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Art. 100 du Code de la famille
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Art. 258 du Code de la famille
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Art. 254 du Code de a famille
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Cela est particulièrement vrai lorsque la famille, même élargie, est invoquée par le législateur en vue de
prendre en charge la détresse psychologique des incapables mineurs ou majeurs. V. Article 109 du Code
de la famille qui permet à tout parent de contester devant le juge le refus du parent exerçant la puissance
paternelle de consentir au mariage du mineur. Dans le même sens, l’article 279 du même code qui permet
à « tout parent » du conjoint décédé de saisir le juge en vue d’écarter le conjoint survivant de l’exercice de
la puissance paternelle
DROIT CIVIL
(Droit des personnes et de la famille)
CHAPITRE I - Le mariage
Le mariage Avant de contracter mariage les époux ont pu se lier par
des fiançailles pendant un temps plus ou moins long. Cette convention
particulière est réglementée par le droit sénégalais (Section I). Au-delà
des fiançailles, le mariage lui-même n’est régulier qu’en étant conforme à
un certain nombre de règles de fond puis de forme (Section II). Lorsqu’il
est valablement contracté, le mariage produit un certain nombre d’effets
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Si le mariage ne peut être dissous, du vivant des époux, que par le juge, il
en va autrement pour les fiançailles. Chaque époux se voit reconnaitre un
droit de rompre les fiançailles. Cette rupture n’est cependant pas un droit
discrétionnaire puisqu’elle ne peut intervenir que pour juste motif. Il ne fait
pas de doute que l’inobservation par l’un des fiancés de ses devoirs vis-à-
vis de l’autre constitue un motif légitime de rupture.
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La rupture abusive des fiançailles, c’est-à-dire sans motif légitime, entraine
II- Le consentement
Lorsque les époux sont majeurs, leur consentement seul est exigé. Il en va
autrement s’agissant des époux mineurs. A leur accord, doit s’ajouter celui
de certaines personnes désignées par la loi. L’exigence d’un consentement
des futurs époux manifeste l’opposition radicale entre le droit traditionnel
et le droit moderne. L’article 108 du code de la famille emploie une
formule rigoureuse en édictant que « chacun des futurs époux, même
mineur, doit consentir personnellement au mariage ». La présence d’un
consentement des époux doit être vérifiée par l’officier de l’état civil qui
célèbre ou constate le mariage. Par ailleurs, ce consentement doit être
exempt de vices. Cela signifie que l’un des époux ne doit pas avoir donné
son consentement par erreur (erreur sur identité physique ou civile,
nationalité, religion, elle doit être déterminante, l’autre devait-il le savoir
?). Le consentement ne doit pas aussi être vicié par la violence. Il peut
s’agir d’une violence physique ou morale. Le code de la famille ne cite pas
expressément le dol comme vice du consentement de l’un des époux. Il
ne fait pas cependant de doute que lorsque l’un des futurs époux cache
à l’autre une information déterminante qui aurait amené l’autre à ne pas
considérer, il y a dol (impuissance, maladie grave et incurable…).
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exceptionnelle requise du juge lorsque les époux n’ont pas atteint l’âge
minimum légal pour contracter mariage. (Consentement des personnes
C’est une condition spéciale pour la femme qui doit attendre l’expiration
d’un certain temps pour se remarier après la dissolution ou l’annulation
de la précédente union. En droit sénégalais, ce délai est de 300 jours à
compter de la dissolution de la précédente union. La femme a cependant
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Mohamed Bachir Niang
La prévision d’une dot que le futur mari doit verser à sa future épouse n’est
pas nécessaire en droit sénégalais. Cette prévision n’est cependant pas
interdite ce qui fait que les futurs époux peuvent convenir que le versement
de cette dot (somme d’argent ou bien à remettre en partie ou en totalité
selon l’article 132) mariage dans la tradition : rôle de garantie de la stabilité
du mariage sera une condition de fond de leur union. Complètement
interdit en droit gabonais, ivoirien, nécessaire en droit guinéen, réglementé
en droit malien, 20000 pour la 1ere 10000 frs pour la seconde). La dot est
la propriété exclusive de la femme. Le législateur sénégalais, par la loi 67-
04 du 24 février 1967, limite cependant son montant maximal à 23500 frs.
(Un peu plus donc que le droit coranique). En cas de divorce prononcé
aux torts exclusifs de l’épouse, cette dernière peut être condamnée à
restituer la dot reçue mais seulement dans la limite de la somme maximale
autorisée par la loi. (Cour de cassation, arrêt n° 11 du 13 décembre 1993, nul
ne peut se prévaloir…)
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d’avoir une trace de leur union)
Suite à ce premier contact avec l’officier de l’état civil, la loi institue une
période obligatoire de publication du projet de mariage. Cette publication
par affichage doit servir à informer les tiers et recueillir d’éventuelles
oppositions au mariagesauf dispense de publication donnée par le
procureur de la république pour motif grave.
2- La célébration du mariage
coutumes en usage au Sénégal. Il a été ainsi été jugé que n’est pas valable
un mariage célébré selon la coutume malienne dogon qui ne figure pas sur
Agrégé des facultés de droit
Il faut, en tout état de cause retenir que si les futurs époux ont choisi de
célébrer leur mariage en observance d’une coutume matrimoniale en usage
au Sénégal, leur liberté s’arrête là. Ils n’ont de choix qu’en ce qui concerne
la forme de la célébration et non les conditions de fond du mariage qui
sont d’ordre public. Les règles coutumières contraires à ces conditions de
fond déjà étudiées sont donc réputées abrogées
2- Le déroulement de la procédure
Les futurs époux peuvent convenir de ne pas faire célébrer leur mariage
par l’officier de l’état civil mais par une autre autorité: c’est le mariage
coutumier. Cependant, même en optant pour le mariage coutumier, ils
sont tenus de suivre une procédure semblable à celle établie pour le
mariage civil. En effet, un projet de mariage doit être déposé par les
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TGI Dakar 17 avril 1971, Revue sénégalaise de droit, juin 1972, n° 11
6
G. A. Kouassigan, Des conflits interpersonnels et internationaux de lois et leurs incidences sur la forme
du mariage en Afrique noire francophone: réflexion à partir de l’expérience sénégalaise? Revue critique
de DIP, 1978, p. 644
7
S. Guinchard, le mariage coutumier en droit sénégalais, RIDC 1978, p. 811
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A. K. Boye, Les mariages mixtes en droit international privé, NEA, CREDILLA, 1981
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La pratique au Sénégal montre que beaucoup de mariage coutumier sont
célébrés au Sénégal sans que l’officier de l’état civil, représentant de l’Etat
Ces sanctions sont différentes selon que c’est une condition de fond qui
a été violée ou une condition de forme. Dans le premier cas, la nullité du
mariage est encourue alors que dans le second, la sanction est beaucoup
moins lourde.
1- La nullité du mariage
La nullité absolue peut en effet être demandée par toute personne y ayant
un intérêt (même moral), le ministère public et les époux eux-mêmes.
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***L’absence de dispense d’âge alors que l’un des époux n’avait pas l’âge
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En droit, la nullité a un effet rétroactif. Cela signifie que l’acte nul est
considéré comme n’ayant jamais existé. L’acte est anéanti aussi bien dans
ses effets passés que futurs (restitution des cadeaux et prestations reçus).
Cette solution du droit commun, jugée trop sévère est écartée en matière
de mariage, mais à condition que les époux aient été de bonne foi, c’est-à-
dire ignoraient la cause de nullité qui entachait l’union. C’est la théorie du
mariage putatif qui permet de considérer le mariage nul seulement dans
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ses effets futurs et non passés.
que la seconde car les époux peuvent vivre en des localités ou pays
différents. L’obligation de cohabitation a un aspect particulier pour la
femme mariée puisqu’elle doit habiter avec son mari qui fixe la résidence
de la famille. Cette obligation trouve cependant une limite chaque fois
que la résidence choisie par le mari présente un danger d’ordre physique
ou moral pour la famille. La femme peut alors être autorisée par le juge à
avoir une résidence séparée pour elle et ses enfants.
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et ce devoir est réciproque ce qui veut dire que le mari est en droit de
l’invoquer vis-à-vis de son épouse. Le devoir de secours existe lorsque
dans la dette (exp: un époux loue un appartement pour les besoin d’y
loger le couple et les enfants. si cet époux ne paie pas le loyer, le bailleur
peut exiger de l’autre époux un tel paiement). La solidarité active comme
passive ne jouent cependant qu’à l’égard des contrats et dettes concernant
le ménage. Et même pour cette catégorie, il ne faudrait pas qu’il s’agisse
de dettes exagérées et excédant le train de vie du ménage.
44Agrégé des facultés de droit
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de leur divorce, ses modalités et effets: on parle alors de divorce par
consentement mutuel. Tantôt, les époux ne sont pas tombés d’accord sur
le principe de divorcer ou sur les effets : on parle de divorce contentieux.
Cette procédure est réglementée par les articles 167 et suivants du code
de la famille. Le tribunal compétent est le tribunal d’instance du domicile
de l’épouse. la demande n’est recevable, aux termes de l’article 168 du code
que si le demandeur dépose au greffe une copie de l’acte de mariage ainsi
que, le cas échéant, les actes de naissance et de décès de tous les enfants
issus du mariage. La Cour suprême du Sénégal, par son arrêt du 20 juillet
1977 décidait que la preuve du mariage ne peut être apportée que par la
production de l’acte de mariage. Cette solution très sévère a provoqué
la réaction du législateur à travers la loi 79-31 du 24 janvier 1979. Cette
loi relativise la solution adoptée par la cour suprême en disposant que
lorsque les époux sont mariés sous la forme coutumière et avant l’entrée
en vigueur du code de la famille, ils peuvent, à l’occasion d’un procès de
divorce, prouver leur union par aveu mutuel ou par ma possession d’état
d’époux constaté par le tribunal.
Lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de l’un des époux
(par exemple en cas de faute de l’un des époux), l’autre peut obtenir des
dommages et intérêts pour le préjudice matériel et moral que lui cause la
dissolution du mariage. Il n’en va ainsi que lorsque la cause du divorce est
fautive, l’époux ayant commis cette faute est condamné (adultère, coups
et blessures, abandon de famille, défaut d’entretien de la femme par le
mari…). Les causes non fautives sont l’incompatibilité d’humeur, la maladie
grave et incurable de l’un des époux, la stérilité définitive médicalement
établie, l’absence déclarée de l’un des époux ou la condamnation à une
peine infamante.
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le mari obtient le divorce pour maladie grave et incurable de la femme.
TABLE DES
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Section II – Le domicile
I- Identification
II – Les intérêts du domicile
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Mohamed Bachir Niang
54Agrégé des facultés de droit
II – Le procureur de la république
III – Le juge