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Cohorte B
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INTRODUCTION AU SYSTÈME POLITIQUE
SÉNÉGALAIS
Le système politique sénégalais permet d’appréhender les éléments spécifiques du droit
constitutionnel sénégalais et de les comparer avec ce que le Professeur Jean Gicquel appelle les
modèles représentatifs du droit constitutionnel.
D’ailleurs, se sont des modèles qui sont étudiés dans le cours de droit constitutionnel.
Cependant, il va plus loin que le droit constitutionnel, car il analyse des aspects et des
paramètres en marge du droit et qui ont forcément des influences sur le droit, sur l’évolution
des institutions constitutionnelles et sur le fonctionnement. Ces aspects peuvent être
politiques, économiques, culturels ou sociaux. Il est alors nécessaire pour une compréhension
aisée de toutes ses considérations de procéder à des précisions terminologiques (I) avant de
préciser les objectifs du cours (II).
Il s’agira d’essayer d’identifier le système politique par rapport à une notion voisine
qu’est le régime politique.
Le régime politique peut être défini comme étant le moyen « de rendre compte de la
manière spécifique dont sont organisés les pouvoirs publics, c’est-à-dire leur mode de
désignation, leurs compétences respectives et les règles juridiques et politiques qui
gouvernent leurs rapports », cette définition est de Guy HERMET.
A la lumière de cette définition, il faut relever que le régime politique est déterminé par la
disposition des différents organes politiques de l’État ainsi que par leur interaction. Cette
détermination se fait au moyen de la constitution et chaque État en fonction de ses objectifs et
de ses réalités, détermine son propre régime politique. Ce qui permet de noter une double
différenciation du régime politique.
Une différenciation dans le temps, car le régime politique d’un État à une période donnée
peut être différent du régime politique du même État à une autre période.
Par exemple: En 1960, le Sénégal avait un régime parlementaire, en 1963, il avait opté pour un
régime présidentiel.
Une différenciation dans l’espace, les régimes politiques de deux États différents ne sont
jamais identiques.
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Ainsi, le régime politique du Sénégal est différent de celui des États-Unis, du Mali et de l’Afrique
du Sud. C’est que la constitution support du régime politique n’est pas immuable, elle peut
faire l’objet de révision.
Ensuite, deux (02) États n’ont jamais deux (02) constitutions identiques.
Cependant, tout changement de constitution n’entraîne pas obligatoirement un changement de
régime politique, mais, on ne peut changer de régime politique sans réviser la constitution. Le
régime politique est alors un élément de droit constitutionnel.
Au total, la lettre d’une constitution permet d’identifier la nature du régime politique qu’elle
organise, elle ne renseigne pas sur la nature du système politique.
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PREMIÈRE PARTIE: L’ÉVOLUTION POLITIQUE SÉNÉGALAISE DE LA VEILLE DES INDÉPENDANCES À
L'ALTERNANCE DE 2000
En 1895, l’ensemble des colonies françaises d’Afrique occidentale était regroupé auprès
de l’AOF.
Après la seconde guerre mondiale, la France était obligée de faire face aux velléités
d’émancipation de plus en plus accrue de la part des colonies. Elle déclencha alors le
processus qui mènera les différentes colonies dont le Sénégal vers l’indépendance. Le
Sénégal a mis en place un régime politique qui connaîtra beaucoup de fluctuations jusqu’en
2000, année qui coïncide avec la première véritable alternance politique de son histoire.
Auparavant, en 1981, est intervenu un événement politique majeur et inédit qui peut servir de
pierre angulaire de l’histoire politique sénégalaise. Une alternance d’homme à la tête de
l’État.
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Paragraph 1: Les apports de la loi-cadre
La loi-cadre est la première étape concrète vers l’indépendance des colonies, elle
modifie le statut des territoires d’outre-mer en autorisant « le gouvernement à mettre en
œuvre et à prendre les mesures propres, à assurer l’évolution des territoires relevant du
ministère de la France d’outre-mer ». C’est le début effectif de l’autonomie interne.
Le statut des colonies pouvait être modifié par décret. L’application de cette loi permet alors
la mise en place d’une assemblée territoriale dotée de véritables pouvoirs et dont les membres
étaient élus au suffrage universel. L’abandon du double collège distinguant citoyens et sujets
français, ainsi que la création de conseil de gouvernement dans chaque colonies.
Ces innovations correspondent à la reconnaissance d’autorité locale, à un début de transfert
de pouvoirs vers ses autorités et à un renforcement de l’autonomie locale. Elles ont été à la
base de beaucoup de divergences.
L’aménagement des relations entre la France et les peuples qui lui sont associés était un
des principaux impératifs dont devrait tenir compte le comité consultatif constitutionnel
chargé de préparer la constitution française de 1958.
Dans cette optique, la constitution mis en place la communauté franco-africaine, une
institution à la nature juridique incertaine.
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Paragraph 1: La nature de la communauté franco-africaine
C’était un organe essentiel dans la gestion de la communauté. Il était composé des chefs
de gouvernement, des États membres de la communauté et des ministres chargés des affaires
communes. Seuls des français métropolitains, avaient été nommés ministres chargé des
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affaires communes. Le conseil exécutif était compétent pour organiser la coopération
gouvernementale et administrative des membres, déterminés les questions de politique
générale en ce qui concerne les affaires communes délibérées sur les dépenses, des organes et
services de la communauté et la répartition entre les états de ses dépenses et de celles
entraînées par les politiques communes.
C)- Le sénat
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Dans cette perspective des sommets successifs se tiennent à Bamako en 1958 et à Dakar en
Janvier 1959 et une assemblée constituante fut mise sur pied. Elle adoptera une constitution
notifiée par le Soudan le 21 janvier 1959, le Sénégal le 22 janvier et la Haute Volta le 28
Janvier. Face à ses velléités d’union, la Côte d’Ivoire va réagir en exerçant des pressions sur
le Dahomey qui va céder en refusant la ratification de la constitution et la haute volta qui
refusera d’intégrer la fédération malgré son acte de notification.
Le 13 Septembre 1959, le Général de Gaulle donna son accord à Saint Louis à la demande de
la fédération d’accéder à l’indépendance.
En conséquence, un accord de transfert de compétences entre la gouvernement de la
république française et les gouvernements du Sénégal et du Soudan fut signé le 04 Avril 1960.
L’indépendance sera accordée à la fédération le 20 Juin 1960. Elle va alors s’aventurer à
s’organiser.
Il devait être élu au suffrage universel indirect par un collège électoral composé des
membres de l’assemblée fédérale et de ceux des assemblées législatives des États pour un
mandat de 05 ans renouvelables.
Les membres des assemblées législatives des États qui siégeaient à l’assemblée fédérale
avaient deux voix.
Le président de la fédération du Mali devait assurer le respect de la constitution, la continuité
de la constitution et le fonctionnement régulier des institutions. Il devait aussi présider les
conseil supérieur des ministres et conseil supérieur de La Défense. Il était le chef des armées
et exerçait un rôle d’arbitre entre les États fédérés et la fédération.
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par le biais la question de confiance ou de la motion de censure. L’assemblée fédérale pouvait
par contre être dissoute.
Elle était composée de 40 membres élus au suffrage universel indirect pour 05 ans de
manière paritaire par les assemblées législatives des États fédérés. Elle était compétente pour
voter la loi et le budget investi. Le président du gouvernement fédéral contrôle l’exécutif et
engage la responsabilité du gouvernement au moyen d’une motion de censure ou d’une
question de confiance. Il s’agissait de la seule chambre du parlement ce qui est contraire au
pratique dans l’état fédéral ou le semble être un principe.
Les raisons qui ont entraîné l’éclatement de la fédération du Mali sont essentiellement
au nombre de 03.
D’abord, la faiblesse des pouvoirs fédéraux. En effet, les organes prenaient leurs décisions à
l’unanimité.
Ensuite, des divergences par rapport à l’élection du président de la fédération, le Sénégal et la
Soudan occidentale avaient chacun un candidat qu’il voulait imposé.
Enfin, dans sa volonté d’imposer un candidat au poste de président de la fédération, le
Soudan par l’intermédiaire du président du gouvernement fédéral Modibo Keita essayait de
fragiliser le Sénégal en destituant le vice-président du gouvernement Mamadou Dia, le 19 Août
1960. En violation de la constitution, il nomma également un nouveau chef d’état major des
armées et proclama l’état d’urgence.
Le lendemain, le 20 Août, le Sénégal réagit vivement avec l’intermédiaire de l’assemblée
législative qui se réunit en séance extraordinaire à l’occasion de laquelle elle décida du retrait
du Sénégal de la fédération du Mali, proclama l'Indépendance du Sénégal ainsi que l’état
d’urgence et accorda les pleins pouvoirs au gouvernement pour faire face à la crise. Ses actes
consacrés à la fin de la fédération du Mali les autorités soudanaises sont reconduites à
Bamako et l’assemblée législative prit le nom d’assemblée nationale. Au niveau de la
fédération du Mali, le Sénégal avait sa propre constitution.
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Paragraph 4: La constitution sénégalaise du 24 Janvier 1959
Il s’agit de la première constitution du Sénégal. Elle a été adoptée le 24 janvier 1959 alors
le Sénégal était membre de la communauté franco-africaine par une assemblée constituante.
Elle précise les principes sur lesquels repose le Sénégal et met en place un régime
parlementaire.
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Section 1: De l’indépendance à la crise de 1962
Le président de la République était élu au suffrage universel indirect à trois tours pour un
mandat de 07 ans renouvelable indéfiniment au scrutin secret par un collège électoral
composé des membres de l’assemblée nationale, d’un délégué par assemblée régionale et
d’un délégué par conseil municipal. Ne pouvait être élu au deux premiers tours que le
candidat qui avait obtenu la majorité des des membres du collège. Au troisième tour, la
majorité absolue était suffisante pour être élu. Le président du conseil devait le remplacer en
cas de vacances du pouvoir constatée par l’assemblée nationale et organiser des élections
dans les 30 jours.
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B)- Le Gouvernement
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Ainsi, l’article 24 de la construction faisait du chef de l'État, le chef des armées et le président
du conseil supérieur de La Défense.
Quant au président du conseil, il était au terme de l’article 26 responsable de La Défense
nationale, en même temps qu’il disposait des forces armées.
En principe, un régime parlementaire repose sur l’équilibre des interactions entre les pouvoirs
exécutifs et les pouvoirs législatifs. Celui sénégalais de 1960, essayait de réaliser un équilibre
entre les deux têtes de l’exécutif.
D’un point de vue politique, les facteurs de la crise peuvent être trouvés, d’abord dans les
méthodes répressives du président Mamadou Dia notamment dans la gestion des crises
sociales. Ce qui va lui faire perdre sa popularité. Ensuite, à partir de 1962, des rapports
conflictuels sont à noter entre les partisans de Senghor et ceux de Mamadou Dia au sein de
l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS) parti dominant. Enfin, d’un point de vue idéologique,
un fossé s’était creusé entre les deux hommes. Senghor, pur produit de la quatrième
République française, était un partisan de la sociale démocratie, tandis que Mamadou Dia
était porté vers l’extrême gauche et le socialisme autogestionnaire.
Dès lors, la confrontation était devenue inévitable entre les deux hommes.
Le premier acte concret à l’origine de la crise de 1962 est le fait de Mamadou Dia. En
effet, le 12 Décembre 1962, il procéda à un remaniement ministériel à l’occasion duquel il
renforça la présence de ses partisans au Gouvernement au détriment de ceux de Senghor et
s’arrogea le porte feuille du ministre de la défense.
Le 14 Décembre, les partisans de Senghor réagirent en déposant une motion de censure,
signée par 41 députés contre le Gouvernement de Mamadou Dia. La validité du dépôt de la
motion de censure était subordonnée à la signature au moins du quart des députés. Pour éviter
le vote de la motion de censure, le président Mamadou Dia fit évacuer et occupait
l'Assemblée nationale par la gendarmerie. Il estimait en effet, que la motion de censure était
irrecevable pour deux raisons:
D’abord, elle n’a pas été examinée par les instances du parti, ensuite, du fait de l’état
d’urgence alors en vigueur, le parlement ne pouvait engager la responsabilité du
Gouvernement. Aucun de ses arguments n'étaient valables, car aucune disposition de la
constitution de 1960 ne prévoyait la prépondérance d'un parti politique sur les institutions de
la République, ni l’impossibilité pour l'Assemblée Nationale de censurer le Gouvernement en
période d’état d’urgence. Face à l’impossibilité de se réunir au siège de l'Assemblée
Nationale, les députés se retrouvèrent au domicile du président de l'Assemblée Nationale
Lamine Gueye et adoptèrent la motion de censure par 51 voix sur 80. Le lendemain, le 18
Décembre, le président Senghor fit arrêter le président du conseil, le président Mamadou Dia
et certains de ses partisans par les forces armées. Ils seront jugés en mai 1963 par la Haute
Cour de Justice et Mamadou Dia écopera d’une condamnation à perpétuité pour tentative de
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cout d'État. En 1974, il sera gracié, puis, amnistié par la loi du 25 Mars 1976. Au sortir de ce
conflit, Senghor ne voulait plus entendre parler d’exécutif bicéphale. Il fit alors réviser la
constitution le 18 Décembre 1962 pour s’octroyer le pouvoir référendaire ainsi que l’ensemble
des pouvoirs qui était de la compétence du président du conseil. Il entreprit également de
mettre en place une nouvelle constitution.
Après la crise de 1962, le président Senghor s’est retrouvé seul chef de l’exécutif. Fort
de son succès, il réorganisa la disposition des institutions en faisant adopter par référendum,
le 03 Mars 1963 une nouvelle constitution qui va entrer en vigueur le 07 Mars. Des acteurs
politiques diversifiés vont alors s’affirmer au Sénégal en ayant des influences majeures sur
les fluctuations de la constitution et de la nature du régime que Senghor va essayer d’utiliser
pour conserver le pouvoir. Finalement, il quittera le pouvoir en 1980.
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Du point de vue de ses compétences, le président de la République était l’exécutif, il
déterminait et conduisait la politique de la nation, il était chef des armées, nommait à tous les
emplois civils et militaires, disposait des forces armées et était responsable de La Défense
nationale, il disposait du pouvoir référendaire, du pouvoir de prendre des ordonnances et
d’initiations des révisions constitutionnelles. Le Gouvernement pouvait être la deuxième
composante de l’exécutif.
2)- Le Gouvernement
3)- le parlement
Il est composé de la seule Assemblée nationale, initialement, les députés étaient élus au
suffrage universel direct pour un mandat de 04 ans. La révision constitutionnelle de 1967 va
porter la durée du monastère des députés à 05 ans. L’assemblée nationale détient le pouvoir
législatif et contrôle le gouvernement. Ces institutions politiques ont cohabité avec des forces
politiques.
Les principales forces politiques qui se sont affirmées au Sénégal entre 1963 et 1981 sont
les partis politiques et les mouvements religieux.
Les partis politiques sont des associations d’hommes « ayant les mêmes opinions sur la
société et qui cherche à accéder au pouvoir au moyen d’un soutien populaire afin de réaliser
la politique correspondant à leurs idées ». Claude Leclerc
Au Sénégal, les partis politiques consacrés par l’article 03 de la constitution de 1963 ont connu
une évolution. On est passé d’un parti unique de fait à un multipartisme limité.
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1)- Le parti unique de fait
Dès 1963, on remarque un durcissement dans les relations entre l'État et les partis
politiques. L’Union Progressiste Sénégalais (UPS) en essayant de phagocyter l’ensemble des
partis politiques existant tendait à devenir un parti unifié. Les partis qui avaient refusé la
fusion avec l’UPS étaient simplement interdits. C’est le cas du Parti Africain de
l’Indépendance (PAI) de Majmouth Diop, du Bloc des Masses Sénégalaise (BMS) de Cheikh
Anta Diop qui se reconstituera dans la clandestinité sous le nom de Front National Sénégalais
(FNS) en 1964. De 1964 à 1968, aucun parti politique ne recevra de récépissé de déclaration en
violation de la loi sur les partis politiques qui prévoyait un simple régime d’enregistrement.
En 1968, cette loi sera modifiée dans un sens plus restrictif et désormais, le ministre de
l’intérieur a le pouvoir de refuser l’enregistrement d’un parti politique. La conséquence de ce
passage au régime de l’autorisation c’est que de 1964 en 1974 aucun parti politique n’a été
créé même si la loi ne l’interdisait pas. L’opposition est confiné dans la clandestinité au
moment où la violence politique faisait rage au sein de l’UPS (assassinat du député Demba Diop,
tentative d’assassinat contre le president Senghor en 1967).
En 1974, Abdoulaye WADE suite à une ruse politique va réussir à créer et à faire reconnaître
aux partis politiques le Parti Démocratique Sénégalaise (PDS). Dans sa présentation, il l’avait
constitué non pas comme un parti d’opposition, mais, comme un parti de contribution à l’UPS.
Les partis dans la clandestinité encouragés par ce fait, accentuèrent alors la pression ce qui
eut comme conséquence en 1977 la révision de la constitution et l’adoption du multipartisme
limité.
En effet, la loi mettant en place un multipartisme limité, consistait en la reconnaissance de 03
partis politiques qui devaient obligatoirement s’affilier à un courant politique. Le courant
libéral et démocratique avec le PDS, le courant socialiste et démocratique avec le PS et le
courant Marxist-Leninist avec le PAI. En 1978, ce dispositif sera élargi avec l’instauration du
courant conservateur dont se réclamera le Mouvement Républicain Sénégalais (MRS) de
Boubacar Gueye. Le multipartisme limité persistera sur cette forme jusqu’en 1981.
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A)- Le régime présidentiel initial
Avec la constitution de 1963, le Sénégal avait mis en place un régime présidentiel. Ainsi,
l’exécutif était monocéphale et le gouvernement en tant qu’institution n’existait pas. Le
président de la République déterminait et conduisait la politique de la nation, il était le seul
titulaire du pouvoir exécutif et sa responsabilité politique ne pouvait être engagée devant
l’assemblée nationale. Celle-ci ne pouvait être dissoute, elle détenait seule toutes les
compétences législatives. Ce dispositif connaîtra ses premières fissures à partir de 1967.
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président de la République. Cette procédure est contestable d’un point de vue démocratique.
D’ailleurs, tout le règne du président Abdou Diouf sera marqué par cette tare congénitale.
En 1981, l’assemblée nationale était la seule chambre du parlement sénégalais. Tous les
120 députés la composant étaient élus au suffrage universel direct pour 05 ans. En 1998, une
révision constitutionnelle introduit pour la première fois au Sénégal le bicaméralisme avec
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l’instauration d’un Sénat composé de 60 membres dont 48 élus au suffrage universel indirect
et 12 nommés par le président de la République.
Il faut insister sur les partis politiques, les syndicats et les mouvements religieux.
Le premier acte majeur du président Abdou Diouf à son accession au pouvoir a été
l’instauration en Mai 1981 du multipartisme intégral à la place du multipartisme limité et
l’obligation de s’identifier à un courant idéologique. Plusieurs partis politiques sortirent alors
de la clandestinité et d’autres se constituèrent souvent du fait de la scission de partis existants.
Depuis lors, les partis politiques ont connu un accroissement exponentiel ce qui est un indice
de vitalité de la démocratie.
Ils ont toujours été omniprésent dans la vie politique sénégalaise. Déjà à l’époque
coloniale, l’autorité politique avait des relations particulières avec les chefs religieux dans
son combat contre Mamadou Dia, le président Senghor s’était essentiellement appuyé sur la
confrérie Mouride. L’influence politique des confréries n’a pas diminué sous Abdou Diouf .
En effet, pour être un leader politique crédible, il faut être parrainé par un maximum de chefs
religieux influents. Ce parrainage n’est pas gratuit. Les chefs religieux tirent des avantages en
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termes matériels et de légitimité de leur accointances avec le pouvoir politique. Ils deviennent
de ce fait, une puissance politique, il joue un rôle de régulateur de la vie sociale. Entre 1983 et
2000, ils sont particulièrement actifs voire déterminants à l’occasion d’élections. En 1988
consigne de vote du khalife général des Mouride en faveur d’Abdou Diouf, 1993 soutien
public et massif de Serigne Moustapha Sy et de son mouvement à Abdoulaye WADE. Ce rôle
atteint son paroxysme en 2000 où l’élection présidentielle s’est transformée en une
confrontation entre différents chefs religieux avec des consignes de votes et de prévisions
mystiques donnant la victoire à l’un ou à l’autre candidat.
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