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Devoir TD 4

La situation de fait : Messieurs Jean Liker et Martin Follower ont constitué́ une SNC
dénommée Instant-Gramm dont ils possèdent chacun 50% du capital et des parts. La société
est gérée par Monsieur Marc Friends. Son unique client est la société FaceBouc et son
principal fournisseur est la société Touit’heure. La societe est débitrice de sommes
importantes à l’égard de la société Touit’heure. La société FaceBouc décide de cesser, du jour
au lendemain, ses relations commerciales avec elle, et cela alors même que la société Instant-
Gramm a toujours satisfait aux commandes de son unique client. Cette décision prive la
société Instant-Gramm de l’intégralité de son chiffre d’affaires.

Question 1

Le problème de droit : La transformation de la SNC Instant-Gramm en SARL ou SA permet-


elle aux associés d’échapper à leur obligation aux dettes de la SNC ?

Le fondement juridique pour la transformation est l’article 1844-3 du Code Civil qui dispose
que « la transformation régulière d’une société en une autre n’entraine pas création d’une
personne morale nouvelle. », mais la jurisprudence fait claire la situation juridique par la
décision de la Cour de Cassation, 1ère Chambre Civile 18 juin 1991 et la décision de la Cour
de Cassation, Chambre Commerciale du 20 février 2001.

En l'espèce, ces deux associés ont souhaité transformer leur forme sociale en société à
responsabilité limitée, afin d'éviter de se faire imposer une obligation de paiement des dettes
trop onéreuse. Si cette opération est tout à fait opportune pour les dettes postérieures à la
transformation, elle n'est pas nécessaire pour les dettes préexistantes à la transformation. Les
associés seront donc, malgré la transformation, toujours responsables des dettes de la SNC
en cas d'insuffisance d'actif. Par conséquent, nous ne conseillons cette solution que dans la
mesure où elle permet de protéger la responsabilité des associés de la SNC pour l'avenir.

Par rapport à la décision du 20 février 2001, en pareil cas, aucun fait n'indique que
l'entreprise est un débiteur principal dans une opération de cautionnement. Si cela était le cas,
plusieurs effets en découleraient. Tout d'abord, en raison du principe de la force obligatoire
du contrat et de la permanence de la personnalité morale en cas de transformation régulière
d'une société, édicté à l'article 1844-3 du Code civil, le débiteur secondaire sera toujours lié
par son engagement de caution. L'arrêt du 20 février 2001 apporte une exception à ce principe
: la clause insérée dans l'acte de cautionnement peut en effet permettre l'extinction de cette
obligation en cas de transformation de la forme sociale de la société débitrice principale.
Appliquée au cas d'espèce, cela implique que la SARL ou la SA profitera de la garantie
établie en faveur de la SNC, à moins qu'une clause ne soit insérée dans l'acte de
cautionnement limitant la portée de l'engagement de garantie à la seule SNC.
Puis, en ce qui concerne la situation des associés par rapport à cet engagement de garantie,
l'arrêt du 18 juin 1991 vient rappeler que l'engagement de garantie subsiste lors de la
transformation d'une société à responsabilité illimitée en société à responsabilité limitée, à
moins que le garant n'ait érigé le recours possible contre les associés en condition
déterminante de son engagement. Ainsi, à l'égard des associés de la SNC, la transformation
aura pour effet de fermer le recours éventuel du garant contre eux, ce qui sécurise
davantage leur responsabilité. Cependant, si le garant a pris en compte ce risque et a érigé le
recours possible contre les associés de la société en condition déterminante de son
engagement, alors le cautionnement s'éteindra après la fermeture du recours, ce qui peut avoir
des conséquences dommageables pour la société.

En définitive, la transformation de la société, au regard de l'engagement de caution, est


pertinente si l'acte de cautionnement ne comporte pas de clause conditionnant la validité de
l'engagement à la possibilité d'un recours contre les associés.

Question 2

Le problème de droit : Le fait, pour une société, de changer d’activité et d’en poursuivre une
non incluse dans son objet social équivaut-il à une transformation  ?

Le fondement juridique est représenté par l’article 1844-3 du Code Civil qui dispose que la
transformation régulière d’une société en une autre n’entraine pas création d’une personne
morale nouvelle et l’article 1844-7 du Code Civil qui dispose les situations quand la société
prend fin.

En l’espèce, les deux associés souhaitent changer l'activité de la société pour une activité en
dehors de son objet social. Ce changement d'activité, qui ne suppose pas un changement
régulier d'une forme sociale à une autre, ne saurait donc être considéré comme une
transformation de la société. La circonstance que l'activité exercée soit étrangère à l'objet
social est sans importance. Par ailleurs, ce changement d'activité n'étant pas assimilable à la
réalisation ou à l'extinction de l'objet social, ni a fortiori à aucune autre cause de dissolution
prévue par l'article 1844-7, il ne saurait constituer une cause de dissolution de la société. Le
fait que l'activité exercée soit étrangère à l'objet social est sans importance.

Question 3

Le problème de droit : Est-il possible, dans le cadre de la procédure d'approbation des


comptes, que les comptes fassent apparaître un état de cessation de paiements ?

Le fondement juridique est l’article L221-7 du Code du commerce et L631-1 du Code de


commerce et les suivantes.
Concernant la procédure d’approbation des comptes, les comptes annuels établis par les
gérants sont soumis à l'approbation de l'assemblée des associés, dans les six mois de la
clôture dudit exercice conformément à l’article L221-7. Aussi, les rapports qui vise les
comptes doivent être communiqués aux associés dans des conditions et délais déterminés par
décret en Conseil d'État.

La fin de l'exercice comptable, qui est présumé le 31 décembre, est la date que débute la
procédure d'approbation des comptes annuels. La société dispose de 6 mois pour faire
approuver ses comptes (établir les comptes annuels, rédiger le rapport de gestion, organiser
l’assemblée générale d’approbation des comptes et approuver et déposer les comptes au
greffe). L’approbation des comptes se base sur des documents comptables annuels, par
exemple le bilan. Il est possible que dans le bilan les pertes dès la société sont visibles, mais,
la procédure de cessation de paiements est une procédure distincte. Elle représente,
conformément à l’article L631-1 du Code de commerce, la situation dans laquelle se trouve la
société dans l'impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible. Dans les
articles suivants nous voyons qu’elle implique une procédure distincte par rapport à la
procédure d'approbation des comptes annuels. En l’espèce, le gérant doit déposer
une déclaration de cessation de paiement au maximum 45 jours suivant la date de cessation et
elle est déposée au greffe du tribunal de commerce.

Donc, dans le cadre de la procédure d'approbation des comptes il est possible d’avoir un bilan
négatif qui peut déclencher la cessation de paiements qui est une procédure distincte.

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