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I. FAITS
II. PROCÉDURE
A) Cheminement procédural
C) Thèse du défendeur
Le défenseur soutenait d’une part que la responsabilité de l’Etat du fait des lois n’était pas
susceptible d’être engagée sur le fondement de l’égalité devant les charges publiques, dans la
mesure où les dispositions de l’article L. 321-1-3 du code du travail, issues de l’article 26 de
la loi du 29 juillet 1992, s’appliquaient à l’ensemble des employeurs envisageant, dans le
cadre d’une restructuration, le licenciement de plus de dix salariés à la suite de leur refus
d’une modification substantielle de leur contrat de travail. Donc dans ces conditions, la
requérante n’était pas fondée à se prévaloir d’un préjudice spécial.
D’autre part que la responsabilité de l’Etat du fait des lois n’était pas susceptible d’être
engagée sur le fondement de la contrariété d’une loi à des engagements internationaux au
nombre desquels figure le respect des principes de sécurité juridique et de confiance légitime
invoqués par la requérante.
En effet, le Conseil d’Etat avait estimé que la requérante critiquait non pas la loi elle-même
mais en réalité la portée qui lui avait été ultérieurement conférée par la jurisprudence, celle-ci
ayant fait valoir qu’elle n’avait pas été en mesure d’anticiper l’interprétation des dispositions
litigieuses par la Cour de Cassation.
La responsabilité du fait de lois invoqué par le requérant peut-elle être engagée bien que ce
dernier ne puisse pas se prévaloir d’un préjudice spécial ?
La responsabilité du fait de lois invoqué par le requérant peut-elle être engagée sur le
fondement de la contrariété d’une loi à des engagements internationaux ?
Doc. 10 : CE, avis, Ass., 6 juillet 2016, M. Napol et M. Thomas, n° 398234
V. FAITS
VI. PROCÉDURE
D) Cheminement procédural
F) Thèse du défendeur
1°) La loi du 3 avril 1955 ne prévoit pas de régime spécifique de motivation applicable
aux mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence. Si la loi du 11 juillet 1979 prévoit
l'obligation de motiver les décisions administratives individuelles défavorables,
notamment les mesures de police, l'article 4 de cette loi précise qu'en cas d'urgence
absolue, le défaut de motivation n'entache pas d'illégalité les décisions prises dans ce
cadre. Toutefois, la décision n° 2016-536 QPC du 19 février 2016 du Conseil
constitutionnel précise que les décisions ordonnant une perquisition doivent être motivées.
Compte tenu de l'ensemble de ces éléments, les décisions ordonnant une perquisition,
prises sur le fondement de l'article 11 de la loi du 3 avril 1955, entrent-elles dans le champ
des exceptions à l'obligation de motivation prévues par l'article 4 de la loi du 11 juillet
1979, devenu l'article L. 211-6 du code des relations entre le public et l'administration '
2°) Quelle est l'intensité du contrôle qu'exerce le juge administratif sur les motifs qui ont
justifié le prononcé d'un ordre de perquisition '
5°) Dans quelle mesure le juge administratif contrôle-t-il les conditions matérielles dans
lesquelles s'est déroulée la perquisition ' Les conditions d'exécution de la décision
ordonnant une perquisition sont-elles susceptibles, par elles-mêmes, d'engager la
responsabilité pour faute de l'Etat ' Les résultats de cette perquisition ont-ils une incidence
sur l'engagement de cette responsabilité ' Le régime de responsabilité repose-t-il sur la
faute lourde ou sur la faute simple '
6°) La responsabilité sans faute de l'Etat pour risque ou pour rupture d'égalité devant les
charges publiques peut-elle être engagée devant le juge administratif en raison des
conditions d'exécution de l'ordre de perquisition '
3°) Dans quelle mesure le juge administratif, s'il demeure compétent, doit-il
tenir compte des résultats de la perquisition et des renseignements recueillis
sur la personne visée pour déterminer le régime de responsabilité applicable
et l'étendue de la responsabilité de l'administration
IX. FAITS
X. PROCÉDURE
G) Cheminement procédural
Le ministre de l’intérieur soutient que l'Etat n'a pas commis de faute dans l'organisation de ses
services de police ; le lien de causalité entre la prétendue faute dans l'organisation du service
et les préjudices subis par M. C...n'est pas établi ; le comportement de M. C...constitue une
faute de nature à l'exonérer totalement, ou à tout le moins à hauteur de 75%, de sa
responsabilité.
La CAA a du se demander a quelle hauteur le préjudice de celui qui, par la faute de la Police,
avait perdu un œil, devait être élevé.
Doc. 12 : CE, Ass., 24 décembre 2019, req. n° 425981, Société Paris
Clichy
XIII. FAITS
XIV. PROCÉDURE
J) Cheminement procédural
La société requérante demande la condamnation de l’Etat a lui verser, à titre de
réparation et préjudice, la somme de 1 220 637,29 euros.
Son recours a été rejeté en première instance et en appel ; la société Paris Clichy s'est donc
pourvue en cassation.
La société requérante, se fondant sur le fait qu'elle avait dû verser cette somme
à ses salariés et anciens salariés en exécution de ce jugement, faisait valoir que
ce versement était la conséquence de l'inconstitutionnalité du premier alinéa de
l'article 15 de l'ordonnance du 21 octobre 1986, devenu le premier alinéa de
l'article L. 442-9 du code du travail.
L) Thèse du défendeur
Pour se prononcer sur cette réclamation le Conseil d’État devait, à la fois, se demander
quel était le régime spécial applicable lorsque le préjudice est imputable à une loi et
comment mettre en œuvre les principes généraux d'indemnisation des préjudices.
La société Paris Clichy n'est pas fondée à demander l'annulation de l'arrêt de la cour
administrative d'appel de Paris qu'elle attaque. Ses conclusions présentées au titre des
dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ne peuvent, par suite,
qu'être également rejetées.
Le Ce décide que le pourvoi de la société Paris Clichy est rejeté et que la présente décision
sera notifiée à la société Paris Clichy, au Premier ministre, au ministre de l'économie et des
finances et à la ministre du travail.