Fiches - Résumé de Droit Des Contrats

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DROIT DES CONTRATS

Introduction :

Obligation juridique : institution en vertu de laquelle une personne appelée débiteur est
tenue envers une autre, le créancier, de réaliser une prestation particulière.

Envisagé du côté du créancier, l’obligation est une créance.

Envisagé du côté du débiteur, l’obligation est une dette.

Selon l’article 1101 du CODE CIVIL, on distingue 3 types d’obligation :

1. Obligation de faire.
2. Obligation de ne pas faire.
3. Obligation de donner.

Le contrat : selon l’article 1101 du CODE CIVIL, « le contrat est une convention par
laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à
donner, à faire, ou à ne pas faire quelque chose. Le contrat permet de créer un rapport
de droit, de le modifier et même de l’éteindre. »

Base du contrat exprimé à travers l’autonomie de la volonté. L’autonomie de la volonté est


à la fois la source d’obligation (ce qui crée l’obligation) et aussi la mesure de l’obligation
(l’étendue de la créance ou de la dette).

Pour conclure un contrat, l’échange des consentements suffit, il s’agit du principe du


consensualisme. En matière contractuelle, l’écrit n’est pas obligatoire.
Par rapport aux effets du contrat, l’autonomie de la volonté impose le principe de l’effet
obligatoire du contrat. Ceci, selon l’article 1134, alinéa 1 du CODE CIVIL, « les conventions
légalement formées tiennent lieu de Loi à ceux qui les ont faites ».

Différents types de contrats :

1. Contrats consensuels : Formés par le seul échange des consentements. L’écrit


n’est pas obligatoire. Les contrats solennels exigent en plus du consentement, une
formalité particulière.

Exemples : contrat de mariage, hypothèque, vente immobilière.

2. Contrats réels : Ceux qui exigent en plus du consentement, la remise de la chose.

Exemples : contrat de gage.

3. Contrats d’adhésion et les contrats de gré à gré : Tous conclus de gré à gré,
c'est-à-dire que les parties sont sur un pied d’égalité, avec discussion libre des
clauses. Cela dit, il existe de nombreux contrats d’adhésion où l’un des parties ne
peut pas discuter des clauses du contrat (ex : contrat de transport)

4. Contrats collectifs et contrats individuels : Contrats en principe tous individuels


car ils ne lient que ceux qui ont donné leur consentement. Cela dit, il existe des
contrats collectifs lorsque les personnes sont liées sans avoir manifesté leurs
consentements.

Exemples : convention collective en droit du travail.

5. Contrats synallagmatiques (bilatéraux) et les contrats unilatéraux : Un contrat


est synallagmatique ou bilatéral lorsque les contractants s’obligent réciproquement
les uns envers les autres. On dit qu’il existe des prestations réciproques à la charge
de chaque partie.

Exemples : Une vente.

Un contrat est unilatéral lorsqu’une personne est obligée envers une autre sans que
de la part de cette dernière il y ait un engagement. C’est un contrat qui ne fait naitre
l’obligation qu’à la charge d’une seule partie.
Dans l’acte unilatéral, la volonté d’une seule personne suffit à produire des effets
juridiques.

Exemples : le testament, qui n’est pas un contrat.

6. Contrats à titre gratuit et contrats à titre onéreux : De loin, les contrats à titre
onéreux sont les plus nombreux.

Exemples : ventes, prêts…

7. Contrats commutatifs et contrats aléatoires : Les contrats commutatifs sont ceux


pour lesquels les prestations sont déterminées de façon équivalente.

Les contrats aléatoires sont ceux qui comportent un aléa, donc une chance de gain
mais aussi un risque de perte.

Exemples : le contrat de société.

8. Contrats instantanés et contrats à exécutions successives : Les contrats


instantanés sont ceux susceptibles d’exécution immédiate, c'est-à-dire en un trait de
temps.

Les contrats à exécutions successives sont ceux pour lesquels l’exécution


s’échelonne dans le temps.

Exemples : le contrat de bail.

9. Contrats nommés et contrats innomés : Les contrats nommés sont des contrats
préétablis par le législateur qui en a précisé les règles.

Exemples : le contrat de société, contrat de vente.

Les contrats innomés sont les contrats sur mesure que les professionnels ou les
particuliers adaptent à leurs besoins.

Exemples : le crédit-bail qui est à la fois une location et une vente à crédit.

Partie I : La formation du contrat


Les conditions de formation du contrat regroupent 4 points :

1. La capacité.
2. Le consentement.
3. L’objet.
4. La cause.

La capacité
Deux points différents :

 Les mineurs

Le principe : la capacité : Le principe est que le mineur non émancipé est incapable.
Il ne doit pas accomplir les actes de la vie civile seul. Il lui faut donc l’intervention de
son représentant et parfois même du juge des tutelles.

La sanction des actes irrégulièrement accomplis : Hypothèse selon laquelle le mineur


a contracté un acte alors qu’il aurait fallu avoir l’intervention d’un représentant. On dit
que les actes sont rescindables pour liaison, c’est à dire annulable, c’est à dire s’ils
sont désavantageux pour le mineur. Il s’agit de l’action en rescision pour liaison.

Hypothèse selon laquelle l’administrateur (les parents) ne peut contracter qu’après


autorisation du conseil de famille. Le tuteur ne peut tout faire pour le compte du
mineur, certains actes de disposition supposent le consentement du conseil de
famille. A défaut de cette autorisation, on dit que l’acte est nul d’une nullité relative.

 Les majeurs

Le principe : la capacité : Pour les majeurs, la règle est la capacité à contracter. Dans
cette matière, on élimine les majeurs incapables et les mineurs émancipés.

Les majeurs incapables : On part du principe général selon lequel tout majeur est
capable. Toutefois selon l’article 489 du CODE CIVIL, « pour faire un acte valable, il
faut être saint d’esprit ». C’est donc à celui qui se prévaut d’un trouble mental de
prouver l’existence de ce trouble au moment de la conclusion de l’acte. Il s’agit de la
démence au moment de la conclusion du contrat. Cette preuve peut être rapportée
par tout moyen dans le délai de 5 ans à compter de la découverte du dommage. En
l’absence d’une protection sociale de l’incapable, il existe 3 types de régimes de
protection :

- Les majeurs en tutelle : il s’agit de ceux qui sont atteints d’une


altération grave de leurs facultés mentales. Dans ce cas, seul le tuteur
peut faire un acte juridique.

- Les majeurs soumis à la curatelle : ce sont des personnes qui,


en raison de leur intempérance ou de leur oisiveté, ont besoin d’un
curateur. Ces majeurs sous curatelle peuvent accomplir certains actes
avec l’autorisation du curateur.

- Les majeurs mis sous sauvegarde de justice : Ce sont des


majeurs qui en raison de leur état, ont besoin d’une assistance minimum.
Ils peuvent accomplir des actes seuls mais ces actes peuvent êtres
annulés pour cause de démence.

Le consentement
Puisque le droit a opté pour le principe du consensualisme, l’échange des consentements
suffit à créer le contrat. L’écrit n’est pas obligatoire. Le consentement peut être manifesté
d’une manière active ou passive, il peut être encore manifesté d’une manière directe ou
indirecte.

 La manifestation active ou passive du consentement :

La volonté doit toujours être extériorisée pour acquérir une valeur juridique. En
d’autre termes, le consentement doit toujours être express. Ce la signifie par des
gestes, par des paroles, ou par un écrit. Le consentement peut être tacite, c’est à
dire qu’il est déduit d’un acte.

Le silence ou le simple fait de se taire n’est pas générateur d’obligation. Le silence


n’a pas de valeur juridique contrairement à l’adage « qui ne dit mot consent ».

Il existe toutefois des exceptions selon lesquelles le silence vaut consentement ou


acceptation du contrat.

 La manifestation directe ou indirecte du consentement :

Généralement les contractants expriment en personne les consentements (de


manière directe). Mais l’acte peut être formé par l’intermédiaire d’autrui. Dans ce cas,
il s’agit de connaître les règles du contrat de mandat (représentation).

A donne les pleins pouvoir a B pour commander 3 tonnes de patates à C. Si B


commande 4 tonnes à C, A devra payer la totalité. Car C a crût à un mandat apparent
de la part de B. C’est à dire qu’il a cru ce que B lui a dit, a savoir 4 tonnes. Donc A
devra en vouloir a B.

Le mandataire (B) (représentant) agit pour le compte et au nom du représenté (A)


(le mandant). Si les règles de la représentation sont respectées le contrat qui a été
conclu par le mandataire avec une tierce personne (C) est valable et c’est le mandant
(A) qui est engagé.

Problème des vices du consentement


Il ne suffit pas que les partie est manifestée leur volonté, il faut encore que cette volonté soit
consciente, libre et éclairée. En d’autres termes, il ne doit pas exister de vice du
consentement.

3 types de vice de consentement :


1. L’erreur : L’erreur est une représentation inexacte de la réalité elle consiste à croire
vraie ce qui est faux et faux ce qui est vrai. Ce fait aura une importance capital sur la
validité du consentement et donc du contrat.

Pour que l’erreur soir admise comme vice du consentement, il faut qu’elle est été
déterminante. Le contrat ne pourra être annulé que s’il est établi que la victime de
l’erreur n’aurait pas contracté si elle avait été bien informée. Selon l’article 1110 du
Code Civil : « l’erreur n’est une cause de nullité de la convention que lorsqu’elle
tombe sur la substance même de la chose qui en est l’objet. L’erreur n’est point
une cause de nullité lorsqu’elle ne tombe que sur la personne avec laquelle on
a l’intention de contracter, à moins que la considération de cette personne ne
soit la cause principale de la convention ».

La substance est l’élément qui a déterminé le consentement. On parle de la qualité


substantielle ou de la qualité déterminante qui pousse le co-contractant à contracter.
Il faut tenir compte de la sécurité contractuelle. On ne peut, en effet, annuler le contrat
systématiquement sous prétexte que le contractant regrette. En conséquence il faut
une erreur sur la qualité de la chose.

L’erreur sur la personne peut entrainer la nullité du contrat, dans le cas unique où le
contrat est conclu, intuitu personae, c'est-à-dire en considération de la personne.

Dans les cas où l’erreur n’est pas déterminante, on dit que c’est une erreur sur une
qualité non substantielle.

2. Le dol : Le dol est une erreur cause de nullité de la convention lorsque les
manœuvres pratiquées par l’une des parties sont telles qu’il est évident que sans ses
manœuvres n’autre partie n’aurait pas contracté ; c’est une erreur provoquée. La
partie induite en erreur doit prouver les manœuvres.

Le dol doit avoir une influence déterminante sur le consentement du contractant. On


dit qu’il s’agit d’un dol principal. En d’autres termes, le dol qui porte sur des éléments
accessoires, n’est qu’un dol incident. Par ailleurs, le dol doit émaner du co-
contractant pour provoquer l’annulation du contrat. Si les manœuvres proviennent
d’un tiers, la victime ne pourra demander que des dommages et intérêts et pas la
nullité. Mais si le contractant était complice du tiers auteur du dol, la victime pourra
demander l’annulation du contrat.

3. La violence : La violence est une contrainte exercée sur un contractant pour l’amener
à conclure un contrat. La violence peut être physique mais elle est le plus souvent
d’ordre moral. En effet elle consiste en une menace qui suscite la crainte d’un mal
physique, d’un mal à l’honneur, à la réputation ou bien un mal pécuniaire. La victime
contrainte pour éviter ce mal.

La violence doit avoir déterminé l’individu à passer le contrat, selon l’article 1112 du
Code Civil : « La violence doit être de nature à faire impression sur une
personne raisonnable ».Les juges apprécient la gravité de la violence en fonction
de l’âge et des conditions de la personne. De plus, la violence doit être injuste ; la
seule crainte révérencielle envers les ascendants ne suffit pas à annuler le contrat.
Il en ait de même pour le créancier qui menace son débiteur de le poursuivre en
justice.
Contrairement au dol, la violence entraîne l’annulation du contrat et même des
dommages et intérêts qu’elle provienne du co-contractant ou d’un tiers.

L’offre ou la promesse de contrat


L’offre ou la pollicitation est une proposition de contracter faite à une personne déterminée
ou au public. L’offre est une manifestation de volonté unilatérale (d’une seule personne) par
laquelle une personne appelée offrant ou pollicitant fait connaître son intention de contracter
et les conditions essentielles du contrat. SI l’offre est acceptée, le contrat est conclu.

Une offre doit être :

- Précise : c'est-à-dire contenir les offres essentielles du contrat.

- Ferme : c'est-à-dire que l’offrant doit avoir l’intention de s’engager.

- Non équivoque : sinon ce ne serait pas une offre mais une invitation à entrer
en pourparler.

Pour les modalités de l’offre, celle-ci peut être :

- express : c'est-à-dire par écrit ou dans un catalogue.

- Tacite : c'est-à-dire résulter d’un comportement.

- Destiné à une personne déterminée : elle est alors caractérisée par l’intuitu
personae.

- Public : dans ce cas, l’offrant sera lié au premier acceptant.

En ce qui concerne les effets de l’offre :

Le principe est que l’offre peut être rétractée tant qu’elle n’a pas été acceptée. Si l’offre n’est
pas encore parvenue à son destinataire, son auteur (l’offrant) peut la révoquer. Si l’offre est
parvenue à son destinataire, le droit de révoquer est limité. En effet, l’offrant doit respecter
un délai, si celui-ci est fixé par l’offrant, il est tenu de le respecter. Si aucun délai n’est prévu,
on applique le délai raisonnable.

En matière de prêts, le délai de l’offre est prévu par la Loi :

- Prêt mobilier→ 15 jours.

- Prêt immobilier→ 30 jours.

Cela dit, l’offre peut être caduque. Les causes de caducité de l’offre sont :
- Le délai est expiré et il n’y a aucun acceptant.

- L’offrant décède.

- L’incapacité de l’offrant rend l’offre caduque.

- En cas de contre proposition (nouvelle offre) de la part de l’acceptant.

L’acceptation de l’offre se traduit par :

L’acceptation est la manifestation de la volonté par laquelle une personne donne son accord
à l’offre. L’acceptation doit être pure et simple et si son auteur émet des réserves ou des
modifications, ce sera une contre proposition.

Pour les effets de l’acceptation :

Lorsque l’acceptation est donnée, le contrat est conclu : force obligatoire du contrat mais il
existe cependant des exceptions où la Loi autorise l’une des parties à se rétracter (ex :
démarchage à domicile où le délai est de 7 jours).

Le contrat par correspondance

Le contrat est formé au lieu et au moment ou l’offre et l’acceptation concordent. Lorsque le


contrat est conclu entre absent, c’est à dire entre contractants qui ne demeurent pas au
même endroit, des difficultés apparaissent.

Le consentement se situe à la date du cachet de la lettre envoyée.

Il est pourtant nécessaire de déterminer avec précision le lieu et le moment parce que c’est
à partir du lieu et de la date que l’on connaît la Loi applicable et la juridiction compétente en
cas de litige. La date de la rencontre de l’offre et de l’acceptation permet de connaître la Loi
applicable au contrat. Le lieu permet de connaître la juridiction territorialement compétente
en cas de problème.

Il existe deux théories : la théorie de l’expédition, et la théorie de la réception.

Selon la théorie de l’expédition ou de l’émission, le cachet de la poste fait foi. C’est donc au
moment ou l’acceptant envoie son acceptation que le contrat est formé. C’est aussi au lieu
de l’envoi que le contrat est formé. Dans l’exemple, il s’agit de Nice.

Selon la seconde théorie, la réception ou l’information, le contrat sera formé au lieu et au


moment de sa réception. Dans l’exemple il s’agit de Paris.

La jurisprudence se prononce en faveur de la théorie de l’expédition.


Pour le contrat électronique, on applique la théorie de l’expédition, mais il existe une
réglementation particulière qui impose des états : acceptation et confirmation de la
commande par une série de saisie de données puis passage par un écran récapitulatif avec
la mention explicite de l’engagement ferme du consommateur. Et enfin, confirmation de la
commande par l’envoi d’un message électronique.

L’objet
Les art 1126 à 1130 du Code Civil sont consacré à l’objet. Ces articles traitent à la fois de
l’objet du contrat et de l’objet de l’obligation.

L’objet du contrat est l’opération juridique conclue.

Exemple : l’objet du contrat de vente : c’est la vente

L’objet de l’obligation, c’est la prestation promise (faire, ne pas faire, donner).

L’objet de la prestation porte sur un bien déterminé.

Exemple : l’objet de la prestation en matière de vente, c’est le bien vendu.

Pour que l’objet soit valable il faut qu’il soit possible, déterminé ou déterminable et licite.
On ne saurait s’engager sur une prestation impossible à exécuter. Le contrat serait nul faute
d’objet. L’objet doit exister au moment de la conclusion du contrat.

Lorsque l’objet porte sur la prestation, le lieu doit être déterminé.

S’il s’agit d’un corps certain, il doit être désigné de manière précise.

S’il s’agit d’une chose de genre elle doit être désignée au moins quand à son espèce, sa
qualité et sa quantité.

Dans certaines hypothèses, l’objet ne peut pas être déterminé de manière précise. Il est alors
nécessaire que la convention compte des éléments qui permettent de déterminer l’objet.
Souvent, l’objet d’une obligation porte sur le prix. Lorsqu’il s’agit d’un contrat de vente,
le prix doit être déterminé.

En revanche, le problème est posé pour les contrats d’entreprises et les contrats cadres,
c'est-à-dire, ce qui comporte une durée. On ne peut pas appliquer une fixation du prix d’une
manière précise. Désormais il est possible que le prix soit déterminé en cours d’exécution du
contrat par l’une des deux parties (détermination unilatérale). Mais attention, la détermination
du prix ne peut être effectuée que sous réserves de l’abus de droit, il s’agit de l’application
du principe de loyauté dans les relations contractuelles.

On soulève également le problème des clauses monétaire d’indexation. Pour se protéger de


l’érosion monétaire, les contractants ont imaginé des clauses d’indexation ou d’échelle
mobile. Le principe est l’interdiction de telles clauses lorsqu’elles sont fondée sur le SMIC,
le niveau général des prix et des salaires, mais cette interdiction n’est pas absolue.

Exemple : Dans certains contrats (contrat d’entreprise qui porte sur un immeuble), le prix
peut être fixé en fonction de l’indice du coût de la construction.

L’objet du contrat est illicite quand il est contraire à l’ordre public.

Exemple : le contrat entraînant l’obligation de commettre un crime. D’après l’article 1198 du


CODE CIVIL, « Seule les choses qui sont dans le commerce peuvent faire l’objet d’une
prestation ». Sont hors commerce : la personne humaine, les biens du domaine public.
Certains biens sont interdits pour des raisons de santé publique (la drogue). Le problème de
l’incessibilité des personnes civiles. L’objet du contrat est immoral lorsqu’il contrarie les
bonnes mœurs.

La lésion
Prenons l’exemple d’une vente immobilière. Un contrat lésionnaire est un contrat qui
comporte un déséquilibre entre les prestations réciproques au moment de sa conclusion. La
lésion ne concerne que les actes énumérés par la Loi afin de préserver la stabilité
contractuelle.

La Loi autorise le vendeur à demander la rescision (l’annulation) pour lésion s’il est lésé de
plus des 7/12ème de la valeur de l’immeuble. Ceci permet de protéger la valeur des immeubles
en évitant qu’ils ne soient vendu à mois des 5/12èmede leur valeur réel. Le vendeur doit agir
dans les deux ans de la vente. La preuve du caractère lésionnaire du contrat est établie par
expertise en comparant la valeur réelle de l’immeuble et le prix de vente. Mais l’acheteur peut
éviter la rescision (l’annulation) du contrat en rachetant la lésion : en payant le supplément
du juste prix sous la déduction du 1/10ème du prix total.

La cause
2 thèses possibles :

 Selon la cause objective, il s’agit de la raison immédiate. Cette thèse ne se


préoccupe pas des motifs pour lesquels un contractant s’engage. CETTE THESE
N’EST PAS UTILISE

 Selon la thèse moderne, la cause résiderait dans les motifs qui ont poussé les parties
à contracter, on dit qu’elle est subjective et impulsive.

L’absence de cause et la cause illicite


Selon l’article 1132 du CODE CIVIL, « la convention n’est pas moins valable quoique la
cause n’en soit pas exprimée ».

Cela signifie que la cause est présumée exister. En conséquence, l’existence de la cause n’a
pas à être prouvée. Ce qui veut dire que si le débiteur prétend qu’il s’est engagé sans cause,
ou en l’absence de cause, il doit le prouver et par tout moyen. La cause doit être licite et donc
morale sinon le contrat en court, et pour apprécier la licité de la cause, on se base sur la
thèse de la cause subjective.

Exemple : la cause est illicite quand les parties ont voulues frauder une Loi impérative.

Une obligation peut avoir un objet licite mais une cause illicite.

Exemple : Contrat de vente d’un immeuble pour en faire une maison de tolérance.

Les conditions d’annulation :

2 types de nullité :

 La nullité absolue : si l’une des 4 conditions de formations du contrat a été violées,


alors cela a pour conséquence une transgression de l’intérêt général, ont dit que la
nullité est absolue. Ce qui veut dire que n’importe quelle personne peut la soulever
et pas seulement les deux parties.
 La nullité relative : si la condition de formation du contrat est violée, qu’elle protège
un intérêt particulier d’un des deux contractants, la nullité d’un des deux contractants
n’est que relative. Il reste alors 5 ans pour agir.

Les effets d’annulation :

Annuler un contrat revient à l’anéantissement rétroactif du contrat, que la nullité soit relative
ou absolue. Cela signifie que le contrat ne produira plus d’effet dans l’avenir, mais surtout
que les conséquences produites doivent être effacées.

Exemple : En matière de vente, le créancier doit restituer le prix et le débiteur acquéreur doit
rendre la chose.

Il arrive que la nullité n’atteigne qu’une ou certaines clauses du contrat et laisse subsister le
reste. Voici les solutions de cas pratiques.

Si certaines clauses sont immorales (illicites) sans affecter la validité du contrat, on réputera
ces clauses non écrites. En revanche si la clause principale est déterminante sur la validité
du contrat, on annulera entièrement la convention. On dit que la convention tombe.

L ‘annulation du contrat peut donner lieu à la mise en œuvre de la responsabilité


contractuelle du contractant fautif. Il est donc nécessaire que le contractant est connu le vice
du contrat et que la victime du dommage soit exempté de faute.
La réparation consiste en une condamnation à verser des dommages intérêts en plus de
l’annulation du contrat. Le montant est apprécié souverainement par le juge.

Partie II : Les effets du contrat


Les effets du contrat se répercutent :

1. à l’égard du juge.
2. entre les parties.
3. à l’égard des tiers.

A l’égard du juge
Il arrive que le contrat ne soit pas rédigé de façon précise ou claire. L’interprétation du contrat
est l’opération par laquelle le juge précise le sens en cas d’ambigüité.

Les méthodes d’interprétation


Il s’agit des articles 1156 et suivant du Code Civil qui fixent les directives en matière
d’interprétation des contrats. Selon l’article 1156 du Code Civil « on doit dans les
conventions, rechercher quelle a été la commune intention des parties contractantes,
plutôt que de s’arrêter au sens littéral des termes ».

Selon cette directive, le juge doit rechercher l’intention des deux parties et non pas l’intention
d’une seule partie. L’intention commune est celle que les deux parties avaient au moment de
la conclusion du contrat. Cependant, le comportement ultérieur des parties peut être de
nature à révéler cette intention. L’intention réelle doit l’emporter sur le sens littéral.

Méthode :

- Lorsqu’une clause est susceptible d’avoir 2 sens (art 1157 du CC), le premier
sens produit des effets, et le second ne produit qu’un effet. On admettra que
c’est le premier sens qu’il faudra prendre en considération.

- Si une clause comporte 2 sens et que chacune produit des effets, (art 1158 du
CC), on prendra le sens qui convient le plus à l’engagement, c'est-à-dire à
la matière du contrat.
S’il y a multiplicité des clauses : c'est-à-dire que toutes les clauses s’interprètent les unes
par rapport aux autres en donnant à chacune le sens qui résulte de l’acte entier. Cela signifie
qu’on ne doit pas interpréter les clauses isolement.

- Selon l’article 1159, « lorsqu’il en existe, il faut tenir compte des usages ».

- Selon l’article 1162, « si le doute subsiste, l’acte s’interprète contre celui qui
a stipulé et en faveur de celui qui a contracté l’obligation ». On entend
généralement par celui qui a stipulé : le créancier ou alors celui qui a rédigé
l’acte.

Par le biais de l’interprétation, les juges du fond peuvent requalifier le contrat. L’interprétation
est une question de fait. La qualification, c’est une question de droit. Les juges ne sont pas
liés par la qualification que les parties ont donnée aux contrats. Ils ont la faculté de lui attribuer
sa véritable qualification pour en déduire les conséquences légales. Par ailleurs, par le biais
de l’interprétation, les juges du fond ont parfois ajouté au contrat des obligations qui n’avaient
pas été envisagé par les parties.

Le rôle de la cour de cassation


En principe, l’interprétation des contrats est une question de faits. En conséquence, ma cours
de cassation n’intervient pas dans l’appréciation souveraine des juges du fond. Mais cette
liberté n’est pas absolue. En effet, la cour de cassation contrôle la qualification (question de
droit) donnée au contrat, parce que cela correspond à l’identité juridique donnée au contrat.
Toutefois, sous couvert du contrôle de la qualification, la cours de cassation interprète
implicitement le contrat.

Entre les parties


Le principe de la force obligatoire signifie que le contrat valablement formé, s’impose aux
parties. Le contrat a donc une force de Loi entre les parties. En effet, ce qui a été librement
conclu devient obligatoire. Les prestations promises doivent alors être exécutées. Et en cas
de contentieux, le juge doit en imposé le respect, c’est la fameuse exécution forcée.

Ce principe signifie que le contrat ne peut être révoqué que si les deux parties le souhaitent.
En effet, la seule volonté d’une seule personne, c'est-à-dire la volonté unilatérale d’une partie
ne peut suffire à dégager la partie de ses obligations.

A l’égard des tiers


Le principe de l’effet relatif est défini selon l’article 1165 du Code Civil qui dit que «les
conventions n’ont d’effets qu’entre les parties, elles ne nuisent point aux tiers ».

Exemple : Soit un contrat entre A et B. A doit exécuter sa prestation envers B et


réciproquement, B envers A. Tous les tiers (C,D,E,F,…) ne doivent devenir ni débiteurs, ni
créanciers par rapport à ce contrat. On dira simplement que le contrat entre A et B est
opposable aux tiers.

Les dérogations au principe de l’effet relatif des


contrats :
La stipulation pour autrui : il s’agit d’un contrat par lequel une personne (le stipulant),
obtient d’une autre (le promettant) que ce dernier exécutera une prestation au profit d’une
troisième personne (le tiers bénéficiaire).

Les conditions de la stipulation du contrat se trouvent à l’article 1121 du Code Civil. On


considère la stipulation pour autrui comme exceptionnelle. Comme il s’agit d’un contrat, on
applique les 4 conditions : la capacité, le consentement, l’objet et la cause qui doivent être
licites. Le tiers bénéficiaire doit être désigné dans le contrat, et il peut être déterminable.

Les effets de la stipulation pour autrui : envisageons une relation entre trois personnes.

Les rapports entre le stipulant et le promettant : Le stipulant est le créancier de l’exécution


par le promettant au profit du tiers. A ce titre, il peut contraindre le promettant d’exécuter la
prestation envers le tiers. Si le promettant n’exécute pas son obligation, le stipulant dispose
contre le promettant, d’une action en annulation du contrat.

Les rapports entre le promettant et le tiers bénéficiaire : Le tiers bénéficiaire dispose d’un
droit direct contre le promettant. On considère qu’il est son créancier sans jamais avoir été
partie du contrat. C’est en cela qu’il existe une dérogation à l’effet relatif des contrats. Par
ailleurs, on estime que ce droit de créance est né rétroactivement au jour de la stipulation
pour autrui.

La promesse de porte fort : l’article 1119 du Code Civil énonce que « l’on ne peut en
général s’engager, ni stipuler en son propre nom que pour soi même ». Il s’agit encore
d’une application de l’effet relatif des contrats.

Néanmoins, selon l’article 1120, « on peut se porter fort pour un tiers en promettant le
fait de celui-ci ». Il faut savoir que celui qui s’est porté fort n’engage pas autrui, il promet de
respecter l’engagement du tiers. S’il l’obtient, il aura tenu sa promesse, s’il ne l’obtient pas
(le tiers refuse), il engage sa responsabilité. A ce moment là, il sera donc tenu à des
dommages et intérêts.

Partie III : l’inexécution du contrat

La responsabilité contractuelle
Faire la distinction entre la responsabilité délictuelle et la responsabilité contractuelle :
Ces deux responsabilités sont civiles, mais elles sont distinctes.

Qui dit responsabilité délictuelle, dit responsabilité extra contractuelle, c'est-à-dire en dehors
de tous contrats. En d’autres termes, le délit, quasi délit, et quasi contrat conduisent à une
responsabilité délictuelle (art 1382, 1383, 1384).

La responsabilité contractuelle est liée à l’existence d’un contrat, il s’agira donc de la faute
contractuelle qui conduit à un dommage.

Les conditions de la responsabilité contractuelle :

Il faut suivre 3 points essentiels :

1. L’inexécution de l’obligation contractuelle.

2. Le dommage.

3. La mise en demeure.

L’inexécution de l’obligation contractuelle

L’inexécution peut être un défaut total d’exécution (ex : le vendeur n’a rien livré).

L’inexécution peut être une exécution partielle (ex : le vendeur n’a livré que la moitié des
marchandises).

L’inexécution peut être aussi une exécution défectueuse (ex : le vendeur a livré des
marchandises détériorées).

Selon l’article 1137 du Code Civil « l’obligation de veiller à la conservation de la chose


[…] soumet celui qui en est chargé à y apporter tout les soins d’un bon père de
famille ». On a déduit de cet article une obligation de moyen. Cela signifie que le débiteur
n’engage sa responsabilité que s’il a commit une faute, on dit alors qu’il est tenu à une
obligation de diligence ou de moyen.

C’est au créancier (la victime) de prouver cette faute. Très concrètement, le créancier doit
rapporter la preuve que tous les moyens n’ont pas été employés pour la bonne exécution de
son obligation.

Selon l’article 1147 du CODE CIVIL, « le débiteur est condamné s’il y a lieu, au paiement
de dommages-intérêts, soit en raison de l’inexécution de l’obligation, soit en raison du
retard dans l’exécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas d’une cause étrangère qu’il
ne peut pas lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune mauvaise fois de sa part ».
On déduit de cet article une obligation de résultat. En effet, le débiteur est de plein droit
(automatiquement) le responsable en cas d’inexécution ou de retard. Le créancier doit
simplement prouver ou constater cette inexécution. Le débiteur ne peut pas se dégager de
sa responsabilité en prouvant qu’il n’a pas commit de faute.

Cependant, il n’est pas toujours facile de distinguer les obligations de résultat et les
obligations de moyens, dans ce cas, on se base alors sur l’existence d’un aléa (ex : livrer
une marchandise ou transporter une personne jusqu’à un lieu précis ne soulève aucune
difficulté, c’est donc une obligation de résultat, c’est une obligation de sécurité et de
ponctualité. Lorsque le résultat est aléatoire, l’obligation est une obligation de moyen, c’est
le cas du médecin qui ne garantie pas la guérison du malade et aussi le cas de l’avocat).

L’art 1148 du CODE CIVIL, exonère le débiteur lorsque l’inexécution provient d’une force
majeure ou d’un cas fortuit (imprévu). Il s’agit d’un évènement irrésistible, imprévisible, et
extérieur.

 Le cas de force majeure libère le débiteur de son obligation.


 Le fait du créancier, fautif ou non, exonère également le débiteur de ses obligations.
 Le fait du créancier n’exonère le débiteur que s’il est la cause exclusive du dommage.

Le dommage

L’inexécution n’entraine pas automatiquement la responsabilité contractuelle. Le créancier


doit donc prouver le dommage ainsi que son montant. Comme il s’agit de faits juridiques,
les dommages peuvent être prouvés par tous moyens.

En matière contractuelle, le dommage est fréquemment matériel, mais on admet aussi le


dommage corporel et le dommage moral.

En matière contractuelle, le dommage doit être :

1. Certain : le dommage ne peut pas être éventuel. Un préjudice certain, même futur,
est réparable mais un préjudice simplement éventuel ne l’est pas. La réparation de
la perte d’une chance suppose qu’elle soit sérieuse.

Exemple : l’omission d’un avocat d’interjeter l’appel entraine sa responsabilité si, et


seulement si, cet appel représentait une chance de succès.

2. Direct : (Art 1151 du CC). Il faut un lien suffisant de causalité avec l’inexécution
contractuelle, c'est-à-dire que le créancier doit avoir subit un préjudice directement
lié à l’inexécution du contrat ou à la mauvaise exécution de ce contrat. Mais la
distinction entre préjudice direct (celui réparable) et le préjudice indirect (non
réparable) est parfois très délicate.

Exemple : en cas de défectuosité d’un système d’alarme, le dommage réparable


est la perte d’une chance d’éviter le vol et non la quantité volée.
3. Prévisible : (Art 1150 du CC). En effet le débiteur ne doit réparer que le dommage
qu’il avait put prévoir lors de la conclusion du contrat. Prenons l’exemple d’une malle
contenant des bijoux précieux, le débiteur est le transporteur qui commet une faute
dans le transport. Il ignore le contenu de la malle, alors le débiteur doit seulement
rembourser la malle et le contenu qu’il transporte habituellement dans les malles et
les circonstances analogues. Il ne doit donc pas rembourser le contenu réel. Par
ailleurs, il arrive que les sociétés de transport prévoient en plus des clauses
limitatives de responsabilité : elles sont régulières.

La mise en demeure

C’est un acte extrêmement important car c’est lui qui conditionne toute la responsabilité
contractuelle. Il s’agit d’un acte par lequel le créancier adresse au débiteur une sommation.
En effet, il somme le débiteur d’exécuter son obligation. En matière contractuelle, il existe un
principe selon lequel les dommages intérêts ne sont dus qu’au créancier et le débiteur est en
demeure de remplir son obligation (Art 1146 et 1153-1 du CC).

Les modes de réparation du dommage : La réparation s’effectue le plus souvent sous la


forme d’une indemnité pécuniaire. En effet, on ne peut pas toujours admettre une réparation
en nature. Si la réparation en nature est possible, il existe des cas où l’exécution forcée est
admise. Le principe est énoncé à l’article 1142 du Code Civil « Toute obligation de faire
ou de ne pas faire se résout en dommages-intérêts en cas d’inexécution de la part du
débiteur ». Cela signifie que lorsqu’on est en présence d’une obligation de faire ou de ne
pas faire, le créancier ne pourra solliciter qu’une réparation pécuniaire. En dehors de ces
hypothèses, l’obligation de donner peut conduire à une réparation en nature et pécuniaire.

Les différents types de dommages-intérêts :

 Dommages-intérêts compensatoire : somme d’argent destinée à compenser le


préjudice subit suite à l’inexécution du débiteur. Ce montant doit couvrir la totalité du
dommage réparable mais ne jamais l’excéder.
 Dommages-intérêts moratoire : il s’agit d’une somme calculée à compter de la
mise en demeure. Ce sont des intérêts de retard qui vise à réparer le retard subit par
le créancier.
 Dommages-intérêts supplémentaires : qui peuvent être demandés par le
créancier. C’est lorsque le débiteur est de mauvaise fois.
 L’anatocisme : les intérêts produisent des intérêts à leur tour, c’est la capitalisation
des intérêts.

Les clauses qui modifient le contenue de l’obligation : Elles sont en principe valable si
les 2 parties sont en accord. Elles ont une incidence sur la responsabilité puisque la
responsabilité contractuelle dépend de l’étendue des obligations. Si le contenu est allégé
alors la responsabilité le sera également. Si les obligations principales sont renforcées alors
la responsabilité sera plus importante.

Les clauses qui modifient les règles de la responsabilité contractuelle : Ici, l’obligation
principale est inchangée mais c’est l’étendue de la responsabilité qui sera fixé
contractuellement. Parmi ces clauses, on a :

 Les clauses qui écartent la responsabilité (les clauses exclusives de


responsabilité), qui sont des clauses de non responsabilité qui affranchissent le
débiteur de toute responsabilité.
 Les clauses limitatives de responsabilité : elles n’écartent pas la responsabilité
mais elle la limite à un montant de réparation en instaurant un maximum. Elles sont
dangereuses parce que le dommage subit peut être plus important que ce qui a été
fixé, par ailleurs ces clauses peuvent inciter le débiteur à une certaine négligence,
ce qui prive le créancier de toute partie de l’indemnisation.

Les règles particulières aux contrats synallagmatiques

Dans les contrats synallagmatiques, les obligations sont interdépendantes, elles doivent être
exécutées simultanément. Si une partie n’exécute pas son obligation, l’autre n’est pas tenu
de le faire. On dit que la partie oppose une exception d’inexécution au co-contractant
défaillant. Dans une vente au comptant, l’acheteur peut refuser de payer le prix tant que le
vendeur ne livre pas la chose. L’exception d’inexécution n’exige pas l’autorisation du juge.
C’est un moyen temporaire de défense et cela n’empêche pas au contrat d’exister, mais seule
son exécution est suspendue, jusqu’à ce que l’autre partie exécute son obligation.

La résolution est un anéantissement rétroactif du contrat. Selon l’article 1128-4 du Code


Civil « la condition résolutoire est toujours sous entendue dans le contrat
synallagmatique pour le cas ou l’une des parties n’exécute pas son engagement ».

Dans ce cas, on doit être en présence d’une inexécution totale, partielle, ou défectueuse. De
plus, cette inexécution doit être imputable au débiteur. Le juge dispose de plusieurs
alternatives :

 Soit, il prononce la résolution, les parties doivent donc restituer les prestations déjà
exécutées.
 Soit, il prononce la résiliation du contrat et condamne le débiteur à des dommages-
intérêts.
 Soit le juge condamne le débiteur à des dommages-intérêts sans prononcer de
résolution, dans ce cas il donne un moratoire (un délai de grâce).

Les clauses résolutoires : il s’agit d’une stipulation contractuelle en vertu de laquelle le


contrat sera résolu (annulé) de plein droit en cas d’inexécution d’une des obligations. En effet,
les parties ont conclues que l’inexécution entrainerai l’annulation du contrat en dehors de tout
procès. Si les parties ont convenues d’une clause résolutoire, elles ne sont pas interdites de
résolution judiciaire. En conséquence, les parties disposent d’une alternative, soit la
résolution judiciaire, soit la clause résolutoire.
Le juge n’a pas autant de pouvoir que pour la clause pénale, il n’a qu’un rôle modérateur. En
effet, il contrôle si le créancier est de bonne ou de mauvaise foi, et en cas de comportement
déloyale de la part de celui-ci, le juge le condamnera.

La mise en œuvre de la responsabilité contractuelle

En matière contractuelle, les parties aux procès sont nécessairement le débiteur et le


créancier. Ce dernier peut être demandeur mais également défendeur. Le débiteur peut aussi
être défendeur mais également demandeur. En tout état de cause, les parties sont : la
victime directe et l’auteur du dommage.

Exemple : contrat de transport et le passager décède. Les proches parents pourront


demander une indemnisation contractuelle.

Les demandeurs : Les demandeurs peuvent être les créanciers de toutes les personnes
précédentes par la voix dite « oblique ». Il s’agit de l’action par laquelle le créancier d’une
des parties exerce les droit et actions de son débiteur. En effet, il fait entré dans le patrimoine
de son débiteur une valeur qu’il pourra ultérieurement saisir.

Les défendeurs : Ils sont nécessairement l’auteur du dommage. C’est soi le débiteur ou le
créancier et son assurance.

La compétence territoriale : la juridiction compétente est celle se trouvant dans le ressort


du domicile du défendeur. En matière contractuelle, il existe une option. En effet on peut
choisir le TGI du lieu de la livraison effective de la chose. Ou le TGI du lieu de la prestation
de service.

Responsabilité contractuelle et responsabilité pénale

L’option : Lorsque la faute contractuelle est en même temps une faute pénale, la victime
dispose d’une option. Soit, elle agit devant la juridiction civile (TI ou TGI), soit elle agit devant
la juridiction pénale. Si la victime agit par la voie répressive, on dit qu’elle se constitue partie
civile. Mais attention, elle doit alors respecter les délais de prescription pénaux.

Prééminence du criminel sur le civil : On site le principe selon lequel le criminel tient le
civil en état. En effet si la juridiction pénale est déjà saisi et que la victime saisie la juridiction
civile, et bien cette juridiction civile doit surseoir à statuer tant que la juridiction pénale n’a
pas tranchée sur la culpabilité du prévenu. En effet, si la faute pénale constitue en même
temps une faute civile, le juge civil ne peut refuser d’allouer des dommages et intérêts à la
victime alors même que la culpabilité à été reconnue.
Responsabilité délictuelle et responsabilité contractuelle : problème
des chaînes de contrats

Le principe est le non cumul des responsabilités contractuelles et délictuelles pour un même
fait. En effet, le créancier qui se plaint d’une inexécution contractuelle n’a pas le choix. Il
devra engager la responsabilité contractuelle et elle seule.

Lorsque l’auteur du dommage contractuel est condamné à des dommages-intérêt, on dit que
la décision revêt l’autorité de la chose jugée.

Cela signifie que le jugement doit être exécuté et que même l’exécution forcée peut avoir
lieu. Il ne faut pas confondre l’autorité de la chose jugée avec la force de chose jugée.

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