de 10 millions. Il a laissé 3 enfants (A B
C) et une veuve. Avant son décès, il avait donné une voiture à son fils B d’une valeur
de 2 millions. Procédez à sa dévolution successorale.
Solution :
Au moment du partage, les 2 millions de B seront fictivement pris en compte dans la
masse partageable.
Finalement cette sera 12 millions. Donc on aura 12 millions divisé par 3. Chacun aura 4
millions or B a déjà un bien d’une valeur de 2 millions, donc B n’aura finalement que 2
millions. La part de la veuve représente ces 2 millions. Il reste donc 10 millions, donc
chacun aura 2,6 millions.
La veuve = 2 millions inférieur au quart de la succession qui de 3 millions.
A = 3,6 millions
C= 3,6 millions
B = 3,6 millions (la voiture qui coûte 2 millions+ 1,600 millions).
Exercice 5. Le de cujus laisse sa veuve et son fils légitime.
Ici la veuve aura ¼, le fils légitime aura ¾.
EXO6. Le de cujus laisse sa veuve, son fils naturel non acquiescé et son père.
Le fils naturel non acquiescé est héritier du 1 er ordre et exclu le père, héritier du 2ème
ordre.
Finalement = la veuve et le fils naturel non acquiescé.
Soit ¼ la part de la veuve,
¾ : 2 la part de l’enfant non acquiescé = 3/8.

17
Animateur : Dr. Samba DABO

Il reste 3/8 qui seront attribués à la veuve : ¼ + 3/8= 5/8.


Fils naturel non acquiescé = 3/8.
Veuve = 5/8.
B. Défaut de descendants légitimes et en présence d’autres héritiers
Selon l’article 531 CF, lorsqu’à défaut de descendants légitimes, le défunt laisse un
ou plusieurs parents légitimes, son conjoint survivant a droit à la moitié de la successio n.
Exercice 1. Le de cujus laisse sa veuve, son père et son oncle.
La veuve aura ½. L’autre moitié sera dévolue aux autres héritiers par application des
principes généraux de la dévolution. Donc, le père héritier du 2 ème ordre exclut l’oncle
héritier du 4ème ordre. Par conséquent, l’autre moitié sera attribuée au père du défunt.
Exercice 2. Le de cujus laisse sa veuve, son frère consanguin, sa mère, sa sœur
germaine et le grand-père paternel.
Solution :
La veuve = ½
L’autre moitié sera dévolue aux autres héritiers par application des principes
généraux de la dévolution successorale. On applique le principe de la hiérarchie des
ordres, le grand-père paternel sera exclu. Une partie de la succession sera donnée à
l’ascendante privilégiée et l’autre aux collatéraux privilégiés avec application de la
fente.
La mère aura 1/4,
Le ¼ sera attribué aux collatéraux par application de la fente.
LP 1/8 I 1/8 LM
FC SG
SG
La veuve =1/2 La mère = ¼ FC = 1/16 SG = 1/16 + 1/8 =
3/16
C. Défaut de descendants légitimes et de parents de degré successible
Selon l’article 532 CF, « A défaut de descendants légitimes et de parents au degré
successible, la succession est dévolue en totalité au conjoint survivant ».
Exo. Le de cujus laisse sa veuve. Dans ce cas, toute sa succession sera dévolue à sa
veuve.

18
Animateur : Dr. Samba DABO

Paragraphe II. En cas de polygamie


Si le de cujus était polygame, quels seront les droits de ses veuves ?
a) En présence des descendants légitimes, chaque conjoint survivant aura la part d’un
enfant légitime le moins prenant sans que cette part puisse être supérieure au quart de la
succession.
EXO 1. Le de cujus laisse 2 veuves et un enfant légitime.
Veuve1 =1/4 Veuve2 = ¼ L’enfant légitime = 1/2.
EXO2. Le de cujus laisse 2 veuves et 2 filles légitime.
Ici on peut assimiler les 2 veuves aux enfants légitimes car leur part dans la successio n
ne sera pas supérieur au quart de la succession.
Donc = la succession sera divisée par 4 ; chacun aura 1/4.
Exo3. Le de cujus laisse 2 veuves, une fille légitime et un fils naturels non acquiescé.
Chaque veuve aura 1/4.
Il reste 1/2 . Dans ce reliquat (1/2) le fils naturel non acquiescé a la moitié de la part de
la fille légitime.
Soit X la part du fils naturel non acquiescé. Soit 2X la part de la fille légitime.
2X+X = 1/2 ; 3X = 1/2, X = ½ x 1/3 ; X = 1/6
La part du fils naturel non acquiescé est de 1/6
La part de la fille légitime = 1/6 x 2 = 1/3
Vérification : ¼ + ¼ + 1/6 + 1/3 = 3/12 + 3/12 + 2/12 + 4/12 = 12/12 = 1.
b) En l’absence de descendants et en présence d’héritiers des autres ordres, la part prévue
par l’article 531 (c’est-à-dire la moitié de la succession) se divise par tête entre les
veuves.
EXO. Le de cujus laisse trois veuves, sa mère, son frère germain et son cousin.
Il n’y a pas de descendants, les veuves vont partager la moitié de la succession. L’autre
moitié sera dévolue aux autres héritiers par application des principes généraux de la
dévolution successorale.
3 veuves = ½, chaque veuve aura 1/6.
Par application du principe de la hiérarchie des ordres, le cousin, héritier du 3ème ordre,
sera exclu de la succession au profit des héritiers du 2 ème (ascendants privilégiée et
collatéral privilégié).

19
Animateur : Dr. Samba DABO

Mère et le frère = ½, chacun aura ¼


Exercice d’application : Moussa s’est marié avec sa cousine Binta en 2010. En 2014,
Moussa décède en laissant sa veuve Binta et son oncle.
Procédez à la dévolution successorale de Moussa
Solution :
Le de cujus laisse son conjoint survivant qui est en même temps son collatéral ordinaire
et un autre collatéral ordinaire.
Par l’application de l’article 531, la veuve binta prend la moitié et l’autre moitié sera
dévolue aux collatéraux ordinaires y compris binta.
1ère hypothèse, Binta est la fille de l’oncle du de cujus, elle sera écartée par applicatio n
du principe de la priorité selon le degré de parenté. Donc, le reliquat sera dévolu à
l’oncle.
2ème hypothèse, Binta est la fille d’un oncle ou sœur prédécédé(e), dans ce cas binta
viendra dans la succession par représentation. Elle aura ¼ et l’oncle aura ¼. Finale me nt
binta aura ½ (en qualité de veuve) + ¼ (en qualité de collatérale) = ¾.
EXO 2. Moussa s’est marié avec sa cousine Binta en 2010. En 2011, Moussa pre nd
une 2ème épouse nommée Fatou, une amie de la fac. En 2014, Moussa dé cède en
laissant ses 2 veuves.
Procédez à la dévolution successorale de Moussa.
Solution :
Le de cujus laisse 2 veuves dont l’une est à la fois son collatérale ordinaire.
Par application de l’article 531 CF les veuves prennent la moitié et l’autre moitié
sera dévolue aux autres héritiers, en l’occurre nce à binta en sa qualité de
collatérale ordinaire.
2veuve = ½, chacun aura ¼. Binta ¼ et Fatou ¼.
Binta aura également ½. Finalement binta aura ¾.
c) En l’absence d’héritier de degré successible, les conjoints survivant partagent la totalité.
Exercice 1. Le de cujus laisse 2 veuves. Ici toute la succession sera dévolue à ses 2
veuves (article 532 CF) ; chacune aura ½.

20
Animateur : Dr. Samba DABO

Section V. La dévolution successorale dans le cadre de la parenté adoptive


Il existe deux types d’adoption : l’adoption plénière (paragraphe I) et l’adoption limitée
(paragraphe II).
Paragraphe I. L’adoption plénière
Dans le cadre de l’adoption plénière, l’adopté a, dans la famille de l’adoptant les mêmes
droits qu’un enfant légitime (art. 539 CF). Autrement dit, l’adopté pourra hériter à
l’adoptant et de tous les membres de sa famille dans les mêmes conditions qu’un enfant
légitime, même si ces autres membres étaient en fait opposés à l’adoption. L’adopté est
un héritier réservataire et il ne peut être exclu de la succession sauf si lui- même renonce
à la succession.
Au décès de l’adopté, les l’adoptant et les membres de sa famille lui succéderont
dans les mêmes conditions que la parenté légitime.
Par contre, du fait l’adoption plénière entraîne une rupture totale entre l’adopté
et sa famille d’origine, sauf en ce qui concerne les prohibitions à mariage (article 241
CF), l’adopté n’a pas de droits successoraux dans sa famille d’origine. Et inverseme nt,
celle-ci n’a aucun droit dans sa succession.
Paragraphe II. Adoption limitée
L’adoption limitée n’entraine pas de rupture entre l’adopté et sa famille d’origine.
Certes, l’adopté intègre dans la famille adoptive mais il conserve des liens avec sa
famille d’origine.
L’adoption limitée confère en principe une vocation successorale (A) sauf s’il est
stipulé qu’elle est pratiquée sans bénéfice de vocation successorale (B).
A. Adoption limitée avec vocation successorale
Nous distinguerons selon que l’adopté est héritier ou de cujus.
1. L’adopté, héritier
L’adopté conserve ses droits successoraux dans sa famille d’origine. C’est ce qui
ressort des articles 247 al. 1 et 540 al. 1 CF. En outre, l’adopté a également des droits
dans sa famille adoptive. Ainsi, selon l’article 540 al. 2 : « […] l’adopté et ses
descendants légitimes ont dans la succession de l’adoptant et dans celle de ses enfants
légitimes, naturels ou adoptifs de ce dernier, les mêmes droits que ses enfants légitimes

21
Animateur : Dr. Samba DABO

». Autrement dit, l’adopté pourra hériter de ses parents adoptifs et de ses frères et sœurs
adoptifs.
On remarque que l’article 540 al. 2 n’évoque que l’adoptant et ses enfants
(légitimes, naturels ou adoptifs) de sorte que, à première vue, l’adopté ne peut hériter
des autres membres de la famille de l’adoptant comme par exemple ses ascendants.
Pourtant, l’article 540 al.3 dispose : « Toutefois, l’adopté n’est pas héritier
réservataire à l’égard des ascendants de l’adoptant ». Cet aliéna est surprenant car si
l’article 540 al. 2 ne concerne pas les ascendants de l’adoptant autrement dit si l’enfa nt
adopté n’hérite pas des ascendants de l’adoptant, il n’est pas leur héritier et s’il n’est pas
héritier, il ne peut être réservataire. Par conséquent, l’al. 3 ne présente aucun intérêt ; on
pourrait s’en passer.
Cette incongruité s’explique par le fait que l’article 540 reproduit plus ou moins
l’article 368 du Code civil français. Selon ce texte relatif à l’adoption simple :
« L’adopté et ses descendants ont dans la famille de l’adoptant les mêmes droits
successoraux qu’un enfant légitime sans acquérir cependant la qualité d’héritier
réservataire à l’égard des ascendants de l’adoptant ». Autrement dit, en droit français,
l’adopté hérite des membres de famille de l’adoptant (le terme famille est large et
recouvre les descendants, ascendants et collatéraux privilégiés, ascendants ordinaires et
collatéraux ordinaires) avec cette restriction qu’il n’est pas héritier réservataire des
ascendants de l’adoptant : il est leur héritier simple et peut être déshérité par ceux-ci qui
peuvent le priver de sa part successorale par donation ou legs en faveur d’autres
personnes.
Au Sénégal, l’article 540 al. 3 ne peut être interprété comme l’article 368 du Code
civil car il existe une différence fondamentale. Dans l’article 540 alinéa 2, il est question
de la succession de l’adoptant et de celle des enfants légitimes, naturels ou adoptifs de
ce dernier et non de la famille de l’adoptant. Par conséquent, les ascendants de l’adoptant
ne sont pas visés par l’article 540 al. 2.
Cela dit, on pourrait considérer malgré la rédaction de l’article 540 qua l’adopté
hérite de ascendants sans être réservataire. Solution favorable à l’adopté qui serait ainsi
héritier des ascendants de l’adoptant et favorable aux ascendants de l’adoptant puisqu’ ils
pourraient le déshériter. Ce serait donc une solution de compromis.

22
Animateur : Dr. Samba DABO

2. L’adopté, de cujus
Si l’adopté laisse des descendants, on applique mutatis mutandis les règles
générales de la dévolution : ses descendants se partageront la succession ainsi que son
conjoint survivant … en tenant compte des principes généraux de la dévolutio n
successorale.
En revanche, la dévolution de la succession de l’adopté pose problème lorsqu’il
ne laisse pas de descendants. L’article 541 CF prévoit des solutions qui tiennent compte
du double lien existant entre l’adopté et sa famille d’origine d’une part et entre l’adopté
et sa famille adoptive d’autre part. Ainsi, l’article 541 prévoit un droit de retour.
Selon ce texte, les biens donnés par l’adoptant à l’adopté ainsi que ceux de l’adopté a
recueillis dans la succession de l’adoptant doivent faire retour à l’adoptant ou à ses
descendants, s’ils existent encore en nature lors du décès de l’adopté.
De même, selon ce texte, les biens que l’adopté avait reçus à titre gratuit de ses
père et mère doivent être restitués à ceux-ci ou à leurs descendants.
S’agissant des autres biens de l’adopté, l’article 541 al. 2 dispose « le surplus des
biens de l’adopté se divise entre sa famille d’origine et la famille de l’adoptant. A défaut
d’héritier dans une famille, la succession est dévolue pour le tout à l’autre ». Dans la
famille adoptive sont seuls héritiers de l’adopté : l’adoptant, ses descendants et ses
ascendants4 . On peut remarquer que les ascendants de l’adoptant peuvent hériter de
l’adopté alors que l’inverse n’est peut-être pas vrai5 .
Enfin, d’après l’article 541 al. 4 « les dispositions des alinéas 1 et 2 du présent
article ne s’appliquent que sous réserve des donations consenties par le défunt à son
conjoint ». Autrement dit, il n’y a pas de remise en cause des donations faites à son
conjoint par le de cujus. Si par exemple ayant reçu gratuitement un bien de ses parents
adoptifs ou de ses père et mère biologiques, il l’avait donné à son conjoint, ce bien ne
pourra être restitué à ceux-ci. De même, pour le partage du surplus, il ne sera pas
demandé au conjoint de restituer les biens que lui avait donnés le de cujus.

4
CF Art. 541 al. 3
5
On peut donc permettre par réciprocité que l’adopté hérite des ascendants de l’adoptant puisque ceux -ci
peuvent hériter de lui.
23
Animateur : Dr. Samba DABO

Il faut en outre préciser que les principes généraux de la dévolution successorale


doivent s’appliquer au conjoint survivant. Ainsi, puisque par hypothèse le de cujus ne
laisse pas de descendants, son conjoint aura la moitié de la succession (plus préciséme nt
le surplus) en présence d’autres héritiers et à la totalité de la succession en l’absence
d’autres successibles.
B. Adoption limitée sans vocation successorale
L’adoption limitée peut être stipulée sans vocation successorale (Art. 250 CF).
Selon l’article 250 al. 1 l’adopté et ses descendants n’ont alors aucun droit dans la
succession de l’adoptant. Inversement, les parents adoptifs n’ont aucun droit dans la
succession de l’adopté. Si l’adopté meurt sans descendant, sa succession entière sera
dévolue à sa famille d’origine6 .
Section VI. La dévolution de la succession en fonction de l’origine du bien
En principe, il y a unité de succession, c’est-à-dire que la dévolution de la
succession a lieu sans tenir compte de l’origine des biens mais par exception à ce
principe, dans certains cas, la dévolution tient compte de l’origine des biens. La
succession est alors dite anomale. Il y a anomalie puisqu’il est dérogé au principe d’unité
de la succession. Les successions fondées sur l’origine des biens reposent sur l’idée de
conservation des biens dans la famille. Les biens que le de cujus n’ayant pas laissé de
descendants avaient reçus gratuitement (par donation ou héritage) peuvent ainsi
retourner à ceux qui l’en avaient gratifié : c’est le droit de retour.
Le droit de retour est consacré par l’article 541 CF dans le cadre de la successio n
de l’adopté, en cas d’adoption limitée. C’est d’ailleurs le seul droit de retour légal. Le
droit de retour obéit à des conditions et produit certains effets.
Paragraphe I. Les conditions du droit de retour
Elles sont relatives à la situation familiale du de cujus (A) et aux biens
susceptibles de retour (B).
A. La situation familiale du de cujus
Le de cujus doit être une personne ayant fait l’objet d’une adoption limitée. Pour que le
droit de retour puisque s’appliquer, l’adopté doit être décédé sans descendant7 . Cela

6
CF. Art. 250 al. 2.
7
CF Art. 541 al. 1.
24
Animateur : Dr. Samba DABO

montre bien que le fondement du droit de retour légal est la conservation des biens dans
la famille car en présence des descendants, les biens resteraient dans la famille.
A défaut de descendants, il faut assimiler la renonciation des descendants. En
effet, comme le renonçant ne peut être représenté, tout se passe comme si le de cujus ne
laissait pas de descendants, il y aura droit de retour.
Il y a aussi une condition implicite : le de cujus doit laisser son père ou mère
d’origine ou leurs descendants car c’est à eux que seront restitués les biens donnés à
l’adopté ou dont il avait hérité. Ce sont eux les bénéficiaires du droit de retour.
B. Les biens objet du droit de retour
Selon l’article 541 CF, il s’agit d’une part des biens donnés à l’adopté par
l’adoptant ou recueillis par l’adopté dans la succession de l’adoptant et d’autre part des
biens reçus par l’adopté à titre gratuit de ses père et mère d’origine.
Le même texte précise que ces biens doivent exister en nature lors du décès de
l’adopté. Par conséquent, si le de cujus a consommé ou aliéné ces biens, le droit de retour
n’aura pas lieu.
Exemple le de cujus avait été gratifié d’un immeuble par son père d’origine. Il
l’a ensuite vendu. L’immeuble ne peut être restitué car il n’existe plus en nature dans la
succession de de cujus.
Les droits acquis par les tiers sont préservés comme l’indique l’article 541 al. 1.
Ainsi, par exemple si le de cujus a donné à un tiers un bien qu’il avait reçu de son père
adoptif, le retour ne pourra avoir lieu.
La subrogation réelle ne peut non plus s’appliquer. En effet, si l’adopté a vendu
le bien qu’il avait reçu gratuitement et acheté avec les deniers un autre bien, ce nouveau
ne fait pas l’objet de retour. Ce serait en effet contraire à la condition selon laquelle le
bien doit exister en nature. Admettre la subrogation réelle serait d’ailleurs contraire à
l’esprit de la loi qui est d’assurer la conservation des biens dans la famille, ce qui
suppose qu’il s’agit du même bien.
Paragraphe II. Effets du droit de retour
Le droit de retour légal est un véritable droit successoral. Raison pour laquelle le
bénéficiaire du droit de retour doit remplir les conditions générales requises pour
succéder (existence certaine, absence d’indignité). Dans tous les cas, le bénéficiaire du

25
Animateur : Dr. Samba DABO

droit de retour dispose de l’option successorale. S’il accepte, il sera tenu de payer les
dettes et de recueillir les biens dans l’état matériel et juridique où il les trouve.
A. L’option successorale
Comme tout héritier, le bénéficiaire du droit de retour a une option successorale.
Il peut donc accepter purement et simplement, accepter sous bénéfice d’inventaire ou
renoncer à la succession anomale.
Cette option est indépendante de celle qu’il peut prendre pour la successio n
ordinaire de l’adopté, c’est-à-dire le surplus. Il peut ainsi accepter la succession anomale
et renoncer à la succession ordinaire. En cas de renonciation à la succession anomale,
les biens en question entrent dans la succession ordinaire et se divisent entre famille
adoptive et famille d’origine.
B. La contribution aux dettes
L’article 541 al. 1. Précise : « […] A charge de contribuer … », mais à quelle
hauteur doit-il y contribuer ? Est-ce dans les limites de la succession anomale ? Ou ultra
vires successionis ? Tout dépend de l’option successorale qu’il a prise : s’il a accepté
purement et simplement la succession, il sera tenu ultra vires successionis, c’est-àdire
même au-delà de ce qu’il a reçu ; s’il a accepté sous bénéfice d’inventaire, il est tenu
dans les limites de ce qu’il a reçu.
C. La reprise des biens dans leur état matériel et juridique Comme tout
héritier, le bénéficiaire du droit de retour recueille les biens dans l’état matériel et
juridique où il les trouve au décès. Il doit par conséquent respecter les droits réels
constitués par l’adopté sur les biens et d’une manière générale les droits acquis par les
tiers (Art. 541 al. 1. « Sous réserve des droits acquis par les tiers ») ; ainsi par exemple
si le bien est grevé d’hypothèque, celle-ci est maintenue.

CHAPITRE II. LES SUCCESSIONS DE DROIT MUSULMAN


Les principes qui dominent la dévolution des successions de droit musulman sont
très différents de ceux qui régissent les successions de droit commun. Le Code de la
famille est resté sur ce point fidèle à la tradition coranique empruntée au rite malékite la
plupart des règles applicables en la matière. Ainsi, au Sénégal, pour être soumis aux
successions « musulmanes », il faut avoir opté selon l’article 571 CF.

26
Animateur : Dr. Samba DABO

Section I. L’option en faveur des successions de droit musulman


Le droit sénégalais des successions musulmanes ne s’appliquent pas
automatiquement. Ces successions doivent être optées par le de cujus de son vivant. En
effet, selon l’article 571 CF, les successions du droit musulman s’appliquent aux
personnes qui, de leur vivant, ont expressément ou par leur comporteme nt,
indiscutablement manifesté leur volonté de voir leur héritage dévolu selon les articles
desdites successions musulmanes. Cette option en faveur de l’application peut être tacite
(soit verbalement ou par un testament) soit tacite (une appréciation assez difficile car on
se réfère au comportement du de cujus de son vivant par rapport à la religio n
musulmane).
Section II. La détermination d’héritiers en droit musulman
En droit musulman, la succession est dévolue aux parents du de cujus à défaut à l’Etat.
Paragraphe I. La dévolution en fonction de la parenté
Il faut préciser qu’en droit musulman, il n’y a ni fente ni représentation et les héritier s
peuvent succéder jusqu’au 12ème degré. Cependant, en droit musulman, il existe un
privilège de masculinité, c’est-à-dire à égalité de classe, de degré et de lien de parenté,
la femme a la moitié de la part de l’homme.
En droit musulman les héritiers sont répartis en trois ordres. Qu’il convient d’étudier.
A. L’ordre des héritiers légitimaires
L’héritier légitimaire est celui à qui la loi assigne une part déterminée dans la
succession. Cette part est appelée « légitime ». L’article 574 CF distingue deux sortes
d’héritiers légitimaires : les légitimaires de sexe masculin et ceux de sexe féminin.
1. Les légitimaires de sexe masculin,
Il s’agit:
Du père
De l’ascendant paternel quel que soit son degré
Du frère utérin
Du veuf
2. Les légitimaires de sexe féminin
Il s’agit
La fille

27
Animateur : Dr. Samba DABO

La fille du fils
La fille du petit-fils né du fils
La mère
L’aïeule maternelle ou paternelle quel que soit son degré
La sœur germaine, consanguine ou utérine
La veuve
Exercoce. Le de cujus laisse sa mère, son père, son fils et sa veuve.
La mère et la veuve = légitimaires de sexe féminin
Père= devrait avoir la double qualité de légitimaire de sexe masculin et d’aceb par lui-
même de 2ème classe. Cependant, le fils du de cujus qui aceb de 1e r classe exclut le père
dans la classe des aceb. Finalement le père va conserver unique ment sa qualité de
légitimaire.
La veuve = 1/8 (article 610 CF) ;
La mère = 1/6 (art. 619 CF)
Le père = 1/6
Le fils = il prend le reliquat ? Soit X le reliquat.
X= 1/6+1/6+1/8 = 1 ; X= 2/6 +1/8 = 1 ; X= 1/3+1/8 = 1 ; X= 8/24 +3/24 = 1 ; X =
11/24 +1 ; X= -11/24+24/24 ; X = 13/24 ; X= 13/24
La part du fils = 13/24.
Vérification : 1/6+1/6+1/8+ 13/24= 2/6+ 1/8 +13/24= 1/3+1/8+13/24 =
8/24+3/24+13/24 = 24/24 = 1
B. L’ordre des aceb
Les aceb ont vocation à recueillir la totalité de la succession. C’est pourquoi, on les
appelle aussi « héritiers universels ». Mais cela ne veut pas dire qu’ils auront
effectivement toute la succession. Ils n’ont qu’une vocation. Leur part ne peut être qu’un
résidu de la succession. C’est pourquoi, qu’on les appelle aussi « héritiers résiduaires
». Ils peuvent même ne rien recevoir. En effet, lorsqu’un aceb est en concours avec un
héritier légitimaire, ce dernier prend sa part appelée « légitime » qui lui est attribué par
la loi, et l’aceb recueille ce qui reste de la succession et il peut ne rien rester. Il existe
trois catégories d’aceb qu’il convient d’étudier successivement.

28
Animateur : Dr. Samba DABO

1. Les aceb par eux-mêmes


L’aceb par lui- même est un parent de sexe masculin dont le lien avec le défunt n’est
interrompu par aucune génération féminine (article 576 CF). Ce sont donc tous les
hommes par les hommes.
Les aceb par eux-mêmes sont divisés en cinq classe qui sont exclusives les unes
des autres. Ce sont des classes hiérarchisées :
1ère classe : les descendants de sexe masculin
2ème classe : le père
3ème classe : les autres ascendants et les frères germains et consanguins ;
4ème classe : les descendants des frères germains et consanguins
5ème classe : les oncles germains et consanguins et leurs descendants
2. Les aceb par un autre
Ce sont des femmes en principes légitimaires qui deviennent aceb lorsqu’elles sont
en présence d’un aceb par lui- même. Il existe deux sortes aceb par un autre, les aceb par
un autre proprement dit et les aceb par assimilation.
a) Les aceb par un autre propre ment dit
Ce sont des légitimaires qui deviennent aceb en présence d’aceb de même degré et
de même lien de parenté. Ces aceb ont droit à la moitié de la part de leur cohéritier mâle.
Il s’agit :
 la fille en présence du fils
 la fille du fils en présence du fils du fils
 La sœur germaine en présence du frère germain
Exo. Le de cujus laisse sa sœur germaine et son frère germain.
= selon l’article 574CF, la sœur germaine est légitimaire de sexe féminin
= le frère germain est un aceb par lui-même de 3ème classe
= finalement, du fait de la présence du frère germain, la sœur germaine change de qualité
et devient aceb par un autre. Elle aura la moitié de la part du frère germain. Soit X la
part de la sœur germaine. Soit 2X la part du frère germain.
= X+2X = 1. 3X = 1 ; X = 1/3 ; 2X = 1/3x2 = 2/3
La sœur germaine aura 1/3. Le frère germain aura 2/3.
Exo 2. Le de cujus laisse sa fille, sa veuve son père et son frère germain.

29
Animateur : Dr. Samba DABO

Solution :
La fille et la veuve = sont légitimaires de sexe féminin
Le père = légitimaire de sexe masculin et aceb de 2ème classe.
Frère germain est un aceb par lui-même de 3ème classe
Le père aceb de 2ème classe exclut le frère germain.
Les parts :
La fille = 1/2 selon l’article 604 CF
La veuve = 1/8 art. 608 CF
Le père = 1/6 art. 618 CF
Le père prend ensuite le reliquat en sa qualité d’aceb
X= 1/2+1/8+1/6 = 1 ; 12/24+3/24+4/24 = 1 ; X = 19/24 = 1
X = 1-19/24 = 24/24-19/24 = 5/24 ; X = 5/24
La part du père = 1/6 + 5/24 = 4/24+5/24 = 9/24 = 3/8
Vérification : 3/8+1/8+1/2 = 4/8+1/2= 1/2 +1/2 = 2/2 = 1.
b) Les aceb par assimilation
Il s’agit d’une part de la fille du fils qui par suite de la présence de deux ou plusie urs
filles ne peut venir à la succession comme légitimaire. Elle devient aceb en présence
d’un descendant mâle d’un degré plus éloigné.
Il s’agit d’un part de la sœur germaine ou consanguine lorsqu’elle est en concurrence
avec un aïeul paternel ; elle devient alors aceb.
EXO. Le de cujus laisse sa petite-fille née de son fils, ses deux filles et son
arrière-petit-fils.
= les 2 filles sont légitimaires de sexe féminin ;
La petite-fille, change de qualité en raison de la présence de 2 filles. Elle devient
aceb par assimilation du fait de l’arrière-petit- fils.
= l’arrière-petit- fils est un aceb par lui-même de 3ème priorité.
Les 2 filles ont droit à 2/3 de la succession selon l’article 611 CF.
La petite-fille n’aura rien car les conditions prévues pour sa part ne sont pas remplies
(art. 605 CF).
L’arrière-petit- fils est un aceb par lui-même, il prend le reliquat de la succession,
c’est-à-dire 1/3

30
Animateur : Dr. Samba DABO

3. Les aceb avec un autre


Il s’agit de la sœur germaine et de la sœur consanguine. Elles sont en princip e
légitimaires mais elles deviennent aceb lorsqu’il n’existe pas de frère du même lien et
qu’elles sont en concurrence avec un ou plusieurs filles ou petites filles (art. 580 CF) si
non elles deviennent aceb par un autre (art. 578 CF).
C. L’ordre des héritiers parents par les femmes non légitimaires
Il existe un certain nombre de personnes qui ne figurent ni dans la catégorie des
légitimaires ni dans celle des aceb. La plupart de ces personnes sont les parents par les
femmes. Ce sont par exemple : les enfants de la fille, les enfants des frères utérins et de
l’oncle maternel.
Section III. La dévolution successorale entre les ordres d’héritiers
Pour rappel, il existe trois ordres héritiers : l’ordre des légitimaires, l’ordre des aceb,
l’ordre des parents par les femmes non légitimaires. Dès lors, il s’agit de déterminer la
manière dont la dévolution s’effectue entre ces différents ordres.
A. L’exclusion des parents par les femmes non légitimaires par l’ordre des légitimaire s
et aceb
Cette des parents par les femmes non légitimaires est prévue par l’article 643 C.F. qui
dispose qu’ « A défaut d’héritiers légitimaires ou héritiers aceb, les parents par les
femmes sont appelés à la succession ». Par conséquent, les héritiers légitimaires ou aceb
excluent les parents par les femmes non légitimaires.
B. Les rapports entre l’ordre des légitimaires et l’ordre des aceb
Il y a un certain nombre de textes qui les concernent. Pour synthétiser, on peut dire
qu’il existe une règle générale : les légitimaires prennent leur part et les aceb le reliqua t
(1). Cependant, il peut y avoir des exclusions entre ces ordres (2). Enfin, nous verrons
qu’il existe des hypothèses de cumul de qualité et de changement de qualité (3).
1. La règle générale : les légitimaires prennent leur part et les acebs le reliquat
Cette règle est prévue par l’article 596 CF, selon lequel les héritiers légitima ire s
prélèvent dans la succession les parts qui leur sont fixées par la loi. Si ces prélèveme nts
absorbent la totalité de la succession les aceb sont exclus.
Exemple : le de cujus laisse deux filles, sa mère et son oncle germain.

31
Animateur : Dr. Samba DABO

La fille a droit à une légitime de 2/3 (art. 611 CF), la mère a droit à 1/3 (art. 613 CF) ;
la succession est absorbée par la part des deux filles et de la mère, l’oncle germain qui
est aceb, n’aura rien.
Ils prennent le reliquat de la succession s’il existe des héritiers légitimaires qui n’ont pas
tout prix. Exemple, le de cujus laisse sa fille et son frère germain.
La fille est légitimaire, elle a droit à une légitime de ½ (art. 604 CF). Le frère Germain
aura le reliquat donc le ½.
Selon l’article 596-3°) si après les prélèvements pratiqués par les légitimaires il y a un
reliquat et s’il n’existe pas d’héritier aceb pour le recueillir, les héritiers légitimaires se
partagent ce reliquat au prorata de leur part de succession.
Exemple : le de cujus laisse sa fille et sa veuve
= La fille est légitimaire ; sa légitime est de ½ (art. 604 CF)
= La veuve est légitimaire ; sa légitime est de 1/8 Art 610 CF
= après prélèvement de leur légitime 1/8 + 1/2 = 4/8+1/8= 5/8. Il reste un reliquat de
3/8. Ce reliquat sera partagé entre la fille et la veuve au prorata.
La fille dont la légitime est de 4/8 aura 4 fois plus que la veuve dont la légitime est de
1/8.
Soit X la part de la veuve sur le reliquat, la fille aura 4X ; ainsi le reliquat de 3/8 doit
être divisé en 5 soit 3/8/5 = 3/40. La veuve aura 3/40 et la fille 12/40.
En définitive : la fille aura 1/2+ 12/40= 20/40+12/40= 32/40= 4/5.
La veuve aura 1/8 +3/40 = 5/40+3/40= 8/40= 1/5
2. Cas d’exclusion entre deux ordres
Un aceb peut exclure un légitimaire et inversement
 Exclusion d’un légitimaire par un aceb
L’article 590 al. 2 donne un exemple d’exclusion d’un légitimaire par des aceb. Selon
ce texte, les frères et sœurs utérins (légitimaires) ont exclus par le père, l’aïeul paternel
par le fils et le fils du fils.
 Exclusion d’un aceb par un légitimaire
Etant donné que les légitimaires prennent leur part et que les aceb prennent le reliquat,
s’il ne reste rien, les aceb seront par la même exclus ; comme l’indique l’article 596-1°
: « […] si ces prélèvements absorbent la totalité de la succession, les aceb sont exclu ».

32
Animateur : Dr. Samba DABO

3) Cumuls et changements de qualité


 Cumuls de qualités
Un héritier peut être à la fois aceb et légitimaire. C’est le cas du père et l’aïeul paternel.
L’article 582 al. 1 indique que les héritiers qui appartiennent à la fois à l’ordre des
légitimaires et l’ordre des aceb succèdent soit comme légitimaires, soit comme aceb,
soit en la double qualité de légitimaire et d’aceb.
L’expression « en la double qualité de légitimaire et d’aceb » signifie qu’ils vont
cumuler les qualités de légitimaires et d’aceb.
L’article 582 al. 2, donne l’exemple du père venant à la succession avec une fille de
défunt. Il va dans ce cas prélever 1/6 de la succession en tant que légitimaire et recueillir
en tant qu’aceb le reliquat de cette succession déduction faite de la part revenant à la
fille.
 Changements de qualité
Certains héritiers peuvent passer d’un ordre à un autre.
Un légitimaire peut devenir aceb. Ainsi, la fille devient aceb quand elle est en
présence d’un fils. De même la fille du fils en présence du fils du fils ; la sœur germa ine
en présence du frère germain ; la sœur germaine en présence du frère consanguin (art.
578 al. 3).
Un aceb peut devenir légitimaire. C’est le cas du père lorsqu’il est en concurrence
avec un descendant mâle du défunt. Il n’hérite qu’en qualité de légitimaire (art. 584 CF).
Il s’agit d’un changement et non de cumul de qualité. Ainsi, la fille en présence du fils
n’est plus légitimaire. Elle est aceb par un autre.
Ces changements de qualité assurent la préservation des intérêts de certains parents
proches du défunt qui risquent d’être exclus. Ainsi, en faisant du père un légitimaire, la
loi préserve ses intérêts face aux descendants mâles qui l’auraient exclu en tant qu’aceb
car étant d’une classe préférable.
Exemple : le de cujus laisse son fils et son père.
= le fils est aceb de première classe. Le père aceb de la deuxième classe. Pour ne pas
être exclu par le fils, il devient légitimaire et prend sa légitime de 1/6 et le fils prend le
reliquat 5/6.

33
Animateur : Dr. Samba DABO

Section IV. La dévolution à l’intérieur de chaque ordre


Il est évident que tout le monde ne peut pas hériter. Tous les aceb ne vont pas hériter,
tous les légitimaires ne vont pas hériter, a fortiori les parents par les femmes non
légitimaires qui sont de toute façon exclus par les aceb et les légitimaires.
Il existe deux phénomènes d’exclusion au sein de chaque ordre. Cependant, la loi
garantit une part dans la succession à certains héritiers : ils ne sont jamais exclus par
d’autres. Il s’agit selon l’article
588 CF : du père, de la mère, du fils, de la fille, du veuf et de la veuve.
Mises à part ces personnes tous les autres héritiers peuvent être exclus qu’ils soient
aceb ou légitimaires.
A. Dévolution dans l’ordre des aceb Elle repose sur quatre règles :
- La hiérarchie de classe ;
- Le degré de parenté ;
- Le lien de parenté ;
- Le privilège de masculinité
1. La hiérarchie des classes
L’ordre des aceb est divisé en cinq classes (art. 577). Les classes succèdent les unes à la
faute des autres. Les aceb d’une classe déterminée excluent ceux des classes
subséquentes (art. 633 CF). Ainsi, le père est de la 2 ème classe exclut le frère germain, le
frère consanguin et les autres ascendants mâles qui sont de la troisième classe.
2. Degré de parenté
Au sein d’une même classe, on applique la règle de la proximité de degré (art. 634 CF).
Cependant, la règle de proximité de degré ne s’applique pas toujours. Ainsi, l’arrière -
grand-père (3ème degré) n’est pas exclu par les frères germains ou consanguins (2ème
degré) selon l’article 634 al. 3 bien qu’il soit d’un degré éloigné.
3. Lien de parenté
Dans chaque classe, à égalité de degré, les aceb unis au défunt par un double lien de
parenté, quel que soit leur sexe, excluent ceux qui se rattachent au défunt par un seul
lien (art. 635-2°). Ainsi, le frère germain exclut le frère consanguin car il a un double
lien de parenté avec le défunt (ils ont le même père et la même mère) alors que le frère
consanguin n’a qu’un lien de parenté avec le défunt (ils ont le même père).

34
Animateur : Dr. Samba DABO

4. Le privilège de masculinité
A égalité de degré et de lien de parenté, on tient compte du sexe. Si les aceb en concours
sont de même sexe, le partage a lieu par tête (art. 636 al. 1 CF).
Si les aceb en concours ne sont pas de même sexe, les hommes ont le double de la part
des femmes (art. 637 al. 1 CF).
B. Dévolution dans l’ordre des légitimaires
Il existe des règles générales qui concernent la dévolution dans l’ordre des légitimaires .
 Un légitimaire peut en exclure un autre exemple : le père exclut le grand-père paternel
et la grand-mère paternelle ;
 Lorsque les légitimaires sont en concours, il n’y a pas de rang de préférence et chacun
peut réclamer sa légitime. Toutefois, lorsque la somme de ces légitimes dépasse l’unité,
autrement quand la succession est insuffisante pour que chaque légitime reçoive la part
que lui attribue la loi, chacune des parts doit être réduite proportionnellement (art. 598
al. 2).
 Lorsqu’un légitimaire a doublement la qualité de légitimaire par rapport au défunt, il ne
peut hériter qu’en vertu du lien le plus avantageux (Art. 599CF).
Paragraphe 2. La dévolution à l’Etat
Selon l’article 644 CF « A défaut d’héritiers légitimaires ou d’héritiers aceb ou de
parents par les femmes non légitimaires jusqu’au 12ème degré, la succession est acquise
à l’Etat ». Comme dans les successions de droit commun, l’Eta recueille les successio ns
en déshérence et administre les successions vacantes.

35

Vous aimerez peut-être aussi