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LICENCE 2
SEMESTRE 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.
FICHE N°1
THEME :L’obligation
I- Questions de cours
La Cour,
Vu les pièces du dossier,
Après en avoir délibéré conformément à la loi,
Statuant sur l’appel régulièrement interjeté par la demoiselle Ebongué
Solange, par exploit du 14 juin 1974 d’un jugement n° 267 du 7 février 1974 du
tribunal de première instance d’Abidjan qui a déclaré irrecevable une demande
en déclaration de paternité naturelle engagée contre Martin Yves ;
Attendu que Solange Ebongué a, par, exploit du 2 avril 1973 de Maître
Kablan huissier de justice à Abidjan, assigné Yves Martin en déclaration de
paternité naturelle de ses deux enfants Roger et René, nés tous les deux à
Elognzogwanté au Cameroun, respectivement le 16 décembre 1962 et le 24
janvier 1964, par application des §2, 3, 4 et 5 de l’article 26 de la loi n°64-377
du 7 octobre 1964 relative à la paternité et à la filiation hors mariage, et en
paiement d’une somme de 200 000 francs à titre de dommages-intérêts, ainsi
que d’une pension alimentaire mensuelle de 80 000 francs pour son entretien et
celui de ses deux enfants ;
Attendu que le premier juge a déclaré prescrite cette action au motif que
depuis le mois de février 1970, date à laquelle, d’après la demanderesse, Martin
a cessé d’exécuter son engagement, jusqu’au 2 avril 1973, date de l’assignation,
s’est écoulée une période de trois ans et deux mois ; qu’il a estimé que l’attitude
du prétendu père s’analysait en une cessation de sa participation à l’entretien et à
l’éducation des enfants, et qu’il a fait application aux faits de la cause de
l’article 26 de la loi susvisée qui dispose que, dans les cas prévus aux § 4 et 5 ci-
dessus (concubinage notoire : participation à l’entretien et à l’éducation de
l’enfant) l’action pourra être intentée jusqu’à l’expiration des deux années qui
suivent la cessation soit du concubinage, soit de la participation à l’entretien ;
Attendu que l’appelante fait grief au jugement déféré d’avoir fait
application de ce texte, alors qu’elle avait expressément invoqué dans sa
demande également le § 3 qui concerne le cas où il existe des lettres ou quelque
autre écrit privé émanant du père prétendu et desquels il résulte un aveu non
équivoque de paternité ; que cet écrit est constitué par une convention du 12
janvier 1970 dans laquelle Martin qualifie Roger et René de « mes enfants » ;
qu’elle estime que dans ces conditions, la fin de non-recevoir retenue par le
premier juge pour rejeter son action n’est pas fondée ;
Mais attendu que le cas visé par le § 3 de l’article 26 ne déroge pas, quant
au délai dans lequel l’action doit être intentée, à la déchéance inscrite dans ce
texte ; que la loi déclare que l’action doit être intentée dans les deux années qui
suivent l’accouchement, à moins qu’il ne s’agisse d’un concubinage notoire
pendant la période légale de conception, ou d’une participation à l’entretien de
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l’enfant, auquel cas le délai de deux années commence à courir depuis la date de
la cessation soit du concubinage soit de la participation à l’entretien ;
Attendu que du propre aveu de la mère (conclusions de première instance
du 19 juin 1973) Matin a cessé d’exécuter ses engagements à compter du mois
de février 1970 ; qu’à partir de cette date, la mère disposait d’un délai de deux
années pour intenter contre le père une action en déclaration de paternité
naturelle ; qu’elle a assigné Martin à cet effet par exploit du 2 avril 1973 ; d’où
il suit que son action en déclaration de paternité, et partant celle ayant pour objet
le paiement d’une pension trouvant sa cause dans l’obligation alimentaire dont
le père est tenu envers ses enfants, est prescrite par application du texte susvisé ;
Mais attendu que le document du 12 janvier 1970 dont Martin est l’auteur,
et qu’il intitule convention civile, s’il n’est pas susceptible, comme il vient
d’être démontré, d’une exécution forcée pour permettre la recherche d’une
paternité hors mariage, doit s’analyser en une obligation naturelle ; que Martin y
déclare qu’il s’engage à assurer la pension de ses deux enfants en France à partir
de l’année scolaire 1970-1971, et jusqu’à complète éducation ; qu’entre temps
les conditions actuelles (50 000 francs pour ses enfants…) seront poursuivies
sans interruption ; qu’il en résulted’une part que Martin s’y reconnait débiteur et
que, d’autre part, il a exécuté, au moins jusqu’en 1970, cette obligation ;
Attendu que cet engagement contient une cause ; que cette cause est
licite ; qu’elle repose sur une obligation naturelle tenant à une responsabilité
morale explicitement admise par son auteur ; que l’engagement a été exécuté et
que par cette exécution, Martin a transformé son obligation naturelle en une
véritable obligation civile ; que cette obligation civile est une obligation
alimentaire qui rend l’enfant créancier d’aliment ; d’où il suit que, analysée de
cette manière, la demande de la demoiselle Ebongué Solange, agissant ès-qualité
de représentante légale de ses enfants mineurs, doit être admise ;
Attendu que la demoiselle Ebongué a assigné Martin par exploit du 2 avril
1973 ; qu’elle lui réclamait paiement pour les deux enfants d’une pension de
50 000 francs par mois payable d’avance ;
Attendu qu’il résulte des productions que Martin à l’époque de
l’assignation, était en service à la Société Abidjanaise d’expertise ; qu’un
bulletin de paie de février 1969 fait état d’un salaire de 311.200 francs ; que
subsidiairement, il avait proposé en première instance pour la mère et les enfants
le versement d’une pension de 30.000 francs par mois ; qu’aucun renseignement
n’est fourni sur la situation matérielle de la mère, sur ses activités et ses
ressources ;
Attendu que les enfants sont à l’heure actuelle respectivement âgés de 12
et 11 ans révolus ; que la cour trouve en la cause des éléments suffisants
d’appréciation pour fixer le chiffre de la pension alimentaire mensuelle à la
somme de 50.000 francs par mois ; que cette pension est due depuis le 2 avril
1973, date de la demande en justice ;
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LICENCE 2
TRAVAUX DIRIGES DE DROIT CIVIL
Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh
Chargés des TD : Dr. BONI Sosthène ; Dr. TRA BI Zaé Fidel
Semestre 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.
FICHE N°2
I- Questions de cours
2- ATTO Pierre souhaiterait que JOHN Coby lui prête son vélo pour une
course. JOHN Coby est d’accord et rentre chez lui pour prendre le vélo pour
son ami quand son père survient et le somme de ne plus sortir.
Appréciez juridiquement la situation créée entre ces 2 garçons.
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LICENCE 2
TRAVAUX DIRIGES DE DROIT CIVIL
Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh
Chargés des TD : Dr. BONI Sosthène ; Dr. TRA BI Zaé Fidel
Semestre 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.
FICHE N° 3
I- Questions de cours
Commentez cette affirmation du philosophe Emmanuel KANT : « Qui dit contractuel dit
juste1».
Article 1134 du code civil : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faites.
Elles ne peuvent être révoqués que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la
loi autorise.
1
(E.) KANT, Eléments métaphysiques de la doctrine du droit, trad., Garni, 1854, p.53, cité par B. STARIE, H.
ROLAND et L. FOYER, Droit civil, les obligations, 2. Contrat, LITEC 6e éd., 1998, spéculos, n°7, p. 5.
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Article 1156 du code civil : « On doit dans les conventions rechercher quelle a été la
commune intention des parties contractantes, plutôt que de s’arrêter au sens littéral des
termes ».
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LICENCE 2
TRAVAUX DIRIGES DE DROIT CIVIL
Chargé des cours : Professeur KONAN Agoh
Chargé des TD : Dr. BONI Sosthène
Semestre 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.
FICHE N° 4
1) Monsieur ESMEL est étudiant en droit aux FUPA. Il décide de vendre son ordinateur
portable. A cet effet, il fait une annonce dans un journal de la place le 15 mars 2017.
Particulier vend ordinateur de « seconde main », de marque Asus, fabriqué en 2016,
écran 14 pouces. Pour le prix, il n’accepterait pas une proposition de moins de 150 000
F CFA. Le lendemain matin de la publication de l’annonce, monsieur OUAOTIEN
répond à l’annonce et propose d’acheter l’ordinateur à 160 000 F. Monsieur DJAH
répond également et propose 140 000 F. Mais monsieur ESMEL accepte la proposition
de monsieur DJAH en considération des liens qui les unissent sur le campus.
Monsieur OUAOTIEN est furieux, il vient vous consulter, car pour lui le contrat de
vente est déjà formé avec lui, parce que non seulement, il a fait la meilleure proposition
de prix, mais également il a respecté les termes de l’annonce. Conseiller le.
BMW, de 4 ans, à 5 millions ». Il indique que cette annonce est valable pendant 2
mois. Le soir de cette annonce, il reçoit la réponse de Monsieur COULIBALY, qui
souhaiterait acheter la voiture mais à 4,5 millions. Deux semaines plus tard, monsieur
KONAN, envoie une réponse à monsieur FRANCK. Il veut acheter la voiture à 5
millions mais souhaite que M. FRANCK repeigne la voiture en bleu au lieu du gris
actuel. Quant à monsieur MEL, il répond à monsieur Franck, le 21 Juillet 2016. Il
accepte de prendre la voiture au prix proposé par monsieur FRANCK. Une dernière
proposition arrive à monsieur FRANCK, le 30 juillet 2016 ; c’est celle de monsieur
ADEBOYOR, qui propose d’acheter la voiture à 6 millions. Monsieur FRANCK vend
sa voiture à ADEBOYOR.
Tous les autres « acceptants » sont furieux. Ils viennent vous voir consulter, éclairer
les.
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LICENCE II / SEMESTRE 1
TD DE DROIT CIVL
Semestre 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.
Fiche 5
Thème : Les vices du consentement : l’erreur
QUESTIONS DE COURS
1) Qu’est ce qu’un vice du consentement ?
2) Qu’est ce que l’erreur en matière contractuelle ?
3) Expliquez la notion d’erreur obstacle.
4) Expliquez la notion d’erreur indifférente.
5) A quelles conditions l’erreur peut être considérée comme viciant le consentement ?
1) CAS PRATIQUE
dernier a présenté à MARTIN, une statuette qui, selon ses dires, a été sculptée dans les années
1890, et qui est un authentique objet de culte utilisé par les initiés du Poro. Après avoir
longtemps observé l’objet et discuté avec PINATIBI, MARTIN achète la statuette à 1.500.000
F.
Rentré en France, MARTIN fait expertiser l’objet, et il est formellement révélé que la
statuette n’avait pas plus de 10 ans, et avait été artificiellement vieillie par des procédés
chimiques assez connus, et n’avait pas pu être utilisée par les vieux initiés du Poro.
Vous êtes avocat et MARTIN, qui a de sérieux doutes sur l’honnêteté du « docteur
PINATIBI », vient vous voir, pour savoir ce qu’il peut faire pour récupérer son argent.
Conseillez-le.
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Semestre 1
Fiche 6 :
THEME : L’intégrité du consentement : le dol
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.
I- Question de cours
« Le dol est une cause de nullité de la convention lorsque les manœuvres
pratiquées par l’une des parties sont telles qu’il est évident que, sans ces
manœuvres l’autre partie n’aurait pas contracté. Il ne se présume pas, et doit
être prouvé ».
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La Cour,
Vu les mémoires produits,
Sur le moyen unique de cassation : En ses deux branches réunies, pris de la
violation de la loi ou erreur dans l’application ou l’interprétation de la loi,
notamment des articles 1109, 1116 et 1993 du code civil ;
Attendu qu’il résulte des énonciations de l’arrêt attaqué (Cour d’Appel
d’Abidjan, 04 décembre 1998) que le 11 janvier 1990, N’GOH KONAN confiait
à Maître KOUAKOU Christophe la défense de ses intérêts dans la cause qui
l’opposait à LAMINE FOFANA et la MUTUELLE D’ASSURANCES DES
TRANSPORTS dit M.A.T. respectivement civilement responsable et assureur
d’un véhicule qui, dans un accident de la circulation, avait endommagé le
véhicule de N’GOH KONAN ;
Que par jugement en date du 06 février 1992, la Section du Tribunal de
Toumodi condamnait LAMINE FOFANA et la M.A.T à payer la somme de
83.343.691 Francs à N’GOH KONAN que dans l’intervalle, la M.A.T ayant été
déclaré en faillite, Maître KOUAKOU CHRISTOPHE avait, selon lui, entrepris
des démarches auprès des liquidateurs pour parvenir à fixer à 30.000.000 de
Francs le montant à payer à N’GOH KONAN avant de le relever à 55.875.705
Francs ;
Que Maître KOUAKOU CHRISTOPHE faisait signer, le 12 avril 1994, une
attestation de transaction par N’GOH KONAN, et ce même 12 avril 1994 a été
signée une attestation d’honoraires par le susnommé autorisant Maître
KOUAKOU à prélever, sur la transaction fixée à 30.000.000 Francs, la somme
de 9.000.000 de Francs ;
Que par la suite, Maître KOUAKOU faisait signer une attestation d’honoraires
supplémentaires de 15.000.000 de Francs, le 31 mai 1994, en occultant
volontairement le montant réel de la transaction à 55.875.795 Francs et en
faisant croire que c’est grâce à son intervention que la transaction s’est élevée de
30 à 55.875.705 de Francs ;
Que N’GOH KONAN, qui estimait avoir été dupé dans la fixation des
honoraires sollicitait l’arbitrage du Bâtonnier, qui fixait à 11.775.141 Francs le
montant des honoraires, dus à Maître KOUAKOU CHRISTOPHE ;
Que cet arbitrage n’ayant pas acquis le consentement de Maître KOUAKOU,
celui-ci assignait N’GOH KONAN en contestation de la décision du Conseil de
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LICENCE II / SEMESTRE 1
TD DE DROIT CIVL
Semestre 1
Bibliographie :
- F. TERRE, Ph. SIMLER, et Y. LEQUETTE, les obligations, précis Dalloz 6e édition ;
- J. FLOUR et J. L. AUBERT, les obligations I. l’acte juridique, édition 1988 ;
- H.L.J. MAZEAUD et F. CHABAS, leçons de droit civil, t. II 1er vol., les obligations
théorie générale.
- KONAN Agoh, Droit des obligations, édition ABC, 2021.
Fiche 7
Thème : Les vices du consentement : La violence
I- QUESTIONS DE COURS
Article 1111 :
« La violence exercée contre celui qui a contracté l’obligation est une cause de
nullité, encore qu’elle ait été exercée par un tiers autre que celui au profit duquel la
convention a été faite ».
Article 1112 :
« Il y a violence, lorsqu’elle est de nature à faire impression sur une personne
raisonnable, et qu’elle peut lui inspirer la crainte d’exposer sa personne ou sa fortune à
un mal considérable et présent.
On a égard, en cette matière, à l’âge, au sexe et à la condition des personnes ».
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Article 1113 :
« La violence est une cause de nullité du contrat, non seulement
lorsqu’elle a été exercée sur la partie contractante, mais encore lorsqu’elle l’a été sur
son époux ou sur son épouse, sur ses descendants ou ses ascendants ».
Article 1114 :
« La seule crainte révérencielle envers le père, la mère, ou autre ascendant,
sans qu’il y ait eu de violence exercée, ne suffit point pour annuler le contrat ».