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CHAPITRE I : CLASSIFICATION DES SOCIETES

I – 1 – DISTINCTION DES SOCIETES CIVILES ET LES SOCIETES


COMMERCIALES

I – 1 – 1 – Rejet partiel du critère applicable aux personnes physiques

Le critère selon lequel ne sont commerçant que les personnes « qui exercent des
actes de commerce et en font leur profession habituelle » n’est pas toujours applicable
aux sociétés.

Nous verrons que le droit commercial réglemente cinq formes de sociétés.


Toute société qui se constitue suivant l’une de ces formes, a la qualité de commerçant,
même si son activité consiste à accomplir des actes qui ne sont pas des actes de
commerce. Dans un tel cas, la société est commerciale en raison de sa forme,
indépendamment de la nature de son activité.

Comme exemple fréquent de société civile, nous citerons celui des sociétés
civiles immobilières (S.C.I), dont l’objet est la construction d’immeubles destinés à
être vendus par appartements.

I – 1 – 2 – Intérêts attachés à la distinction

a) Intérêts attachés à la distinction entre commerçants et non commerçants

Les sociétés commerciales sont soumises aux mêmes obligations que les
individus commerçants.

Les actes juridiques qu’elles accomplissent sont régis par les règles propres aux
opérations commerciales.

Remarque : depuis une loi du 13 juillet 1967, alors que seuls les individus
commerçants peuvent être mis en liquidation des biens ou en règlement judiciaire, ces
procédures sont applicables à toute personne morale de droit privé donc aussi bien aux
sociétés civiles qu’aux sociétés commerciales.

b) Litiges entre associés : Tribunal compétent

- Cas d’une société civile : Tribunaux de grande instance ;

- Cas d’une société commerciale : Tribunaux de commerce.

I – 2 – CLASSIFICATION DES SOCIETES COMMERCIALES

A fin d’introduire cette classification, envisageons, au préalable, plusieurs


hypothèses conduisant à la création d’une société.

Un commerçant, industriel peut à un certain moment mettre son entreprise en


société en constituant un groupement entre lui et ses enfants.
Plusieurs personnes qui se connaissent peuvent décider de fonder une société en
mettant en commun des biens et éventuellement leurs capacités professionnelles, leurs
connaissances techniques.

Un certain nombre de personnes envisagent la création d’une grande entreprise


exigeant la réunion d’énormes capitaux. Une société formée entre elles ne saurait
suffire, même si elles y investissaient tous leurs biens. Il faut dès lors constituer une
société comportant de nombreux associés qui ne pourront se connaitre mais dont la
réunion des apports représentés principalement par des apports en espèces permettra
de mettre sur pied la grande entreprise dont la création a été décidée.

Ces hypothèses font ainsi apparaitre deux types de sociétés. Toutes les formes
de sociétés commerciales vont pouvoir dès lors être réparties en deux grands groupes.

I – 2 – 1 – Les sociétés de personnes

Société où l’élément fondamental est la prise en considération de la personne


des associés. Par suite, on ne saurait concevoir qu’un associé puisse se substituer une
autre personne par une libre transmission de ses droits dans la société.

Remarque : la notion de « prise en considération de la personne » est souvent


exprimée par une expression latine : « l’intuitus personae ».

I –2 – 2 – Les sociétés de capitaux

Sociétés constituées en vue de réunir des capitaux où, par suite, la considération
de la personne passe au second plan, les associés étant surtout envisagés comme des
apporteurs de capitaux. Une conséquence importante est que tout associé pourra se
substituer une autre personne à laquelle il transmettra librement ses droits.

I – 3 – LES DIFFERENTES SOCIETES COMMERCIALES

Notre droit a crée et réglementé cinq formes de sociétés commerciales :

- La société en nom collectif, la société en commandite simple que nous


groupons ensemble car nous verrons qu’elles correspondent au type de la
société de personnes ;

- La société anonyme, la société en commandite par actions qui sont le type


même de la société de capitaux ;

- La société à responsabilité limitée qui est une forme intermédiaire entre la


société de personnes et la société de capitaux.

Il convient maintenant de présenter les caractéristiques de chacune de ces formes de


sociétés commerciales.
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DES DIFFERENTES
SOCIETES COMMERCIALES

II – 1 – LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF

II – 1 – 1 – Caractères distinctifs

a) Tous les associés ont la qualité de commerçant

Ce caractère peut paraître étonnant, la société elle-même ayant déjà cette


qualité. Il faut bien en voir la raison d’être qui tient au fait que la liquidation des
biens ou le règlement judiciaire de la société entrainera soit la liquidation des
biens, soit le règlement judiciaire de tous les associés ; or, une telle procédure
n’est applicable qu’aux personnes ayant la qualité de commerçant, tout au
moins quand il s’agit de personnes physiques.

b) Tous les associés sont les garants solidaires du passif social

Par suite, l’un quelconque des associés peut se voir réclamer le paiement de la
totalité d’une dette contractée par la société et même celui de la totalité des
dettes sociales.

Ainsi la solvabilité personnelle de chaque associé est adjointe à celle de la


société dont le crédit s’en trouve singulièrement renforcé.

Toutefois, les créanciers ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales


qu’après avoir vainement mis en demeure la société par acte d’huissier.

c) Les droits des associés ne sont pas librement cessibles

La société en nom collectif est une société de personnes ; l’accord des associés
est fondé sur l’intuitus personae. Chaque associé, ayant été accepté par les
autres, ne peut, sans l’accord de tous, transmettre, ses droits à un tiers ; la loi
interdit même la libre cession à l’un des associés.

Toute clause, des statuts qui autoriserait la cession des droits d’un associé avec
le seul consentement de la majorité des autres est déclarée nulle par la loi.

Remarque : les droits d’un associé dans la société sont désignés par l’expression de
part d’intérêt.

d) La société en nom collectif à une raison sociale

La raison sociale est formée soit par les noms des associés, soit par celui de l’un
ou de plusieurs d’entre eux suivi, dans ce cas, de l’expression « et compagnie ».

Outre la raison sociale, la société peut être désignée par une appellation de
fantaisie que la loi qualifie de « nom commercial ».
L’un des intérêts de la raison sociale est son utilisation comme signature de la
société. Le gérant engagera donc la société en signant de la raison sociale.

II – 1 – 2 – Fonctionnement de la société

a) Gérance

Si aucun gérant n’a été nommé, tous les associés sont gérants ; chacun peut
donc engager la société.

Si un gérant est désigné, il est généralement choisi parmi les associés. La


désignation est faite soit dans les statuts, soit par un acte postérieur.

L’associé gérant désigné par les statuts ne peut être révoqué qu’à l’unanimité
des autres associés. Cette révocation entraîne la dissolution de la société, à
moins que sa continuation ne soit prévue par les statuts ou que les autres
associés ne la décident à l’unanimité. L’associé gérant non désigné par les
statuts peut être révoqué dans les conditions prévues par les statuts ou à défaut,
par une décision des autres associés prises à l’unanimité. Le gérant non associé
peut être révoqué dans les conditions prévues par les statuts ou à défaut, par une
décision des associés prise à la majorité. Toute révocation décidée sans juste
motif peut donner lieu à des dommages-intérêts.

b) Pouvoirs du gérant

Le gérant peut accomplir tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société.
Envisageons le cas où des statuts limiteraient ces pouvoirs. Quelles vont être les
conséquences d’un dépassement de pouvoir ?dans ce cas la société restera
engagée envers les tiers avec lesquels le gérant a contracté. Ainsi, la limitation
statutaire des pouvoirs du gérant est inopposable aux tiers. Cette limitation
produit seulement ses effets dans les rapports entre associés.

En conséquence, la seule sanction d’un acte de dépassement du pouvoir sera la


mise en jeu de la responsabilité pécuniaire du gérant envers les associés qui
pourraient en outre décider sa révocation.

Dans les 6 mois de la clôture de chaque exercice, le gérant doit soumettre à


l’approbation de l’assemblée des associés, un rapport sur les opérations de
l’exercice, l’inventaire, le compte d’exploitation générale, le compte de pertes
et profits et le bilan.

c) Les assemblées d’associés

La loi rend obligatoire la réunion d’une assemblée annuelle pour statuer sur
l’approbation du rapport du gérant et des comptes. Toute clause statutaire
contraire est réputée non écrite.

Les autres décisions peuvent être prises, non par une assemblée des associés,
mais par consultation écrite de ces derniers, à condition qu’elle ait été prévue
par les statuts. Un associé peut d’ailleurs demander, malgré cette disposition
statutaire, la réunion d’une assemblée.

d) Droit reconnu à tout associé

Les associés ont les droits, deux fois par an, d’obtenir communication des livres
et documents sociaux et de poser par écrit des questions sur la gestion sociale
auxquelles il doit être répondu également par écrit.

e) Dissolution de la société

Nous avons déjà vu un exemple de dissolution, sauf disposition statutaire


contraire ou décision unanime des associés, dans le cas de révocation, d’un
associé gérant statutaire.

La dissolution survient également à l’expiration du temps pour lequel la société


avait été constituée, il en est de même dans le cas où la société avait été créée
pour une ou un ensemble d’opérations qui sont terminées.

Sauf disposition statutaire contraire, la mort d’un associé, sa faillite personnelle


sont également des cas de dissolution, à moins que la continuation de la société
soit prévue par les statuts ou par décision unanime des associés.

II – 2 – LA SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE

II – 2 – 1 – Les caractères distinctifs

Ils seront présentés en comparant cette société à la société en nom collectif.

a) Différence principale

Existence dans la commandite de deux catégories d’associés : les


commandités ; les commanditaires.

b) Analogies

- Condition identique des commandites et des associés de la société en nom


collectif. Les commandites ont la qualité de commerçant, ils sont
solidairement garants du passif social.

- Les droits de tous les associés ne sont pas librement cessibles. La


commandite est donc, elle aussi, une société de personnes. Notons toutefois
qu’un commanditaire peut librement céder ses parts sociales à un autre
associé si les statuts le permettent.

- La société en commandite a une raison sociale, avec cette particularité que


la raison sociale ne doit pas comporter un nom de commanditaire.
c) Situation du commanditaire

Il peut effectuer des apports en espèces ou en nature et non des apports en


industrie ou en crédit. Il ne répond des dettes sociales que jusqu’à concurrence
de son apport ; cette limitation s’applique aussi à la participation aux pertes. Il
en résulte que les statuts doivent préciser le montant ou la valeur des apports de
chaque commanditaire.

II – 2 – 2 – Fonctionnement de la société

Il est identique à celui de la société en nom collectif avec cette différence


essentielle qu’un commanditaire ne peut ni être gérant, ni accomplir au nom de la
société un acte de gestion, même en vertu d’une procuration. En cas de contravention à
cette interdiction, le commanditaire est tenu solidairement, avec les associés
commandités des dettes et engagements de la société qui résulteraient des actes
accomplis. Suivant le nombre et l’importance de ceux-ci, il peut être déclaré
solidairement obligé pour tous les engagements de la société.

II – 3 – LA SOCIETE ANONYME

Avant de l’examiner, rappelons la définition donnée par la loi : « la société


anonyme est la société dont le capital est divisé en actions et qui est constituée entre
des associés qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports. »

II – 3 – 1 – Les caractères distinctifs

a) Division du capital en actions

L’action, titre représentant les droits de l’actionnaire, a une valeur nominale.


Cette valeur nominale représente une fraction du capital social.

b) Les droits de l’associé sont librement cessibles

L’associé a souscrit un certain nombre d’actions à la constitution de la société,


d’où son nom d’actionnaire. L’actionnaire dispose librement de ses droits
représentés par ses actions qu’il cède comme il le veut. L’action est un titre
négociable qui se transmet très facilement surtout lorsqu’il est coté à la Bourse
des Valeurs. Elle est encore appelée « valeur mobilière ». Les titres changent
ainsi facilement de main. Il convient de noter que les actions ne sont
négociables qu’après l’immatriculation de la société au registre du commerce et
des sociétés.

Remarque : les statuts de la société peuvent limiter le droit de l’actionnaire à la


négociation de ses titres. Les cessions d’actions entre actionnaires et des tiers, peuvent
être soumises à des dirigeants de la société. Une telle clause d’agrément est valable
dans la mesure où elle n’interdit pas complètement à l’actionnaire la cession de ses
actions, car elle porterait atteinte à l’un des droits essentiels attachés au titre ; en outre,
elle ne peut être stipulée que si les actions revêtent exclusivement la forme nominative.
Par suite, la clause d’agrément est subordonnée à l’existence d’une clause de
préemption permettant la cession des titres à la personne que lui désignent les
dirigeants.

c) La responsabilité pécuniaire des actionnaires est limitée au moment


nominal de leurs actions.

L’actionnaire n’assume qu’une obligation consistant dans la libération de ses


actions par réalisation des apports promis. Il ne peut donc pas, cette libération
effectuée être poursuivi sur son patrimoine par les créanciers sociaux et sa
participation aux pertes est limitée au moment de ses apports.

d) Fixation par la loi d’un capital social minimum

- Sociétés faisant appel à l’épargne publique. Précisons qu’il en est ainsi des
sociétés anonymes qui pour le placement des actions qu’elles émettent, ont
recours à des banques, à des établissements financiers qui feront souscrire
ces actions par leurs clients ou qui ont recours à des procédés de publicité
pour déterminer la souscription des titres par le public. La loi fixe à
500 000F le montant du capital social minimum.

- Société ne faisant pas appel à l’épargne publique. Limitation à 100 000F du


capita social minimum.

e) Fixation d’un nombre minimum d’actionnaires

La loi stipule que le nombre des associés ne peut être inférieur à sept.

II – 3 – 2 – Constitution des sociétés anonymes

a) Constitution par appel à l’épargne publique

Les personnes intervenant au stade de la formation de la société sont appelées :


fondateurs. La loi leur impose les formalités suivantes :

- Publication d’une notice, comportant les mentions imposées par la loi et


permettant de faire connaitre tous les renseignements relatifs à la société en
formation. Cette notice est publiée au bulletin des annonces légales
obligatoires.

- Dépôt au greffe du tribunal de commerce d’un projet de statuts.

- Souscription intégrale du capital social.

Les souscripteurs se répartissent an deux groupes : ceux qui font des apports en
espèces et qui recevront des actions de numéraire, ceux qui font des apports en nature
et qui recevront des actions d’apport.

Un bulletin de souscription constate la souscription d’actions de numéraire ; la


loi en énumère les mentions obligatoires.
- Libération des actions.

Les actions d’apports doivent être intégralement libérées dès leur souscription.
Les actions de numéraire doivent être libérées au moins du quart de leur valeur
nominale à leur souscription. Les fonds reçus lors de cette libération sont déposés,
pour le compte de la société en formation, à la caisse des dépôts et consignations, chez
un notaire ou dans une banque. A ce dépôt est jointe la liste des souscripteurs.

- Appréciation par des commissaires aux apports de la valeur des apports en


nature. Ces commissaires sont désignés par décision de justice, sur demande
des fondateurs. Leur rapport est déposé au greffe du tribunal de commerce.

- Déclaration notariée de souscription. La souscription intégrale du capital


social et la libération partielle des actions de numéraire font l’objet d’une
déclaration des fondateurs dans un acte notarié.

- Réunion d’une assemblée générale constitutive. Les fondateurs convoquent


les souscripteurs en assemblée générale.

L’assemblée statue sur l’évaluation des apports en nature, elle désigne les
premiers membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance, les
commissaires aux comptes ; elle vote les statuts dont le projet avait été établi par les
fondateurs.

- Immatriculation au registre du commerce et des sociétés.

b) Constitution sans appel à l’épargne publique

Dans ce cas, les formalités sont simplifiées : pas de dépôt de projet de statuts, ni
de publication d’une notice, ni de bulletins de souscription, ni d’assemblée
générale constitutive.

c) Direction et administration de la société

Deux méthodes sont prévues par la loi :

 Conseil d’administration et président du conseil d’administration. Le conseil


d’administration doit comprendre un nombre d’administrateurs pouvant
aller de 3 à 12. Les administrateurs choisis parmi les actionnaires sont
désignés soit par les statuts pour une durée de 3ans, soit par une assemblée
d’actionnaires pour une durée de 6 ans. Le conseil d’administration élit
parmi ses membres un président. Le président directeur général assume,
sous sa responsabilité, la direction générale de la société.

 Directoire et conseil de surveillance. Ce mode prévu par la loi ne fonctionne


que si les statuts l’ont expressément stipulé. La société est dirigée par un
directoire de 5 membres au plus qui peuvent être pris en dehors de la
société. Dans les sociétés dont le capital est inférieur à 250 000F, les
fonctions peuvent être confiées à une seule personne. Le deuxième organe
est le conseil de surveillance dont le nombre des membres peut aller de 3 à
12. Ces derniers sont des actionnaires, ils sont désignés par l’assemblée des
actionnaires. Le conseil de surveillance nomme les membres du directoire et
contrôle en permanence leur gestion.

Remarque : l’administration ou un membre du conseil de surveillance peut être aussi


bien une personne morale, telle qu’une autre société, qu’une personne physique. Dans
ce cas, la société ayant cette qualité désignera une personne physique pour la
représenter au conseil d’administration ou au conseil de surveillance.

II – 3– 3 – Contrôle de la société anonyme

Ce contrôle est exercé par un ou plusieurs commissaires aux comptes choisis


par l’assemblée des actionnaires sur une liste officielle de commissaires aux comptes.
Ces commissaires aux comptes vérifient et certifient la régularité de l’inventaire, du
compte d’exploitation générale, du compte de pertes et profits et du bilan. A cet effet,
ils opèrent tous les contrôles et vérifications qu’ils jugent nécessaires.

II – 3 – 4 – Les assemblées d’actionnaires

Tout actionnaire peut en principe, participer aux assemblées générales ou se


faire représenter.

L’assemblée générale est convoquée par le conseil d’administration ou le


directoire, à défaut, par les commissaires aux comptes ou par un mandataire désigné en
justice à la demande d’un ou plusieurs actionnaires réunissant au moins le dixième du
capital social.

Les convocations se font, soit par insertion dans un journal d’annonces légales,
soit par lettre recommandée, si les actions sont nominatives, avec délai minimum de
15 jours.

L’assemblée ne peut délibérer que sur les questions inscrites à l’ordre du jour, il
est établi une feuille de présence et procès-verbal.

Chaque actionnaire dispose, en principe, d’autant de voix que d’actions ;


toutefois, les statuts peuvent limiter à un certain maximum le nombre de voix dont un
même actionnaire peut disposer.

a) Les assemblées générales ordinaires

L’assemblée générale ordinaire est réunie au moins une fois par an, dans les six
mois de la clôture de l’exercice.

Pour délibérer valablement, elle doit être composée d’actionnaires présents ou


représentés possédant au moins le quart du capital social ; si ce quorum n’est
pas atteint, il faut convoquer une deuxième assemblée qui pourra délibérer quel
que soit le capital représenté. Les décisions sont prises à la majorité des voix
exprimées.

Les statuts peuvent imposer à tout actionnaire un nombre minimal d’actions,


sans que celui-ci puisse être supérieur à dix pour ouvrir le droit de participer à
l’assemblée. Toutefois, les petits actionnaires ont la possibilité de se réunir pour
atteindre ce minimum et se faire représenter par l’un d’eux.

Tout actionnaire a le droit d’obtenir, au siège social, communication des


documents et des rapports qui seront soumis à l’assemblée, dans les 15 jours
précédant la réunion.

Le conseil d’administration ou le directoire après lecture de son rapport,


présente le compte d’exploitation générale, le compte de pertes et profits, le
bilan. Les commissaires aux comptes présentent leur rapport.

L’assemblée délibère et statue sur toutes les questions relatives aux comptes de
l’exercice écoulé ; elle décide de l’affectation et de la répartition des bénéfices.
Elle procède, le cas échéant, à la nomination d’administrateurs ou de membres
du conseil de surveillance. Elle autorise les émissions d’obligations.

b) Les assemblées générales extraordinaires

L’assemblée générale extraordinaire a seule compétence pour modifier les


statuts dans toutes leurs dispositions. Elle ne peut toutefois augmenter les
engagements des actionnaires, ce qui exigerait le consentement de tous.

Tout actionnaire peut participer à l’assemblée ; les statuts ne peuvent imposer la


possession d’un nombre minimum d’actions.

Elle ne délibère valablement que si les actionnaires présents ou représentés


possèdent au moins la moitié du capital ; si ce quorum n’est pas atteint, une
deuxième assemblée sera convoquée pour laquelle le quart du capital suffira ; si
celui-ci n’est pas réunit l’assemblée pourra être prorogée à une date postérieure.

Les décisions sont prises à la majorité des deux tiers des voix exprimées.

Les modifications statutaires les plus courantes sont l’augmentation ou la


réduction du capital.

L’augmentation du capital se réalise soit par émission d’actions nouvelles


contre de nouveaux apports, soit par émission d’action à la suite d’incorporation
de réserves ou capital social ou de transformation de dettes sociale en actions.

Dans le cas d’augmentation du capital suivant la première modalité, les anciens


actionnaires ont le droit préférentiel de souscription.
II – 4 – LA SOCIETE EN COMMANDITE PAR ACTIONS

Il s’agit d’une forme de société commerciale actuellement peu fréquente ;


pratiquement, il ne s’en crée plus.

II – 4 – 1 – Les caractères distinctifs

La société en commandite par actions présente avec la société en commandite


simple les analogies suivantes : Existence de deux catégories :

- Les commandités, dont le statut juridique est le même que celui des
commandites dans la commandite simple et qui seuls peuvent gérer la
société ;

- Les commanditaires. Comme dans le cas des sociétés anonymes, le capital


social est divisé en actions, celles-ci sont en principe souscrites par les
commanditaires qui sont des actionnaires. Le commandité a aussi la
possibilité de souscrire des actions.

II – 4 – 2 – Le fonctionnement de la société

La gestion est assurée par un gérant, commandité ou personne étrangère à la


société, sous le contrôle permanent d’un conseil de surveillance composé de trois
commanditaires. Les associés se réunissent en assemblée générale comme dans les
sociétés anonymes. Sauf, dispositions statutaires contraires, la modification des statuts
exige l’accord de tous les commandités.

II – 5 – LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE

II – 5 – 1 – Les caractères distinctifs

a) Division du capital en parts sociales

La part a une valeur nominale, elle représente une fraction du capital social.
Différence capitale avec l’action, la part sociale n’a pas de représentation
matérielle, aucun titre n’est créé. Les statuts fixent la répartition des parts
sociales entre les associés. Ces parts ne peuvent rémunérer que des apports en
espèces ou en nature. Elles doivent être intégralement libérées à leur
souscription.

b) Limitation à la liberté de cession des parts

Les parts sociales sont librement cessibles entre associés. La cession à des tiers
requiert le consentement de la majorité des associés représentant au moins les
trois quarts du capital social. Sous ce rapport, la société à responsabilité limitée
se rapproche des sociétés de personnes.

Remarque : si la société a refusé de consentir à la cession, les associés sont tenus,


dans un délai de trois mois, soit d’acquérir ou de faire acquérir les parts, soit de réduire
le capital d’un montant égal à la valeur nominale des parts. Dans les deux cas, la
reprise des parts sera, à défaut d’accord amiable, fixée à leur valeur déterminée par un
expert.

c) Limitation de la responsabilité de tous les associés au moment de leurs


apports.

Sous ce rapport, la société à responsabilité limitée rappelle les sociétés de


capitaux.

d) Fixation par la loi d’un capital social minimum : ce minimum est de


20 000F.

e) Fixation par la loi d’un nombre maximum d’associés

Le nombre des associés ne peut être supérieur à 50. Si la société vient à


comprendre plus de 50 associés, elle doit dans le délai de deux ans, être
transformée en société anonyme : à défaut, elle doit être dissoute, à moins que
pendant ce délai, le nombre des associés ne soit devenu égal ou inférieur à 50.

II – 5 – 2 – Le fonctionnement

a) Gérance

Les statuts ou une décision postérieure des associés nomment un ou plusieurs


gérants. Ces gérants peuvent être choisis en dehors des associés. Ils disposent
des plus larges pouvoirs de gestion. Toute clause statutaire limitant ces pouvoirs
est inopposable aux tiers. Elle ne produit donc ses effets que dans les rapports
entre les associés : mise en jeu éventuelle de la responsabilité du gérant.

La révocation du gérant résulte d’une décision des associés, représentant plus


de la moitié du capital social. Toute révocation sans juste motif peut donner lieu
à des dommages-intérêts.

b) Contrôle de la gestion

Comme dans les sociétés anonymes, il est exercé par un ou plusieurs


commissaires aux comptes choisis par les associés. Cette désignation de
commissaires aux comptes n’est toutefois obligatoire que dans les sociétés dont
le capital social excède 300 000F.

c) Assemblées d’associés

Les décisions sont prises en assemblée. Toutefois les statuts peuvent stipuler
que ces décisions ou seulement certaines pourront être prise par consultation
écrite des associés, la seule exception concerne l’approbation des comptes qui
est obligatoirement donnée par l’assemblée annuelle et cela dans un délai de six
mois à compter de la clôture de l’exercice.

Chaque associé dispose d’un nombre de voix égal à celui des parts sociales
qu’il possède. Il peut se faire représenter par un autre associé ou par son
conjoint ; la représentation par une autre personne n’est possible que si les
statuts le permettent.

Dans les assemblées ou lors des consultations écrites, les décisions sont
adoptées par un nombre d’associés qui doivent représenter plus de la moitié du
capital social. Si cette majorité n’est pas atteinte les associés sont convoqués ou
consultés une deuxième fois et les décisions sont prises à la majorité des votes
émis.

Modification des statuts ; toute modification des statuts ne peut être décidée que
par des associés représentant au moins les trois quarts du capital social.

Toute clause des statuts exigeant une majorité plus élevée est réputée non
écrite. Les associés ne peuvent, si ce n’est à l’unanimité, changer la nationalité
de la société.
CHAPITRE III : LEGISLATION DE LA PROPRIETE BATIE :
REGLEMENTATION DE LA CONSTRUCTION

III – 1 – INTRODUCTION : Droit de la propriété et liberté de construire

La propriété étant le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la


plus absolue ; tout propriétaire foncier a le droit de construire sur son terrain.

En principe, on ne doit pas construire sur le terrain d’autrui car le propriétaire


peut même conserver la propriété des constructions édifiées par un tiers pour l’obliger
à les enlever. Il existe néanmoins ce que l’on appelle le « bail » qui est une location du
terrain pour un temps au bout duquel le bailleur devient propriétaire des constructions
édifiées sur son terrain.

Il existe aussi la concession immobilière qui consiste à céder son terrain à un


concessionnaire pour une durée de 20 ans moyennant une redevance annuelle. A la fin
le propriétaire est tenu de rembourser le coût de la construction au concessionnaire.

La liberté de construire est aussi limitée par restriction du droit de propriété en


particulier l’intérêt général, l’utilité publique et les droits des propriétaires voisins.

C’est ainsi que l’on a des droits imposés dans un but d’intérêt général qui sont
des servitudes légales d’utilité publique encore appelées « servitudes de droit
administratif et servitudes de l’urbanisme » et des lois imposées par les rapports de
voisinage des propriétés privées qui sont des « servitudes de droit privé ».
CHAPITRE IV : SERVITUDES DE DROIT CIVIL

Ce sont des charges imposées par un héritage pour l’usage et l’utilité d’un
héritage appartenant à un autre propriétaire.

IV – 1 – COPROPRIETE

IV – 1 – Cours – Passages – Puits – Abreuvoirs desservant plusieurs immeubles

Plusieurs maisons peuvent avoir l’usage en commun de tout cela. Mais chaque
copropriétaire doit se servir de la chose commune sans empêcher le droit identique des
autres. Il peut même apporter des améliorations pourvu de ne pas apporter de trouble à
l’exercice du droit des propriétaires indivis. Chacun doit participer en proportion de
ses droits aux frais d’entretien et de réparation de la chose commune.

IV – 1 – 2 – Immeubles divisés par étages et par appartement

Ici la propriété est répartie entre plusieurs personnes par lots comprenant
chacun une partie privative et une quote-part des parties communes.

Les parties privatives sont les parties exclusives de chaque copropriétaire.


Chaque copropriétaire use et jouit librement des parties privatives et des parties
communes sous la condition de ne porter atteinte ni aux droits des autres propriétaires
ni à la destruction de l’immeuble.

Toute amélioration, transformation, adjonction d’éléments ou location des


locaux communs ne peut être décidée que par l’assemblée générale des
copropriétaires.

Chaque propriétaire doit participer aux charges de la conservation, de


l’entretien et de l’administration des parties communes de l’immeuble
proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans son
lot. A l’intérieur de son local, le propriétaire agit en toute liberté.

IV – 2 – MITOYENNETE

 La contiguïté est l’état des propriétés qui se joignent, se touchent, sans qu’il
y ait adhérence entre elle.

 Les clôtures entre immeubles contigus ou voisins peuvent appartenir en


indivision aux deux propriétés qu’elles séparent ; on dit alors que ces
clôtures sont mitoyennes.

La mitoyenneté est donc une copropriété qui s’applique à toutes les clôtures,
murs, fossés, barrières,… elle permet aux propriétaires voisins d’économiser le terrain
et de l’argent.
Une clôture est mitoyenne :

 Quand elle sert de séparation entre deux bâtiments jusqu’au niveau du toit
du bâtiment le plus bas ;

 Quand elle sépare deux cours ou deux jardins et non une cour ou un jardin et
une maison ;

 Quand elle sépare deux enclos dans les champs.

Le mur mitoyen doit avoir la même forme des deux cotés. Pour qu’un mur déjà
construit devienne mitoyen, l’autre propriétaire doit rembourser au maître du mur la
moitié du coût du mur et du terrain sur lequel le mur est bâti.

 Droits : chacun peut se servir de la face qui regarde son lot tout en
respectant les servitudes existant au profit de l’autre. Il doit demander le
consentement de l’autre pour adosser des ouvrages sur le mur mitoyen.

 La réparation, l’entretien et la reconstruction du mur mitoyen sont à la


charge des ayants droit et proportionnellement aux droits de chacun. A
défaut, le propriétaire qui désiste dispose de la faculté d’abandon qui lui
permet de céder le mur à son voisin.

IV – 3 – RESTRICTIONS AU DROIT DE PROPRIETE TENANT AU


VOISINAGE

Dans l’intérêt du bon voisinage de nombreuses limitations légales à la propriété


foncière ont été édictées dans le code civil.

a) Bornage

C’est l’opération qui consiste à fixer la ligne séparative de deux propriétés


contiguës au moyen de bornes ou d’autres signes matériels. Le bornage se fait à
frais communs pour éviter les contestations qui peuvent naître à l’occasion des
limites des propriétés.

Le déplacement ou l’enlèvement des bornes est passible de peine


correctionnelle.

Il existe deux types de bornages : le bornage à l’amiable et le bornage judiciaire


qui est de la compétence du tribunal d’instance. Le juge d’instance se déplace
alors sur les lieux pour faire procéder à la plantation des bornes sur la ligne
séparative.

b) Clôture

C’est un moyen plus sur que le bornage pour délimiter matériellement une
propriété.
Tout propriétaire peut clore son terrain à ses frais. Une propriété rurale est
considérée close lorsqu’elle est entourée :

- d’un mur de 4 pieds de haut (1.30m) avec barrière ou porte ;

- d’une palissade ou de treillage ;

- d’une haie vive ou sèche ;

- d’un fossé de 4 pieds de large et de 0,64m de profondeur.

C’est au moment où le propriétaire établit sa clôture qu’il peut obliger son


voisin à participer aux frais de construction du mur mitoyen car une fois ce mur
terminé le voisin ne sera contraint d’acquérir la mitoyenneté qu’au moment où il
adossera ou édifiera une construction contre ce mur.

c) Vues et Jours

Les vues sont des ouvertures (fenêtres, baies, balcon, terrasses,…) qui
permettent de voir chez le voisin.

Les jours ou jours de souffrance sont des ouvertures destinées à éclairer un


local sans permettre à son occupant de voir chez le voisin.

Il est interdit de pratiquer une ouverture sur le mur mitoyen sans le


consentement du voisin.

 Les vues ne peuvent être faites qu’à une certaine distance de la ligne
séparative des propriétés.

- Pour les vues droites, cette distance est de 1.90m ;

- Pour les vues obliques, la distance est de 0.60m.

 Les jours de souffrances peuvent être faits dans les murs non mitoyens
et dans la partie supérieure des murs mitoyens.

Ils doivent être munis de grillage de maille ≥ 10cm. Ils peuvent être
réalisés à 2.60m du plancher ou du bon sol et à 1.90m du plancher aux
étages supérieurs.
CHAPITRE V : SERVITUDES DE DROIT ADMINISTRATIF

Ce sont des règlementations administratives relatives à la construction imposées


à tous. Il s’agit ici de défendre le domaine contre les empiètements, les dégradations et
les usurpations des particuliers et d’emmener ceux-ci d’en faire usage conforme à sa
destination.

V – 1 – ALIGNEMENT DES CONSTRUCTIONS EN BORDURE DES VOIES


PUBLIQUES

Chaque voie publique est l’objet d’un plan d’alignement établi par l’autorité
administrative compétente afin de déterminer les limites des propriétés riveraines.
Cette limite entre voie publique et propriété privée est déterminée conformément à un
Plan Général d’Alignement (P.G.A). Ce plan est établi en concordance avec les projets
d’aménagement et d’extension qui sont les plans d’ensemble de travaux publics.

V – 1 – 1 – Alignements généraux

Le plan d’alignement doit faire l’objet d’une enquête préalable, être approuvé
par l’autorité compétente et publié afin de protéger les particuliers contre tout excès de
pouvoir de l’administration.

Les effets du plan sont variables suivant qu’il s’agit de rétrécir ou d’élargir une
voie publique.

 En cas de rétrécissement de la voie publique, le propriétaire riverain possède


un droit de préemption (droit d’achat sur les parcelles de terrain déclassées
en dehors du nouvel alignement) ;

 En cas d’élargissement de la voie publique.

Si les terrains inclus dans les limites fixées par le plan sont nus et non clos, ils
sont incorporés à la voie publique moyennant une indemnité versée au propriétaire.

Si les terrains sont bâtis ou clos, ils ne sont pas immédiatement attribués à la
voie publique : ils sont grevés d’une servitude de reculement qui interdit au
propriétaire les travaux confortatifs lorsque l’immeuble tombera en ruine le terrain
sera incorporé à la voie publique moyennant une indemnité au propriétaire
correspondant à la valeur du terrain nu.

Le P.G.A est complété par les plans de nivellement.

V – 1 – 2 – Alignements individuels

C’est la limite entre la voie publique et chaque construction située en bordure.


Cette limite est fixée par un arrêté individuel d’alignement en conformité avec le
P.G.A. le propriétaire ou son représentant doit demander l’alignement avant le début
de la construction. Cette demande est adressée au maire de la localité. Cet arrêté n’est
valable que pour un an.

S’il s’agit de constructions existantes soumises à un alignement nouveau,


l’alignement individuel peut obliger l’administration en cas d’élargissement urgent de
la voie publique à acquérir à l’amiable ou à exproprier les terrains ou obliger le
propriétaire au reculement à la nouvelle limite en cas de reconstruction ou à
l’avancement par acquisition du terrain déclassé en avant de son domaine.

Remarque :

- Servitude de reculement : le propriétaire ne peut plus faire à son immeuble


les répartitions rentrant dans la catégorie des travaux confortatifs à la façade.

- Travaux confortatifs : travaux susceptibles de prolonger la durée du mur de


face, qui doit être retranché de l’immeuble.

- Servitude d’avancement : elle donne un droit de préemption du propriétaire


sur le terrain déclassé situé devant son terrain.

V – 2 – PERMISSIONS DE VOIRIE

Les biens de domaine public se différencient juridiquement de ceux du domaine


privé par leur indisponibilité c’est-à-dire qu’ils sont inaliénables, imprescriptibles et
non susceptibles d’action de revendication. Cependant des dérogations peuvent être
apportées à ce principe. L’administration peut autoriser à faire un autre usage de la
voie publique que celui auquel elle est normalement destinée : ce sont les permissions
de voirie.

Trois espèces de permissions d’occupation privatives qui donnent lieu à des


permissions de voirie.

 Les saillies placées sur la façade des immeubles ;

 Les dépôts et stationnement (étalage, kiosque, terrasse café) ;

 Les occupations temporaires (tranchée pour installation des canalisations…)

La permission de voirie est une décision individuelle ou spéciale émanant du


préfet ou du maire de la localité sur demande timbrée accompagnée de frais.

Il existe d’autres servitudes tels que :

 La servitude de plantation ;

 Les servitudes de pavage et de balayage ;

 Les servitudes d’occupation et d’extraction de matériaux ;

 Les servitudes de terrains réservés ;


 La servitude de visibilité destiné à faciliter l’usage, l’entretien et la
protection des voies ;

 Les servitudes concernant la navigation aérienne qui interdisent de bâtir ou


de planter au-delà d’une certaine hauteur.

V – 3 – REGLEMENTATION RELATIVE A L’HYGIENE

Tout logement doit être pourvu d’une installation d’eau potable et d’une
installation d’eaux usées :

 Comporter au moins une pièce pour la toilette avec un lavabo et une douche
ou baignoire ;

 Etre pourvu d’un cabinet d’aisance ;

 Comporter un évier muni d’un écoulement d’eau et un emplacement


aménagé pour recevoir des appareils de cuisson ;

 Les garde-corps des balcons doivent avoir une hauteur d’au moins 1.00m.

Dans l’intérêt général, l’administration a le droit de prendre des dispositions


entrainant la perte de la propriété. Il existe deux causes : les arrêtés de péril et les
expropriations pour cause d’utilité publique, soit pour cause d’insalubrité, soit pour
cause des travaux publics.

Lorsque les travaux d’assainissement sont impossibles, il est parfois nécessaire


de démolir un immeuble : il y a lieu d’exproprier pour cause d’insalubrité. L’indemnité
varie suivant le degré d’insalubrité : si l’immeuble est totalement insalubre,
l’indemnité est calculée sur la valeur du terrain nu.
CHAPITRE VI : SERVITUDES DE L’URBANISME

Le but de l’urbanisme est d’aménager le territoire suivant des plans rationnels,


de réglementer les lotissements, de généraliser les formalités du permis de construire,
de faciliter les constructions d’habitation et d’améliorer les zones urbaines et
industrielles.

Ceci afin d’assurer l’extension des villes, leur rénovation intérieure et l’équipement
des terrains livrés à la construction.

VI – 1 – DOCUMENTS D’URBANISME

L’orientation foncière a institué deux séries de documents d’urbanisme.

a) Le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (S.D.A.U.) répond à


la nécessité de définir clairement :

 Les zones susceptibles d’être urbanisées ou réorganisées ;

 Les zones à ne pas urbaniser ;

 Les locations des grands équipements nécessaires aux urbanisant.

Ceci en fonction des facteurs économiques, démographiques, géographiques et


sociaux.

b) Le Plan d’Occupation des Sols (P.O.S.) répond à quatre objectifs :

 Organiser les zones urbaines pour les prochaines années ;

 Protéger les zones naturelles ;

 Préparer la réalisation des équipements futurs ;

 Fournir une fonction juridique claire et complète.

Toute commune de plus de 10 000 habitants doit avoir un P.O.S ; le S.D.A.U et


le P.O.S préparent l’utilisation de tous les autres moyens offerts par la législation sur
l’urbanisme (réserves foncières, zones d’aménagement concerté, rénovation, permis de
construire).

NB : le P.O.S achevé et rendu public par un arrêté préfectoral permet :

 A l’usager de savoir ce qu’il faut faire ou ne pas faire sur son terrain ;

 A l’administration de renseigner l’usager sur l’utilisation possible de son


terrain (en lui délivrant un certificat d’urbanisme), de prendre ses décisions
conformément aux dispositions du plan.
Le P.O.S réglemente tout ce qui concerne une construction, un lotissement,
l’implantation d’une installation classée, une carrière, un affouillement, des
abattages d’arbres.

VI – 2 – LES LOTISSEMENTS

On appelle ainsi toute division d’une propriété foncière en vue de l’implantation


bâtiment. On distingue :

 Les lotissements à usage d’habitations

Ceux-ci sont subordonnés à une demande d’autorisation et d’un dossier


produit en 4 exemplaires déposés à la commune.

Le dossier comporte : note explicative, plan de situation, plan de l’état


actuel du terrain à lotir et de ses abords, plan définissant la composition
d’ensemble du projet, un programme et des plans des travaux d’équipements
internes aux lotissements, une copie de l’autorisation de défrichement, une
étude d’impact et le cahier des charges.

L’autorisation est refusée si le projet de lotissement n’est pas conforme aux


dispositions du P.O.S. elle est variable pour 18 mois.

Le permis de construire ne peut être accordé que pour des constructions


conformes aux prescriptions de l’arrêté d’autorisation et aux dispositions
inscrites au dossier de lotissement approuvé.

 Les lotissements jardins

Ils sont soumis aux mêmes formalités que les lotissements d’habitations.

 Les lotissements à usage industriel

Ils sont soumis aux mêmes formalités. Mais ils ne peuvent être autorisés que
s’ils sont conformes aux dispositions des plans d’urbanisme approuvés ou à
défaut s’ils font l’objet d’un avis favorable de la commission départementale
d’urbanisme.

VI – 3 – PERMIS DE CONSTRUIRE

Le permis de construire a pour but de déclarer que la construction envisagée


n’est pas contraire aux règlements et ne porte atteinte ni aux exigences de la sécurité
publique ou de la salubrité, ni au caractère des lieux environnants.

Il est exigé pour tous les travaux de constructions et pour les modifications
extérieures des constructions existantes, les reprises de gros œuvres et les
surélévations.
a) Constitution et instruction des dossiers

Les dossiers comprennent :

- Un certificat de propriété (obtenu au service des domaines sur présentation


du titre foncier) ;

- 5 plans de masse et de situation (service du cadastre) ;

- Un certificat d’urbanisme (service de l’urbanisme et de l’habitat sur


présentation des plans d’architecte, du certificat de propriété et les 5 plans
de masse et de situation) ;

- 4 plans de coupes et façades ;

- 4 plans de fondation et toiture ;

- 4 plans d’implantation ;

- 4 plans de fosse septique ;

- 4 devis descriptifs et estimatifs ;

- 4 demandes de permis de construire dont 1 timbrée à 1000F ;

- Une chemise forte et 4 chemises légères.

Le client aura à payer 1% du montant des coûts des travaux à la mairie avant
délivrance du permis.

Dans le mois de la réception de la demande, le maire fait connaitre son avis


motivé au directeur départemental de l’équipement.

Le préfet fait connaitre au demandeur dans les 15 jours de la réception de la


demande par le directeur de l’équipement, le numéro d’enregistrement de sa demande
et la date avant laquelle la décision devra lui-être notifiée par plis recommandés avec
accusé de réception.

Si aucune décision ne lui a été adressée avant la date fixée, la dite lettre vaudra
permis de construction et les travaux pourront commencer.

Le permis de construire est valable un an. Il est périmé si les travaux n’ont pas
commencée avant cette date et si les travaux ont été interrompus pendant plus d’un an.

b) Contrôle de l’administration et certificat de conformité

Les agents compétents peuvent procéder sur le chantier aux vérifications qu’ils
jugent utiles. Ce droit de visite peut être exercé pendant 2 ans, après
l’achèvement des travaux.
Une déclaration d’achèvement des travaux est faite par lettre recommandée au
maire en vue de l’obtention d’un certificat de conformité (dans un délai de 30
jours). Ce certificat doit être notifié dans les 3 mois.

Avant l’ouverture du chantier et pendant toute la durée de celui-ci, une affiche


sur le terrain doit faire mention de la délivrance du permis de bâtir et un extrait
de ce permis doit être affiché à la mairie.

c) Voies de recours

Le constructeur a contre les décisions prises par l’administration en matière de


permis de bâtir, les voies de recours habituelles du droit commun.

Il peut d’abord demander à l’autorité qui a pris la décision d’examiner à


nouveau le dossier : c’est le recours gracieux.

Toute personne qui est intéressée peut saisir l’autorité qui contrôle l’auteur de la
décision (préfet, ministre) : c’est le recours hiérarchique.

Il existe enfin le recours en annulation porté devant la juridiction administrative


qui peut être formé soit par le pétitionnaire, soit par un tiers.

VI – 4 – PERMIS DE DEMOLIR

Si on désire démolir en tout ou en partie un bâtiment à quelque usage qu’il soit


affecté, on doit au préalable obtenir un permis de démolir.

Le dossier joint à la demande comprend :

- Le plan de situation ;

- Les conditions actuelles d’utilisation ou d’occupation du bâtiment ;

- La surface du plancher hors œuvre ;

- Les motifs de la démolition ;

- La nature et l’importance des travaux nécessaires.

L’absence de notification de décision dans un délai de 4 mois à compter de la


réception équivaut à l’octroi de permis de démolir.

Mention du permis de démolir doit être affichée sur le terrain et un extrait du


permis ou certificat est affiché à la mairie pendant 2mois.

Il est valable pour 5 ans et est périmé si les travaux sont interrompus pendant
plus de 5 ans.
 Voies de recours

On peut citer les recours hiérarchiques et les recours contentieux en


annulation de la décision accordant ou refusant le permis de démolir ou
imposant certaines prescriptions.

VI – 5 – LES LOIS FONCIERES

Il est prévu des dispositions supplémentaires qui ont pour but de faciliter
l’acquisition de terrains nécessaires à la construction d’habitat et à l’amélioration des
zones affectées à l’habitation et à l’industrie. L’administration peut à défaut d’accord
amiable, exproprier les terrains nécessaires à la construction d’habitations ou à la
réalisation des projets d’aménagement. Les terrains expropriés peuvent être cédés soit
par petits lots à des particuliers qui construisent individuellement, soit globalement à
des constructions qui utiliseront des programmes importants de construction de
logement. L’expropriation peut s’appliquer aux terrains nus comme aux immeubles
abandonnés. L’administration peut aussi mettre en demeure des propriétaires de
parcelles de construire dans un délai donné, faute de quoi leurs terrains seront mis en
vente par voie d’adjudication publique.

Le P.O.S et S.D.A.U peuvent comporter l’interdiction de construire. Ils peuvent


aussi créer des Zones d’Aménagement Concertée (Z.A.C) à l’intérieur des périmètres
fixés par le P.O.S.

a) Procédure d’expropriation

- Le propriétaire doit être avisé des intentions de l’administration ;

- La déclaration d’utilité publique doit intervenir au plus tard dans un délai


d’un an à 18mois ;

- Les propriétaires expropriés seront indemnisés en fonction du préjudice


subi. L’expropriant peut aussi offrir un local de remplacement ;

- Les voies de recours sont celles prévues par la législation.

b) Aménagement et cession des terrains expropriés

Les terrains expropriés peuvent être utilisés progressivement à la réalisation


d’une zone affectée à l’habitation ou l’industrie par un projet d’aménagement
approuvé.

Ces terrains peuvent être cédés par adjudication publique ou de gré à gré ;

Des cahiers des charges sont alors annexés aux actes de vente en vue d’assurer
la réalisation effective des objectifs poursuivis, en imposant :

- Des délais pour l’exécution des travaux ;


- La résolution de la cession au cas où les travaux ne seraient pas exécutés
dans les délais impartis ;

- Des conditions qui ont pour but de limiter le bénéfice du vendeur de façon à
empêcher toute spéculation.

c) Droit de préemption

Les collectives publiques, les établissements publics et sociétés d’économie


mixte d’aménagement peuvent disposer d’un droit de préemption dans certaines
zones sur tout immeuble qui ferait l’objet d’une aliénation volontaire à titre
onéreux. La durée de ce droit est variable selon qu’il s’agit des Zones
d’Aménagement Différé (Z.A.D 14 ans), secteur urbain à créer ou à rénover,
des Zones d’Intervention Forcée (Z.I.F, durée illimitée).
CHAPITRE VII : L’ENTREPRISE

VII – 1 – INTRODUCTION

Communément, l’entreprise est une organisation ayant une activité bien précise.
C’est ainsi que l’on a des entreprises :

- De bâtiment et travaux publics ;

- De transport ;

- De dépannage ;

- D’installation de sanitaire, etc.

L’entrepreneur est le chef ou le patron de telles entreprises. On oppose petite


entreprise et grande entreprise. Une petite entreprise est encore appelée « petit
commerce ». Cette classification tient compte de la taille, de la dimension ou de la
puissance de l’entreprise.

En général, on appellera entreprise, un organisme financièrement indépendant,


produisant pour le marché des biens ou des services.

VII – 2 – TROIS ASPECTS ESSENTIELS DE L’ENTREPRISE

 L’entreprise produit c’est-à-dire qu’elle crée ou transforme des biens ou des


services susceptibles de satisfaire les besoins des individus, des autres
entreprises ou des collectivités diverses.

 Elle produit pour le marché c’est-à-dire qu’elle vend les biens ou les
services produits.

 Elle est financièrement indépendante c’est-à-dire qu’elle produit et vend de


sa propre autorité, sous sa responsabilité et à ses risques.

VII – 3 – CLASSIFICATION DES ENTREPRISES

On peut les classer en se plaçant à des points de vue différents :

a) D’après la propriété

Si l’on considère à qui appartient l’entreprise, on distinguera les entreprises


privées et les entreprises publiques ou parapubliques.

 Les entreprises privées appartiennent à des particuliers : parmi elles, on


distingue :

 L’entreprise individuelle qui est la propriété d’un seul individu :


l’exploitant et qui regroupe les petits commerces et les artisans ;
 L’entreprise sociétaire ou collective ou société qui réunit les apports
des capitaux de plusieurs personnes ou associés qui sont actionnaires
de la société ;

 Les entreprises publiques ou semi-publiques appartiennent en totalité ou en


partie à l’état ou à un groupe d’états :

b) D’après leur dimension

En se fondant soit sur l’effectif du personnel, soit sur le chiffre d’affaires, soit sur
l’importance des capitaux, on distingue :

- Les grandes entreprises ;

- Les petites et moyennes entreprises.

La quasi-totalité des grandes entreprises sont des sociétés et des entreprises publiques
et la grande majorité des petites entreprises sont des entreprises individuelles.

c) D’après leur domaine d’activité

D’après le secteur d’activité, on distingue les grandes catégories suivantes :

 Entreprises commerciales : leur objet principal est la revente de


marchandises en l’état c’est-à-dire sans leur apporter de modification ; c’est
le cas des épiciers, des grandes quincailleries, des alimentations. On rattache
à cette catégorie les entreprises de services telle que : les assurances, les
agences de tourisme.

 Entreprises industrielles : elles fabriquent ou produisent des articles ou


marchandises à partir des matières premières et de fournitures achetées.
Elles transforment donc ces matières : c’est le cas de l’industrie chimique,
de l’usine de mécanique, des savonneries. On peut rattacher à cette
catégorie :

 les entreprises de bâtiment ;

 les entreprises artisanales qui diffèrent des entreprises industrielles


par leur dimension très modeste et leur caractère individuel ou
familial.

 Entreprises agricoles dont le fonctionnement diffère de ceux des deux


autres catégories. Chez nous il existe plutôt des exploitations agricoles.
VII –4– LES MOYENS DE L’ENTREPRISE

a) Cas de l’entreprise commerciale

 Les biens

 Les locaux sont la propriété de l’entreprise ou sont loué ;

 Les installations et aménagements sont en général sa propriété ;

 Les marchandises destinées à être vendues, dont l’ensemble forme les


stocks sont en général sa propriété.

 Le personnel

Les opérations qui permettent d’atteindre l’objectif de l’entreprise sont


effectuées par l’exploitant lui-même et / ou par plusieurs employés,
rémunérés par un salaire et qui forment le personnel de l’entreprise.

b) Cas de l’entreprise industrielle

On retrouve ici les mêmes éléments, mais dans des proportions différentes :

 Les biens, donc les capitaux nécessaires à l’exploitation sont généralement


plus importants (machines et matériels divers) ;

 Le personnel peut souvent être remplacé en partie par des matériels


automatiques. Exemple : une entreprise fabriquant des bureaux métalliques.
Elle achète des matières premières (tôles, tubes, peintures…) à partir
desquelles, elle fabrique d’abord des éléments de bureau, appelés produits
semi-finis ou semi-ouvrés (plateaux, tiroir,). Elle utilise ces produits semi-
finis pour fabriquer enfin « les produits finis » que sont les bureaux
métalliques montés et terminés.

N.B : certaines entreprises se consacrant à la fabrication d’un produit possèdent


néanmoins une activité commerciale si certains produits vendus n’ont subi aucune
transformation. Ces entreprises sont à la fois industrielles et commerciales. On les
appelle entreprises mixtes.

Exemple : une entreprise ayant pour activité principale tissage du coton et vendant
aussi des pièces d’étoffes achetées à l’étranger.
CLASSIFICATION DES SOCIETES COMMERCIALES

SOCIETES RAPPORT RESPONSABILITES CARACTERISTIQUES


DES DES ASSOCIES DES SOCIETES
ASSOCIES

T Société en Intuitu Les associés détiennent


Y personae des parts sociales ou parts
Nom
P d’intérêt en principe
E Collectif incessible
D (S.N.C)
E Illimitée Les associés doivent avoir
S la qualité de commerçant.
O Solidarité entre les
C associés.
I
E Nom de la société : raison
T sociale contenant tous les
E noms d’associés.
S
D
E
P
E
R
S
O
N
N
E
S

T Société Considération Limitée Les associés détiennent


Y Anonyme des Capitaux des actions négociables.
P
E (S.A) Règles particulières de
D constitution pour protéger
les associés.
E
S Nom de la société :
O dénomination sociale.
C
I Deux types de direction :
E
Soit conseil
T
d’administration +
E
direction générale ;
S
D Soit conseil de
E surveillance + directoire.
C
A
P
I
T
A
U
X

S Société à Intuitu Limitée Les associés détiennent


O Responsabilité personae des parts sociales en
C Limitée principe incessibles.
I (S.A.R.L)
Nom de la société :
E
dénomination sociale,
T
E toutefois une raison
sociale est admise.
S
I La société est dirigée par
N des gérants.
T
E Société en Intuitu Limitée Parts sociales Raison
R Commandite personae sociale.
M Simple
Gérants
E
(S.C.S)
D
I Société en Intuitu Illimitée Parts
A Commandite par personae sociales.
I Action
R Qualité de
E (S.C.A) commerçant.
S
Solidarité

Considération Limitée Actions


des Capitaux négociables

Dans les sociétés en commandite, il y a deux catégories d’associés, les


commandites et les commanditaires. La situation de ces derniers est différente suivant
qu’il s’agit d’une Société en Commandite Simple ou d’une Société en Commandite par
Action.
CHAPITRE VIII : LE CONTRAT DE TRAVAIL

VIII – 1 – DEFINITION

C’est un engagement conclu entre un travailleur et un employeur, en vertu


duquel le travailleur doit exercer une activité professionnelle sous la direction et
l’autorité de l’employeur, moyennant rémunération.

Le contrat de travail est exempt de droit de timbre et d’enregistrement.

VIII – 2 – CONCLUSION DU CONTRAT DE TRAVAIL

VIII – 2 – 1 – Durée du contrat de travail

On distingue deux types de contrat de travail :

 Le contrat à durée déterminée

Ici, le terme est fixé d’avance et ne doit pas dépendre de la volonté


exclusive de l’une des parties contractantes. Sa durée maximum est de deux
ans.

Au-delà de ce délai, le renouvellement du contrat de travail est soumis à


l’obtention d’un visa du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale si on
est étranger.

Si on est Camerounais, le contrat de travail à durée déterminée se


transforme en contrat de travail à durée indéterminée.

 Le contrat à durée indéterminée

Ici, aucun terme n’est fixé à l’avance. Mais le contrat de travail peut par
contre cesser à tout moment si l’une des parties le décide.

VIII – 2 – 2 – Visa du contrat de travail

Le visa du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale est nécessaire dans les


cas suivants :

- Renouvellement du contrat de travail à durée déterminée après deux ans


pour les étrangers ;

- Etablissement d’un contrat de travail ayant une durée déterminée supérieure


à trois mois ;

- Etablissement d’un contrat de travail qui oblige l’employé à s’installer hors


de sa résidence officielle.

- Etablissement d’un contrat de travail concernant un employé étranger.


Le visa est donné à la demande de l’employeur et passé le délai de trois mois à
partir de la date de dépôt, le contrat de travail est réputé avoir été accordé.

VIII – 2 – 3 – Engagement à l’essai

C’est un engagement provisoire qui permet à l’employeur de tester d’abord


l’agent qu’il recrute avant de conclure un contrat de travail définitif.

Il est indiqué par écrit, sinon le contrat de travail est à durée indéterminée sans
période d’essai.

La durée maximale dépend de la catégorie de l’agent. Cette période peut-être


renouvelée une seule fois et doit être notifiée à l’employé avant expiration de la
période initiale.

CATEGORIES DUREES

1 et 2 15 jours

3 et 4 et employés de maison 1 mois

5 et 6 2 mois

7–8–9 3 mois

10 à 12 4 mois

VIII – 3 – EXECUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL

L’employeur et l’employé doivent exécuter le contrat de travail de bonne fois


en accomplissant chacun des obligations.

VIII – 3 – 1 – Obligations de l’employeur

- Donner à l’employé des conditions de travail conformes à la


réglementation ;

- Payer le salaire dû ;

- Respecter les droits du salarié (classement catégoriel, durée des congés


payés,…).

VIII – 3 – 2 – Obligations de l’employé

- Consacrer à l’entreprise toute son activité professionnelle ;

- Ne doit pas concurrencer son entreprise dans son domaine d’activité ;

- Accomplir son travail consciencieusement « en bon père de famille » ;

- Respecter l’employeur et lui obéir ;

- Se conformer à la discipline de l’entreprise.


VIII – 4 – SUSPENSION DU CONTRAT DE TRAVAIL

La suspension interrompt le contrat de travail amis ne le rompt pas. Le code de


travail prévoit les cas de suspension suivants :

- Fermeture de l’établissement par suite de départ de l’employé sous les


drapeaux ;

- Pendant la durée du service militaire de l’employé ou de son rappel sous les


drapeaux ;

- Pendant la durée de l’absence du travailleur pour maladie (6 mois) ;

- Pendant la durée du congé de maternité ;

- Pendant la période de mise à pied ;

- Pendant la période d’éducation ouvrière ;

- Pendant la période d’indisponibilité due à un accident de travail ou d’une


maladie professionnelle ;

- Pendant la durée de détention préventive du travailleur ;

- En cas d’accord entre employeur et employé, pendant la durée d’un mandat


parlementaire ou l’exercice des fonctions de membre du gouvernement.

Dans les trois premiers cas, l’employeur doit verser une indemnité de préavis (si
la durée de suspension dépasse celle du préavis) ou la rémunération habituelle si la
durée de suspension est inférieure à celle du préavis.

VIII – 5 – RUPTURE DE CONTRAT DE TRAVAIL

VIII – 5 – 1 – Contrat à durée déterminée

La rupture avant son terme peut intervenir à l’initiative de l’une des parties soit
pour faute lourde, soit pour les cas de rupture prévus au contrat.

VIII – 5 – 2 – Contrat à durée indéterminée

Celui qui prend l’initiative doit notifier par écrit à l’autre partie en indiquant le
motif. Cette rupture peut intervenir à tout moment moyennant le préavis qui doit être
donné par celui qui résilie le contrat de travail.

La durée du préavis est fonction de la catégorie de l’ancienneté du travailleur.

La durée du préavis est calculée de quantième en quantième à partir du jour où


l’auteur de la rupture la notifie à l’autre partie.

Celui qui doit le préavis peut soit l’effectuer, soit le payer. Dans ce cas, la
somme correspond au salaire qui aurait été versé si le préavis avait été effectué.
Aucun préavis n’est dû en cas de faute lourde ou en cas de rupture du contrat de
travail pendant la période d’essai.

Le travailleur dispose pendant les heures de travail d’un temps de recherche


d’un nouvel emploi pendant le délai du préavis (1 jour / semaine). Ce temps est payé
comme temps de travail à plein salaire.

CATEGORIES ANCIENNETE

< 1 an 1 à 5ans > 5ans

1 à 6 et employés 15 jours 1 mois 2 mois


de maison

7–8–9 1 mois 2 mois 3 mois

10 – 11 – 12 1 mois 3 mois 4 mois

VIII – 6 – DOCUMENTS A REMETTRE AU TRAVAILLEUR

Quelque soit le motif de rupture du contrat de travail, l’employeur doit remettre


au travailleur un certificat de travail à l’expiration du contrat de travail, ce certificat
indique :

- Les dates d’entrée et de sortie ;

- La nature des emplois successivement occupés et les dates correspondantes.

- Il est exempt des droit de timbre et d’enregistrement ;

- L’employeur doit remettre à l’employé le solde de tout compte ;

Les conventions collectives : accords qui ont pour objet de régler les rapports entre
employeurs et employés.

1er collège électoral (manœuvres + ouvriers + employés)

2ème collège électoral (agents de maitrise + techniciens et assimilés + cadres +


ingénieurs de catégories 7 à 12)
CHAPITRE IX : LE CONTRAT D’APPRENTISSAGE

IX – 1 – DEFINITION

C’est un engagement par lequel un chef d’établissement industriel, commercial


ou agricole, un artisan ou un façonnier s’oblige à donner ou à faire donner une
formation professionnelle méthodique et complète à une autre personne et par lequel
celle-ci s’oblige en retour à se conformer aux instructions qu’elle recevra et à exécuter
les ouvrages qui lui seront confiés en vue de son apprentissage. L’apprenti doit avoir
au moins 14 ans.

IX – 2 – FORME DU CONTRAT D’APPRENTISSAGE

Ici, le contrat verbal est nul ; il doit être écrit. Il est exempt des droits de timbre
et d’enregistrement et doit comporter :

- L’identité et l’adresse du maitre ;

- L’identité et l’adresse des parents de l’apprenti ;

- L’identité et l’adresse de l’apprenti ;

- La référence à la convention collective applicable à l’entreprise où


l’apprenti apprendra son métier ;

- La durée du contrat (≤ 4 ans) ;

- L’indication de la profession qui sera enseignée à l’apprenti ;

- Les conditions de rémunération, de nourriture et de logement de l’apprenti.

Il peut être stipulé une période d’essai au contrat d’apprentissage (< 1 mois).

IX – 3 – VISA DU CONTRAT D’APPRENTISSAGE

On doit adresser 6 exemplaires du contrat d’apprentissage par lettre


recommandée avec accusé de réception au service régional de la main d’œuvre du lieu
d’exécution du contrat. On doit joindre les pièces suivantes :

- L’extrait de l’acte de naissance de l’apprenti ;

- Un certificat médical d’aptitude de l’apprenti ;

- Un extrait de casier judiciaire du maitre, si c’est une personne physique.

Si le délai de 3 mois passe sans réponse, le visa est considéré comme accordé.
IX – 4 – LES OBLIGATIONS

IX – 4 –1 – Les obligations du maitre ; il doit :

- Enseigner à l’apprenti le métier méthodiquement, progressivement et


complètement ;

- Employer l’apprenti seulement dans la mesure de ses forces et pour les


travaux se rattachant à l’exercice de sa profession ;

- Se conduire en bon père de famille à l’égard de l’apprenti ;

- Prévenir sans retard les parents de l’apprenti en cas de maladie, absence ou


tout fait de nature à motiver leur intervention ;

- Verser à l’apprenti l’allocation prévue ;

- Laisser à l’apprenti le temps et la liberté de suivre les cours professionnels


correspondant à son métier si ces cours existent ;

- Délivrer en fin d’apprentissage une attestation constatant l’exécution du


contrat d’apprentissage revêtue du visa du service national de la main
d’œuvre.

IX – 4 – 2 – Obligations de l’apprenti ; il doit :

- Fidélité, obéissance et respect à son maitre ;

- Aider son maitre dans son travail pour les taches se rattachant au métier
enseigné ;

- Se présenter à la fin de l’apprentissage à un examen dent un jury


professionnel en vue de l’obtention du certificat d’apprentissage.

IX – 5 – RUPTURE DU CONTRAT D’APPRENTISSAGE

IX – 5 – 1 – Sur la demande de l’une des parties

Dans les cas suivants :

- Manquements aux stipulations du contrat ;

- Non respect de la réglementation en matière d’apprentissage ;

- Faute lourde ;

- Inconduite habituelle ;

- Changement de résidence.
IX – 5 – 2 – De plein droit

Dans les cas suivants :

- Mort du maitre ou de l’apprenti ;

- Service militaire du maitre ou de l’apprenti ;

- Condamnation du maitre pour tout délit entrainant plus de 3 mois de prison


sans sursis ;

- Divorce du maitre, décès de sa femme ou de toute autre femme dirigeant la


maison au moment de la conclusion du contrat d’apprentissage si les
apprentis sont des filles mineures.
CHAPITRE X : LES DELEGUES DU PERSONNEL

X – 1 – LES ETABLISSEMENTS CONCERNES

On doit procéder à l’élection d’un délégué du personnel dans tout établissement


ayant au moins 11 travailleurs. Le nombre de délégué du personnel est fonction du
nombre de travailleurs.

Au-dessus de 1000 travailleurs le nombre de délégué du personnel est majoré de


un par tranche supplémentaire de 500 salariés.

EFFECTIF DE NOMBRE DE DELEGUE


L’ETABLISSEMENT
TITULAIRES SUPPLEANTS

11 à 25 travailleurs 1 1

26 à 50 travailleurs 2 2

51 à 100 travailleurs 3 3

101 à 250 travailleurs 4 4

251 à 500 travailleurs 5 5

501 à 1000 travailleurs 6 6

X – 2 – CONDITIONS POUR ETRE ELECTEUR OU ELIGIBLE

a) Sont électeurs : les travailleurs des deux sexes qui ont au moins 18 ans et qui
sont dans l’entreprise depuis au moins 4 mois. Leur liste est dressée 40 jours
avant la date des élections.

b) Sont éligibles : les électeurs remplissant les conditions suivantes ;

- Avoir au moins 21 ans ;

- Savoir s’exprimer en français ou en anglais ;

- Avoir exercé dans l’entreprise au moins 12 mois sans interruption ;

- Ne pas être déchu de ses droits civiques.

c) Ne sont pas éligibles : les ascendants et descendants du chef d’établissement


ainsi que les alliés de celui-ci au même degré.

Le délégué du personnel est élu pour une période de 2 ans et les élections ont
lieu à la même période pour tous les établissements et la date est fixée par le
Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale.
X – 3 – FONCTIONS DU DELEGUE DU PERSONNEL

X – 3 – 1 – Les attributions

Les délégués du personnel :

- Peuvent présenter à l’employeur toutes les réclamations des employés ;

- Peuvent saisir l’inspecteur du travail pour tout litige ayant trait à


l’application du droit du travail ;

- Veillent à l’application des prescriptions en matière d’hygiène et de sécurité


et proposent toutes mesures utiles à ce sujet ;

- Communiquent à l’employeur toutes les suggestions utiles à l’amélioration


de l’organisation et du rendement de l’entreprise ;

Chaque travailleur a aussi le droit de présenter directement à l’employeur ses


déclarations ou suggestions.

X – 3 – 2 – Les droits

- Les délégués du personnel ont le droit à un maximum de 15 h/semaine


prises sur temps du travail pour l’exercice de leurs fonctions ;

- Ils ont droit à un local pour les différentes réunions ;

- Ils ont le droit d’affichage après visa du chef d’établissement ;

- Ils ont le droit d’être reçus au moins une fois par mois par le chef
d’entreprise qui doit également les recevoir sans délai sur leur demande ;

- Il doit être tenu au siège de l’entreprise un registre des réclamations ou


suggestions ainsi que les réponses du chef d’établissement.

X – 3 – 3 – La révocation

Le délégué du personnel peut être révoqué en cours de mandat sur proposition


de l’organisation syndicale qui l’a présenté aux élections ou sur pétition écrite signée
de la majorité du collège électoral auquel il appartient adressée à l’inspecteur du
travail.

N.B : le licenciement et la mutation d’un délégué du personnel ne peut avoir lieu


qu’après accord donné par l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale. Il en est de
même des anciens délégués du personnel et des candidats aux fonctions de délégué du
personnel.

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