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COURS DE DROIT DES SUCCESSIONS ET DES LIBERALITES

INTRODUCTION

Les successions et les libéralités constituent, au côté des régimes matrimoniaux,


le second pan du droit patrimonial de la famille. Si les successions (ab intestat)
ou testamentaires expriment les hypothèses de transmission universel du
patrimoine à cause de mort, les libéralités quant à elles se distinguent en ce
qu’elles se réalisent tantôt entre vifs tantôt pour cause de mort. Dans le cadre de
ce cours, seront successivement exposés les règles organisant en droit ivoirien
les successions et celles régissant les libéralités.

TITRE 1 : Les successions

La succession, dévolution globale du patrimoine d’une personne n’a lieu que si


et seulement si celui-ci prend la personnalité juridique soit en raison de sa
dissolution (pour les personnes morales) soit en raison de son décès, de sa
disparition ou de son absence (depuis la réforme de 2019) pour les personnes
physiques.
Ces causes sus-énoncées représentant les conditions d’ouverture de la
succession, c’est en toute logique que le 1 er chapitre sera consacré à l’ouverture
de la succession.

Chapitre 1 : L’ouverture de la succession

Cette ouverture est subordonnée à, la réunion de deux séries de conditions, les


unes étant objectives les autres subjectives.

Section 1: les conditions objectives de l’ouverture de la succession

Il s’agira dans cette section d’identifier les évènements à la survenance desquels


s’ouvre la succession mais aussi de s’intéresser au moment de l’ouverture et au
lieu d’ouverture de la succession.

Paragraphe 1 : Les évènements provoquant l’ouverture de la succession

L’emploi du vocal <<élément>> au pluriel fait comprendre que outre la mort ou


le décès, d’autres circonstances provoquent l’ouverture de la succession à savoir
l’absence et la disparition.

A- Le décès

La mort ou le décès correspond à la cessation des fonctions vitales de la


personne physique. La distinction faite en droit ivoirien entre le cadavre à
cœur battant et le cadavre à cœur non battant peut jeter un trouble sur la
définition du décès. En tout état de cause, il convient de retenir que seule
la mort irréversible (la mort cérébrale) constitue à proprement l’évènement
qui réalise le décès susceptible d’entrainer une ouverture de la succession.

B- L’absence et la disparition

Si par le passé la disparition était seule assimilée à la mort et provoquait dès


sa survenance (dès le jugement déclaratif de décès), il est à noter aujourd’hui
que par l’effet de la réforme des lois civiles de 2019, l’absence emporte
presque le même effet que la disparition. Celle-là entraine l’ouverture de la
succession dès le prononcé du jugement déclaratif de décès qui intervient 10
années après les dernières nouvelles de l’absent. Le décès étant l’élément le
plus important, les développements à venir s’articuleront autour de lui et il
importe en matière successorale pour l’ouverture de la succession d’identifier
la date du décès.

Paragraphe 2 : la date du décès

Plusieurs intérêts sont attachés à la détermination de cette date qui tient


notamment à la loi applicable au patrimoine à transmettre et à l’hypothèse du
comourant.

A- Les intérêts de la détermination de la date du décès relativement à la


loi applicable

La détermination de la date du décès revêt une importance capitale dans toute


hypothèse de conflit de lois dans le temps, la succession étant régit (sauf
exception) par la loi en vigueur à l’époque de la survenance dudit décès.

B- Les intérêts de la détermination de la date du décès relativement à la


consistance du patrimoine et au sort des comourants.

En ce qui concerne de la consistance du patrimoine, la détermination de la


date du décès, révèle une importance qui tend à devenir historique. En effet,
il était fait une distinction à l’époque de la loi de 1964 selon que le décès
intervenait avant ou après l’année d’adoption de la première loi sur les
successions. Pour les décès intervenus avant 1964, il fallait exclure du
patrimoine du de cujus les biens qu’il détenait pour le compte du lignage.
Cette difficulté n’a pas à vrai dire disparue. Sous un autre angle, la
détermination de la date du décès est importante si le de cujus était marié
sous le régime de la communauté. Dans ce régime, les biens acquis par les
époux ensemble ou séparément à titre onéreux tombant dans la communauté,
la fixation de la date du décès permet de fixer la date à partir de laquelle
l’alimentation de la communauté cesse ; ce qui préserve le conjoint survivant
du risque d’insertion de ses biens propres dans la masse successorale. Par
ailleurs, la détermination de la date de décès présente un intérêt lorsque deux
personnes dont l’une peut hériter de l’autre décèdent ensemble à l’occasion
d’un même évènement, en pareille hypothèse en raison des conséquences
dans la dévolution de la succession, il importe de déterminer celle dont la
mort est survenue en premier lieu. Cette question a donné lieu à des
controverses doctrinales, en prenant l’appellation de théorie des comourants.
Le droit ivoirien ayant gardé le mutisme, l’on présumait que les juges en cas
de besoin sur les solutions modernes consistant à transmettre le patrimoine
des comourants aux héritiers de chacun d’eux. La question est dorénavant
réglée par l’article 8 de la loi de 2019

Paragraphe 3 : Le lieu de décès

Plusieurs intérêts sont attachés à la détermination du lieu du décès. Lesquels


intérêts s’observent à la fois dans l’ordre interne et dans l’ordre international.

A- Les intérêts d’ordre interne liés à la détermination du lieu de décès

Selon l’article 5 de la loi n°2019-573 du 26 Juin 2019 relative aux


successions, <<la succession s’ouvre au dernier domicile du défunt pour
l’ensemble des biens. Pour les cas où le dernier domicile ne serait pas
connu, la succession s’ouvre à la dernière résidence…>>. Il résulte de la
lecture de ce texte que le domicile, le dernier en l’occurrence, est le lieu où
s’ouvre la succession, le lieu de survenance du décès étant sans incidence sur
la détermination dudit lieu.

B- Les intérêts d’ordre international attachés à la détermination du


domicile

Alors que la détermination de la date du décès est susceptible de créer un


conflit de lois dans le temps, le lieu du décès et le lieu d’ouverture de la
succession peuvent générer un conflit de lois dans l’espace, soulevant ainsi
des questions relevant du droit international privé. Sur ce dernier point, il
importe de souligner l’existence de deux théories celle de l’unicité et celle
de la scission. Il transpire de l’article 5 sus-évoqué la faveur du droit
ivoirien pour la théorie de l’unicité. Cette conception doit être cependant
relativisée car en effet, cette théorie ne vaut que pour les situations juridiques
entièrement internes à l’ordre juridique ivoirien. Autrement dit, lorsque la
succession est perturbée par un élément d’extranéité la logique et la
bilatéralité du droit international ivoirien commande d’accorder la préférence
à la théorie de la scission, les biens meubles étant soumis à la loi du dernier
domicile du défunt, les biens immeubles régis par la loi du lieu de leur
situation.

Section 2 : Les conditions subjectives de l’ouverture de la succession

Il s’agira d’analyser successivement la capacité successorale et l’indignité.

Paragraphe 1 : La capacité successorale


Elle est organisée par l’article 7 de la loi de 2019 aux termes duquel :<<pour
succéder, il faut exister à l’instant de la succession. Sont donc incapables de
succéder :

1-Celui qui n’est pas encore conçu ;

2- Celui qui n’est pas né vivant

Paragraphe 2 : l’indignité

L’indignité peut être appréhendée come une sanction privant une personne de
sa qualité d’héritier ou de successible en raison de tort ou de comportements
répréhensibles à l’égard du défunt. Il existe deux types d’indignité à savoir
l’indignité de droit ou l’indignité obligatoire et l’indignité facultative. Le
régime de l’indignité est prévu par l’article 9 de la loi de 2019 qui dispose :
<<est indigne de succéder, celui qui a été condamné en tant qu’auteur, ou
complice pour avoir volontairement donné ou tenté de donner la mort ou
porté des coups mortels au défunt.

Peut être déclaré indigne de succéder :

1- Celui qui s’est rendu coupable envers le défunt de sévices, délits ou


injures graves ;
2- Celui qui a gravement porté atteinte à l’honneur, à la considération ou
aux intérêts patrimoniaux du défunt ou de sa famille…
3- L’action en déclaration d’indignité est ouverte à tous les successibles
jusqu’au partage. Le pardon accordé par le défunt fait cesser l’indignité.

Chapitre 2 : La dévolution successorale


Il s’agira ici de répondre à deux questions essentielles, celles de la
détermination des héritiers et celles de leur part. Mais avant, il importe
d’exposer les principaux généraux gouvernant la dévolution successorale.

Section 1 : les principes généraux gouvernant la dévolution


successorale

Ce sont les principes de la prohibition des pactes sur succession future et


le principe d’unicité.

Paragraphe 1 : La prohibition des pactes sur successions futures

Cette prohibition est prévue par l’article 59 qui dispose que<< l’on ne
peut renoncer à la succession d’un homme vivant, ni aliéner les droits
éventuels qu’on peut avoir à cette succession>>. De ce texte, il résulte un
principe de prohibition assorti de certaines exceptions. Dans son contenu,
la prohibition vise autant les pactes sur la succession d’autrui que les
pactes sur sa propre succession. Le non-respect de cette prohibition est
sanctionné par la nullité qui est une nullité absolue. Comme exception à
la prohibition des pactes sur successions futures, il est à mentionner la
donation-partage qui est une des formes de partage d’ascendant prévue
par le législateur, partage par lequel, un ascendant peut fixer par avance la
proposition des lots de chacun de ses héritiers.

Paragraphe 2 : Le principe de l’unicité de la succession

Ce principe signifie que pour régler la succession, il n’est nullement tenu


compte ni de la nature, ni de l’origine des biens, pourvu que les biens en
cause est appartenu au de cujus.
Paragraphe 3 : Le double principe de l’ordre et du degré

A- Le principe de l’ordre

L’ordre et le degré sont deux principes combinés pour établir une hiérarchie
dans la détermination des personnes pouvant être appelés à la succession.
Relativement à l’ordre (de parenté), il convient de retenir que les parents sont
classés en trois (3) catégories, à savoir les descendants, les ascendants et les
collatéraux. L’ordre des descendants est celui composé des enfants et des petits
enfants du défunt. L’ordre des ascendants se divisent en ascendants privilégiés et
en ascendants ordinaires. Le premier est constitué des parents les plus proches
dans la classe des ascendants c’est-à-dire les père et mère. Le second est
constitué des grands-parents et aïeux. A l’image de l’ordre des ascendants
l’ordre des collatéraux connait une subdivision fessant la part entre les
collatéraux privilégiés et les collatéraux ordinaires. Les collatéraux privilégiés
sont constitués par les frères et sœurs du défunt tandis que l’ordre des
collatéraux ordinaires regroupe les oncles et les tantes jusqu’au douzième degré.
Les ordres tels que exposés ci-dessus peuvent comporter une population
importante avec le risque d’émiettement de la succession. Il est donc nécessaire
d’établir une seconde hiérarchie (au sein des ordres notamment) qui fait appel au
principe du degré.

B- Le principe de degré

Le degré est le nombre de génération qui sépare deux individus. Ainsi un père
est parent de son fils au premier degré car une seule génération les sépare.
En ligne collatérale, il faut additionner les degrés qui séparent chacun des deux
parents de l’auteur commun. Ainsi, deux frères sont parents au deuxième degré.
L’oncle et le neveu sont parents au troisième degré. Deux cousins germains sont
parents au quatrième degré car chacun d’eux est à deux degré du grand-père.
Les effets de la parenté peuvent varier selon le degré notamment lorsque celui-ci
est trop lointain. Ainsi la vocation successorale disparaît au-delà du douzième
degré. La hiérarchie fondée sur le double principe de l’ordre et du degré connait
des exceptions en certaines hypothèses, notamment par application de la fente.
Par ailleurs, le principe de la succession par le degré le plus proche peut être
écarté par le système de la représentation. Relativement à la fente, elle permet la
division de la succession en deux parts égale, l’une pour les parents maternels et
l’autre pour les parents paternels lorsque la succession doit échoir aux
ascendants ou aux collatéraux. En ce qui concerne la représentation, elle est une
fiction permettant de faire rentrer les représentants dans la place le degré et dans
les droits du représenté. A titre d’illustratif évoquant une espèce dans laquelle le
de cujus a eu trois enfants ABC dont un (A) est prédécédé en laissant quatre
enfants A1, A2, A3, A4. La proximité de degré devrait conduire à exclure les
enfants du prédécédé dans la mesure où ces derniers sont au second degré par
apport au défunt. Cette solution emporte une part d’injustice. C’est en réaction
en cela que le système de la représentation a été établi. Quoique salutaire en
l’hypothèse visée, la représentation peut se révéler pernicieuse en d’autres
hypothèses. Pour cantonner ou enserrer ses effets, son régime juridique
l’autorise son admission au profit des descendants du de cujus et en ligne
collatérale au profit des frères et sœurs du défunt. Outre son champ strictement
délimité, le recours à la représentation est subordonné à la réunion de certaines
conditions qui lui sont indispensables pour déployer ses effets.

Au titre des conditions de la représentation, celle-ci sont tantôt relative aux


représentants soit relative aux représentés. Le représenté doit en principe être
décédé lors de l’ouverture de la succession en cause ; ses descendants en ligne
directe venant en ses lieux et places. Exceptionnellement même en l’absence de
décès, une personne pourra-t-elle représenté si elle est frappée d’indignité ?
Conformément à l’article 10 de la loi de 2019 l’indignité est personnelle, les
descendants de l’indigne lui succède comme
Le représenté doit lui-même personnellement vocation à la succession. Du
représentant il est requis une aptitude à succéder au de cujus. Il le vient dans la
succession envisagée qu’au rang et place du représenté.
Au titre de ses effets, la représentation ne permettant aux représentants que de
succéder au lieu et place du représenté, ceux-là ne prendront que la part devant
échoir à celui-ci.

Section 2 : La détermination des successibles

La succession sera dévolue soit aux membres de la famille du défunt soit à


l’Etat.

Paragraphe 1 : La succession dans la famille

La conception qu’un législateur se fait qu’est l’institution qu’est la famille


influence nécessairement les règles par lesquelles il organise la dévolution
successorale, en l’occurrence la détermination des successibles.

A- La succession fondée sur la parenté

Le critère de la parenté établi l’ordre des successibles autour des


descendants autour des descendants (premier degré) des ascendants et
collatéraux privilégiés, des ascendants ordinaires et collatéraux ordinaires.

1- L’ordre des descendants


Ils bénéficient d’une place prioritaire en vertu du lien fondé sur la parenté
(notamment le lien de sang). Cette priorité est rappelée par l’article 27 de
la loi de 2019 qui précise qu’<< à défaut d’enfants et de descendants
d’eux, une moitié de la succession est dévolue au père et mère…>>.

Avant cette disposition, il convient de convoquer l’article 26 comme


fondement de la priorité de l’ordre des descendants. D’après ce texte,
<<les enfants ou leurs descendants… succèdent au défunt>>. Les
descendants sont les enfants du défunt et les descendants de ces derniers.
La réforme de 2019 a sérieusement altérée cette priorité qu’il convient
d’exposer. En effet, sous l’empire de la loi de 1964, la priorité accordée à
l’ordre des descendants s’entendait dans le sens d’une exclusion sans
restriction des autres ordres d’héritiers. Plus simplement, on résumerait
pour dire qu’avant 2019, au décès d’une personne, quel que soit son sexe,
quel que soit son statut matrimonial, lorsqu’elle laissait des enfants, ceux-
ci venaient tous seuls à la succession excluant par conséquent le conjoint,
les ascendants et les collatéraux.

Par l’effet de la réforme, les descendants n’ont certes pas perdu la place
prioritaire mais ils ne l’occupent plus à eux seuls. Selon l’article 26 de la
loi de 2019, <<les enfants ou leurs descendants et le conjoint survivant
succèdent au défunt. Les trois quart (3/4) de la succession sont dévolus
aux enfants ou leurs descendants et les un quart (1/4) au conjoint
survivant…>>. Il résulte de cette disposition que dorénavant les enfants
sont rejoints dans cette place prioritaire par le conjoint survivant lequel
rentre en concours avec les enfants.
Les descendants sont aussi des héritiers réservataires c’est-à-dire des
héritiers au profit de qui la loi établit des droits sur une partie des biens du
de cujus avec pour effet de paralysie de toute initiative libérale. Ils ont des
droits égaux sans distinction entre enfants naturels, enfants adultérins.
2- L’ordre des ascendants et des collatéraux privilégiés

Les ascendants qui viennent toujours après les descendants ne priment pas
nécessairement les collatéraux car dans l’ordre formé par ceux-ci, il y a n’a de
privilégiés qui sont les frères et sœurs du défunt et leurs enfants. Ils sont
privilégiés en ce qu’ils passent avant les collatéraux ordinaires.

3- L’ordre des ascendants ordinaires

Les ascendants ordinaires sont prioritaires sur les collatéraux ordinaires.

4-Les collatéraux ordinaires

Il s’agit des tantes, des oncles et cousins.

B-La succession fondée sur l’alliance : la situation du conjoint survivant

S’il est un successible qui a été bénéficiaire de la réforme des droits


successoraux intervenu en 2019, c’est bel et bien le conjoint survivant.
Originairement surclassé par les descendants, concurrencé par les collatéraux et
les ascendants dans des proportions incongrues, le conjoint survivant se trouve
désormais dans une situation enviable, susceptible de nourrir l’aigreur, la
nostalgie voire même la jalousie de la part même des autres susceptibles. En
effet, à la faveur de la réforme de 2019, le conjoint survivant a été intégré aux
côtés des descendants du défunt pour former avec eux, le groupe des héritiers
prioritaires. Au sein de ce groupe, et peu importe le nombre de descendants du
défunt le conjoint est assuré d’obtenir un quart (1/4) de la succession du défunt.
A défaut d’enfants du défunt, il entre en concurrence soit avec les ascendants en
prenant la succession soit avec les collatéraux en prenant la même moitié.

Paragraphe 2 : La succession dévolue à l’Etat

L’Etat peut s’intéresser par la succession de deux façons. Soit en tant que
déployant sa vocation héréditaire dans certaines hypothèses soit par la
perception de droits fiscaux assis sur la succession.
Dans certaines situations rarissimes où il y a de faux héritiers, soit que le défunt
n’a laissé ni parents ni conjoints survivant, soit qu’il n’a laissé aucun légataire
universel plongeant la succession en déshérence, l’Etat sera appelé à recueillir la
succession. Outre la succession qui lui échoit à proprement parler, l’Etat est
intéressé par toute succession pour les droits de mutation c’est-à-dire les droits
de nature fiscale prélevés sur le capital successoral.

Chapitre 3 : La transmission de la succession

Section 1 : La manière de s’acquitter de sa succession

La transmission de la succession peut s’opérer de plein droit lorsque les


successibles ont de plein droit l’hérédité. Ainsi sans qu’il soit besoin
d’accomplir des formalités spécifiques, tout héritier par la parenté ou par
l’alliance se trouve investi d’un pouvoir d’appréhension et d’acquisition des
éléments fessant partie de la masse successorale dès l’ouverture de la
succession.
Au contraire pour certains héritiers spécifiques, l’Etat notamment, il est
nécessaire qu’il se fasse envoyer en possession.

Section 2 : L’option de l’héritier

Lorsqu’une personne est appelée à une succession, sa réaction commandée par


la liberté qui lui ait reconnue peut le conduire à trois types de réponse. Elle peut
choisir de renoncer à la succession, de l’accepter purement et simplement ou de
l’accepter sous bénéfice d’inventaire (article 46 et 47 de la loi de 2019).

Section 3 : La situation de l’héritier

Il s’agira dans cette section d’envisager les droits dont sont investies l’héritier et
les obligations qui lui incombent en raison de la succession acceptée. Au titre
des droits, il est à noter que l’héritier a un droit général sur la succession qui lui
permet d’en prendre possession et de l’administrer. Il a également un droit sur
chacun des éléments de la succession acquérant relativement à chacun de ses
biens en qualité de propriétaire.
Au titre des obligations et par symétrie aux droits dont il est l’héritier succède
au passif et est tenu des dettes du défunt. En cas de pluralité d’héritiers, les
règles applicables à la détermination des droits et obligations de l’héritier se
trouvent quelque peu…. Si cette hypothèse de pluralité d’héritiers est
caractérisée par le problème du partage il est à souligner que bien avant cette
opération, l’exercice des droits et des obligations des héritiers se complexifient
en raison de l’indivision qui existe entre eux. Les biens du défunt tombent en
indivision depuis le jour de l’ouverture de la succession jusqu’au partage. Nul ne
peut être contraint à demeurer dans l’indivision et que le partage peut être
provoqué à tout moment. Lorsque le partage doit se faire, il est soit amiable, soit
judiciaire au cas où l’ascendant n’a pas lui-même opéré un partage d’ascendant.

Titre 2 : Les libéralités

Section 1 : La capacité

Chapitre 1 : les règles communes à toutes les libéralités

Il s’agit des règles relatives à la capacité, à la volonté et à l’objet de la libéralité.

Section 2 : La volonté

Section 3 : L’objet de la libéralité

Paragraphe 1 : la réserve héréditaire


La réserve est un instrument permettant de limiter ou de canaliser l’intention
libérale du défunt qui pourrait le conduire à altérer la protection familiale
lorsque le flux des biens sortis du patrimoine à titre gratuit n’est pas maîtrisé.
Son taux est généralement de ¾ de la succession, le quart représentant la quotité
disponible. Une fois le taux de la réserve appliqué à la succession, les libéralités
qui excéderaient cette réserve seront réduites. Seuls les réservataires et les
ayants-causes pourront attaquer lesdites libéralités. Lorsque le de cujus a fait
plusieurs libéralités dont l’ensemble dépasse la quotité disponible, la réduction
se fait selon les règles ci-après : les legs sont réduits avant les donations, la
réduction des legs se fait proportionnellement à la valeur et tous les legs seront
réduits au marc le franc. Les donations entre vifs sont réduites successivement
en commençant par les plus récentes.

Chapitre 2 : Les règles particulières à chaque libéralité

Sous-chapitre 1 : Les donations entre vifs

Section 1 : Les conditions de validité des donations

Paragraphe 1 : les règles de fond

A- Les formes légales

La donation est un contrat solennel, la solennité était réalisée par l’intervention


d’un notaire. Il y a donc deux(2) conditions de forme légales requises pour la
validité d’une donation ; à savoir la rédaction d’un acte notarié et l’acceptation
du donataire. Pour certaines donations des formalités supplémentaires sont
exigées sous peine de nullité. Il en est ainsi de la rédaction d’un état estimatif
pour les donations mobilières ; pour les donations immobilières, il faut la
publication des actes contenant la donation et son acceptation à la conservation
foncière.

B- Les donations faites en dehors des règles légales


Il s’agit essentiellement ici des dons manuels. Il s’agit d’une technique de
transmission à titre gratuit des meubles à l’usage quotidien des justiciables. Ils
se réalisent par la simple tradition. Quelle qu’en soit la forme, la donation doit
obéir à une règle : <<donner et retenir ne vaut>>. En vertu de cette règle,
certaines clauses sont prohibées en matière de donation. Il s’agit notamment des
clauses par lesquelles l’on n’envisage la donation de biens à venir, les clauses
instituant des donations sous conditions potestatives, des clauses assortissant la
donation d’une obligation de payer les dettes du donateur, les clauses affectant
la donation d’une réserve de la chose. En revanche, certaines clauses sont
compatibles avec la règle sus-énoncée. Tel est le cas de la donation avec réserve
d’usufruit, de la donation avec clause de retour au profit du donateur.

Section 2 : Les effets de la donation

La donation est un acte translatif de propriété. Contrat unilatéral par excellence,


elle fait naître à l’égard du donateur (débiteur) une obligation de délivrance de la
chose et une obligation de garantie. A la charge du donataire (créancier), il pèse
une obligation de reconnaissance et une obligation d’exécution des charges
lorsque la donation est faite avec charges. La particularité de la donation, et en
général des libéralités, est que reposant sur l’intention libérale du donateur, il est
reconnu à ce dernier la faculté de la révoquer dans certaines conditions. Ainsi
une donation pourra être révoquée conformément à la volonté du donateur, par
une décision de justice, en cas d’ingratitude du donataire où d’inexécution par
lui des charges.

Sous-chapitre 2 : Les testaments

Section 1 : les conditions de validité des testaments

Relativement aux conditions de validité des testaments, il est admis en droit


ivoirien trois (3) formes de testaments, à savoir le testament olographe, le
testament authentique et le testament mystique. Le testament olographe est celui
qui est valablement établit lorsqu’il est écrit en entier de la main de son auteur,
daté et signé par lui. S’agissant d’un acte sous-seing privé, sa force pourra être
contestée, notamment les héritiers pourront contester l’écriture ou la signature
du testataire. Il est demandé à toute personne qui découvre le testament, de le
présenter au tribunal pour une ouverture de la succession.
Le testament authentique est le testament rédigé par devant notaire. Quant au
testament mystique, sa validité est subordonné à l’observance de deux(2)
formalités, à savoir un écrit signé fait par le testataire ou un tiers et la remise de
l’écrit sous pli fermé et cacheté à un notaire qui dresse sous le pli un procès-
verbal de déclaration du testataire avec mention de la date et du lieu où le
testament a été fait.

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