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Facultés Universitaires Privées Année universitaire 2022-2023


d’Abidjan (FUPA)

LICENCE 2

TRAVAUX DIRIGES DE DROIT CIVIL

Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh


Chargés des TD : Dr. BONI Sosthène ; Dr. TRA BI Zaé Fidel

SEMESTRE 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.

FICHE N°1

THEME :L’obligation

I- Questions de cours

1- Qu’est-ce qu’une obligation ?


2- Quels sont les caractères des obligations ?
3- Quelles sont les sources des obligations ?
4- Comment classe-t-on les obligations ? Donnez des exemples ?

II- Cas pratique

Alors qu’il se rendait à Yamoussoukro dans un car de transport, monsieur


KONE Mamadou est gravement blessé au pied gauche dans un accident.
Transporté aux urgences médicales, il se retrouve définitivement paralysé du fait
de l’erreur du chirurgien. Son avocat lui apprend qu’il a des droits vis-à-vis des
responsables de ses malheurs.
Qualifiez les obligations de ces responsables vis-à-vis de M. KONE.
Précisez leur régime juridique et leurs critères de distinction.
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III- Fiche d’arrêt

La Cour,
Vu les pièces du dossier,
Après en avoir délibéré conformément à la loi,
Statuant sur l’appel régulièrement interjeté par la demoiselle Ebongué
Solange, par exploit du 14 juin 1974 d’un jugement n° 267 du 7 février 1974 du
tribunal de première instance d’Abidjan qui a déclaré irrecevable une demande
en déclaration de paternité naturelle engagée contre Martin Yves ;
Attendu que Solange Ebongué a, par, exploit du 2 avril 1973 de Maître
Kablan huissier de justice à Abidjan, assigné Yves Martin en déclaration de
paternité naturelle de ses deux enfants Roger et René, nés tous les deux à
Elognzogwanté au Cameroun, respectivement le 16 décembre 1962 et le 24
janvier 1964, par application des §2, 3, 4 et 5 de l’article 26 de la loi n°64-377
du 7 octobre 1964 relative à la paternité et à la filiation hors mariage, et en
paiement d’une somme de 200 000 francs à titre de dommages-intérêts, ainsi
que d’une pension alimentaire mensuelle de 80 000 francs pour son entretien et
celui de ses deux enfants ;
Attendu que le premier juge a déclaré prescrite cette action au motif que
depuis le mois de février 1970, date à laquelle, d’après la demanderesse, Martin
a cessé d’exécuter son engagement, jusqu’au 2 avril 1973, date de l’assignation,
s’est écoulée une période de trois ans et deux mois ; qu’il a estimé que l’attitude
du prétendu père s’analysait en une cessation de sa participation à l’entretien et à
l’éducation des enfants, et qu’il a fait application aux faits de la cause de
l’article 26 de la loi susvisée qui dispose que, dans les cas prévus aux § 4 et 5 ci-
dessus (concubinage notoire : participation à l’entretien et à l’éducation de
l’enfant) l’action pourra être intentée jusqu’à l’expiration des deux années qui
suivent la cessation soit du concubinage, soit de la participation à l’entretien ;
Attendu que l’appelante fait grief au jugement déféré d’avoir fait
application de ce texte, alors qu’elle avait expressément invoqué dans sa
demande également le § 3 qui concerne le cas où il existe des lettres ou quelque
autre écrit privé émanant du père prétendu et desquels il résulte un aveu non
équivoque de paternité ; que cet écrit est constitué par une convention du 12
janvier 1970 dans laquelle Martin qualifie Roger et René de « mes enfants » ;
qu’elle estime que dans ces conditions, la fin de non-recevoir retenue par le
premier juge pour rejeter son action n’est pas fondée ;
Mais attendu que le cas visé par le § 3 de l’article 26 ne déroge pas, quant
au délai dans lequel l’action doit être intentée, à la déchéance inscrite dans ce
texte ; que la loi déclare que l’action doit être intentée dans les deux années qui
suivent l’accouchement, à moins qu’il ne s’agisse d’un concubinage notoire
pendant la période légale de conception, ou d’une participation à l’entretien de
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l’enfant, auquel cas le délai de deux années commence à courir depuis la date de
la cessation soit du concubinage soit de la participation à l’entretien ;
Attendu que du propre aveu de la mère (conclusions de première instance
du 19 juin 1973) Matin a cessé d’exécuter ses engagements à compter du mois
de février 1970 ; qu’à partir de cette date, la mère disposait d’un délai de deux
années pour intenter contre le père une action en déclaration de paternité
naturelle ; qu’elle a assigné Martin à cet effet par exploit du 2 avril 1973 ; d’où
il suit que son action en déclaration de paternité, et partant celle ayant pour objet
le paiement d’une pension trouvant sa cause dans l’obligation alimentaire dont
le père est tenu envers ses enfants, est prescrite par application du texte susvisé ;
Mais attendu que le document du 12 janvier 1970 dont Martin est l’auteur,
et qu’il intitule convention civile, s’il n’est pas susceptible, comme il vient
d’être démontré, d’une exécution forcée pour permettre la recherche d’une
paternité hors mariage, doit s’analyser en une obligation naturelle ; que Martin y
déclare qu’il s’engage à assurer la pension de ses deux enfants en France à partir
de l’année scolaire 1970-1971, et jusqu’à complète éducation ; qu’entre temps
les conditions actuelles (50 000 francs pour ses enfants…) seront poursuivies
sans interruption ; qu’il en résulted’une part que Martin s’y reconnait débiteur et
que, d’autre part, il a exécuté, au moins jusqu’en 1970, cette obligation ;
Attendu que cet engagement contient une cause ; que cette cause est
licite ; qu’elle repose sur une obligation naturelle tenant à une responsabilité
morale explicitement admise par son auteur ; que l’engagement a été exécuté et
que par cette exécution, Martin a transformé son obligation naturelle en une
véritable obligation civile ; que cette obligation civile est une obligation
alimentaire qui rend l’enfant créancier d’aliment ; d’où il suit que, analysée de
cette manière, la demande de la demoiselle Ebongué Solange, agissant ès-qualité
de représentante légale de ses enfants mineurs, doit être admise ;
Attendu que la demoiselle Ebongué a assigné Martin par exploit du 2 avril
1973 ; qu’elle lui réclamait paiement pour les deux enfants d’une pension de
50 000 francs par mois payable d’avance ;
Attendu qu’il résulte des productions que Martin à l’époque de
l’assignation, était en service à la Société Abidjanaise d’expertise ; qu’un
bulletin de paie de février 1969 fait état d’un salaire de 311.200 francs ; que
subsidiairement, il avait proposé en première instance pour la mère et les enfants
le versement d’une pension de 30.000 francs par mois ; qu’aucun renseignement
n’est fourni sur la situation matérielle de la mère, sur ses activités et ses
ressources ;
Attendu que les enfants sont à l’heure actuelle respectivement âgés de 12
et 11 ans révolus ; que la cour trouve en la cause des éléments suffisants
d’appréciation pour fixer le chiffre de la pension alimentaire mensuelle à la
somme de 50.000 francs par mois ; que cette pension est due depuis le 2 avril
1973, date de la demande en justice ;
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Attendu, par contre que le document précité du 12 janvier 1970 ne peut


juridiquement justifier, même si Martin s’y reconnait débiteur, une action de la
demoiselle Ebongué en paiement d’une pension alimentaire en sa faveur, et de
dommages-intérêts ainsi qu’elle l’a réclamé ; qu’en effet, en droit privé ivoirien,
le concubinage n’est pas générateur de droit ; qu’il convient en conséquence de
la débouter de ces deux chefs de demande.
Par ces motifs :
Statuant publiquement, contradictoirement, en matière civile, en cause
d’appel et en dernier ressort ;
Reçoit l’appel de la demoiselle Solange Ebongué contre le jugement
n°267 du 7 février 1974 régulier en la forme ;
Au fond : y faisant partiellement droit et réformant le jugement entrepris,
condamne Martin Yves à payer à la demoiselle Solange Ebongué, ès-qualité de
représentante légale de ses enfants mineurs, une somme de 50.000 francs par
mois à titre de pension alimentaire pour l’entretien et l’éducation de Roger et
René ; dit que cette somme est due à compter du deux avril 1973, date de la
demande en justice et qu’elle sera payable par mois et d’avance ;
Déboute la demoiselle Ebongué du surplus de sa demande ;
Fait masse des dépens de première instance et d’appel et condamne Yves
Martin à leur entier paiement…
Président : M. NEBOUT KEYTASSO,
Conseillers : MM. MOULARE et MOISE,
Ministère public : M. BARRY BASSIROU, avocat général,
Avocats : MM. DOGUE et TREPTOW
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d’Abidjan (FUPA)

LICENCE 2
TRAVAUX DIRIGES DE DROIT CIVIL
Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh
Chargés des TD : Dr. BONI Sosthène ; Dr. TRA BI Zaé Fidel

Semestre 1

Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.

FICHE N°2

THEME : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS

I- Questions de cours

1- Donnez la définition du contrat.


2- Comparez le contrat et la convention.
3- Faites l’étude détaillées des différents groupes de contrats.

II- Questions pratique

1- Monsieur KOUASSI Kouakou après un certain temps de marchandage


vend à Monsieur TOM Franck une voiture. Précisez dans quelles catégories
de contrats on peut classer cette espèce.
Précisez les obligations nées pour chaque partie à ce contrat.

2- ATTO Pierre souhaiterait que JOHN Coby lui prête son vélo pour une
course. JOHN Coby est d’accord et rentre chez lui pour prendre le vélo pour
son ami quand son père survient et le somme de ne plus sortir.
Appréciez juridiquement la situation créée entre ces 2 garçons.
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3- YAO Koudou est le voisin de OUATTARA Kassoum. En partant en


vacances pour les Etats-Unis confie son véhicule automobile à OUATTARA
pour un mois. Après la première semaine OUATTARA constate qu’un
inconnu a violemment heurté l’arrière du véhicule en stationnement dans le
parking et l’a gravement endommagé. Il fait réparer et repeindre le véhicule à
se frais.
Qualifiez juridiquement les relations ainsi créées entre les parties et précisez
les obligations en découlant pour chacune d’elles.
4- ADJOUMANI vend à PALE une caméra numérique à 600 000 F CFA. Il
est prévu que le prix sera versé en 3 tranches de 200 000 F CFA et que
l’appareil ne sera remis qu’après paiement de la 1ère tranche.
Dès signature du contrat, PALE exige la remise immédiate de l’appareil.
Que conseillers-vous en tant que juriste à ADJOUMANI ;

5- Monsieur SILUE, douanier vient d’être promu inspecteur. Il annonce à


tous ses amis par des S.M.S qu’il les invite à une fête qu’il organise à une
date qui est précisée. Mais avant cette date, il se rend compte qu’il est dans
l’impossibilité d’organiser cette fête.
Il vient vous voir pour savoir sa situation vis-à-vis de ses amis au plan
juridique. Conseillez le.
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d’Abidjan (FUPA)

LICENCE 2
TRAVAUX DIRIGES DE DROIT CIVIL
Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh
Chargés des TD : Dr. BONI Sosthène ; Dr. TRA BI Zaé Fidel

Semestre 1

Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.

FICHE N° 3

THEME : LE PRINCIPE DE L’AUTONOMIE DE LA VOLONTE

I- Questions de cours

4- Quelle est l’origine du principe de l’autonomie de la volonté ?


5- Quelle est la signification de ce principe ?
6- Expliquez le principe du consensualisme.
7- Quelles sont les fondements du principe de l’autonomie de la volonté ?
8- Le principe de l’autonomie de la volonté connaît-il des limites ? Lesquelles ?

II- EXPLIQUEZ CETTE PENSEE

Commentez cette affirmation  du philosophe Emmanuel KANT : « Qui dit contractuel dit
juste1».

III- COMMENTEZ CONJOINTEMENT CES ARTICLES :

Article 1134 du code civil : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faites.
Elles ne peuvent être révoqués que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la
loi autorise.
1
(E.) KANT, Eléments métaphysiques de la doctrine du droit, trad., Garni, 1854, p.53, cité par B. STARIE, H.
ROLAND et L. FOYER, Droit civil, les obligations, 2. Contrat, LITEC 6e éd., 1998, spéculos, n°7, p. 5.
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Elles doivent être exécutées de bonne foi ».

Article 1156 du code civil  : « On doit dans les conventions rechercher quelle a été la
commune intention des parties contractantes, plutôt que de s’arrêter au sens littéral des
termes ».
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(FUPA)

LICENCE 2
TRAVAUX DIRIGES DE DROIT CIVIL
Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh
Chargé des TD : Dr. BONI Sosthène

Semestre 1

Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.

FICHE N° 4

THEME : LE CONSENTEMENT AU CONTRAT : L’OFFRE ET L’ACCEPTATION

III- Questions de cours


9- Qu’est-ce que « le consentement » dans un contrat ?
10- Comment s’extériorise le consentement ?
11- Quelle est la valeur du silence ?
12- Définissez : l’offre et l’acceptation.
13- Donnez les caractères respectifs de l’offre et de l’acceptation.

IV- Cas pratiques

1) Monsieur ESMEL est étudiant en droit aux FUPA. Il décide de vendre son ordinateur
portable. A cet effet, il fait une annonce dans un journal de la place le 15 mars 2017.
Particulier vend ordinateur de « seconde main », de marque Asus, fabriqué en 2016,
écran 14 pouces. Pour le prix, il n’accepterait pas une proposition de moins de 150 000
F CFA. Le lendemain matin de la publication de l’annonce, monsieur OUAOTIEN
répond à l’annonce et propose d’acheter l’ordinateur à 160 000 F. Monsieur DJAH
répond également et propose 140 000 F. Mais monsieur ESMEL accepte la proposition
de monsieur DJAH en considération des liens qui les unissent sur le campus.
Monsieur OUAOTIEN est furieux, il vient vous consulter, car pour lui le contrat de
vente est déjà formé avec lui, parce que non seulement, il a fait la meilleure proposition
de prix, mais également il a respecté les termes de l’annonce. Conseiller le.

2) Monsieur FRANCK, est un français qui décide de rentrer définitivement en France. Il


fait une annonce le 21 avril 2016, selon laquelle « il vend sa voiture grise de marques
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BMW, de 4 ans, à 5 millions ». Il indique que cette annonce est valable pendant 2
mois. Le soir de cette annonce, il reçoit la réponse de Monsieur COULIBALY, qui
souhaiterait acheter la voiture mais à 4,5 millions. Deux semaines plus tard, monsieur
KONAN, envoie une réponse à monsieur FRANCK. Il veut acheter la voiture à 5
millions mais souhaite que M. FRANCK repeigne la voiture en bleu au lieu du gris
actuel. Quant à monsieur MEL, il répond à monsieur Franck, le 21 Juillet 2016. Il
accepte de prendre la voiture au prix proposé par monsieur FRANCK. Une dernière
proposition arrive à monsieur FRANCK, le 30 juillet 2016 ; c’est celle de monsieur
ADEBOYOR, qui propose d’acheter la voiture à 6 millions. Monsieur FRANCK vend
sa voiture à ADEBOYOR.
Tous les autres « acceptants » sont furieux. Ils viennent vous voir consulter, éclairer
les.
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D’ABIDJAN

LICENCE II / SEMESTRE 1
TD DE DROIT CIVL

Chargé de cour : Professeur KONAN AGOH


Confection de la fiche : Dr BONI Sosthène

Semestre 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.

Fiche 5
Thème : Les vices du consentement : l’erreur

QUESTIONS DE COURS
1) Qu’est ce qu’un vice du consentement ?
2) Qu’est ce que l’erreur en matière contractuelle ?
3) Expliquez la notion d’erreur obstacle.
4) Expliquez la notion d’erreur indifférente.
5) A quelles conditions l’erreur peut être considérée comme viciant le consentement ?

1) CAS PRATIQUE

CLAUDE MARTIN est un quinquagénaire féru d’art et d’antiquité africaines. Il a


longtemps sillonné les villes et les campagnes africaines, et s’est constitué de réelles et solides
connaissances dans ce domaine auprès des musées et conservateurs de musées africains. Dans
ce milieu il jouit d’une réputation d’expert.
Le 2O août 2017, à Korhogo, il a été mis en relation avec une petite frappe de la ville,
qui se faisait appeler « docteur PINATIBI », et qui prétendait avoir un trésor à vendre. Ce
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dernier a présenté à MARTIN, une statuette qui, selon ses dires, a été sculptée dans les années
1890, et qui est un authentique objet de culte utilisé par les initiés du Poro. Après avoir
longtemps observé l’objet et discuté avec PINATIBI, MARTIN achète la statuette à 1.500.000
F.
Rentré en France, MARTIN fait expertiser l’objet, et il est formellement révélé que la
statuette n’avait pas plus de 10 ans, et avait été artificiellement vieillie par des procédés
chimiques assez connus, et n’avait pas pu être utilisée par les vieux initiés du Poro.
Vous êtes avocat et MARTIN, qui a de sérieux doutes sur l’honnêteté du « docteur
PINATIBI », vient vous voir, pour savoir ce qu’il peut faire pour récupérer son argent.
Conseillez-le.
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FACULTES UNIVERSITAIRES ANNEE UNIVERSITAIRE


PRIVEES D’ABIDJAN (FUPA) 2022-2023

LICENCE EN DROIT 2eme ANNEE

TRAVUX DIRIGES DE DROIT CIVIL


Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh
Chargés des TD : Dr. BONI Sosthène ; Dr. TRA BI Zaé Fidel

Semestre 1

Fiche 6 :
THEME : L’intégrité du consentement : le dol
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.

I- Question de cours

1- Qu’est-ce que le dol ?


2- Quelle est la différence entre le dol et l’erreur ?
3- Définir les éléments constitutifs du dol opérant et expliquez chaque point.
4- Quels sont les caractères du dol opérant ?
5- Expliquez l’article 1116 du code civil :

« Le dol est une cause de nullité de la convention lorsque les manœuvres
pratiquées par l’une des parties sont telles qu’il est évident que, sans ces
manœuvres l’autre partie n’aurait pas contracté. Il ne se présume pas, et doit
être prouvé ».
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II- Commentaire d’arrêt à rendre au professeur

Faites le commentaire de l’arrêt de la Cour Suprême, Chambre Judiciaire, arrêt


n°57/00 du 3 février 2000

La Cour,
Vu les mémoires produits,
Sur le moyen unique de cassation : En ses deux branches réunies, pris de la
violation de la loi ou erreur dans l’application ou l’interprétation de la loi,
notamment des articles 1109, 1116 et 1993 du code civil ;
Attendu qu’il résulte des énonciations de l’arrêt attaqué (Cour d’Appel
d’Abidjan, 04 décembre 1998) que le 11 janvier 1990, N’GOH KONAN confiait
à Maître KOUAKOU Christophe la défense de ses intérêts dans la cause qui
l’opposait à LAMINE FOFANA et la MUTUELLE D’ASSURANCES DES
TRANSPORTS dit M.A.T. respectivement civilement responsable et assureur
d’un véhicule qui, dans un accident de la circulation, avait endommagé le
véhicule de N’GOH KONAN ;
Que par jugement en date du 06 février 1992, la Section du Tribunal de
Toumodi condamnait LAMINE FOFANA et la M.A.T à payer la somme de
83.343.691 Francs à N’GOH KONAN que dans l’intervalle, la M.A.T ayant été
déclaré en faillite, Maître KOUAKOU CHRISTOPHE avait, selon lui, entrepris
des démarches auprès des liquidateurs pour parvenir à fixer à 30.000.000 de
Francs le montant à payer à N’GOH KONAN avant de le relever à 55.875.705
Francs ;
Que Maître KOUAKOU CHRISTOPHE faisait signer, le 12 avril 1994, une
attestation de transaction par N’GOH KONAN, et ce même 12 avril 1994 a été
signée une attestation d’honoraires par le susnommé autorisant Maître
KOUAKOU à prélever, sur la transaction fixée à 30.000.000 Francs, la somme
de 9.000.000 de Francs ;
Que par la suite, Maître KOUAKOU faisait signer une attestation d’honoraires
supplémentaires de 15.000.000 de Francs, le 31 mai 1994, en occultant
volontairement le montant réel de la transaction à 55.875.795 Francs et en
faisant croire que c’est grâce à son intervention que la transaction s’est élevée de
30 à 55.875.705 de Francs ;
Que N’GOH KONAN, qui estimait avoir été dupé dans la fixation des
honoraires sollicitait l’arbitrage du Bâtonnier, qui fixait à 11.775.141 Francs le
montant des honoraires, dus à Maître KOUAKOU CHRISTOPHE ;
Que cet arbitrage n’ayant pas acquis le consentement de Maître KOUAKOU,
celui-ci assignait N’GOH KONAN en contestation de la décision du Conseil de
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l’Ordre devant le Tribunal de Première Instance d’Abidjan, qui infirmait ladite


décision et déboutait N’GOH KONAN ;
Que par l’arrêt entrepris, la Cour d’Appel d’Abidjan annulait l’attestation
d’honoraires supplémentaires du 31 mai 1994 et ramenait à 9.000.000 de Francs
le montant des honoraires ;
Attendu qu’il est fait grief à la Cour d’Appel d’avoir, en statuant ainsi, d’une
part, violé les articles 1109 et 1116 du Code Civil, en ce qu’elle a estimé, par
déduction, que les manœuvres dolosives étaient constituées, alors qu’il est
spécifié par la loi que le dol ne se présume pas, et doit être prouvé et d’autre
part, violé l’article 1093 du même Code, or ce que la Cour d’Appel s’est appuyé
également sur le texte relatif aux obligations du mandataire pour infirmer la
décision des premiers juges, alors qu’elle n’a pu démontrer à aucun moment
comment Maître KOUAKOU CHRISTOPHE n’a pas respecté ce texte ;
Mais attendu que pour réformer le jugement entrepris, les Juges d’Appel ont
relevé « que Maître KOUAKOU CHRISTOPHE, qui a obtenu de son client
N’GOH KONAN, la signature à son profit d’honoraires supplémentaires…alors
qu’il avait déjà définitivement arrêté par transaction le montant de la réparation
obtenue par son client et en avait perçu la totalité du montant le 17 mai, sans en
rendre compte à son client dans le but de justifier l’existence de démarches
supplémentaires, en réalité inexistantes, s’est rendu coupable de manœuvres
dolosives au moyen desquelles il a pu extorquer le consentement de N’GOH
KONAN » ;
Qu’en statuant comme elle l’a fait, la Cour d’Appel n’a pas violé les textes
susvisés ;
D’où om suit que le moyen n’est pas fondé ;
Par ces motifs :
- Rejette le pourvoi formé par Maître KOUAKOU CHRISTOPHE contre
l’arrêt n°1406 en date du 04 décembre 1998 de la Cour d’Appel
d’Abidjan, Chambre Civile et Commercial ;
- Laisse les dépens à la charge du Trésor Public.
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FACULTES UNIVERSITAIRES PRIVEES ANNEE UNIVERSITAIRE 2022-2023


D’ABIDJAN

LICENCE II / SEMESTRE 1
TD DE DROIT CIVL

Chargé de cour : Professeur KONAN AGOH


Chargés des TD : Dr. BONI Sosthène ; Dr. TRA BI Zaé Fidel

Semestre 1

Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.

Fiche 7
Thème : Les vices du consentement : La violence

I- QUESTIONS DE COURS

1- Expliquez la notion de violence vice du consentement.


2- A quelles conditions la violence peut entrainer la nullité du contrat.
3- Expliquez la notion de violence légitime.

II- COMMENTAIRE DE TEXTES

Faites le commentaire conjoint de ces articles du code civil.

Article 1111 :
« La violence exercée contre celui qui a contracté l’obligation est une cause de
nullité, encore qu’elle ait été exercée par un tiers autre que celui au profit duquel la
convention a été faite ».

Article 1112 :
« Il y a violence, lorsqu’elle est de nature à faire impression sur une personne
raisonnable, et qu’elle peut lui inspirer la crainte d’exposer sa personne ou sa fortune à
un mal considérable et présent.
On a égard, en cette matière, à l’âge, au sexe et à la condition des personnes ».
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Article 1113 :
«  La violence est une cause de nullité du contrat, non seulement
lorsqu’elle a été exercée sur la partie contractante, mais encore lorsqu’elle l’a été sur
son époux ou sur son épouse, sur ses descendants ou ses ascendants ».
Article 1114 :
« La seule crainte révérencielle envers le père, la mère, ou autre ascendant,
sans qu’il y ait eu de violence exercée, ne suffit point pour annuler le contrat ».

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