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GRE Conse, oly AU ke Gp ae pe nal #OMUKt OXAL CEACESA Ol ACAI 1 60 1 UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH DE FES Deehea Wy Des estd) 24a) pp Lal) he {UIE LHC OOs1C1 HXONGIC, HALO A HEAL FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES /2023 8 2022 Introduction public interne. Il constitue, AebtE du droit fis), du droit de la comptabilité publique, des finances locales, des finances des établissements public, et des finances sociales, un champ scientifique spéefique & part eniére Ce champ d°étude ses appellations & savoir, « le particulier est dénommé par la doctrine financiére frangaise par diver droit public financier »,« le droit financier public »,« le droit des finances publiques » ou encore Le droit budgétaire est une branche du droit «les finances publiques ». En effet, le droit budgétaire peut étre défini comme l'ensemble des régles juridiques charges et des ressources de applicables A la prévision, a l'autorisation ainsi qu’a I’exécution des a pour objectif étude, des régles et des opérations relatives aux deniers publics. uramment définies PBtat. Du cou A cet égard, les finances publiques, sous leurs aspects juridiques, sont cot comme I'étude des ressources, des charges et des comptes des personnes publiques, Moceurrence, IEtat, les collectivités teritoriales et les établissements publics. Elles relevent du en droit public qui leur accorde des régles précises encadrant les actions financiéres et comptables des acteurs publics, En effet, les finances publiques sont intimement liges a la notion méme d’Btat si bien que les chercheurs en finances publiques font référence a la célébre interrogation du professeur Paul Amselek (1937) : « Peut-il y avoir un Etat sans finances ?». A vrai dire, les finances publiques sont au cocur de la décision politique, elles constituent l'un des principaux leviers de l’action publique et expriment des choix de société. Ainsi, par les recettes et les dépenses, les acteurs publics pésent sur la croissance économique, la répartition des ressources et le développement de certains secteurs. ‘A- La notion des finances publiques : une notion évolutive Diaprés 'économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950), "ce sont les besoins financiers qui ont été a Vorigine de I'Etat ". Ainsi, depuis l'Antiquité, le pouvoir politique s'est toujours préoccupé de l'organisation de ses finances. L'Empire romain disposait d'un puissant systéme fiscal, administrativement unifié et adapté aussi bien la diversité qu’a limmensité de son territoire. En effet, !évolution des finances publiques est étroitement lige a celle de I'Etat. Des que 'Etat change, les fiances s'adaptent & ce changement. Dans ce sens, on peut distinguer deux périodes qui correspondent A deux conceptions différentes en Toccurrence, les finances classiques et les finances modernes. f f Aly 1-Les finances classiques En effet, le péri Périmetn , baie deVeer a 42s finances publiques est devenu de plus en plus large par rapport au Publique. A T'origine, la conception libérale de I"Etat classique (finances classiques dites Ii si ; ibérales), a attribué une fonction essentiellement financiére, qui se limitait & alimenter les : caisses de I'Etat dite gendarme a cette période, de moyens nécessaires au financement 4 i les for i adminis feee enn ations "galonnes, notamment administration, la défense, la sécurité, la ; . : nnaie, la diplomatic... Cette théorie classique des finances publiques se fondait sur la Philosophie lil me si os0p libérale du XVIII et XIX** siécle. Selon cette théoric, I'Etat ne devait d'aucune mi ‘acti : ‘aniére contrecarrer l'action du secteur privé, car tout chevauchement entre le secteur public et le secteur privé risquait de fausser I'équilibre économique et de mettre en péril l'ordre social établi : « laisser faire, laisser passer ». Les finances publiques classiques se définissaient ainsi, comme étant I'étude des moyens ppar lesquels I'Etat se procure les ressources nécessaires a la couverture des dépenses publiques et cn répartt les charges entre les citoyens. Gaston JEZE résumait cette conception via une phrase +: « Iy a des dépenses, il faut les couvrir ». devenue célébre de par sa concision et sa précision De cette définition, il est possible de déduire les caractéres dominants des finances publiques classiques. Celles-ci étaient : 1- Des finances de faible importance : Je budget servait 4 financer, par Vimpét, le fonctionnement des services régaliens. Les dépenses de I'Etat étaient trés limitées, 2+ La Neutralité: cela signifie que I"Etat devait sabstenir de toute intervention qui aurait pour effet de fausser le jeu des lois économiques, 3. L’équilibre : Iéquilibre rigoureux entre les recettes et les dépenses consttuait la régle dior des finances publiques classiques, 4-L'emprunt est défavorablement considéré : les libéraux étaient hostiles & 'endettement de I'Etat. Du coup, elles considéraient I'emprunt comme un fardeau pour les générations futures, 5-L'impat est la principale ressource : les sources de financement des dépenses publiques sont principalement I'impot en plus des ressources domaniales, 6- L'institution parlementaire était prédominante : Dans |'Etat libéral, le parlement était Ia source unique du pouvoir financier. A.2- Les finances modernes La premiére guerre mondiale marq conception classique des finances publiques va disparatre en méme em cause les idées qui animaient la société politique libérale. L’économiste allemand Adolphe Wagt des dépenses publiques dans les pays industralisés (Loi Wagner). En effet, Ie industriel et Yurbanisation impliquent une augmentation des besoins coll infrastructures, santé...) ce qui suppose des investissements que rentabilité, A court terme, est nulle. Avec l’avénement de I'ére de I'Etat interventionniste, crest-a-dire 1 fonctions du budget, pendant cette période qualifie de finances modemes, se sont étendu domaines économiques et sociaux. ner (1835-1917) adémontré augmentation inévitable ae pour es finances publigues une profonderupre, 1ps que seront remises en, développement lectifs (Education, seul I'Etat peut financer, car leur Etat-providence, les es aux Comment alors, ces changements se sont répercutés sur les finances publiques ? 1- Le volume sans cesse eroissant du budget : le budget se caractérise par I'accroissement aussi bien des recettes que des dépenses, 2+ L'interventionnisme : les finances publiques ne sont plus neutres. Par le biais du budget, I'Etat tend A atteindre des objectifs économiques ou sociaux, 3- Le déséquilibre budgétaii importants investissements, = I'Etat est devenu un agent économique essentiel, Il assure 4- L'affaiblissement des pouvoirs du Parlement : le Parlement dans les régles d'un « parlementarisme rationalisé » est caractérisé par la rationalisation de ses pouvoirs budgétaires au profit de l’exécutif a travers surtout lencadrement de la procédure budgétaire. B- L’évolution des finances publiques marocaines Le principe de consentement a limpét était a 'origine dun tony ‘Angleterre (XIII*™* sigcle) et plus tard en France (1789), entre I du pouvoir de prélever et de dépenser sans condition, et le peu représentants, aspirait & limiter ce pouvoir en soumettant tout prélé autorisation préalable. Ce confit va devenir plus violent, ce qui a oblige le ensuite en France & reconnaitre progressivement les pouvoirs ainsi fin a l'arbitraire de ce dernier. Les applications de ce mécanisme ne sont apparues a protectorat au début du XX®"* siécle. 2 conflit historique en le Roi, qui monopolisait l'exercice ple qui, par l'intermédiaire de ses wement ou dépense & son Roi en Angleterre et budgétaires du Parlement mettant 1u Maroc quiaprés l'imposition du Me ic / Les Finances Publiques avant le protectorat av - ‘ysine financier marocain, / Steligicuse. En fait, c'est s le comps des «Oumanas » placé so Vvéritable Ministre des Finances, A Avant le protectorat se fondait principalement sur des régles ‘ous le régne de Moulay Slimane (1792-1822) que fut constitue us les ordres de ‘Amin E! Oumana qui remplissait le role d'un et effet, il recevait des rapports de ‘Amine des rentrées (Amine Dakhal), ch i argé de Ia perception des recettes, de Amine des sorties (Amine El Kharaj), chargé de Vexéouti ion des dépenses et de l'Amine des comptes (Amine Lahsab), chargé du controle de la comy ili i i Ptabilité transmise par les différents Oumanas. Les états fours étaient remis au Sultan, lequel les communiquait la Benigua qui faisait office de Cour des Comptes. En fait, il y avait trois entités distinctes : Bait mal al mouslimine slimenté & partir de ressources & caracttre religieux particuligrement la Zakar et|'Achour, * Le trésor de Dar Adiyel qui recevait les produits des melks, constitués de contributions administratives n'ayant aucun caractire religieux, * Le trésor du Sultan alimenté essentiellement par les dons faits au Sultan. B.2- Les Finances Publiques sous le protectorat Sous le protectorat, le premier budget marocain dans lacception modeme du terme remonte 41913, De méme, certaines réformes financiéres et comptables, consacrées par les dispositions financiéres de l'acte d'Algesiras, ont vu le jour. Il en est ainsi de l'établissement d'un budget prévisionnel a partir de 1914, de la nomination du trésorier général en 1916, de la mise en place, & partir de 1917, du systéme de compiabilité publique et de la création du controle des engagements des dépenses A partir de 1921. Ces mesures ont permis de restructurer les institutions financiéres de I'Etat, de réglementer la gestion budgétaire et de renforcer le contrdle financier notamment parle biais du contrdle des engagements des dépenses, et de la commission locale marocaine des comptes. Par ailleurs, une réforme de la fiscalité, dont les bases ont été jetées également par l'acte @'Algesiras, s'est traduite par la création de plusieurs impéts, notamment le nouveau Tertib en 1915, Jataxe urbaine en 1918, la patente en 1920 et le prélévement sur les traitements et salaires en 1948. B. 3- Les Finances Publiques depuis l'indépendance Le Maroc, depuis son indépendance, a essayé de s‘inscrire dans une nouvelle dynamique visant & promouvoir son systéme budgétaire et son systéme fiscal en apportant quelques éléments 2 nécessaires a une organisation budgétaire formelle sans pour autant atteindre le niveau performance observé dans les expériences des pays démocratiques. Les réformes entreprises n'ont pas été a I'abri des évolutions politiques, ni des contraintes économiques et de I'évolution du réle de I'Etat. Ces réformes se concrétisent par I'effort de reconstruction, d’équipement et de consolidation des acquis. Un effort a été également déployé en ce qui concerne I'amélioration des recettes a travers la réforme de la fiscalité et la restructuration des entreprises publiques. Il est a signaler que pendant l’indépendance, le développement du Droit budgétaire marocain a été fagonné progressivement par trois périodes essentielles & savoir : " Premiére période de I'indépendance jusqu'a la promulgation de la premigre Constitution du pays a la fin de l'année 1962. = Deuxiéme époque allant de Ia premiére Constitution de 1962 & 2002. + Troisiéme époque débutant de 2002 jusqu’a aujourd'hui. Chapitre 1 Les n formes juridiques du droit budgétaire Le droit budgétai gétaire is Minin, st Soumis, comme toutes les autres disciplines juridiques, au princi rare| normes. A la maniére de la pyramide de Kelsen, f 4 ‘matidre budgétaire sapprécient en fonction d valeur juridique qi ‘ foncti Sarda pnp le leur valeur juris Jes normes applicables & la Welle soit constitutionnel ae . nelle ae )sHéislative ou encore églementare (C). Pour Fessentel, ces normes permettent ier les voies et les actions des finances publiques : A- Les fondements cons tionnels du droit budgétaire La , ‘ A 7 sphbre financiére publique est soumise & un certain nombre de régles constitutionnelles Qui lui attribuent une certaine rigueur spécifique aux finances publiques. Ces régles trouvent leur fondement juridique principalement en premier lieu, dans la Constitution marocaine du 29 juillet 2011(A), ensuite dans la LOF (B) et enfin dans la législation financiére (C). A.L- Les principaux prineipes budgétaires tirés de la Constitution de 2011 La nouvelle Constitution de 2011 a accordé une place capitale aux finances publiques en consacrant des principes et des régles devant étre appliqués dans ce domaine. Dans certaines de ses dispositions, cette constitution fixe en plus, des principes de transparence, de responsabilité et de reddition des comptes, un ensemble de principes en matiére financiére, & savoir : 1- Le principe du consentement & l'impdt ‘La Constitution marocaine de 2011 rappelle le principe du consentement a Timpét dans son article 39, qui dispose que « Tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la loi peut, dans les formes prévues par In présente Constitution, créer ct répatir», Cette demitre constitution, évoque également dans son article 71 que «le régime fiseal et F'assiete, le taux et les modalités de recouvrement des impéts», font partie de la compétence du Parlement fixée dans le domaine de la loi. 2+ Le principe de ’autorisation parlementaire Ce principe est consacré par l'article 75§1 de la Constitution qui dispose que « Le Parlement vote la Ji de finances», tandis que le pouvoir financier dinitiatve et amendement du Parlement est limité conformément & I’article 77§2 qui dispose que «Le gouvernement peut opposer, de maniére motivée, l'irecevabilité a toute proposition ou amendement formulés par les ‘membres du Parlement lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport & la loi de finances, soit i . ae , soit une diminution des ressources publiques, soit Ia eréation ou l'aggravation des charges ques», a ses représentants en matiere finance 3 Le principe de la priorité de In Chambre é La Constitution de 2011 précitée, consaere a préeminense cen matiére de finances publiques ins, selon Martiele 7561. fe projet de LF est « déposé en priorité evalue, gone rensemble (rence dla A Ja chambre des représentants. devant la chambre des représentants »- ésentants est La conséeration du prinefpe dela prééminence accordée 8 Ja Chambre des repr dernier ressort proposition de loi, La Chambre dé 1 élection au suffrage universe! incamée également au niveau de I'ndoption en de tout projet ou notamment Ia LF. D'ailleurs, l'article 84§2 dispose que « les Représentants adopte texte examiné ». Cette priorté se justifie par | ‘en dernier ressort le ‘onside comme la plus représenative et Plas améme direct de la Chambre des représentants, dexprimer la volonté des contribuables. tionnelles en matitre de gouvernance financizre ‘A.2- Les innovations cons 11 a accordé une place de choix aux finances publiques, en La nouvelle Constitution de 20} re claire 1a vision Ces demiéres traduisent ainsi de manit édictant de nouvelles dispositions. Ia nouvelle gouvernance du ue et sociale constituant le socle de li Pélévation au rang constitutionnel de 1a LOF *élargissement des prérogatives de la politique et la dimension éconot principales innovations résident dans, Vindépendance et ! valuation des politiques publiques (3). pays. Ces 130-13 et de la loi de réglement (LR) (1), Cour des Comptes (2) et enfin introduction de | Lrétévation au rang constitutionnel de Ia LOF et dela LR 1 ‘encadrement constitutionne! du article 75 & une LOF. L' décling dans le cadre de la LOF 130-13 résultats et 1a on La Constitution renvoie dans son dispostt global de pilotage des finances publiques est devant assurer le passage d’une culture de moyens & une logique fondée sur les performance. LR qui a principalement pour objet d'arréter le montant définitif des recettes get auquel elle se rapporte et le résultat ‘onnel contrairement Ia situation prévéden De méme, la et des dépenses du bud élevée au rang constituti la LOF. budgetaire qui en découle, a été te oi elle n’était régie que par de par les dispositions de l'article 76 de la de la LF au cours du deuxiéme ut le bilan des budgets Ainsi, le gouvemement est désormais tenu, Constitution, de soumettre « annuellement au Parlement une LR ‘exercice qui suit celui de Iexécution de ladite LF, Cette loi inch <@investissement dont la durée est arrivée & échéance ». a ar Lindépendance et 'elargissement des prérogatives de la Cour des Comptes Selon 1": Saatte lon l'article 147§1 de In constitution de 2011,12 Cour des Comptes (CDC) « est Vinstitution supérie péricure de contrdle des finances publiques du Royaume ». Si la Constitution de 7 A 4 1996 I’a ériggk ve / nee — 6 “rstion conttuonet Conformément a Marti ° ine conmerant oe X, cle cité précédes celle de 2011 lui garantit pour sa part, son smment et en élargit les prérogatives en Iui Selon Parti Tinton "ent , me = . - i des Comptes a pour mission dase Te come de dctunpannecatacant are jection 7 principes ct rales de Is bonne gouvernance, iptes de I’Etat et des organismes publics. De méme, ’article 148 de la Constitution précitée, confére a la Cour des Comptes un rile assistance au Parlement en précisant qu'elle est chargée d'assister « le Parlement dans les domaines de contréle des finances publiques. Elle répond aux questions et consultations en rapport avec les fonctions de législation, de contrdle et d’évaluation, exercées par Je Parlement et relatives aux finances publiques ». 3- Lintroduction de Pévaluation des politiques publiques Le budget est, avant tout, la mise en ceuvre d'un programme d'action politique, c'est-i-dre une politique publique. C'est évidemment linstrument par lequel IEtat va higrarchiser ses priorités politiques et les traduire en moyens financiers. 1"évaluation des politiques La nouvelle Constitution a consacré, pour la premiére fois, que « le Parlement publiques comme pratique de bonne gouvernance. Ainsi, l'article 70 dispose contréle l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques »- B- Les principales dispositions organiques de la LOF 130-13 Les lois organiques ont vocation & préciser le contenu de la Constitution. En raison de leur importance, ces lois, une fois adoptées, elles sont soumises obligatoirement au contréle de constitutionnalité exercé par Ia cour constitutionnelle. stitutionnel du dispositif global de pilotage des finances publiques est L’encadrement con: ‘une culture de moyens 4 une décliné dans le cadre de la LOF 130-13 devant assurer le passage 4” logique fondée sur les résultats et Ja performance. Il est a signaler que la LOF est la constitution financiére relative & Yorganisation et au fonctionnement des pouvoirs financiers publics. L’évolution des LOF au Maroc a toujours été marquée par une articulation entre les processus de révision constitutionnelle et ceux liés a la refonte des textes organic finances de IEtat. ques régissant les 1970, du 18 septembre 1972 «) ore 1963, du 30 octobre En effet, les LOF du 09 novembre A oe 26 novembre 1998 modifies et completes par I LOF # 1962, 1970, 1972 ¢t 1996. sux apports dela nouvelle Li forcement de la mation pluriannuelle (2)+ dans le eadre des Constitutions de OF, ilstavére utile de traiter Pour mieux appréhender les principa ce de Ia gestion LOF en matidre de ren! performan e % en premier lieu apport de la ‘i entia aa in publique (1), secundo de montrer I’importance de la program! mo ) préciser la nature des informations enrichissant le débat parlementaite- 1-Le renforcement de la performance de In gestion publique La LOF prévoit que In LF tient compte des objectfs et des résultats des programmes (Art 1) qu'elle détermine. Ce qui exige la réforme de la nomenclature budgétaire pour passer d'une approche normative des dépenses & une présentation par chapites, subdivisés en programmes, régions et projets ou actions (Art. 38§2). iques vers l'approche de Par ailleurs, et afin d'orienter le dispositif des finances public responsabilités performance, la LOF précise d'une part Ia définition et la détermination des (Amt 39§2) tout en expliquant les objectfs opérationnels et les résultats attendus des interventions, ct dautre part, Yoctroi davantage de souplesse aux gestionnaires en matiére de gestion en les responsabilisant quant a l'ateinte des objectifs préalablement définis. Dans ce cadre, les ordonnateurs bénéficieront de plus de responsabilité, d'une marge de manorvre élangie et de réglessimplifiges pour le redéploiement des crédits.Ainsi les ordonnateurs peuvent effectuer des virements de crédit (Art. 45§2) 4 l’intérieur d'un programme et entre Tes programmes d’un méme chapitre. De surcroit, et dans le but d'activer la reddition des comptes et d’évaluer les réalisations en termes dobjecifs de performance, des rappors d'aueit de performance (Ar. 6685) sero joints au projet de LR. A cet effet, les Départements Ministériels, ou les Institutions, seront chargés d'élaborer un Projet de Performance -PdP- (Art. 39§3) qui doit étre présenté & la ‘commission parlementaire chargée des finances, en accompagnement de leurs projets de budget, et qui exPose des données sur leurs stratégies, leurs programmes, leurs objectifs et indicateurs de performance. Chaque Département Ministériel ou Institution, sera amené également 4 préparer un Rapport de Performance -RdP- (Art. 66§3), joint au projet de LR de l'année considérée, et qui compare pour chaque programme les réalisations avec les prévisions initiales. Ces rapports sont consolidés au niveau du Rapport Annuel de Performance -RAP- (Art. 66§3) tabi par le Ministére chargé des Finances et présenté au Parlement a l'occasion de la préparation du projet de la LR. 2 Lintégeat ti on de Ia programmation pluriannuelle Acet eff fet, la E . i triennale (Art. 5) gi LOF prot trea Li en tence ane rogamnaion BETS dans la gestion de: ssn stu anmelement etc, afindrenoerle cate de PFOA des finances publiques et am rill ha tla coherence entre les strategies Set en préservantFégulibre fi la coher au de 18 LOF en vue de favori inancier de VEtat, Cette pluri-annualité est déclinée au ni favoriser également une bonne exécution des politiques publiques+ tee 7 8 préciaer que cee programmation plviannule nest as cnet ecient fen wa pe sent, cceiemeest ‘aux dispositions de l'article 5§3 qui exigent que ie alités d'élaboration de cette programmation soient etre fixés par vole ele smentaire, En France, ta loi de programmation pluriannuelle des finances publiques # ae instituée par la révision eonstituionnelle de 2008 selon lantcle 34 révisé. Elle s'insrit dans ‘une démarche de gestion pluriannuelle (trois ans minimum) des finances publiques. 3+ Le renforcement du débat budgétaire: le Parlement est mieux informe La LOF prévoit, conformément a la Constitution, un enrichissement substantiel tant sur le plan quanttatif que qualitatf, des informations & communiquer au Parlement a I’appui de la LF, prenant la forme des rapports et des notes suivants : = Note de présenttion dela LF comportant des données concernant ls investissements du BG ainsi que les impacts financiers et économiques des dispositions fiscales et douanitres proposées ; - Rapport économique et financier; = Rapport sur les établissements et entreprises publics ; - Rapport sur les services de Etat gérés de maniére autonome 5 = Rapport sur les comptes spéciaux du trésor 5 = Rapport sur les dépenses fiscales 5 = Rapport sur la dette publique + - Rapport sur le budget axé sur les résultats tenant compte de Tespect genre 5 = Rapport sur les ressources humaines ; - Rapport sur la compensation ; = Note sur les dépenses relatives aux charges communes ; - Rapport sur le foncier public mobilisé pour linvestissement ; Note sur la répartition régionale de Tinvestissement. 10 wnt accompagner la LR) tee mtmeenishisement margutr es documents (A169) fen savoir : al financiers ainsi que d'une = Un compte général de I'Etat appuye du bilan et des autres Giats évaluation des engagement meniaires ouverts, accompagnée de fous les mental = Une annexe relative aux erédits supplier justificatifs nécessaires, le cas échéant ; = Un RAP élaboré par le Ministére chargé des finances. Ce raph port constitue Ia synthese et Ia consolidation des rapports de performance élaborés par les départements ministéiels et institutions ; - Un rapport sur les ressources affectées aux collectivités territoriales ; - Un rapport d'audit de performance. Ainsi que le rapport de la Cour des Comptes sur l'exécution de la LF. De méme, le ministre chargé des finances expose aux commissions des finances du Parlement, avant le 31 juillet, le cadre général de préparation du projet de LF de l'année suivante. Cet exposé comporte (Art. 47 de la LOF) : - L’évolution de l'économie nationale ; - L’état d’avancement de ’exécution de la LF en cours, & la date du 30 juin ; - Les données relatives la politique économique et financiére ; ~ La programmation budgétaire triennale globale de "Etat. C- Les principales sources législatives et réglementaires Les principales sources Iégislatives et réglementaires & caractére financier au Maroc puisent leurs référentiels dans les textes suivants : = Dahir n° 1-59-269 du 14 avril 1960 relatif 4 ’Inspection Générale des Finances. ~ Lois de Finances (LF) de I’année, loi de Finances Reetificatives (LFR) et les Lois de Réglement (LR). -Le Code Général des Impéts du 27 décembre 2007 tel qu'il a été modifié et complété conformément aux lois de finances de l’année. -La loi 15.97, formant Code de Recouvrement des Créances Publiques, promulguée par le Dahir n° 1-02-175, 2000. -La loi n° 62- 99, formant Code des Juridictions Financiéres, promulguée par le Dahir n° 1-02-124, 2002. 1 i ne t des “Ea loi n° 61-99, fixant tp Responsabilté des Ordonnatcurs, des Contréleurs Comptables, Promulguée par le Dahir ne 1.02.25, 2002, “Le Décret n° 2. des lois 15-426 du 15 juiltet 2015 relatif & lGaboration et & Mexécution des de finances, es I de la cLe Décret Royal n° 330-66 du 21 avril 1967 portant Réglement Général Comptabitité Publique, 1967. ~Le Décret n° 2-12-349 du 20 ‘mars 2013 relatif aux Marchés Publics, 2013. on Le Décret n° 2-07-1235 duo4 novembre 2008 relatif au Contréle des Dépenses de * 2008. ; Audit de la -L'Arrété du MEF n° 2292.08 du 19 décembre 2008 fixant le Référentiel d’ a, 7 ent ispositions Capacité de Gestion des Services Ordonnateurs en application des ees : 8 ns l'article 27 du décret n° 2-07-1235 du 04 novembre 2008 relatif au contréle des léper de Etat, 2009. Chapitre 2 ; na cables au budeet de PEtat es budgétaires appli ment de disposer ¢ de contréle de as pc So. 1 répondent & 18 ngcessité du Parle missions de bas Les principes fondamentaux du budBe! pats et le suivi tent ie exécution des ; " ir ses des moyens nécessaires, qui lui permet d’accompli ° iption les im PExécutif en ce qui conceme I'autorisation de perce} fonds publics. 7 de (Etat (ou la LF de I"Btat) obéissent, donc & eten facilitele controle. Certess de IBtat. Toutefois, ces ont révélées inadaptées La préparation et I’adoption du budget ensemble de principes budgétaires qui assurent sa clarté, logique le respect de ces régles permet de garantir une bonne gestion des finances régles, parfaitement compatibles avec la conception neutraliste de Etat, ses .5 aménagements sont aux impératifs de J'interventionnisme étatique. De ce fait, @innombrable: imposés a ces prineipes remettant en cause le caractere sacro-saint des regles « dor » du droit budgétaire classique. Ces changements apportés a ces prineipes dénotent la mouvance que connait et financier de plus Ja gestion budgétaire et traduisent son importance dans un contexte économique’ en plus difficile. Ces principes qui sont confirmés par la LOF 130-13 peuvent étre classés en deux catégories. D'une part les principes budgétaires classiques (A) et d’autre part les principes budgétaires modemes (B). A- Les principes budgétaires classiques Ces prineipes, fruits pour lessentiel d'un héritage du XIX*™ siécle, s"ils aurajent résisté au temps, ont toutefois di s’adapter Ade nouvelles contraintes économiques et financiéres ou encore satisfaire certaines exigences de I incipes sont qualifiés de classiques, ils constituent des regles universelles ances publiques. Il s’agit principalement des principes la nouvelle gouvernance financiére. Méme si ces pri qui continuent toujours & gérer les fin suivants : Y Le principe d’annualité budgétaire ; Y Le principe d’unité budgétaire ; Y Le principe d’universalité budgétaire ; Y Le principe de spécialité budgétaire. 13 1-Le principe @annuatité Le principe d’annualite est lune ray ‘au principe du consent ement & impat, Histor ent & Pimp6t, Historiquement, i fut le premier des prineipes budgétaires Astimposer dans la gestion bud ele traditionnelle en droit budgétaire du fait qu'il est He Claire classique, 141 Portée et conséeration du principe oman nce ‘aman 4 4 pensé afin d'assurer |'annualité de I'autorisation budgétaire, Peadioeuun nt lute parte.» supposé également autre part, une annualité de ote le de la LF, Cette régle signifie que le budget, en tant quiacte de prévision et Tessources et des charges de I'Etat, est établie pour la durée d'une année civile (du 1* janvier au 31 Décembre), dans la majorité des pays. Actuellement au Maroc, les fondements juridiques de ce principe sont : * Liarticle 75§3 de la constitution de 2011 qui dispose que « si, & la fin de l'année budgétaire, la LF n'est pas votée... » ; * Larticle 1* de la LOF 130-13 précitée qui dispose que « LaLF de l'année prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque année budgétaire, l'ensemble des ressources et des charges de I'Eta = L’article 3§2 de la LOF précitée qui dispose que « L'année budgétaire commence le 1** janvier et se termine le 31 décembre de la méme année ». Dans le cas du Japon et de la Grande-Bretagne, l'année budgétaire commence le 1* avril, aux Etats-Unis d’ Amérique, elle commence le 1* octobre. 1.2- Les justifications de Ia régle d'annualité budgétaire La limitation de la durée du budget dans un cadre annuel a été imposée par des considérations politiques et pratiques dont les plus importantes sont : = Lecadre annuel permet une mattrise de la gestion financiére, en ce sens que les prévisions seraient moins entachées d'incertitudes que si le budget était congu pour une période plus longue et I'exécution de nombreuses opérations serait aléatoire ; = L'annualité du budget facilite le contréle régulier des finances de I’Etat. L'exécutif se trouve contraint de produire réguliérement des comptes et de soumettre annuellement les différentes opérations aux institutions de contréle ; * L'annualité permet au gouvernement d'obtenir une autorisation parlementaire annuelle de percevoir les recettes et d'effectuer les dépenses. 4 1.3- Les dérogations a la régle d'annualité le principe d’annualité re re annie neontre des limites qui ont exige Dans son application, ; io ixéa exécution des operations aménagements permettant notamment de dépasser Ie cad 1 fi de dépenses ou de recettes. “see snadaptation du principe d’annuaité ; i jére qui ont révélé I f Ces contraintes de Ia gestion financiére rons, sont énurés Vaile 7 et qui ont justifi¢ les aménagements nécessaires qui lui sont apy de la LOF 130-13 précitée comme suit : bles -Les conventions engageant les finances de I'Etat : ce sont des accords, susceptible: La non-compensation Larégle de non compensation, appelé également régle du produit brut ou régle de Ia non~ contraction suppose que les montants des crédits insert dans le budget doivent figurer pour leur rmontant intégral (brut) et ne soient pas le fruit d’une contraction (compensation) entre recettes et épenses. De ce fait, toute compensation entre recettes et dépenses est interdite, ifie que l'ensemble des recettes assure I"exécution ou Llexigence de non-compensation le financement de l'ensemble des dépenses et que toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées & un compte unique intitulé BG. > Lanon-affectation igence de non-affectation signfie quune recette ne peut pas Ctre affectée au Lexi inges a la financement dune dépense particuligre. Toutes les recettes sont entiérement dest ‘couverture de ensemble des dépenses inscrites au budget. De ce fait, il est absolument interdit d’affecter toute recete (fiscale ou autre) pergue par Etat & une dépense budgétaire. 3.2- Les aménagements du principe Le principe duniversalité connait quelques exceptions & ses deux exigences de non- compensation et de non-affectation conformément l'article 864 de Ia LOF 130-13 précitée, qui dispose que « certaines recettes peuvent étre affectées certaines dépenses dans le cadre des budgets des services de IEtat gérés de maniére autonome, des comptes spéciaux du Trésor ou de Procédures comptables particuliéres » telles que prévues aux articles 34 et 35 de cette LOF. 20 ‘Atitre d’exemple : les fonds d de concours sont des participations « versées Pat des pel sux de 'Etat a des dépenses physiques pour concourir aves rintérét public ». cel dint 5 de ressources mises # disposition de I"Etat et dont le .és conformément Ja partie versante. Les fonds de concours sont constitué particularité réside dans le fait qu'ils doivent étre utilis 4- Le principe de spécialité les L'efficacité du controle exercé par le Parlement, ors du vote de la LF suppose que es -a-dire leurs rédits Ja LF spécifie Pobjet de chaque parlementaires connaissent précisément la destination des © budgétaires c'est affectations. Le principe de spécialité budgétaire impose done que dépense et son montant, 4,1- La portée et la conséeration du principe ‘Au Maroc, la spécialisation par programme des erédits votés en LF constitue un autre principe fondamental du droit budgétair. Ce principe consist ane pas conférer 4 ’autorisation de de disposer des crédits ouverts en toute libert, Cette autorisation se conertise par obligation d’affecter des fonds, sous forme de erédits ouverts, & Ja couverture de dépenses déterminées et limitées dans leurs montants. ygagée que dans la mesure oi elle est dépenses accordée au gouvernement un caractére absolu, Iui permettant Cela signifie également qu’aucune dépense ne peut étre en préalablement autorisée. Selon l’article 40§2 de la LOF 130-13, le principe de spécialité qui regroupe les eréditsdestings & mettre en ceuvre un projet ou une institution. signifie que les erédits sont spécialisés par programme, action relevant d’un méme département ministériel ou est & signaler que les applications de la régle de Ia spécialité imposent au A cet égard, il nt désignés et dans la gouvernement de n'engager les dépenses que dans les aspects qui leurs 501 limite des erédits ouverts. 4,2- Les exceptions du principe Le principe de Ia spécialité des erédits budgétaires conn: sous certaines conditions, une marge de manozuvre au gouverneme! De ce fait, Ie gouvemement dispose de la faculté d'apporter des aménagements a ment affectés & des dépenses déterminées et précises. ait quelques dérogations qui offrent, nt dans la gestion de ces erédits. ws cours de l'année des exédits qui sont initialer fans les cas suivants ? Ces amnénagements se conerétisent principalement é nt affectés & aucun = Lepremicr cas concerne deux chapitres budgétaires qui ne so service & savoir : 21 ¥ Le chapitre des dg Penses imprévues: il permet d'ouvtir par dée ir par décret des crédits ns supplémentaires, a des bes rents ins urgents imprévus ow imy a > impr imprévisibles lors de lélaboration di ion budget. Y Le chapi pitre des chi ‘idau rescore i Comprend les crédits budgétaites destinés ble des services de IEtat ou & plusieurs entre eux, et qui ne peuvent de ce f , le ce fait etre inseri inscrits dans le budget d'un ministére Particulier, Le chapitre des char ges communes est |'un de T LF 2016 il slave a 38182 000000 de dts es plus gros du budget de Etat. Au titre dela = Le deuxitme cas concerne les virements de crédits La technic it it jique des virements de crédits permet au gouvernement de changer, au cours de it de prélever une partie des erédits d'une rubrique Yannée, l'affectation initiale des crédits. Ils afi : fin de la réaffecter a une autre rubrique d'un méme chapitre, L'article 45 de la LOF 130-13 précitée interdit les virements de crédits entre chapitres. Ils ne peuvent steffectuer qu'a lintérieur d'un programme, et entre les programmes au niveau d'un méme chapitre. B- Les principes budgétaires modernes En dehors des principes classiques budgétaires d’annualié, unit,’ universalité et de sent aujourd'hui de nouveaux principes, qualifiés de notamment la transparence dans la iget (1) et du spécialité, les finances publiques connais modemes et qui servent & renforcer Ia gouvernance financiére, gestion des deniers publiques. 1! s'agit, entre autres, éu principe d’équilibre du bud principe de sincérité (2). 1- Le principe d’équilibre budgétaire Pari les principes budgétaires encadrant labo tinent. D’une mani et les dépenses ; c'est-iedire que le budget ne doit un objectif| ration et 'exécution du budget de I’Etat, le principe d'équilibre stavére étre le moins pel ire stricte, le budget doit découler Grune équation égalitaire entre les recettes présenter ni un déficit ni un excédent. Cependant, 1 du role de I’Etat et de lélargissement d financiéres publiques qui en découle. le respect de ce principe demeure théorique en raison de I’accroissement ju champ de ses interventions avec I’aggravation des charges 1.1-La portée relative du principe pudgétaire a varié en fonction des pensé équilibre budgétaire : les dépenses pouvait étre envisage de ‘on possédait. Telle était la. conception développée au XIxX*™ siécle. Le Laconception de l'équilibre jes économiques. Ainsi, la conception des économistes classiques exigeait un strict publiques devaient s'adapter au montant des ressources publiques, il ne dépenser plus que ce que I 2 stances exceptionnelles (Buerres ou cris ‘ jrcon’ recours & Femprunt était alors condamné sau circo sociales). fe, classi mondiales et In crise des années 1930, ls conception classique de profit dune conception contemporaine baste jenne)- Aver les deux guerres Véquilibre budgélaire a été Ecartée progressivement ‘essenticllement sur un déficit budgétaire systématique (la conception keynési cilfbre budgétaire est systématique Dis lors, un nouveau constat simpose. En effete déséa 2 yyen de Vemprunt ce qui, dans la majorté des pays du monde. Ce déséquilibre est finaneé a4 m0 automatiquement, © pour effet c'augmenter le montant de la dette de TEtst La dette extérieure publique du Royaume du Maroc a fin mars 2022, au premier trimestre, ® atteint 388,1 milliards de Gichams contre 373,7 miliards de dihams a fin mars 2021. En Franee le budget de VEtat affiche, me au Maroc, le ratio cen effet, un déficit budgetaire devenu systématique depuis 1975. De mé 5% en 2018, se situe & dendettement de Etat, qui est passé de 45 % du PIB en 2008 a plus de 6: tun niveau élevé en comparaison avec d’autres pays émergents. Par conséquent, l'exigence d'équilibre comptable du budget, qui en principe niinterdit que le déficit et non Yexeédent, ne concemait jusqu'alors que les collectivités territories ainsi que les établissements publics et non I'Etat. 1.2-La consécration juridique du principe ‘Avec la révision constitutionnelle de 2011, la conerétisation du principe dléquilibre a été identifige parmi les objectifs dorientation des finances publiques. Plus conerétement encore, Yarticle 77§ préservation de 1 de 1a Constitution prévoit que « Le Parlement et le gouvernement veillent & Ja 1équiibre des finances de IEtat Et en vue, également, de préserver Véquilibre Etat préva & Particle 77 de la Constitution, article 20 de la LOF NP130-13, dépenses d'investissement des finances de duit des emprunts ne peut pas dépasser la somme des: dispose que « le pr année budgétaire ». etdu remboursement du principal de la dette au titre de I De méme, la LOF a précisé dans son premier article la nature de Véquilibre qui doit étre établie en LF :« la Joi de finances détermine, pour chaque année at affectation de ensemble des ressources et des charges de IEtat, ainsi que Véquilibre Elle tient compte de la conjoncture économique et des résultats des udgetaire, la nature, le montant budgétaire et financier qui en résulte. sociale qui prévaut au moment de sa préparation, ainsi que des objectifs et programmes quielle détermine ». 1* de LOF 07-98 lequel disposait Cet article marque une évolution par rapport & article pour chaque année budgétaire, que « la loi de finances prévoit, évalue, énonce et autorise, Vensemble des ressources et des charges de I’Etat, dans les limites d'un équilibre économique et financier qu'elle définit » 23 de constater qu’avec la LOF 07-98, cette approche était celle d'un équilibre st 8, cette he était ; fag lle d' ili et financier, énoncé & article 1* du texte, qui relevait d'une inspiration clairement > oti oa ee “"asjenne et n'interdisait done pas it eynte on Pas le déficit, Avec Ja LOF 130-13 Ja notion équilibre economique et financier a été remplacée d l'article 1" du texte parla notion d'équilib se financier. En effet Lexi réquili a ae et tigence d'équilibre dans la LOF 130-13 sic budgétaire et non l'exécution conformé: arate sae formément a l'article 36 de la LOF N°130-13 qui exige d’arréter oe re oe LF les données générales de I'équilibre financier et de présenter un a oe re qui fait ressortir lintégralité des éléments de I'équilibre budgétaire et des 0 i es ns de financement, Désormais, aux dimensions économique et financiére, doit donc s‘ajouter Ja dimension budgétaire. 2- Le principe de sincérité budgétaire Le principe de sincérité budgétaire est un principe plus politique que juridique. En France, apparition de l'exigence de sincérité en matiére de finances publiques est intimement lige & la prise de conscience par le pouvoir législatif de ses intéréts distincts de ceux du pouvoir exécutif. Ce principe affirme les prérogatives du Parlement de contréler de maniére efficace et pertinente le contenu des budgets. Ces éléments ont amené le pouvoir Iégislatif& revendiquer une plus grande clarté et sincérité. En effet, le principe de sincérité, est un principe émergent, dégagé par la de 1993 que le jurisprudence, il est nouvellement apparu en droit public financier. C'est & compte Conseil Constitutionnel Frangais a été saisi par les parlementaires requérants l'absence de sincérité dans I’évaluation des ressources et des charges des LF. 2.1-La portée du principe de sincérité se retrouve autour d'un objectif principal : faire en sorte que le Le principe tement a limpét du contribuable ne soit pas détourné et s'assurer que sa contribution, soit consent utilement et efficacement employée. En effet, la problématique de la sincérité a bien entendu un lien avec la vieille question du controle de régularité des deniers publics a laquelle est associé le budget de moyens. Sous cet angle est une logique juridique qui domine. Mais la problématique de sincérité budgétaire et comptable est également liée aujourd'hui a la bonne gestion publique. Le principe de sincérité signifie que les prévisions budgétaires et les comptes de I'Etat doivent refléter une image fidéle, exacte et transparente. Par ailleurs, la sincérité ne s’apprécic pas seulement lors de Ja présentation de la LF, elle s'apprécie également lors du vote de la LR. Autuement dit, la sincérité intérese aussi bien les prévisions budgétares dont «I'évaluation doit Gite réalisée avec « bonne foi », aussi exactement que possible », que les comptes qui doivent étre réguliers, exacts et fiables. 24 2.2- La conséeration juridique du principe 1I ne s'agit pas d'une innovation mais d'une codification de ta jurisprudence antérieure du Conseil Constitutionnel Frangais, Inspiré par la jurisprudence du Conseil Constitutionnel Frangais et la Loi Organique relative uux Lois de Finances (LOLF), le principe de sincérité a &t€ confirmé par le législateur organique marocain, Nouvellement consacré par la LOF N°130-13, ce principe renvoie a la sincérité budget ¢t a la sincérité comptable contribuant ainsi au renforeement de la bonne gouvernance financiére publique. Ainsi, dans le domaine budgétaire, l'article 10 de la LOF dispose que « Les lois de finances Présentent de fagon sincére l'ensemble des ressources et des charges de I'ftat. La sineérité des ressources ct des charges s'apprécie compte tenu des informations disponibles au moment de leur Gtablissement et des prévisions qui peuvent en découler ». La sincérité budgétaire signifie done, que le gouvernement doit évaluer les ressources et les charges de I’Etat de fagon sincére, compte tenu des informations qui sont a sa disposition et des prévisions qui peuvent raisonnablement en résulter. Le principe de sincérité budgétaire conceme a la fois le contenu et la présentation des LF. Par conséquent, les dépenses comme les recettes ne doivent étre ni sous-estimées ni surévaluées, Lrexigence de sincérité touche également le domaine comptable. De ce fait, l'article 31 de la LOF dispose, dans ses alinéas 4 et 5, que « Les comptes de I'Etat doivent étre réguliers, sincéres et donner une image fidéle de son patrimoine et de sa situation financiére, La Cour des Comptes certifie la régularité et 1a sincérité des comptes de I'Etat », Il appartiendra done a la Cour des Comptes de procéder A la certification de la régularité de la sincérité et de la fidélité des comptes dePEtat. Cette progression juridique remarquable du principe de sincérité des comptes ne signifie Pas pour autant que toutes les difficultés aient été levées. Toutefois, depuis récemment, c'est la sincérité des prévisions financiéres publiques qui fait 'objet d'une attention renouvelée. 25 Drak Trent Be Sawa TADA 60 spscst nc bo @) Préparation ct adoption dela Loi de Finances Le budget est lacte par lequel sont prévues et aulorisées les recettes et les dépenses annuelles de "Etat. En effet, le budget de 1" tat est ante, chaque année, par le Parlement prenant insi 1a forme dune loi, appelé LP, qui se distingue de plusieurs fagons d'une loi ordinaire, De ce fait, le budget de I"Etat est la partie comptable dela LF de l'année. Aux termes de l'article 1" de La LOF 130-13, « ta loi de finances détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et Taffectation de Vensemble des ressources et des charges de "Etat, ainsi que l'équilibre budgétaire et financier qui en résulte », La mise au point du projet de LF et son adoption, qui est un processus complexe car a la fois technique ct politique, exige pros d'une année de travail, Ce processus se déraule en trois temps le premier, durant Iequel lc Gouvernement, au moyen du budget de I"Fat, prépare un projet de LF ; ensuite ce projet de LF est déposé selon un calendrier précis, au Parlement ; enfin, ce projet de LF est adopté par le Parlement dans le respect rigoureux des principes budgétaires, As L*érablissement du projet de LF L'élaboration du budget est une opération fondamentale du processus budgétaire, dans la mesure oft le budget constitue la traduction de la politique économique, financiére et sociale de MEtat pour une année, Ceite daboration souléve des problémes complexes d'ordre administratif et technique dans le respect dun calendrier précis (A.2). Sur le plan administratf, il sagit de determiner les différents acteurs (A.1) qui participent & elaboration du projet de LF. Sur le plan technique, il convient d'analyser les méthodes d'évaluation prévisionnelle des opérations de reeettes at de dépenses (A.3). Iinitiative de I'Gtaboration du projet de LF fait intervenir un ensemble d’acteurs selon le respect d'un calen rier précis, des méthodes d’évalustion des prévisions budgétaires, Dans le cadre de la préparation du projet de LF, la Constitution de 2011 confie au Conseil Ministéricl, sous I’égide du Roi, une responsabilité précise et étendue, Ce texte attribue au Conseil Ministériel le soin de déterminer, ct de conduire les orientations générales du projet de LF. A cet égard, l'article 49§4 de Ja Constitution précitée p ise que le Conseil des Ministres délibére sur 26 \ 4 un ensemble de questions et de textes, notamment les orientations pénérales du projet de LF. Dans le méme sens, Marticle 46 de la LOF 130-13, dispos: que «Sous Vautorité du Chef du Gouvernement, le ministre chargé des finances prépare les projets de lois de finances conformément aux orientations générales ayant Ministres ». Vobjet de délibérations au Conseil des De méme, dans la pratique et compte tenu de Ia place éminente qu'occune institutionnellement Je Roi dans 1a Constitution, son influence, sur la politique de Etat est bien marquée, notamment dans la prise de décision budgétaire. Le Gouvernement, sous I"égide du Chef du Gouvernement, dispose d'une compétence exclusive dans la préparation du projet de LF, affirmée dans la Constitution de 2011 et dans laOF 130-13. En effet, article 49§4 de la Constitution précitée, évoque les projets de LF, parmi les textes qui sont délibérés au Conseil des Ministres, ce qui exelut toute «proposition» de LF émanant des parlementaires, De méme, ce monopole de l’exécutif résulte de Varticle 46 de la LOF précité qui prévoit que te ministre chargé des finances prépare les projets de LF sous l'autorité du Chef du Gouvernement. Cet article reconnait au Chef du Gouvernement un pouvoir d’encadrement, en matigre budgétaire, du fait que linitiative de préparation de la LF coastitue un moment clé dé la mise en ceuvre de son programme politique, en déterminant Jes grandes orientations et en provédant aux arbitrages sur les problémes importants pouvant opposer le ministre chargé des finances 2ux ministres «dépensiersy, En outre, cette phase préparatoire, qui représente un travail considérable d’an lyse et de prévision, nécessite Ia contribution de spécialistes justifiant la prépondérance technique de lexécutif. A cet effet, ot dans le cudre du processus de préparation du projet de LF de chaque année, le Chef du Gouvernement prépare, une lettre d’ orientation, sous forme de circulaire, invitant les départements ministéricls et les nstitutions 4 établir leurs propositions de dépenses et de recettes pour l'année budgétaire suivante, Cette lettre d’orientation fixe, également, les orientations de la Politique budgétaire et les normes de maitrise des dépenses publiques. La circulaire de 2022 a fixé quatre grands axes priorities, il s'agit du renforcement des fondements de I'Etat social, Vaecélération de la relance de I'économie nationale & travers le soutien & l'investissement, le enforcement de la justice territoriale et la reconstitution des marges budgétaires pour garantir la pérennité des réformes, Le ministre chargé des finances se trouve au centre de Ia procédure de préparation du projet de LP, cette procédure se déroule sous I'autorité du Chef du Gouvernement, Dans la 27 pratique, te mi x budestatres re chargé des finances conserve un tle prépondérant dans les el et les arbitrazes rendus article 46 de la LOF 130-13 prévoit que « sous l'autorité du Chef du Gouvernement, te ministre chargé des finances prépare tex projets de LV, conformément aux orlentations générales, ayant fait objet de délibérations au Conseil des Ministros », Fn réalité, méme si te ni istre chargé des finances est soumis # l'autorité du Chef du Gouvernement, la procédure budgétaire fait partie de ses attributions, De ee fait, lo préparation du budget incombe au ministre chargé des finances, De méme, article premier du Décret n® 02.07.995 de 2008, dispose que l'autorité gouvernementale chargée des finances élabore Ia politique de I'Ett en matiere financiére, re, de crédit et des finances extéricures, de rationalisution du secteur public et de Privatisation des entreprises publiques. La place du ministre des Finances est done assez particuligre, puisqu’ il est en principe un ministre placé dans une situation d’égalité juridique avec ses collégues mais occupe une position de supériorité de fait, S*agissant de 1a préparation budgétaire, le ministre chargé des Finances dispose dune administration spécialiste, dout presque toutes les directions sont mobilisées lors de {a préparation du projet de LF, notamment la Direction du budget qui joue un r6le majeur dans cette phase. De nombreux acteurs sont impliqués dans La préparation du projet de LF, entre autres, les es dépensiers qui sont soumis, désormais, une obligation de résultats conformément aux nouvelles réformes budgétaires introduites dans la LOF 130-13 précitée. Les ministres dits « dépensiers » ne sont pas des acteurs de premier plan, mais paricipent 4 I'slaboration du budget, en qualité de demandeurs de crédits. Sur la base de la lettre de cadrage, les services financiers de chaque ministére préparent leurs prévisions budgétaires pour le prochain exercice financicr, qui sont transmises a la Direction du budget du département chargé des finances, avec laquelle ils seront en négociations durant plusicurs mois. Les besoins en crédits, doivent étre justifies, ce qui signifie que chaque ministére est tenu d’expliquer les raisons pour lesquelles il sollicite ces montants. II s*agit ace niveau, d'une évolution importante dans I’élaboration du projet de LF alors qu’avant la LOF 130-13, la reconduction des crédits d'une année sur l'autre s'avérait quasimeat automatique. Toutefois, sauf exception, les inflexions budgétaires que les ministres peuvent provoquer en leur faveur au cours de Ia phase d'élaboration du budget sont en général modestes. 28 le, plus ou moins actif, ay faire inteoduite aus Maroc accorde wn role, ph fficiel. En effet, "est pour fa Parlement, dans Ii préparation de ta LP avant méme son depot o! ébat budgétaire entamé premiére fois que le Parlement est associé en amont l'occasion d'un d lepusis 2019, 3, leministre chargé des Finances expose, avant le cadre général de Aux termes de "article 47 de la LOF 130-1 fa . It, 'e 31 juillet de chaque année, aux commissions des finances du Parlement ! . Préparation du projet de LI de fannée suivante comportant : Y Vévolution de "économie nationale ; ¥ état davancemeni de Mexécution de la LF en cours & la date du 30 juin ; ~ les données relatives i Ia politique économique et financiére ; Y Ja programmation budgdtaire triennale glabale. Le Parlement se trouve, ainsi, informé, dés ce stade du processus d’élaboration de la Prochaine Ll, de maniére a le sensibiliser sur les choix du budget en préparation et & disposer de son feedback sur ces choix. ‘orce est de constater que ce débat, n'est pas suivi d'un vote, il s‘agit clone, ¢“une simple information communiquée au Parlement. AgaLeealendnerde preparation au prO;AELP Dans le processus d’élaboration du projet de LF, le Gouvemement respecte un calendrier précis qui fixe les grandes tapes de ce processus budgétaire. Cette phase préparatoire peut étre synthéti $e pour chaque année, conformément au Décret n° 2-15-426 du 15 juillet 2015, relatif & Mélaboration et a Vexécution des LF tel qu'il a &é modifié et complété et & la LOF 130-13 précitée, comme suit; * AUPlusitard lens le Chef du Gos propositions de programmations bud; Mement invite, les ordonnateurs & établir leurs ttaires triennales, assorties des objectifs et des indieateurs de performance (Art.2§4 du Décret précité). * (AVANEIEUSTAVEIL les départements ministétiels et institutions, en tant quordonnateurs, Wansmettent, au ministére chargé des finances, les propositions de programmations budgétaires triennales (Art.2§6 du Décret précité) * (GYARENERISEERN es propositions de programmations budgétsires triennales. sont ‘examinées, en commissions de programmation et de performance (Art.2§7 du Décret préci + AVAIL FGI te mi Mré1a1 d'avancement de Mexéeution de fa LF en cours et présente la programm: sire chargé des finances expose, en Conseil du Gouvernement, ion triennale des ressources et des charges de "Etat ainsi 29 jueles grandes lignes du projet de LF de l'année anivunte (An.3 du Déeret précit®), Le Chef dit Gouvernement invite tes ardonnateurs, par diablir Joure propositinas de reeettes et de dépenses pour écite). chal Ge budgetaire suivante (Art.4 du Décret pr ARENA, wi du Parlement, fe cadre: général de préparation du projet de LF de année suivante (Ari. 47 de LOF 130-13), + (SUNpINSGEATENNENAONURIOWA Ye projet de LF est déposé sur Te bur «1 eat immiédintement soumis & Vexemen de la commission chareée re ehypé des finnaees expose aux commissions des finances de a Chambre des représenants, Ce proj des fiaanecs de ta Chambre des teprésentants (Art. 48 de LOF 130-13). easabesméthodes!evatuat(OR ee HFEVISTORE DUM getHIres ‘Au XIX! siete, elaboration du projet de LF, avait uniquement, pour tAche, d'une part évaluet ke montant des dépenses nécessaires au fonetionnement des administrations pour Yannée Avenir, et d'auire part, de determiner le montant probable des reeettes fies. Mais, depuis Ja fin de ta deuxitme guerre mondiale, les techniques devaluation elastiques ont été remplacées, 8 fur e: A mesure, par des méthodesd"€valustion modernes permetiant de eancevoir Ges seénarios basés sur extrapolation des données relatives aux dpenses et aux recelts, tout en prenant en compte, tat. Jes perspectives dévolution économique, financiére et sociale de | 1+ Les techniques modernes d'éyaluation prévisionnelle des dépenses Lidlaboration du projet de LF débute par I'évaluation des dépenses publiques. II sagit 18 d'une opération essentiellement de prévision. Le léveloppement des mécanismes de prévision donné naissance a des techniques modernes de prévision. 1.1 Le Budget par Programme (PPHS) Durant les années 60, les administrations publiques se sont confrontées & deux probleémes rnajeurs : a diffieulté de concilier planification et budgetisation, dune part, et la croissance rapide desdepenses publiques de! autre. De ce fait, le PPS (Planning, Programming, Budgeting. System) constitue la premiére technique moderne budget par programmes. Ce mode de budgétisation, inspiré du secteur privé, © 68 appliqué pour la premiére fois par Madministration am caine de la défense, Cette technique n'a pas tardé & étre adoptée par la majorité des pays industrialisés Le procesius du PPISS se seinde en trois élapes + La 1" ph objectify A atteindre, c, est celle de planification de lemploi des ressources en fonction des 30 iste & structurer des programmes La 2! phase est celle de programmation, Elle con composés da és administratives fournissant des prestations, La 3m phase correspond a la budgétisation des programmes. Lvensemble des programmes retenus sert de base a un plan pluriannul. 11 en résulte un plan des dépenses étalé sur plusicurs années. ‘ ; orientations d Le PPBS présente lavantage d'organiser les choix budgétaires autour d’orientations ¢¢ politique publique et en fonction d’objectits. is les id éhiculait Cependant, le PPDS n'a pes réussi a stimposer & long terme mais les ides que véhi uation prévisionnelle des dépenses, ct cette technique influencent les nouvelles méthodes d plus largement, celles ayant trait 4 la gestion publique. 1.2-Le Budget Base Zéro Le BBZ est la deuxiéme technique rationnelle appliqué aux problémes d’évaluation prévisionnelle des dépenses. Cette technique est apparue en 1962, au sein du département américain de lagriculiure, et a €16 généralisée & toute Vadministration en 1976 sous la présidence de Carter. TSRBZ t un impact 2 ln baisse sur la trajectoire des était une technique d’évaluation qui av dspenses, Le BRZ cherche A réagir contre la reconduction automatique des crédits d'année en année. En effet, dans la préparation des projets de LF classique appliqué: par tous les Etats, les dépenses publiques sont toujours évaluges a partic des dépenses de l'année précédente. Une fois accordé, un crécit devient quasiment acquis, méme sil n'slimente aucune dépense absolument nécessaire. Pour utter contre ces automatismes budgétaires, 12 méthode du BBZ prévoit une remise en cause réguliére des dépenses publiques. [es administrations sont invitées & formuler leurs demandes de erédits, justifiges dans le détail, et de donner la preuve de leur nécessité. Pendant une décennic, de 1975 & 1985, le BBZ connaitra une vogue croissante auprés des Etats américains et de plusieurs autres pays 4 travers le monde, Malgré ses évolutions, le BBZ est tombé en désu¢tude comme tant une technique rationnelle appliquée aux problémes d’évaluation prévisionnelle des dépenses. 1.3- La Rational L’expérience américaine en matiére de PPBS a été suivie, en France, avec un grand intérét. Cres: ce qui a donné lieu a la naissance de la version frangaise en 1968 : « la Rationalisation des Choix Budgétaires » (RCB). La RCB est une expérience rénovatrice des méthodes de gestion publique notamment en finances publiques. La RCB permet le passage d'un budget de moyens aun budget de programme. 3 La RON se résume en dat nitive en une démarche A quatre temps : Mlanification strategi i ication stratégique et definition concertée des. objectifs ; Programmation des besoins et des ressources ; Suivi des résultats, gra eme d"inf ssultats, grice dun systeme d’informations en temps réel et & flux continu; Co on des gears, & ‘omparaison des carts, le eas échéant, explication et rectification, Aude) ‘i : wealcld cles emprunts techniques A a gestion des entreprises, il s'agissait aussi de nyodemisition de la gestion publique, non plus par le Droit, larégle et la circulaire, mais plutbt par wre culture de résultat et de responsabilité. A vrai dire les apports de la RCB, constituaient une innovation difficile & ingérer et som opsrationnalisation a suscité des résistances psychologiques et intellectuelles chez des eadres centrauy, qui ne supportaient pas de voir les textes juridiques fondateurs occultés ou simplement A la suite de Iéchee de la RCB en 1985, différentes tentatives ont 8 menées, pour améliorer la préparation et le suivi des décisions publiques, ce qui a donné najissance A la Loi Organique relative aux Lois de inances (ILOLF) en 2001. 2+ L'évaluation prévisionnelle des reeettes Une fois que le montant privisionnel des dépenses est arrété Je ministére chargé des finances pro de & la déterminasion des recettes nécessaires d leur couverture. L’évaluation des recettes doit dire aussi précise que possible. L'evaluation prévisionnelle des recettes reste tributaire de nombreuses variables d'ordre Sconomigu financier et fi Jusieurs méthodes d'évaluation ont été congues, elles sont fondées soit sur une ‘aluation indirecte, soit sur une évaluation directe, 2+ Les méthodes d'évaluation indireete (forfaltaires) Les méthodes d’évaluation indirecte sont au nombre de deux et se sont succédécs atle XT histeriquement pen cist sidele. La premiére méthode est appelée régle de la pénultiéme année et la seconde méthode, dite des tam es de majoration. > Larigledela pénultiéme année : La premiére méthode est appelée rege Us Ia pénultiéme année ; elle sanalyse comme un mode forfaitaire @évaluation des reccttes sur le fondement céeuté a1 moment de la préparation du badget en cause, cest-i-dire en ‘gue Pavant-dernier (ou pénultitute) budget, En effet, la régle de la pénull me année conduire, dune maniére automatique, les résultats effectifs du Bele qui consiste & demier exercice. Autrement convient d'inscrire dans le budget de l'année prochaine les rece dect réalisées au titre du bys lavant derniére année. 32 james ijoration s‘analyse vamos de majoration s'analys 15 tentimes ration : La tégle des Elle consist prendre pour > jemes de majo? : > La régle des tanti¢mes de depute on sla régle j, forfaitairement, comme un correctif apportéa la 168) ies-ci, forfait année et majorer ee la penuiltigme | tah ‘ point de départ les recettes de la pent! opts qi seat 70 duites 2 entati dune somme égale a la moyenne des augms pendant les cing années précédentes. e supposa’ jomic stable et ation automat ipposaient une Econom I¢, ces deux méthodes d'éval iq n real le srisé par l'instabilité Economique conviendraient aux recettes stables, Mais, dans un contexte earacté! isé par I par i ent de sous-évaluer les ct par inflation, ces régles faussent les prévisions, ct par la suite elles nse a. rccettes, Ceci explique Tapparition et le développement de méthodes directes dts sidele. : rofit A partir de 1919, (a régle de In pénultitme année fut progressivement abandonnée au pr ‘i 7 et e chaque des méthodes ¢évaluation dies directes, qui consistent & évaluer le rendement probable de chaq . . otter iste A prendre pot, a panir des informations économiques les plus récentes. Cette méthede consiste 4 pr en considération quatre éléments fondamentaux pour établir les prévisions de recettes + Y le montant des dernii es recettes budgetaires ecnnues ; ¥ évolution prévisible des principaux paraméires économiques ; ¥ les modifica ions de la Iégislation fiscale, telles que les changements de taux, les estimations de déprévements, voire les remboursements q) interviendront ; ¥ les imperfe tions du recouvrement, qui minorent toujours le produit de l'impét que l'on pourrait léyalement attendre, B- Ltadoption du projet de LF Depuis la cons¢cration du principe du consentement & Timpét, dans tous les régimes démocratiques, ce sont les représentants des citoyens qui approuvent, en dernier ressort, les projets de LF, En effet, les parlementaires consacrent l'essentiel de la session de Vautomne du Parlement au débat budgétaire, mais ils ne modifient pas en profondeur le projet de LF que leur présente le Gouvemement. Ce demier dispose de nombreux moyens pour les contraindre & approuver son projet de LF. ‘Au Maroc, adoption définitive du projet de LF est une compétence également, conservée au Parlement conformément aux dispositions de I’article 75 de la Constitution de 201 1, qui prévoit que le Parlement vote la LF, dans les conditions prévues par une loi organique. 33 V-La forme de présentation du projet de LF Conformément aux dispositions de l'article 36 de la LOF 130-13 précit Ja LF de Tannée comprend deux pertics, Ls prea ‘i = Premitre partie arréic les données générales de Véquilibre financier et comporte : v ‘sani ° lautorisation de perception des recettes publiques et d'émission des emprunts; vies positions relatives aux ressources publiques que la LF peut créer, modifier ow supprimer ; ¥ les dispositions relatives aux charges de Etat, aux SEGMA et aux CS © les dispositions relatives au recouvrement des eréances publique, au controle de Yemplot des fonds publics et & la responsabilité services de I’Etat, le eas échéant ; pécuniaire et personnelle des gestionnaires des ¥ Evaluation globale des receiles du BG, des budgets des SEGMA et des categories des cst; ¥ Jes plafonds des charges du BG, par titre, de Vensemble des bu ses SEGMA groupées par dépenses dlexploitation et dépenses dinvestissement ot des CST, par catégoric. La deuxidme pa rtie arrdte ¥ par chapitre, les dépenses du BG ; ¥ par service, les dépenses des SEGMA ¢ ¥ et par compte. les dépenses des CST. De méme, le BG se compase en ressources et en dépenses. Les ressources du BG sont présentSes en chapitres subsivisés, ily a fen, par service et par narure de receties (Art. 37§1)-Par conte les deépeuses du BG (Art. 38) sont groupées sous tois titres : Titre 1 + dépenses de nvestissement ; et Titre IIL: dépenses relatives au service de Jadetle publique, Ligelement, les dépensvs du budget général sont présentées aus fonctionnement 5 je TH; dé pense: intérieue des titres, par chapittes, subdivisés en programmes. réyions ct projets ou action En outze, pour chaque Département Ministériel ou Institution (Art. 44), il est prévu, en ce qui conceme les dépenses de fonctionrement, un chapitre pour le personnel et un chapitre pour le atériel et les dpenses diverses. Il est prévu pour les dépenses d'investissement un chapitre par Dépatement Ministriel ou Institution, Enfin, les dépenses relatives & la dette publique sont présentées en dows ehapitres : W Ie premier comporte les dépenses en intéréts et commissions Se rapportant a la dette publique ; 34 a publi \ ~ Fe second comporte tes dSpenses relatives aux amortissements de Ia dette publique Moyen et long termes. 2+La procédure d'examen du projet de LF Ls procédure d'examen du projet de LI est déclenchée par une allocution devant Je Parlement, ensuite Successivement, devant les com: ‘altemativement devant les séances plénieres. ions de chacune des Chambres et cafin, 2+ Le dépat du projet de LE ‘Constitution de 2011, consacre I prégmineace en matire budgétaie 8 la Chambre des ‘srésentants. Ainsi, selon Varticle 7551, e projet de LF est déposé en priorité devant la Chambre des représentants, Egalement, Particle 48 de Ia LOF 130-13, prévoit que le projet de LE est déposé sur le bureau de la Chambre des représentants, au Plus tard le 20 octobre de I"année budgétaire en cours. "est azcompagné de divers documents, prenant la forme de rapports et de notes (voir 1** partic, chapitre 2). Ce proje est immeédintement soumis 4 Mexamende lacommission chargée des finances de la Chambre des représentants 2.2- La présentation du projet de LF devant le Parlement Le ministre chargé des finances déclenche Ia procédure d'examen du projet de LF par une allocution devant le Parlement qui, ‘union commune ¢2 ses deux Chambres, de 2011, exposant les grandes orientations Seonomiques et fineneitres du pays et les choix adoptés pur le Gouvemement, a la lumiére du contexte national et international tient une re Conformément & Particle 68§4 de la Constisution 23- La discussion parlementaire du projet de LF Dans la pretique, la Chambre des représentants commence examen et la discussion du projet de LF, dans une phase préparatoi au niveau des commissions avant de examiner, dans une phase finale, au niveau des sessions pl res, En effet, Ia commission changée des finances est suisie de l'ensemble du projet de LF pour examen, tandis que Jes autres commissions permancntes ne sont susies de ce projet que dela partie qui entre dans leur champ de competence, Aux termes de l'article 49 de la LOF 130-13, le délai impartié la Chambre des représentanis Pour se prononcer sur le projet de LF, et éventuellcment Tamender, est de 30 jours (08 jours dans Je cas du PLR), aprés la date du dépot dudit projet Quant au délai imparti & la Chambre des 8 22} jou as PLFR) suivant sa saisine. En ce qui concerne conseillers, il est fixé & 22 jours (04 jours dans le cas PLFR) suivan q 35 rendements Votés par la Chambre des conseilers, il revient a la Chamb at A la Chambre des représentants je les examines et de es adopter en dernier essort, dans un dit exes urs (03 jours, lai n’exeédant pas 06 jours (03) jours ans te PLER). pans ta ndme logique, la Chambre des eonseitiers commence Hexamen et la discussion 4 i i iscussion dus projet de LF, danse phase peeperatlre, su ne ddes commissions parlementaites permanente: \ fs 5 permanentes, arate aver In eammsion charge des Hnences vent de Teva, dans ne ps fal au niveau des sessions plenieres. 24-La itation du pouvoir U'amendement des parlementaires {teat raditionnel, dans tows les régimes démocratiques, de limiter te pouvoir d'initiative en maiiére finaneitre duns les commissions parlementaires et également dans les séances plénitres. ‘Mais cette limitation ne doit pas s¢ trulvire por Ia suppression de tout pouvoir damendement. ‘Awe termes de article 77§2 de Ja Constitution, «te Gouvernement peut opposer, de manidre motivée, Fimeeevabilité a toute propesition ou amendement formulés par les membres du Parlement lorsque leur edoption sural pour consequence, PF rapport & la loi de finanees, soit une Ginvinution des ressources publiques, soit le erdation ow Yapgravation d'une charge publique ». Catte restriction est ansisée par Vasticle S6§ 3 et 4 de In LOF 130-13, qui dispose que « S'agissant des anicles additionnels ou amendements, la charge publique stentend des crédits ouverts au titze uchopitre, A Yinterieur d'un méme ebepitte, desarticles additionnels ou amendements, qui doivent atre Justis et accompagnés des aj cements nécessaires aux objectifs et indicates relatifs au programmes concernés, peuvent augmenter ou diminuer Tes crddits afferents 4 un programme, dans la li ie des crédits prévus au titre dudit chepitre » Dansle méme sens, cette restriction est consaerée par article 83 de la Constitution de 2011, qui atiribue au Gouverneme aprés Youverture du débat de tout projet ou proposition de loi, notamment le projet de LI de pouv sopposer & Yexamen de tout amendement qui m'a pas été surement soumis a ta commission intéressée. 3- Le vote dela LF ‘Aux termes de Manicle 52 de lo LOF 130-13, la seconde partie du projet de LF de Yannée, relative aux dépenses, ne peut étre soumise au yore de Tune des deux Chambres du Parlement avant Le rejet de la premiére partic par une des deux Chambres du Jéré comme rejet du projet dans son ensemble par la méme Chambre. Je vote de la premiére part Parlement est cons De méme, article $3 de la LOF précitée précise que les dispositions de la LF sont votées aricle par article. Toutefois, 'une des deux Chambres du Parlement peut procéder au vott 36 “ensemble de la deuxitme partie & la demande duy Gouvernement ou du bureau de la Cha concernée, Dans le méme sens, aux termes de l'article 54 de LOF précitée les évaluations de recettes font Vobjet d'un vote d'ensemble pour le budget général et les budgets des services de I'Etat gérés de maniére autonome et d'un vote par eatégorie pourles CST. Aprés le vote du projet par la premi Projet de LE, re Chambre, ou a expiration du délai de 30 jours, le tel quil a été initiatement présenté ou amendé, est soumis a la discussion et au vote de la deuxiéme Chambre, En cas de déssccord entre les deux Chambres, la Chamibre les représentants adopte en le 84§2 de 14 ders T ressort le projet de texte examing, conformément aux termes de art Constitution de 2011. Egalement, tu 31 décembre, ia LF de l'année n'est pas votée ou n'est pas promulguée en maison de sa soumni yn 4 la Cour Constitutionnelle, le Gouvernement ouvte, par Décret, les erédits neeessaires a Ia marche des services publics el Texercice de leur mission, en fonction des Propositions budyétaires soumises AVantiele $0 de la LOF 130-13. probation conformement a Yarticle 75 de la Constitution et 37 440 Chapiee 4 Liexéetion dela Lae Pnanees vericr d'assurer, dans un premier temps, Ia mise a disposition des ministres des credits votds pat Je Par Ine fois adoptees. ln LF suppose intervention shi pouvaie réylementaire. It revient a ce nt qui prend In forme de Décret de eépartition, Ensuite, le Gouvernement procéde & ta mise en ceuvre de Fautorisation budyétaire, qui est soumise & un encudrement jundique tres Higoureus, prevu principalement par le Décret Royal n” 330-66 du 1967 portant réglement général de ta ca abilite publique tel q il a te modifié et compleré En eifet, Teyéeution du BE, a travers les operations de depenses et de receites, exige Fintervention de lordonnateur qui detient le pouvoir financier en la matiére et da comptable public qui déticn? d son tour le pouvoir de contrble et de maniement des fonds. "intervention de ces deus acteurs distinct chargés de l'exécution (A), dont chacun est chargé dopérations particuliéres en matiste des dépenses et des fecettes (C), prend appui sur un principe essentiel en Droit de la Compiabilité Publique appelé principe de séparation des oronnateurs et des comptables (1). B- Les acteurs chargés de Mexécution dela LF L'exécution de la LF désigne ensemble des opérations qui consistent & metre en aeuyte promulgation au Bulletin Officiel. Cente phase d'exd les dispositions de Pautorisatioa du Parlement a dater dus 1" janvier qui suit son vote définitif et sa présente une originalité du fait que tion des budgets des organismes de Etat opérations financiéres publiques incombem aux ordonnateurs (1) et aux comptables publics (2) vere J- Les ordonnateurs Chae, Se RS Gory: r

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