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Introduction 

La notion de responsabilité

 VIENT DU LATIN « RESPONDÉRÉ »


 « RESPONSE » / GARANTIE
 « HABILIS » / ÊTRE CAPABLE
 CAPACITÉ À ASSUMER SES ACTES

Dans le langage courant, la responsabilité évoque au premier abord l’idée d’un dommage et de sa
réparation suivant une logique commutative. Le dommage créer un déséquilibre qui convient de le compenser.

 Au cœur de la vie quotidienne

Il faut donc déterminer à qui on doit demander réparation (= qui doit payer) lorsqu’il y a un
préjudice.  Procédure contentieuse

Définition de la responsabilité aujourd’hui  :

- OBLIGATION DE RÉPARER LE DOMMAGE CAUSÉ À AUTRUI EN OFFRANT À LA VICTIME UNE COMPENSATION : LE VERSEMENT
D’ UNE SOMME D’ ARGENT (=LES DOMMAGES ET INTÉRÊTS).

- LA PERSONNE QUI SUBIT LE DOMMAGE EST APPELÉ LA VICTIME ET CELLE QUI CAUSE LE DOMMAGE : C’EST L’AUTEUR DU
DOMMAGE .

- LA PERSONNE QUI VA DEVOIR INDEMNISER EST LE RESPONSABLE . PARFOIS IL S’AGIT D’UNE AUTRE PERSONNE QUE L’AUTEUR
(EX : L’EMPLOYEUR : SI LE SALARIÉ COMMET UNE FAUTE DOMMAGE ÇA SERA À L’EMPLOYEUR DE PAYER SELON LA FAUTE ).

- IL EXISTE AUSSI DES VICTIMES PAR RICOCHET  SUBISSENT UN PRÉJUDICE PROPRE EN RAISON DE L’EXISTENCE DU PRÉJUDICE
DE LA VICTIME DIRECTE ( EX : DES PARENTS QUI SUBISSENT UN PRÉJUDICE MORAL COMME LA SOUFFRANCE DU FAIT QUE LEUR
ENFANT EST DÉSORMAIS HANDICAPÉ EN RAISON D’ UN ACCIDENT DE VOITURE .)

Section 1 – Le droit de la responsabilité : un droit renouvelé

L’objectif ici de la responsabilité (ou obligation de réparation) :

- Effacer le mal en repassant la victime dans la situation dans lequel elle se serait trouvé si le dommage n’avait
pas été causé  Mais c’est impossible de gommer le mal causé à autrui car le dommage est souvent
irréversible d’où la création des dommages et intérêts.

Tout dommage appelle à réparation dès lors qu’il peut être mit en relation avec le fait générateur
du dommage

Réparation Possible  Réparation par équivalant «  on embouti ma voiture : on l’a remplace  »


(Réparation en nature)

Réparation Impossible  On parle alors de compensation


La naissance d’un lien d’obligation nécessite :

- Un dommage
- Un fait générateur
- un lien de causalité entre le fait générateur et le dommage

En 1804, à l’origine le code civil :

 Très peu d’articles relatif à la responsabilité civile (RC) : article 1382 et suivants

19ème – 20ème siècle :

 la responsabilité civile à connu plusieurs évolutions destinée pour l’essentiel à facilité la réparation des
dommages

 les articles 1382 et suivants sont devenus depuis 2016 les articles 1240 et suivants du code mais ce sont
exactement les mêmes.

 De Nombreuses réformes et évolutions en 10 ans :

Réforme de 2016
Réforme = Codifier une loi en l’améliorant. Consacrer des JP bien assises en Droit Français.
Règles concernant la responsabilité hors Code Civil : « Loi Badinter »

Section 2 – Le domaine de la responsabilité civile


1- La distinction entre la RC(Responsabilité civile) et la RA(Responsabilité Administrative )

Nature de la personne :

- Ex  Si on attaque l’Etat (RA)

- Ex Si on attaque le voisin (RC)

2- Distinction RP (Responsabilité Pénale) et RC (Responsabilité civile)

Le Code Pénale constitue un catalogue d’infraction :

- Si on rempli les condition d’une infraction de ce manuel, ce sera la RP.

- Art 322-1 Du code Pénal ; « la destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien appartenant à autrui
est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende, sauf s'il n'en est résulté qu'un
dommage léger »

Les deux responsabilités peuvent-être engagées dans une même affaire  :

- Administrative / Civile
- Pénale

« L’amende civile »  l’hypothèse d’une action en justice abusive. Celui qui abuse doit payer.

Pénal  proporti onné à la faute


Mati ère civile ou administrati ve  Proporti onné au préjudice

3- Différence entre responsabilité Extracontractuelles et contractuelles

Responsabilité Extracontractuelle / Délictuelle = Responsabilité civile survenant en l’absence de contrat entre la


victime et le fautif

Responsabilité Contractuelle (Art 1231 du Code Civil) = Responsabilité civile survenant en présence d’un contrat entre
la victime et le fautif (Ou rpz du fautif cf la suite)
Droit Des Obligations  Considéré comme une matière noble par le droit privé. Dans l’ordre du droit l’obligation n’a
pas non plus une signification unique.

Le Droit Des Obligations :

- Le Contrat
- Le Délit

Une obligation  Lien de droit unissant deux personnes en vertu duquel l’une d’elle (Le créancier) peut exiger de
l’autre une prestation ou une abstention. Or il y a des obligations se formant par l’effet d’une convention, d’un
contrat et des obligations se formant sans convention.

Distinction entre acte et fait juridique :

Les obligations naissent d’actes juridiques, de faits juridiques ou de l’autorité seule de la loi.

L’acte juridique : Manifestation de volonté destinée à produire des effets de droit (1100-1 du Cc). Cet acte peut-être
unilatéral ou bilatéral / Multilatéral. Pour les rédacteurs du Cc, en 1804, le contrat était la principale source
d'obligation. Art 1100-1 du Code Civil .

Fait Juridique : Agissement ou événement pris en considération par la loi pour y attacher des effets de droit. Les
conséquences sont donc imposée par une Relation De Droit et non par volonté humaine.

Il y a les faits naturels et les faits humain  :

- Quasi-contrat : Fait licite et volontaire d’où découle les obligations soumises à un régime s’apparentant à
celui des contrats à la charge de son auteur et d’un tier non relié entre eux par une convention. ( Ex de la
Gestion à distance )
- Le délit : Est un fait illicite, volontaire et commis dans l’intention de nuire causant à autrui un dommage. Sujet
à payement de l’acteur en vertu de l’art 1240.
- Le Quasi-Délit : Fait illicite mais non-volontaire. Qui cause à autrui un dommage et oblige à réparer le
préjudice en application de l’art 1241 du Cc.

La Non Exécution du contrat peut donner lieu à une Responsabilité contractuelle  1217 Cc  Les règles de la
Responsabilité C et E-C se regroupent par des dispositions communes  1235 et 1240 du Cc.

Toutes ces dispositions seront abrogés par la réforme de 2017 pas encore mise en place.

Il existe un principe de non-cumul (non-option) entre les responsabilités C et E-C. Il n’y a pas de choix entre les deux
pour la victime. Ce qui ne relève pas de la responsabilité C relève de celle E-C qui a un caractère subsidiaire. En
pratique il faut donc tjr vérifier si les conditions de la responsabilité C sont remplies.

Art 1233 va réserver un traitement particuliers aux dommages corporels qui relèvera tjr de la responsabilité E-C
même occasionnés lors d’un contrat. Mais il pourra utiliser les règles du contrat lui étant plus favorable que l’action
des règles E-C.

Section 3 – Les fondements de la responsabilité civile extracontractuelle


A- Le lien entre fondement et fonction de la Responsabilité contractuelle

Pourquoi une personne doit-être tenu pour responsable  ?

 Celui qui s’est engagé à exécuter le contrat doit donc le faire, c’est la force du
contrat. Mais sans présence de contrat, la réponse est moins évidente.

La responsabilité peut avoir des fonctions différentes  :


- Victime = La Réparation du préjudice subit (Fonction réparatrice)

- Responsable = Sanction due à un manquement ayant créé un préjudice (Imputation sur patrimoine…)

La condamnation a une fonction préventive par laquelle les individus tentent d’adopter un comportement correct pour éviter les
risques. Elle augmente alors la vigilance.

Selon les circonstances la Responsabilité Civile peut avoir des fondements différents

B- Les fondements classique de la RC


1- La faute
Fin 19ème  Relation plutôt individuelle donc peu de responsabilités

Pdt un siècle la faute a constituée le filtre de la R. Mais fin 19 e – système du code Napoléon apparu inadapté aux
réalités modernes :

- Dommages plus nombreux et graves s’enchainent sans cesse


- Sentiment d’individualisme proéminent
- Indemnisation des victimes = impératif social

Evolution de la loi en faveur des victimes,

2- Le risque
Les dommages causés par le développement du machinisme et la évolution industrielle était rarement liés a
l’existence d’une faute humaine mais si c’était le cas, le prouver était très compliqué.

Par la JP se théorise la R sans faute


 La responsabilité est fondée par le risque créé par l’activité, responsabilité sans faute, crée pour permettre aux
victimes une indemnisation
 « Celui qui a causé un dommage du fait de son activité à risque est obligé de le réparer.  »

Deux solutions pour permettre une indemnisation sans abus :

- Opérer un partage de responsabilité (indemnisation partielle)


- Considérer que le dommage réparable résulte uniquement des activités exercés dans des conditions
anormale (La responsabilité est attachée à la création d’un risque anormal.)

3- La théorie de la garantie
Boris Stark en 1947 :

- La R est toujours recherchée dans la conduite de l’auteur


- Propose une nouvelle grille de lecture du droit positif
 Obligation de considération du dommage subit par la V
- Approche de la réparation en fonction de la considération du point de vue de la V
- Mais pas de dommages moraux car « La Faute directe de l’auteur est exigé pour engagé sa responsabilité »

Cette théorie ne rend pas compte du droit positif qui reste par principe attaché à une conception unitaire du
dommage.

Section 4 : Le déclin de la R individuelle au profit de la collectivisation

Les rédacteurs du Cc ont donné à la RC une structure individualiste.  Moraliser les conduites.

La constante sollicitation de la R incite la JP à trouver des solutions, ce qu’elle fait en créant la R « Du fait des choses »
La R Individuelle a déclinée en même temps que la monté de l’assurance :

- Avant  Assurance = Il fallait des moyens (Volontaire)


- Ensuite  Encouragement pour prendre une assurance (Encouragé)
- Maintenant  Assurance = Obligatoire

Les juges vont condamner plus volontiers les personnes assurées or la généralisation de l’assurance a ruinée la R
Individuelle en ce sens que la R est désormais le plus souvent supportée par la collectivité des assurés. 
Collectivisation des risque (= Fonds de garanties)

 Effet de la Mutualisation

La R-EC est large, elle regroupe :

- La R du fait personnel
- Du fait d’autrui
- Du fait des choses (Qui se décline en plusieurs variantes)

Pour qu’il y ait R il faut :

- Un Dommage
- Un Fait Générateur
- Un Lien de Causalité

+ Causes d’exonération (Sauf Loi Badinter)

Partie 1 : Le droit commun de la responsabilité civile


Mise en œuvre de la R :

- imputer le dommage à un fait générateur  il faut démontrer un rapport de causalité entre le dommage et le
fait générateur.
- désigner un responsable

Parmi les conditions de la R, seul le dommage est invariable.

Titre 1 – Les conditions constantes de la R : Préjudice / Causalité


Chapitre 1 – Le préjudice
Section 1 : Sa définition
Il s’agit de toutes att eintes portées à autrui dans sa personne ou dans sa fortune (Son patrimoine…)

 Il ne peut y avoir de R sans préjudice.

Le dommage = Toute atteinte causée aux intérêts de la victime.

Le préjudice = Conséquence patrimoniale ou extra-patrimoniale du dommage.

 En Droit Français ; Les dommages de toutes nature sont indemnisable.

Section 2 : Les différentes catégories de dommages réparables

Ex de dommage Matériel ou Patrimonial  ; détérioration ou de destruction d’un bien  C’est un


dommage économique

Le dommage corporel comprends toutes les atteintes à l’intégrité physique de la pers :

- Toute les conséquences patrimonial (Frais d’hospitalisation…)


- Toute les conséquences morales (Préjudice esthétique / La douleur…)
Ce préjudice s’apprécie en prenant compte de la situation de la victime.  «  In concreto  »

S’agissant du dommage moral, cela résulte d’une atteinte aux droits E-patrimoniaux.

- Atteinte à la réputation
- Atteinte à la personnalité
- Atteinte à ses sentiments d’affections
o Ce dommage a été l’objet d’un désaccord de JP entre les juridiction Civ et Admin sur son caractère
réparable (comment réparer une atteinte à ses sentiments d’affections ?)

Comment réparer la douleur  ?

Le préjudice moral :

Admission de ce principe par la JP :

- Conseil Constitutionnel (1833)


- CE (1861)

Différentes natures :

- Les préjudices affectifs


- Préjudice d’affection ( Les Trib Fr attribues entre 15000 et 30000 €)
- L’anxiété du patient (Annonce d’un risque pour lui après une opération / Angoisse face à un risque de maladie
/ Angoisse de mort imminente )
- Atteinte à l’intégrité physique ( Demande du prix de la souffrance endurée / Préjudice esthétique )
- En 2016 la Ccass  Absence de préjudice de perte de vie.

Indemnité = Peine privée

Section 3 : Les caractères du préjudice indemnisable


- Le préjudice doit être personnel
- Légitime
- Certains
- Direct

Paragraphe 1 -> Le préjudice doit être personnel


L’affaire Erika 2012  Consécration du préjudice écologique pur. Indépendamment du préjudice moral par rapport à
leur objet de défense.

Loi de 2016  Défense des intérêts environnementaux  Réparation spécifique de ce préjudice.  Art 1246 et
suivant.
Définition  Art 1246

Immédiat  Subit par la victime d’un dommage corporel


Par ricochet  Entourage de la victime, ce sont les conséquences. Un dommage subit par contre coup.  Elle peut
être pécuniaire ou moral.

- Pécuniaire  Prouver que la victime par ricochet était entretenu par la victime immédiate et que cette
dernière ne peut plus poursuivre ses versements
- Moral  Un lien d’affection particulier doit être prouvé.

Paragraphe 2  Le préjudice doit-être certain :


- Il ne doit pas avoir de doute sur l’existence du dommage
- Le préjudice d’un décès du concubin n’est réparer que si le concubinage présent un caractère suffisamment
stable
- La cour de cassation retient une conception objective du dommage  « 2e C.Civ dans un arrêt du 22 juillet
1995 »
- Un préjudice futur peut déjà être indemnisé s’il est vraiment certain qu’il se produira. Au contraire, s’il y a un
doute sur l’apparition d’un préjudice, celui-ci ne pourra pas être tout de suite indemnisé
- Indemnisation de la simple perte de chance ; La perte de chance résulte de la disparition de la probabilité
d’une éventualité favorable qui aurait permit à la victime de réaliser un gain ou d’éviter une perte. (à
condition que la chance perdue soit réel et sérieuse  C.Civ 23 juillet 2012.)

L’article 1238 du projet de réforme 2017 prévoirait ainsi que «seul constitue une perte de chance réparable la
disparition actuel et certaine d’une éventualité favorable. Ce préjudicie doit être mesuré à la chance perdue et ne
peut être égal à l’avantage qu’aurait procuré cette chance si elle s’était réalisée».

Arrêt du 4 juillet 2019, 2nd chambre civile semble à nouveau revenir sur l’exigence du caractère raisonnable de la
chance perdue  refuse donc d’indemniser la perte de chance hypothétique

Le juge évalue ceci sur 3 critères :

- Valeur de la perte du gain


- Appréciation de la chance perdue par un pourcentage
- L ’application du pourcentage

Paragraphe 3  Le préjudice doit-être légitime


Le dommage doit affecter un élément sur lequel la victime avait un droit légitime. La perte d’avantage illicite
n’est pas réparable (arrêt du 24 janvier 2002). Maintenant, les victimes de ricochet sont indemniser quelque la nature
du lien existant entre la victime et eux. Arrêt 1975.

Arrêt Perruche de 2000 : « Préjudice d’être né »

Le débat est technique : le législateur à tranché en faveur de la thèse opposé : cet arrêt a été combattu par la
loi anti-perruche avec article 1er « nul peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait de sa naissance ». Désormais il ne
peut y avoir indemnisation que du préjudice morale des parents et seulement ce que dit la loi de 2002 « en cas de
faute caractérisé du médecin »

 En revanche le préjudice économique des parents : est prit en charge pas la solidarité nationale comme un
fond de garantie.

Arrêt 1ère chambre civile du 15 décembre 2011 qui refuse d’appliquer la loi de 2002 lors d’une naissance antérieur
quelque soit la date du recours.

Paragraphe 4  Le préjudice doit-être direct

Seuls les préjudices qui sont la suite directe de la faute sont réparables

Un pb se présente lorsque la victime en raison d’un état pathologique antérieure et alors plus gravement
infecté par un accident que ne le serait une autre personne. La cour de cassation décide dans ce cas que le droit a
réparation de la victime ne doit pas être réduit. Les prédispositions de la victime ne sont pas de nature à exonéré le
responsable.

Victime qui ne sont pas manifestées par une incapacité ou infirmité antérieur à l’accident mais seulement
après = Le préjudice de base doit être réparer en entier.

Si au contraire, l’accident n’a fait qu’aggraver une incapacité antérieure, déterminé et extériorisé = le
responsale ne doit réparer que le nouveau préjudice qu’il lui est seul amputable.

Il en va cependant autrement lorsque l’accident ‘na pas seulement aggravé une incapacité antérieure mais à
transformé radicalement la nature de l’invalidité préexistante : arrêt 6 mail 1987.
Chapitre 2 : Le lien de causalité
 La réparation du dommage suppose qu’il soit rattaché au fait générateur par un lien de causalité
 Cependant la preuve de l’absence d’un tel bien peut-être rapporté par le défendeur, justifiant une cause
d’exonération

Section 1 : La détermination de la causalité

Art 1240 Code civil (Anc 1282)  «  Il n’y a responsabilité que si la faute est la cause du
dommage  »

Quand plusieurs évènement ont concouru à la réalisation d’un dommage, comment décider ce qui constitue la cause
du dommage ?

La notion de causalité n’est pas définie par le Ccivil donc elle donne lieu a des controverses doctrinales et à de
l’hésitation de la part de la JP.

La JP hésite entre 2 conceptions :

La théorie de l’équivalence des conditions = Toutes les causes sont prises en comptes

 IL FAUT EXAMINER TOUTES LES SUCCESSIONS DES ÉVÈNEMENTS POUR RETENIR CEUX SANS LESQUELS LE DOMMAGE NE SE SERAIT PAS
PRODUIT
o NBR IMPORTANT DE CAUSES POUR LES MÊMES DOMMAGES

 SEUL LE PRÉJUDICE DIRECT DONNE LIEU À RÉPARATION, CE QUI ÉCARTE LES CAUSE TROP LOINTAINE. LA CAUSALITÉ NE PEUT PAS
ÊTRE PARTIELLE DANS CETTE CONCEPTION. = « SYSTÈME DU TOUT OU RIEN »

Dans cette théorie, un évènement constitue une cause chaque fois que sans lui l’évènement ne se saurait pas produit.

 PLACE DONC TOUS LES ÉLÉMENTS SUR UN MÊME PLAN

«  A supposer la cause enlevée les faits le saurait également  »

La théorie de la causalité adéquat = Seule la cause la plus directe est retenue – 24 juin 1993 Ccass

 Quand c’est ce type de fait qui cause le dommage


 C’est le demandeur à l’action (1353 du Code Civil)
o Tend à dégager la cause efficiente du dommage, celui qui devait normalement produire un tel
dommage.
o On ne retient que l’événement ayant le plus de chance d’entrainer les dommages (On le choisi en
faisant une technique de pourcentage)
o Cette conception admet une causalité partielle  Tel Fait peut-être cause du dommage pour moitié
par exemple

Les présomption : C'est la connaissance d'un fait inconnu que l'on tire d'un fait connu

2 types de présomptions  : 1. Du fait de l’homme / 2. De droit

1. Présomption réfragable (ART 1382 du Code Civil ) – Le juge la dégage librement d’un fait pour forger sa
conviction sans y être obligé par la loi – Il faut des indices graves précis et concordants.
2. Présomption tirée soit sur l’interprétation d’un texte (EX : Dommage en groupe) ou soit posée par un texte
(EX : Contamination)

Variante : La théorie de l’empreinte continue du mal

«  En réalité un fait n’est pas retenu comme la cause du dommage par cela seul qui l’a rendu
possible il ne l’est que si c’est sa anormalité prouvée ou présumée qui peut fournir au moins
partiellement son explication  »

Selon Le Professeur P. Brin :

 Il ne suffit pas que le fait imputé au défendeur ai joue un rôle dans la production du dommage mais il faut
encore que l’anormalité de ce fait explique sa survenance 

Ici le fait dommageable doit nécessairement prouver une défectuosité ou anormalité. Ce n’est que lors que
cette anormalité se propage au dommage que l’on peut l’imputer à l’auteur ou au responsable.

Il est impossible de faire un choix entre l’une ou l’autre des théories,


les juges panachent l’application de ces différentes théories selon les cas. La JP n’a jamais réellement choisie.

Quand il s’agit d’identifier le plus possible de débiteurs, il aura tendance à appliquer « La théorie de l’équivalence des
conditions »  Arrêt 2ème Chambre Civ 22 Mars 2003.

Quand il s’agit d’identifier le fautif, il aura tendance à appliquer « La théorie de la causalité adéquat »

Section 2 : La négation de la causalité, les causes d’exonérations


Si les conditions permettant l’établissement d’une R sont réunies alors  :

- Se pose la question de l’éventuelle exonération du responsable


o L’auteur du dommage peut tjr essayer de se décharger du lien de causalité en prouvant l’existence
d’une cause étrangère qui lui soit imputable.

- La causalité permet aussi d’échapper à toutes obligations de le réparer si il y a démonstration que ce


dommage est du à une cause n’ayant rien à voir avec lui  Soit une cause non-imputable (Négation)

- Le droit Français admet que la cause étrangère soit totalement exonératoire à condition de revêtir la force
majeure (Imprévisible / Extérieure / … )

Cas Fortuit = Cause interne


Force Majeure = Force Externe

Le droit civil retient les faits exonératoires de tous les faits justificatifs consacrés par le droit pénal (122-4 et suivant
du CP)

Le responsable a commis un acte fautif dans le but de sa sauvegarde = exonération civile et pénale de l’auteur du
dommage.

Paragraphe 1 : L’exonération totale en cas de Forces Majeures


A) Les notions en présence
La cause étrangère est un événement dont se prémunit une personne pour échapper à sa responsabilité.
Cette personne va s’efforcer d’établir que le dommage n’a pas été causé pas son fait mais par une cause étrangère à
sa faute.

Classiquement on définit un évènement de force majeure comme un événement présentant les caractères
suivants :
- D’imprévisibilité
- Extérieur
- Irrésistible

B) Les faits exonératoires de la force majeure

Force Majeure caractérisée dans l’affaire = Exonération de la R pour le Fautif

 Elle fait disparaitre tout lien de causalité entre le fait générateur et le dommage
 Aucune indemnisation pour la victime

Pour les accidents de la route, c’est différent (cf Badinter)

C) Les caractères de la Force Majeure

Pour être exonératoire en responsabilité la force majeure connait deux conditions :

- L’irrésistibilité :
 L’évènement doit rendre l’exécution impossible ou avoir été insurmontable

- L’imprévisibilité :
 L’événement ne devait pas pouvoir être prévu à cette époque

On évoque parfois une autre condition :

- L’extériorité :
 Evénement extérieur à la volonté de l’auteur
 Cela exclu donc pour la responsabilité du fait des choses le cas d’une défaillance (Rupture des freins de la
voiture) ou du fait personnel (Malaise du responsable) [Epilepsie=cas spécial]

Souvent, la FM  Causes Naturelles

Divergences entre la 1ère et 2ème Chambre Civile de la Ccass :

- 1ère Cciv : Admet le cas d’exonération même en présence d’un fait prévisible.
- 2ème Cciv : Exige que la cause étrangère présenté cumulativement les caractères d’ imprévisibilité et d’
irrésistibilité

Réponse de l’assemblée plénière : (2 arrêt en date du 14 Avril 2006)

- Exonéré la RATP de sa responsabilité car la faute volontaire de la victime était de force majeure
Imprévisible irrésistible

La 1ère Chambre civ a réaffirmé en matière contractuelle l’exigence de la double condition pour la constitution de la
force majeure :

- Imprévisibilité
- Irrésistible dans son exécution

Projet de réforme de 2017 :

Rappelle les faits exonératoires de la force majeure. La définition est plus précise.
Extracontractuel  La FM est l’événement échappant au contrôle du défendeur ou de la pers qui doit répondre.

Contractuel  Art 1218  Il y a force majeure en matière contractuelle lorsqu'un événement échappant au contrôle
du débiteur, qui ne pouvait être raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat et dont les effets ne peuvent
être évités par des mesures appropriées, empêche l'exécution de son obligation par le débiteur.

1 Définition en matière Contractuelle et 1 en matière E-Contractuelle

Paragraphe 2 : Exonération partielle en cas de faute de la victime

La victime a commit une faute ne présentant pas les caractères de la FM.

A) La prise en compte du comportement de la victime au moment de la réalisation du dommage

En cas de faute contributive de la victime = Exonération partielle

 Même quand la victime est privée de discernement, la faute de la victime est appréciée de manière objective (Loi de
1968 / Arrêt Berghinni et Lemaire )

 Cette hypothèse donne lieu à un partage de responsabilité au prorata de la responsabilité de la faute.

 La faute de la victime peut constituer la cause exclusive du dommage (Arrêt 28 Novembre 2012 cycliste)

La victime fautive a subit une infraction pénale :

- L’affaire Kerviel

Par ailleurs l’exonération est la règle traditionnelle et générale (Sauf en matière d’accident de la route  1985 « La
victime non-conductrice ne peut se voir retirer sa faute en cas d’atteinte à la personne »  ????

La faute de la victime diminue le droit à réparation des victimes par ricochet (19 Juin 1981 Ass Plénière)

B) L’absence de prise en compte du comportement se la victime après la réalisation du dommage : Pas


d’obligation de minimiser son préjudice

Arrêt de 1997 : Evolution importante

 La cour de cassation approuve une CA d’avoir énoncé une victime n’avait pas l’oblig de se soumettre à une
intervention destinée à la pose d’une prothèse
 Donc il y avait lieu a louer un capital
 La 2ème CV s’était appuyée sur l’art 16-3
« tout atteinte a l’intégrité physique quel que soit sa gravité justifierais un refus »

En 2003  Généralisation de la solution


 Pour le préjudice corporel et économique
 « Pas tenu de limiter son préjudice au profit du responsable »

La solution a depuis était réaffirmée à de nombreuses reprises, aussi bien pour les préjudices corporels que matériels.

Tous les projets de réforme consacrent l’oblig pour la victime de minimiser son dommage exception faite des
préjudices corporel.  Projet de Mars 2017 art 1237 du cc.
Paragraphe 3 : La faute du tiers n’est pas une cause d’exonération en tant que telle.

Si ce fait revêt le caractère de la force majeure il y aura exonération totale mais à défaut aucune
exonération n’a lieu

 Deux fautes à l’origine du dommage (Celle de l’auteur / Celle d’un tiers) la règle est que chaque fautifs est
tenus « in solidum » à l’égard de la victime au stade de l’oblig à la dette.

 Chacun des co-auteurs est censés à l’égard de la victime avoir concouru à la production du dommage en son
entier, tenus « in solidum »

 La victime pourra poursuivre pour le tout l’un des co-auteurs sans qu’aucun ne puisse invoquer la faute du
tiers comme cause d’exonération partielle de sa responsabilité.

 La responsabilité sera partagé entre ce tier et le défendeur en fct de la gravité des fautes respectives

« In solidum » = On dit que de deux ou de plusieurs personnes qu'elles sont tenues "in solidum" lorsqu'elles ont
contracté une obligation au tout, et ce, sans que se produisent les autres effets de la solidarité.

Dans le cas d'un accident de la circulation la victime peut s'adresser à l'assuré, à l'assureur ou aux deux à la
fois pour exiger le dédommagement auquel elle peut prétendre.

Paragraphe 4 : L’immunité du préposé

Immunité = Faveur ou privilège accordée à l’auteur d’une faute dommageable faisant obstacle à
ce qu’un trib lui applique la règle de l’article 1240.

La pers en bénéficiant échappe à la responsabilité civile alors que toutes les conditions en sont
réunies.

Avec la JP nous connaissons diverses immunités  :


 Exemple : Les agents publiques

 Repose sur l’idée que l’exercice de certaines fonctions pro doivent être accompagnés d’une irresponsabilité
pour les fautes commises durant la fonction.

 Immunité civile (Seulement civile / Laissant intacte la responsabilité pénale des auteurs de la faute) 
L’assureur du fautif peut, tout de même être tenu de rembourser le fautif.

A) Les personnes concernés


On appelle préposé une personne physique effectuant un travail sous la subordination d’une autre pouvant être
une pers physique ou morale (Appelé le commettant)

Le terme de subordination désigne une dépendance se traduisant par le pvr du commettant de


diriger/surveiller/contrôler l’activité du Salarié  Ccas 4 mai 1937

Tous les préposés jouissent de cette immunité due à leur Commettant

« Même si il sont salariés, le médecin ou la sage-femme doivent exercer leur art de façon indépendante »

En aucune circonstance il ne peut accepter de limitation dans cette dépendance.


B) Les fautes concernés

- Cf Arrêt Costedoat ASS plénière 2000


 Le préposé échappe à toute responsabilité si il a agit dans les limites de sa mission

- Arrêt ASS plén 14 dèc 2001 « Cousin »


 le préposé condamné pénalement pour avoir intentionnellement commis, fût-ce sur l’ordre du commettant,
une infraction ayant porté préjudice à un tiers, engage sa responsabilité civile à l’égard de celui-ci

La faute requiert que la personne sans vouloir le résultat dommageable l’ai simplement prévue comme possible

2ème Civ 21 février 2008


 extension de la JP cousin à la faute civile conventionnelle

Désormais il n’y a pas d’immunité soit en cas de faute pénale ou en cas de fautes intentionnelles (même civiles)

Titre 2 : La condition variable, le fait générateur de la responsabilité


Existence d’un dommage obligatoire  N’existe pas tout le temps une faute

Le fait générateur  Dernière condition de la responsabilité

Art 1242-1 du Cc : « On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait mais encore
de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre »

Chapitre 1 : Le fait personnel (Art 1240 et 1241 du Cc)


Les conditions de mise en valeur de la responsabilité du fait personnel sont les deux conditions constantes :

- Un préjudice
Déjà étudiés
- Un lien de causalité
plus haut
Avec une troisième condition cumulative :

- La Faute

Paragraphe 1 : Tout fait de l’homme qui crée un dommage

Art 1240 du cc «  Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui
par la faute duquel il est arrivé à le réparer.  »

= principe général de R pour tout fait dommageable

Il n’existe pas en France de liste des fautes de nature à engager la RC de l’auteur.

La faute peut-être :

- Intentionnelle (Délits civils)  Art 1240 du cc


- De négligence ou d’imprudence (Art 1241 cc)  Indemnisation même quand c’est pas fait exprès

«  le caractère intentionnelle de la faute aura des conséquences, de telles fautes ne peuvent pas
être garantis par l’assureur  »
Exception en sport : « Acceptation des risques normaux du sport » - Il faut 2 conditions pour la
faute :
Une violation des règles du jeu

Elément d’agressivité ou de brutalité excessif

La faute peut-être une action ou une abstention (Faute par omission)


Omission peut-être :

- Pure et simple reliée à aucuns actes positifs


- Le plus souvent elle s’accomplira dans le cadre d’une action

Exemples :

- Il a été jugé la R d’un historien pour avoir omis volontairement de citer le nom de Branly parmi les inventeurs
de la TSF dans un article de vulgarisation

Malgré l’existence d’un contrat entre le médecin et le patient  Le manquement à son obligation d’information et de
conseil constitue une faute et le non-respect de cette obligation par le médecin, relève de les R délictuelle

Paragraphe 2 : La détermination de l’existence d’une faute


Deux cas :

- JP : Une faute existe dès qu’une norme légale ou réglementaire n’est pas respecté, il y a alors
automatiquement faute civile dès lors que la règle concernée est impérative (Dépassement des limites de
vitesse)

- il y a faute dès que le comportement de l’auteur n’est pas celui du modèle de référence  Le bon père de
famille ni extrêmement vigilant ni anormalement négligeant

LA FAUTE DANS LE PROJET DE REFORME DE 2017 :

Art 1242 de ce projet : «  Constitue une faute, la violation d’une prescription légale ou le manquement au
devoir général de prudence ou de diligence. »

Pendant longtemps il était requis que l’auteur de la faute ait eu conscience de son acte. Le responsable devait
pour cela avoir la capacité de discernement. Cette condition était appelée « Imputabilité ».

Deux types de personnes n’avaient pas cette capacité

- Les enfants en bas-âge


- Personne mentalement déficiente (Que ce soit durable ou que cette personne ait été prise d’une crise de
folie)
Art 489 – 2 du cc « Celui qui a causé un dommage à autrui alors qu'il était sous l'empire d'un trouble mental
n'en est pas moins obligé à réparation. »
- Avant  Même principe concernant les enfants privés de discernement dans 2 arrêts d’ass plen du 9 mai
1984 « Lemaire et Derguini »

L’imputabilité est toujours requise en matière de responsabilité pénale

 La Ccass l’a rappelé en 2016, le 20 0ct


 Néanmoins quant il s’agit d’un enfant victime (non-responsable), sa faute semble aujourd’hui appréciée par
rapport à un enfant du même age et non par rapport à une personne raisonnable.

Paragraphe 3 : Une faute particulière : l’abus du droit


L’auteur d’un dommage l’a causé en exerçant un de ses droits subjectifs (Droit de propriété / D’agir en justice.

C’est un standard du droit :


- George Ripert « La R découlant d’un abus de droit est limitée au seuls situations caractérisant une intention
de nuire ».

- Louis Josserand « L’abus peut aussi se cristalliser sur d’éventuel détournements de la fct sociale du droit »

Arrêt Clément-Bayard 1915 Chambre des requêtes

 Abus du droit de propriété exercé sans intérêt perso et dans le seul but de nuire à son
voisin
 La source de la responsabilité est la faute intentionnelle

L’abus du droit d’agir en justice (art 32-1 CPC) :

- L’exercice d’une action en justice dégénérant en abus peut donner des DI que dans le cas de malice, de
mauvaise foi ou d’erreur grossière (1ère C CIV 1973)

- Les juges du fond sont invités a caractérisé la gravité particulière de l’attitude du justiciable ainsi que La
témérité de sa demande abusive

Paragraphe 4 : L’inexécution contractuelle causant un préjudice à un tier


Quelle faute le tier victime doit-il prouver lorsqu’il agit contre le débiteur sur le fondement de la
responsabilité délictuelle ? :

- Une Faute contractuelle (Non-exécution) ?


- Une Faute délictuelle ?

Paragraphe 4 Incompris

Le fait d’autrui
La R des commettants du fait de leurs préposés
Art 1242 al 5 du Code Civil : « Les maitres et les commettants sont responsables du dommage causé par leurs
domestiques et leurs préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employées ».

Le lien de préposition
Le préposé travaille pour le commettant – Art 1229 al 2 « Est commettant celui qui a la pouvoir de donner des
ordres et des instructions en relation avec l’accomplissement de sa mission »

Travail informel ou sans rémunération  Peut tout de même créer des prépositions
 Confirmé par la JP

Pour les salariés :


L’employeur est présumé être le commettant
 Si il a mis à disposition ses salariés à un tiers = Possibilité pour lui d’établir qu’il avait transféré les pouvoirs de
surveillance, direction et de contrôle à l’entreprise utilisatrice.

La faute du préposé
Condition non-imposée par la loi mais par la Jurisprudence
 Au sens des articles 1240 et 1241 du C.Civil

Il y a deux conditions qui s’imposent  :

- Le fait du préposé doit être un comportement anormal c-à-d une faute (2e C.Civ 8 avril 2004)

- Que le dommage ait été causé dans les fonctions auxquelles le préposé a été employé avec une interprétation
assez large de cette notion par la JP

Remarque : il n’est pas nécessaire que le préposé auteur de la faute soit clairement identifié. Une faute anonyme est
suffisante dès lors qu’il est certain que son auteur ait un préposé.
Les causes d’exonération
L’abus de fonction
Art 1242 al 5 du cc  Lien est donc nécessaire entre la faute et les fonctions du salarié.

Pdt longtemps – Divergence entre les chambres de le Ccass :

- C.Crim retenait une définition très large du lien avec les fonctions
 « il suffisait que les fonctions ait rendu possible la faute d’une façon quelconque sur le lieu du travail ou
pendant le temps de travail ou encore avec un moyen procuré par le travail et les fonctions. »
- Pour la C.Civ la R du commettant devait être écartée même lorsque le salarié avait agit dans le cadre des ses
fonctions (lieu et temps de travail), mais en commettant un abus de fonction (sort de ses fonctions).

Réponse de l’assemblée plénière – « Arrêt du 19 mai 1988 appelé l’arrêt La Cité »

- «  Le commettant ne s’exonère de sa R que si son préposé a agit hors des fonctions auxquels il était employé sans
autorisation et a des fins étrangères a ses attributions.  ».

Trois éléments pour caractériser un abus de fonction :

- L’absence d’autorisation
- Des fins étrangères aux attributions : Doit avoir agi pour une raison étrangère à son travail
- Doit avoir agi hors de ses fonctions : Doit avoir été commise dans le cadre matériel des fonctions c-à-d sur le
lieu et pendant le temps de travail.

 Il suffit qu’un seul rattachement au travail soit présent pour que la R du commettant soit engagée
 Il existe des cas de cumul des R :
o Préposé et le commettant tous 2 responsables d’un même dommage
 condamnation in solidum avec une possibilité d’action de recours récursoire

La faute de la victime 
 Cause d’exonération partielle

Mauvaise foi de la Victime = Exonération totale du commettant

C’est le commettant qui doit prouver la mauvaise foi – Art 2274 du Code Civil :

- «  La bonne foi est toujours présumée et c’est a celui qui allègue la mauvaise foi à la prouver.  ».

La Responsabilité des parents du fait de leurs enfants (Art 1242 al 4)


Art 1242 al 4 :

- « Le père et la mère exerçant l’autorité parentale sont solidairement responsables du dommage causé par
leur enfant mineur habitant avec eux. »

Les conditions de la Responsabilité


Il en existe 5 :

- Un lien de filiation
- L’autorité parentale
- La minorité de l’enfant
- La cohabitation
- Le fait dommageable de l’enfant

Si il en manque une  Possibilité pour la V d’agir contre les parents sur le fondement de l’art 1240 mais devant, de ce
fait, prouver une faute de leurs parts.

Le lien de filiation :

- Peut être de toute nature / Mais doit-être juridiquement établit


 Père biologique dont la paternité n’a pas encore été établie, ne peut pas par exemple être poursuivi – L’art
1242 al 4 du C.Civil

L’autorité parentale :

- Que le père et la mère soient ou non mariés, ils ont tous les 2 l’autorité parentale sur leur enfant dès lors que
le lien de filiation a été établi et ce même en cas de divorce ou de séparation.

La minorité de l’enfant :

- L’enfant doit être mineur et non émancipé au jour où le fait dommageable a été commis.

La cohabitation :

- Code Civil : Les parents ne sont responsables que des faits commis par des enfants habitants avec eux
Depuis l’arrêt Bertrand de 1997 (2e C.Civ) :
o Les parents ne peuvent plus s’exonérer en prouvant leur absence de faute. La
R des pères et mères est devenue une R de plein droit, sans faute
Arret d’assemblée plénière du 13 décembre 2002 :
o Seule la preuve d’un élément de force majeure peut exonérer les parents
2e C.Civ du 20 janvier 2000
o Cohabitation avec les parents ne cesse pas quand l’enfant mineur est chez ses
grands-parents
Arrêt 2e C.Civ 29 mars 2001 ou C.Crim 25 septembre 2002
o Lorsque l‘enfant est placé en internat, la cohabitation ne cesse pas avec ses
parents

Lorsque les parents sont séparés, le juge décidera chez qui l’enfant vit, celui qui a la garde de l’enfant, seul ce
parent pourra être poursuivi sur le fondement de l’art 1242 al 4 du C.Civil

En cas de garde alternée  chacun est alors responsable sur le fondement de l’art 1242 al 4 à tout de rôle.

Si l’enfant est chez le parent qui n’a pas sa garde, ce parent pourrait être poursuivi  Mais que sur le
fondement de l’art 1240 en prouvant une faute de sa part.

Le fait dommageable à l’enfant :

Art 1242 al 4 du Code Civil : « Obligation d’existence d’un dommage causé par leurs enfants, un préjudice subi
par la victime est donc nécessaire »

Arrêt du 10 mai 2001, l’arrêt Levert :

- la R de plein droit encourue par les pères et mères du fait du dommage causé par leur enfant mineur habitant
avec eux n’est pas subordonnée à l’existence d’une faute de l’enfant.

Pas de Besoin d’une faute

 La R des parents est doublement objective, ni la faute des parents, ni celle de l’enfant ne sont requises.

Les causes d’exonérations


Art 1242 al 7 : « à moins que les pères et mères ne prouvent qu’ils n’ont pu empêcher le fait qui donne lieu à cette R. »

L’arrêt Blieck de 1991 a posé un régime général de R du fait d’autrui sans faute. Il semblait illogique que la R des
parents soit plus légère.

Arrêt Bertrand du 17 février 1997 rendu par la 2e C.Civ :

- «  Seule la force majeure ou le fait de la victime pouvait exonérer (le père) de la R de plein droit encourue du
fait des dommages causés par son fils mineur habitant avec lui.  »

Pour la faute de la Victime :


La R des parents étant de plein droit :

- Force majeure = Exonération totale


- Faute de la Victime = Exonération partielle

ART 1242 al 6 et 8

La responsabilité générale du fait d’autrui

LA RESPONSABILITÉ GÉNÉRALE DU FAIT D’AUTRUI DANS LA LOI :

• La loi ne reconnaît pas de responsabilité générale du fait d’autrui.

• Elle reconnaît seulement des régimes spéciaux de responsabilité du fait d’autrui :

✓ La responsabilité des parents du fait de leur enfant mineur (art. 1242 al. 4 du Code civil

✓ La responsabilité des commettants du fait de leurs préposés (art. 1242 al. 5 du Code civil)

✓ La responsabilité des instituteurs du fait de leurs élèves (art. 1242 al. 6 du Code civil)

- Mais la jurisprudence a fait apparaître de nouveaux cas de responsabilité du fait d’autrui pour favoriser
l’indemnisation de la victime.

1) L’émergence de nouveaux cas de responsabilité du fait d’autrui issus de la jurisprudence

Abandon du caractère limitatif des responsabilités du fait d’autrui : Le caractère limitatif des responsabilités du fait
d’autrui énumérées à l’ancien article 1384 du Code Civil (aujourd’hui article 1242 du Code Civil) a été abandonné en
1991 dans l’arrêt Blieck (Cass. Ass. Plén. 29 mars 1991, n°89-15.231). Il est donc désormais possible de retenir une
responsabilité du fait d’autrui en dehors des régimes spéciaux prévus par la loi.
Faits : Dans cet arrêt, la cour a permis aux propriétaires d’une forêt d’engager la responsabilité de
l’association en charge de M. Blieck, handicapé mental sous curatelle, qui avait mis le feu à ladite forêt.
L’association est alors condamnée au visa de l’ancien article 1384 al. 1 du Code Civil (aujourd’hui article
1242 al. 1 du Code Civil).

2) Les conditions
Une faute : La jurisprudence et la doctrine ont tendance à exiger une faute de la personne gardée, et non un
simple fait causal, par analogie avec la responsabilité des commettants du fait de leurs préposés.
La garde d’autrui : 2 nouveaux cas de garde d’autrui ont émergé de la jurisprudence :

• Les personnes physiques ou morales ayant la charge permanente de l’organisation, la direction et le


contrôle sur le mode de vie d’une personne sont responsables des dommages qu’elle cause. Ce pouvoir doit être
juridique. Exemple : Une association est responsable du fait des mineurs délinquants dont la garde lui a été confiée par
le juge, l’association s’étant alors vue transférer la responsabilité d’organiser, et de contrôler le mode de vie du mineur
(Cass. Crim., 10 oct. 1996).

• Les associations ayant pour mission d’organiser et contrôler l’activité de leurs membres sont responsables
des dommages causés par ceux-ci au cours de cette activité. Exemple : Les associations sportives ayant pour mission
d’organiser, de diriger et de contrôler l’activité de leurs membres, sont responsables des dommages qu’ils causent à
cette occasion en violation des règles du jeu (Cass. Ass. Plén., 29 juin 2007).

3) Le régime

Responsabilité de plein droit : La responsabilité générale du fait d’autrui est une responsabilité de plein droit : les
personnes tenues de répondre du fait d’autrui ne peuvent s’exonérer en démontrant qu’elles n’ont commis aucune
faute (Cass. Crim., 26 mars 1997, Notre-Dame des Flots).

Une arrêt de la C.Crim du 26 mars 1997 : les personnes sont tenues de répondre du fait d’autrui au sens de l’art 1242 al
1 du C.Civil, ne peuvent s’exonérer de la R de plein droit resultant de ce tetxe en démontrant qu’elles n’ont pas commis
de faute. ».

L’art 1253 du projet de réforme s’appliquera de manière générale pour toutes les R « Le cas fortuit, le fait du tiers ou
de la victime sont totalement exonératoire s’ils revêtent les caractères de la force majeure. ».

Le projet de réforme propose de ne plus prendre en compte la faute de la victime privée de discernement, la règle
vaut pour tous les régimes de R en vertu de l’art 1255 «  Sauf si elle revêt les caractères de la force majeure, la faute de
la victime privée de discernement n’a pas d’effet exonératoire.  ».

Le fait des choses dont on à la garde (Art 1242 al 1)


Ancien code civil (1804) – 2 régimes spéciaux de R du fait des choses  :

- La R du fait des animaux (Art 1385)


- La R du fait des bâtiments en ruine (Art 1386)

 Insuffisant à la fin du 20ème siècle

Ccass Arrêt Teffaine – 16 Juin 1896 : Découverte dans l’art 1384 al 1 d’un Principe générale de R du fait des choses

Loi du 9 avril 1898 : Mise en place une indemnisation automatique des accidents du travail sans avoir à démontrer
une faute de l’employeur

Arrêt Jand’heur de la C.Cass le 13 février 1930  Confirmation du PG R du fait des choses


 Responsable de plein droit des dommages causés par les choses corporelles que l’on a sous sa garde.
 R objective c-à-d détachée du comportement du responsable (R sans faute).

Tandis que  ;

R de la faute objective = R toujours fondée sur la faute mais la définition de la faute a été purgée de son élément
d’imputabilité.

= Pas la même chose


Les conditions de mises en œuvres
1- Le préjudice
Cf Partie 1

2- Une chose
= Tout corps matériels inanimés et les choses les plus inoffensives sont concernées

 Il n’est pas nécessaire que la chose soit dangereuse ou affectée d’un vice

Arrêt Jand’heur :

- Refus de la CA après un premier renvoi (arrêt confirmatif) d’appliquer l’art 1384-1 car la chose avait été mise
en mouvement par un homme.

- Réponse des Chambres réunies  « la loi ne distingue pas suivant que la chose qui a causé le dommage était
ou non actionnée par la main de l’homme.  Il n’est donc pas nécessaire qu’il y ait un vice inhérent à sa nature et
susceptible de causer un dommage.  ».

Art 1242 al 1  applicable à toutes les choses à la seule exclusion de celles qui sont soumises à un régime spécial :

- les animaux
- les bâtiments en ruines
- les véhicules terrestres à moteur (VTAM)  Loi du 5 juillet 1985 : Loi Badinter.

Un rôle actif de la chose


1) La chose
Principe :
Toutes les choses, meubles ou immeubles (Exemples : arbres, falaises…), matérielles ou immatérielles
(Exemples : ondes sonores, vapeur, images télévisées…), inertes ou en mouvement, viciées ou pas, dangereuses ou non,
peuvent être sources de responsabilité.

A noter : il est aujourd’hui admis en jurisprudence que les choses non dangereuses peuvent entrer dans le
champ d’application de l’article 1242 al. 1 du Code civil. Exemple : la feuille de salade qui provoque la chute d’une
cliente dans un hypermarché (TGI Montpellier, 13 déc. 2010).

Exceptions :
L’application de l’article 1242 al. 1 du Code civil est impossible pour :

• Le corps humain, car celui-ci n’est pas considéré comme une chose.
 A noter : la jurisprudence applique parfois l’article 1242 al. 1 du Code civil à un dommage causé par le corps
humain lorsque ce dernier constitue un tout avec la chose. Exemple : un choc entre deux cyclistes (Cass. Crim.
21 juin 1990).

• Les choses sans maître ou res nullius (Exemples : l’eau, l’air, la neige…) et les choses abandonnées ou res
derelictae (Exemple : les déchets)

• Les choses soumises à un régime particulier


Exemples : les animaux (article 1243 du Code civil), les bâtiments en ruine (article 1244 du Code civil), les véhicules
terrestres à moteur (loi du 5 juillet 1985), les produits défectueux (loi du 19 mai 1998)…

2) Le fait actif de la chose


Principes :

• La chose doit être l’instrument du dommage.

• Pour être source de responsabilité sur le fondement de l’article 1242 al. 1 du Code civil, la chose doit donc
avoir joué un rôle actif dans la survenance du dommage :
- une chose ne peut pas être source de responsabilité si elle est inerte, dans une position normale, dans un état
normal et fonctionne normalement (Cass. Civ. 2ème, 11 janv. 1995 ; Cass. Civ. 2ème, 11 sept. 2014 ).

- La victime d’une chose inerte doit prouver le rôle causal de la chose, c’est-à-dire le caractère anormal de la
chose dans sa position, son état ou son fonctionnement.

• Il existe une présomption irréfragable de rôle actif quand la (1)chose est entrée en contact avec le siège du
dommage alors qu’elle (2)était en mouvement

Limites :

La jurisprudence applique parfois, mais de plus en plus rarement, l’article 1242 al. 1 du Code civil à des choses qui
n’ont pas joué un rôle actif dans la survenance du dommage. Exemple : une boîte aux lettres contre laquelle on se
cogne (Cass. Civ. 2ème, 25 oct. 2001).

Un Gardien de la chose
Art 1242 al 1  On est responsable de la chose que l’on a sous sa grade

Première définition du gardien – Chambre réunies 2 décembre 1941 / Arrêt Frank  :

- «  Le gardien est celui qui a l’usage, la direction et le contrôle de la chose au moment du dommage.  ».

Depuis cet arrêt :

- Passage de Garde juridique à une Garde matérielle

La présomption de garde  Pèse sur le propriétaire de la chose


Arrêt 2ème ChCiv 1933
 Présomption simple
 Pouvant-être renverser en prouvant un transfert de garde involontaire

Dans le projet de réforme :

Art 1243 al 4  « Le gardien est celui qui à l’usage, le contrôle et la direction de la chose au moment du fait
dommageable. Le propriétaire est donc présumé gardien. »
 Transfert à un tier considéré que si le tier a l’usage, la direction et le contrôle

Une personne privée de discernement peut parfaitement être qualifiée de gardien  :


 Arrêt Trichard du 18 décembre 1964
 Confirmation par La loi du 3 janvier 1968 – Codifiée par L’Art 489-2 du Code Civil  Pour les majeurs incapables
 Extension aux mineurs – l’arrêt Gabillit du 9 mai 1984

En principe, plusieurs personnes ne peuvent être gardiennes d’une même chose  :

- La Garde divisée
- La garde commune

La Garde divisée :

- 2 personnes peuvent parfois être gardiennes de la même chose mais l’une de sa structure et l’autre de son
comportement.
 Arrêt 2 C.Civ du 5 janvier 1956, Oxygène Liquide

La garde commune :

- 2 personnes peuvent être pleinement gardiennes de la même chose.


Ex : l’accident de chasse, lorsque l’on ne peut identifier a qui appartenait la balle ou le plomb ayant
causé le dommage
- Si la chose a plusieurs gardiens et que la chose cause au contraire un dommage à un tiers non gardien et bien
ce tiers pourra agir contre tous les gardiens qui seront condamnés in solidum en vertu de l’arrêt de la 2e C.Civ
du 5 février 1960, Gerbe de plomb.

Les causes d’exonération


- La force majeure
- La faute de la victime
- La théorie de l’acceptation des risques

Selon l’arrêt Jand’heur de 1930 :

- «  La présomption de responsabilité (pesant sur le gardien ne peut être détruite que par la preuve d’un cas
fortuit ou de force majeur ou d’une cause étrangère qui ne luis soit pas imputable  ; qu’il ne suffit pas de
prouver qu’il n’a commis aucune faute.  ».

 L’exonération est totale en cas de force majeure et partielle en cas de faute de la victime.

B) La théorie de l’acceptation des risques


celui qui a accepté les risques inhérents à l’utilisation d’une chose ne peut pas en suite en demander réparation si un
dommage se réalise

Toutefois l’application de l’acceptation des risques a été exclue lorsque la R est envisagée sur le fondement du fait des
choses dans un arrêt de principe du 4 novembre 2010. C’est un revirement de JP qui réalise l’éviction de l’acceptation
des risques dans le domaine sportif.

L’acceptation des risques reste donc invocable notamment dans les autres cas notamment en cas de faute mais ce qui
en limite considérablement le champ d’application. La loi du 12 mars 2012 tendant à faciliter l’organisation des
manifestations sportives et culturelles et a repris cette JP mais uniquement pour les dommages matériels.

On distingue donc maintenant que le dommage causé dans le cadre sportif soit matériel ou corporel.

Si dommage matériel causé par une chose, la victime peut se voir opposer l’acceptation des risques de la pratique
sportive.
JP de 2010 « Arrêt de la 2e C.Civ du 21 mai 2015 »  la victime doit être un sportif et non un spectateur, l’accident
doit être survenu pendant une compétition sportive, pendant un entrainement et le dommage doit apparaître
comme un risque normal du sport pratiqué.

La responsabilité du fait des produits défectueux


Directive du 25 Juillet 1985  Impose aux états membres un régime spécial de resp pour les producteurs.
 Régime spécial s’appliquant indifféremment à tous les litiges que la victime soit liée ou non contractuellement au
produit.
 Transposée en 1998

Anc Art 1386-1 et suivants du Code Civil – Nouv Art 1245 et suivants du Code Civil

Arrêt « Mobil-home » 1991  Distinction entre L’obligation de sécurité et la garantie des vices cachés.

Loi du 30 juillet 1998 = Articulation entre le nouveau régime de resp du fait des produits défectueux d’une part et
l’obligation contractuelle de sécurité découverte par la JP d’autre part

 La loi précise qu’elle n’est applicable « qu’aux produits mis en circulation après son entrée en vigueur »

Définition de la mise en circulation = Art 1245-4 du Code Civil = « moment où le producteur s’est dessaisi
volontairement du produit »
Le domaine de l’application du fait des produits défectueux
Art 1245 du Code Civil = « Le producteur est responsable du dommage causé par un défaut de son produit, qu’il soit
ou non lié par un contrat avec la victime »

Définition d’un « produit » :


- Art 1245-2 du Code Civil = « est un produit tout bien meuble même s’il est incorporé dans un
immeuble y compris les produits du sol, de l’élevage, de la chasse et de la pêche. L’électricité est
considérée comme un produit ».
Donc pour être éligible à ce régime il doit :

- Être mis en circulation (Avant 1998)


- Être défectueux

 Soit le produit a été mis en circulation avant le 30 juillet 1988 : droit commun de la resp qui va s’appliquer.
 Soit le produit a été mis en circulation après le 30 juillet  et avant l’entrée en vigueur de la loi du 19 mai 1998 :
application du droit commun à la lueur de la directive de 1985.
 Soit le produit a été mis en circulation après l’entrée en vigueur de la loi du 19 mai 1998 : régime spécial.

L’article 1245-3  Un produit est défectueux lorsqu’il n’offre pas la sécurité à laquelle on peut légitimement
s’attendre
 Permet de lier ensemble « Défectuosité » et « sécurité »

Quelle sécurité un consommateur peut s’attendre au regard des caractéristiques du produit  ?

Alinéa 2 de cet article  « dans l’appréciation de la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre, il
doit être tenu compte de toutes les circonstances et notamment de la présentation du produit, de l’usage qui
peut être raisonnablement attendu et du moment de sa mise en circulation ».
Usage attendu = l’usage normal pour une personne raisonnable

notion de défectuosité = étroitement liée à l’information / L’information doit être précise et apparente

Le producteur :
 Responsable du dommage causé par un défaut de son produit et ce peu importe qu’il soit lié par un contrat
avec la victime.
 Art 1245 = « Est producteur, lorsqu'il agit à titre professionnel, le fabricant d'un produit fini, le producteur
d'une matière première, le fabricant d'une partie composante. {…}»

Ne sont pas producteur :

- Les constructeurs et les vendeurs d’immeubles à construire


Pour eux, application d’un régime particulier

La Victime :
- Peut être ou non liée par un contrat au producteur
- Peut être consommateur ou professionnelle
- Peut avoir subi un dommage corporel ou matériel

 Toute personne qui est atteinte par le produit défectueux dans sa personne ou dans ses biens.
 Le régime ne s’appliquera pas si le dommage résultant du défaut du produit est inférieur à 500€.

La mise en œuvre de la responsabilité du producteur


Art 1245-8 : Le demandeur doit prouver :

- le dommage
- Le défaut
- Le lien de causalité entre le défaut et le dommage

Le dommage :
Le régime s’applique « à la réparation du dommage qui résulte d’une atteinte à la personne ou à un bien autre
que le produit défectueux lui-même ».

La R est limitée aux cas dans lesquels un produit défectueux porte atteinte à l’intégrité physique d’une personne ou
d’un bien.

Arrêt du 4 Juin 2009 :

- la CJUE considère que « la directive ne fait pas obstacle à ce que le droit interne comprenne parmi les
dommages réparables, ceux causés par un dommage professionnel. »
 Confirmé en 2017 et 2018 par la Ccass

La preuve du défaut de sécurité du produit


 Le produit est défectueux lorsqu’il n’offre pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre.

Régime de R sans faute = Responsabilité objective

 Nécessité pour la victime de prouver le défaut (Preuve obligatoire pour engager la R)

Arret de 2006 :

La notice doit indiquer toutes les informations relatives à la sécurité d’utilisation


 Manquement = produit défectueux.

Arret du 4 février 2015 :

- Possibilité d’une défectuosité de présentation

Définition d’un défaut potentiel :

- arrêt du 5 mars 2015 (CJUE) « il appartient à un groupe de produits présentant un risque anormalement élevé
de causer un dommage aux personnes, alors même qu’aucun défaut n’a pour l’instant été constaté
concernant le produit. »

3. La preuve du lien de causalité entre le défaut et le dommage


 Les dommages corporels et matériels sont indemnisables et doivent avoir un rapport de lien de causalité avec le
défaut.

 C’est à la victime d’établir le lien causal ( Imposé par l’arrêt de la Ch Civ1 – 28 novembre 2018 )

Mais vu la difficulté a prouver ce lien causal dans certains cas


 Recours à la préemption (civ 1 du 22 mai 2008 et 9 juillet 2009)

Renvoi devant la CJUE par la Ccass :


- Demande si « article 4 de la directive s’oppose aux recours à cette présomption du fait de l’Homme ou dans le
cas contraire s’il est permis de systématiser les présomptions de droit pour prouver le défaut du vaccin et la
causalité alors qu’il existe une incertitude scientifique sur l’innocuité du produit. »
 Réponse dans l’arrêt du 21 juin 2017 :
Le faisceau d’indices bénéfice à la victime mais sans que cette règle soit systématisée.
= Droit à la préemption mais pas systématiquement

Mais si préjudice imputable à une seule personne indéterminée à un groupe déterminé.


= renversement de la charge de la preuve (9 mai 2001)
 Condamnation « in solidum »
 consacrée par la loi du 4 mars 2002

Les délais
Le législateur a instauré un double délai de péremption et de prescription. En effet, il sera nécessaire de
combiner le délai prévu à l’article 1245-15 et 1245-16.

Le délais de péremption de l’article 1245-15 :

 10 ans
 « Période maximale pendant laquelle le producteur garantit la sécurité de son produit »
 Délai très fixe

Néanmoins ce délai ne court que si le producteur n’a pas commis de faute


 Si faute du producteur = Fondement du droit commun

Le délais de prescription de l’article 1245-16 :

 Détermine la période pendant laquelle la victime peut demander indemnisation au producteur d’un
dommage causé par un produit.
 L’action en réparation se prescrit sous un délai de 3 ans, à compter de la date où le demandeur a dû ou aurait
dû avoir connaissance du dommage du défaut et de l’identité du producteur.

L’identification des responsables


 En principe, le responsable = le producteur
 Mais il est possible d’engager la responsabilité des vendeurs, des loueurs et de tout autres fournisseurs
professionnels, dans l’hypothèse où le producteur ne peut pas être identifié.

La responsabilité du producteur
Si impossible de l’identifier  Responsable subsidiaire désigné par le législateur

Art 1245 – 6 du Code Civil = « le vendeur, le loueur ou tout autres fournisseurs professionnels » sera responsable dans
les mêmes conditions que le producteur.

R du responsable subsidiaire engagée sauf si :

- Il désigne son propre fournisseur, ou le producteur dans un délai de 3 mois à partir de laquelle la demande de
la victime lui a été notifiée.
o Passé ce délai, « le vendeur pourra être poursuivi, mais aura un recours contre
le producteur dans les mêmes conditions que s’il avait été la victime directe
du défaut de sécurité, mais il devra agir dans l’année suivant sa citation en
justice pour sa responsabilité subsidiaire du fait des produits défectueux. »
La pluralité des producteurs :
Art 1245-7 du Code Civil prévoit « la solidarité entre le producteur d’une partie composante du produit défectueux et
le producteur qui a incorporé cette partie dans le produit global. »
Solidarité = Contribution à la dette / Réparation du préjudice de la victime

Les causes légales d’exonération


Listés à l’art 1245 – 10 du Code Civil :

- L’absence de mise en circulation du produit


- Le défaut ayant causé le dommage n’existait pas au moment où le produit a été mis en circulation
 Au producteur de démontrer que le défaut de sécurité est survenu postérieurement à la mise en
circulation du produit. Le défaut n’est donc pas imputable aux fabricants.

- Le produit litigieux n’a pas été destiné à la vente ou à tout autre forme de distribution (Exemple des
prototypes)

- Le risque de développement (expression doctrinale)


 défaut qui existe réellement mais il était indécelable au moment de la mise en circulation en l’état des
connaissances scientifiques et techniques.
 Pour la CJUE il faut prendre en compte «  le niveau le plus avancé des connaissances scientifiques, tel qu’elles
existaient au moment de la mise en circulation du produit, à condition que ces connaissances ait été
accessibles  »

- Que le défaut est dû à la conformité du produit avec des règles impératives d'ordre législatif ou
réglementaire.

- Le producteur de la partie composante n'est pas non plus responsable s'il établit que le défaut est imputable
à la conception du produit dans lequel cette partie a été incorporée ou aux instructions données par le
producteur de ce produit.

Article 1245-11du Code Civil  le producteur ne peut invoquer la cause d’exonération, lorsque le dommage a été
causé par un élément du corps humain ou par les produits issus de celui-ci.

La faute de la Victime : (Art 1245-12)

- la responsabilité du producteur peut être réduite ou supprimer contenue de toutes les circonstances, lorsque
le dommage est causé conjointement par un défaut de produit ou par la faute de la victime ou d’une
personne dont la victime est responsable

Le fait d’un tiers constitutif de force majeure  :

- Selon les articles 1245-12 et 1245-13, si la faute de la victime peut être exonératoire dans les conditions de
droit commun, le fait du tiers ne peut en revanche conduire à la réduction du droit à indemnisation.
– Arret 1er civ 28 nov 2018 –
Les clauses limitatives ou exonératoire de RC
Art 1245-14 du Code Civil «  les closes qui visent à écarter ou limiter la responsabilité du problème défectueux
sont interdites et réputées non-écrite. Toutefois pour des dommages causés aux biens qui ne sont pas utilisés par la
victime principalement pour son usage ou sa consommation privée, les clauses stipulées entre professionnels sont
valables. » 

Atteinte à des biens de droit professionnel  Loi de 1998 d’application exclusive

Application exclusive de la directive


Conditions d’application réunies = Loi d’application exclusive
Art 13 de la directive = « la directive ne porte pas atteinte aux droits dont la victime peut se prévaloir au titre du droit
de la responsabilité contractuelle ou extracontractuelle, au titre d’un régime spécial de responsabilité. »
 Repris mot pour mot dans l’art 1245-17 du Code Civil

 NOTION INCOMPLETE

Les accidents de la circulation


 Loi du 5 juillet 1985 dite « loi Badinter »

Applicable en présence, ou non, d’un contrat.

Selon son article 1er : « ces dispositions s’appliquent au victime d’1 accident de la circulation même lorsque celles-ci
sont transportées en vertu d’1 contrat »

Alors qu’avant  ;

Les accidents de la circulation furent réparés sur le fondement de 1384-1 du Code Civil. Ou sur le fondement
contractuel en présence d’un contrat

Pdt les années 60 se créée une difficulté pour les victime quant à leurs indemnisations du fait de l’exonération
partielle du fautif en cas de faute de la victime.
 De plus, les assurances galèrent à rembourser

ICI, la loi tente clairement d’apporter une solution aux deux problèmes :

- « loi tendant à amélioration de la situation des victimes d’accident de circulation et accélération des
procédures d’indemnisation »
L’efficacité de cette loi renforcée par 2 éléments fondateurs :

- Assurance automobile obligatoire depuis 1958

- Création du fond de garantie (FGA) créé en 1952


 Indemnise les V lorsque le R du dommage n’est pas solvable

Les conditions d’application de cette loi :


 Si ces conditions sont réunies, il y a alors obligation d’utiliser ce fondement
 Affirmation par la CDC 2ème Ch 4 février 1987

2ème Civ, 5 juillet 2018  Affirmation de l’obligation d’ordre public d’utiliser « Badinter » pour les « accidents de la
circulation survenu entre 2 véhicules à moteur »
Les conditions :

1. Un VTM

 Véhicule muni d’un moteur


 automobile, bus, motos, engin à travail motorisé (chasse neige, moissonneuse batteuse, buldozer,..)
 train, tramway sont exclues circulant sur des voies (voie ferrées réservés et séparé des voies prévues aux
autres usagés) qui leur sont propre.

2. Un accident de la circulation
 Évènement soudain et fortuit
 Nécessité d’un fait involontaire (1994) – Pas applicable pour une agression

Trois critère pour la circulation :

- Critère physique : un véhicule en mouvement ou pas


- Critère géographique : un lieu public ouvert à la circulation (+ inclut la circulation sur les voies privées comme
les circuits )
- Critère fonctionnel : un véhicule impliqué dans sa fonction de déplacement ( + Véhicules stationnés depuis 2012
– 2017 )

Les conditions de mise en œuvre de la R :


1. L’implication du VTM

Plusieurs arrêts affirment que l’implication c’est l’intervention du véhicule dans l’accident à quelque titre que ce
soit

 La Notion implication est + vaste que celle de la causalité classique

Donc pas nécessaire que ce rôle soit actif, cad que rôle causal quelconque même très secondaire est suffisant. La
notion d’implication permet ainsi de condamner à indemnisation tt conducteur ayant participé à un titre quelconque
à l’accident même lorsque son action n’en est pas la cause (arrêt 2ème, 9 Mars 2018)

EX 1 : la collision de véhicules en marche = tt les véhicules sont impliqués.


EX 2 : un heurt d’un piéton par 1 véhicule en marche = le véhicule est impliqué.
EX3 : une collision avec 1 véhicule à arrêt en stationnement ou au feu rouge = ce véhicule est impliqué même s’il ne
perturbe en rien la circulation.
EX 4 : un véhicule A roulant normalement qui par sa seule présence en empêche un autre véhicule B de se rabattre
qui conduit à une collision entre B et C = véhicule 1 est impliqué au même titre que B et C (arrêt 18 Mars 1998) .
EX 5 : un bus à arrêt, un passager se blesse en descendant du bus = le bus est impliqué. (Arrêt 2001).
EX6 : Arrêt 2 Mars 2017 : VTM impliqué dès lors qu’il a joué un rôle quelconque dans sa réalisation sans qu’il faille
prouver que le véhicule avec lequel il y a eu aucun contact ait eu un comportement perturbateur.

Il existe des cas d’accident complexe :

 Il s’agit des accidents qui mettent en cause plusieurs véhicules dans un laps de temps réduit.

Dans la loi Badinter : La loi intercale entre le véhicule et le dommage la notion d’accident  véhicule doit ê
impliqué dans accident dans lequel victime a subi son dommage, et non impliqué dans la réalisation du dommage.

Interprétation du mot « accident » :

i. Au sens large (Général)  On est amené à considérer que tous les conducteurs seraient
responsables à l’égard de toutes les victimes.
 Cette solution simplifie l’analyse des R et permet d’éviter le contentieux.

ii. Au sens étroit : Pour chaque collision de véhicule on admet que la R du conducteur à
l’origine de la collision d’origine mortelle.

 La Ccass, après avoir privilégié le sens restrictif, elle semble aujourd’hui s’orienter vers l’admission de la
théorie de l’accident au sens global.
 Mais il faut constater un enchainement continue des collisions en vertu d’un arrêt de la 2 e C.Civ du 22 février
2007.

2. Le dommage

 La loi ne pose pas d’exigence particulière.


Les dommages de toute nature sont indemnisables. Il s’agit en principe de dommages corporels ou matériels. Il
peut aussi s’agir de dommages économiques comme une société d’autoroute qui subi une perte de recette pendant le
temps nécessaire à l’évacuation des véhicules et des blessés.

 Le dommage des victimes par ricochet est indemnisable.

3. Le lien causal entre le dommage et l’accident

= imputabilité du dommage à l’accident.

 Réparation que des préjudices consécutifs à l’accident.

Le lien causal est largement défini puisque la JP fait application de l’équivalence des conditions.

Il revient en réalité au conducteur impliqué de démontrer que le dommage n’est pas en lien avec l’accident en vertu
de l’arrêt de la 2 e C.Civ du 19 février 1997.

4. Les responsables

Selon l’art 2 de la loi Badinter, les responsables sont le conducteur et le gardien de chaque VTM impliqués.

Remarque :

- Les actions contre des piétons ou des cyclistes relèvent du droit commun.
- L’automaticité de l’indemnisation prévue par la loi de 1985 va de paire avec l’obligation d’assurance qui pèse
sur le propriétaire du VTM. L’obligation d’assurance date de 1958.
- L’application de la loi de 1985 suppose que la victime puisse agir contre un conducteur ou un gardien d’un
VTM autre qu’elle-même en vertu d’un arrêt de la 2 e C.Civ du 13 juillet 2006.

Le conducteur :

- Défini par la JP comme la personne qui est aux commandes du VTM lors de l’accident.

En cas d’accident complexe  :


 Un arrêt de la C.Crim du 3 mai 2017, dit que la qualité de conducteur perdure lors des
différents phases d’un accident complexe, accident unique lors duquel des collisions se
succèdent dans un enchaînement continue et dans un même laps de temps.

En cas d’intervention du passager dans la conduite  :


 arrêt du 21 juillet 2000  le moniteur est le véritable conducteur du véhicule autoécole, celui
qui tient le volant est encore inapte à la conduite et surtout l’enseignant dispose à ses pieds
d’un jeu de commande.
 La C.Cas retient que devait être qualifié de conducteur le passager qui appuie sa main sur la jambe du
conducteur et ayant donner un coup de main sur le volant.

La notion de gardien :

- Défini en droit commun comme la personne qui a l’usage, la garde et le contrôle du véhicule.
 Qualités souvent accumulées par une même personne
 IMPORTANT  Lorsque le conducteur est un préposé, il n’est pas gardien, c’est son
employeur qui a cette qualité.

Code des assurances à l’art L.211-1 prévoit en effet : « L’assureur du véhicule doit obligatoirement couvrir la RC de
toute personne ayant la garde ou la conduite, même non autorisée, du véhicule. ».
 Même volé = Véhicule assuré

Les causes d’exonérations


 énumérées par les articles 2 et 6 de la loi
Peu de causes d’exonérations  Objectif de protection des victimes

André Tunc souhaitait une indemnisation totale des V


 Impossible – Assurance trop chères – Incompatible avec les impératifs financiers

Pour juger ce qui était indemnisable ou non, les parlementaire ont du faire des arbitrages à partir de deux
distinctions :

- Une distinction entre les dommages : les solutions favorables sont réservées aux atteintes corporelles, les
atteintes aux biens jugées moins importantes.

- Une distinction entre victimes : les non conducteurs sont nettement mieux protégés que les conducteurs qui
représentent pourtant plus de la moitié des victimes. Ce sont ces victimes qui en tant que conducteur crées
des risques routiers.

PAS D’EXONERATION POUR CAUSE DE FORCE MAJEURE

 La loi de 1985 rompt totalement avec le droit commun. Selon l’art 2 : « Les victimes y compris les conducteurs
ne peuvent se voir opposer la force majeure ou le fait d’un tiers par le conducteur ou le gardien d’un véhicule
mentionné à l’article 1er. »

EXONERATION POSSIBLE DU FAIT D’UNE FAUTE DE LA VICTIME

a. Les atteintes aux biens :

Art 5 de la loi de 1985 : « la faute commise par la victime a pour effet de limiter ou d’exclure l’indemnisation des
dommages aux biens qu’elle a subi. »
 C’est au juge de décider

L’alinéa 2 de cette loi ajoute que « lorsque conducteur n’est pas propriétaire la faute du conducteur est opposable au
propriétaire pour indemnisation des dommages causés au véhicule. »

b. S’agissant des atteintes aux personnes :

Distinction tranchée entre les V non-conductrices et les V conductrices

1. Les victimes non conductrices : (ART 3) – (piéton, cycliste, passager des véhicules impliqués)
Les V superprivilégiées :
 non conductrice qui sont âgés de – de 16 ans ou de + de 70 ans
 invalidé à minimum 80%
 Selon art 3 al 2 et 3 : victimes ne peuvent se voir opposer que la faute consistant dans la recherche volontaire
du dommage subit comme tentative de suicide et mutilation

Les V privilégiés :
 On peut leur opposer que la recherche volontaire du dommage ou la faute inexcusable à la
conditions supplémentaire que cette faute ait été la cause exclusive du dommage/ de
l’accident

Cause exclusive de l’accident ou faute inexcusable :


- Il s’agit de la faute volontaire d’une exceptionnelle gravité exposant sans raison valable son auteur à un
danger dont il aurait dû avoir conscience – arrêt du 20 Juillet 1987 par 2ème ch civile

Exigence du caractère volontaire :


- Signifie que la faute ne doit pas avoir été commise par inattention.
- La Victime doit avoir eu conscience du danger qu’elle courait
- Une victime dont le handicap mental a motivé son placement sous curatelle peut commettre une faute
inexcusable (arrêt 2ème 1989)
- L’état d’ébriété fait disparaître faute inexcusable (19 NOV 2015).

La condition d’exceptionnelle gravité :


- Renvoie au degré de gravité de la faute qui peut ê extrême.

Absence de raison valable :


- Il faut relever caractère inutile du geste de la victime

CES ELEMENTS SONT CUMULATIFS

2. Les victimes conductrices (ART 4) :

Ce sont des V sacrifiées par la loi Badinter 

 On peut donc opposer sa faute simple à la victime conductrice du moment qu’elle est en relation de causalité
avec dommage

Règle dure car existence d’une faute simple est fréquente


 Mais ici il faut le lien de causalité avec le dommage en +

 C’est au juge d’apprécier si il doit y avoir indemnisation partielle ou totale

3. Les V par ricochet (ART 6) :

2 types de victimes par R :

- Non-conductrice : parent d’un enfant écrasé par un tiers faute de surveillance


 CDC décide qu’on ne peut pas lui opposer sa faute

- Conductrice : madame X conduisait, son mari passager est tué elle souffre par ricochet d’une perte de ses
revenus.
 Dans ce cas CDC décide que sa faute lui est opposable, et cette règle est fondée sur art 4 de la loi qui ne
distingue aps selon que le dommage du conducteur est direct ou par ricochet.

4 solutions possibles :

 victime directe non conductrice et victime par ricochet non conductrice


 seule la recherche volontaire du dommage et la faute inexcusable de la victime directe (si elle n’est pas
super privilégié) pourront exclure le droit à indemnisation de la victime par ricochet : sa propre faute pas
prise en compte

 victime directe non conductrice et victime par ricochet conductrice  


 même chose pour faute de la victime directe + diminution ou exclusion de l’indemnisation de la victime
par ricochet si elle a elle-même commis une faute quelconque.

 Victime directe conductrice et victime par ricochet non conductrice  


 n’importe quelle faute de la victime directe peut diminuer ou exclure l’indemnisation de la victime par
ricochet. En revanche sa propre faute n’est pas prise en compte

 Victime directe conductrice et une victime par ricochet conductrice 


 n’importe quelle faute de la victime directe et de la victime par ricochet peut diminuer ou exclure
indemnisation de cette dernière.

La procédure d’indemnisation
L’obligation légale pour l’assureur du véhicule impliqué d’adresser à la victime une offre d’indemnité
 Offre d’indemnité = Contrat

Assureur propose un montant d’indemnité en tenant compte de l’importance du préjudice évalué par un expert et
des dispositions de la loi
 Il ne doit pas offrir une somme qui serait trop éloigné de celle qu’accorderait un tribunal.

 Si il fait une offre insuffisante = Peut devoir payer


La loi veut que ce soit conclu rapidement
 Obligation être conclu en moins d’1 ans après accident et assureur qui ne respecte pas délais s’expose à
une sanction pécuniaire

2ème civ, 15 Janvier 2015 :la sanction porte sur intégralité de l’indemnité avant imputation des créances des tiers
payeurs et des provisions versés.

Ch criminel 2015 : pénalité court à compter de l’expiration du délai dont dispose assureur pour faire 1 offre et non à
compte du point de départ de ce délai.

Ch criminelle du 24 février 2015 : demande par assureur d’une nouvelle expertise n’a pas pour effet de suspendre le
délai dans lequel il est tenu de faire une offre.

Ch criminelle 16 juin 2015 : lorsque c’est la date de l’offre qui est prise en compte pour application art L211-13 l’offre
dont il s’agit doit s’entendre d’une offre comprenant tt les éléments du préjudice indemnisable.

2ème, 8 juin 2017 : L’offre d’indemnisation tant ce qui concerne étendu du dt à réparation que les montants des
indemnités proposés ne peut engager assureur que si elle est acceptée par la victime ou ses ayants droits.

l’existence de garantie pour la victime qui accepte offre

- Loi donne à la victime le droit de dénoncer transaction du contrat dans un délai de 15 Jours après sa
conclusion.
 Dénonciation se fait par lettre recommandé.
- Concernant paiement de la somme convenu 
 La loi indique qu’il doit être fait dans délai d’un mois après expiration du délai de dénonciation

Le recours entre co-auteur

CDC en 1998  « le conducteur impliqué dans 1 accident est condamné vis-à-vis de la victime peut exercer un recours
contre un autre conducteur impliqué mais uniquement sur fondement de art 1240 du Code Civil »

2ème, 2005 : La contribution à la dette à donc lieu en proportion des fautes respectives. Mais en absence de faute
prouvée le partage à lieu a parts égales. (Code Civil DIT A PART « VIRILES »)

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