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1.

La révocation du directeur général


Elle doit être fondée sur un juste motif (une faute
suffisamment grave ou un désaccord sur la politique
sociale), dans le cas contraire, elle va donner lieu à des
dommages et intérêts. Outre l’argument tiré de
l’absence de juste motif, le DG peut également
invoquer la violation du principe du contradictoire.
Ainsi malgré l’emploi de la formule « révocable à tout
moment », le DG va être mis en mesure de présenter
ses observations préalablement à sa révocation. Il peut
également obtenir des dommages et intérêts si la
révocation est intervenue dans des circonstances
injurieuses ou vexatoires
Sous-section deuxième : La SA avec Administrateur
général
La SA avec un administrateur constitue le second mode
d’administration et de gestion pour la SA. CE mode
d’administration des S.A. est tout à fait nouveau.
L’administrateur assure sous sa responsabilité les
fonctions d’administration et de direction de la société,
à moins qu’il ne soit assisté par un ou plusieurs
administrateurs généraux adjoints. Les SA comprenant
un nombre d’actionnaires égal ou inférieur à 3 ont la
faculté de ne pas mettre en place un conseil
d’administration et désigner, en lieu et place, un
administrateur général.
A.Nomination et durée du mandat :
Le premier administrateur général est désigné dans les
statuts ou par l’assemblée générale constitutive ; en
cours de vie sociale il est nommé par l’assemblée
générale ordinaire, et est choisi parmi les actionnaires
ou en dehors d’eux. La durée de son mandat est
librement fixée par les statuts, sans pouvoir excéder six
ans(6) si la nomination intervient en cours de vie
sociale et deux (2) ans en cas de nomination dans les
statuts. Il ne peut exercer simultanément plus de
trois(3) mandats d’administrateur général de sociétés
anonymes ayant leur siège sur le territoire d’un même
Etat partie. De même son mandat n’est pas cumulable
avec plus de deux (2) mandats de PDG ou de DG de
sociétés anonymes ayant leur siège social dans le
territoire d’un même Etat partie. L’administrateur
général qui, lorsqu’il accède à un nouveau mandat se
trouve en infraction avec ce qui précède doit, dans les 3
mois de sa nomination, se démettre de l’un de ses
mandats. A l’expiration de ce délai il est réputé s’être
démis de son nouveau mandat et doit restituer les
rémunérations perçues sous quelque forme que ce soit,
sans que soit remise en cause les décisions auxquelles il
a pris part.
B.Attributions et rémunération de l’administrateur
général :
L’administrateur représente la société dans ses
rapports avec les tiers. Il convoque et préside les
assemblées générales. Il est investi des pouvoirs les
plus étendus pour agir en toute circonstance au nom
de la société, toutefois ces pouvoirs sont exercés dans
la limite de l’objet social. Il engage la société par ses
actes qui dépassent l’objet social. Il est chef
d’entreprise et représentant légal de la société à
l’égard des tiers : il embauche et licencie les salariés,
négocie les accords d’entreprise, reçoit les délégués du
personnel, signe les contrats au nom de la société,
passe les commandes, assure le bon usage des biens
sociaux, agit en justice. De même, il est l’interlocuteur
des administrations fiscales et sociales. Il peut être lié à
la société par un contrat de travail lorsque celui
correspond à un emploi effectif. Ce contrat est soumis
à l’autorisation de l’assemblée générale ordinaire. Or
les sommes perçues dans le cadre d’un contrat de
travail et celles allouées, en rémunération de ses
activités, il peut se voir attribuer une somme fixe
annuelle à titre d’indemnité de fonction. Il peut
également se voir allouer des rémunérations
exceptionnelles pour les missions et mandats qui lui
sont confiés ; l’assemblée générale peut aussi autoriser
le remboursement des frais de voyage, de déplacement
et des dépenses engagées dans l’intérêt de la société.
Le cas échéant elle peut lui attribuer des avantages en
nature.

C. La validité des conventions conclues par


l’administrateur
Le législateur règlemente librement les conventions
passées par l’administrateur général en vue de veiller à
la loyauté de ce dirigeant et de protéger l’intérêt social.
Ainsi il doit présenter à l’assemblée générale ordinaire
qui statue sur les états financiers de synthèse, un
rapport sur les conventions qu’il a conclues avec la
société, directement ou indirectement, par une
personne interposée, et sur les conventions passées
avec une personne morale dont il est propriétaire,
associés indéfiniment responsables d’une manière
générale. Ensuite il doit aviser le commissaire au
compte dans un délai d’un mois de toutes les
conventions qu’il a conclues avec la société. Ce rapport
énumère les conventions soumises à l’approbation de
l’assemblée générale, en précise la nature, mentionne
les produits ou les services faisant l’objet de cette
convention, leurs modalités de conclusion, notamment
les prix ou les tarifs pratiqués, les ristournes ou
commissions consenties. Les conventions approuvées
ou désapprouvées produisent leurs effets à l’égard des
contractants et des tiers. Toutefois les conséquences
dommageables des conventions désapprouvées par
l’assemblée générale peuvent être mises à la charge de
l’administrateur général. En combinant ces dispositions
avec ce qui a été dit plus tôt, l’on pourra dire que
l’assemblée générale peut constituer un contrepoids à
l’omnipotence (puissance absolue) de l’administrateur
général. Dans la pratique cela n’est possible que dans le
cas où l’administrateur général est en même temps
l’actionnaire minoritaire
CHAP 2 La société à responsabilité limitée
La SARL est une société hybride qui emprunte ses
règles de fonctionnement à la fois aux entreprises à
risques limités qu’à celles à risques illimités. Elle se
rapproche des sociétés anonymes par le régime de ses
associés mais elle s’en éloigne par le régime de ses
titres sociaux (qui ne sont pas négociables). Elle se
rapproche de la SNC par sa dimension très modeste,
mais également par le fait d’être constituée intuitu
personae (en considération de la personne). Elle
s’éloigne de la SNC parce que ces associés vont se livrer
à une exploitation commerciale sans pour autant
acquérir la qualité de commerçants. L’article 309 la
définie comme une société dans laquelle les associés
ne sont responsables des dettes sociales qu’à hauteur
de leur apport et dont les droits sont représentés par
des parts sociales. La société est désignée par une
dénomination sociale qui doit être
obligatoirement ,suivie ou précédée des mots « Société
à responsabilités limitées » ou di sigle « SARL ». L’objet
de la création de cette entreprise est d’en faire le
régime de référence pour les petites et moyennes
entreprises, en assouplissant leurs règles de
fonctionnement. C’est donc un outil idéal pour
l’exploitation de telles entreprises. Cette forme sociale
a dès le départ connu un franc succès qui ne s’est pas
démenti depuis. Ainsi au Sénégal 80% des entreprises
sont des SARL, alors qu’en France c’est plus de la moitié
des entreprises sociales. La responsabilité limitée au
montant des apports semble dans certain cas
purement théorique pour les associés, car les banques
leur imposent de s’engager comme caution, et
lorsqu’ils sont dirigeants, leur responsabilité
personnelle est souvent engagée lorsqu’une procédure
collective est ouverte en l’encontre de l’entreprise.
Seront envisagés le capital social et la gérance de la
SARL.

Section première : le capital de la SARL


L’article 311 de l’AUDSCG dispose « sauf dispositions
nationales contraires », le capital de la SARL doit être
d’un million de francs au moins. Il est divisé en parts
sociales dont la valeur nominale ne peut être inférieure
à 5000 francs. Les états parties ont compris, à partir de
l’expression « sauf dispositions nationales contraire »,
que l’organisation leur octroie la possibilité de fixer un
capital différent de celui qu’elle a établie, ils n’ont pas
manqué d’exploiter cette brèche ouverte. La brèche a
été exploitée de manière différente suivant le souci de
chaque Etat partie. Ainsi certains états ont préféré
laisser aux associés la liberté de fixer eux-mêmes le
montant du capital de leur SARL. C’est le cas :
- Du bénin (décret 2014-220) (chap. 4 art 6 «  Le
capital social de la Sarl est librement déterminé par
les associés ; il est divisé en part sociales de valeur
nominale égale »)
De la Cote d’ivoire (ordonnance 2014-161 du 2 avril
2014 art 5). « Le montant du capital social de la Sarl est
librement fixé par les associés.
Par contre, d’autres Etats ont préféré fixer eux-mêmes
la montant du capital social de la SARL : c’est le cas :
- Du Cameroun, loi n° 2016/014 du 14 décembre
2016(art 2-1 «  le capital social de la Sarl est fixé à
cent milles(100000) Frs CFA » ; le recours à des
statuts notariés est désormais facultatif)
- Le Gabon = loi 013/2016 du 5/09 2016 art 2 « le
capital social de Sarl est fixé à cent milles (100000)
frs CFA
- Du Togo (décret 2014-119 PR du 19mai 2014 art
2 «  Le capital de Sarl est fixé à cent milles
(100000) Frs CFA
- Du Sénégal qui a, par deux lois successives
procédé, à la modification du capital social de la
société à responsabilité limitée. D’abord, le
législateur adopte la loi de 2014-20 du 14 avril
2014 dont l’article 2 fixe le capital de la Sarl à
100000 francs. Ensuite, revirement de situation, un
an après, il promulgue la loi 2015-07 du 19 Avril
2015, qui abroge la loi 2014-20. L’article premier
de cette dernière dispose « Le capital social de la
société à responsabilité limitée est fixé par les
statuts. Ce qui signifie que désormais le Sénégal
libéralise le capital social de cette forme sociale ;
ainsi, il s’avère possible de constituer une SARL
avec un capital social de 1000 francs, 5000 francs,
10000 francs. Cette réforme a été diversement
appréciée par les spécialistes.
Pour certains «  la réforme offre une plus grande liberté
aux opérateurs économiques en leur permettant de
fixer librement le montant du capital social de la SARL,
ainsi que la valeur nominale des parts sociales. Ils
considèrent que la libéralisation du capital de cette
forme sociale va contribuer à la lutte contre le
phénomène de l’informel dans le marché africain de
l’espace OHADA ».
Pour d’autres, cette réforme n’est pas exempt de
critiques, au regard de ses conséquences pour
l'environnement des affaires de notre pays dans lequel,
près de 80% des entreprises ont la forme juridique de
la SARL. Pour les détracteurs de la réforme, par
l’adoption celle-ci, l'Etat entend poursuivre
implicitement sa boulimie financière, afin d'élargir son
assiette fiscale, en vue de recouvrer plus d'impôts et de
TVA. En augmentant l'attractivité de cette forme sociale
par ce biais, il risque d’attiser la méfiance des
investisseurs d’avoir à contracter avec une SARL dont le
capital social s’élève à 1000, 5000 10000 ce qui, à
l’évidence est insuffisante en terme de garantie.
Section deuxième : La gérance de la SARL
L’accent sera mis sur l’organisation de la gérance,
ensuite sur le pouvoir des gérants et enfin sur leurs
responsabilités.
A.L’organisation de la gérance
LA SARL est gérée par une ou plusieurs personnes
physiques qui sont soit des associés soit des tiers non
associés. Leur nomination peut résulter soit des statuts
soit d’un acte séparé. Dans cette dernière hypothèse,
sauf si une clause statutaire n’exige une majorité
supérieure, la décision est prise par une majorité des
associés représentant plus de la moitié du capital
social. Toute délibération prise en violation de ces
règles de majorité est nulle. En l’absence de
dispositions statutaires, le ou les gérants sont nommés
pour une durée de 4 ans, et sont rééligibles.
Les fonctions de gérant sont gratuites ou rémunérées
dans les conditions fixées dans les statuts.
Le ou les gérants statutaires ou non sont révocables
par décision des associés représentant plus de la moitié
des parts sociales. Toute clause contraire est réputée
non-écrite. Si la révocation est décidée sans juste motif
elle peut donner lieu à des dommages et intérêts. Le
gérant peut également être révoqué, pour cause
légitime, par la juridiction compétente en la matière,
dans le ressort de laquelle est situé le siège social. Le
ou les gérants peuvent démissionner librement,
toutefois si la démission est faite sans juste motif, la
société peut réclamer en justice la réparation des
dommages.
B.Pouvoir des gérants
Dans les rapports entre associés, et en l’absence de
détermination des pouvoirs par les statuts, le gérant
peut faire tous les actes de gestion dans l’intérêt de la
société. En cas de pluralité de gérant, ceux-ci
détiennent séparément tous les pouvoirs, sauf le droit
pour chaque gérant de s’opposer à toute opération
avant qu’elle ne soit conclue. La gestion est donc
personnelle et non collective comme dans les SA.
L’opposition d’un gérant à l’acte d’un autre gérant,
permet au 1er de dégager sa responsabilité à l’égard des
associés, si l’opération n’a pas prospéré,
conformément aux attentes de ces derniers et de la
société. Aucune condition de forme n’est exigée pour
l’opposition, mais il faut qu’elle soit affirmée.
Par contre les tiers eux sont bien protégés, ainsi
l’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre
gérant est sans effet à leur égard sauf s’il est établie
qu’ils n’en ont eu connaissance. La société est engagée
même par les actes des gérants qui ne relèvent pas de
l’objet social à moins d’apporter la preuve que les tiers
savaient que l’acte dépassait cet objet ou qu’ils ne
pouvaient l’ignorer compte tenu des circonstances. Les
clauses statutaires limitant les pouvoirs des gérants,
sont inopposables aux tiers de bonne foi.
C. La responsabilité des gérants :
Les gérants sont responsables individuellement et
solidairement selon les cas, envers la société et envers
les tiers, soit des infractions ou dispositions légales ou
réglementaires applicables au SARL soit des violations
statutaires soit enfin des fautes commises dans leur
gestion. Si plusieurs gérants ont coopéré au même fait
fautif, la juridiction compétente va déterminer la part
contributive de chacun dans la réparation du préjudice.
Outre la réparation du préjudice personnellement
subit, les associés représentant le quart en nombre et
le quart en part sociale peuvent, soit individuellement
soit en se groupant, Intenter l’action sociale en
responsabilité contre le gérant. Les requérants sont
habilités à réclamer la réparation de l’entier préjudice
subi par la société a qui, le cas échéant, des dommages
et intérêts sont allouées.
Les actions à responsabilités ci-dessus se prescrivent
par 3 ans à partir de leur commission ou, si les faits ont
été dissimulés, à partir de leur révélation. Lorsque les
faits sont qualifiés de crime le délai de prescription est
porté par 10 ans.
Section troisième : les opérations relatives aux parts
sociales : cession et transmission
A) La cession des parts entre vifs
1° Forme de la cession
Entre vifs la cession doit être constatée par écrit, elle
n’est opposable à la société qu’après
l’accomplissement de l’une des formalités suivantes :
- Signification de la cession à la société par exploit
d’huissier ou notification par tout moyen
permettant d’établir la réception effective par le
destinataire ;
- Acceptation de la cession par acte authentique
(par un notaire ou un avocat) ;
- Dépôt d’un original de l’acte de cession au siège
social contre remise d’un récépissé de dépôt.
La cession n’est opposable aux tiers qu’après
l’accomplissement de l’une des formalités ci-dessus, et
la modification des statuts et leur publication au RCCM.
2° Modalité de la cession
a. La cession entre associés
Si les statuts n’organisent pas les modalités de cession
entre associés, entre conjoints, descendants ou
ascendants, celle-ci est réputée libre.
b.La cession à des tiers
Les statuts organisent librement les modalités de la
cession des parts sociales à des tiers étrangers à la
société. A défaut, la cession ne sera possible qu’avec le
consentement de la majorité des associés
représentants les ¾ des parts sociales, déduction faite
des parts de l’associé cédant. Le projet de cession doit
être notifié à la société et à chacun des associés. Si la
société n’a pas fait connaître sa décision dans un délai
de trois mois à compter de la dernière notification, le
consentement à la cession est réputé acquis.
Si la société refuse de consentir à la cession, les
associés sont indéfiniment et solidairement tenus dans
le délai de trois(3) mois qui suit la notification du refus
à l’associé cédant, d’acquérir les parts à un prix qui, à
défaut d’accord entre les parties, est fixé par un expert
nommé par la juridiction compétente, à la demande de
la partie la plus diligente.
Le délai de trois mois peut être prorogé une seule fois
par décision de la juridiction compétente, sans que
cette prorogation ne puisse excéder cent vingt jours.
Dans ce cas les sommes dues portent intérêt au taux
légal.
La société peut également, avec le consentement de
l’associé cédant, décider, dans les mêmes délais, de
réduire le montant de son capital social du montant de
la valeur nominale des parts de cet associé et de
racheter ces parts au prix fixé d’un commun accord
entre les parties, ou déterminé conformément à
l’alinéa 4 du présent article.
Est nulle toute cession de parts intervenue en violation
de clauses statutaires établies conformément à
l’alinéa1°, ou, à défaut, en violation des alinéas 2 et
suivants du présent article
Si à l’expiration du délai impartis aucune des solutions,
n’est intervenue, l’associé cédant peut librement
réaliser la cession initialement prévue ou, s’il le juge
préférable, renoncer à la cession et conserver ses parts.
MASTER 2 GM 7/03/23

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