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Dictionnaire vili-français

MPISUKULU BI KUM’ BI TSHI VILI

KU TSHI MPUTU
FRANÇOIS SOUMBOU

Dictionnaire vili-français

MPISUKULU BI KUM’ BI TSHI VILI

KU TSHI MPUTU

INSTUTUT DES LANGUES LOCALES AU KOUILOU


I.LA.LO.K
TSHI SINUNU TSHI SI MBEMBU SI KWILU

L’HARMATTAN
A notre collègue Blaise Gabriel MAKOSSO, membre du groupe,
que la mort nous a arraché trop tôt, l’empêchant ainsi de voir
aboutir le fruit d’un travail auquel il était très attaché.

A Simäo MAMBOMA qui est rentré depuis dans son pays, le


Cabinda : le travail que tu as commencé avec nous a finalement
abouti. Il te revient à présent d’initier le dictionnaire kotcki-
portugais.

A nos épouses et à nos enfants, qui nous ont si aimablement


encouragés, aidés et soutenus, chacune et chacun à sa manière,
dans l’accomplissement de cette œuvre.

A Jean DELLO, à Gervais LOEMBE, l’auteur de « parlons vili », à


René MAVOUNGOU PAMBOU, l’auteur de « Proverbes et
dictons du Loango en Afrique Centrale », et à bien d’autres encore
pour les efforts déployés en vue de la promotion des langues de
notre terroir. Puisse le présent ouvrage nous amener tous à adopter
désormais une orthographe commune aux mots de la langue vili.

Aux générations actuelles et futures, pour qu’elles sachent que leur


langue est très belle et d’une richesse inestimable, afin qu’elles
soient fières de l’utiliser, affirmant ainsi notre identité.
Présentation

Le présent dictionnaire vili-français comprenant 4007 mots est


le fruit d’un patient travail mené depuis le mois d’avril 2002 par un
groupe de cadres à la retraite, désireux d’occuper leur temps à la
réflexion sur la revalorisation des langues de leur terroir,
aujourd’hui sacrifiées sur l’autel du modernisme par les nouvelles
générations, ce qui affecte le mode de pensée de tout un peuple qui
n’a plus d’autre réaction que la négation de soi, la perte de son
patrimoine culturel ne lui permettant plus de se situer dans le
monde, d’où la difficulté à imaginer et à agir.
Ce travail s’est fait dans le cadre de l’Institut des Langues
Locales au Kouilou, en abrégé ILALOK qui prône justement
l’enseignement de ces langues pour permettre la réhabilitation du
patrimoine culturel ainsi dévalorisé.

ONT COLLABORE A LA REALISATION


DE CET OUVRAGE :

Direction :
- Joseph TCHIAMAS, Professeur de lycée technique, ancien
Censeur, ancien Conseiller municipal, Président de l’ILALOK,
Lauréat en 2002 du prix UNESCO Pierre-Tchicaya-De-Boaempire
pour la promotion des langues maternelles, Dignitaire du royaume
de Loango
- Alphonse BAYONNE, Administrateur civil et des affaires
maritimes, ancien Directeur Général de la Marine marchande
congolaise, fondateur et Président honoraire de l’ILALOK
Rédacteurs :
- Joseph TCHIAMAS
- François SOUMBOU
- Gabriel Blaise MAKOSSO, Instituteur Principal
- Alexandre MAKOSSO, Instituteur Principal, Secrétaire Général
de l’ILALOK
- Joseph SIAMA, comptable
- Simäo MAMBOMA, linguiste Cabindais
- Jean-Paul Serge PANGOU, Administrateur des SAF, promoteur
d’école privée

Consultants :
- Théodore TCHIZIMBILA VIODHO, Inspecteur des chemins de
fer retraité
- Armand MOUNTOU, Inspecteur des Postes et
Télécommunications retraité
- Germain MBATCHI, Comptable de société retraité
- Marcel POATY, Professeur de Lettres, Conseiller socio-culturel
du Député-Maire de la Ville de Pointe-Noire

Coordination, correction, composition, mise en ordre


alphabétique, saisie ordinateur :
François SOUMBOU, Ingénieur des Eaux et Forêts et du Bois,
ancien Député, ancien Sous Préfet, ancien Directeur Général
d’entreprises, Animateur Culturel, Président du Touring Club du
Congo, Section de Pointe-Noire, Vice-Président de l’ILALOK,
Lauréat en 2003 du prix UNESCO Pierre-Tchicaya-De-Boaempire
pour la promotion des langues maternelles

Couverture :
Mwänz’ (hangar où la famille se réunit le soir, au village, pour des
causeries, avant d’aller se coucher) : Joseph TCHIAMAS

Fabrication :
Editions l’Harmattan 5-7-, rue de l’Ecole Polytechnique 75005
Paris, France.

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L’introduction est de Marcel POATY, Professeur de Lettres, que
nous remercions très vivement pour l’accueil favorable qu’il a bien
voulu réserver à notre demande de rédiger celle-ci.
Nos remerciements vont aussi :

A Madame Aimée Mambou GNALI, Professeur de Lettres,


ancienne Député, ancienne Directrice Générale de l’enseignement,
ancienne Ministre de la Culture et des Arts, à François
TCHICHELLE, Ecrivain, ancien Ministre du tourisme et de
l’environnement, ancien Préfet du Kouilou, à Georges
SOUMBOU-TCHICAYA, Magistrat, Juge à la Cour Suprême, et à
Jean-Jacques SOUMBOU, Colonel de marine marchande pour
leurs encouragements incessants à notre endroit dans la réalisation
de ce dictionnaire qui attend de s’enrichir davantage par les
commentaires, les critiques et les observations de ses lecteurs.

A Agathe MPADOU, à Jean NOMBO, à Aurélie MAKOSSO


TCHITOULA, à Léon Blaise TATY, à Paul Blaise MBA, à Jean
Benoît MISSAMOU-MBOUITY, et à bien d’autres encore pour
leurs précisions concernant les définitions de certains mots et
expressions.

Beaucoup reste à faire dans ce domaine. C’est pourquoi nous,


auteurs de la présente parution, dont c’est la première édition, en
appelons à toutes les compétences afin qu’elles apportent leur
pierre à la construction de cet édifice commun à la faveur duquel
on espère réveiller les consciences qui se sont endormies sans la
moindre réaction face à ce qui pourrait représenter une menace
pour l’existence de la communauté d’origine.

La mémoire humaine a ceci d’essentiel qu’elle permet de faire des


incursions dans le passé en exhumant des repères sans lesquels le
futur manquerait d’assise : il est donc temps de réagir.

Pointe-Noire, le 17 avril 2006


François SOUMBOU

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Introduction

Rédiger un dictionnaire vili-français en ce début du XXIe siècle


c’est, dans une certaine mesure, faire un état des lieux de cette
langue, le vili, qui est parlée dans la région côtière du Congo-
Brazzaville. Et c’est en cela que l’entreprise à laquelle se sont
livrés les auteurs de cet ouvrage s’avère à la fois ambitieuse et
salutaire.
Ambitieuse car elle revient, pour ainsi dire, à arpenter le vili
dans ce qui constitue sa substance linguistique, à dégager son
identité de langue.
Salutaire en ce que cette tentative, qui est l’une des toutes
premières du genre, contribue à faire sortir le vili de son statut de
langue orale, que la plupart des langues africaines ont en partage,
pour l’installer dans la « modernité », dans la modernité culturelle.
Et, en tant qu’il relève de l’écrit, un dictionnaire permet d’assigner
des limites, fussent-elles provisoires, à une langue donnée, de la
rendre plus homogène pour ses locuteurs qui désormais pourront
s’y référer pour l’emploi de tel mot ou de telle expression, et qui
découvriront la richesse insoupçonnée jusque-là de leur principal
outil de communication.
En l’occurrence, cette « découverte » se fera à travers une
langue, le français, dans lequel ont été traduits les mots et
expressions vili qui constituent ce dictionnaire. Ce choix de la
langue française pour « porter » le vili tombe sous le sens puisque
celle-ci est, du fait de l’histoire, la langue officielle du Congo. Le
français était donc tout Indiqué pour servir de véhicule au vili à
cette occasion.
Le passage d’une langue à une autre pose souvent de
redoutables problèmes puisque, ainsi que l’a dit le linguistique
André Martinet dans ses Eléments de Linguistique Générale
(éditions Armand Colin) : « …à chaque langue correspond une
organisation particulière des données de l’expérience. Apprendre
une autre langue, ce n’est pas mettre de nouvelles étiquettes sur
des objets connus, mais s’habituer à analyser autrement ce qui fait
l’objet de communications linguistiques ». Pour cette raison, « les
mots d’une langue n’ont pas d’équivalents exacts dans une autre ».
C’est dire que le vili, à l’instar des autres langues, rend compte
à sa manière de l’expérience humaine. D’où les fréquentes
périphrases auxquelles ont recouru les auteurs de ce dictionnaire
dans les définitions qu’ils donnent en français des mots et
expressions vili dont beaucoup concernent des réalités
spécifiquement locales.
La traduction est donc un exercice qui ne va pas de soi puisqu’il
suppose de notables efforts pour effectuer ces transferts d’une
forme (la langue de départ) à une autre (la langue d’accueil). Le
résultat d’une telle entreprise n’est pas toujours assuré. Au moins
doit-on reconnaître aux auteurs de cet ouvrage d’avoir eu en
permanence la préoccupation de tenter de se rapprocher le plus
possible de l’expression française la plus appropriée pour dire le
vocabulaire vili.
En tout état de cause, nombre de définitions contenues dans ce
dictionnaire pourront être affinées par la suite, entre autres, nous
l’espérons, grâce aux contributions de ses futurs lecteurs. L’apport
de ceux-ci est également attendu, s’agissant des mots et
expressions vili qui ont échappé aux rédacteurs du dictionnaire,
lesquels n’ont certes pas la prétention d’avoir fait un travail
exhaustif de ce point de vue.
Comme toute langue vivante, le vili fait des emprunts aux
autres langues avec lesquelles il entre en contact. C’est notamment
le cas du portugais et du français qui ont croisé la route de la
langue vili pour des raisons historiques que l’on sait.
Naturellement, ces emprunts du vili à d’autres langues se plient
obligatoirement à son système de sons. C’est ce qui nous vaut des
mots tels que ngeyëfu, en français goyave, lu ngösu, en français le
commerce, le négoce, walmädu, en français l’armoire, mës’ : la

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table, en portugais mesa, m’ ntek’ : le beurre, en portugais
manteiga, etc.
Cela bien entendu, sans préjudice des emprunts aux langues
locales qui, eux, sont cependant moins faciles à déceler que ceux
faits aux langues européennes : la grande proximité linguistique
entre le vili et les langues de son environnement géographique
explique en bonne partie que ces emprunts là ne soient pas
aisément reconnaissables.
Le principal moyen utilisé par une langue pour ne pas créer sans
cesse des formes nouvelles est la polysémie qui consiste à affecter
au même mot des sens différents, en fonction des contextes où il
apparaît. En vili, cette économie verbale est aussi réalisée grâce à
des particules : bu, li, m’, n’, tshi, placées devant un mot déterminé,
qui jouent habituellement le rôle de déterminant, et qui servent
alors à la discrimination du sens. Dans le corps du dictionnaire,
elles sont toujours signalées entre parenthèses, après le mot.

Exemples : löngu (bu) : le monde du mystère, l’univers de la


sorcellerie ; löngu (li) : la race, la tribu ; löngu (m’) : le pays
lointain, les peuples ; löngu (n’) : le remède ; lôngu (tshi) : le
médicament
bi (bu) : c’est mauvais ; bi (li) : le mal ; bi (m’) : les excréments ; bi
(n’) : un homme disgracieux, laid ; bi (tshi) : le revenant ; un génie
malfaisant.

Dans le dictionnaire, comme de juste, ces mots paraissent à des


entrées différentes.
Dans le cas de la polysémie classique où le même mot précédé
de la même particule comporte plusieurs sens, ceux-ci sont donnés
dans la même entrée. Les dits sens sont alors séparés par des
virgules ou par des points-virgules en fonction de leur degré de
voisinage, ou par des chiffres lorsqu’ils sont suffisamment éloignés
les uns des autres.
Mis à part l’accent circonflexe qui est parfois utilisé sur les
voyelles pour suggérer une certaine façon de prononcer, les autres

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manifestations de l’accent n’ont pas été représentées par les
rédacteurs du dictionnaire. Quoiqu’il en soit, ces mots qui changent
de sens en fonction de la place de l’accent sont des mots différents
qui figurent dans autant d’entrées distinctes.

exemples : ku sâkul’ : sarcler


ku sakul’ : guérir ; désenvoûter ; désintoxiquer
ku sal’ : travailler
ku sâl’ : choisir.

D’autre part, le dictionnaire vili-français intègre quelques noms


propres, principalement en rapport avec l’histoire et la géographie
du Kouilou : Dios’u, Nkäk’ mwëk’, Biling’, Söngol’u, Bilal’, etc.
Ces noms propres sont donc, à leur manière, des composantes de
l’univers culturel du Kouilou, au même titre que ceux des noms
communs, des verbes et expressions qui rendent compte des
réalités, des pratiques, des conceptions propres à cette région du
Congo.
Le dictionnaire a adopté la transcription littérale pour les mots
et expressions vili : leur orthographe colle à la prononciation.
Lorsque la voyelle [ u ] est suivie d’une autre voyelle, nous
sommes dans le cas de la semi-voyelle [ w ] qui est orthographiée
comme telle.

exemples : Kwilu ; bwëk’ ; lwëtshi ; kwambil’.

Pour indiquer les voyelles longues, les auteurs ont recouru, de


manière conventionnelle, et fort judicieusement, au tréma : ö, ü, ï,
ä, ë. Notons aussi que, placées en finale de mot, deux voyelles
subissent des transformations en vili : le [ a ] et le [ o ].
Le [ a ] s’amuït et est généralement représenté par le signe de
l’élision [ ‘ ], sauf dans certains mots comme : tshi mpia : le pari ;
ku sia : faire ; li sia : le père, où la voyelle finale [ a ] est précédée
d’une autre voyelle, ou dans certains mots comme : nkal’ ; le

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crabe ; nkasi : l’oncle ; ku tal’ : regarder ; ku ta : coudre ; ku ba ;
être ; li mpa : le pain où [ a ] est contenu dans une monosyllabe.
Le [ o ], quant à lui, excepté dans les monosyllabes comme
nzo : la maison, ngo : le lion, etc…, se prononce [ u ] dans cette
position et est transcrit de la sorte, précédé du signe de l’élision.

exemples : tshi mbol’u : le crocodile ; kök’u : le bras ; fosuk’u :


n’importe où ; böb’u to : ce n’est que comme ça.

Ces sons qui se réalisent différemment, mais qui ont la même


valeur en dépit des positions qu’ils occupent dans le mot, forment
ce que la linguistique nomme les « variantes d’un même
phonème ».
Exceptionnellement, les deux voyelles [ a ] et [ o ] se
prononcent normalement en finale de mot lorsqu’elles sont
allongées, pour marquer occasionnellement l’insistance, ou pour
exprimer l’idée d’intensité : tawä : à perte de vue ; kälä : encombré
de bagages, surchargé ; vwakä : hébété.
Sur un plan général, le vocabulaire vili est représentatif de celui
des langues apparentées que sont le kuni, le kotchi, le lindji, le
lumbu, le yombé avec lesquelles, l’histoire et la géographie aidant,
l’intercompréhension est grande. C’est dire que les concepteurs du
dictionnaire vili-français ont fait œuvre utile à plus d’un titre. Qui
voudra par exemple rédiger un dictionnaire sur le yombé ou le
kotchi trouvera ici une matière plus qu’abondante. Ceci est
d’ailleurs significatif de la valeur générique que peut revêtir le
terme « vili ».
Ainsi, face au rouleau compresseur des langues de
communication internationales, telles l’anglais et le français, et
même à dimension régionale ou nationale, le travail abattu par les
rédacteurs de cet ouvrage peut être considéré comme une tentative,
si modeste soit-elle, pour assurer la survie du vili dans un monde
où la guerre des langues n’est pas moins cruelle que celle qui fait
tonner le canon, et dont elle constitue parfois la résultante.
Marcel POATY

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A-a
aba ; abäb’ : awunäni :
ceux-ci, celles-ci celui / celle-la, là-bas
aba b’na : awüwu :
qui sont ceux-ci ? celui-ci, celle-ci
abnäni :
ceux, celles- là
abïbi, abi :
ceci
abu :
ainsi
afäf’, afa :
ici
afnä :
là-bas
afnäni :
à cet endroit là
af’ näni :
1. quelquefois, parfois
2. il se pourrait que
aku :
par ici
akunä :
loin là-bas
ali !:
1. ceci : ali liämbu li ndjïndji : ceci
est une sérieuse affaire
2. voici : li vüng’ liaku liawu ali :
voici ta couverture
awunä :
celui-là, celle-là ;
B-b
b’ : bak’ (ku) :
déterminant, souvent équivalant à 1. posséder 2. s’admettre à un
l’article « les » : b’ bakl’ : les examen, à un concours : wa bak’
hommes ; b’ tshiëtu : les femmes ; BAC : il est admis au BAC
b’ vili : les vilis 3. remporter dans une compétition
bab’ (li) : bak’ (tshi) :
le sourd-muet bab’ (bu) : 1. l’état le mur, la muraille, la clôture ; le
de sourd-muet 2. l’idiotie panneau
babat’ (m’) : bäkä :
le lierre grand ouvert : munu bäkä : la
bouche grand ouvert
bäbi (tshi) :
un homme redoutable, intraitable bakbak’ (tshi) :
une poitrine très large
babik’ (ku) :
fixer avec de la colle ou des clous bakl’ (li) :
l’homme
babm’ (ku) :
se coller ; s’incruster bakl’ (m’) le côté droit, la droite
bäb’ (ku) mögni : bakl’ (tshi) le pénis :
agoniser bakl’ mpänd’ : l’homme viril ; un
héros
babo, babös’u, bäku bös’u :
tous, toutes, eux tous bakn’ (ku) :
1. se faire prendre 2. être soumis
babumuk’ (ku) :
1. balbutier baku (li) :
2. frétiller 1. le fait de buter contre quelque
chose, contre un morceau de bois
bad’ (ku) ku mbus’ :
par exemple
mettre sur le dos sans
2. la contrariété, la difficulté,
ménagement : ku bad’ mwän’ ku
l’obstacle
mbus’
baku (lu) :
bafik’ (ku) :
le gain, le salaire, la rémunération
1. dissimuler
2. serrer la queue entre les pattes, baku (n’) :
en parlant du chien le renard

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