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INTRODUCTION
A- Le décès
B- L’absence et la disparition
Paragraphe 2 : l’indignité
L’indignité peut être appréhendée come une sanction privant une personne de
sa qualité d’héritier ou de successible en raison de tort ou de comportements
répréhensibles à l’égard du défunt. Il existe deux types d’indignité à savoir
l’indignité de droit ou l’indignité obligatoire et l’indignité facultative. Le
régime de l’indignité est prévu par l’article 9 de la loi de 2019 qui dispose :
<<est indigne de succéder, celui qui a été condamné en tant qu’auteur, ou
complice pour avoir volontairement donné ou tenté de donner la mort ou
porté des coups mortels au défunt.
Cette prohibition est prévue par l’article 59 qui dispose que<< l’on ne
peut renoncer à la succession d’un homme vivant, ni aliéner les droits
éventuels qu’on peut avoir à cette succession>>. De ce texte, il résulte un
principe de prohibition assorti de certaines exceptions. Dans son contenu,
la prohibition vise autant les pactes sur la succession d’autrui que les
pactes sur sa propre succession. Le non-respect de cette prohibition est
sanctionné par la nullité qui est une nullité absolue. Comme exception à
la prohibition des pactes sur successions futures, il est à mentionner la
donation-partage qui est une des formes de partage d’ascendant prévue
par le législateur, partage par lequel, un ascendant peut fixer par avance la
proposition des lots de chacun de ses héritiers.
A- Le principe de l’ordre
L’ordre et le degré sont deux principes combinés pour établir une hiérarchie
dans la détermination des personnes pouvant être appelés à la succession.
Relativement à l’ordre (de parenté), il convient de retenir que les parents sont
classés en trois (3) catégories, à savoir les descendants, les ascendants et les
collatéraux. L’ordre des descendants est celui composé des enfants et des petits
enfants du défunt. L’ordre des ascendants se divisent en ascendants privilégiés et
en ascendants ordinaires. Le premier est constitué des parents les plus proches
dans la classe des ascendants c’est-à-dire les père et mère. Le second est
constitué des grands-parents et aïeux. A l’image de l’ordre des ascendants
l’ordre des collatéraux connait une subdivision fessant la part entre les
collatéraux privilégiés et les collatéraux ordinaires. Les collatéraux privilégiés
sont constitués par les frères et sœurs du défunt tandis que l’ordre des
collatéraux ordinaires regroupe les oncles et les tantes jusqu’au douzième degré.
Les ordres tels que exposés ci-dessus peuvent comporter une population
importante avec le risque d’émiettement de la succession. Il est donc nécessaire
d’établir une seconde hiérarchie (au sein des ordres notamment) qui fait appel au
principe du degré.
B- Le principe de degré
Le degré est le nombre de génération qui sépare deux individus. Ainsi un père
est parent de son fils au premier degré car une seule génération les sépare.
En ligne collatérale, il faut additionner les degrés qui séparent chacun des deux
parents de l’auteur commun. Ainsi, deux frères sont parents au deuxième degré.
L’oncle et le neveu sont parents au troisième degré. Deux cousins germains sont
parents au quatrième degré car chacun d’eux est à deux degré du grand-père.
Les effets de la parenté peuvent varier selon le degré notamment lorsque celui-ci
est trop lointain. Ainsi la vocation successorale disparaît au-delà du douzième
degré. La hiérarchie fondée sur le double principe de l’ordre et du degré connait
des exceptions en certaines hypothèses, notamment par application de la fente.
Par ailleurs, le principe de la succession par le degré le plus proche peut être
écarté par le système de la représentation. Relativement à la fente, elle permet la
division de la succession en deux parts égale, l’une pour les parents maternels et
l’autre pour les parents paternels lorsque la succession doit échoir aux
ascendants ou aux collatéraux. En ce qui concerne la représentation, elle est une
fiction permettant de faire rentrer les représentants dans la place le degré et dans
les droits du représenté. A titre d’illustratif évoquant une espèce dans laquelle le
de cujus a eu trois enfants ABC dont un (A) est prédécédé en laissant quatre
enfants A1, A2, A3, A4. La proximité de degré devrait conduire à exclure les
enfants du prédécédé dans la mesure où ces derniers sont au second degré par
apport au défunt. Cette solution emporte une part d’injustice. C’est en réaction
en cela que le système de la représentation a été établi. Quoique salutaire en
l’hypothèse visée, la représentation peut se révéler pernicieuse en d’autres
hypothèses. Pour cantonner ou enserrer ses effets, son régime juridique
l’autorise son admission au profit des descendants du de cujus et en ligne
collatérale au profit des frères et sœurs du défunt. Outre son champ strictement
délimité, le recours à la représentation est subordonné à la réunion de certaines
conditions qui lui sont indispensables pour déployer ses effets.
Par l’effet de la réforme, les descendants n’ont certes pas perdu la place
prioritaire mais ils ne l’occupent plus à eux seuls. Selon l’article 26 de la
loi de 2019, <<les enfants ou leurs descendants et le conjoint survivant
succèdent au défunt. Les trois quart (3/4) de la succession sont dévolus
aux enfants ou leurs descendants et les un quart (1/4) au conjoint
survivant…>>. Il résulte de cette disposition que dorénavant les enfants
sont rejoints dans cette place prioritaire par le conjoint survivant lequel
rentre en concours avec les enfants.
Les descendants sont aussi des héritiers réservataires c’est-à-dire des
héritiers au profit de qui la loi établit des droits sur une partie des biens du
de cujus avec pour effet de paralysie de toute initiative libérale. Ils ont des
droits égaux sans distinction entre enfants naturels, enfants adultérins.
2- L’ordre des ascendants et des collatéraux privilégiés
Les ascendants qui viennent toujours après les descendants ne priment pas
nécessairement les collatéraux car dans l’ordre formé par ceux-ci, il y a n’a de
privilégiés qui sont les frères et sœurs du défunt et leurs enfants. Ils sont
privilégiés en ce qu’ils passent avant les collatéraux ordinaires.
L’Etat peut s’intéresser par la succession de deux façons. Soit en tant que
déployant sa vocation héréditaire dans certaines hypothèses soit par la
perception de droits fiscaux assis sur la succession.
Dans certaines situations rarissimes où il y a de faux héritiers, soit que le défunt
n’a laissé ni parents ni conjoints survivant, soit qu’il n’a laissé aucun légataire
universel plongeant la succession en déshérence, l’Etat sera appelé à recueillir la
succession. Outre la succession qui lui échoit à proprement parler, l’Etat est
intéressé par toute succession pour les droits de mutation c’est-à-dire les droits
de nature fiscale prélevés sur le capital successoral.
Il s’agira dans cette section d’envisager les droits dont sont investies l’héritier et
les obligations qui lui incombent en raison de la succession acceptée. Au titre
des droits, il est à noter que l’héritier a un droit général sur la succession qui lui
permet d’en prendre possession et de l’administrer. Il a également un droit sur
chacun des éléments de la succession acquérant relativement à chacun de ses
biens en qualité de propriétaire.
Au titre des obligations et par symétrie aux droits dont il est l’héritier succède
au passif et est tenu des dettes du défunt. En cas de pluralité d’héritiers, les
règles applicables à la détermination des droits et obligations de l’héritier se
trouvent quelque peu…. Si cette hypothèse de pluralité d’héritiers est
caractérisée par le problème du partage il est à souligner que bien avant cette
opération, l’exercice des droits et des obligations des héritiers se complexifient
en raison de l’indivision qui existe entre eux. Les biens du défunt tombent en
indivision depuis le jour de l’ouverture de la succession jusqu’au partage. Nul ne
peut être contraint à demeurer dans l’indivision et que le partage peut être
provoqué à tout moment. Lorsque le partage doit se faire, il est soit amiable, soit
judiciaire au cas où l’ascendant n’a pas lui-même opéré un partage d’ascendant.
Section 1 : La capacité
Section 2 : La volonté