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Droit des sociétés

Introduction :

Définition :
Le droit de sociétés est une branche de droit des affaires qui régit la vie des
sociétés, c’est l’ensemble des règlements de droit régissant la vie des
entreprises. Cette branche de droit s’intéresse à la création, à la liquidation et
toutes les phases de la vie de l’entreprise (Par exemple : les fusions, le
fonctionnement des sociétés…). En effet, l’article 982 du DOC explique que : " la
société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en
commun leurs biens ou leur travail ou tous les deux à la fois, en vue de
partager le bénéfice qui pourra en résulter ".
Domaine d’application :
Ce droit s’applique en différents statuts et concerne des sociétés
commerciales, des sociétés à responsabilité limitée, des sociétés anonymes,
des sociétés participatives et coopératives ainsi que des sociétés civiles (entre-
autres, des règles régissant le cabinet d’avocats associés). Encore plus, des
sociétés anonymes, des sociétés anonymes à responsabilité limitée, des
sociétés à actions simplifiées, et la liste n’est pas exhaustive.

Titre 1 : les sociétés des capitaux :


La société de capitaux est une société, généralement commerciale, qui est
constituée en considération des capitaux apportés par les associés. Dans une
société de capitaux, l’apport financier importe moins que l’apport de la
personne des actionnaires. Les capitaux ne sont autres que les titres de
propriétés appelées actions, et sont librement négociables et transmissibles.

Chapitre 1 : La société anonyme en droit marocain :


Répandue dans les pays de tradition civiliste, la société anonyme est une forme
de sociétés de capitaux à risque limité. Elle permet aux grandes entreprises de
lever des fonds auprès de nombreux investisseurs. De plus, les investisseurs ne
sont responsables des pertes qu'à hauteur de leur contribution financière.
Autrement dit, si l'entreprise subit des pertes, les investisseurs ne seront pas
tenus responsables au-delà de la somme d'argent qu'ils ont investie dans
l'entreprise.
Section 1 : La constitution de la SA :

1- La constitution sans appel public à l’épargne – SA non cotée en Bourse :


La constitution de cette forme de société doit répondre à un certain nombre de
formalités en ce qui concerne plusieurs volets du fondement de cette dernière.

a) Projet des statuts : Il s’agit ici des conditions que doivent respecter les
dirigeants de la société.
- Les personnes physiques ou morales peuvent souscrire des actions, et ce par
une déclaration sur l’honneur pour prouver que les personnes déchues à
gérer ou d’administrer cette société ne répondent pas aux conditions
d’interdiction comme édicté par l’article 38 de la loi N° 17-95 tel modifiée et
complétée.
- L’engagement des futurs actionnaires par des accords de partenariat ou des
bulletins de souscriptions.
- L’objet social de la société en ce qui démontre que l’activité de la société n’est
pas interdite sous forme de société anonyme.
- Son siège social par un certificat auprès du Service du registre de commerce.
b) La signature des statuts : à chaque original des statuts doivent être annexés
certains documents avec désignation du mode de gouvernance.
c) Réunion du premier conseil de d’administration ou de surveillance ainsi que
l’enregistrement des statuts. Autrement dit, la nomination du président ou
un ou plusieurs directeurs généraux pour le CA et la nomination du
président ou du vice-président du CS.
d) Inscription au fisc au rôle de patentes.
e) Insertion de l’avis de constitution dans un journal d’annonces légales.
f) Formalités de publicité particulières à certains apports.
g) Formalités d’inscription au registre de commerce.
h) Publicité au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales.
i) Retrait de fonds.
j) Formalités consécutives à l’immatriculation (comptabilité ; assemblées
générales ; registre en matière sociale).

2- La SA avec appel public à l’épargne – cotée en bourse :


Les formalités sont identiques à sa précédente avec plus d’exigences pour la
protection des épargnants. Par exemple l’article 6 qui exige pour ce type de SA
un capital minimum de 3 000 000 Dhs. Tandis que l’article 9 donne une
définition de la notion d’appel public à l’épargne (Abrogé et remplacé par
l'article 5 de la loi n° 23-01 promulguée par le Dahir n° 1-04-17du 1er Rabii
I1425 (21 avril 2004).
Section 2 : la Direction de la SA :
Pour diriger une SA, deux modes existent : un conseil d’administration (CA) et
un conseil de surveillance (CS).
1- Le mode classique de la SA : CA
Nous allons décortiquer ce mode en mettant la lumière sur ses composantes
les plus principales et leurs rôles au sein de la SA.
a) Le conseil d’administration :
- Définition : sachant que la SA est une société de capitaux hiérarchisée,
l’ensemble des membres de ce conseil sont appelés administrateurs qui
assurent le pouvoir de la direction à côté du Président. Chaque
administrateur doit être propriétaire d’un certain nombre d’actions de la
société déterminé par les statuts. Les personnes morales peuvent être
administration à condition de désigner un représentant lors de leur
nomination.
- Statut social : les administrateurs peuvent cumuler leurs fonctions avec
un emploi de salarié et leur rémunération est constituée par des jetons.
- Nomination : les administrateurs des sociétés ne faisant pas
publiquement appel à l’épargne sont nommés dans les statuts. Et ceux
faisant partie de société faisant publiquement appel à l’épargne sont
nommés par l’assemblée générale constitutive (la durée des fonctions ne
doit pas dépasser 3 ans à titre d’exemple).
- Pouvoirs : le CA a les pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société à condition que l’acte accompli ne soit
pas expressément réservé aux assemblées d’actionnaires. Le législateur
reconnaît au conseil d’administration deux catégories de pouvoirs :
 Un pouvoir général : celui de prendre en toutes circonstances des
décisions tendant à la réalisation de l’objet social.
 Des pouvoirs spéciaux : nous pouvons les classer en trois catégories :
 Le CA intervient dans la désignation d’un certain nombre d’organes sociaux.
 Le CA prend les mesures nécessaires pour le contrôle de l’assemblée des
actionnaires
 La loi confère au CA des pouvoirs spéciaux dans le domaine financier.
- Délibérations : le CA ne délibère valablement que si la moitié au moins
de ses membres sont effectivement présents. A moins que les statuts
n’exigent une majorité plus forte, les décisions sont prises à la majorité
des membres présents ou représentés. Sauf disposition contraire des
statuts, la voix du président est prépondérante en cas de partage égal
des voix.
- Publicité : toute nomination ou cessation de fonctions doit être publiée
dans un journal d’annonces légales au RC (registre de commerce) et
déposé au greffe.
- Rémunération : l’assemblée générale alloue aux administrateurs en
rémunération de leur activité à titre de jetons de présence, une somme
fixe annuelle que cette assemblée détermine librement.
- Révocation : les membres sont révocables à tout moment par
l’assemblée générale ordinaire.
- Cessation de fonction : décès ; démission ; dissolution de la société…

b) Le Président Directeur Général – PDG en SA :


Le président a deux fonctions principales, il est le président du CA en plus de
son rôle de veiller sur le bon fonctionnement des organes de la société. Il a mes
pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société
et assume sous sa responsabilité la direction générale de la société et
représente celle-ci à l’égard des tiers.
- Nomination : il est nommé par le CA à la majorité de ses membres. Un
CA non conforme aux dispositions édictées par la loi ne peut valablement
nommer du président ou le confirmer dans ses fonctions.
- Rémunération : fixée par le CA et fait objet de publicité. Le Président
perçoit une rémunération spécifique pour les conditions qu’il exerce.
- Cumul du mandat du Président : la même personne ne peut être
titulaire de deux mandats de président ou assimilé sauf dérogation
expressément prévue par la loi.
- Durée et cessation des fonctions : il est nommé pour une durée qui ne
peut excéder celle de son mandat d’administrateur. Cette durée peut
être fixée par les statuts.
- Responsabilité du Président : parmi les infractions contestées, l’abus de
biens sociaux. En ce qui concerne la responsabilité du Président, nous
pouvons évoquer :
 Responsabilité civile : la loi ne prévoit aucun cas de responsabilité civile mise à la
charge du président du CA et nous appliquons le régime de la responsabilité
civile des administrateurs ordinaires. Il se peut d’engager sa responsabilité pour
carence et négligence dans la gestion de l’entreprise.
 Responsabilité pénale : l’inobservation des réglementations professionnelles
remonte jusqu’au président du CA.
 Responsabilité fiscale : la loi a étendu la responsabilité pécuniaire des dirigeants,
et les rend au président du tribunal de grande instance afin de les déclarer
responsables des impositions et majorations dont la société est redevable.
- Les pouvoirs du président :
 Les pouvoirs spéciaux :
 Présider les assemblées d’actionnaires.
 Départager les délibérations du conseil.
 Pouvoirs généraux :
 Investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom
de la société
 Représenter la société dans ses rapports avec les tiers.
 Pouvoirs de délégation : il peut déléguer ses pouvoirs au directeur général
ou directeur général délégué, sous forme de procuration, ou un tiers à
condition que ce soit pour un ou plusieurs objets déterminés.

c) Le directeur général :
- Nomination : nommé par le CA sur propositions du président.
- Statut social : c’est un mandataire social qui n’a pas la qualité de
commerçant. Il a la possibilité de cumuler un contrat de travail et un
mandat social. Il est affilié à la sécurité sociale et au régime de retraite
des cadres.
- Responsabilité : il est responsable à l’égard des tiers et de la société de
ses fautes personnelles.
- Rémunération : fixée par le CA. S’il est un administrateur, cette
rémunération s’ajoute aux jetons de présence qu’il a en cette qualité. Sa
rémunération est soumise au régime fiscal des traitements et salaires.
Elle est déductible des bénéfices de la société et imposable à l’impôt sur
le revenu.
- Révocation : révocable par le CA sur demande du Président. En pratique
elle doit être décidée au cours d’une réunion du conseil à laquelle le DG
doit avoir été invité afin de présenter ses observations. Le non-respect
de cette procédure peut entraîner une révocation abusive.
- Cessation des fonctions : arrivée du terme prévu, limite d’âge, décès ;
démission…
-
d) Directeur général délégué DGD :
- Nomination : sur proposition du directeur général, le CA peut donner à
une personne physique ou plusieurs chargé d’assister le PDG, avec le
titre de DGD.
- Rémunération : fixée par la CA.
- Cessation de fonctions : révocable par le CA à tout moment par le
conseil d’administration sur proposition du DG. Sa révocation sans juste
motif peut donner lieu à des dommages-intérêts.
Résumé : le droit des sociétés est présenté comme une branche du droit des affaires
qui régit la vie des entreprises, de leur création à leur liquidation, en passant par leur
fonctionnement et leur fusion. Le droit des sociétés s'applique à différentes formes de
sociétés, telles que les sociétés commerciales, les sociétés à responsabilité limitée, les
sociétés anonymes, les sociétés participatives et coopératives, ainsi que les sociétés
civiles.
La section suivante se concentre sur la société anonyme (SA) en droit marocain, qui est
une forme de société de capitaux à risque limité. Cette forme de société permet aux
grandes entreprises de lever des fonds auprès de nombreux investisseurs, sans les
tenir responsables des pertes au-delà de leur contribution financière.
La constitution de la SA peut être faite avec ou sans appel public à l'épargne. Dans le
premier cas, la constitution doit respecter plusieurs formalités, telles que la rédaction
des statuts, l'engagement des futurs actionnaires par des accords de partenariat ou
des bulletins de souscription, l'enregistrement des statuts, l'inscription au fisc au rôle
de patentes, l'insertion de l'avis de constitution dans un journal d'annonces légales,
etc. Dans le deuxième cas, les formalités sont identiques, mais avec plus d'exigences
pour la protection des épargnants.
Enfin, la dernière section aborde la direction de la SA, en soulignant les rôles et les
responsabilités du conseil d'administration, du directeur général et du président du
conseil d'administration ou du conseil de surveillance.
2- Mode de gouvernance moderne : Conseil de Surveillance et
directoire :

a) Le conseil de surveillance :
Composé de trois membres au moins et 12 au plus (ce nombre peut aller
jusqu’à 15 lorsque les actions de la société sont inscrites à la cote de la bourse
des valeurs. Chaque membre doit être propriétaire d’un nombre d’actions de la
société déterminé par les statuts, le cas échéant, le jour de la nomination, le
propriétaire est réputé démissionnaire d’office s’il n’a pas régulariser sa
situation dans un délai de 3 mois. Il est à souligner qu’aucun membre du CS ne
peut faire partie du directoire. Le CS élit en son sein un président et un vice-
président qui sont chargés de convoquer le conseil et d’en diriger les débats. Ce
dernier ne peut délibérer que si la moitié au moins de ses membres sont
présents, à moins que les statuts ne prévoient une majorité plus forte. La voix
du président de séance est prépondérante au partage.
Le conseil a pour mission essentielle de contrôler la gestion du directoire.
En effet, le CS opère des vérifications et des contrôles qu’il juge opportuns et
peut se faire communiquer des documents qu’il estime utiles à
l’accomplissement de sa mission. Et ce tel qu’il est édicté par l’article 141 de la
loi N° 17-95 modifiée et
complétée par la loi N° 20 –05 et Loi N° 78-12 ,20-09.
- Nomination : le CS nomme également les membres du directoire, fixe
leur rémunération et propose à l’assemblée générale leur révocation. Il
peut désigner le président et a la compétence de le révoquer.
- Révocation : le CS peut être révoqué à tout moment par l’assemblée
générale ordinaire.

b) Le directoire :
Le directoire exerce ses fonctions sous le contrôle d’un conseil de surveillance.
- Nomination : ses membres peuvent être nommés sans être proposés par
le conseil de surveillance. A peine de nullité de la nomination, les
membres du
directoire ou le directeur général unique sont des personnes physiques.
- Contrôle : une fois par trimestre au moins, le directoire présente un
rapport au CS afin de lui permettre la vérification.
- Pouvoirs : Le Directoire est investi des pouvoirs les plus étendus afin de
pouvoir agir en toute circonstance au nom de la société dans les seules
limites de l’objet social et des pouvoirs attribués par la loi au conseil de
surveillance et aux assemblées d’actionnaire.
- Révocation : les membres sont révocables si les statuts le prévoient. Ils
peuvent être révoqués par l’assemblée générale sur proposition du
conseil de surveillance. Le membre salarié ne peut se voir résilier son
contrat de travail du seul fait de la révocation. A défaut de dispositions
statuaires, la durée d’un mandat est de quatre ans.

Cette section décrit le mode de gouvernance d'une société moderne avec un


Conseil de Surveillance (CS) et un Directoire. Le Conseil de Surveillance est
composé d'au moins trois membres et peut aller jusqu'à 15 membres en cas
d'inscription de la société à la bourse des valeurs. Il a pour mission de contrôler la
gestion du Directoire et peut opérer des vérifications et des contrôles jugés utiles.
Le CS nomme les membres du Directoire, fixe leur rémunération et peut les
révoquer. Le Directoire exerce ses fonctions sous le contrôle du CS et peut agir au
nom de la société dans les limites de l'objet social et des pouvoirs attribués par la
loi. Les membres du Directoire sont révocables sur proposition du CS et la durée
d'un mandat est de quatre ans.

Section 3 : les devoirs :


1- Les conventions interdites :
A peine de nullité du contrat, il est interdit aux administrateurs autres que les
personnes morales de contacter des emprunts auprès de la société, de l’une de
ses filiales ou d’une société qu’elle contrôle.
2- Les conventions réglementées :
Toute convention intervenant entre une société anonyme et l’un de ses
administrateurs ou directeurs généraux ou délégués ou l’un de ses actionnaires
détenant, directement ou indirectement, plus de 5% du capital ou des droits de
vote être soumises à l’autorisation préalable du CA. Sont également soumises à
autorisation préalable du CA, les conventions intervenantes entre une SA et
une entreprise. Ces dispositions ne sont pas applicables aux conventions
portant sur des opérations courantes et conclues à des conditions normales.
3- Les conventions libres :
Sont libres les conventions portant sur des opérations conclues a des
conditions normales. Est dite courante, l’opération qui est effectuée par la
société d’une manière habituelle dans le cadre de son activité. Les conditions
(prix, garanties, obligations…) comparables à celles ordinairement appliquées
dans la société en cause ou encore dans les autres sociétés du même secteur
d’activités sont normales.
Section 4 : les actionnaires :
L’actionnaire est le propriétaire d’une ou plusieurs actions.
1- Le droit des actionnaires sur le titre :
a) Propriété de l’action :
Le législateur a posé un principe restrictif sous réserves de certaines
dérogations. Ce principe est l’interdiction totale de la souscription ou l’achat
par une société de ses propres actions est interdit. Autrement dit, une société
ne peut être son propre actionnaire, être à la fois créancière et débitrice d’elle-
même.
b) Libération de l’action :
Lors de l'émission d'une action d'apport, c'est-à-dire une action qui est émise
en contrepartie d'un apport en nature (par exemple, un bien ou un service),
elle doit être entièrement libérée à ce moment-là. La même règle s'applique
pour une augmentation de capital. En revanche, pour une action en numéraire,
c'est-à-dire une action émise en contrepartie d'un versement en espèces, la loi
n'impose que le versement d'un quart de son montant nominal lors de la
constitution de la société.
2- Droits que le titre confère à l’actionnaire :
Les actionnaires par leurs apports à la société, sont créanciers de celle-ci.
a) Droits patrimoniaux :
L’actionnaire dispose de 3 prérogatives :
- Le droit aux dividendes : l’AG ne peut décider la distribution d’un
dividende qu’après avoir approuvé les comptes de l’exercice et constate
l’existence d’un bénéfice distribuable ou de réserves.
- Le droit aux réserves : nous pouvons les classer en deux catégories :
 La réserve légale constitue une garantie pour les tiers et sert à
combler les déficits constatés par les bilans annuels.
 Les réserves statuaires peuvent être affectées à l’apurement des
pertes ou à une augmentation du capital social.
- Le droit de céder les actions : les actions non seulement cessibles, mais
aussi négociables en bourse lorsque le titre de la société y est coté. Ces
statuts peuvent restreindre les droits des actionnaires nominatifs en
prévoyant des clauses d’agrément ou de préemption.
b) Droits extrapatrimoniaux :
Les actionnaires ne peuvent intervenir dans la vie sociale de la société qu’on
leur qualité de membres de l’AG. Ces droits s’expriment par les prérogatives
qui découlent du droit d’information et du droit de vote.
- Le droit d’information : la loi a assuré une meilleure information afin
d’obtenir une participation active à la vie sociale. Elle permet à
l’actionnaire de connaitre à l’avance les principaux documents qui vont
être soumis aux assemblées.
- Le droit au vote aux assemblées : considéré comme la prérogative la plus
importante de l’actionnaire. L’exercice de ce droit implique l’assistance
ou la représentation à une réunion de l’AG ordinaire, extraordinaire
et/ou spéciale.
3- Les assemblées générales :
Les assemblées générales sont des réunions d'actionnaires d'une société qui
ont pour but de prendre des décisions importantes pour la vie de l'entreprise.
Ces décisions peuvent concerner des sujets tels que l'approbation des comptes
annuels…
Il existe deux types d'assemblées générales :
 les assemblées ordinaires et les assemblées extraordinaires. Les
assemblées ordinaires ont lieu chaque année et sont consacrées à
l'approbation des comptes annuels et à la nomination ou au
renouvellement des mandats des administrateurs.
 Les assemblées extraordinaires ont lieu à des moments spécifiques et
sont consacrées à des décisions plus importantes, telles que des
modifications des statuts ou des augmentations de capital.

Les assemblées spéciales, quant à elles, ne réunissent que les actionnaires


d'une même catégorie d'actions. Par exemple, les détenteurs d'actions
préférentielles peuvent se réunir en assemblée spéciale pour discuter de
questions qui les concernent spécifiquement.
Enfin, il est important de souligner que les décisions prises lors des assemblées
générales s'imposent à tous les actionnaires de la société, y compris à ceux qui
sont absents, incapables, opposants ou privés du droit de vote.

 L’Assemblée Générale Ordinaire (AGO) : qui est chargée de prendre toutes


les décisions sauf celles qui sont réservées à l'Assemblée Générale
Extraordinaire (AGE). Pour que l'AGO puisse délibérer valablement lors de sa
première convocation, il est nécessaire que les actionnaires présents ou
représentés détiennent au moins le quart des actions ayant le droit de vote. Si
ce quorum n'est pas atteint, une deuxième convocation peut être organisée
sans quorum requis. Les décisions de l'AGO sont prises à la majorité des voix
des actionnaires présents ou représentés. Les statuts de la société peuvent
prévoir que les actionnaires participant à l'assemblée par des moyens de
visioconférence ou équivalents sont réputés présents. L'AGO est convoquée
par le conseil d'administration ou le conseil de surveillance, mais si aucun de
ces organes ne le fait, d'autres organes peuvent le faire.
 Le commissaire aux comptes et les Assemblées : le président doit aviser
le commissaire aux comptes de l’Assemblé. Ce dernier a l’obligation
d’établir un rapport qui sera présenté à l’assemblée générale des
associés
 Les assemblées générales extraordinaires (AGE) : sont des réunions des
actionnaires d'une société qui ont pour objectif de prendre des décisions
importantes qui vont au-delà des décisions courantes prises lors des
assemblées générales ordinaires (AGO). Contrairement aux AGO, les AGE ne
se réunissent pas annuellement, mais seulement lorsque des questions
spécifiques doivent être abordées. Elle est l'unique instance habilitée à
modifier les statuts de la société dans toutes leurs dispositions, et que toute
clause contraire est réputée non écrite. l'AGE ne peut pas augmenter les
engagements des actionnaires, sauf dans le cadre d'un regroupement
d'actions régulièrement effectué, et ne peut pas changer la nationalité de la
société. En résumé, les assemblées générales extraordinaires sont des
réunions des actionnaires d'une société qui ont pour objectif de prendre des
décisions importantes, telles que la modification des statuts de la société.
Pour que l'AGE puisse délibérer valablement, un quorum doit être atteint, et
la décision doit être prise à la majorité des deux tiers des voix des actionnaires
présents ou représentés.

Section 5 : Les contrôleurs :


 Statut du CAC
- Le commissariat aux comptes : une mission permanente dont l’objectif est
de vérifier les valeurs et les documents comptables de la société, de
contrôler la conformité de la comptabilité aux règles en vigueur. Il a aussi
pour finalité, vérifier la concordance avec les comptes annuels et la sincérité
des informations données dans le rapport de gestion du conseil
d’administration (ou du directoire) et dans les documents adressés aux
actionnaires sue la situation financière et les comptes de la société.
- Statut du CAC (commissaire aux comptes) :
a) Nomination :
 Lors de la constitution de la société les premiers commissaires sont
désignés par l’AGO.
 En cas de non nomination des commissaires par l’AGO, en cas
d’empêchements ou de refus, il est procédé à leur nomination ou à leur
remplacement par ordonnance du président du tribunal, statuant en référé.
 La nomination fait objet de publicité par insertion dans un journal
d’annonces légales, dépôt au greffe du tribunal du siège social, inscription
au registre de commerce.
b) Obstacles à la nomination :
- Incompatibilités d’exercice de la profession : le CAC ne peut pas être
président du CA, membre du directoire ou directeur général d’une
société anonyme, ni gérant d’une SARL ou d’une société en commandité.
- Incompatibilités de fonction (incompatibilités spéciales) : les conditions
de l’article 161 édictant les personnes interdites d’être désignées en
cette qualité, nous pouvons à ce titre donner quelques exemples :
 Les fondateurs, apporteurs en nature, bénéficiaires d’avantages
particuliers, les administrateurs et les membres du CA ou CS de la
société ou de l’une de ses filiales.
 Les conjoints, ascendants jusqu’au second degré inclusivement des
personnes visées à l’alinéa précédent.
(Incompatibilités temporaire) :
 Les personnes qui ont été administrateurs, DGs, membre du CS.
Les sociétés faisant appel public à l’épargne sont tenues d’avoir au
moins deux CAC, il en est de même pour des sociétés de banque
entres-autres.
c) Rémunération :
Il n’y a aucune disposition légale qui réglemente la rémunération des
CAC. Elle est fixée par l’assemblée des actionnaires.
d) Cessation de fonctions :
Sa fonction ne peut pas excéder un exercice. Au cours de la vie sociale, le
CAC est nommé pour trois exercices, mais rien n’interdit dans la loi que
son mandat doit indéfiniment renouvelable. Sa révocation peut
intervenir en cours de mandat, l’AGO qui l’a désigné peut le révoquer.
Les raisons pour lesquelles le commissaire aux comptes peut être
révoqué sont nombreuses, nous pouvons citer par exemple :
 Expiration du mandat ;
 Récusation qui entraîne la cessation de fonctions à compter du jour
où la décision du président du tribunal lui est signifiée.
 Relèvement de fonctions ;

 Les missions des commissaires aux comptes : Le CAC est considéré le


gardien de la légalité des décisions et des résultats qu’il contrôle, mais
cette fonction est dans un cadre précis avec des attributions qui lui sont
reconnus par la loi dans ses rapports généraux et spéciaux. Les missions
de ce dernier peuvent être classées en trois catégories :
- Mission permanentes : s’assurer que l’égalité a été respectée entre
actionnaires et de garantir les petits porteurs et les minoritaires contre la
position forte des majoritaires.
 Mission de contrôle : la révision des comptes constitue la mission première
du commissaire aux comptes. Les CAC n’ont pas à contrôler l’opportunité
des décisions et toute immixtion dans la gestion est interdite. Autrement
dit, La mission permanente des commissaires consiste à vérifier, les valeurs
et les livres, les documents comptables de la société et à vérifier la
conformité de sa comptabilité aux règles en vigueur.
 Missions d’information : La loi impose aux commissaires aux comptes le
devoir de porter le résultat de leurs investigations à la connaissance
des dirigeants et des actionnaires. Afin de mieux informer les actionnaires
auxquelles ils présentent un rapport général dans lequel ils
relatent à l’intention de l’assemblée générale annuelle l’accomplissement
de leur mission de contrôle des comptes.
- Missions spéciales : l’intervention du CAC se traduit par la rédaction d’un
rapport spécial à l’assemblée. Ce rapport doit être établit et déposé au
siège social, 15 jours au moins avant la tenue de l'AGO.
- Missions liées à la prévention des difficultés : il s’agit ici de la procédure
d’alerte qui se déroule comme suit :
a) Le CAC doit informer le Chef d’entreprise.
b) Si aucune réponse n’émane du chef de l’entreprise, le CAC informe le
CA des irrégularités constatées.
c) Le CAC doit établir un rapport qu’il va adresser à l’AGO.
d) Si aucune solution ne se montre effective, le CAC est tenu d’informer
le Président du tribunal.

 Pouvoirs des commissaires aux comptes : les CAC sont dotés de pouvoirs
leur conférant tous les droits à l’accomplissement de leurs devoirs.
- Pouvoir d’enquête : ils peuvent recueillir toutes les informations utiles à
l’exercice de leur mission. Ceci n’inclut pas les pièces de contrats et
documents détenus par des tiers à moins qu’ils n’y soient autorisés par le
Président du tribunal. Statuant en référé.
- Pouvoirs d’investigation et droit d’informations : à toute époque de
l’année, les CAC opèrent toutes vérifications et contrôles qu’ils jugent
opportuns. L’entrave aux vérifications et contrôles des CAC ainsi qu’à
l’exercice de leur droit de communication est un délit.

 Les responsabilités du commissaire aux comptes :


- Responsabilité civile : les CAC sont responsables à l’égard de la société
que des tiers des conséquences, des fautes ou des négligences commises
par eux dans l’exercice de leur mission. Ils sont tenus par une obligation
de moyens et non pas de résultat. Les CAC ne sont pas civilement
responsables des infractions commises par les administrateurs ou les
membres du directoire, sauf si ils ont en eu connaissance et ne l’ont pas
relevé dans le rapport adressé à l’AGO.
- Responsabilité pénale : le législateur a trié la responsabilité pénale des
CAC comme suit :
 Infractions relatives aux incompatibilités : toute personne qui a sciemment
accepté les fonctions de CAC soit en son nom personnel, soit au titre d’associé
nonobstant les incompatibilités légales, sera puni d’un emprisonnement de un
à six mois et d’une amende de 8.000 à 40.000 Dhs.

 Délit d’informations mensongères : tout CAC qui aura sciemment donné ou


confirmé des informations mensongères sur la société lors de l’exercice de ses
fonctions sera puni d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une
amende de 10.000 à 100.000 ou de l’une d’eux seulement.

 Délit de non révélation des faits délictueux : tout CAC qui n’a pas révélé aux
organes d’administration, de direction ou de gestion les faits lui apparaissant
délictueux dont il a eu connaissances lors de l’exercice de ses fonctions sera
puni d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 10.000
à 100.000 DH ou de l’une de ces deux peines seulement.

 Délit de violation du secret professionnel : les commissaires comptes


ainsi que leurs collaborateurs sont astreints au secret professionnel pour
les faits. Actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance à
raison de leurs fonctions. Toute violation du secret professionnel constitue un
délit.
Chapitre 2 : Société anonyme simplifiée :
La SAS est conçue comme une forme juridique souple, en apportant une
alternative en rigorisme de la SA, trop souvent dénoncée des reproches
avancés et avec une certaine liberté contractuelle. Cette forme de société offre
aux associés la possibilité d’organiser la répartition du pouvoir, par le libre jeu
des clauses statuaires.

Section 1 : la création de la SAS :


Le législateur a réservé l’actionnariat des SAS aux seules personnes morales, en
excluent toute personne physique. La structure pyramidale dès SA (assemblée
d’actionnaires, conseil d’administration et Président, ou conseil de surveillance
et directoire) n’est pas obligatoire. Le capital minimum d’une SAS, est aligné sur
le montant du capital minimum dès SA, soit 300.000 dirhams, il doit être libéré
en totalité dès la souscription.
1- La direction de la SAS :
- Le président peut être une personne morale désignée dans les conditions
prévues par les statuts. Ce dernier représente la société à l’égard des
tiers.
 Révocabilité : n’est pas conservée dans la SAS. Les rédacteurs des statuts
peuvent soit la reprendre en le mentionnant expressément, soit prévoir
toute autre modalité de révocation, telle que révocation pour justes motifs
ou pour des motifs prédéterminés1, les dispositions statutaires limitant les
pouvoirs du président ne suffisent pas à constituer cette preuve et son
inopposables aux tiers. Les statuts peuvent également maintenir dans la
SAS la structure des SA, à savoir le conseil d’administration ou
alternativement le directoire et le conseil de surveillance, en y apportant
tous les aménagements souhaités.

2- Décisions collectives :
Les statuts déterminent librement les décisions sociales devant être prises
collectivement. La loi impose une décision collective en quelques matières
telles l’augmentation, l’amortissement… Par exception, la loi impose la règle
de l’unanimité pour certaines décisions touchant aux rapports entre
actionnaires.

3- Responsabilités des dirigeants :


Les règles de responsabilité en matière civile sont identiques à celles des
dirigeants de la SA.
Section 2 : Les clauses statuaires :
La liberté statutaire propre à la SAS permet aux associés d’intégrer une dose
d’intuitus personae (une relation existant entre deux personnes qui ne peut
pas être transposée à d'autres personnes) au sein de la société, ce qui
permet de renforcer la stabilité de l’actionnariat. Leur insertion dans les
statuts, admise par le législateur pour éviter la conclusion de pactes
d’actionnaires extrastatutaires contestables, tend à favoriser la
transparence dans les relations juridiques.

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