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JE oêDIE CE UVRE BAS~ SUR UN CERTAIN NOMBRE DE

FAITS Rea sA;

Lt-oolond WendeUe C. Ste'œns (retraitt de l'US Air Force Technirol


lnlnllgm«l qui , vîlîpcndê, critiqut, calomnié par les forees malé-
fiques de ta désinformaûon. contribua Il donner ses lettres de
lIObIesse II l'ufolOBÎc. Coauteur, I\'a; William Sleinman, du fameux
UFO Crash al AZlec. Aw::t:: Robert L Brown (coproducteur du film
documentaire UFOs. a need to I.:nol'l' [Les OVNI. le fNosoin de
JOI'Oirll, Wendelle Stevens organise:, avtt la participation de John
Ltar, du 8 au 13 dfttmbre 1991 à Las Vegas, le Nl:.' W Vega Inter·
n(JlIO/1Q1 UFO Congrus (renseig,nernenlS, ftse:rvaûons:
4266 Broadway, Oakland, CA ~11 , USA ; Phone: {41S1 428-
0202~

Mllior Colman VonKeviCLky, di=ur de l'IaJFON (lm,.,.·


conlinental UFO Ga/actic Spacecrafi Research and Ana/ylie Net·
'IIII«k). œrtainemcot le tout premier à avoir lana: un cri d'alarme li
rONU sur le caractère inquiétant de certains de nos oc visiteurs»
dontlcs en&ins sc: livrenl à l'espionnage sys~malique des sites stra-
tégiques terriens.

Olatles Bcrlitz, ~minent chercheur CI lraqueur d'«~tranget~s»,


auteur de divers ouvrages documentaires sur te Triangle des Ber-
mudes, te Triangle du Dragon. ele., lui aussi maltrailé par les jaloux
el aull'CS scientistes de seconde ZO~.

7
Jaajue5 Vallte, astrophysicien de fonnation mais informaticien de
profc:s.sion <aux USA depuis 1962), invcstigau:ur du phtDOn:~
OVNI, abot'dt sous l'angle. autres dimensions» qu'il ne faut pas
,*,er, ces engins ayant. è l'hidenoe, des origines multiples.

Roter R~m)', o;haJs!! de meltn: el! place un institu t de ~bel"Chesl


IMSA-Mondial (Institut mondial des sciences avaDOees) aux USA
Infatigable cheTeheur de top niveau, R. R~my, aveo:: I"assistanœ
universitaire et celle d'autres laboratoires, œuvre au Nouveau-
Mexique dans des disciplines de pointe COnVtfiCllnt vers des appli-
cations spatiale< IVe<: des retomWea technologiques profitables
dans la vie quotidienne..

Aim~ Michel, pionnÎer de l'ufologie. • père It de l'ortho~nie un peu


Utivernent enkllée sans doute par les scientirlQUCS et qui poumtit
bien, un jour, ressurgir" la faveur de deœuvencs DOUvelles..

U-colonel Jean l'lantier, Je: prtcu15Cur ~nial qui, lieutenant en 11153,


~labora une thtoric rtYoIutionnaire : 1.0 Propld~i(1fl des MI/lC(/;JjJa
Idanr~ plU ac:ion diœc/e SUI ('a/orne, titre tgalement de son
ouvrage paru en 1955, Une vtrSion revue et augmenttc, mile ..
jour, sera r6!dit!c en 1992 sous le titre: OVNI ri propulsioll du
f4/ur,

Guy Tarade,lui aussi chercheur infatigable, chantle de l'ill5Olite et du


myst!rieux inconnu comme l'ftait notre frakmel ami comr.1un
Roben OlarroUL

Ph ili ppe Schneyder, ufolope de pointe, doll\ il faut Ure l'excellent


OVNI, PfemÎ" bilall, éditions du Rocher ( 1983).

Spatialis. ~minenljuriste dissimul~ sous ce pseudonyme, prtfacief de


l'ouvrage de Ph, Schneyder, n'h&itant pas lui aussi à Ilttrir \es
ntp\euI!> pa\f;nté! (tes olftciels en t!le), en pr!oonisantla Cl'éaion
d'un Shadow Gorernmenl (Gouvernement de j'ombre) de J'ufolcsie
(Qu'jl faudra interdire aux valets du MJ 12 - 1. Guieu dixilJ).

Enfin, aux cinq mystérieux civils è l'allure de militaires {et sUre-


ment pas des bidwscsl}, probablement v~lmn5 du Viel-Nam, 1t)CS
d'une renoonlftl inattendue IIU m8Tdl1! indicn annuel de Sauta Fe,
N'OINCIU Mexique, le samedi 17 aoUI 1991, veille d'une."

8
«o:cunionlt A Dulcel Je leur ttmoigne ici ma gratitude pour leurs
encouragements et leurs assurances future5. ..

J'oublie intv itablement des DOms dignes d·tloges. car la liste est
IonllJC des« battants It toujours plus nombreux A rejoindre nos rangs.
(Ceci n'implique point Que l'ensemble de ccux auxq uels je rends
homm3$C ici nous aient ~jà rejoints. .. )
A tous. cependant, je ttmoigne de mon admiration pour leurs tra-
vaux, leurs recherches ingrates raîllées par les imbtciles. les a utoritts
et les Diafoirus du rationalisme 1

Que la Force soit ave<: eux


Fraternellement

J. G.
Si l'QUS Il 'aln pas lu EBE Alerte rouge, le rtsumt qui suit (loill de
,.""p/«er le livre) W1US permettra œpendant tk W1US rtplOtlgtr dD.1IS
JOlI ctJtrIe:4e Illilla/. th SfllIoi, comment œlle {QJIl(U/lqsN: Jll«t';$.JloII
Ill'lmemenJS rochts par IQ lIa1iOIlS Q tMmarrL E1t rtNDnche, si l'OtlS
lm pannl kt di2tJine:r de mll/ien th {tcleurs ct aI'Oj, dtwJrI u ronron-
rIrill. nlgfige: u «' prélude» et passn diuelemenl au premier cha-
pilrt-.

f1asb..back sur E.B.E. Alerte rouge:

1965,[cdt th $/Jllla Fe (Nouveau-Mexiqut» . En vacances, la petite


Unda Buckley (sh; aru;) disparaît pendant quelques heures. Ses
. .ellts la ~trouvc.nt. indemne, dans la fOltt iplorant ce qu'eUe fair
lA, une trace de piqllre • son mollet. Celui-ci eune et la mtre de Linda
~ des chai" une sorte d'tpine longue de plusieu" oentimttres!
Sans dommagr pour l'enfan\. La même aventure sera vkue , Abid-
jan en Côte-<l'lvoire. par une gamine du mtme Age.

AOIlI 1987, Wirrido (désert auslralien). Lonesome Jackson, la cin-


quantaine, prospecteur d'opales dêsargentt, un soir' son bivouac, se
souvient d'Ariellah Greenstein, la belle et mysrtrieuse journaliste
avec laquelle, en 196$. il a vttu trois mois de bonheur. Vingl-delU.
ms depuis se sonl koults,. Au matin du 10 août 1981. Înexplicablo-

"
ment, Jackson rtalise qu'il a rajeuni de vingt-cinq ans! Il abandonne
la rude vie de chercheur d'opa!e$, décide d'êcrire des romans de SF,
accomplissant ainsi un rhe dont il avait parlé à Ariellah en 1965.

Juin /989, Dulce (bourgade du Nouveau-Mexique). A quelques kilo-


métres du bourg, le ranch du professeur Lionel Dennsmore, biolo-
giste, gênéticien, un savant malheureusement cloué depuis plusieurs
annm sur son fauteuil roulant de paralytique, Sa femme, Anna, ~
belle, est beaucoup plus jeune. Malgrt son infirmité, il se rend pério-
diquement dans un laboratoire souterrain secret de l'Archuletta
Mesa, zone sauvage C(Intrôlée par les militaires. 1\ y est chaque fois
C(Induit, en 4 x 4, par trois hommes velus de sombre: son chauffeur,
son secrétaire et son mtdecin personnel, le docteur Frank Rooney.
Sur la route de montagne menant â la base militaire. leur 4 x 4 essuie
une rafale provenant d'une automitrailleuse inconnue, n'appartenant
pas à l'autorité militaire du secteur. le 4 x 4, abritant des mots
sophistiquêes dont des mini-Iance-roqueltes, va détruire J'agresseur,
FurieUJ;, le professeur Dennsmore se fait conduire sur la Mesa, pla-
teau rocheux, avec une sone de piste en pente douce aboutissant â
une falaise nue. Seul, sur son fauteuil roulant électrique, extrait du
4 x 4, il roule sur la décliv ité, arrive devant la falaise et, là, il disparait
dans un singulier miroitement à l'aspect de mercure!
Ses hommes retournent au ran<:h, remplacent les portiéres (blin-
dées) et le pare-brise (égale ment blindé) éraflés mais non perforés par
les balles de mitrailleuse. La nuit venue, la belle Anna rejoint le doc-
teur Frank Ronney dans sa chambre; ils font J'amour mais n'en res-
pectent pas moins l'infonuné savant infirme; ils seraient prtts, s'il le
fallait, li. se sacrifier pour protêger sa vie .., Dans son laboratoire sou·
terrain, grâce li. un ttlévisionneur direct captant les images â travers la
matiére, le paralytique a surpris la sœne, vu sa femme Anna se tordre
de plaisir dans les bras du docteur Frank Ronney. Brise de chagrin, le
professeur Lionel Dennsmore interrompt la réception.

/3 juin /989, New York. Sous le pseudonyme de Teddy Cowen,


Jackson est dev enu un auteur â succès, Une émission de TV consacre
son talent et lui vaut un volumineux courrier. Lors d'une dtdicace,
une belle femme noire (Maura KimbaU) se fait signer un livre, Intel.
ligente, cultiv~ spirituelle, ils sympathisenL Une autre jeune femme,
blonde, distinguée, donne à l'auteur sa carte, arguant qu'elle a des
l'tvtlatioru; â lui faire : c'est Linda Buckley. Rendez-vous est pris.

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Suilt' un concours de circonstances inattc1ldu, Teddy Cowen retrou-
ve Mellah, qui elle aUS/ii a iDCxplicablement rajeuni ; tous deux vont
~ais vivre ensemble en amoureux, • Manha ttan.

16 juin 1989. Washillglon. Ex-patron de la ClA, Harold Black-


-ood, tminence grise de la MailiOo-Blanche, est invité par liOO vieil
ami Alan Nedwick, le prtsident des USA. Celui~ lui remet des docu-
menU d'une imponance capilale sur le devenir du monde, se tenant
pour partie resp(lll$lbie du drame qui le menace. Soucieux, le pré-
sident Alan Nedwick demande.li Blackwood de préparer graduelle-
mentie peuple' l'horrible vtritt et lui rait part de son intention de
mettre fi n i ses jours. Instants pathétiques des deux hommes, fi~ies
de œur, qui se séparen t ' jamais.
~ lendemain matin, violente détonation : dans le bureau ovale de
Il Maison-Blanche, on découvre le: cadavre du présiden t Nedwick qui
l'est titt une balle explosive sous le menton, pulvmsant ainsi liOn
~ 1 Appelé d'u.t'Jll:ftCe, le vice p;:bide:nt Edmund Marsh, atterTt,
arrive: un officier de la séeuritt lui remet la lettre i son intention.
V'lOiemment ému, il en commence la lecture puis, ayant un malaise,
l'isole aux toilettes. Arrivent 4 leur tour Steve Madow, porte-parole
de la Maison·Blanche. Leonard Trenholm, directeur du FBl, Morris
Newbury. diJ1!lCteur de la ClA, ainsi que Dear Harold, le vieux Black-
wood. accablé devant le suicide de liOn mei11eur ami. L'on apprend
que, bouleversé, le vice-prbÎdent Edmund Manh a malencontreuse-
ment froissé et jett la lettre: du dtfunt aux toilettes! Un geste que
r~motion seule n'explique pas, c'est ce que comprend parfaite ment
BIackwood. Il en va de mtme pour Leonard Trenholm, du FBI, qui
va s'allier i Blackwood pour suspecter de mauvaises intentiolt!l le
vjœ..prtsident (devenu Îp$Q fac/o prtsident, aprts le suicide: d'A lan
Nedwick): ~me suspicion 4 l'endroit de: Morris Newbury, ami de
M&rsb et chef de la ClA. qui prbcntera sa caodidaturll .t. la vice-
prbidenc:e et sen.. tout naturellement, choisi par Marsh, le nouveau
prbidenL A l'tvidell(':C, une complicitt existe entre les deux hommes
ainsi devenus les plus puissants des USA..

19 juin 1989. Du/ce. A la faveur d'u n reportage .t. Dulce. Cowen et


AricUah sympathiseront aveç un tleve ur de betail: Brad Corli ss.
meneur d'hommes. Lui et ses cow-boys sont deeidts .t. dfcouvrir les
aiminels qui, dans le Middle West, mutilent atrocement le IXtaiL
Cortiss et d'autres ranchers tendent un piége. Surprise: les rllspon-

13
..., ~, concours de ciroonstances inattendu, Teddy Cowen retrou-
. elle aussi a inuplicablement Tl\Ît uni ; tous deux vont
viv~ ensemble en amoureux, Il Manhattan.

16 Mn 1989. Woshin.grQfl. Ex-patron de la OA, Harold Black-


IVise de la MaisoD-Blanche, est invitt par son vieil
Ncdwick, le président des USA. Celui-ci lui remel des docu-
importance capitale sur le devenir du monde, se tena nt
JOUI' partie responsable du drame qui le menace. Soucieu:t, le p~
llident Alan Nedwick demande Il Blackwood de pl'tparer graduelle-
.enl Ie peuple 1\ l'horrible v~rite et lui fait part de son intention de
7 lbt fin A ses jours. lru;tanto; pathttiques des deull homml':S, f,t,es
* cœur, qui se stparent Il jamais.
le lendemain malin, violente dttonation: dans le bureau ovale de
~M,i50n_BIanche, on dtcouvre le cadavre du prtsident Ncdwid: qui
... tilt une balle explosive $0115 le menton. pulv!rlsant ainsi son
l ' ."! Appelt d·u!Jencc. le vice-prtsident Edmund Marsh. a ttent.
llritre j un officier de la 5kuritt lui remet la JeUre. son intention.
y ....mmenl fmu, il en commence 13 lecture puil., ayant un malaise.
.... aux toilettes, Arrivent :1. leur tour Steve Madow, pone-paro!e
de Il Maison-Blanche, Leonard Trenholm, directeur du FBl, Monis
Htpbury, direaeur de la Clio, ainsi que Dear Harold, le vieux Black-
wood, acœbl~ devant le suicide de son meilleur ami, L'on apprend
qIIe, bou leverse, le vice-~ident Edmund Mars.h a malencontreuse-
...t froiw et jett la lettre du d~funt aux toilettes 1 Un geste que
remotion seule n'explique pas, c'est ce que comprend parfaitement
1IIIekwood, Il en va de mtme POUf Leonard Trenholm, du FBI, qui
ft s'allier :1. BlacAood poUf suspecter de mauvaises intentions le
~t (devenu ipso facto pdsident, aprts le suicide d'A lan
t ' r'wict): m!me suspicion à l'endroit de Morris Newbury, ami de
MInh et dlef de la 010, Qui pltscntera ~ candidature t la vice-
p!tsidenoe et sera, toul naturellement, choisi par Marsh, le nouveau
p ' idenl A l'hidence, une complicilt existe entre les deUJI hommes
ainsi devenus les plus puissants des USA,

19 juill 1989, Dulce, A la faveur d'un reportage A Dulce, Cowcn et


ArielJah sympathiseront avec un tteve ur de bétail : Brad Corliss..
meneur d'hommes. Lui et ses cow-boys sont decidts à d~uvrir les
criminels Qui, dans le Middle West, mutilent atrocement le bétail.
CorIiss et d'autres ranchers tendent un pitge. Surprise: \es respon-

"
sables de œs mutilations se deplacent à bord d'un hêlicoptere bizarre
qui se tnmsorme en sphà'c: lum ineuse doute d' une vitesse phenome-
nale 1Les ranchers parviennent cependant àen abattre un qui s'abime
dans un lac. Sam Dayton, r.eveu d .. Brad C"rliss, "'" dkouvert mort,
victime des memes mutilations que ceUes du bttail: ablation des
organes 5eJIucis et de la région anale, énucléation d'un œil, mâchoires
dêbarrasstes des Itvres el d'une partie des joues, langue tnUlchtc:
deooupc franche. sans InIcede sang. Les prtdaleur-s (coyotes, renards,
etc.) s'tcartent inuplicabJemenl des carcasses animales 1 Enigme
complète p;)Ul les eleveurs. Incident troublant: la ClA «confisq ue_
le cadavre mutile de Sam Dayton, qui , officiellement, aura trouve la
mon après une chute accidentelle dans un çanyon! Gardtes secrttes,
les photos faites par Teddy Cowen et Ariellah prouvent le oontraire...

21 juin 1989. Ayant regBple son ranch, le professeur Lionel Denns-


more donne une strie de coups de ru à tra\'er-s le monde, dont l'un à
un «monsignore» du Vatican. On comprend qu'il distribue des
consignes SOCIètes.
Ce meme jour, à Washington, dans la villa de Harold Blackwood,
on dêoouvre que la belle Maura Kimball (portan t un dossier marque
à l'angle suptrieur droit des lettres grecques Phi et Oméga) est la
pupille du vieillard, l'u-patron de la C1A! Ce demier, avant de
prendre sa retraite, a installè des systèmes sophistiquês • 1 ang[ey
(siège de la OA) pour enregistrer les communications ttlephoniques
reçues par Mln sucœsseur, Morris Newbury. Il filtre aussi les commu-
nications personneUes du nouveau président: Edmund Marsh.
Le W/Uhington PO$/. publie un document ilCCablant pour la Maison-
Blanche: la copie d'une décharge de la C1A donnée au directeur de
rhôpital d'Espaflola (Nouveau-Mexique) 101"5 de l'cnlevement du
cadavre de sam Dayton, decb.arge ÎndÎquant la pretendue cause du
d~: chute dans un canyon. Imprimée! rtdigt aVI:<: une cncre vola·
tilc, le lendemain, ce document original s'est transforme en feuille
blanche, effaçant ainsi la trace de l'évacuation du corps par la ClA 1
Or, comment le mystérieux signataire, « Pbi Omtga,., avait_il pu se
pnx:un;~ <.>.Ipie d'une IJ::;U", pit:u: LIu,!u"", ""ur la COllilllUruqUCI' au
Washington Post?
Panique à la QA dont le directeur, Monis Newbury, est aussi
atterre que son ami et complice Edmund Marsh, le nou~eau pré-
sident dcs USA. D 'où provicnnent les fuites? Il faut identifier ce
mysttricllX i< Phi Ûm(:811 Jo J Et publier un communiqué OCCUSllllt de

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faWl ce document (soi-disant ttnnser l la QA) rtilb-
que le malbeurtUlt DaytOn est bien mort d'une chute vern-
dans un canyon et non pas de muûlalinns rocambolesques.

2J jrlifl 19$9, Coup de thtâtre: le Washingto. Prut a rt('U de nou-


iLJI documents t manant eTKXIn: de «Phi Omtp. : six photo-
J'IPIIies prises Plr Teddy et Ariellah qui, s'impirant de l'anonyme
cl'bi Om~ », OI1t • leur tour (lIIpruntt ces initiales gt .... qUtli pour
..brouiller les earte$. Les clicbts attestent i ~discutablement des
.~LilKûon~ dt: StiIU Dayluu ,",ui D'unt rieu à VUiT avn; une cbute dans
ID ravin 1 Dam leur villa, dtcouvrant l'article et les photos, Blaclr::-
wood et sa pupilkjubilent, imaginant la fun:urde Manil et Newbury,
DI Ame damnœ! Dans les laboratoires $Outemtins d-Archuletta
l' ',' Duke, le professeur Dennsmon: est furieu;!; puis d«ounIgt,
.vaIU par WIC immense tri~esse Une bium petite main «entre
. . le dlamp. et se pose 5IlI' 5(ln tpaule. ..
Celle de Kryeria, une fillette ottisse 1e1'To-dmr\, la propn: mie de
Dœnsmon:. Une huitaine d'aDnt:~! plus lOt, non encore infirme, il
"01 son sperme I UJI gtntticiens dzorIs et ne connut jamais la mtn:
porteuse de l'enfant (fœtus prtlevt à trou mois de gestation et plaet
III iDcuba\e\lr, comme tOUS les btbés de celte espeoe eJlU'II ternstn:),
Dmnsmore llaisst croin: à An~ sa femme, qu'il U'IIvailiail dans un

.ue
IIboratoi~ milltaire souterrain 1.101'5 qu'en fait il s'agit de la gigan-
base des OuIrls (C'l'tatures de petite taille t peau grise), enfoui e
1 paDde profondeur dans ce secteur dtscrt du Nouveau-Mexique,
,m de Du lce. Bien Qu'aux omrtS des Dzorll (nom..code EBE : Enl;_
lb BioIQlÏques Extraterrestres), il est le chef du MJ 12 ou Majes-
ÎC 12, lPU" e.nc",ent scael et orpnisalion crimineUe à l'echelle de la
pIml:le, volant de transmission des WFnces des DtorIs ou Petits
Gris. le MJ 12 est servi par les tltments les plus du~ de la ClA, sur-
:.ommts les MIB{Men in Bladt ou Hommes en noir). e.t.6cutant fidè-
ltmml les ordl't$ ~

lXn.nsmon:, quelques jours plus tard, emmtne le docteur Frank


iooœy (un de ces t( Hommes en noir . mais IlIS$i son mtdedn per-
lOnnel) dans la base de Dulce et l'informe qu'il 1 dt<:ouvert i\a liaison
,,«: Anna, ~ femme, mais que dans SO D ~tIIt ph ysique lamentable,
roDdan:u:~ par la mtdecine 4 brt\Ie tchtance (les Ol.orls se montr.lnl
~tsà son tta l qu'ils pourraient pourtanl tr.Iiter efficacement),
i lu.i pardonne i\a ~n et l'adjun: de ne jamais avouer II. sa femme

"
qu'il sait tout de leurs relations. L'infirme présentera Kryerla à Frank
Rooney qui va gagner la sympathie puis l'amour de la fil lette qui le
considtrera comme son oncle. Ensemble, ils visiteront certains !;eC-
leurs «libres» de la base, dont la salle des incubateurs où croissent
les fœtus. Involontairement, Rooney découvrira aussi les traitements
abominables (sous prete:o:te de recherches scientifiques) infligts à
d'innombrables prisonniers humains par les savants dzorls. Rooney
s'abstiendra d'en parler â Dennsmore qui va lui confier une mission:
aller prendre livraison d'un important matériel de laboratoire au
Nevada, en compagnie d'Anna, qu'au retour il laissera au ranch avant
de livrer le matériel scientifique à la base.

27 juin, New York. A ["entrte du pont de Brooklyn, à trois heures


du matin, deu:o: homme vetus de noir. chapeau mou, jettent le corps
d'un individu qui s'écrase sur la chaussée: il s'agit de Desmond Far-
rel, un libraire du New Jersey, pJtsident d'une association de
recherches sur les OVNltres connue. Sur sa poitrine, des brOlures de
cigarette dessinent les deu:o: lettres Phi et Omtga...
Teddy et Ariellah entendent l'infonnation au journal téltvi~ du
matin et comprennent: à l'tvidenœ, le mystérieIU Phi Omtga n'est
pour rien dans cet assassinat, perpttn! par les MIB pour discrMiter à
la fois Phi Omtga et supprimer par la même occasion un ufologue
réputé! Le téléphone sonne chez eux; une voix fèminine se nomme:
Patsy Omaha, et leur donne une information exclusive : en sc: rendant
demain li. l'aube sur le pont de Brooklyn, là où les assassins de Des-
mond Fanel ont jeté son corps, ils pourront photographier un tvtne-
ment constituant un scoop de premiére grandeur. Patsy Omaha (qui
ne nie pas appal1enir li. Phi Oméga) leur souhaite un bon reportage et
nICCI'OChe.
A trois heures du matin, ils se postent â l'entrée du pont désel1 et
voient brusquement surgir, de dessous le pont, un htlicoptère ... Quasi
silencieux! Celui-ci fait un statique, largue un liIin auquel sont pen-
dus trois cadavres d'hommes torse nu, filin Qui est accrocht li. l'un des
câbles du pont. La porte latérale de l'hélico s'ouvre et une silhouette
en collant noir, masqute, adresse un salut amical au couple, puis
l"hélko s'eloigne. Ariellah photographie les corps, puis Teddy grimpe,
découvre sur la poitrine de chacun des pendus leurs papiers, fixts par
du sparadrap: ce sont des agents de la CIA, ils portent en outre un
bristol avec la mention: «Ml 12 _ Assassins de Desmond Farrel»!
Coup de tonnerre dans les mMias et panique à la CIA et!la Mai-
le prtsident Marsh ordonnant Il son ami (ct complice)
dl: la CIA) de dtcouvrir les coupables, de
~W'd l'0l'J20isatiOD 0( te"uiste» Phi Omqa. New·
aussi rapponer b tvblemenls lU big boss du Ml 12: 1e
Lionel Dennsmore, qui ne sera pas c:ontenL Dans le
de Huold Blackwood, celui-ci ct sa pupille, Maun. Kimball,
il

.tuaent les mains et l''lngCnt soigneusement l'enregistrement de la


. .'usation Itltphoniquc de Marsh/Newbury ...

bIfimne:i Illl" un Ia:u:ur, T~kIJ ~t ArÎl:lhlh vunl eU"Iuth:r ,J.lUS unt:


..;on rurale Il soixante kilom~trcs au nord-ouest de New York. LA,
• B-1B (bombardier du SAC: SlraJf1{ic Air Commond) est dtcou·
wn lIIOI1 pIS ~ mais post sur des buissons el arbustes. intact, 10u-
. . . son eQuipagt est affreusement mutiJe.
AridIah "PbotoeraDhic les malheun:ux et. dans la travte centrale.
. . ijlth»iI et photOgnlphie rapidement l't uanae silhouette d'une
-"de nain qui s'cITacedans un halo bled.ln: cn poussant un cri : au
. . . de sa .teltportation .. il 1 tte accidentellement amputê d'un
.... (mince, peau grise) quele roupie a :mV8"Ier3 prtcieusemenL Sur
Itcbemin du retour, Il toutes fins utiles, ils actttient des armes: fusils
• JIOIIIpe. llIIOrnatiques, pistolets rafalcurs. eu:.

1" juillet 1989. umg 1slaro. Ils arrivent che:/; Linda Buckley pour
. un week-end, oomme oonvenu. La jeune femme leur pr!sente
r.ntclI (Ken) Fisher, devenu son oompagnon, et oonte l'extra-
lRtIM;re RV~IU"" vh:ue 4 .. p";< ~n enr"n .... (1%~ , A~ rlr ~i~ an~:
_ uaicoilSC ctpine» sort de son mollet). Teddy Cowen la ren-
·s.. :il $'.,;."it d'un implant, tmetteur d'un signal de loca1i:wnion,
lIis en pIac:c par les EBE. Microscopique, J'implant reste en place
"'cl'tpire porteuse», elle seule, subim un phtnomtne de rejeL
1 jMe poursuit son rtcit: m 1981, J&tc de vingt-<leull ans,elJe a tlt
..-te une IICCOnde fOlS et a repris oollSClellOC " bord d·un vaisseau
5 .,.1,1 oœu~ par des etres gris de petite taille ; ils ont avant elle
........... t d'autres jeunes femmes et deUll hommes; l' un delll est Ken
Aa!w:i. Les Cflptifs sont d~e!us: \es femmes subissent une instmina-
IÎOII artificielle, les hommes un prtl~ement de spenne. On les fait
S fi ensuite lO UI un arceau lumineu"" desti", II. efTaœr de leur
p"ooirc ce qu'ils viennent de subir. Pour Linda, ce proctd~ est ino-
penat, mais il fonctionne bien pour les au tres. Inquitte, Linda feint
l'Imntsic ct son tour arrive d'etre lib(ate, malheureusement so!:parte

17
de Kenneth pour lequel elle eprouvait plus que de la sympalbie. Elle
ira se ferrer dans une autre ville, afin de mener a terme sa grossesse,
et sera accouchée par sa sœur, mMecin. Cinq années s'êcouleront
avant que les Gris ne localisent sa retraite mais, cette nuit-là, Unda,
absente, a confit la garde de son fils Jeffrey à sa cousine Rulb. Ren-
trant à son domicile, elle trouvera celle-ci coupée en deux par un
rayon thermique et son fils cacbt dans la niche d u chien, à l'exit-
rieur; chien tgalement fi cisaiUt JO par le dard de feu d'une arme
extraterrestre.
Li nda fai t une pause, toume la tête vers le haut de J'escalier et l'on
voit apparaitlll Jeffrey (huit ans), dtroutant avec son mttissage terro-
dwrl, peau gris bleuté, le crâne recouvert d'un fin duvet. Il rejoint sa
mtre, Ken et leun; invités. l'Omouvante rencontre et sympathie spon-
tanée entre lui et Ariellah en premier lieu.
Durant l'enlreÛen, ils reçoivent un appel de la mystêrieuse Patsy
Omaha (comment sait-e!le qu'ils sont là '1) les invitant pour le week-
end prochain, dans son chalet des Rocheuses ; elle v iendra les
prendre à trois heures, ainsi que Linda, son fils et Ken Fisher. Au
cours de la nuit, une voix (masculine cette fois) les alerte : trois MIB
vont arriver pour Kidnapper l'enfant métis. Ainsi prévenus, ils
tendent un pitge et extcutent les criminels, des t:. Hommes en noir,.
de la CIA. •

En dêbut de semaine, le professeur Dennsmore têlephone a Morris


Newbury, directeur de la CIA, furieux de constater que Phi Oméga
continue de narguer l'autoritt du MJ 12. Il faut absolument démas-
quer ces «terroristes,. et les tliminer, car les Ozorls deviennent de
plus en plus nerveux ; Dieu sait ce qu'ils pounaîen! faire s'ils dtci-
daient d'exercer des reprt sailles! Angoisst, Newbul)' promet.
Sur le conseil de Harold Blackwood, Leonard Trenholm, le chef du
FBI, infonne son collègue (qui ne lui est pas sympathique), le patron
de la OA (Morris Newbury), du fait suivant: Rda, chef d'une secte
bidon, escroc de haute volée, appartient à Phi Omtga el les preuves
(truq u~) vont parvenir par FAX à la CIA. Vifs remerciements de
Newbury qui livrera Rela aux EBE. Pour faire bonne mesure, New-
bul)' charge trois de ses MIB: Earl Waverly, Nonon et Feldner, de
supprimer 1< dans la foulée ,. un cél~bre ufologue d u Wyoming : Her-
bert Lawrence. montant une mise eD sœne pour le faire aœuser et
passer pour drogut et homosexuel. Les trois MIB accomplissent
magistralement leur mission, assassinant le malheurelU ainsi qu'un

18


jIIIœ bomo nolOire, leur administrant à chacun une o verdose de
*'f S*1 ConlrO~ par le MJ 12, les m&liu donnent une ampleur
purte . l'affaire, avec rarrière-penste qu'en salissant l'ufologue
c'IIt toute l'ufologie qui sera discJtditte.

Qunnto-huit heures plus tard, dans son jardin, Morris Newbury


.....1'e un matin une boite oblongue en OlftOn ... contenant les tttes
1 ±: 1de ses agents a·sassins de l'urologue 1 Le patron de la ClA,
1'5 1tnt, alerte le pr!$ident MW>h. Dans son bureau, 81ackwood et
MaullI Kim ball, de plus en plus ravis, enregistrent ces communica-
tioos accablantes.. ..
Le jour mtme, la photo des tttes dl\capit6es, avec leur fiche
IiDdcI1tite et le récit de le~ crimes, parvient au WOJhington Post,
tmJi sigM Phi Orotp. Ce dernier promet en outre de nou velles
It.:!r tions. Pu ttltphone, la mysttrieuse Patsy Omaha ~
I Ndy, Aridlab, Linda et Ken d'une mission perilleuse q u'ils
·",*nt : dtlivre.- le docteur Benkovitz., dl"OlUe par le Ml 12,
.li 1ft, victime d'un lavage de cerveau pour avoir involontaire-
_ tI«ouven les ~1IJIIeS d'informations par ordinateur entre la
lIMe EBE de Duke et une base de l'Ai r Force, et avoir rendu publique
• dtoouverte. Ils accomplissent cette mission mouvementtt. aOOt-
lIIIt uns pitie ses /!t'Ôliers. Toujours par telephone, Patsy Omaha
...... cie Je: commando pour son courage et l'invite 4 quiller la villa
!etl!. : elle se chargera ensuite de rtcu~rer l'infor1unb docteur Ben-
IaDYitz qui sem soign~ tnergÎquemenL

Le samedi suivan t, Teddy el Ariellah vont 4 Lonl bland, chez


Ii.da et Ken, attendant avec impatience que la mystrneuse Patsy
Om'" viennent kt cbercber comme promis pour passer un weed-
-.1 etiez eUe. dans les Rocheuses. Las, 4 l'heure dite, tous s'endor-
...t, frappts d'u n sommeil subit: vont-ils tomber dans un traque--
.rd? Ils reprennent conscience dans un chalet et Teddy Cowen
1ique, decouvrlnt pcncbt sur lui le beau visa&e de la jeune femme
Drt venue 4 sa stance de d~cace. Il la connaissai t alors sous II:
lOiD de Mauri Kimball, mais rtalise qu'elle est Patsy Omaha 1 Les
dew; roupies ct l'enrant m~tis vont s·asseoir sur la terrasse, devant un
paysage de montagne rterique, puis ArieIJah va aide r Patsy Omaha a
p-tparer un cl1ocolat cl1aud, Teddy et Kenneth vont s'accouder à une
buritre m~tallique surplombant un abîme et dkouvrent, dans la val-
Jee... des mammouths! Ils comprennent que ce chalet est bel et bien
19
tdHi~ dans un passe vieux d 'une dizaine de mill~naires et q u'i l
n'existe aucune roule pour y conduire! ~entts, ils retournent
s'installer sur la terrasse où le chocolat est 5Crvi (a la grande joie du
gamin m~tis). Ariellah et PaISy repanent vers la cuisine, et c'est a10n
que, du fond de la vall~, s'~ltve un astronef discoldal fantastique qui
atterrit sur l'esplanade. MMusês, Teddy, Ken. Linda et l'enfant
voient descendre de la p8.S5Crelle du vaisseau ... Ariellah et PaISy
Omaha 1 Elles sont revetues d'un collant d'uniforme don!, ave<: large
cein turon, l'~tui d'une arme sur la hanche, et descenden t vers eux,
souriantes, amustes aussi devant leur stupeur provoquk par ce tour
de passe paS5C
ArieUah dtsigne la belle jeune femme noire, la prtsente: comman·
dant Omaha des FfI.., les Forces Terriennes Libres en lutte contre les
Ozors (Phi Omtp. n'ttanl qu'un code pour dfsigner les FTL). A son
tour, PaISy pre5Cnte Ariel1ah : il s'agit du commandant Aringa Grün t-
l..ouhark, du service Action Psychologique des Forœs Spatiales de
Oankor (une plaDtte du systtme de rttoile Polaire). Oui, Ariellah est
une extraterrestre en mission sur la Terre depuis JonSlemps. Oui, ce
chalet est une base-relais des Polariens, blifi6e dans le paW\ et ce
chalet possb:l~ un translateur qui a pennis aux delU. jeunes femmes
de se dtmatmalise-r pour se remattrialise-r Il bord du vaisseau pola·
rien et d'y rev~tir leur unifonne (explications fournies en partie par
Cowen qui a rapidement compris tout cela). Teddy embras5C Ariel·
lah/Aringa, la remercie de lui avoir accordt une .. seconde vie », par
son rajeunissement dans le dtsert australien ; un traitement bio-
n!gtnateur qui a fait d'eux, la cinquantaine passte, un jeune couple!
Desœndant de la passerelle du vaisseau arrive un Polarien her·
cul~n, en collant d'unironnecouleur vieil or: le colonel Hoor-Nla1I:o,
chef du service Action Psychologique Secteur Terre, qui tèlicile
Cowen, Linda et Fisher pour leurs actions d'~laL Deux hommes en
civil viennent apTts lui: Harold Blackwood, tuleur de Maum Kim·
bail, et le second, provoquant la stupeur totale de Teddy, Ken el
Linda, car il s'agit, sans erreur possible, du président Alan Ncdwick,
.. $uicidt,. avec une balle explosive qui rendi t inidentiliable le
magma d'os et de chair qu'ttait devenue sa !tle. ElIplication : le ~
sident a tu. Itléportt a bord d 'un vaisseau polarien, orbitan t en ttat
d'inv isibilite. Matérialist dans le bureau o~ ale, un criminel a ttt
«$uicid~,. comme indiqué, et les executeurs ont aussitôt regagDt le
cosmonef.
RHupfs Il bord de ce dernier, le président Nedwick et Blackwood

20
_ ~ ensemb1e, prtparer la résistance avec l'aide des Polmens.. fis
_ott Phi Omqa et les FTL. les Forees Terriennes Libres, qui vont
m .. en lune con~ les Gris. Ces ttres mal faisants, sans se montrer,
oetupent de nombreuses bases soutenaillC$ de par le monde, bases à
.uode profondeur finano!es par le trafic de drogue" nchelle mon-
diale._ sous la houlette d'un pitcédcnt prûident des USA, contrôlt
... les EBE .. travers le Ml 12..,

l'tndant ce temps, au Nouveau-Me~ique, au ranch du professeur


Lionel Dcnnsmore, atterrit un htlicopttre pilolt par le docteur Frank
Rooney (accompagnt d'A.nna, sa maîtresse, rtpousc: du paralytique).
n rapporte du Nevada des caisses de mattriel dtlicat pour le labora·
Dre de la base de Dulœ...

A New York, Teddy et Ariellah font parvenir au Washington PfISI


Ir cIoigI du DzorI ampult accidentellement dans le bombardier
cplll5l!» sur les buissons d'une rtgion rurale. Cette pitcc iIII conviction
• acrompqn6e de trois illustrations reprtsc:ntant fidtlement trois
..,J.... dillèrentes d' EBE. Les confidence:s anonymes prb:;isc:nt que
rOll doit &ire un distinguo entre les agents de la OA. patriotes et les
MIB, lt$ Hom mes en noi r, tout dtvouts au MJ 12 et aux Dz.orls.
D'autres ~v~lations sont promises pour bientôt, dont la copie de la
lettre du feu prtsident Alan Nedwiek, soi-disant dttruite fi involon·
tairement» par le président Marsh, La publication de ces informa-
tions ~te à la panique chez le prtsident Marsh et Newbury, patron
de la OA,

Pendant ce temps, i la base EBE de Dulce.le docteur Rooney livre


Ir matmeJ de laboratoire au professeur Dennsmore avec lequel il
l'e51Io!J&lltTllC:nt entretenu au préalable. La nui t venue, le mat~riel
clbrqUo!, les emballavs, cartons et caisses CharFs sur un v/oral
(DIvette ~vitte) pour !Ire ~vacuts. Rooncy prend conF du para-
lytique: instanls pathttiques où l'on comprend que les deux
iIoInmes. devenus amis, sc ~parcnt ajamais.. Frank Rooney va d!po-
lei' les cartons et caisses vides en divers e ndroits de la base et ne
IlOIIStrve qu'une caisse oblongue pour emprunter un monte-charge
qui l'amtne • l'exltrieur, par une sortie dtrobk de la base aboutis-
an! dans une mine d~salTectee... où les hommes de Bl1Id Corliss.
Iinsi que Tedd y et Ariellah, le rtœptionnent, les annes • la main.
L'on apprend ici que ce MIB, cet Homme en noi r des si nistres

21
rbistancc avec J'aide des Polariens. Ils
les Focces Terriennes Libres, qui vont
' a ni Gris, Ces!tres malfaisanlS, sam $Ci montrer,
:;:lIt de nombreuses bases soutenaines de par le monde, bases ,
a t profondeur financtes par le trafic de dl'O&ue il l'echel1e mon-
Ir IIOU$ la houletle d'un prb:::6dent prtsident des USA. controJt,
,.Ies
S

EBE A trayers le MJ IL

Fendant te temps, au Nouveau-Mexique, au nlnch du professeur


Ih '1Dennsmore, atterrit un htlicoptm pilotf par le docteur Frank
Iooney (aœompagnt d'Anna, sa maîtresse, répouse du paralytique),
1!1PPO,te du Neyada des caisses de matériel dtlicat pour le labora-
_ de la base de DuICC,.,

A New York, Teddy et Ariellah font parvenir au washingtoll Prut


~ dc:i&t du Dzorl amputf accidentellement dans le bombardier
• • • sur ICI buissons d'une rtgion rurale. Cette pike il conviction
• MWlllPa&Il6e de U'Ois illuslnltions représentant fidtlement trois
_es difl!rtntes d'EBE. Les confidenoes anonymes prtcisent que
, . doit faire un di$linguo entre les qcnts de la CJA patriotes et les
lOB. les Hommes en noir, tout déYoués au MJ 12 et aux Dwrls,
D'allIes l'(\ytlations 50nt promises pour bientOt. dont la copie de la
_ du feu prtsident Alan Nedwick, soi-disant détruite «involon-
. '5:ltnt. par le prbident Manh. La publication de ces informa-
*""l\ÎOUte Ala panique cha le president Manh et Newbury, paU'On
* .. C1A.
Peudant ce lemp$,' la base EBE de Duke, le docteur ROO!iCy livre
~ 51 j'hiel de laboratoire au professeur Oennsmore avec lequel il
.... kJniuemenl entrete nu au pm:.lable. La nuit venue, le matériel
M:uqut. les emballqe<, cartons et caisscs charg& sur un ~Joral
.'eIIe d(:pavit6e) pour ~ évacuts. Rooney prend oongt du para-
~: instants patMtiques ()I) ron oomprend que les dewt
t:ommc:s, devenus amis, se stparent 'jamais, Fnlnk Rooney va dépo-
... les carIOns et CBisscs vides en divlm endroits de la base el ne
p:rlVe qu'une caisse oblongue pour empl'llnter un montc-chaJy:
qtti l'am~ne A l'exttrieur, par une sortie dtrob6e de la base aboutis-
11111 dans une mine dtsaffecttc." où les hommes de Brad Corliss,
_ qllt Teddy et Ariellah, le rb::eptionnent, les annes il. la main.
L'or: apprend ici que ce MIS, cet Homme en noir des sinistres

21
besognes de la CIA au service des EBE, est en fait un alIit,
tant, donlle cbcfdirect est Patsy Omaha! Anna
!Ix, ne: comprend rien à toul cela mais sc jette dans les
lequel invile lout le monde à quiller rapidement les lieU)(.
Prts du ranch de Corliss, un vaisseau polarien vlenl
bord le docteur Rooney, Anoa Dennsmore, To~
Fisher et Jeffrey (renfant mt:lis), qui s'en vont, sous les regards
versts de la famille Corliss el de leurs cow-boys ... aWlquels on
conscillt: de ne: p2$ bouger jusqu'a huit beures du matin. A
vaisseau, Frank Rooney (DOrtanl la caisse oblongue)
dans une cabine Linda, son fils et Ken Fisher. intrigu~:
allongée, ouverte. il retire la petilc Kryerla,
more, profondément endormie, qu'il dt:pose sur le lit.
du couple et du petit Jeffrey qui, pour la premitre fois de g
!U:couvre en celle fillette un autre mMis! RtveiU6e, Kryerla w""i'
l'cllrant et tous deux, en gambadant, vont s'amuserdans les counlvl!I
du vaisseau tandis que les flgrands,., t'UX, depuis la passerelle de
commandement, vont assister à La fantastique explosion de La "'.,'
Dntce ! Ce ne: sont point des caisses d'iustruments de laboratoire que
le docteur Ronney a livItes au professeur Dennsmore, maÎlI des
micro-bombes atomiaues! L'une a ttt dissimulte dans le fauteuil
roulant du paralytique el relite par ttlt:commande à toutes les autres;
c'est Dennsmore lui·mt:me qui. aprês avoir confit sa fille a Rocmey,
se sacrifienl et fera exploser de fond en comble La base, dt:truigntles
DzorIs et leurs prisonniers (condamnes de toule facon) sans avoir pu,
htlas. antantir la autres bases enfouies aux USA el dans la plupart
des pays du monde.

Une invitation trt:s officielle (mais fausse) de la Maison-Blancbe a


co~vit: tous les médias devant l'colIte principale. Parmi les journa-
listes et cameramen qui attendent lA se trouvent Teddy Coweo et
Ariellah. PSeudonyme du commandant DOlaricn : AriIwa Grünt.
Louhark. Eux seuls savent ce qllÎ VII se passer, mais ils jouent !el
ignorants parmi leurs confrères. Le vaisseau polarieo se pose sur la
pc:!ouse de la Mai50n-Blanche au milieu de La stupeur gtntrale. Sur la
passerelle descendent des Polarier.s en collant d'uniforme vieil or, sur
deux rangs, puis Ilpparaissent le prt:sident Alan NedwicJc: flanqu~ de
h"'-,.,
SUD fiùi:l" ami,)" ..... I!:scîller Blackwood, tandis qu'ul!

fuse les quatre pc:rtUssions de la anquitme Symphonie de


(utiliste par le gtntraJ de Gaulle, depuis Loodres, pour appeler à la

22
une voix anonyme appelle crrccûvemenlles Terriens i
Illtter contre les EBE, une voix porte--paro\e des FTL. les
Terriennes Ubres de la clandC$linitt; la clandestinitt que
~:.:~:::: ~ Ariellah vont &sonnais rejoindre pour oomœ.ltn:
• petits f,tre5 venus du Cœmos polir asserviT les
les mutiler afin de prtlever certaines enzymes dont sont
mammiRres suptrieurs que nous sommes elles bovins.. ..
Blackwood von l ainsi rf:vtler a u monde,
l'horrible vttitt et exhorter les humains II. n!sistcr, à se
eux qui, désarmai$, vont à leur tour entrer dans la
cn rappelan t que l'ennemi ttIUnger a enrôlt d'innom-
don t il faudra se méfier. D'ores et dtjâ, le prt-
/Hon, Edmund Mal"5h, ct son complice Morris Newbury,
de la ClA, ont tlt ~ et seront jure Mais vigilance: les
"" conscients ou manipults, sont iofil tlts partout dans les
ont ~ des groupes de recherches ufologiques, se
des ultn.-mtiooalistcs en raillanlles OVN I, les ET
n'existent pas. Autant de canailk:s, de traitres a
l'on peut compaltr lUX nazis et collabo$ de la
dont il l'audra bien, unjour, se dtbarrasser au mfme
leurs mal\Je$, œs nains gris, originaires d'un autre sysltme
ne voient pas autre chose en nous qu'une esptcc sinon
,du moins apte lieur fournir une varitle d'enzymes d ont
0IIt un vital besoin...

AIa&i l'acllcvait EBE Alerre rouge, accompagnt d'annexes docu·


. .~"" upOiSant les tvtncments rtcls, mais cachts aux nations.
lesquels rtpose ce roman-vtritt, servant de racine l celui-ci.. ,
AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Le 11gfe EBE (Entité Biologique ~ralerre1/re) prlle d ronjusion


(mM cu/po!) et fon eSllOUI natufellemen//enttde l'appliquer unique-
ment aux lira gris. de pl'fi/e laille, au crdne YOIumlneux, SlIrnommés
Shon Oreys (Pttltt Gm) ou plus communément: la Gm. Enfail, ct
1igfe, erH aux USA par le docteur Delit'!' Bronk (l'un des memhres ini-
tiaux du MI 12 dans la années 40), ne 1i8ni/iait pas auJn cho:re, au
dIpan, que les Ulraterrestres en ghIhaI. Cependa1l1, il est IYide1l1 que
ln EBE, 1igle concu pour mler hyptX.i/ement anonyme, ojfrail au
premier degrt un impact moilU prononcl que fi utra/erres/ra,. /OUi
_ '1
Il convient donc de claireme1l1 préciser que 1i le;s Gris sont effec/ive-
ml.'rll des EBE (sallOir des êtres pensants non terriens), les EBE ne S01I1
PlU tous des kidnappeur.J, des mUlilateur1 et de1 tnllOhi1Seurs comme
le 10nl 11.'1 Gris, Les Gris qui po.ssMent de Irès nombreuses basts 101.1'
Itrraine: d travers le monde, bases à partir daquella 1/1 contrMent
nOin planlte avec la complicité du Maje1lic 11 et de tous ceux qui, de
prb ou de loin, renlgat1 et traÎlre1 d /'espae humaine, y SOnl injlodés.
lion deu COIt/ute d'Q8Tt$1ivilé, d'hégtmanie, 011 ~ aussi des
"hrangm,. humanolda ; enfait des humains (a qunqlles difPre/lCeS
prb) tmaltOltI d'un phylum commun à leur esplce et d la n6tre, De$
humanoldes que 1'011 peul (non sans ouvrir l'lril, lowefois...) quali/ier
de pocifique:, Ceux-ci complent de nombreuse: "lIOriétts,. obJtl.m
depub des mllltnaires ici·bas et plus panicu/itrttmeltl au cours du
sitele kou/t, So.1I1 dQule en 1aurons·nous bieltl61 dallOn/age à leur
sufrt.. ,
I/mmy GUIEU

"
CHAPITRE PREMIER

N_ - . _~rt! obI~ d'iJJilùn /'t\k"Ô.' tJlam/qrr ....


.... ik ""lfI1r ""'" Id ,...,.. h..... /oon '" ln IIwhtr5 jmn
d'_ QU'" p/QJtt. lM III ~.
Gn>moI MMN'J>ur.
nu N~ yort Tl""" d~ 9 octubo. ItS1)

2 mil; 1979, quelque pan au largt de5 fle5 Ryu-Kyu (archipel ja~
1Ulis).

Appw lelUlllI ;l. la nulle ù" pecllt: du Pacifi,-!u" (purI ù'"llaclJ" Vlaùi-
vostok-Nakhodka), le chalutier sovittique NOI'()I'$J-.i croisai t au large,
A l'est d'Okinawa, après une - courte - campagne de pb:he en mer de
Chine orientale, suff-'samment loin de Shanghai pour n'être pas
aœu!it de spolier les tJ6;:heurs chinois! A la façon dont il jetait assez
rarement son chalut POUT le haler! bord après uae petite heure. ou
mfme moins que cela, on aurait ttt en droit de se demander si ses
hommes ne pechaient pas en dil~tante ou pour la galerie 1 Une
«galerie )t peu nombrt:use, honnis les rares bateau, de faible tonnage
faisant du cabotage entre les Iles, ou quelques embarcations de
pb:heurs indigênes. Pourtant, la zone ttai t poissonneuse ct les cales
fri..-üi",,,,,s <lu N(ll'Ur.1ti ù""'''';''"1 eln: IUIIIIU<:> d sl"'ci"uJ;Q, Il. "II
juger par la masse imposante du bateau : ponts et superstnlctures fon
bien tquipés, multiples tn:uils et ~utilles de cbargemen t, racUn-,
centrale de froid, palans, potences, et bien d'autres appareillages un
peu bizarres qui dtfonnaient les grandes bâches de protection, tant
sur le gaiUard d'avant que vers la poupe.
Les niveal,ll:; inftrieurs ne ressemblaient gutre il œUl d'une unitt de
pb:1E, mais davantage il un labonltoire accolt il une puissante œn-
trale elcçtrique alimentant en tnergie des salles bou"ees d'instru-
ments tlectroniques. Et ceux-ci n'offraient qu'un tres lointain rapport
avec les tquipcments d'un çhalutier! De m~me, la plupart des
hommes a son bord n'avaient-ils de pecheurs que le nom: techniciens
tminents, physiciens, t lectroniciens, sptc:ialistes des transmissions,
ils œuvraient dans les laboratoires ou devant les batteries d'ordina-
teun sophistiquts qui donnaient. cette passereUe un peu J'aspect

27
d'une tracking station, c'est,à-dire d'une station de poursuite des lan-
ceurs de satellites à Cap Kennedy, Balkonour, ou encore Kourou.
Ag~ seulement de vingt-cinq ans, l'ingtnieur Mstislav FeQ-
dorenko, ~lectronicien ct informaticien, d'une carrure athl~tiq ue,
lits blond, le teint hâl~, dépassant son m~tre quatre vingt-ci nq, ne
possédait certainement pas «une femme dans chaque port . ,
comme on le prétendait autrefois des marins de la .. Royale., mais
il ~tait assurément de ceux auxquels les représentantes du beau sexe
ne devaient pas refuser grand-chose! Il n'abusait pas d'un tel privi_
ltge, consacrant ses soirées studieuses à la préparation d'un docto-
rat d'astrophysique ... apr~s avoir rendu de brûlants hommages à
Tania, sa partenaire du moment.
En dehors de certaines miSSIOns spêciales - telle celle
d'aujou rd'hui -, il vivait d'ordinaire à Novossibirsk et ne jouait pas
les mari ns-pêcheurs à bord de bateaux-cspions camoun~s en chalu,
tiers.
Espion 7... Feodorenko aurait pu l'être à coup sûr s'il avai t
répond u aux soHicîunions à peine discrêtes de pseudo-inspecteurs
académiques. Ceux-ci lui avaient laissé entendre combien sa candi,
dature de scientifique de top niveau aurait ttê apprtciee, très .. pr0-
bablement . , dans certaines sphères proches du pouvoir à Moscou.
L'ingtnieur-docteur ès sciences (un pluriel résultant de cinq doc-
torats 1) Mstislav Feodorenko, spWalisle des transm issions, des
lasers, des ultra-hautes fréquences, de la mtcanique qua ntique et
autres banalités du genre psychotronique, ondes gravitationnelles et
physique des cha mps, avait feint de ne point comprendre ces solli-
citations à peine voiltes dont il ~tait l'objet. Il souriai t un peu
innocemment à ses interlocuteurs venus le sonder dans son labora-
toire d'Akademgorodok, la .. Citê des Savants,. proche de Novossi-
birsk, trlifite en 1957, au cœur de la Sibérie. Car, en dêpit de son
j eune âge, Feodorenko méritait le titre de savant, ayant étê dès sa
dixi ème annte chaudemen t recommandé par ses professeurs pour
affronter les .. Olympiades., cette manière de concours gtnèral
rtservt aux enfants surdouès en Union soviètique. Sorti parmi les
cinq premiers, Mstislav, l'annte suivante, entrait au Campus scien-
tifique de Novossibirsk (Section Sibérienne de l'Acadèmie des
Sciences de l'U RSS).
Son frêre ainê, Oleg, se moquait gentiment de lui, arguan t q u'avec
sa grosse tête il aurait toujours d u mal à mettre une chapka! Oleg, lui,
passionnê par la mer, avait fait carrière dans la marine; ing(:nieur

28
mtcanicien, il avait opIt pour les sous-marins ct servait " bord du
Dzimyrl5ki 1 au titre d'ingtnicur en chef. Un puissant SNA ($0115-
marin nucltaire d 'attaque) en mission sccr~te dans ce secteur du Sud-
Est asiatique où il avait «rendez-vous» avec le pseudo-bateau de
peche Novorski, ..
Dans la grande cabine du œrttre de controle situte sous la passe-
relle de commandement, Mstislav, un peu nerveux, allait de l' un.t.
J'a utre des nombreux pupitresdecommande sur lesquels tnlvaitlaient
les opérateurs, scrutant les t<:rans et les don ntes qui s'inscrivaient en
cristaux liquides rougeâtres sur les cadrans témoins. Il alluma une
cigarette ct s'approcha d'une baie â tribord, laissa errer son regard sur
la mer gris-vert, assez calme. et au loin sur la ligne plus sombre dcs
Iles Ryu-Kyu. la plus grande - Okinawa - dominte par le Yonaha-
dake. rone volcaniq ue culminant.t. quatre œrtt quatn>vingt~ilt.flui t
-=Le sous-marin nucltaire où servait son frtre Oleg naviguait quel-
que part dans le secteur, en plongte silencieuse, quasi ind~celable,
meme par les sondeul"$-dttecteurs sophistiquts du NOVOfSki: ind6ce-
Jable. sauf s'il ftduisait volontairement le coefficient de son gtn~ra­
teur de champ morphostnttique de camoullagc, une invention de
J'ingtnieur~octcur Mstislav Feodorenko, capable de« mimt tismer»
le submersible en baleine ou cachal ot, tmettant les memes types
d'ondes ultra ou inrra-sonores que ces gtants des mers! Une strie de
couinements et de tops graves troubla le silence, et l'ingtnieur se hâta
vers les o~rateurs chargt!; des sonars. L' un d'cult annonca:
- Je crois que c'est enfi n le Dzierzynski, ingtnicur Fcodorenko, Le
profil de rtcho sc modifie. s'affine et c"ne de prtsenter celui d'une
baleine....
Du menton, il dtsignaitl't<:ran rtv~lant effectivement celte trans-
formation intentionnelle d 'un tCho de baleine en celui d 'un sous·
marin!
- Je vais vtrifier avec la breane.. ,
La «bb:::ane» d!signait en rtalit~ une sorte de scooter imm~,
remorqut, abritant un sonar, de multiples sondes tél~mttriques, une
camm vid60 entre autres instromcnts capables d'explorer divers
paramttres. La «btcane If, si n~ire, devenait autonome, plon-
geait à de grandes profondeurs et larguait alors une antenne ~met-

29
lrice. envoyant au Nowmki à la fois des imaw:s et une foule d'infor-
mations, directement saisies par les ordinateurs.
Sur l'~ d'un moniteur de ttl~vision s'in5CrÎvil bie n(ôt l'image
du sous-marin nucltaire, fidtle au rendez-vous.. Machinalement, Feo-
dorenko leva les yeux sur le planispMre, dominant les colUOles de
travail. Il actionna un bouton, fit d~filer la carte lumineuse ct cadra le
Sud_Est asiatique, depuis les CÔtes chinoises, celles de la Corte, du
Japon et plus au sud le secteur des Philippines, Il pia nota sur le cla-
vier de l'ordinateur cl mat~rialjsa sur la carte un double pointillt
rouge. au dtpart de la base navale de Vladivostolr.: la roule suivie par
le NOrQl'lki confo ndue avec ceUe du sous-marin nudtaire Dzier-
zytllki. L'itineraire lumineux descendait vers le n Id, frnnchissait le
dttroit de Corée, s'innkhissait vers le sud-est, coupait l'archipcl des
Ryu-Kyu, pour s'a~ter A une cinquantaine de milles A l'est d'Oki-
nawa-Jima. Là, un signal pulsant vert s'allumait, clignotait.
- Le Dzierzynski a la rgut s.a balise hertzienne nottante et nous
allons pouvoir communiquer, indiqual'optrateur de la btcane sonar-
camtra. 1
Appelt d'urgenoe, le commaDdant Oulianov dtvala les mwcb..-s
conduisant de sa piIllSCI'elie au centre de contrôle et vint se poster aw;
CÔtés de Mstislav Feodorenko:
- Si celte jooction s'ttail optrée en surface, vous auriez tlt pra-
tiquement à port~ de voi", pour tchanger quelques mots avec votre
frtre 1
- Certainement, Commandant. Cela nous aurait fai t plaisir car
nous ne nous voyons pas souvent, lui à Vladivostok ou en plongte
dans le Pacifique, moi dans les cubes en belon d'Akademgorodok!
Oulianov et le jeune savan t porttrent leurs reptds sur le grand
b:ran où venai t d'apparaJtre _ filmte par la camtr"lI-$)nar immergée-
la masse fusiforme du Dzierzpeski. La voix monocorde du comman-
dant Sal!chenko se fit entendre dans la salle de contrOle :
- Toundra appel!e Albatros. A vous ...
Nom-code du pseudo--chalutier, Albatros rtpondi t:
- Je vous reçois cinq sur cinq, Toundra. A vous ...
Le commandant Saltcbenko reprit:
- Nous atteignons la ZOOl: V~ el commeDÇ(lns A db:rire des
cercles A seulement deux cenIS mtlrt:S de la surface. avec quatre mille
mttrcs de notte sous les pieds! Progressivement. nous orientons nos
cercles vers le sud, la oilla fosse d'Okinawa accuse plus de sept mille
mttres de profondeur. A vous, A//)aJros...

30
- Bien reçu. Nous aUons larguer la bécane. qui calquera sa route
sur la vôtre et nous enverra des images en continu.
Le commandant Oulianoy fit e~tcuter l'ordre, el l'une des cameras
remorqutes prit le relais, montrant cette fois la bécane devenue auto-
nome et s'éloignant vers la masse oblongue du Dzierzynski.
- Caméra-SOl1ar larguêe, Tarlf/dra. Recev cz-vous son image? A
vous.
- Oui, Albatros. Nous cap... tons ... [e. ..
Hachte par des crachotements, la voix du commandant Saltchenko
s'évanouit, remplacée par une longue série de notes graves au débit
rapide, Mstislav Feodorenko fronça les sourcils, maintenant alarmé
par ce qu'il apercevait sur l'man: le fuseau du submersible nucltaire
avec, plus loin et plus bas, montant en oblique des abysses, une
curieuse tache lumineuse jaune.
Le haut-parleur retransmit de nouvea u la voix de Saltchenko, mais
affaiblie, peu audible:
- Alba/ros, nos ... mandes." plus. .. Je dis ... répondent plus! Nous. ..
cons...
- Rc~tez! Toundra! Mau~aise réception! A vous ...
• !' _L •
- ... en,oncons .... Jaune ... ""e ... se rappro ... mers ... magnt ... que ...
sonniers !
Un effet de zoom sur le sous-marin révcla, â l'avant, un jet vertical
de grosses bulles.
Mstislav jura entre: ses dents:
- L'êcoutille du. sas de sauvetage avant s'est incomplètement
ouverte, Commandant!
- Je le vois, Feodorenko! grommela Oulianov. Et cette putain de ...
chose sphèrique aureolte d'une lueur jaune poursuit tranquillement
sa progression vers le Dzierzynski!
La voix du commandant Saltchenko reprit mais en faiblîssant,
selon un phénomène de fading:
- ... mandes ne répondent plus! ... Sas de ... tage bloqut.... Un aspi.
ranL. phandrier... caméra devait.. tenter de ... Fuyez. .. Albatros 1
Fuy... Moscou doit .. savoir... pas JX>ur rien .. .
Un lèger siffiement continu remplaca la voix de Saltchenko. Sur
l'ceran, la camêra sous-marine autonome transmettait \"image du
submersible dont l'avant s'inclinait, comme pour amorcer une plon-
gee en eau profonde. Une manœuvre que le commandant Saltchenko,
à l'évidence:, n'avait pas ordonna! Mstislav, angoissé, vit Je sub-
mersible piquer du nez, semblant mettre le cap sur l'ttrange halo

31
-- -

jaune qui s'êlevait inexorablement vers le fuseau de métal; CQffimc


une murène jaillissant de son trou et fonçant sur une proie venue
malencontreusement nager à sa ponêe! Le Dzierzynski pouvait évo-
luer SIlOS danger, en immersion supérieure à cinq cents mètres (sa
coque traitêe au titane rtsisteralt même, sans doute, aux pressions
clIercées à une profondeur de six cents mètres), mais, au-deli!., il serait
a:~ comme une noix sous un marteau-pilon!
El son équipage réduit à l'état de puree ... à poissons 1
L'ingtnieur-docteur Feodorenko eUI une contraction de ses mass.!-
ten;, en pensant à la mort sans phrase que connaîtraient ces mal-
heureux, dont son frère Oleg, de dilt ans son ainé.
La bêcane en immersion autonome envoyait l'image d'une énorme
lueur jaune il. reflets verdâtres, vaguement sphérique, tel un soleil
subaquatique en train d'avaler le Dzierzynski, bourré de missiles à
trois têtes nuc1eaires, de torpHles auto et ttléguid6es qui, d'un instant
â ['autre, sous [a formidable pression, pouvaient exploser en expul.
sant vers la surface une onde de choc, un« champignon» d'eau vapo.-
risée qui annihilerait instantantment le Noyorski!
D'une voix rauque, au comble de l'êmotion, le commandant Oulia·
nov avait ordonnt la modification du cap. Pour autant qu'il ne soit
pas trop tard ... Le faux chalutier dêcrivit un arc de cercle et fila de
toute la puissance de ses moteurs vers les Iles Takabanare, à quelque
cinquante milles 1 de sa position initiale et reparties â l'entrte de la
baie de Olimu 2 vers le milieu de l'Ile d'Okinawa.
Le scooter, dot~ d'une caméra vidoo, d'un sonar et autres instru·
ments, n'envoyait plus que des images zêbrêes, indêchiffrables, puis il
cessa d'~mettre alors qu'il plongeait dans le sillage du SNA dont la
masse avait dû etre absorbte - mais comment? _ par ['~nigmatique
lueur jaune surgie des abysses. Le commandant Ou[ianov jeta un
coup d'œil au jeune savant, le masque durci, les yeux humides, et se
fit htsitant:
- Je ... Je comprends ce que vous tprouvez, Mstislav (c'était la
toute première fois qu'il l'appelait par son prenom), mais nul n'aurait
pu tenter quoi que ce soit pour sauver le Dzierzymki. Et nous-mêmes
• vous en etes bien conscient - allons étre pulvérisl!s si l'tcrasement
de sa coque reunit la masse critique de ses charges nuclêaires ... Tous
les regrets que je pounais exprimer à l'endroit de la disparition de

1. Quatrt>-vinat.douz.o kilomttrtl environ.


2. -'U!teO topon~"",,: OIin Won, Kin Bay. -'prl!> la Sooonde Guan: _iale, dt trà Mm-
bn:u. _yrn .. ont ~.

32
votre fr!re Olea ne changeraient rien 4 ce drame. .. Si vous le :wuhai-
ta, vous pouvez. regagner yom: cabine. ..
- Non, merci. Commandant...
- Bien. .. (Oulianov s'tclaircit la voix. embarraSS4!.) Scion vous.
e'ttait quoi, cette tuange lueur qui montait lia rencontre du Dzier-
zytISki? Euh. .. Bien entendu, vous ne me rtpondez pas, si ala rait
j)lrtie des. .. ~l$ d'~tat auxquels vous pouvez avoir aœts, se h1ta-
t-il de p,tciser.
L'inBtnieur-doetcur Feodort:nko hoc:ha doucement la tfte :
- Peut-ttre avez..vou! lu des ouvrages sur la guerre du Pacifique:,
lors du second .:onmt mondial, en particulier au chapitre oon!.3.rn 1
la fonnidable bataille d'Okinawa, dans l'archipel des nes Ryu- Kyu
que les Japonais, eu, appelaient ile!i de Nansei Shoto...
- Oui, j'ai lu ça dans le temps, en paniculier deux gros ouvrages

-'.
tJaduil$ de l'an(dais, tout , fail rentill'Quables ~ Lo Gllerre du Paci-

- De John Castello, qui a pu consulter les archives iCC,trcs des


tlats-majors et apporter de .... ~ieuses pr6cisions sur cc conflit tita-
nesque.. Mais ce que je vais vous apprwdre, COD'! mandant, ne fiAuraît
piI$ dans les archives - mfme 5CCI'ttes - mises i la disposition de cet
hi~luriell st:rupulc: w. ...

QG dll général de ctJrp$ d 'aIfnte japonais Miuuru


1'ri1llemps l ';4j,
Ushijima, Okma ..-a (archipel dl!1 Nansei Slroto).

Le nombre croissant des unît!s am~ricaines de la Task Fon;e au


onires du gtntnl de division Roy S. Geiger, avec $CS htmiqucs
Narines (ceux de la 1" di visidn avaient pris Eniwetok.. Guam et Sai-
pU). Ic::s 01'. ~ l'infanterie, k:s Maldrilks de bombomkment du
gt~ Cunis Lemay et tout le fonnidable potentiel de !lierre de
J'oncle Sam, qui, progressant 1 nvers le Pacifique, allait concentrer
ses forces sur Otinawa. ne lai!>'iilÎenl pas d'aneoisser le ~ ntr.;l Mil-
SIlN Ushiji ma. Et ce, mtme s' il affectait une confiance i~branlable
devant ses 101000 hommes de la XXXII ' arm&: imptriale. relran-
chte 1 Okinawa. Les Am~ricains, eux, allaien t opposer 1S4 000
homm es au eoU/$ de l'Optration Iceberg, nom~e de l'attaque de

33
cenegrande Ile (Quatre-vingt-seize kiJomêtres de longueur, dix Il vingt
kilomêtres de 1argeur), destin6e â devenir le tremplin de l'invasion
finale du Japon.
Inquiet mais non fataliste, le gêntral Mitsuru Ushijima se souve-
nait des fortes paroles de l'amiral Maishi Shibasaki, exhortant les
4500 hommes de la garnison de Betio (atoll de Tarawa, aux i1es Gil-
bert) â« rtsister â l'assaut d'un million d'hommes pendant cent ans ~
s'îlle fallait! Lui aussi galvaniserait 5e$ soldats, les exhorterait 4 lutter
jusqu'a la mort contre ces loups d'Amtricains Qui s'imaginaient pou-
voir dtvorer impunément des troupes dévouées corps et âme au
Mikado! Soutenu par les kamikazes qui détruiraient l'un après l'autre
leurs porte-avions, leurs escorteurs, leurs diverses unités navales, lui,
le général Ushijima, massacrerait sans pitié tous ces Marines Qui ten-
teraient de débarquer sur les cOtes d'Okinawa ... Quitte â troffer de
bunkers, de terriers, de casemates et de pièges le sol de 1'î1e. ..
Dix jours avant le dtclenchement de rOpêration Iceberg, un bom-
bardement terrifiant pilonna les positions japonaises d'Okinawa, tan-
dis que des kamikazes décollaient et piquaient sur les bâtiments amé-
ricains, coulant par le fond des porte-avions, des escorteurs, des
destroyers. Du moins ceux des avions qui tcbapptrent aux chasseurs
US et à la DCA parvinrent-ils â ce rtsUltaL
Mais un événement alarmant, de par son irrationalité, allait ajouter
â l'inquiétude du gênhal Mitsuru Ushijima: des pilotes aussi bien
que des fantassins ou des marins dtcrivaient un engin nouveau
incroyable. Sur tous tes champs de bataille, des disques lumineux ou
des spbtres de faible dimension, douéS d'une maniabi lité extra-
ordinaire et capables d'atteindre des vitesses fantastiques, s'étaient
impunément mêlés aux combats arnens dans le ciel des Nansei
Shoto! Nul ne pouvait assurer que ces objets fantasques (surnommés
alors les Fantômes de Nansei Shoto) avaient effectivement participé
aux combats; non, ils semblaient plutôt se borner il. observer, tester
les avions, évaluer leurs perfonnances, sans intervenir directc:menL
Mais demain, Quelles seraient les reactions de ces «Fantômes ~ si
une rafale de mitrailleuse, ou un obus de DCA, les abattait?
Aucune ... Aucune réaction pour l'exceUente raison Que ces Fantômes
de Nansei Shoto paraissaient invulnérables, les projectiles semblant
les traverser sans leur infliger de dommage ni entraîner de riposte de
leur part '.
1. R.................' autllentiq ..... o. Ln ~ V~ ~ tI"wI ""',.. "....dt.
lilDlD1 Guiou,

34
ver \es bless& en leur injecunt une dose mortelle de morphine. Une
mort douce que n'avaient malheureusement pas connue les GI's cap-
lurts par les Japonai s et Qui furent martyrisé:s, sauvagement tortures:
seizc aviateurs détenus 4 Kyu-5hu ayant été littéralement hachts en
morcealU 1.
L'Opération lcebe~ allait prendre fin avec le «nettoyage .. des
poches de résistance sur Okinawa. Bilan: plus de 107000 combat-
tants japonais mons dans la bataille, outre près de 28000 défen-
seurs des systèmes soutemt.ins de défense. ensevelis dans les gale-
ries ; 75000 civils de l'île avaient aussi payé leur tribut à ce
massacre sanglant Les perte!! americaines se soldaient par 1374
tues et 31807 blessés, 34 navires coults par les kamikazes et les
8uklU (bombes volantes pilotées par un aviateur-suicide), 763
avions de l'aéronavales aOOllus, 4907 marins morts ou disparus.
Les Japonais, eux, avaient perdu 16 unités de guerre et 600 avions.
POrte-,aV;OMJ;. de<;tmye~ =nrleUI"!l. tnln"flOrleun cl .. Imur- el
de munitionl, navires-hOpitau,ll" sous-marins, chasseurs ct bombar-
diers, aussi bien alliés qu'ennemis, avaient coulé au cours de la
terrible bataille d'Okinawa. Et c'était. grosso modo, depuis ce
cimetiert marin, au fond des abysses, qu'ttait apparue cette mysté-
rieuse lueur jaune. qui trenle-quatre ans plus tard, le 2 mai 1979,
avait englouti le SNA, le sous-marin nuclwre d'attaque soviétique
DzierzyflJki... Là Oll, au Illus fan des combats de la guerre du
Pacifique, etaient apparus les FantOmes de Nansei Shoto l... Les
Fon Fighten, ainsi baptisés par les Gl's, naguêre lurnommés
tI avions circulaires» en 1943 il Los Angeles ou «Bolides mut ..
en Europe par let; Allemands du 111< Reich. Autant d6 nOIll/J et
surnoms qui sombreraient dans l'oubli, remplaœs le 24 juin 1947,
aux USA, par l'expression de Kenneth Arnold: Flying Saucer$, ces
«soucoupes volantes .. que les a utorités du monde entier (pour
une fois uni~ comme larrons en foire 1) rebaptiseraient pudique-
ment OVNI..
1. AIJIbc:nIiq'"
1. Ceae VUIIO ..... de Il ...... de 00.. orientale. des..,otes.pres Il Seconde Gutm ........
diale. ........ le lm1IOID de Trian&Ie d. nr.,., eu Iioi. _Iœanae 001 diopuumd """""" do
navi .... <1 d.......... tou ......... "" fui le cas dons It Tna:.I< <ks II<rmlllla. /10 «Imm<>II..
SinoII pour ........ mander portkWill...mtt Il I«:tut< du """",1 .,.,..... dc><wnenlai .. de
Cllarics Ikrliu : u TrIœr/tJf ft t/rag(>o (l!r!itiOlll du _ . 19\11 ~ Un r-;nar.t '<IY"F dans
r:eue "'.. « rnoudi",. or).. depuis <\co p.én.1iono. d·..lIIOtdinai .... I>/Oe..,mt..... produj .... ~
toulODmmc Ou 1'nalIIIo des 1I<mnude&. /pie.,..". tt~ par U,arl .. Bertitz. Un dI<n:h<ur r0u-
I t " , tIitne rn... ~Je"""1 .i~pendr! PI' un _Iir",... t prtt.nlio<!S .fOIos>q ......
kquel • aimi poriu le peu do œ.!i • .."" il <fu_it _ _ aaprto de œu. (do t:iJ.g ... pl",
.....) 1 hti ••<>Ir ..... dt .1It ...... d'inlàtl! •
la plus scandaleuse, la plus inquiétante, la plu5 criminelle cam-
pape de dénigrement, de mensonges et de calomnies allait
commencer de par le monde pour étouffer la vérité à propos des
«disql!es volants Il. Les gouvemements - tous les gouverne-
ments -, volontairement ou involontairement complices des Drorts
ou EBE, ces «Entitl!!i Biologiques Extraterrestres .. implantéc:s sur
notre planête l, tromperaient les scientifiques (d~dément peu
curieux et lIts vite acquis aux th~ mensongtres officielles 1) puis
les médias, manipull!!i par ces faux savants, ces canailles de la
ICicncc (.. IC3 soucoupe:! volant.cs n'Cl\i3lcnt pa.'!., credo devenu
plus tard: «les OVNI n'existent pas », enfin «les extraterrestres
n'existent pasll), dont les négations ex œ/hf'(/ra leurreraient, sans
ditfJCulté, le bon peuple, avec l'appui de certains journalistes de la
~ et de l'audiovisuel. Autant de valets 4 la solde des pontifes,
des «groupes de recherche officiels» pJttendant enquêter sur les
OVNI, pour mieul étouffer ce qu'ils auraient db.:ouvert 1 Valet:s
dociles et serviles, parfois par bêtise ou cupidi~, mais tous traîtres
à l'~ humaine, à leun; fm-es turiens, déjà vendus aux Drorls,
allJl: Gris, ven la fin des annêes 40, par le pJtsident HarT)' Tru-
man, lequel, naturellement, ne pouvait soupçonner à l'époque
cette finalité, en conduant d"" a"""rds avec ces «entitk .. origi_
naires du cosmos lM,

Mf!7Cr('di 17 mal 1989, quinze heu~ dans les Alpes.de-ffau:e-


Provenct.

Entre Forcalquier et le village de Mane, le Kamaz, énorme


poids lourd soviétique, négocia un virage à gauche, pour s'engager
SlIr un petit chemin qui sinuait 4 travers la colline. Le conducteur
et son ~uipiCT, en salopette brune, regardaient attentivement le
paysage, se penchant un peu sur le large pare-brise, pour regarder
vers le haut, semblant chercher UD licu ~!evé qu'apparemment Us
ne trouvaient pas. Le conducteur dut freiner, essayer de se ranger
au maximum vers la droite, pour laisser le passage à un gros trao-
tcur qui arrivait en sen3 Învenc, Mllno:uv~ difficilç, çn fllÎson &:
l. CT. F.Bli .4ttrr~ _ . op. cil
2. Op. dt.

37
l'exiguité du paS.B@C. L'homme au tracteur descendit dt son engin
tn I!"Jnundant tl 1I.p<J)Lropha It fl)ulit~:
- Eh! Oit tu crois aller,cc chemin privé qui file enlee les
SUJ"
champs de lavande et se perd dans la ooHiat?
u Russe eul une mimique oontrarib: el secoua la tête, de:sa:n-
dit de la cabine en tenant une feuille de papier:
- la vass ne par;Îmafou.
u cultivateur fronca les sourcils el a son tour (sans sc douter
qu'il dêclarait exactement [a même chose) $Oupira:
- Tu tombes mal, l'ami, je com prends rien à ce que tu dis ...
Lt routier déplia le feuillet et, de son index maculé dt cam-
bouis, souligna une adresse sur celte sorte de bordereau. L'homme
d u uaçteur Ile OOUlpLÎI ~Idc\t":wtlll ,i"u à œs ca rac1t= cyJ"illiQ~,
mais l'autre fini t par souligner une ad= en francais, patifm-
ment redigée en lettres bâtons.
- Ah bon, lA, je com prends, fit le Provençal avec son IlCQ':nl
chantant Ben là, mon gars, tu tournes exactement ]e dos. ou
presque, a l'Observatoire. Tas IclUpt la route, un peu plus au
su(L Attends ... Je vais viru dans le champ ava: mon tracteur et
je t'y conduirai Faut retraverser Mane et plus bas, SUJ" la natio-
nale, on prendra la direc:tion Saint-Michel-l'Observatoire.
Il regarda le Russe qui secouait dêsespértment la tête et choisit
de se faire oomprendre avec un langage gestuel, se désignant, d~si­
gnrmt le lrI1cteur, fniSllnt les ge31e! de I4cber le frein, de tourne, ]e
volant, monlranl la route dans [a direction oppo$b:.
- Tas pigé?
- Da-da! fit ]e Soviétique.
- Eh non, pas à cheval, OOUiIJOD, se m~rit le ProvencaL Bon,
cberche pas à comprendre et suis moi , OK 1
_ Spas.riba! '
- Et si, c'est plus bas. Toi, l'es montt trop haut vers Forcal-
quier. Allez. pinaillons plus., t'as qu'à me suivre.
GrlIoe au ta n88iC international des gestes, les deux hommes
finirent pas se comprendre et les deux véhicules, aprts de multi-
ples manœuvre:<, ~'e~nt e nfin ~ur le bon chemin, sou~ [es
yeux Ull peu surpris des rares personnes rcncolltrees. La plupart de
celles-ci, vivant dans le pays. avaient beau lire les inscriptions ell
gros caraetère:s sur la bâche du Kamaz, cela ne les avançait gutre,
n'en:endant rien à celte graphie non plus qu'a la langue de Tols-
1.1ûni1

"
toL S'il s'ttait agi du contraire, nul doute que cette inscription les
aurait ~tonntes: Prodinlorg - S}7 fil Na Kq/ktJs» (Fromage _ u
Cnurore II) - Produits lailiers, animau;.c de ferm~, poiwJfls, caVIar
- Suchumi.
D'aucuns se seraient demandf; pourquoi Je personnel de l'OAP
(fObsenatoire Alpin de rro\'ence) imponait des fromages ct des
produits laitiers fabriquts IIm; loin - Suchumi, PO" de la mer
Noire - alors que l"industrie francaise proposait sur le marcht une
pmme inoomparnble de fromap:s., sOremenl au$5i savoureux que
Œ\ll[ du Caucase! Une autre fois, c'est un poids lourd d'Irkoutsk,

lac Rai\::al , qui vint livrer du mattricl tlectrique avec, sur sa


cabine, l'inscription: tltctronorgt«lr,.if;a - Mockba. La socittt
exjXlltlltrice ttait bien • Moscou, mais le matériel, lui, semblait
provenir de l'u.ldmc est de l'URSS ...

Les discussions allaient bon train, le soir, au Qsjè du


Commt'rl:t', oil l'on commentai t les grands tv~nements du jour. Et
Il l'tvidence, dam les boUJPdes du canton, les grands événements
du jour ou mcosuels n'encombraient gu~re les colonnes des
rubriques viUagwises, sauf peut~lre lorsque, rttt dernier, rentrant
plus tOt quc pltvu «des commissions If. Cllarlotte Favier, fermière
de son ttat, trouva son mari et Justine Labouret, tons deux à
quatre palles dans la grange, jupon lrousst et pantalon aux che-
villes, jouant le dernier acte de La Charge de la brigade Mghe!
Ce drame bucolique fil les beaux jours des mauvaises langues,
mais les nalurels du Pays, se targuanl de ne pas faire de politique,
avaient jusque-ü pltf«t ne pas parler de ces camions venus d'au·
deI! du rideau de fer s'égarer dans leurs chemins vicinaux,
lorsqu'ils ne trouvaient pas immb:1iatement la rouit du nouvel
observatoire.
Mais là, aujourd'hui, s'mit produil lïncident majeur, sujet de
toutes les collversations: la rencontre d'ull de Œ$ poids lourds par
&n.ile DujouzaUlii. au volant de son tracteur. ~ \angue$ se dHi311L
l'on appris ainsi que, ckpuis plusieurs ann~ deulli ou trois fois
l'an, dc:s vthicules lourdement chargtl, tous d'origine russe, han·
taient cc secteur de la haute Provence ' el prenaient la directiOD de
l'OAP.
- Moi qui vous caU$C, amorcait le ptre Jules (un pilier du Cafè du

1. ""MI ........

39
Commerce),je suis sûr qu'y z'appol1ent des gros t!:lescopes atl~ astro-
logues de Saint,Michel. Mais vaut mieux fenner sa gueule pour pas
avoir d'emmerdes:« Qui de rien se m~le, de rien se dem~le », comme
disait dtjà ma grand,m~re qui avait vu les Prussiens en 1870!
- Les Prussiens 1 A Forcalquier? s'~tonnait Marcel, le bistrot
- Mais non, pas a Forcalquier: dans le Nord, vers Chalom o u
S1.TaSbourg.
Etsur les« Ah bon» de l'assistance, le père Jules. davantage dialec-
ticien que famîliarisê avec la gêog.raphie, laissait son imagination fer-
tile vagabonder allègrement...

Dim!lnche 16 jJlilln 1989, Washington OC.

En bordure du parc du Capitole. la Cour Suprfme des total-Unis


n'avait jamais tlt aussi bien gardêe que ce matin-la. Des sept heures,
un fourgon ptnitentiaire, escorte par une vingtaine de motards, avai t
ptnM dans la cour inttrieure de l'imposant el lustêre Mifice, dtja
occupt par des hommes de la MPF, la Metropolitan Police Force,
dêpendant de J'autoritt du maire de la capitale f\!demle. De sureroit,
l'annee verrouillait le secteur, des automitrailleuses occupaient les
carnfours de Constitution Avenu~ et Independance Avenue, el des
héliooptère:s évoluaient lentemeot au-dessus du quartier.
Officiellement, les participants' cette opération ignoraient l'iden-
titt des prisonniers de marque ainsi livres sous oonne escorte, mais il
ne tkllall pas ~tre grand clerc ni voyant eXlraluckle pour deviner de
qui il s'agissait Une semaine plus tôt, a moins de quatre kilomttres
de 1â, sur la pelouse de la Maison-Blanche, un cosmonef étincelant
s'était post, avec a son bord des bumanoides pa=ifiques, originaires
du système stellaire de l'étoile Polaire.
Et œtl Polarien&, ramenant avec cux L" président ALan Nedwiek
(que l'on avait CT\l «suicidé ») et ;on fidèle ami Harold Blaclr.\\"ood,
avaient frappé - tres pacifiquement - de stupeur la foule des curieux
et les médias invites a attendre là que se produise un événement capi-
tal dont rien n'avait préalablemtnttranspirt. Avant dt ceder la parole
au prtsident Nedwick. la voÎlt anOnyme d'un retlrésentanl des FTl...
les Forces Terriennes Libres de la clandestinité, avait annom:;t 1'arres-
tation, la veille, du nouveau president des totats-Unis Edmond C.
Mmh et de son vÎcc-président Morris Newbury, complices du
Ml 12, le 80uvememenl 5CC.d, l'organisation criminelle contr61te
par}es Gris. Ainsi donc, ce dimanche matin li, Il &faul d'avoir ~U:
infOiliit, nul parmi les fOICCS de l'ordre ne pouvait isnorer qu'il s'agis-
sait bien de ces deux forbans de haute volee, coupables du plus grand
trime qui puisse exister: celui d'avoir pacûst avec des ennemis de
l'optee humaine el, des Ion, coupables de traitrise enven leurs frtres
"","'-
L'on imagine avec quelle curiositt les forces de securitt, dtploytes
dans la cour, attendaient l'ouverture des portes arritre du fourgon
ptnitentiaire... qui s'ouvrirent finalement sur deux individus., menot-
tts les mains au dos mais la U:te reçouverte d'une cagoule. Des police-
men les prirent par le coude ct les firent avancer d'un pas rapide, cou-
rant Pfe5Que dans le couloir, ~ts par l'un de leurs coIltgues qui
ouvrit une cellule samie de solides barreaux, Dtbamossb de leurs
menottes, oscillant un peu sur leurs jambes, probablement en proie à
une violente ~motion , les captifs entendirent claquer les verrous tan-
dis qu'un policier prononcait:
_ Dans cinq minutes, vous po~z retirer vos cagoules. A midi et
• six heures, une sonnerie vous avertira et vous devrez alors les
remettre, le temps qu'on vous apporte vos repas. Le: non-respect de
cc:s consignes entralnerait des. .. repœsailles.
Les pas s'tloigntrent et les deux prisonniers, htbl!U:s, mltren!
debout Il compter les minutes.
CHAPITRE Il

U-Tbant,
~,. atf>/nl de< Nation. un;""
qoestionno! sur l<s OVNI. QI .......
le 23 0001 t970,

Di1TU1nc!re 16 juillet 1989, Washington De huit heures du matin,

Non loin de sa villa de l'Anacostia Park qui longeait la rivitre du


mfme nom à cinq kilomètres à vol d'oiseau au sud-est de la Cour
Suprtme, un homme plutOt replet, le front dégarni, la cinquantaine
proche, faisait tranquillement son jogging, revêtu d'une combinaison
bleu pâle, en coton éponge, Directeur du FBI, Leonard Trenholm
s'astreignait, quand il le pouvait, à accomplir cet exercice matinal;
une petite heure d'hasion quotidienne afin d'ochapper - sans y par-
venir toujours - aux stressantes contraintes de sa charge,
Une matinée calme qui lui peuuit, aprk cet e:terclce, de prendre
une bonne douche et de s'attabler devant un copieu:t petit déjeuner
composé d'(fufs au bacon, de céréales, verre de jus d'orange et thé au
lait qu'il savoura en soupirant d'aise, ce qui ne manqua point de faire
plaisir à Molly, la cuisiniêre gouvemante-factotum, depuis bien des
années au service de ce célibataire endurci, Une cuisiniêre tout 4
l'oppost de l'image conventionnelle de l'npulente personne s'affairant
à ses fourneau:t, Rien de œla chez ceue accorte quinquagênaire
brune, mince et osseuse mais volontiers souriante, dhouée corps et
âme à ce grand commis de r~tat qu'clle vénérait et chouchoutait
d'attendrissante facon. Ce qui, parfois, ne laissait pas d'irriter - oh!
pour peu de temps - le directeur du FBI.
Le petit déjeuner achevé et négligeant son bureau - n'était-on pas
dimanche? - Trenholm s'installa confortablement dans l'un des fau-
teuils du lîving dont les baies dnminaient la rivitre Anacostia avec
vue sur le John Philip Sousa Bridge vers la droite. Le rituel dominical
consistait à savourer un petit cigare Vénus léger de la gamme
Pléiades, tout en parcourant les journaux, fort heureusement moins
nombreux qu'en semaine, mais (et ceci ne compensait point cela!)

42
beaucoup plus sun::hargts en publicitts., Il exhala lentement La fumêt,
posa son Vtnus dans le cendrier et s'apprêtai t Il. tourner la une du
Washington Post lnrsque le télêphone sonna.
Leonard Trenholm jeta un regard rancunier a l'appareil et d&:rocha
eu se demandant si sa quiêtude dominicale n'allait pas èlrll sérieuse-
ment compromise...
- JYOl$rÛl, prononÇa lentement une voix masculine,

Une Plymouth Gran Fur)' lIts anonyme, mooele 1981, qui aurait
bien mérité une couche de peinture, pénétra dans La COUf interieure
de la Cour Suprême, $uiviedcs yeux par le cordon de gardes en armes
arrivés là des sept heures du matin. Steve Madow, le porte-parole de
la Maison.Blanehe, blond, sportif et lIts play-boy, abandonna le
volant et, aprês un signe d'acquiescemen t du capitaine des services de
~le, il laissa la cond uite inttrieure banalisée et suivit l'officier
jusqu'aux sous-sols du grand Milice. Arrivé devant la grille coulis-
sante fermant la cellule où deux hommes, dissimults par une cagoule,
avaient ete amenés sous bonne garde, trois heures plus tôt, Madow
fUt un peu surpris de les trouver allongês sur le bat·flanc, en tmin de
ronfler, La cagoule roulêt leur servant d·oreiller.
Le porte-parole de la Maison.Blanche toussota puis:
- Monsieur le President .. (nouveau toussotement) ... Monsieur le
President...
L'un des dormeurs tournés face au mur grogna, renifla, se remit sur
le côté et s'assit en ruminant pour lever un ceil torve sur les visiteurs.
L'autre en lit autant, mais avec moins d'l';l~ puisque ses pro-
mieres paroles furent:
- ... font chier, ces mecs. ..
Double haut·le-corps puis stupeur d u capitaine de la sécurité et du
porte--parole qui tchangêrent un coup d'œil elTare, avant de reporter
leur attention sur ces deux inconnus à la face d'ivrogne. les cheveux
hirsutes.. le costume froisse, l'un étriqué. l'autre trop grand. qui les
dtvisageaient en retour pour rtaliser qu'ils etaient ellfennés dans une
cellule. •
- Mais. .. mais ce... ce n'est pas le President ... ni le vice--PrtsidenL.
Et, devant cette sombre constatatioll, Steve Madow adressa Ull
regard de reproche au chef des serviteS de securite qui [e~a [a main en
secouant doucement la tête:

43
- Non, non, monsieur le Porte-parole, ce ne sont ni le President ni
le vice-Pré'lident, mais je ne suis pour riea dans cette ... dans ce...
enfin, je ne comprends pas comment ce... œtte substitution Il pu se
produire...
Et de se tourner pour qu~tionner stchement les oa:upanlS de la
cellule:
- Qui êtes-vous?
Ils s'approchèrent de la grille, d'une démarche à la verticale rela·
tive, et l'un deux rota avant de dtclarer:
- Moi c'est.. Bill Roland!), de Baltimore, et je trouve qu'ici ça
manque de bière!
- Et vous? insista le porte-parole de ta Maison-Blanche en ques-
tionnant l'aulre inconnu.
- Moi, c'cst Charly ••• Charly Spingler, comme mon co... pain, du
même bled.
- Et que faites-vous ici?
- Co ... comment, ce qu'on fait ici? Mais on attend ta soupe et nos
cent bucks 1 avant de rentrer chez nous. Pas vrai, Bill ?
Steve Madow el le capitaine des services de stcuritt fronctrenlles
sourcils, a:lmplètemenl dêpassés ,
- Mais enfin, a:lmmenl avez-vous atterri ici 7 Qui vous a prom is
cent dollars et pour quoi faire?
- Ça, mon pote (ce t( mon pote. fit sursauter l"homme de la Mai-
son·Blanche qui pril un air pinet), nous on sail rien. Celte nuit, un
ma: bourre d( fric nous a filêcinquante bucIG après Il(IUS avoir paye à
boire... ~néreux, le type (un roi :IGnore, jailli du fond de -'Cs
entrailles, le coupa dans son élan), on a bu ta:l.t qu'on voulait. Puis on
a chang(: de crtmerie; dam sa. bagnole, il nous a dit qu'on allait &:lu-
ser ailleurs, alors, on s'cst pas fait prier. Le type a dit qu'on toucherait
cent dollars demain si on voulait bien pas..<er une cagoule el rester
muets tant qu"il nous apporteraÎt pas J'oseille. Cest ce qu'on Il fait
Le second enchaîna, les ,eux pas très bien en face des trous:
- Alors là, vous et tous vos prtsidents, nous, on en Il rien àglander.
Ce qu'on veut, c'est une bonne bière, nos cent bucks et salut ta
compagnie. Et cent bucks bien vra.is, hein, pas des :;purioliS l, OK?
Des explicatiom complémentaires arrachées peu à peu à ces poi-
vrou, il ressortait que, elochard5 de leur ttat, doits d'un costume
t( presque neuf., de quelques bouteilles de bière el de cinquante doJ-

1. DoII ....
2. 0... lill...

44
_ IVcç promesse d'en recevoir cent de plus., ils s'ttaient endonnis
fi*' le rtveiller ce matin dans cette cellule 1 Dtcrire l'auteur de cette
c..uvaise plaisanterie»? Facile: l'un affirmait qu'il ttait gros et
pm, 6F d'une trentaine d'an~ blond et frisé, vttu d'un jean el
"LOon de cuir et qu'il roulait les cr» comme un Xj(flnm ; pour
l'albe, il s'agissait d'un homme petit et maigre. la cinquantaine,
mye, s'exprimant avec l'accent prtcieux d'un napin trts british et
porIaIItCOSlume sombre et croisé. Et pou r clore ce portrait il. la Laurel
CIl Hardy, Charlie Spingler ttait sûr que l'homme avait un bob sur la
tete; Bill Rolando, lui, jurait ses gnlnds dieux que c'tlait une cas-
quette 1 Bref, une description prtcise et concordant seulement sur le
ee masculin de l'individu 1
Attem, Steve Madow les abandonna là, en en tralnant l'officier de
.,.rilt, sans se soucier des vocilh3tions indigntes des deux cio-
dIards qui, Inndissantle poing entre les barreaux,juraient de porter
plainte pour ~uestrlltion arbitraire, escroquerie, parjure, privation
de nourriture el (surtout) de boisson!
- Et mtme qu'on se plaindra au Prtsident, si on veut! Pas le
'M1
Car les deux soo.lards ne pouvaient un seul instant imaginer que
leurs visiteuB, en parlant de prtsident et vioe-prtsidenl, faisaien t
bien allusion au premier magistrat du pII.)'$ et il. son scœnd, arre~
pit les Forces Terriennes Libres, mis au secret avant d'ttre conduits à
'- Cour Sup~me des États-Unis d'Amtrique pour '1 ttre ju.gk sous
quaran(b.huit heures. ..

DimfJncM 16 juillet, WashillgtOll, dix heures tmlle du ma/in.

Leonard Trenholm reposa le combint et demeura un 10", moment


troublt au point d'oublier de tirer sur son cigare qui se consumait
dans le cendrier en on'JX vert. Son correspondant ne s'ttait pas
nommt, par souci de discrétion, mais le mOI.·dt utilisé ne laissait
aucun doute quant! l'identitt de celui qui venait de "appeler: un
ami des plus so.rs el invariablement bien infonnt ... Harold Black,
wood, r ex-direeteur de la ClA et conseiller de la Maison-Blanche du
temps du prtsident Alan Nedwick.
Après son apparition fnICa'unle!1a ttl~vision, en compagnie des

"
humalJoldes Polariens', nul n'ignorait plus son appartenance aux
FfL Avant de se fondre dans J'anonymat de cette organisation clan-
destine, Blackwood avait confié à Trenholm un mot de passe pour
s'identifier dans l'éventualité où il aurait besoin, un jour, de
reprendre contact avec lui: Jyotsnlt, un mot - un nom - étrange, que
l'on ne pouvait phonétiquement confondre avec un autre dans la plu-
part des langues europêennes. Dans le Vishnou Pourtina, l'un des plus
anciens textes sacrés de rInde, il signifie l'Aurore, l'un des quatre
corps de Brahmâ.
Ce mot de reconnaissance qui désignait Blackwood en appelait un
autre, uniquement attribué à Trenholm et que celui-ci formula aussi-
tôt; Ahan (le Jour), de même origine et appliqué pareiUement â l'un
des corps de Brahm:t S'étant ainsi reconnus - et rassurés _, les deux
amis &hangèrent quelques phrases d'une consternante banalité pour
toute oreille innocente qui aurait involontairement surpris cet entre-
tien. Ces paroles anodines recouvraient pourtant des informations
qui, elles, ne l'étaient pas du tout ...
Puis, de nouveau, le télêphnne sonna et le directeur du FBI décro-
cha, se nomma.
- Bonjour, Leonard, AI Connors à J'appareil l'aimerais qu'on se
rencontre au Triangle l au plus tard dans la demi-heure, OK?
- OK. AI. J'y serai ...
Rêponse laconique, s'il en fut 1 L'eOt-il voulu qu'il n'aurait rien pu
faire pour esquiver cette invitation â la fois ferme, pressante et assu-
ument d'une importance exceptionnelle pour avoir été formulêe par
Alfred Connors en personne, le DCI, Je DireclOr of Cenlral Inlel-
ligence, en d'autres termes le patron de la CIA. Connors avait été
nommé à ce poste en remplacement de Morris Newbury, appelé au
poste de vice-président des USA, jusqu'à son kidnapping, en compa-
gnie du président Marsh, par la mystérieuse organisation «terro-
riste» baptiste FfL ou Forces Terriennes Libres, ou eocore Phi
Oméga. ..

Comme tous les dimanches, les G'men (agents fèdéraux) étaient


beaucoup moins nombreux à occuper les bureaux du Federal Buil-
ding, et, hormis le personnel de sécurité effectuant ses rnndes horaires
à chaque étage, Leonard Trenholm ne rencontra évidemment que des

1. Op. "l
2 Surnom de l'immeuble du FB! (Ferkml Tri<>1tgI.J sur Penmyhania A.... .,..

46
IIftIlS afTectt5 , des mISSIOns sptciales. L'un des hommes de la
securite avait introduit ConnoTS, le d irecteur de la CIA, dans la petite
saDe d'attente voisine de son bureau, et Leonard, prévenu. alla lui-
m&ne accueillir son homologue de Langley, arriv~ quelques mioutes
plus tOt seulement. Alfred Connors., grand, de tarses 4auk:s, le che-
veux ran; tempes argen\.6e$, fine moustache, gardait de ses an~ de
service d'agent action Oller:fea3 1 une souplesse. une musculature et
une classe qui devaient faire rtver encore, souvent, ses collabora-
trices.
_ Content de vous voir, AI, et navIt de vous avoir fait attendre,
mais je suis dans les temps maIgre une flopte de cars de touristes
SUT Independance et Constitution, qui ne facilitent gutre la circula-
tion.
Ils 6changtrent lIne cordiale poignêe de main et le patron de la C1A,
sans d~tour, amorça :
- Je sais, Lon, car • ces fournées de cars de tOliriStes s'ajoutent
aujourd'hui , dans le quartief, des v~hicules de l'annte et quelques.-
uns de l'Agence J autour de la Cour Supltme.
- Ah Ixm 1 s'~lOnna Leonard Trenholm. Une op!ration de protoo-
tion? Mais dans quel but?
Connors s'6claircit la voix, plutôt mal. l'aise pour avouer:
_ Une ... autoritt supérieure a ch~ l'Agence de mettre en place
un dispositif de steuritt autour et à J'interieur meme des sous·sols de
la Cour Sup~me. ce matin dès sept heures, heure prtvue pour l'arri-
vo!e du fourgon pénitentiaire escortt de motards amenant le prtsident
Edmund Marsh et le vice-pItsident Morris Newbury kidnappés par
la; FT L ! Ces terroristes, d'une inconcevable impudence, avaient
d6cidt d'enfenner leurs prisonniers dans l'une des cellules provisoires
de la Cour, jusqu'à leur jugement des prochains jou~ Ordre de ne
pas intervenir avant rarriv~ de Madow, le porte-parole de la Mai-
son· Blanche.
Trenholm s'indigna:
_ Et le FB I, ~troitement lit au Dtpartement de la Justice, a ~tt deli·
bértment l:cartt de cette opération? Merde 1 Ça vous para!tjuste, Al,
cette magouille pour nous mettre sur la touche? En quoi avons·nous
dtmtri~? Cest scandaleux! On se croirait revenu quarante ans en
amère; on nous ~rte de cette affaire exactement comme nous
avons tte, dês juillet 1947, ~vincts des cnquetes sur les crashes
l. ü _ _ ~ lu-6eIt<leo ....... L< ..", ," ',,, pIuoa"".o/; ........1 la _leOll'~,
1. Abrt.iouiOCl _ «.....-
O:ulrak <le Rer> " . '~jj","1 ~ (Cv.).

47
d'OVN I réservts au seul profit de l'Air Force et, ulttrieurement, de la
CIA ' .
Alfred Connors le coupa, avec un geste d'apaisement :
- Ne vous tnervez pas, Lon, je ne suis pas responsable des d6ci-
sions qui nous dépassent, vous el moi, de cent coudres. Quoi qu'il en
soit, quand Steve Madow a pu être joint - il était parti en week-end
sur les bords de la Shenandoa et j'ai envoyt un hêlico le chercher -, il
n'a trouvé dans la cellule que deux clodos de Baltimore, endonnis
aprés une cuite et, sitôt les yeux ouverts, réclamant Il. cor et Il. cri leurs
cent dollars: on les avait conduits là, une cagoule sur la !tIC, avec
promesse de les payer ce matin meme. Le reste de leurs propos ne
nous a rien appris sur les auteurs de cette substitution, laquelle a dû
s'optrer trés tôt ce matin, dans des conditions que nous ignorons
totalement.
Leonard Trenholm rumina. sarcastique :
- Et alors, vous vous êtes dit: «L'autoritt suptrieure va faire un
foin de tous les diables en apprenant cc coup fourré et, comme je ne
serais pas fi1chê de partager l'engueulade avec quelqu'un plutôt que de
l'encaisser tout seul,je vais voir ce bon gros Trenholm et lui deman-
der de me donner un coup de main pour retrouver le président et le
vice-président. Comme ca, si nous faisons chou blanc, lui aussi en
prendra plein la gueule.» Un partage équitable, quoi 1
- OK, Lon, OK. vous etes en rogne, et à votre p1acej'aurais mani-
festt les mêmes réactions mais, une fois encore, les ordres viennent
de ... très haut et ..
- Ça va, Al, je ne suis pas le balayeur du coin et, sans etre dans le
secret des dieux,je sais très bien ce que vous entendez par« les a uto-
rités suptrieures ». Vous ne faileS pas allusion aUI{ président et vice-
présidenl intérimaires désignés ipso/uclO par la vacance de ces postes
à pourvoir ; vous faites allusion au mysttrieux mais aussi fameux
Majeclic 12 ou MJ 12, cet êtat dans l't!:tat
«Voici une dizaine de jours, lors de l'intervention fantastique des
Polariens et des FTL, le public a appris que le chef du MJ 12 - côté
tenien - était le professeur Lionel Dennsmore, lequel a péri dans la
destruction de la base EBE souterraine du Dulce, au Nouveau-
Mexique.
«Vous pensez bien que, si les ufologues intelligents et encore libres
l. II.ÎfOI1t<""""ent , .''''''iq"" et ._tt par d.. dœumcnb ~u FBl: ce qui prou .. quo
Woshin&«>n, d<pui> bcllc: lurette, connai ... it rorili!>C .. tnUerreo\J"e doo vai...."" appdts
• ''''''''''''l'C ,,"'n!eS ~ pui, OVNII Dto Ion. am;" Iocteu,., ... VOU> lai.... plu, ..,.,.... po< les
çrimi",,11es Mp.ûons da officiob <1 poeud.,...,anb de lOu, 1Ioriv>nl...

"
du monde entier savent que ce gouvernement seCtet existe, avec ses
nmÔfjc:alioDS tous azimuts, nous., au FBI, llOUS ne pouvioll5 ignorer
I0Il existence, meme si ledit MJ 12 ne nous a jamais hollOlts d'une
dn:Waire ou transmis des consignes ponctuelles p,kises. A l'invCTSe
de Lanaley, n'est-ce pas, mon cher AI? fit le directeur du FBI en
""",""nt VtT$ son visiteur un coffret de cigares Vtnus avant de S'CD
coller un entre les dents.
ConnM se servit, nota sur l'un des cOlts du coffret en ctdrc la
marque Pltiades et offrit du feu â son confr!re:
_ Vous savez, Lon, ces contacts q,isodiques que certains de mes
proches collaborateurs et moi-mtme avons avec le MJ 12 sont un ...
priviltgc parfois lourd â poner 1 Et je n'ai jamais. personnellement,
""..:ontre le professeur Dennsmore qui vivait reclus dans son nmch
de Duke, non loin de la base. Elje n'ai pas davantqt: rencontre \es.. ••
nos hOtes.
_ Vous pouvez dire \es Gris, AI, je ne crois pas qu'on ait planqu~
des micros dans mon bureau, ironisa Trenholm. De IOule manitre, le
fait de les appeler ainsi n'implique aucune intention de mtpris de ma
part, mais si cela vous choque., je pcUlt aussi 1C5 dtsigner par leur
nom: les Dzorls.
_ Ça ne me choque pas, AI, et nous ne sommes pas la, face â face,
pour nous espionner l'un l'autre et aller ensui te rapporter aux Ororls
J'opinion que vous ou moi pouvons avoir d'cUlt. El au demeurant,je
crois bien qu'ils s'en foutenL Ils se bornent à donner des ordres au
MJ 12 qui les repcrcuteâ la branche MIB 1 de l'Agence ct ces. .. sptcia-
listes les exf:Cutent, parfois m~me sans que j'cn sois informt.
Le directc:ur du FBI hocha la ttte en signe de comprthension ct se
dil in p.tflO que, si son interlocuteur s'cxprimait aussi librement avec
lui, c'~tait qu'il devait avoir des raisons ptetises - immêdiates ou
futuns - de le faire. A noter sur ses tablettes, â toutes fim utiles. Sans
oublier cependant qu'il pouvait y avoir, au bou t de tout o:la, un coup
foorrt, maIgre la bonne mine de son conf",re... D'autre pan, l'ancien
directeur de la OA, devenu vice pttsident des USA, Morris New-
bury, ne portait pas particulitrement dans son cœur Leonard Tren-
IIolm. Ots lors, si par on ne savait quel coup du sort l'ex-prtsident
Maroh cl Newbury refaisaient surface en btntfiCÎant de la toute-
puissante protoction du MJ 12, lui, Trcnholm, risquait fort de se
rct!OUVCT mis à la retraite antiCÎpœ dans les meilleurs dtlais 1

"
Sauf s'il se montnlit en mesure de rendre à ces deuJ[ hauts person·
nages un signale service sllSteptible de le dtdouaner dêfinitivemenlet
de regagner l'estime de ces dellX hommes qui avaient ~tê - pour peu
de temps - les plus puissants du pays.
Et Jyo/$nti - nom..çode de Harold Blackwood - , ce matin même et
assurtment pas par hasard, venait de lui en fourniT l'opportunité.
- Alors, Lon, vous me donnez un coup de main avec vos G'men
pour retrouver Man;h et Newbury, ou bien c'est la guerre entre nous?
Je ne vous cache pas que je serais dtcu; nouveau au poste que
j'occupe, je n'ai pas le moindre grief contre vous. En conséquence,
nous aurions vraiment intértt à nous serrer les coudes... Quitte - c'est
vous qui l'avez fait remarquer - à prendre des risques ensemble... et
quelques coups ~lement ensemble, si les choses venaient à mal
..=.
Le chef du FBI joua un instant. machinalement. avec son briquet
de bureau, puis revint à son interlocuteur qUII fIXa dans les yeux:
- Banco, Al, je veux bien faire 6quipe, jouer franc jeu avec vous
mais, en retour, j'attends la mtme chose de vous, OK?
Le OC! sc leva, lui tendit la main en êbauchant un sourire chaleu·
reuJ[ et sans êquivoque.
- Cest cc que j'esptrais, Lon, ct je crois bien que ni vous ni moi
n'aurons à regretter cet oubli des antagOnismes plus ou moins tradi·
tionnels existant entre le Triangle el 1 angley. Notre intértt commun
est de coopèrer.
- Ces! aussi ... un peu l'intérêt du pays, non? plaisanta Trenholm,
en raccompagnant son visiteur jusqu'à la porte. Je vous rappeUenri
dans le COUI"llnt de rapres..midi.
- Vous avez dfjà un plan? s'êlonna Connon;..
- Non, une heure dtterminre pour recevoir l'appel d'un informa-
teur anonyme. Dieu sait comment ce type-Ià a pu sc procurer mon
numéro personnel! Il m'a presque tire du lit ce matin, pour m'annon·
çerque, moyennanlla modeste somme de un million de dollar:s, il me
donnerait le tuyau du si~le. Il a raccrochê, mais je doute qu'il ail fait
allusion aux courses de chevallX, le gars ne m'ayant pas du tout donné
l'impression d'étre un bookmaker 1
- Et vous pensex. que ce tuyau du si~le pourrait concerner le lieu
de detention de nos. .. illustres \cidnappfs?
- Avec ce que vous venez de m'apprendre, Qui s'est d~roulé a la
Cour Suprême, cela me paraît logiquo ou du moins plausible. Mais je
ne ~ous cache pas, Al, Que notre caisse noire ne renferme pas une

50
tomme pa~ille, J'igno~ quelles sont vos liquidi t~ occultes mais, de
IOUtes les façons, puisquc DOUS faisons tquipe, il faudrait sans ~tard
rontacter ]a Maison-Blanche. Et il ne me dtplairait pas de voi r la ttte
que fera le prtsident inltrimai~ Sarsfield si nous venons fai~ la
qu~le en lui demandant poliment: «Soyez chic, nous avons besoin
d'un petit million de dollars pour d~livrer sains el saufs ]e présiden t
Edmund C, Manh et son vice-président qui, aussitÔt revenus Il la
Maison_Blanche, vous ~nverronl dans vos foyers, en vous remer-
cianl d'avoir oontribut li libtrer VOI~ fauteuil el celui de Dudley Kil-
roy, votre vice-présidenL., tout aussi in ttrimaire!»
AI Connon fit la grimace, assez déconcerté par les propos de Tren-
bolm :
- Un million de dollars, C'esl une sacree somme pour nos caisses
noires ~spectives, mais c'est une aumOne pour les fi nances du Ml 12,
maître planttaire de la drogue, ReSIe à savoir si votre correspondant
anonyme n'cst pas un simple escroc doit d'un culol monstre qui a
oombi~ cette histoire abracadabrante pour se sucrer au maxim um et
filer ensuite aux Bahamas, li Hawaii ou dans un coin isolt où nous
n'aurons jamais "idtc d'aller lui rtdamer des comptes t Dans rt"~­
tua/ilt où nous De pourrions pas le prendre la main dans le sac
1onqu'il voudra encaisscr ce pactole.
- Pour l'heure, Al, je n'ai pas la moindre idte du processus de
Iteup(lration qu'il em ploiera, ni de queUe manitre t'~angc se fera ...
si tchange il y a, car vous avez peut~tre raison: l'hypotMse de
l'escroquerie majeure n'est pas du tout ucluc.
- Wait and sœ, Lon.

De retour A son bureau de Langley, en Virginie, à une quinzaine de


kilomètres au nord-ouest du FBI Building, Al Con nors jeta un coup
d'œil sur son ttltoopieur privt, archiva l'unique fax tombe en son
absence et composa un numéro sur le clavier d'un nrdinateur. Sur
l'6cran s'inscrivit en caracttres vert fluo: Donnl'z voIre cft d'identifi-
cation bis. Le direçteur de la CIA obtemptra el composa /J-JO-L-l-
APh. soit 13 pour M (trcizitme lettre de l'alphabet); JO pour J
(dù.ième lettre); L pour 12 (douzit me lettre); 1 pour InteUigcnce
Agency et enfin Aph pour Aleph, première lettre de l'alphabet
btbra1quc, codification pour n· lfClA.
La ma\:hine digtra ks informations et répliqua presque aussitôt:
Donnez votre clé d'idl'ntificaliQn ter.

"
Accoutumt à la pJ"OCtdure, Al Connors composa Burgall, l'un des
noms de la perche bleue que l'on pêehe sur les côtes atlantiques de
l'Amtrique du Nord, tgalement appelte Cunner, forme ancienne du
nom de famille Connor(s). u OCI ayant ainsi montrt patte blanche,
le ttltphone sonna au bout de quelques 5e(:ondes et une voix mas-
culine questionna:
- Votre âge, s'il vous plaît?
- Je suis plus Ag(: que vous ne le pensez.
- Bien, répondit l'inconnu au bout du fil. Qui demandez·vous?
Al ConnoTS ne répondit point dans le combint mais composa sur le
clavier de l'ordinateur: Top Sachem P. Alpha.
Il yeut un bref siffiement dans l'écouteur ttléphonique et une voix
masculine, un peu c:assb:, prit le relais:
- Je vous éooute, BurgaU.
Ce dernier ne put s'empêeher de battre des paupitres et d'afficher
une expression d'incrtdulité : non, ce n'était pas possible r Cette
voix ... Non! ConnoTS rejeta l'image inquiétante que suscitait en lui
Cl:tte voix avant de confier au Top Sachem (le grand patron du
MJ 12) ce que Leonard Trenholm lui avait appris.
u responsable du gouvernement seClet, contrôlé par les Inorls,
parfaitement à l'abri dans leurs bases souterraines, observa un instant
de silence, comme pour digérer l'énormité de ce chantage, puis il
reprit de sa voix casste. au débit assez lent:
- Le montant de la rancon peut t tre di sponible sous quelques
heures et, dès que vous connaîtrez les modalités de l'échange, infor-
mez-m'en sans perdre une minute. l e crains cependant que ces crimi-
nels ne choisissent un 5e(:teur désertique, très difficile à surveiller sans
trahir votre approche. Quel pourcentage de confiance accordez-vous
à Trenholm?
- Pour autant que mon jugement soit valable, et je crois qu'il l'est,
Il partir des sources d'informations dont je dispose, je lui accorde
quatre-vingt-dix pour cent. Les dix pour cent d'incertitude découlent
d'une relative inimitié entre Leonard Trenholm et le vice-président
Edmund Marsh, que le faux suicide du président Alan Nedwick allait
porter Il la présidence. Les relations de Trenholm avec Newbury, mon
prédtcesseur, devenu vice-président des ttats-Unis, n'étaient pas non
plus toujours au beau fixe ; mais ces divergences, finalement,
devraient être oublitc:s si, justement, Trenholm, via cet informateur
inconnu, nous conduit au lieu de détention de Marsh et Newbury.
Vous ... essayez de me dire que le sort de ces derniers Mant potcn-

52
tidlement entre les mains du dim:tcur du FBI, celui-ci pourrait tout
_ bien garder l'information pour lui eL.. laisser crever DOS amis
'11111 ne porte pas dans $OD arur?
_ Cest une possibilitê. monsieur, admit le directeur de la OA..
_ En revanche, si Trenholm obtit li son devoir et pennet la <!tlj·
vrallCe de Manh et Newbury, que nous remetlrOn$ li la tete du pays,
en remcrciant leurs« inttrimaires », Pcter Sarsficld ct Dudley Kilroy,
nous saurons ainsi qu'il jouc franc jeu et quc nous pouvons compter
sur sa lidtlitt.
_ Jc partage votre analyse, monsieur, approuva hypocritement
Connon.
Le Top Sachem du M;ijestîc 12 ne fut pas dupe et gronda de sa voix
C3S$te qui monta d'un registre:
_ Ne me prenez pas pour un imbtcile sensible a la flatterie, Bur-
pli! Ce n'est pas là mon analyse, mais le point d'aboutissement
implicite de votre nIIisonnement. Rappelez-moi aussitôt que vous
lUftZ du nouveau!
Dtdic, sans fonnule de poli\cs';e ou autre, aprts cet telat coItreux
qui donna froid dans le dos du - pourtant redoutt - chef de la OA,
lequel se sentit soudain fort mal il l'aise.

Un peu plus tard, mis au courant de cet entretien par Al Connors,


le directeur du FB I le renseigna sur [es modalitts de l'!!change des
otageS contre la rancon:
_ A huit heures ce soir, mon correspondant, codifit en «Roger »,
rappellera pour me donner ses instruction,; l'!!change devrait avoir
lieu dans le courant de la nuit. Pour la rancon, vous avez eu satis-
faction?
_ Oui. Le responsable du dtpartement financier du MJ 12, Barney
Mi lls, appon.cra personnellement la vali se contenant la somme en
coupures de cinquante, cent ct mille dollan.. L'argent senll livtt chez
vous. Je pense donc que c'est du FBI Building que nOUS dtma"erons
pour aller r6cuptrcr le prtsident ct le vice-prtsident, n'est-ce pas?
_ Sur l'htlipon du building, prtcisa Trenholm, Un petit htlico
polyvalent Hugues 500 Defender nous amtnera:l. Andrews Field 1 où
nous prendrons un htlico plus perfonnant si besoin est, ou bien un jet
si nos VIP devaient etre livrés :1. !"autre bout du paY11
1. _ dt fAir F""". oi' .... 1 lUI< viDct&i ... dt kj~ ...... m dt Woshi ............
I"a!oft ,he 611 "'- ..

53
Instruil'l des exigences des ravisseurs, c'est 4 neuf heures du soir
qu'un Sikorsky UH-60A, modèle Credible Hawk de l'US Army, avec
pilote et copilote, décolla d'Andrews Air Force Base ave<:, à son bord,
les dellA hommes et la (très) précieuse mallette contenant un millioo
de dollars. L'hélico devait se poser à Deep Creek, un village de Virgi-
nie, co bordure de la route n" 17, conduisant à Portsmouth. Près de la
station-service Gulf, un parking, peu fitquenté la nuit, permcttl'llit
l'atterrissage, Lâ, de nouvelles instructions leur seraient communi-
qutes.
Volant à faible altitude, à dellA cent quatre-vingt-d ix kilomètres!
heure en moyenne, le Credible Hawk ne mil guère plus d'une heure
quinze pour franchir les trois cent dix kilomètres sêparant Washing-
ton de cette agglomtration de Virginie el reptrer la station-service
Gulf et son parking dtscrt Désert, a l'exception d'une voiture qui
démarra en trombe, occupée par un couple d'amourellA affolés par
l'arriv~ de cet hélicoptère d'assaut, trapu, aux courtes ailes pourtant
privées de leurs missiles, venu prematurement interrompre leurs
ébats. ..
De la station-serv ice sortit un homme en tee-shirt et jean.. Levant à
demi son bras droit replit pour se protéger des gravillons, projetés en
tous sens par effet de sol, tandis que les pales ralentissaient leur rota-
tion, il marçha vers l'hélico et se touma un peu de cOté pour opposer
moins de prise au brassage de l'air.
Il dut crier pour se faire entendre, malgré la baisse de régime des
deux turbomoteurs:
- Lequel de vous deux est Trenholm?
Dans l'embrasure de la porte latérale coulissante, le chef du FBI
cna:
- Cest moi...
- Votre copain Roger a téléphoné, il y a un quart d'heure. Il vous
attend sur la rive nord du lac Drummond. a douze miles d'ici, au sud-
sud-ouest.. Vous connaissez?
- Sur la carte seulement.
- Faites quand même gaffe, car le lac est en plein milieu des maré-
cages et la bande de terre ferme oil vous pourrez vous poser est tout
juste suffisante pour votre machine. QlI'est-œ qui se passe? Ce sont
des mancellvres?
- Cest ca, des manceuvres aéronavales en connexion avec la base
de Norfolk, mais rien de secret, sourit Trenbolm. Merci du tuyau et
bonne nuit.

54
Le Sikonlcy reprit l'air, survola bientôt Je Dismal Swamp (Matt-
CIF Lu&ubre) et ne t3fda pas à c:Ii.sœrner, sous le dernier quartier de
'-lune, le Drummond I .. ke et l'~tmite bande de terre fenne sur sa
bel'F nord. U. dans la nuit, un homme 38Ïta une lampe.-torche, puis
~ m:ula lorsque l'h~lico, allumant soo ph~ d 'atterrissaW', manœu-
vra pour se poser. Bientôt, Alfred Connon et Leonard Trenholm sau-
!treot lU sol, l'index sur la détente d'un Colt 11.43 qu'ils rengaî-
Œrcnl, interdits, en oonstatant que le porteur de la torche n'étai t
auue que le viœ-prtsident Morris Newbury, Seul! Le pilote et le c0-
pilote, nullement dans la oonfidence quant a la finnlite de celle mis-
sion, ,·étaient mis au gardc-<l-vous, mbiusés, en saluant!
Au 1( tout va bien?» de Connors fit kbo un fi oui» maugrêt sans
c:atbousîasme, puis :
_ Le prtsident ne 5Cl'Il li~ iju·aprts vérification du conlenu de la
mallette : oe daot je dois m'assurer personnellement au prtalable.
Le directeur de la OA ouvrit la mallette:
_ Pour VOtre $éCurité et oel\e du pr&îdent, nolIS avOIlS dû nous
ronfonner ala uiaenœs des ravisseurs dont Trenholm m'a teou
informe d'heure en heure ; nous n'avons donc pas pu alerter \es (0KeS
armées ni faire vermuiUer le secteur par la police.
Newbury lCX!uicsça d'un mouvement de tete, tout en inventoriant
sommairement, dan, la mallette, 11:$ paquets de dollars rassemblés co
lia'W'S de cent, retenues Il l'aide d'un bracelet en plastique. Pendant ce
temps. les deux hauts fonctionnaires fédéraux ÎlISpectaienl du regard
la morne étendue mi1ltca8euse avec, de plllce en place, des touffes
d'bCibes anémiques, des mamelons moussus. leurres dangaeux pour
tout épr! dans ce terrain fangeux. instable.
_ N'exhiba plus vos armes, consciUa Newbury • mi-voix. « Ils»
lODt an'" nerveux: je ne voudrais pas qu"l.Ule bavure, une méprise
survienne au dernier moment de l'lrlla oge, Attend~ }ci sans hou·
"'-IIs'éloigna. sur la bCige. mallette en main. marchant sur plusiews
ocntaines de métres. b faible cIané nocturne, J usque-I! dissimulb:s
par des touffes de joncs. deux silhouettes se dresséren l, pour elUlIlli·
ner le contenu de la manette. Au bout d'un moment, une tmi5ième
si lhouette se mit debout, vint se placer au cOte de Newbury, tand is
que les deux autres se baissaient à nouveau, cachées par tes joncs, Les
otages preSSérent le pas en direction de l'Mlico,
Plus encore que son compagnoo d'infortune, le president Marsh
pd$entai t des tr.1its tilts, avec sa barbe de pl usieun jours, son cos-

"
Le Sikorsky reprit l'air, survola bientôt le Dismal Swamp (Mut-
C*p Luiubre) ct ne: tarda pas à discerner, sous le dernier Quartier de
Il IlIlIC, le Drummond 1 ab ct l'ttroite baMe de terre ferme SlIT sa
lIerF aord. Là, dans la nuit, un homme agita une Iampc-torcbc. puis
le recula lorsque l'ht lico. allumant soo phare d'atterrissagr, manœu-
VI1 pour se poser. Bientôt, Alfred Connon ct Leonard Trenholm sau-
te:rent au sol, l'index sur la dtteote d'un Colt Il.43 Qu'ils reogai·
.ot, iotcJdiu., en constatant que le porteur de la tordIe n'tlait
IUtre que le vice·prtsident Morris NewbuJ)', Seul! Le pilote el le c0-
pilote, nullement dans la conlidence quant à la finalit6 de celte mis-
sion, s'taient mis au garde-à-vous., mtdusts, en saluant!
Au ... tout va bien ? Jt de Connors lit 6cho un ... oui Jt ma~ sans
enthousiasme, puis:
- Le président ne sera li~ qu'après vtrification du contenu de la
malleue ; ce dont je dois m'assuœr pcrsoonellement au prtalable.
Le directeur de la OA ouvrit la mallette :
_ Pour votre s6curit! ct ceUe du président, nous avons dù nous
amfonoer aux ClIigrnce5 des ravisseurs dont Trenholm m'a tenu
informt d'beuœ en hcwt:; nous n'avons donc pas pu alerter les ron::cs
1!1Il6es Di faire ytfTOuiller le secteur par la polioc.
Newbury acquiesça d'uo mouvement de tete, toUI en inveotoriant
sommairement, dans la mallette, les paquetS de dollars rassemblts en
li~H~S de ecot, retenues a l'aide d'un bracelet en plastique. Pendant ce
temps, les deux ltauts fonctionnaires f!dtraux inspectaien t du regard
la morne ttendue m:utcageuse avec. de place en place, des touffes
d'he,bc:s antmiqucs, des mamelons moussus, leurres dangereux polIT
tout tprt dans ce terrain fangeux, instable.
_ N'exhibez plus vos armes, consciUa Newhury l mi-yoill, c Ils Jt
sont "SV" nerveux; je ne: voudrais pas qu'une bavure, une mtprise
survienne au derni~ moment de [· ......a . Attcndez ici sans bou-
1'JeI'".
Il s'tloigna sur la bcfF, mallette en main. mall:ltan t sur plusieurs
centaines de mt tres" la faible clant noctume. lusquc-14 dissimultes
par des touffes de joncs. deux silhouettes se dresstrent, pour exami-
ner le contenu de la mallette. Au bout d'un moment, une lroisitme
silhouette se mil debout, vint se placer au oott de Newbury, tandis
que les deux aUlres se baissaient à nouvCllu. cachees par les joncs. Les
otageS presstren t le pas en direction de l'htlico.
Plus encore que son compagnon d'inrortune, le pltsident Marsh
presentait des traits tirts. avec sa barbe de plusieurs jour!, son cos-

"
,
turne fript, macult de terre et de boue. Parfaitement incongrue, une
peûte fleur jaune de jonc restait accmcMe dans ses cheveux, rtcoltte
sans doute lorsqu'il avait été foret de s'accroupir sur ordre des ravis-
seurs. ~mu. il selT3. chaleureusement la main de ses libtrateurs. New-
bury, lui, montra une petite boîte en métal nickelé:
- L'antidote qui doit ttre administré dans un délai d'une heure au
prtsident: oui, ces criminels lui ont inoculé je ne sais quoi, en affir-
mant - s'ils n'ont pas menti - que les effets mortels seront rapide-
ment dissipts par ledit antidote.
- Nous allons immMiatement vous conduire au QG de la base
navale de Norfolk, monsieur le Prtsiden!, db::itl4 Leonard Tren-
holm. Par radio, nous aviserons de votre arrivée l'hôpital de la Navy.
- Merci, Tren ... Lon, rectifia familiérement Edmund Marsh. Merci
tgalement! vous, Connors, et! nos gars de l'Air Force, compléta-t-il
d'une voix lasse! l'intention du pilote et du co-pilote.
Le Sikorsky db.:olla, orientant son phare d'atterrissage vers la zone
où l'échange avait eu lieu, en pure pelte; s'ils ne s'étaient pas englou-
tis - avec la mallette l - dans les marécages, les ravisscuxs s'étaient
évaporés. Mais comment? Tandis que rappareil s'éloignait vers le
nord-nord--est ct la base navale de Norfolk, ! moins de U"ente kilo-
m~tres, sur une surface rtduite du Disrnal Swam p, une etrange lueur
bleuâtre miroita puis disparut au bout d'une ou deUll secondes.
Les instruments de bord, curieusement. accustrent simultan~menl
une altération, un dysfonctionnement tout aussi inexpl icable que ce
bref phénoméne lumineux.
- Les terroristes vous ont-ils bien traités, durant voU"e détention ?
Le président Marsh soupira li. la question du directeur du FBI :
- Nous ne sommes pas sûrs que les FfL soient seules en cause.,
Lon. Si ce sont bien ces.. .. traîtres qui nous ont enlevés, avec l'aide des
envahisscuxs Polariens, en revanche. ce sont d'autres individus qui,
jouant les sauveun. nous ont soi-disant délivrés aprts avoir abattu
nos geôliers. Nos pseudo-libtrateurs nous ont offert un jus de pam-
plemousse, dans le fourgon ptnitentiaire où ils ont pris la fuite avec
nous. Peu aprts, nous avons perdu connaissance: le jus de fruits
contenait un puissant soporifique 1 Je pense que ces gens-llI. appar-
tiennent li. la mafia plutôt qu'aux fantoches des Forces Terriennes
Libres.
« Morris et moi sommes convenus de taire l'épisode de la raneon.
Il sera préférable de privilégier une action d'kla!, menêe conjointo-
ment par la C1A et le FBI pour nous délivrer. Nous ttudierons
envrnble un plan vraisemblable, au yeux des citoyens., pour ex(lii-
que.- \loue courageuse intervention sal\latrice...•

Lunii /7 juillf'f lm. New York City. stlJt heurtS du malif!,

Dlnl le IPAciCt,,, appArtement de M~nha"~n l'J " l. Ru di,,-sepl;ème


!t.II# de la 81' Rue Ouest, dominait 11:5 vertes frondaiso ns de Central
Park. Dora, la jeuneemploy6e portoricaine de Teddy Cowen et Ariel-
!ah Greenstein, commencait le m~nage; en fredonnant. elle pasuit
l'aspirateur sur le tapis chinois ~vrant. de son O\laJe gris perle. la
moq.Jette du grand living. Un tapis orn~ d'oiseaUl et de neurs au
IeÎnlcS pasteUisk:s que la .. patronne _ voulait obsuntmentlaJsser tel
que, aJors que Dora - li; son 1I00t - aurait prtl!re y dispo5CI' une table
tase, comme celle qui se trouvait, décc:ntr6e. ~ers la cheminte,
entou.r6e de fauteuils et d'une banquette en cuir gold.
Mais, bah, Dora lui pardonnait ,-olontiers cette iTlCJ.plicable faute
de FOt car, par .meurs, Mme Greenmin !WI 1,U>e palronne mlly
rimpa/ico, mlly ger./il et lui fichait une paix royale. O'ai11eurs, la
Sellera ct son flQViQ, l'tcri\lain Teddy Cowen. ttaient des artistes, des
inteUectuels, alors il ne fallait pas s'ttonncr de quelques e~centricitts
dont la moi ndre n'ttait pas cet espace vide, incongru au milieu du
salou. Et Dora, accouda: sur le mwche de son aspi rateur, se prit Il.
r!\la1;SCf sur ce jeune couple, beau. beureux, Il. qui tout semblait !"tus-

"'-Tout. coup. eomme mue par un ressort trop longtemps comprimt,


la prtite Portoricain~ profitant de l'absenœ de ses patrons., se rua sur
la table basY' ct la ura au milieu du lapis au cenue du living. Madre
d.e Dio.r, c'ttait tellement phu; beau 1
Le ttl~phone sonna ct Dora ~iUit, balançant un instant emre
d6;;"",:her ou remettre la table à sa place initiale, p!lÎs optant pour le
ttlfphone 1 Les patrons ne dev raiCIlt pas arriver aunt un bon qU1rt
d'heure ; e11e aunit amplement le temps de remettre celle table à sa
plane devant la chemina:, mfme si clle y faisait si moche 1 Dora
d6crocha, prit une voix suave d'h~lesse d'a~roport (sans parvenir li;
effacer COm pl~lemelll son acce nt où les «r,. av,;emt tendance Il. rou-
ler) :
- Bolijour.,. AUMM?

"
Elle JtpI!ta dellA autn:s fois son «.00000,. tandis que, dans son
dos, mue pat une fmœ mystmeuse.1a labIe basse SIr; solllevait ct allait
rellKndre sa position initiale devant la cbcmi~ 1En If.tme temps, le
gros oeMtier en cristal. quittant le fauleuil sur lequel Don. l'avait
Pf'Ovisoirement laissé, voltigeait avec lenteur pour Je pi)IICI' au milieu
(Je la table lU plaleau de ceramique. Ctla fit un pcti t b'uit qui Încita
Don. il. tourner vivement la ~te.
Dtcouvrant cette n:mise en ordre Uans l'am~naacllH:llt du living. la
Portoricaine poussa un hurlement de terreur. pui. Je mordilla les
Il:vres en serrant, il. lui fain: mal, i\C$ doigts autour du combiné télé-
"h nniqu~, CA': corn!'!in'" .1an~ l~qu~l. m .i nl~nRn1, une voix annnyme,
probablement ft:minine mais grave, prononçait avcx:: une pointe
d'bumour :
- Digu, Dora .. cuando el diablo no lime ncukl que harer, con el culo
mtJIQ moscas 1 Verdad ' ?
Sur UIl«oooooobhhh 1,. d'épouvante, ta Portoricaine se signa,
l'onca ven le hall d'entree, rtcv.pera SOI SIC 1 proVlslOll5 ct parUt en
courant vers l'ascenseur. invoquant Ditu ct tous)es sainu., plus exac-
tement Dio:r y lodos lOf StlnJt». car c'cst en espagnol. qu'eUe avait
Janet celle invocation-

A une centaine de 1riI(lml:tres de là, non pas il. l' horizontale mais il.
ta verticale de Manha1tan, Teddy Olwen et ArieUah Gm:nstein
avaient sui vi la sœne sur J'kran téll:visionneur du KoJwr. un
patrouilleur polarien, engin discolUaI de douze mttre!l de diamétrc,
n:nflé à son lUe pat le dOme de l'habitacle traIlSplU'ent; un vaisseau
plbcuteD.leul VtO~ VU' SOu cI,ponp oJ'iuvil'itJili~ 'lui avail nUIIcu'"
le couple d'~vaill5-jœmalistcs pnlliquement , domicile! Et ce.
aprts une jouJ'Dtc ct ux nuit des plts chafl6es puisque, pour les
ut:hive5 (provisoircllH:DI) SCCi~1l:S des ForteS Temeil3CS Libres., ils
avaienl • couvert,. l'l:vmem~nt n:uVeu! de CC$ dcmil:re$ vÎngt..quaU'e
heures : la double «libb"ation JO de l'ex-fll'l:$iden l Edmund Marsh ct
de son complice Cl vice-président Moms Ncwb ul)', arrachés allA
mains des «terroristes., grAoe 4 un plan mOTS OOIlCU par Harold
Blaclcwood, Dear Harold, tminence Irise de La Maison·Blanche, sous
le mandai de son viei l ami le prtsidCllI Alan Nedwick, entrt tout
comme lui dans la clandestinitt des FTt., avec ['appui logistique des
PolarielU.

"
L'bomme qui, en collant d'uniforme vieil or, pilotait le patrouilleur
a'avait pas vu le jour sur la Tem: mais sur Dankor, la quatritme pla-
Iitrl du $CI1ei1 Hi tiraon, plus connue ici-bas $CIUS le nom d'ttoile
Polaire, d'oille surnom de« Polariellll» attribue Aces humanoldes,.t.
ces hrunain.t, nos frtres Dankorans. Ariellab Greenstein n'ttait que le
pseudonyme terrien du commandant Aringa Griint-Louhark, du SCI"-
vicc d'Action Psyehologique des Forces Spatiales Oankorannes en
poste sur la Terre. La peau cuivrée, de magnifiques cheveux noir
d'tbtne, un Itger accent un peu rauque, la trts belle AringaJAriellah
passoait s.ans difficultt pour une Isratlienne, une Sabra, parlant aussi
couramment l'htbreu, le yiddish, l'anglais, le francais, l'espagnol que
le ruS3C. Nombre de ses reportages et anicles de fond avaient tU: très
remarquts dans des grands quotidiens ou des hebdomadaires de

....
dimension internationale où eUe ClIerçait ses talents de journaliste
,..,~

De son côté, Teddy Cowen, tx<hercheur d'opales. Australien,


s'ttaît fait un nom avec trois best-seUen de la science-fiction.
Homme d'action, voin: casse-oou si les cirrons1anœs l'eJigeaient, en
aimant Atiellah, en liant son destin :1. celui de cette fcmmc donl il ne
pouvait au dtpan soupçonner l'origine txtratellCStre, il ttait cntrt
dans la rtsistance: rtsistance contre les Gris et les menées du MJ ]2,
cette super,mafia dc criminels de haute volte œuvrant la plupart sous
les BSpecU - ou des couvcrtures - les plus rassurants! Tut dans la
destruction de la base EBE dc Dulce, au Nouveau-Mcxique, le chef
du Majestic 12,Ie professeur Lionel Oennsmore, malheureux infirme
sur son fauteuil roulant, ne pouvait qu'inspirer la compassion. Qui
aurait pu, par ameurs, soupconner le pctsident des I::tats-Unis,
Edmund C Marsh, le dire.cteur de la CIA, Morris Newbury, son bras
droit, d'appanenir, comme tant d'autres 1\ tous les niveaUJ dc la
socittt humaine, " ce 80uvemement s id vcndu aux Dwrls et, en
eonstquenoc, traltres :1. l'csptce pensante de noU"e pIanttc?
_ PJtts pour la translation, Commandant? questionna le pilote en
JqIlTdant une dernitre rois, sur l'tcran du ttltvisionneur du pupitre
de commande en an: dc OCfCle, l'image de l'appartemcnt dtsenê sÎ
precipitamment par la jeune Portoricainc.
_ Nous sommes prtts, aspirant Louvrango, confinna-t-clle en
allant sc placer, au cOlt de Teddy Cowen, sur une dalle circulaire de
cuivre ttinoelant, dans rue du vaisseau.
L'Australien avait dt~ .il. leurs pieds la mallette renfennant le
million de dollars soutirt au ~U 12 pour la « libmltion» providen-

"
tielle de Manh et Newbury, aprts avoir abattu leurs pretendus geO-
liers ... ava: une rafale de balles a blanc 1
- Attention, processus de translation enclenchê, prévint l'aspirant
Louvrango,
Sans transition, le couple se remattrialisa sur le tapis chinois, au
milieu du living, là où Ariellah avait refust ênergiquement a Dora
de mettre la table basse ; sans pouvoir êvidemmenl lui rtvêler la
prtsence, sous la moquette et le tapis chinois, de la dalle de cuivre;
celle d'un translateur leur pennettant de quitter a volonlt, sans être
vus, l"appartement, soil pour se remattrialîser à bord d'un cosmo-
nef polarien, soit n'importe où sur la planète Terre! Comme par
exemple sur l'une des aires stables du Dismal Swamp, de Virginie,
revêtus d'une anonyme tenue de jogging et le visage cachê par une
cagoule, afin de reœptionner, incognito, le président Marsh et son
complice, endonnis par un soporifique et ttlt portts III depuis le
patrouilleur. Rtvcillts li point nommé par inhalation d'une capsule
de gaz approprit, les ",otages» avaient pu suivre la phase finale de
leur remise en libertt .
Prudents en leur présence, les ravisseurs masquts se montraient
avares de paroles entre eux, se bornant à chuchoter, à contrefaire
leur voix. Ils avaient pourtant Jaissê echappcr une infonnalion, !
propos de la rancon, qui '" ferait la j oie de Don Pedro Ma..,.,
L'imprudent s'ttait repris à temps, n'achevant pas le nom qui
oommencait par '" Ma»; le titre de '" Don », volnntiers employt
par les mafiosi pour désigner un (grand) chef, un parrain, autorisait
à penser que ce kidnapping contre rancon était directement orches-
tre par r", Honorable Sociêlê /J. De plus, alors que les deux chucho-
leurs croyaient leurs otages toujours sous l'efTet du soporifique, l'un
de ces criminels avail brièvement tvoqut le sort d'un traître. un
certain Luigi ou Gigi, puni, l'anus tailladt à coups de rasoir!
Mtthode tprouvre en usage chez les mafiosi 1 dont l'une de leun
«familles» allait s'enrichir d'un million de dollars!
Un million de dollars que Teddy Cowen (et non pas la mafia),
dans le courant de l'après-midi, irait placer! dix pour cent dans
l'un des II()mbreux Busine$S Offices de Wall Street. entre le New
Yorie. Stock: Exchange et le Chase Manhattan Bank. Building, au
voisinage du World Trade Center, le Centre Mondial des Affaires,
avec ses extraordinaires gratto-ciel ultra-modernes qui sonl la fiertt
du Rnandal District.
1. Trill<1nent au<hentlq ... l
Un placement rtmuntrateur dcstint " alimenter la rtsistance,
ksact.ivites la plupart du temps occulte\! des FIl.. ces Forces Ter-
riennes übres, ulti me recours de l'esptce humaine pour se dtw-
lUSef un jour de J'oppression insidieuse du MJ 12 et de ses
innombrables ramifications" travers la mosalque des peuples et
des IIl1tion$. ..
CHAPITRE lU

Il,11 />inf pel< dUNUlCt$ __ _ <Uet/Jilu , ..;".....~ NoPt


ntIfIIh~ pon_ pbJJ4f "" le "'IISU , . ct _ jI CIJIIJiJbf
rom .... P'I"" haII!id~
Dr Edward C<IIIdon,
• ~» du f:o ........ npp;ltt C-'oo prod"';1 _le Jury
Robcnloa 'o.
USA _ diK:rtdi...-CI nier la réWlt da
OVN~ """"'" .) .' ,;\ ail MI Il.

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dan. litho. Pas<a.' da", le O<dcnr pO.- kasatd. UEI MTB
oa:onrablo ralda .ar-.., , '" "'iride<_

Lundi 17 juillel 1989, NeY>' York City, sept heurcs quaranle-cinq du


malin.

Quand ils ttaient preS!k, Teddy et Ariellah ntgligeaient la bai-


gnoire et prenaiCllt ellscmblc une douche dans la .. cabine à l'ila-
[icllne» cylindrique, en plastique martelt, offrant un diamètre de
deux m ~tres, amplement suffisant. Ils n'ttaient pas s~alement
pressés, <Xl matin-là, mais leurC$tomaccriait famine et, de sun:roit, ils
avaient hoite de suivre le joumallélévisé de huit heures ell dtvomnt
leur petit déjeuner,
Sêché, tout en se frictioQIlaQt avec son eau de toilette Vhyver dry

62
de Carven, Teddy ne se lassait pas d'admirer les fonnes sculpturales
de sa brune compagne qui, près de lui, devant la grande glace murale,
(\joutait à sa beauté la fragrance de Ma Griffe. du même créateur. La
joumœ s'annonçait très chaude, et ce fut en petite tenue qu'ils
gagnêrent la cuisine où, une demi .heure plus tôl, avant sa fuite prtci-
pilée, Dora avait eu le temps de p reparer le jus d'orange, les ctrtales,
le thé dans le tea-pot qui n'attendait plus que l'eau, prête à l'ébulli-
tion. Les œufs, le bacon, sortis du refrigèrateur, les tranches de pain
voisinant avec le toaster, tout était en ordre et conforme aux habi-
tudes des« patrons» que Dora aimait bien, même si leurs go(\lS, par.
fois, ne COlncidaient pas nece5sairement avec les siens!
L'indicatif du journal telévist apparut sur l'écran lorsque le
couple s'installa à la table, et, tout en dévorant avec appétit les
œufs au bacon, ils devinrent attentifs aux commentaires du journa-
liste de service: Perry Morgensen. Avec un enthousiasme difficile-
ment contenu, celui-ci precisa allll «chers teltspectateurs» que ce
jour était un grand jour pour l'Amérique et qu'une nouvelle extra_
ordinaire: allait être rendue publique imm6diatement par Steve
Madow, le porte-parole de la Maison-Blanche, depuis son bureau
de Washington, déclaration relayée par les ne/works sur l'ensemble
de l'Union ...
Toujoun très play-boy, sa chevelure: châtain clair relativement
longue, cravate et costume anthracite, d'une stricte élégance, Madow
affichait un sourire fort satisfait pour amorcer sa dêclaration dcs plus
officielles :
- Oui, c'est un tms grand jour pour l'Amérique, et tous les vrais
patriotes partageront ma joie en apprenant que le président Edmund
Marsh et le vice·président Morris Newbury, kidnappés il y a dixjoun
par des terroristes inféodés à une puissance extraterrestre, ont été
délivrés cette nuit. Alfred Connors, directeur de la OA, et Leonard
Trenholm, di recteur du FBl, à la tête d'un commando de leurs agents
rompus aux Opérations combinœs, ont investi une vieille ferme de
Virginie, au pied des Shenandoa Moutains, dont la cave, curieuse-
ment, communiquait avec le rescau souterrain des Endless Caverns 1
dans la George Washington Forest. A l'issue d'une bataille rangêe qui
dura prés d'une heure:, entre ce commando puissamment armé et les
hors-la-loi, le président et le vice-president, qui étaient parvenus à
assommer leurs gardes, ont pu être enfin libérés. Transportés sans
plus de retard à Washington, examinés au General Hospital, affaiblis

63
mais en bonne santé, ils se reposent prtsenlemenl à Camp David. Le
president, d~ demain, donnera une con(ërence de presse.
oc Une precision tmouvante: informt de la libtration d'Edmund
Marsh, son successeur... intérimaire, Peler Sarsfield, vient de lui
ad ...,ssc,' UII téltsrallilne de Ièl,cÎtal,ollS tou1 Cil lui remettant a
dtmission, heureux de le voir reprendre bientôt sa place à la tête du
pays. Le vice-president Dudley Kilroy, imitant sans rtserve l'hôte de
la Maison-Blaru:he, a pareillement démissionné, et c'est ainsi que
Morris Newbury retrouvera, lui aussi, son sitgi: de vice-prtsident des
Etats-Unis.
oc Des mesures d'urgence ont été prises afin de renforcer la stcurité
des citoyens et de maintenir l'ordre publîc, en prévision d'une pos-
sible tentative de coup d'ttat de la part des soi-disant Forœs Ter-
riennes Libres., essentiellement compostes de criminels, d'ambitieux,
d'aigris et de voyous tt!l~uidé:s par des envahisseurs humanOldes que
fon a pu voir, descendant de l~ur vaisseau sur la pelouse de la Mai-
llOn-Blanche, avec li leurs côtês le traître numeTO un: Harold Black·
....000, conseiller de feu le président Alan Nedwick, lequel, bel et bien
suicidé, est entent au cimetitre d'Arlington.
oc Le prétendu Nedwick, qui fil auprès de Blackwood et des Pola-
riens, la famew;e dtclaration dtnoncnnt de prétendues acûvités cri-
minelles occultes d'un pretendu gouvernement secret bapli5t Majes-
tie 12, cet homme, sosie de feu le pmidenl Ncdwick, est en rtalité un
comMien. Un comMien malheureux et sans emploi jusque-l4, vic-
time de son extraordinaire ressemblance avec le défunt prtsiden t des
Etats-Unis 1Avec un tel physique, il était délicat de lui confier un rôle
de honimentem vanlant Il"'' pourlre Il laver clans le!; ~JlOt~ puhlio_
1aires ou de jouer les pères nobles ou les gangsters dans un long
mélnlge 1 Un acteur de talent, pourtant, qui sut avec maestril inter-
préter le rôle du prtsident Alan Nedwick, cn compagnie de son
pseudo-ami intime et conseiller. le traître Blac~ood. Lajeune proté-
gte de cc dc:rn:er. Maura Kimball. a mystériew;ement disparu en
Ill':",,, t~lIIvs '1"" Mll1lut<:ur. A l'h~u,~ "r"seule, œrle5, nous ne pou·
vons affinncr Qu'elle ajout un rOle dans le complot des FrL, mais la
chose parait p/cusihle. Toutefois. si elle est entitremen t étrangére fi
rette scandaleuse macl1ination, il lui suffira de se présenter spontané-
ment au FBI. Rapidement disculpte des soupeons Qui pèsent sur elle.
réhabi litée, reconnue bonne citoyenne et patriote, nul ne pourra alors
la ten ir pour responsable des aimes de son tuteur et de ses maitres
envahisseurs, les Polariens, Qui ont 51,1 leurrer une poignèe d'A mtri-
cains, grassement payés pour se faire leurs complices 1

64
Ayant interrompu depllis un moment leur petit d~jeuner, Teddy
Co_n et ArieUah khangtrent un regard "'loquent et l'tcrivain aus-
tralien grommela:
_ En concoctant ce d isoours. les sptcialistes de la dtsi nfonnation
du MJ 12 on t fait du bon boulot pour tenter de dtsamOl'ccr la Resis-
tance et discrtditer les FfL !
Le porte-parole de la Maison Blanche poursuivai t :
_ Cest donc avec un comêdien sosie de Nedwiclc. et le traître
Blackwood qlle d~marn:nt la activitts pernicieuses des Fft., dont la
premitre action d'telat aurait - s'il faUait les en croire - consistt à
dttruire unt base de mk hants petits extraterrestres! Surnommes les
Petits Gris, les Gris ou encore EBE pour Entitts Biologiques Extra-
terrestres, ces« monstres,. (Madow ne put retenir lin ricanement sar-
castique) auraient posstdt une base: enfouie dans les profondeurs
d'Archultua Mesa, une colline ail nord de Dulce, un village du Nou-
veau-Mexique. Cette colline, c'est vrai, le samedi 8jllillet 1989, s'est
cffrondte et une faille gtologiQue a cisaille le lit de la Navajo River,
dont \es flots se sonl dtversés dans le gouffre ainsi ouvert... non pas à
cause d'une uplosion imaginaire, mais toul simplement à la suite
d'lin stisme dontl'tpicentre se situait justement dans ces montagnes
fort heureusement dtsertes.
« Un pMnomène gbJlogiQue banal don t aUaient s'emparer les ter-
roristes polir accrtditer leur version de la destruction d'une base sou-
terraine dans ce secteur où les seules galeries pouvant exister ont ete
~ustes par les renards! Non, chers ttltspectateurs, tOlit cela relève
de la mauvaise science-fiction et ce n'est malheurellsement pas fini:
les traÎtTCS des FTL inventeront d'autres fables pou r mieux encore
vous abllser, vous leurrer, attirer votre sympathie et faire de vous
leurs complices. Miellx que je ne pourrais le faire, le président
Edmllnd Manh el le vice-prêsident Morris NewbuTIY, demain, au
cours de la conŒrence de presse qu'ils tiendron t '" la Maison-Blanche,
rtpondront sans dtlOur aIU questions des journalistes.
L'image s'effaça sur son sourire enjôleur et le commentateur new-
yorlcais, Perry Morgensen, prit le relais:
_ Les meSIITCS d' urgence auxquelles Steve Madow vient de faire
allusion concernent la mobilisation des IInitts de la Delta Force,
encore assez peu connue du public, puisqu'il s'agit d' li n corps d'elite
agissant ail niveau Œd~ral, spêcialement entralne pour faire face aIU
situations de crise risquant de mettre en danger la stabilité du pays.
Une im. apparut sur l'tcran, montrant en vue ~rienne le Roc-

"
kefeUer Center de Manbattan, puis des zooms successifs cadrèrent
rentrée des principaux buildÎngs abriUlnt les pllL'l importantes ~ta­
tions de radio et de \tlèvÎsion: Radio City, CSS, RG\, NBC et, entre
autres, le Time & Ufe Building, fief de magazines A grand tirage. Des
hnmm""- en unifnrme nni r, [lOrtnnt .ur l'~l"ul" gauch e el la poitrine
un triangle rouge avec trois traits boriromau:c., montaient la garde,
j ambes légërement ~~, arm~ de pistoltts rafaleurs s'appan:ntant
vaguement au mini-Uri israêlien mais dotés, au-dessus du canon
lègtrement plus allons! que celui de J'Uzi, d'un dispositifrtSscmblant
a UM lunette de visée..
- Vous pouvez Je constater, commentait Perry Morge~n, chacun
est libre d'aller el de venir, d'entrer, de sortir des buildings, mais les
rassemblements de plus de !rOis personnes sont dèsonnais - et provi-
soirement - interdits...
Morgcnsen se mit à rire lorsqu'une quarantaine de jeunes filles en
tenu", de jomina débouchèrent de l'Avenlie of th" Am..n<"38 pour
s'engager, Il courtes foultes, sur la Rockefeller Piazza, en direction du
Channel Gardens avec ses espaces verts tl ses pièces d·eau.
- Je ne pell5C pas que ces ètudiantes soucieuses de garder leur ligne
prèsentent un danger pour l"èquiUbre de la nation el, vous pouvez le
constater, les hommes de la Delta Force ne $OlI1 pas intervenus mémt
si, à ]'èvideocc, ellcs constiluent un rassemblement de plus de trois
personnes 1 NolL'l vous tiendrons rqulièrement informi5 de l'èvolu-
tion de la situation et vous demandons, dans l'intèrét génèml, de res-
pecter les oo~signes de s«uritè que le5 autoritès pourraient être am.,..
nêes Il prendre dans les beures il venir. Une actualité plus souriante,
maintenant, avec les ma.ni(estations sportives de l'èlè à".
Teddy Cowen actionna la têltoommande pour inll:rroml= le pr0-
gramme en raisant remarquer, plutôt content :
- Ainsi que l'avait prtvu notre ami Harold Blackwood, sitOt
Edmund Marsh et Morris Newbury 1< dèlivrès », le MJ 12 a rtintêgrè
ce; canailles:l. la Maison-Blanche 1 Au mèprU de la Constitution, le
prèsident Peter Sarsfield et le vice-prtsident Dudley Kilroy, 1~ga.I.,..
menl ~h15 en rernplaœrnen! de ces deux salopards arrel~ par les FfI.,
ont ttè èjectts sam; autre forme de procès.
Ariellah se montra assez satisfaite:
- En vieul renard de la politique, des iiitrigues et jOllllnt il mer-
veUle des d'alites, Dear Harold. a conÇU un plan gènial que nous
voyons se dèmuler sans accroc. l..eonad Trenbolm a scrupuleusement
suivi ses consignes et a su se faire un alliè - ou presque - de Al

"
Connors, le patron de la CIA, tout en s'attirant la sympathie de
Marsh et de Newbury qui,jusque-Iâ, ne le portaient pas sptcialemen t
dans leur cœur...
- Et pas un mot de la rancon exigte par la« mafia », rappela l'Au$-
tralien. Mais avec quelle habiletê les s~alistes de la dkinformation
du Ml 12 ont rtajustt les tvénements: les FrL sont prtsentte:s
romme autant de voyous, de criminels ambitieux ttléguidês par les
Po\ariens au~quels ils prêtent des intentions de conquête! Toutes les
valeurs ont ttt inversées afin de mieux camoufler encore les Gris.
leurs bases â grande profondeur, les exactions des MIB, ces sinistres
Hommes en noir de la fraction dure de la OA direçtement inŒod~
au MJ 12... Nouveau directeur de cette super·mafia, Wilbur Waller
fut â bonne école sous les ordres du professeur tionel Dennsmore, il
a su magistralement retourner les faits â l"avantage du Majestic 12 et
le porte-parole de la Maison-Blanche a bien retenu la leçon: â défaut
de pouvoir dissimuler la destruction de la base soute!Tlline de Dulce,
dont les vues du cataclysme local ont ttt diffusées sur les ne/WtJrks
depuis le vaisseau polarien, pour illustrer les d~arations du pre-
sident Alan Nedwick, cette destruction titanesque a été mise sur le
rompte d'un séisme ayant PItctdt un affaissement local du socle
continental !
.. Et tout cela est parfaitement plausible puisque, depuis des lustres,
de mysttrieuses secousses sismiques de faible am plitude ont étt enre-
gislrtt:s au Nouveau·Mexique. dans la rtgion d'Arcbuletta Mesa! Des
secousses qui ne furent jamais officiellement et clairement expli-
quées '. Et pour cause, puisque ces secousses très localisées rtsultaient
des travaux d'enfouissement ou d'agrandissement de la base secrète,
entrepris par les EBE et exê<:utés, assurément, par des équipes de
techniciens et travailleurs humains. Lesquels, aprts les travaux,
subirent un lavage de cerveau pour oublier certains souvenirs. ..
- Et l'enlrtt: en sctne des Delta Forces principalement affecttes
JUSQu'ici aux operations de sécuritt maximale, sur les sites dzorls
strattgÎques, n'augure rien de bon pour l"avenir, dê<:lara ArieLlah en se
levant pour débarrasser la table après le petit dêjeuner.
L'Australien demeura songeur, essayant d'imaginer la réaction du
prtsident félon, conduit par Connors et Trenholm à l'hôpital de la
base navale de Norfolk pour y être examiné, avec analyses de sang et
d'urine, qui ne rtvéleraient aucune trace de poison soi-disant inoculé
par ses ravisseurs. Quant à l'analyse de l'antidote - une simple

67
ampoule d'eau distiU~ -, les ~ultalS soulèveraient d'autres ioter-
roptions.. Il n'en demeurait pas moins qu'à la saign6c du coude le
prtsident Edmund C. Manil ponail indéniablement la trace d'une
piqll.re intraveineuse. Quelle substance ind~œlable à l'analyse lui
avait-on inocul~1 Dans quel but? Autant de questions qui hlnte-
raient certainement les nuits du maître de la nation servilement
devoue aux EBE nê&;atifs, ces ~tres de petite taille, II. peau grise. au
mne énorme, qui, malgre la perte de leur base-leader de Dulœ, se
ltorganisaient, heureux de savoir le président Marsh et le vice-
prtsident NewbuIy rttablis à leur poste à la tête de la nation amêri-
caine. Unc nation qui cAerçail uLie si grande influ.:nœ .ur la plupart
des autres pays de cette plan~te où eux, le!; Dzorls, possédaient des
appuis serieux, la plupart fort près des chefs d'état, dejA sous la coupe
pllIS ou moins directe du MJ 12.
Oui, ils avaient étê un moment dêsorientês par la destruction
cataclysmique de leur base principale où plus de cinq mille 1 des
leurs avaient péri, en particulier Son iUuruissime Grandeur lIenn.
gal>r, le maître dzorl de Dulce, outre le docteur Toal Nkor, chef du
départem ent d e biologie au labomlOire de biochimie molêcula.irc, et
son «compagnon de vie », le docteur Diildo-YarI, gênéticien. ces
deux derniers aymt rtgnlièrement travaillé avec leur «collègne»
terrien, le prof~ur Lio ncl Denllllmorc. A çcs éminents pcT5OIl-
nages extraterrestres tués dans la destruction de la base, il conve-
nait d'ajouter les hommes, les femmes enlevés un peu partOut et
servant de sujets d'expériences biologiques, ~nttiques, ttratogt-
niques. Pour ce qui les concernait, leur perte n'avait rien d'irrtpa-
rable: la Terre comptait plus de cinq milliard.s d'individus: les
EBE n'auraient que l'embarras du choix pour renouveler leur stock
de cobayes. ..

Maura Kimball parvint, non sans mal , à se garer dans un parking


(hors de prix 1) sur la go Rue ct li pI"Oximilt dn Federal Triangle. A dix
heures du matin. il faisait dt jà chaud, mais c'~tai td'un pas décid~ que
la ravissante jeune femme noire, en robe moulante lilas, au large
db:ollett, gagnait le J. Edgar Hoover Building qui abritait les ser<ices
du FBI.
1. Di.-Iuait mille, "" .mit {voir let . "" "u.~

"
Son pas tDe!JÏque devint un pas martial, et SOn ron joli minois se
durcit II. l'approche du cordon de stcuritt de la Delta Force.
Un homme au grade de: lieutenant l'arrtta du ;este:
- Ave:t-voUll une convoeation? OU PLU-je VO\lS renscigner?
Mau,.. Kimball, de son petit sac, reti,.. une plaque ovale argentte,
ornœ de ,'a!&Je amtricalne et du si&Je SIG qu'eUe retourna poUT
mettre SOUll le nez de l'officier sa photo holOV<lPhique :
- Je n'ai pas de convocation, lieutenant, mais je serais extreme-
ment surprise que le directeur ne me Il:(()jvc pas. ..
Le DF·mtln (ainsi que la population n'allait pas tarder II. surnom-
mer ces hommes au sinistre uniforme noir IVOO, sur l'tpau]e et la DOi-
trine, un triangle rouge bant horizontalement de trois lnIits) la fin
dans les yeWl cn contractant ses masstters. Elle soutin cr.I.nement son
rtgIIJ1.i, rœupt,.. d'autoritt sa plaque d'identification et. sans un mot,
tourna les talons pour ptnttrer dans le grand hall et mardtcr vers le
servioc de rontr6le.
Quelq\1c:5 minuta pl..,. tard.. Leonard Trenholm l, r::cc ..ait en
compagnie du capitaine LQIie Karman _ un grand rouquia II. la mine
faussement dtbonnaire - son adjoint. mais aussi le Supervisordu ser-
vice des SICi : les Seniors Inter3gencies Ciroups ou Groupes Inter-
.ncc:s de Stcurilt, mt lantoccasionnellement les G'men du FBI aux
qcnu de la OA, pour ex~ter cenaincs missions ponct~ellC$. Kar-
man assurail tplement les liaisons avcc Langley pour toutes les
atTaires dtlieates li~ aux ~Otes des bases souterraines. Son apparte-
nance aux MIB ne le rendait pas sptciaJcment sympathique 1
Les deux hommes se levtrent pour accu:illir la belle Maunl Kim-
bail et lui scrrtrent la main, apprtciant les dtlicalll emuves de son
parfum Guùfandn, nwJ~ i~ Fra1lC(" by Canoen, Ils allendirent qu'elle
se rut confonablement insŒlléc dans le fauteuil pour se rasseoir, tan-
dis que le directeur du FRI souriait:
- Je m'attendais il votre visite. Maura. tou t comme Karman. Et
j'en suis rayi.
- Je ne peu en dire autllnt ni me rtjouir des inepties prortrtes ce
matin a la Itlt par Steve Mac:low! Cesr. Insenst! Me jeter ainsi en
pâture au public sous pJtte.tte que mon tute ur se trouve M Harold
Blackwood., que je n'ai plus vu depuis des lustres 1Ce mtin _ je parle
de Madow! - ignore sans doute que j'appartiens depuis une huitaine
d'annm aWl SICi ct que je suis indt:pendante depuis l'epoque de
J'Universite! Je ne vis pas sous le toit de mon tuteur, ne slIis pas res-
ponsable de sa conduite et je crois avoir depuis longtemps donnt
pleine sati.staction au service, non?

69
Trenholm toussota, après un bref regard a uslie Karman:
- Calmez-volIS, Maura. Je n'ai pas attendu de recevoir vos protes-
tations pour téléphoner au porte-parole de la Maison-Blanche et lui
dire qu'il outrepassait ses droits, qu'en aucune facon vous n'étiez sus-
pecte, et combien ses menaces, à peine voil~ à votre endroit, étaient
insultantes. J'ai fait part de cette intervention à mon collègue Al
Connors de Langley, en presence de votre chef direct, le Supervisor
Karman.
- Je suis sinœrement dêsolé, Maura, dtclara ce dernier de sa voix

_.
basse. Croyez que nous savons faire la distinction entre ce qui peut
être reproché à votre tuteur et ce qu' il est injuste d'insinuer A VOire

- Une chance pour la poursuite de ma carritre que Madow n'ait


pas fait diffuser un avis de recherche, avec ma photo, à la télévision 1
J'aurais éte définitivement grillée, mise dans l' incapacité d'accomplir
la moindre mission dans le cadre des activités des SIG 1 Je ne pense
pas avoir l'occasion de rencon trer Je porte-parole de la Maison-
Blanche, mais si cela était, je ne me génerais pas pour lui dire ce que
je pense de ses sous-entendus calomnieux!

Le soir même, dûment infonné des services rendus A la nation par


l'agent des SIG Maurn Kimball, Steve Madow, s'êclaircissant la voix
à deux reprises et usant d'un ton enjoué qui sonnait faux, l'appelait
personnellement en se confondant en excuses. Combien il êtait navre
d'avoir prêté une oreille trop hâtive aux informations incomplttes -
et surtout inexactes - d'un sénateur un peu distrait qui, au demeu-
rnnt, ne faisait point allusion à Maura Kimball mais à une autre per-
sonne...
Ben voyons ...
Explications embrouillres, cousues de fil blanc, assorties d'excuses
boiteuses que la jeune femme feignit d'accepter, assurant le porte-
parole de la Maison-Blanche qu'elle oublierait volontiers cet incident
dO. à la distraction ridicule de ce sénateur:
- Soyez-en persuadé, je ne vous tiens pas le moins du monde
rigueur de la bêtise de ce politicien et, tout au contraire, je vous sais
grt de votre frnnchise, monsieur le Porte-parole.
- Steve, suggtrn-t·i!, si vous me permettez de vous appeler Maura
tout court.
Vous etes un homme tout à fait charmant... et charmeur, Steve,

70
rit-clle, Et je suis honoree de la sympathie Que vous me témoignez.
Peut-ftre aurai-je un jour le plaisir d'acromplir une mission pour
vous, daos le cadre de mes attivi tés aux SIG? Et si nous nous ren-
OO!ltrons alors, !lOUS riro!lS tous les deux de ce petit malentend u. A
bientôt peut-ttre, Steve...
- Sûrement, Maura, u ne oœasion prochaine se presentera, lors
d'une reœption à la Maison-Blanche ou ailleurs, Merci de votre
compréhension,
La belle, la somptueuse crtature, à la voix si distinguée, feutrte et
douce ou avec des vibratos émouvants, reposa le combiné, perdit sa
distinction naturelle et fit un monstrueux bras d'honneur à Madow,
symbolisé p réSentement par le téléphone! Elle avait ferre le POr»
parole de la Ma iso n-Blanche, ce ool!abo servile et d u président et du
Ml 12! ConflllIlte dans sa beauté, son magnétisme et son habileté,
elle ne doutait pas un instant de parvenir à le séduire; à loul le moins
d'enflammer ses sens au point de lui faire perdre la tete. FOI<C pour
un moment, ..
Une aventure sans lendemain, mais pas sans constquenœs pour le
play-boy de la Maison-Blanche s'il suœombait aux charmes de l'agent
Maurn Kimball des Seniors Intcragcncies Groups, un agent gouverne-
mental des plus officiels, attaché à œt organisme beau<:Qup plus!;eCret
que la OA et le FBI.
Une fonctionnaire, somme loute, mais plus oonnue des Forces Ter_
riennes Ubres el de l'État-Major polarien sous le nom de oomman-
danl Pauy Omaha, chef du Groupe de Résistanœ Phi Oméga', qui
avait terrifié bien des valets aux ordres des EDE. ..

Grand, droit <:Qmme un l, svelte et sans \raœ d'embonpoint, mal-


gré ses soixanle-douze ans et sa couronne de cheveux hlancs, Harold
Blatk.wood, ex-directeur de la CrA, COIl$eÎller intime d'Alan Nedwick,
le« feu» président des États-Unis, enlre avec lui dans la clandeslinité
aprts son faux suicide, ne paraissai t pas du tout affecté d'avoir perdu
sa nationalité am~ricaine, frnppé d'indignité nationale qu'il était,
suite au retour au pouvoir de son adversaire, le président Edmund C.
Marsh. Un mandat d'arrêt international, ttabli par le FB!, a ta
requéte de !a Maison-Blanthe, le contraignait à ne pl us se montrer
,. Op. ciL

71
rit-c:Ue. Et je suu honŒ'fe de la sympilthie que vous me tfmoÎgne7..
Peut-l!tre aurai-je un jour le plaisir cl"acoomplÎr uoe mission pour
vous, dans le c;:adœ de mes activitb lUX SIG? Et si nous nous reD-
oontrou. alon, nous ri:'OD.$ tOIlll les deUll de cc petit malen tendu. A
bientôt pcut-l!U't, Steve...
_ Sûmnent, Maura, une occasion prochaine se prtsenlera, Ion
d'une rmption ;\ la Maison-Blanche ou ailleurs. Merci de votre
comprtbension.
La belle, la somptueuse creature, a la voix si dîstingu~, feutrtc et
douce ou avec des vibratos tmouvanlS, reposa le combînt, perdit sa
distinction naturelle et fit un monslrueux bras d'honneur a Madow,
symbo list prtscn tement par le téléph(lne 1 Elle avait fem le pone-
parole de la Maison-Bl.ancbe. ce collaoo servile et du prtsidc:nt et du
Ml 12! Conrtante dans sa beau~, SOD m~ti5me ct JOn habilett.
die ne doulll;\ !HI' un Î..ruItan\ de. pane";r li le Kdu;rc ; ;\ tout le mO;11l\
d'cnlJaDlmer ses SC'ns I l poÎnt de lui frire perdre la ttte, Fùt-ce pour
un mornen!. ..
Une aventure sans lendemain, mais pas sans constqueucc:s pour le
play-boy de la Maison-Blanche s'il suocombait aUlt channes de l'agenl
Maura K.imball des SeniOR Interagencies Groups, un agent gouverne-
mcntal des plus officic:l!.. attacbt Il. cet organ isme beaucoup plus secret
que la CIA el le FBI.
Une fonctionnaire, S(lmme toute, mcis plus connue des Forces Ter-
riennes Libres et de l'l;tal-Major polarien sous le nom de comman_
dant Patsy Omaha, Chff du Groupe de Rtsislance Phi Oméga', qui
avait tcmfit bicn dç.:! V ";Cl1l aUll ordre, des 1!O[l.•.

Grand, droit comme un l, svelte et mus trace d'embonpoint, mal-


grt ses 3OÎlllnte-douze aIlS et sa couronne de cheveux blallC5, Harold
Blackwood, ex-<li=:teurde la CIA, coœeiller intime d'Alan NMWick,
le .. feu. prtsîdent des fulS-Unis, cntrt avec lui dans la clandestinitt
aprh 50:1 faux suicide, Ile paraissait pas du toul affect! d'a~oir perdu
sa nationalitt am~ricaine, frap~ d 'indignit6 nationale qu'il ttait,
su i~ au retour au pouvoir d0 oon oovoml3.Î re, le prosident Edmund C.
Manh. Un mandat d 'acret international, ~tabli par le FBI, ;\ la
requ~te de la Maison-Blanche, le contraignait .1 ne plus sc montrer

l. Op. ciL

"
nulle part. Il mener- croyait-on - une existence recluse, vivant dans
l'IlIl..ittt ,J'el,,: llà.\luv"rl. "1Ill','i,....,nt jWi/olu'. WI! ~ .. li p>IIKl
spoctac\e "auquel devaient n!ver Manh, Newbury et Wilbur Waller,
le 511(X' SStur du prufesseur Lionel Dennsmore , la Ilte du Ml 12.
La vtritt ttait bien diff!rente.
P1t:scntement., en chemise .........sa;se et vesle en daim, jean et bas-
kets, tOu t comme son ami de toujours. le prtsident Nedwick, Ocar
Harold se promenait tranquiUemer.t devant l"esplanade du chalet en
fumant avec dtleclation l'un des famewt cigares Aldébaran de la
gamme Pléiades. si apprédk du président Ncdwid. Les deux viux
amis gagntTen tla robuste rambarde de métal, au bout de l'esplanade,
et s'y aœoudtrcnt pour admirer. sans jamais se lasser, l'extra-
ordinaire po.y$llp "vec:, "u pied du pricipiOll, III ""nde vall6e, des
gorses, des 1acs qui s'étendaient à perte de vue au milieu des foTtts
denses et sauvases. Un site enchanleur, dans les mGnlll Adirondacts,
pnxhe des lacs Saranac et de la frontil!fe canadienne.
Le chaJet-refllF du président Nfdwick el de $011 ami B1ackwood
était' moins de mile kiiomWes de Wnlting1On, Ea revanche, il exis-
lIit dU. millenaires avanl notre ml Une «pQnq:.e» ineJipugnabie
fournie par le colonel Hoor-Nlako, chef du Service d'Action Psycho-
locîque des Fon:cs Dankorannes _ ou Polarienaes - en mission
d 'obsc, Vllion sur la Terre, Car leun vaisseaux Ivaient la f.aculté <le se
déplaccr aussi bien dans la dimension &pace que dans la dimension
Temps '1
Alan Nedwick, de son cigare tenu entre l'index et le majeur, montra
en contrebas un troupeau d'orignawt, ces éla ns de arande taj] ~
PfOIII'CS 4 ]'Amériqlle du Nord, qui cheminaient vm: la rivim, ilia
queue leu leu. Le dernier, mali~, blessé 4 rune des pattes an~
rieutet, boitail bas.. Tapis dans un hallier à l'abri du vent, c'est sur lui
que bondit un Itroce smllodon. un Iigre a denlll en sabre moosU"uellX
qui, allec un feulement effrayant., sauta sur le cefYidt blessé. D'un
coup de les mIchoires allx deDlll dtmesurm, il lui brisa la nuque tan-
dis que 1a harde, avo!'C des brunemenlll plaintifs. se dtbandait, fuylInt
droit devant elle. Le ~ géant, $IDS plus se soucier des autres., atta-
qua son festin en a)mmençan t par hentref l'infl>l1unt 0riJnal. se
Il:paissant de ses vi$Cè'es. ..
- De prodigieux animaux prédateurs. ces smilodons, maugr&l
Bladr;wood. Si now rttabli$50ns un jour l'ordre ,ur notre pla~te.
apres en avoir chassé les Gris el les collabos - vaste prnaramme!-

72
serais-tu d'aocord, Alan, pour que nos f~rcs PoJariens offrent à cer·
tains grands zoos quelques spêcimeos de ces animaux disparus? Pas
les orignaux, certes, qui existent toujours, mais les tigres Il dents en
sabre ou les mammouths, par exemple?
- Sans nul doute, Harold, sourit le president Nedwick . .raurai d'ici
là achevt mon ouvl1lgC sur l'histoire oœulte du monde depuis l'entrte
en scène des Petits Gris, dans les siècles ~ulês. Nous aurons alors le
temps de...
Parfaitement incongrue, dix Il douze millénaires avant son inven-
tion, la sonnerie d'un téltphone interrompit leur convcn.ation et les
deux hommes se hâtèrent vers le chalet. L'une des chambres du feZ-
de-chauss6e avait ttt transformte en une sorte de laboratoire équipé
d'un imposant appareil pouvant passer pour un émetteur-récepteur
perfection nt. Et c'était bicn de cela dont il s'agissait, Il une difftrence
pres: celui-ci relayait les appels du xx' sib:Je Qui, naguère encore,
arrivaient au hureau de Blackwood, dans son luxueux et vaste cottage
de Cabin lohn Park. &lifit à cinq kilomi!tres de Langley, sur la rive
du Potomac, ce logis temporairement abandonné se dressait sur une
butte verdoyante.
Les installations tlts spéciales du cottage avaient ttt dtmonltes et
aménagée: dans ce chalet tI prehistorique,.; c'cst ainsi Que les dispo-
sitifs d'~ute clandestine des communications 6çhangées entre la
CJA, le FBI el la Maison-Blanche continuaient de parvenir à Dear
Harold par le truchement d'un relais transtemporel - absolument
indtcelahle - Icgt sous le ganIge de la villa de sa pupille. Une tlts
belle vi lla Qui, à moins de vingt kilomètres du œUf de Washington,
se mirait dans les eaux du lac Barcroft, comtt de Fairfax. Luxe
SUpRme. Blackwood avait obtenu de ses amis Dankorans{polariens
d'adapter à sa station-relais transtemporel des Adirondacks un dispo-
sitif Itlèvisionneur lui permettant. Quand besoin était, de converser
de visu avec sa pupille.
Celle-ci, merveilleuse beauté noire, souriait sur l'tcran lorsque arri-
Y~rent les deux hommes, et ce fut, tout naturellement, Alan Nedwick
Qu'elle salua en premier lieu ; Alan Ncdwick qui l'avait connue enfant
lorsque son ami Harold l'avait recueillie apres l'assassinat de son
ptre, modeste ouvrier du Bronx, tut en sauvant Meredith, l'épouse de
Blackwood, agressée par des voyous '.
Les deux hommes s'assirenl devant l'écran télévisionneur et la
jeune femme pouffa:
1_ Op, cil

73
- Sauf votre restJl,!ct.. monsieur le Prtsident. mai! VOwl et mon
oncle avez l'air de dew; garnements qui vont jouer une bonne farce,
chaque fois que je vous appelle pour vo us fournir uoe inforIlllltioil.
- Il Y a un peu de ca. cbtre Maura, convint Nedwick, amure.
Le tUleur de la jeune femme ajouta:
- Toutes les infonn.tions que nous rettvons de toi ou de nos amis
Dankorans concourem a preparer nOIre revanche, et cela ne peut
qu'ttre réjouissant! AloI>, quoi de neuf, ma chêrie?
- J 'ai nx:u une invitation à une rtcc:ption donnte à rambassade d u
Panama, samedi prochain, avec un petit mot de Steve Madow ... J'ai
fait sur lui, me semblc-t-il, une forte impression! rit-eUe. Sous cou-
vert d'une mission de surveillance, j'ai obtenu de Lo n Trenholm
quelques noms panni les VIP invitts à cette party ... en principe prtsi-
dte par l'un des proches du ~nêral Noriega ! Marsh n'aura pas l'inde-
cence de s'y rendre, tout un chacun n'ignorant pas les magouilles et
les affaires de drogue qui lient les deWl hommes, mais Newbury vien_
dra te à titre personnel ..... donc sans «mouilleT» la Maison-Blanche 1
te Autre mformation, a conSldtrer avec prudence: Morris Newbury
a appelé ce matin, en catastrophe, le president. Trts ~citl!, il a parle à
mots couverts d'un flU. nx:u sur sa l~ privte, avec une signature
codte qui l'a siden!l : LSD ...
Son tuteur haussa les sourcils. inaédule:
_ C'est une mauvaise plaisanterie: LSD elait la signature d""
consignes ullra-secrttes biict6es par Lionel Dcnnsmore, le patron du
MJ 12, mort dans la destruction de la base de DuIce, il y a une quin-
zaine. L pour Lionel. S pour Scx:1Ct. D pour Dcnnsmore. Tu ttais la,
ma cherie, a bord du vaisseau polarien, lorsque nous avons assistê à
la pulverisation de la base EBE, un extraordinaire spectacle com-
mentt par le docteur Frank Rooney. Cet ancien MIS pa.ssê dans nos
rangs, afI'ectt à la protection rapprochée du professeur Lionel Denns-
more. .. et accessoirement l'amant de sa femme Anna, a risqué sa vie
pour les fTL. Tu le sais, avec l'accord de ce savant înlirme, patron du
MJ 12 mais repenti, il a dispos(: dans la base des mini-ogivcs
nucléaires ramenées de NeWs Air Force R=ge, a.u Neva.da..
« L'une de ces ogives êtait dissimul.x sous le sitge de SOn fauteuil
roulant, et c'est Dennsmore lui-même qui actionna la mise à feu des
mini-bombes atomiquesjudicieuscme~t réparties pour assurer la des-
troction totale de la base, En se sacrifiant ainsi, il s'est Tachete d'avoir
t tê le chef du Majestic 12 el le bourreau des Terriens cnlev(:s par les
Gris pour servir de cobayes dans leurs laboratoires. Seuls Rooner et

74
,
KryerLa, la fiUe11C mttîsse du pualytiqlK:, nnt pu sonir vivanls de
cc cataclysme Iocali~
«~ signataire «LSD» de CIe fax esl donc un im posteur ... Et je
Dt vois pas ct' qu'il espère en agissant ainsi. Tu ne t"ODnais pas la
ICneUT de te document, Maura 1
_ Non, oncle HamM, aUCUIlll idœ de son conu:nLl qui semble
pourtant avoi r boulcverst le president et le vice-pre:sidenL Lon de
IOn prochain contact avec le colonel Hoor-Nlako, demande-Iui si,
lIctuellcrncnt, Je d.octeur Frank Roouey est au ranch de Du lce avec
Anna _ totalement ignorante dJ rôle jou~ par son mari - o u bien
,'il esl cn m ission pour les FTL
_ Le vaiMeau d'Hoor-Nlako nous rendra ~isile en fin d'aprts-
midi, intervint le président Alrn Nedwick. Nous devons diner à
bord ; nous aurons donc des nouvelles des ac1.lvÎlts clandestines de
_ amis de J'Union mais aU$Û d'autn:s nations. ..

Une heure plu tard, un éVénement inauendu allah singulitre-


ment compliquer les choses cl ajoutt:r au desarroi - fOl.i1 discret
jusqu'ici _ des blutes sphêres de la Maison-Blanche el des sn-viccs
secrets!

Lundi 17 juif/et 1989, Langley. quinu hel/Ta

Nul De put jamais expliquer comment cellt cassette vidéo avait


~ dtposte, • la duplÎon du poste de controle, Gans le: casier du
courrier pc:oonœl destint au DiRlCtof of Central Inttlligence, AI
Connors. Mesure t1tmentaiœ de SCCuritt, la taSSette avait t tt radio-
gnphi6c: : il s'agissait bien d'une vidtocamtte ne dissim ulant
aucune mk:ro-bcmbc, aucune capsule Ik tPIZ-

A quinze kilomttres de là, au FBI Buildina. la mtme trouvaille,


soigneusement examinée, ~tait apponte au bureau du diI'liCtcur,
Leonard Trenholm. Qui. perplexe, &lissa la cassette Gans son
magntlO$COpt ..•

"
Sur l'autre rive du Potomac, huit kilomêtres plus au sud, le Penta-
gone CQnnut la méme effervescence, et le général Oliver Cowley, chef
d'élat-Major des Arm~, ne perdit pas une seconde pour rejoindre,
dans son bureau, Joseph Gleason, le secrétaire â la Dêfense. Impa_
tients de savoir, les deux hommes prirent place devant le magnéto-
scope et Gleason actionna la ttlêCQmmande ...

Dans la demi-heure qui suivit, ce fut d'abord lïncrtdulitt, puis un


trouble grandissant s'insinua chez les..: spectateurs» - fort rares - qui
venaient de visionner cette C1!ssette; et â cet «inconfort» succêda la
crainte. Pourtant, cette vidéo commençait de banale façon. Bizarre
conviendrait mieu:t, car le Washingtoll ?OSl de ce lundi 17 juillet
1989, tenu incliné par une main osseuse, ouvert en deu:t, montrait sa
premitre et sa demiére page qui occupaient la presque totalité de
l'tcran. A la une, un trts gros titre annonçait la délivrance du prt-
sident et du vice-président des états-Unis, arrachés aux mains de
leurs ravisseurs, les «hors-la-loi des FrL».
Le journal, curieusement tenu d'une seule main - la droite -, fut
déposé sur une table, rtvélant alors celui qui,jusque-là, le pil:sentait à
la caméra. Et là, les .. privîltgiés» rtceptionnaires de la çassette sen-
tirent leur gorge se dessécher et leur cœur s'emballer: cet homme au
visage émacié, â la forte moustache, tres maigre, assis dans un fau-
teuil roulant, son bras gauche pratiquement paralysé, était le profes-
seur Dennsmore! Ce savant infirme, ne pouvant gutre se servir que
de son bras droit, quasi incapable de tourner la tête, condamné de par
l'évolution galopante de sa sçlêrose en plaques, était bien là, le
masque dur, le regard d'une fi:tité inquiétante, rivé â l'a:te de l'objec-
tif de la caméra.
Sa voi:t cassante (mais avec parfois un affaiblissement de son
timbre dû â une oppression dyspntique) rompit Je silence:
- «Non, ce n'est ni un trucage ni une mascarade et je suis toujours
de ce monde ... pour l'instant, car la Facultt ne m'accorde plus Ires
longtemps â vivre. Quoi qu'il en soit, les FrL ont menti en affirmant
que j'avais ptri avec la destruction totale de la DUDB '. En elTet, lors
de ce criminel sabotage,j'elTectuais une inspection secrtte à Nellis, oû
le docteur Frank Rooney m'avait conduit aux commandes du De
Haviland DHC-2 Beaver, l'hélicoptère mis à ma disposition per-
manente.

76
«Cest volontairement que j'ai observt le silence et n'ai plus reparu
4 mon ranch de Dulce, afin de laisser croire 4 ma mort et voir ainsi
oomment serait assUJ1!e ma succession... provisoire 4 la tête du
MI 12. Wilbur Waller, mon seoond, est un homme très capable de me
remplacer et il assume cette tâche depuis une dizaine de jours. Il
continuera Ajouer ce rôle de Directeur du Majectic 12 - je lui donne-
rai des consignes prtcises à cet tgard -, mais en coulisse je reprendrai
en main les destinêes de notre gouvernement sec,et, qui restera fidèle
aux accords passts vers la fin des annèes 40 avec les Ozorls.. Je vou-
drais que tout soit clair et bien compris.. Aussi, périodiquement, je
m'adresserai à vous par le truchement d'une cassette vidM ou par
Itltphone, selon lecodage habituel. Si, pour une raison majeure, vous
aviez besoin de me joindre, contactez Wilbur Waller. Terminé."
L'image disparue. les auditeurs de ce bref discours s'empressêrent
d'&hanger des commentaires et beaucoup d'interrogations entre le
Dtpartement à la Dêfense, la Maison· Blanche, Langley et le Federal
Triangle.
La «résuJ'l"'OCtion" de cet homme retors, tout-puissant, redoul~,
qu'~tait le professeur Lionel Dennsmore. chef supreme du MJ 12,
ravivait un climat de suspicion gtn~rateur d'inquittudes. Et ce,
même si l'on savait son ttat incurable; peut-ftre mème assez proche
de la fin , selon la Facultê! D'aucuns se demandaient d'ailleurs par
quelle bizarrerie les Dmrl&, maîtres de la planète et disposant de
connaissances scientifiques en avance de plusieurs dizaines de mUté-
naires sur les nôtres, n'avaient rien fait pour gutrir. ou au moins sou-
lager, le paralytique cloué sur son fauteuil roulant. .. Passivitê d'autant
plus surprenante qu'ils avaient attllint des sommets dans les divers
domaines lits au vivant: biologie, physiologie, gènètique, virologie,
immunologie...
Wilbur Waller, placé à la tête du MJ 12 après Ia« mort,. du profes-
seur Lionel Dennsmore, était sans doute le plus médust, le plus
consterné aussÎ de savoir, grnce a cet enregistrement vidéo, que s'il
conservait son poste il n'en devrait pas moins obtir scrupuleusement
aux directives émanant de ce savant infirme, devenu l'éminence grise
du gouvernement SUlel dont il pensait, lui, Waller, tenir en main les
rênes dêsormais. ..
Ou plutôt pour l'instant! A la téte d 'un empire industriel du
pétrole, la WW Petroleum Corporation, à Galveston, porte ouverte
au Texas sur le golfe du Mexique pour «dèsengo~,. Houston et,
beaucoup plus au nord-ouest, l'énorme mégapole bicéphale que deve-

77
naÎent Fort Worth-Dallas, Wilbur Waller n'était pas homme à j eter
l'tponge.
Parvenu au poste supreme du Majectic 12 et reconnu par ses pairs
comme étant l'homme le plus puissant du monde, il entendait bien
conserver cette toute-puissance. Quitte à courber l'êchine momenta-
nément et faire sennent d'allégeance â ce nabot, à cette loque
humaine de Lionel Dennsmore, dont l'aveni r ne se comptait pro-
bablement plus en année!; mais en mois.
Lui, Wilbur Waller, approchant a peine de la quaran taine. immen-
stment riche, avait encore pour le moins., devant lui, trois décennies
d'exploitati on il outrance de son empire êconomique, industriel,
vital. Et d'ici là, il espérait bien orientt:r ses activitb vers d'autres
domaines beaucoup plus profitables. Des domaines désormais â por_
tée de sa ma in 1 01.1, plus exactement, de ses griffes, n'auraient pas
manqué de rectifier ses concurrents !

Environné de II" rocailles célestes», le Tshilungka, le cosmonef


géant des Forces Spatiales Dankorannes. avait pris ses quanien
parmi les innombrables débris, de dimensions variées, d'une plan~te
explosée: la planète Pbaéton, détruite longtemps avant l'apparition
de l'homme sur la Terre. Située entre les orbites de Mars et de Jupi-
ter, cette couronne d'aslBoldes assurait un exœlle nt camouflage au
gigantesque bâtiment des Polariens, formidable unité dont la masse
oblongue Mpassait les dix mille métres pour une envergure de trois
mille cinq cenIS mètres et une bauteur d'un bon millier de mètres sur
laquelle s'étageaient environ soillllnte--dix ponts 1 Beaucoup moins
dans certaines parties occu~es par les soutes et hangars abritant une
armada de vaisseaux de reconnaissance, patrouillellrli, nefs sanitaires
et autres vaissea ux-usines--laboratoires 1
Hériss! de structures biscornues, ponctuées de silos â missiles
dtsintégrateurs, de bouches il feu capables d'anéantir totalement, s'U
le fallait, une plantte aussi volumineu$C qu'Uranus, le Tshi/ungko.
s'entourait de surcrott d'un cocon protecteur. Celui-d ne laissail iii-
Irer a ucun rayonnement infrarouge, ultraviolet ou simplement lumi-
neux, et pas davantage de cbamp ~lectrique ou magnétique. A l'abri
de toute délection, il absorbait les ondes radar et éebappait pareille-
ment aux multiples faisceaux exploratoires. Mieux: son champ pro-

78
tetteur CO\IpI~ a un champ holosrnpbique le faisait apparaitre comme
un bloc rocheWl,l'un des quatre cent mille asttroides qui d~pwyaient
leur ronde sans fin entre J'orbe de Mars et celui de Jupiter. Tout
astronef ~voluant dans ses panlgeS sans transpondeur acçord~ sur son
U'ain de signaux (émis par un cristal vivalll et vibrant de faço n sptci-
fique prts d'un milliard de fois par seconde) n'aurait pu voir en lui
qu'un bloc rocheux, prtsence banale dans cette UlDe terriblement
enoomb~ 1
Le N:arnlt. minuscule module de ~nnai·sance n'e~ctdanl pas
huit m~tres de diamttre, évoluait avec aisance dans ce fouillis de
dtbtis planttaircs. Son transpondeur lui pcunettait évidemment de
localiser ou distinguer en visuelle corossa l ~aisseau diri~ par le géné-
ral_ ou commodore ~ Tahorg-Noroon. Ce dernier n'ignorait pas que
son neveu Horko - un cadet de J'Espace, âgt de dix-huit ans - passait
souvent ses ptriodes de repos à bourlinguer a bord de ce module de
reconnaissance. Ce qu'il ignorait, CIl revanche, c'est qu'une passagère
l'accompagnait dans ses escapades; Ryoolga-Nlako, la propre rille du
(:Olonnel Hoor-Nlako, chef du Service d'Action Psychologique Sec.-
teur Terre! Une adorable adolescente blonde. dix-$tpt printemps Il;
peine, inscrite eUe aussi a la ctltbre Acadtmie des Cadets de rEspace
de Dankor; académie dont il existait, Il; bord du Tshifungka, une
dtl~tion con~giale formant les quatre premiers degrts des ~ltves
officiers; cadets, majors, aspirants et sous-lieutenants.
Ryoolga arborait la barrette argentte des cadets sur sa combinaison
d'uniforme pastel qui moulait ~Iroitement son buste parfait, tandili
que Horko, son ami d'enfance (devenu son amoureux), lui, portait la
double barrette - argent et or - traversêe par une antique fusée styli-
ste attestant de son titre d'~ltve pilole du premier degrt. Il avait donc
licence de piloter un module de ~nnaissance il la condi tion de res-
ter dans les limite!; de la couronne d·asU!roides. Une consigne qu'il
respectait, pour n'avoir pas il encourir les foudres conju8u~ de son
oncle, le gl!n~ral Taho rg-Noroon, et celles, plus embarrassantes, du
colonnel Hoor-Nlako, le père de Ryoolga. Au demeurant, ni lui ni sa
petite amie ne tenaient il etre ellclus de l'Académie des Cadets de
rEspllce.
Un risque donl n·avaient pas eu a se souder Jeffrey BucJdey et
Kryerla Dennsmore, les deUl enfants métis terro-dzorl 4gts d'une
huilaÎne d·anotes '. A l'insu du jeune couple. esr»onné» par leurs
50ins depuis une semaine, ils avaient fini par pOUvoir se glisser dans

79
le rtduit abritant les quatre vidoscaphes du NZQ.r1Ifé! La fi llette vetue
d'une combinaison mauve et le garçonnet d'un surv!tement bistre, en
se senant un peu, avaient trouvé place dans celte sorte de placard du
poste de pîlotage. Le panneau coulissant entrouvert, ils risquaient un
œil. A travers le dÔme transparent du module. ils voyaient défiler à
une vitesse folle des grappes de rocailles, voire des astéroldes massifs
que le cadet Horko-Noroon évitait avec une maestria ahurissante,
(Les passagers clandestins ignoraient en fait que le mini-vaisseau
s'entourait d'un champ rtpulseur supprimant tout risque de colli-
sion.)
Blottis l'un contre l'autre, dissimulés entre les scaphandres spa-
tiaux, ils étaient conscients de vivre une grande aventure; eocapade
qu'ils garderaient secrtte, peu désireux de la confier aux autres
enfants fr!quentant comme eux le Iycte du TshUUIIgka. Kryerla, fille
unique du professeur Lionel Dennsmore. avait étt recueillie par le
docteur Frank Rooney lors de la destmction de la base EBEde Dulce.
La notion de famille n'existant pas chez les Petits Gris, la fillelte, lite
dans un incubateur, ignorait tout de sa mere« porteuse,. durant les
trois premiers mois de la gestation. Jeffrey Buckley, lui, était né de
l'insémination artificielle - et foo:fe - de Unda, sa mm:, par \es
Dzorls_ Les caractéristiques pigmentaires et morphologiques de ces
enfants métis,jusque-Ià cacMs par leur gtniteur, ne leur permettaient
pas de vivre au grand jour sur la Terre. A l'inverse, à bord du cosmo-
nef géant, ils menaient une e~stence normale, libre, avec des cama-
rades qui, nés sous d'autres soleils, acceptaient leurs différences, ne
les rejetaienl point, jouaient volontiers avec eux. Mais A ces jeux
manquait évidemment le parfum de l'aventure, du fruit défendu!
Inséparables, Jeffrey et Kryerla avaient oonstatt que les modules de
reconnaissance ne bénéficiaient pas de la méme surveillance que les
vaisseaux patrouilleurs, beaucoup plus gros. Ils avaient sans trop de
mal pu s'introduire A bord de l'un d'eux - le NzarnM - faisant alors
semblant de le piloter(vroommm, vroommm - et tant pis si ces vrom-
bissements ne pouvaient étre perçus dans le vide cosmique !), quit-
tant les immenses hangars (vroommm, vrQOmmm), puis plongeant à
une vitesse terrifiante avant de basculer dans l'hyperespace. Et tout
cela, bien sûr, sans bouger d'un pouce!
La premiêre fois, les deux gamins avaient bien failli se faire sur-
prendre: le placard des vidoscaphes, vite! Sauvés! Tremblant tout de
méme d'inquittude, ils avaient senti déooller le petit vaisseau puis
sursautii en entendant le pssschiit accompagné d'un claquement sec

'"
vite f,toulŒ: la pilrp de l'atmO!ip/ltrc artifidelle du hangar lors de
l'ouverture de son panneau sur le vide.
Aujourd'hui, pour ce seoond vo~ - cette fois effectif-des passa_
sen clandestins, la griserie remplacait l'apprthension. Tout allait
bien. Le pilote et sa pctite amie, loin de soupçonner la prtsence des
garnements, s'enlaçaient sur rf,troÎte banquette du mini-poste de
rommande, ~angeaient des baisers., sc careuaienl.. faisant pouffer
en silence les gamins dans leur cachette.
- Tu crois qu'ils sont maries? chuinta Jeffrey à l'oreille de la m-
Iette.
- Non, ils ne sont pas maries, affirma-t-etle, ptt'emptoire.
Le garçonnet fronça les $Ourcil$, dans une moue de reproche:
- Tu uis que c'cst df,fendu de violer le psychisme des gens, mf,me
s'ils ne sont pas tf,ltpalhes comme now..
flle inclina deux ou trois fois la ~te, prise en faute. et, pour se faire
pardonner, Kryerta embrassa la joue de son camarade, qui la
repo"'sa , gro&non, cc uant de parkr pour f,metlTe sur le mode Iflé-
pathique :
- Tu le prmd$ pour une femme ? El puis, rnst! th me bavn- .rur fa
joue J On 11 'est pas fiancb, l'Ion ? Qu 'I!$/-« qu'if dirail, Ion ph"/!, s'if
savait' El ma mbe?
Kryerla sonda son psychisme, coula un regard Il sa mine renfrognœ
pour emettre à son tour:
_ Je Re,sais pas œ que diraienlla maman et mon papa, mais ce que
jt ,sensll, c'est que lu n'es pas jaché el que lU m'aimes bien!
_ OuaiJo convint-il de mauvaise grAcc, avant de pouffer à son Iour,
E" loul œs. nous, on ne fera pas ce qu'ifs fonl !
Effectivement, les deUJ. B~ves de l'Ac::lIkmie de l'Espace effee--
tuaient là, sous les yeux des petits roquilleurs. la rtvision de leur
OOUI'I d'anatomie compam avec, en conclusion, une Cl[péri-
mentation sur les vases communicants 1
Point d'ol'JUC ...
Ayant conclu l'upf,rienœ et remis d6cemment leur collant d'uni-
forme, Ics deux cadets sc souriaient, heun:ux ... incapables de d6celer
les signes avant-coureurs d'un effroyable danger 111 en allait différem-
ment pour les mf,tis ~Itpathes! Kryerla et Jeffrey s'~Ulient enlaçt$,
angoi~ Devaient-ils dnnner J'alarme au couple inconscient du dan-
ger el encourir ainsi sa juste colère nu bien... ? La rrayeu r croissante
l'emporta et IOUS deux jaillirent du réduit en criant:
- Attention! Un vaisseau dzorl vnus a rcptrts!

"
\ile ttouffe: la purge de l'atmosph~ artificielle du hangar 10~ de
l'ouverture de IOn panneau sur le vide.
Aujourd'hui, pour ce second voyage - cette fms effectif - dei pau,_
(!erS dandestÎns, la sriserie remplacait l'.pprthension_ Tout allait
Nen. Le pilote tt sa petite amie, loin de 5Oupoonner la presence des
pmements, s'enlacaîent sur l'ttroite banquttte du mini-poste de
commande, khangeaient des baisers. se ca~enL. faisant pouffer
en silence les glmins dans leur cachette.
_ Tu crois qu'ils !iOnt marits? chuinta Jeffrey Il l'oreille de la m·
lette.
_ Non, ils nc sont pas marits, affirma-t-elle, pertmptoinl,
Le garçonnet fronca les !iOurcÎJs, dans une moue de reproche:
_ Tu sais que c'est d~fendu de violer le psychisme des gens, meme
s'ils ne sont pal ttlepathes comme noU$.
Elle inclina deux ou trois fois la tëte. prise en faute, el, poutse faire
pardonner, Kryerla embrassa la joue de son camarade, qui la
~ grognon, ounnl de parler pour tmettre sur k mode ttl6-
patlliQuc :
_ Tu le prends fIOIU une femme '1 El puis. CtsSt dt me baver sur fa
~ 1 011 Il 'CSt l4f jiands, II01l? Qu 'rsJ-œ qu'if dirait, 1011 père, s'il
_il' El ma ",tu'
Kryerla sonda son psychisme, coula un regard Il sa mine renfrognte
!:Our t mttlre â son tour:
_ Je nesois fI(U Ct que diroiellt ta maman et mon papa, mai~ Ct ql/e
ft ft sens", c'est que tu Il'es plU jlicht et qUi tu m'aimes bien {
_ Ouais, con\int-il de mauvaise grâce, avant de pouffer Il sem tour.
E" 10UI cas. nous, 011 ne fera pw œ qu'ifs jJllt!
Effectivement, les deux tJt..'es de J'Acadtm ie de J'Espace effec-
na.ienl li., sous les yeux des pelÎts resquilleurs, la révision de leur
cours d'anatomie oomparte avec. en cor.elusion, une C.I:~ri­
rnentalÎon sur les vases communicanlS!
Point d'orgue. ..
Ayant conclu l'tJt~rience el remis dtccmment leur collan! d 'uni-
ronne, les deux cadets se souriaient, heureux ... incapables de dtcclCl"
les $ignes avant-coureurs d' un effroyable danger ! Il en allait dim:rem-
ment pour les mt lis Itltpathes! Kryerla et Jeffnly s'ttaient enlacts,
m aoiss!s. Devaient-n, donner l'alarme au couple inconscient du dan-
ger tt encourir ainsi sajuste colère ou bien... ? La frayeur croissante
l'emporta el !Ou deux jaillirent du rtduÎ t en criant:
_ Attention t Un vaisseau dzorl vous a reptrts!

'1
!
Tressai llant, Horko et Ryoolga s'ttaient dressés d'un bond, faisant
volte-face, interloqut5 de dtcouvrir ces petits passagers clandestins,
ces garnements déjà aperçus dans les coursives du Tshi/unglUl, en
particulier au voisinage du garage des modules de reconnaissance!
Leur surprise, toutefois, avait étt de coune durée. Sans se concerter,
les cadets Dankorans avaient promptement repris leur place devant le
tableau de bord tandis que Horko questionnait:
- Vous êtes sûrs qu'un vaisseau ennemi croise dans les parages?
- S1lr, o.det, insista JetTrey. Nous avons tres bien senti les ondes
d'agrrssivitt. Ils ont dttectt VOire module et il faut tout de suite rega-
gner le Tshilunglro!
- Ces! ça, grinça Horko, et de la sorte montrer à l'ennemi la direc-
tion li prendre pour, Il. travers les astéroldes, atteindre immanquable-
ment la base spatiale! Non, nous allons tOUI au contraire nous éloi-
gner et mettre le cap sur la Terre! Nous ...
n y eut une seoousse. Les deux enfants furent projetés sur le plan-
cher de la cabine de pilotage, fort heureusement recouvert d'u n maté-
riau spongieux. Le cadet et l'adolescente, eux, s'étaient retenus Il. la
console de commande.
L'émetteur de bord ne fonctionnait plus 1
- Nous sommes happés par un champ de traction! Vite, les« clan-
destins lt, c'est le moment de lancer un message au Tshilungka!
la gorge noute par l'anxittt, JelTrey regarda sa camarade qui secoua
la ttte. DtcouJ"agt, au bord des larmes, le garçonnet avoua:
- Nous ne captons plus rien. en dehors de vos pensées, CadeL Les
Drorls ont fait je ne sais quoi qui empèche nos appels télépathiques
d'atteindre le TshilunglUl!
- Moi,je capte toujours le Ilot de haine Qu'ils dirigent contre nous,
avoua la fillette, la gorge :.t:lIée elle aussi. Je... Je crois que.. .. qu'ils
nous entrainent vers la Terre .. ,

Samedi 11 juillet 1989, Washington, dix-1If'Iif heures.

Dans les jardins de l'ambassade du Panama, autour d'un bulTet


abondamment pourvu en smorgasborgs et autres amuse-gueule, se
pressait une assistance nombreuse où les représentantes du beau sexe,
en robe de cocktail ltgtre ou robe du soir, rivalisaient d'élégance.

82
Avec sa grande taille, sa sveltesse qui n'excluait point des formes
sculpturales et sa peau d'~bêne velout&:, Maura Kimball ttait parmi
celles que la gent masculine admirait le plus, Elle arborait un épous-
touflant ensemble où se mariaient les verts les plus tendres et les plus
chaud; un bustier arachnéen au décolleté en V, à mailles lâches mais
qui se resserraient vers la pointe de ses seins sans pour autant effacer
oomplètementleurs aréoles brun fonet, A sa taille fine, une ceinture
large d'un vert fluo avec une énorme boucle d'or reprêsentant une
divinitt maya aux fioritures compliqutes. Enfin, une mini-jupe en
agneau g1aet vert véronèse; sur ses côtés fendus, un laçage dess.inait
d'tmouvantes., fenétres» triangulaires sur le haut de ses cuisses et de
ses hanches.
L'agent des Seniors Interagencies Groups, invitée à cette réception
mondaine en sa qualité de politologue, avait échangé un discret signe
de tête avec le Supervisor Les[ie Karman et leur patron commun,
Leonard Trenholm, directeur du FBT, qui grignotaitent des amuse-
gueule, un verre de scotch fi la main. Le général Oliver Cowley, chef
d'lÔtat-Major des Années, en civil - blazer bleu nuit et pantalon blanc
cassé - s'entretenait avec Wilbur Waller et un bedonnant moustachu
très brun, à [a peau huileuse et dont [es petits yeux ooirs, perçants
comme la pointe d'un kadjar, démentaient vigoureusement l'aspect
débonnaire qui se dtgageait de sa silhouette ronde,
Maura reconnut en lui Ibn ben Rhaloufa, l'attache militaire de
l'ambassade d'Irak fi Washington, un proche de Saddam Hussein. Le
trio tenait un conciliabule animé, ponctu~ de sourires de commande,
et cela dura presque un quart d'beure, La beauté noire revint prendre
un petit four, hêsita entre deux varittès appêtissantes, Ben Rhaloufa
quitta ses interlocuteurs américains et alla bavarder avec Liu XIi-
huang, un envoyt de Ptkin. Sagement, Maura opta pour un verre de
jus de fruits en attendant, nullement pressée, le bon vouloir d'un ser-
veuren veste blanche. Le gént ral Cow[ey et Wilbur Waller affectaient
la décontraction, parlant sans doute de bricolage, puisque l'officier
suptrieur fit remarquer au president du Ml 12, que la« scie mêca-
nique serait operationnelle dans un an »...
L'indiscrète politologue dut s't[oigner pour ne pas éveiller l'atten-
tion. La scie mécanique? Que cachait ce mot-code ? Elle s'interrogea,
sans réaliser immédiatement qu'un mot pouvait phontliquement en
cacher un aU/re.. _
Plus loin, AI Connors, le patron de la CIA, devisait avec Emesto
Ramirez, le chef de Cabinet de leur bôte.. , absent: Mailuel Antonio

83
Noriega, président de la République du Panama. Par rune des baies
ouvertes, l'on apercevait un grand tableau en pied de ce dernier, en
uniforme chamarré, a:mstellé de dêcorations: Tony pour ses amis (et
complices), El General pour ses partisans et Cabeza de PUla (Tronche
d'Ananas) pour CCUJ. qui l'aimaient moillli! En raison de ses d!!omélts
avec la justice ammcaine (deux tribunaux de Roride l'avaien t offi-
ciellement inculpê de trafic de drogue, d'armes - pour i!-quiper les
gutrilleros sandinistes du Nicaragua -, de corruption), le dictateur
n'avait pas cru devoir être présent à son ambassade de Washington:
arrelt sur le sol des USA, il aurait encouru une peine de cent qua-
ranuxinq anntes de prison 1 Mais ce riSQue ne l'emp&hait pas de
dormir, confiant qu'il !!otait en la valeur - 0 combien précieuse! - de
nombreux dossiers..dynamite en sa possession sur certaines très
hautes perwnnalités amtricaines!
A la limite, s'il tombait unjour sous la coupe de l'Oncle Sam, il ne
croupirait pas sur l'herbe humide d'un cachot mais se prélasserait,
confortablement logé (aux frais des fax payers!) dans une prison
dorée! Et même absent de son ambassade de la capitale féMrale amt-
ricaine, Noriega., via son chef de Cabinet, savait pouvoir contrôler le
di!-roulement de celte réœption. Rtcepûon favorisant des rencontres,
des entretiens moins anodins qu'il n'y paraissait entre VIP pas tau,
jOUB peTwna grata aUll yeux des lIOuvemements concernés.. VIP,
certes, mais dont le niveau - même élevé - ne pouvait officiellement
les assimiler à des chefs d'J::tat.., même si, de faÇOn occulte, certains
dictaient leur volonlt aux naûons!
A récart du buffet, un haut prélat, un monsig1Wre, ambassadeur
plénipotentiaire du Vatican, d'une stricte élégance dans son c0s-
tume gris, sa chemise immaculêe, sa cravate de soie noire, déambu,
lait en compagnie d'un autre eccltsiastique: un cardinal in pet/o. Sa
récente nomination devait ~tre effectivement tenue temporairement
SOCItte, pour lui pennettre d'achever des tractations fort délicates
aup~ d'une banque panamêenne spécialis!e dans les tr"an$ferts de
fonds internationaux de ... sombre origine, et qu'il convenait de
blanchir!
Car monsignore Cascaroni, spécialiste des problèmes bancaires
internationaux, magouillait allègn:ment dans la haute finance. Il avait
toujours su, très habilement (diaboliquement, disaient ses pairs
envieux), tirer son épingle dujeu chaq ue fois qu'un klllch retentissant
telatait au grand dam de l'I:.glise: par exemple dans l'affaire Sindona,
ce banquier sicilien, en odeur de sainteté au Vatican, qui, ap~ la fail-

"
lite de la Banca Unione, se suicida en 1975, certainement un peu aidt
par de bonnes Ames. .. Ou encore dans l'affaire Calvi, le krach du
Banco Ambrosiano' de Milan dont le direçteur, Roberto Calvi, se
rtfugia a Londres. .. pour s'y faire «suicider. le 13 juin 1984 1, ..
MonsignoreCavaroni, lui, pouvait marcher ta ttle haute. Meilleur
nageur en eau trouble que ses infortunts compatriotes Sindona et
Calvi, son immense fortune dir.stminte en mainl$ pays (dont la
Suisse, les Bahamas et le Panama), il ne redoutait pas les «suici·
deurs JO, ayant eu la sage prtcaution d'entretenir de tm bons et pieux
rappons avec Barney Mills, inftodt a la colossale Trilattrale) et res--
ponsable financier du Majestic 12, dont la toute-puissance plan~taire
le mettait a l'abri des funestes penstes autodestructrices!
Maura Kimball songeait a tous ces hommes de l'intelligentsia inter-
nationale qui, peu ou prou pour nombre d'entre eux, s'étaient
compromis avec cette organisation criminelle, ce gouvernement
sccn:t, volant de mnsmission des ukaSM des Dzorls, lesquels
savaient rtcompenser ceux qui les servaient sans discuter... et punir
ceux qui avaient ost esptttt les tromper tli leur ~Iste profit!
Au bout d'une table, s'entretenant avec une blonde opulente, Ser·
gue! Merlcoulov, l'attaChé commercial de l'ambassade de l'URSS tli
Washingto n, ami intime du président lakov Dahechvili, le maltre du
Kremlin, s'empiffrait de petits fours.. mastiquant avec application.
Un attaché commercial beaucoup plus compttent en matériels et
strattgie militaires qu'en battmes et coefficients applicables à
l"import..export ou aux afTaires de compensation: harengs de la Bal·
tique contre puces (savantes) et transistors!
La blonde rondelette Doris Tallerdhun s'appelait en fait Germaine,
mais ce ~nom, déplorablement commun pour une personne de sa
qualité, la Mrissait, d'où l'adoption d'un ~nom plus .. classe»! Elle
~tait répouse d'un Francais au statut mal d~fini: astrophysicien ou
astronome (on ne savait pas trê>; bien), commissaire ou responsable
d'une planification des tochercbes avaJ1C!es (un titre passablement
fumeux), mais surtout sociopsychologue, rompu au~ techniques de

"
deb/jnking' ; il avait éU: consultant auprès du GEPAN l !;aIlS que son
nom ne figurât jamais sur les Busttres (mais parfois involontairement
hilarantes) publical!ons de cet OIJ!llnisme défunt illico presto rein-
cam~ dans celui du SEPRA J.
Mlura, très naturellement. s'arrèt.a li la hauteu de Dori~ pnur
dtguster un petit four, glanant au passage Quelques mots dans
l'anglais rocailleux de son chevalier servant, l'attaché commen:ial
soviêtique:
- ... produits du telToÎT slave sont très appréciés de nos hOtes en
Provence.
- l'etais en Australie, lors <le VOtre <lemlere livraison, mals d.ès
mon retour mon mari m'y a fait goOler.
Serguei Merlr::oulov opina gravemenl:
- Un homme remarquable, votœ époux, Doril, el qui remplace
avec comptlence le directeur de ,'OAP. Sans cela, serait-il Commis-
saire au Plan de Restructuration pour le Dtpartement des Techniques
Avancees 1 Euh ... (il rtlléchit, ne trouva pas, questionna. un J:CU
agace) ... ExcLlSelrmoi, Doris, rappelelrmoi le prénom de votre mari ?
- Conrad, Sergud.
- C'est ça: Conrad. A-t-il bicn reçu également l~ .. deux voyageurs
egarts el amateurs de... slaloms 1
- Oui, oui, 30urit..:llc. En rait. il n'y Cn avait pUdeux mai. qualn:,
mais (elle se pencha, efficura de ses doigts La main du Soviétique en
soupirant, énamourée) nous parlerons plus en détail de leur escapade
demain matin, daragoi· ... au petit déjeuner ...
Et de glousser comme une pintade en songeant BUll delkes noc-
turnes qui précéderaient ledit peIit déjeuner; Sergud n'était pas un
ApoDon, mais il faisait l'amour comme une !>ete!
Conrad Tallerdhun ... Maura Kimball nota mentalement ce nom
pour vérification, s'aidant d'une mêtbode mnémonique élémentaire
maisefJicace pour ne pas l'oublier en inversant prenom et patronyme
qui, dans ce cas, frappait d'autoritt: Tal1erdhun Conrad. Surtou t si
l'on ~"l"l"rimA ;t la ""mi"'.... syllahe 1
- J>uis-je me permettre de vous offrir une coupe de champagne?

86
La beaut~ noire tourna la tete et db:erna un adorable sourire à
l'homm e ~l~gant Qui lui tendait une nOte au contenu pétiUanL
- Bien sOr 1 Merri, monsieur le Porte-parole. ..
- Steve, corrigea-t-il en acCentuant son sourire.. Vous êtes éblouis-
sante, Maura 1
- Merci. Et vous, tres séduisant, ajouta-t-elle en riant, et stolque
pour supporter une cravate par cette chale ur qui inciterait davantage
a la baignade, par eJl:emple, qu'a. tchanger des propos badins dans une
Itunion mondaine. Je ne vous cache pas que j'ai hâte d'ttre cbez moi
pour piquer une tête dans la piscine!
Le porte-parole de la Maison-Blanche eu t un coup d'œil oblique
vers le chef de Cabinet de Noriega qui s'éloignait du buffet pour
s'entretenir avec monsignore Cascaroni, auquel il donnait famîlib"e-
ment le bras. Madow soupira a. la remarque de la jeune femme:
- Un plaisir que j'aimerais bien partager, loin de celle étuve !
Elle coula ven lui un faull. regard de reproche:
- Eh! eh! Dois-je en tendre cela comme une proposition de... bar-
boter en ma compagnie?
Un $Ourcil relevé dans une expression a. la fois amusée el complice,
il acquiesça:
- Oui, mais j'y mets une condition: pour sauver les apparences
vis-il-vis de cette vertueuse reunion diplomatique - l'on compren-
drail mal que je ntgJige mes devoirs, même pour succo mber a. votre
beauté -, je vous suggère de partir la première. Vous appelez l'ambas-
sade et me demandez en prfrisant que vous etes la Maison- Blanche.
OK? Je suivl1l.i alors votre voiture ... Quelle marque ?
- Une Pontiac Protosport 4 bleu cieL.
ns devistrcnt quelques minutes encore et eUe lui tendit la main.
Steve s'incli na, un peu guindé, dans un shake-hand des plus protoco-
laires,
Ayant regagn~ Je parking et sa voiture. la beau\\! noire composa sur
le t~léphone de bord le numm de l'ambassade du Panama et
annonça :
- Ici la Maison-Blanche. Un message pour monsieur le Porte-
parole Madow ...
Et avant d'obtenir son correspondant Maura, non dénuêe
d'humour, pouffa:
- M oi, la Maisan-Bfanche !...
Puis eUe composa un nouveau numtro, annonca un chifITe de
reconnaissana: et recommanda a. son interlocuteur de« bien refermer
apres sa prestation »...
CHAPITRE IV

DtlLLiI.. /9$4. V'"' T _ s",- A'Ir>o "';IU"",,, u.


qffiJ:W .. <i/of ............> Ad ... ICI ... "';" ... dl. '10/
L ·_ foiI. dftlxl'"'_.I...... d _ r ....~_u ..... > . . .
ni ~ A. _ . !r f/lm ... ~ o.Jn.drpv-
M ~ /'I!tddnI._ 1

T~QCUw",
(anorlf"'at "",hai 'L~
C<w«l Ol'NI.
.. \I1Ii\ ... 10 "' ....
n'II), 2' lriIn<sm 19S&.

Dtba~ de sa cra vate,. de son "cston, chemise ouverte sur son


torse m~remenl velu, ses cheveux châtain clair, as$CZ longs, œpci-
gnts de ses doiglS en fourche. le porte-parole de la Maison-Blanche
admirait le mefVeilleux paysage que l'on ~uvrait depuis le cottage
de l'agent des SIG, accrocht au liane de la colline, dominant le lac
Barcrofl. Un paysage d'une sauvatlt beault, en pleine nature el seule-
ment .t une vingtaine de kilometml du ttntre de Washington.
Maura dêposa le plateau de rafraichissements sur la table basse, au
bord de la piseine. et son invite se retourna, mita une seçonde lm
agrtablement interloqut, en d&ouvrant que la splendide creature
noire avait abandonnt son él~nt ensemble pour un toplCSl'i lilas.. un
slip de bain taille basse dont la pointe se rftrtcissait pour se trans-
former en strinS! Ses seins lI1lIgIlifiques se passaient sans probléme de
soutien-gofiC !
- J'espùc que je ne vous choque pas. Steve 1
_ N... Non, absolument pas.. Maura. iiI-il en regrettant que le
champagne n'ait pas t ltencorc servi, tt qui eût racili~ sa d41ulÎlÎon.
Je dois.. .. heu.. .. cependan t vous avouer que je n'ai pas mis de maiUo\.,
vous vous en doutez, pour assister à une rfeeplion mondaine.. .. El
cela me ... m'ennuie un peu de ...
Maura nt de bon CŒu r:
- Le: crfpuscule va bientôt céder la place à la nuit, Steve. Pendant
que j'irai chercher des peignoirs de bain et des serv ielles, vous aura
le temps de vous d~habiller, de sefVir le champagne et de piquer une
tete dans la piscine avant mon retour, OK?
Elle n'aUendil pas sa rfponse et regagna lïnttrieur du co tla8e.

88
Madowdtbouchll la bouteille de Taittinger Conoction, un brut mint-
limé 1982, décort par Masson, remplit les deux coupes et se dévetit,
~t ses vetements, son sli p sur la balancelle proche de la piscine
et se hatant d'y plonger avant le retour de son hôtesse sans
complexes. Aprês l'étouffante chaleur de cettejoumée de juillet, l'eau
lui parut fraîche, revigonmte, et il crawla avec un vif plaisir, admet-
tant somme toute q ue se baigner nu était infiniment agréable. 1\ suffi·
5IIÎt de s'y faire, de rejeter certains tabous puritains hérilts de ses ori·
gines oostoniennes ... qu'en fait il ne respectait pas toujours. lui que
l'on appelait volontiers le play·boy de la Maison-Blanche 1 Et puis,
nul n'aurait pu lui reprocher de faire du naturisme, ici. dans ce coin
sauvage du comté de Fairfa1t et dans une piscine tout à fait privée, de
Alremit, avec en plus l'ob!;curitt: de la nuit 1 Car à di1t heures du soir,
mtme avec ]a lune qui émergeait des coUines, l'on n'y voyait guére
mÎeu1t qu'au crtpuscule. Une« incartade» au demeurant dépourvue
de ttmoin ...
fi pirouetta et crawla pour rejoindre lajeuMe femme qui , un genou
au bord de la piscine, lui tendait une coupe de Taittinger:
- Cheerio... Et à vos amours. ..
- OIcerio... Et aux vôtres., rit-il avant de réaliser q ue sa charmante
hôtesse., accroupie à cinquantes centimètres de son nez, avait ahan-
don~ son micro-slip et lui offrait ainsi une vue em prenable sur ... son
Intimite !
Il eut du mal à savourer pleinement le champagne puis faillit
s'ruangler lorsque, comme par magie, des projecteurs s'allumèrent au
fond de la piscine, faisant naltre des reflets bl eutés mouvanlll sur les
cui~ fi le ventre de la merveilleuse crtatu re. Celle-ci dtposa sa
coupe et plongea., fit quelques mètres en nageant sur le dos, ce qui
ajl)uta au trouble grandissant de son bOte, lequel se dêcida à la
rejoindre. Son sourire ètai t une inv ite et il la prit dans ses bras., la
3CIT8 contre lui en agitant douce ment les jambes pour se maintenir la
ttte hors de l'eau. Ce fut elle qui chercha ses lèvres, b::asant ses seins
sur son to...: et refermant ses cuisses autour de ses hanches ...
Elle se laissa caresser puis êcarta complaisamment les jambes,
lorsqu'il glissa le long de son corps pour aller e mbrasser son pubis
soyeU1t. Maura. cooptrante, se d~placa un peu vers la gauche et l'un
des projecteurs immergés. Convenablement êclairee, ellc: mod ifia
l'angle ouven de ses cuisses en esquissant un sourire narquois. Dans
la limpidite de l'cau, elle voyait son partenaire s'activer, jusqu'à suf·
focation, dans stS. .. incursions subaquatiques!

89
Le sentant tout à fait« à point lt, elle se dtroba, rianllorsqu'il refit
surface en aspirant l'air â pleins poumons:
- Steve cMri! Une piscine, ce n'est pas fait pour_. ca!
11 partageait pleinement cct avis.
Une demi-heure plus tard, dans son grand lit bas, Maura Kîmba!l
gémissait sous 5C':S caresses, ses ruades, se donnant à lui cn haletant
jusqu'à l'orgasme qui le:; laissa tous deux anl~antis, le sourne court, le
cœur battant à tout rompre. La jeune femme noire se mil SUT u n
coude, promena sa main sur le torse de son partenaire, d~posa un bai-
ser sur son nez el avoua:
_ Tu es un amant merveilleux, Steve!
- Et toi, !.lOC déesse de l'amour ...
Elle lw dtccma L1ne mimiqlMl flattœ ct se mil à quatre pattes en lui
lourant le dos (lui offrant un sourire vertical nettement plus émoustil.
lant qLlc celui de la Joconde!) pour ouvrir le tiroir de la table de nuit.
prendre son briquet et ses cigarettes
- Tu en veux une?
Il li t oui de la tête et lui mordilla douœment la pointe érigêe de son
sein gauche, avaDt de poncr à ses lévres la PaIl Mali Qu'clle venait
d'allumer pour lui. Madow apprtcia particulitiCment cette tradi-
tionnelle cigarette apres l'amour ... et ne tarda pas A sc: Wlonger. en
tnlvcrn du Iil, fo.iSllflt de ID. c"i ..... de MnW1l un coussin f(Jr1 ~Ie. Il
eut de la peine A ttouffer un bâillement, ferma les ~Ul pendant que
$8. parteIl3Înl pascai! et I1:passait ses doigt'; dans ses cheveux, massait
Itgàement son cuir chevelu. Puis il s·endormit... La $ut:stance sopori-
fique (CO:l1re les effets de laquelle Patsy ~tait immunisée) avait agi sur
lui avec rapid ité.
Maura, qui avait maintenant« rtinttgrt» $8. seconde identitt, celle
du commandant Patsy Omaha, retira dl:Iicatement la cigarette des
)l:vres de son amant et la dl:posa à cOt! de la sienne, dans le grand
cendrier. Elle se leva en hâte, alla dép1acer un tahleau mural, exera:r
une strie de pressions à l'emplacement d'une tache h~lègante de la
tapi$scric el rCvl:1a ainsi un portill.,ln dçcinqullnU: ccntim~trcs ~
parfaitement cachl: jusc;ue-là. Elle retira de la cavité une mallette
qu'elle ouvrit rapidement sur le lit, le oouven:le de celle-ci compor-
tant un m-an analogue à celui d 'un ordinateur portable. Maur? prit
tgalemer.t un arceau de ml:\.a! bleutl: auquel elle adapta, â chacune de
ses extrtmitts, un Iltpicd et le disposa ?u-dessus du vi..age du porte-
parole de la Maison-Blanche.
Après lvoirl:teint le plafonnier et laisst seulement la veilleuse de la

90
lIbIe de chevet, Patsy Omaha abaissa un Înlemlpteur du petitlableau
de commande de 1'~1J'aDSe appareil ; sur l'tcran appanlt la radio-
paphie bidimensionnelle de la face el d u criDe du .. patient Jo, Mais
I;Z, avec une nellelt sans com mune mesure avec celle d'un scanner.
La jeune femme examina attentivement lïm., se remtmor.mt les
Q)UB lits ~aux, suivÎs l cet effet, l bord du Tshilungka, localisant
l1li5 erreur possible la zone Il atteÎndre. ..
Elle s'empara d'un instrument de mttal nkkc~, ressemblant quel-
que peu l une seringue prolongœ par un ca th~tet elttrtmement
mince, lIa fois flexible el fenne, termint à son extrtm ilt par un cône
microscopiqU(! Il la pointe arrondie.
Elle introduisît lentement l'instrument dans la narine droite du
c~tient. tout en suivant sur rtcran le cheminement du cône, malt-
rialist par une minuscule perle de lumi~re ... De temps.t. autre, La perle
clignotait et aussitôt Maura rectifiait la projp c:Won afin de ne pas
Itser les tissus de Madow. Il lui fallut plus d'un quan d 'heure pour
IltCindrc la zone apophysaire du cerveau par la clame perpendi.
wllire» de 1'6ehanaure ethmoidale. .. et y enclavC!" le minuscule
implant conique. Cette merveille: de la microtcchoologie polarienne
allait faire d!sonnaÎs du porte-parole de la Maison Blanche un infor-
IIIQItIU" permanent dom IOUles les sensatiollS. fOUles les images el
,ibTafioffJ ronorl!!i JN!1rue:J seraient cap/M, enregisfrM en continu.
flGf les m~a-ordina/curs à bord du cosmoncJ des FarCI!!i Dan/wrannes
orbi/alll, rollS champ dïnvisibli/I. au/our de la Terre! 011 dans sa
ZOM dl' repli au (;(Iur de la COurOnM d·O$/érofdes.•.
Le commandant Patsy Omaha raogea son mat~riel el s'assura, à
raide d'un coton-ti&c, qu'aucune gouttelette de salli ne maculait la
Dlrine droite du .. patient Jo. Satisfilite, clic consulta sa pendulette; un
quart d'heure encore a vant quc ne se dis.sipcntles effets soporifiques
de la substance mtlœ ail tabac, J amais le play-boy de la Maison-
manche ne soupçonllCfaÎt une seconde qu'il ttai t devenu un inrorma·
leur oblige de ses pires ennemis : les rtseau:t de renseignements des
F11. alli~ des Forc:cs Spatiales Dankorannesl Et ce n'ttai t pas tout...
Quand il rouvri t les yeu cn s'~tirant, il n'cut qu'II. tourner ltgtrc-
ment la tete pour effieurer d'un baj1Cf le ventre plat de la jeune
femme qui, en exhalant un soupir, feignait - elle - de se rtvcillcr:
_ Tu m'as bristc, Steve chtri 1 Et d onn(: faim! Pas loi?
- Eh 1 eh 1 Si. Très raim ...
- Smoked mea/-malo:mfs', OK?

91
Ils sursautèrent au brui t d'un lourd objet mètallîque tombant sur le
ciment, Il l'exttrieur. Maura jaillit d u lit, éteign it la veilleuse et
récuptra un automatique de gros calibre en chuchotant:
- n y en a un autre dans l<: tiroir de La table de nuit, de ton
cOlé !
Et sans prendre le temps d'enfiler sa robe de chambre. cne passa
sur la terrasse, immtdiatement rejointe par Madow, lui aussi l'arme
au poing. Dans la nuit claire, ils aperçurent une silhouette fuyant
vers le haut mur de la villa bordé d'une haie q ui cacha le fugitif.
Sans sommation, l'agent des SIG visa et tira suœessivement trois
coups. Ses détonations se confondirent presque avec celles de
l'arme tenue par le porte-parole de la Maison·Blanche. L'intrus qui
.,.waladait une tchelle de corde jeté:c par-dessus le mur marqua un
bref temps d'anl!t, certainement touché, mais il parvint :1. franchir
le mur, et peu après une voiture dtmarra en trombe, fonçant Il
tombeau ouvert.
- Nous l'avons sûrement toucht, maÎll il a pu...
Maura s'interrompit, saisit vivemen t le bras de son partenaire;
- Regarde, :1. gauche, au bord de la piscine 1
A la clartt lunaire, il remarqua une plaque m:tangulaire, par-
tiellement sortie de son logement au milieu de la dalle de ciment
qui bordait la piscine
- El c'est cette ouverture, comme une bouche d'tgout, qui
t'inquitte? De quoi s'agit-il?
- Viens!
Ils passtrent en hâte les peignoirs de bain et descendirent quatre
à quatre les marches, coururent le long de la piscine jusqu'a cette
plaque de métal dont La chute avait attiré leur attention, un
moment plus tôt Ui jeune femme déplaça la plaque, dêgagca
l'amorce d'un escalier. Elle pressa sucœssivement cinq boutons
avant de descendre, suivie par Madow, dans un étroit 1( corridor» :1.
gauche duquel s'ouvraient les cinq grands hublots des projecteurs
illuminant maintenant Il gionw la masse d'eau de la piscine.
- Qu'a-t-il pu vouloir dérober, dans œ réduit? s'étonna l'homme
a la solde du président mais a ussi du Ml 12.
- Rien :1. voler, ici, mais je crois comprendre ce... Oh! Mon
Dieu 1 s'exciama-t-eHe en pointant l'index vers le mu r, a droite.
- L'intlme salaud!
Hltivement collé:c avec du scotch, une photo Polaroid, mal
cadrte, montrait cependant Maura Kimball, cuisses ouvertes dans

92
reau et offrant aux lèvres de son .. visiteur» ce que son profil (très
!let) cachait opportunêment 1
- L'ordure! cracha-t-il, bouleverst, en arrachant le clicM derrière
lequel, sur une ttiquette autocollante, figuraient ces mots: .. Seul
dicM mbliocre, avec les compliments des FIl...»
La beautê noire examina plus attentivement la photo et gronda:
- Une belle ordure, oui! Je suis aussi reconnaissable que tu peux
l'ttre, mon pauvre chêri ! Et si ces salopards font circuler les autres
dîchts, ta çarrière et la mienne sont irrêmMiablement fichues! Si
('est ça qu'ils veulenL A moins qu'ils ne nous mettent un marcht
en main",
- le chantage est quasi certain, grogna-t-il en se mordillant ner-
veusement la lèvre inférieure.
Elle lui rendit le clicht:
- Si tu confies cette êpreuve à mes collègues du FBI ou de la
GA pour amorcer une enq uête, j'aimerais autant qu'a l'aide d'un
grattoir ou d'une lame de rasoir tu .. effaces» mon visage.
- Je n'ai pas l'intention d'alerter Langley ou le FBI. Cette photo
IIC mènerait à rien. Je la dttruiraÎ. ..
Maura approuva gravement d'un mouvement de tête, se disant
que Jerry, le photographe amlit aux FTL alerté par ses soins, lui
procurerait l'ensemble des photos «compromettantes» de leurs
ébats subaquatiques!
Des êOOts qui allaient immanquablement empoisonner la vic du
porte-parole de la Maison-Blanche, dêsonnais à la merci des Ser-
vΜ!i d'Action Psychologique des Polariens."
Il se massa machinalement la racine du nez et sa maîtresse
s'inquiêta, avec une sollicitude feinte:
- Une migraine, chtri 7
- Non. Les sinus un peu irritts par l'eau de la piscine.
- Ça m'arrive aussi , à cause du produit chloI'! que j'utilise,
œnfirma-t-elle tout en se disant qu'clic manquait dtcidtment de
pratique avec ce çathtter poseur d'implant intracrânien et qu'elle
avait da l'irriter,,,
Elle dêbarrassa Steve du gros pistolet et se promit. dès le lende-
main, de le recharger - tout comme l'autre - cette fois avec des
balles ltellcs."

93
Mardi 25 juillet 1989, dix-neuf heures, Mane/Forcalquier, Alpes-de--
HaUle--PrQvcncf',

Dans cette garrigue aux herbes sèches, plantée d'oliviers, le chant


des cigales se faisait plus paresseux autour de Castelvielet, un petit
groupe de fermes avec leurs dépendances, perdu dans cette région
sauvage des Alpes du Sud,
A moins de deux lr::i lomêtres au sud-ouest, sur le plateau un peu
surtlevé, se trouvaient les installations, les coupoles partiellement
visibles de l'OAP: l'Observatoire Alpin de Provence, jouxtant
J'ancien OHP ou Observatoire Astronomique de Haute-Provenœ,
auquel l'on ne pouvait accéder que par la départementale lOS au
dêpart du bourg de Saint-Michel-l'Observatoire.
Les fermiet'll de Castelvielet n'avaient fait aucUJN: difficultt pour
autoriser ce couple de touristes - des Anglais, sOrement - venus faire
des photns et pique-niquer dans le secteur, leur 4 x 4 Range Rover de
location stoppé sous un olivier. La dame n'avait pounant rien d'une
Anglaise avec SOli teint bronzt et ses longs cheveux aile de corbeau;
eUe parlait le français couramment, ce qui avait facilitt le contact
avec les braves geos de la troisitme fenne, la plus éloignée, Le fran-
cais de son mari, J'appareil photo en bandoulière, ètait plus htsitanL
Bien gentils, tous les deux, ct bien propres, C'ètait pas comme ces
«punlr::s de merde crasseux qu'on voyait parfois traverser les villages,
le crâne raS\!, saufune toulTe de tifs en crête, et leurs nénettes a vec des
cheveux ébourilTés, collês en mèches et dressts comme des ~ épines"
de htrisson mais moins propres! Et des maquillages que je te leur
balancerai des baffes et des coups de pied au cul pour aller les faire
travailler ..,
A ces remarques pertinentes dites avec conviction par les naturels
du pays, les touriste te anglais JO (en fait Australien pour lui et Pola-
rienne - nationalitt peu connue, dans ces campagnes - pour elle)
avaient opiné et offert des bonbons (naturellement anglais) à la nom-
breuse progéniture de la famille Dubois, cousine des Duval de la
seconde ferme et des Dumont de la première, Y avait-il d'autres
te Du JO quelque chose issus de la même tribu dans les vals et les
monlS - nombreux - de la région? Les tI Anglais .. ne commirent
point l'imprudence de s'en informer, soûlês qu'ils avaient été par
l'intarissable verbiage d'une des cousines du cousin de la seconde

94
me venue empnm~r du sel i Oscar Dubois. bislôire de voir de
prà i quoi re5Sen::blaimt ces A"«lai"
Pourendiauer cene dw,bte verbale, Ariellah ~QSlein (qui avait
YU le jour fort loin de Sa Gricieuse Majestt brhannique, voire de
cttt: planète!) avait dû lui offrir un alltchant VOS caramel au IUt
M~lhode douce et radicale pour faire taire les plus bavan:b. Surtout
si, (J)mme la cousine en quation. i:S portent un dentier dont la partie
suptrleure se colle' la partie inf~rieure (ou vice Vl'rU) dans la masse
IraItresse du caran::el mou! Mou, maÎli tenaœ!
Teddy CQ.....::n çl $11 çompngnç nvaiç"" di!po~ lur Uf\c o;:ouvçrture
des assiettes en carton. des gobelets et une profusion de charcuterie
des Alpes, reti rte de la g1acîére. 5lYOurcusc et partùm~ d~licieusc
avec une baguette de pain CI1lquant, pnlliquement inconnu aux USA
et I l Canada, hormis chez la (rans) boulangeries françaises ou por-
tugaises. Grtce. Dieu, rami Poiltne avail débarqut de l'autTe côttde
la ~ aux harengt., pour la plus grande satisfaction des Am~, icains
qW,ayantenfin 80ilttâ un pain digne de ce nom. abllndonnaient sans
Iqpclla JOrte de brioche â mie spongieuse, humide, de couleur jaune
qui, JOUvent, tient lieu de pain che:t nos f,bes d'ou~Atlantique!
E:! short. chemise. manches <nIrtcs. un bob blanc sur l'occiput,
rtaiva;n et Iajoun'lli,te dtvOl'llie:l1 de fort bon Ipopo! lit Çt5 produitll
1Che1~ i la charcuterie de Forcalquier. La bavarde cousine Du-
quelquc-chose revint. passer et ne répond it pas lieur salut, se bor-
DIlO; lieu r jeter un regard vindiœtif tout en essayant. avec des mou-
vements d&ordonnt!l de son muillaire in~rieur. de le d6coller de
rtta@:t au-dessus : cela en fermant bien la bouche. ne ~nant pas a
maire tomber soo dentier par tetTe, eomme cela lui ~tail arriv~ un
moment plus tOL Encore que, sur le chemin, les risques de le vrrir
œult!' une seconde fois sur une bouse de vacbe ~lI.ient plus n!d11Ît5!
- Pas de doute, /Inge!. nous nous JOmmcs encore fail une amie!
plaisanta l'AuslJ'alicn.
Vers "in&1 et un" bewQ., apm A"oir leplao..~ 001$ le 4 X 4 la &1&-
ci~. la eouverture et les impedimenta du pique-nique. le couple
reprit la route ... pour faire halte a sept ou huit cents m~tfes de La seu-
lcm(ot et ranger le vthicule derritre une vieille chapeUe en ruine.
La nuit, maînlen.nL ne tarderait pas. Ouvran t le hayon du Range
Rovcr. ils Drt!evtre~t dans un IODg$llc de voyaie deux combi naisons
vert sombre, dOlkls de multiDles ooches, el se d!shabill~rent, ne
come ..... an! que leur slip avant d·enfiler ces curieux justaucorps au
tisse fort ~pais; le buste et l'abdomen en particulier ~taient protqts

"
,
par un vtritable matelassagc . La surfaœ interne de ce collant etait, au
niveau des biœplS et de la poitrine, tapissœ d'électrodes de contact
Sous la nuque:. une: colle:rette t paisse abritait une: cagoule:. En riant,
Teddy tendit à sa compagne (officiellement) journaliste la combinai·
son qui lui revenait et il raida à la passer, adaptant soigneusement sur
ses seins magnifiques les .,Cm.tlt,. correspondant tout en s'assurant
que la globes de chair tiède adhêraient bien aux t lectrod:s.
- Ted, Go)' o'm)' heaf/, sourit-clle, si tu envisages un entracte hori·
wntal. il aumit fallu programmer ça un peu plus tôt 1 Maintenant, le
soleil est couche et la nuit risque d'tire passablement mouvementée,
donc peu propice à "" ,} quoi tu peru;e..... et que je partage 1 avoU.:!.-
t-c lle en pouffant
Il sc résigna, j'embrassa tendrement et la lai.\S8. boucler autour de sa.
taîlle fine un volumineux ceinturon. Sur SOIl mollet droit, la gaine
d'un poignard de jet; sous l'aisselle gauche, le holstcr d'un auto-
matique Crown Qty Condor, le modérateur de son visst au canon.
En travers de la poitrine. un étui renfenna!lt en panie une arme
imposante rappelant, en plus sros, un lance-fusées. Enfin, ils adap-
tèrent sur leur tête un casque bizarre. évoquant ceux des motards
avec, notamment, au-dessus de la visiére pollJ)'ste escamotable, UD
instrument à d.eux oculaires : jumelles snooperscopiques pour la
vision nocturne paT amplificateur de lumim ou bien fOnctionnant
aus.si dans la gamme de l'infrarouge. Pour pam:hever cet b:juipement
inusitl: chez des touristes, ils p3Ss.mnt à leurs q,aules les bretelles
d'un volumineull sac tyrolien â armatures d'aluminium et partirent à
pied vers rouest, en grimpant d'un pas régulier. Teddy avait ao:;, oché
:L ['un des mo~uetons de son coilant<ommando l'ttui de l'aDDareÎl
photogrllphique.
Au sommet d'un ravin, ils firent une halte pour, dans la paix n0c-
turne, scruter le paysage. A gauche - plein ouest - l'aire plane mOD-
tante des installations, bâtiments administratifs. ateliers, laboratoires
et coupoles de l'Observatoire Alpin de Provence, entour6e d'une forêt
en arc de cercle.
- Chéri, deu. voitures arri\·ent sur la départementale desservant
rOAP...
Il abaissa sur ses yeu:\ (ce Qui fit s'escamoter la visière polaryste)
l'optique lIts s~ciale du casque intégral et tourna lentement la tl:te
dan. la dil'e<'uo:l indiquée. Effectivement, deux conduites in~rieures,
roulant en code, fmnchissaient il ~nt le portail d'une clOture,
contournant les b:lifices administratifs, ceux des services techniques,
,.... filer directtmnt vers le nord. nettement.t. l'kart. Li, en pleine
bel. s'tlevait un bAtimenl prtfabriqu~, du genre rHeaoire de chan-
*' ou bu.reaIU. provisoires. A droite, s'alJan.aient des constructions
Dp::CS, rtbarbatives, des blockhaus aux fenWes ttroites. dot6es de
biiitiU~ et grillage:! La rangtc s'achevait avec un bunker beaucoup
pluspand, aIU. portes de mttal coulissant Lateralement. Devant cette
• Il d'ln de hangars ou blockhaus,.t. quelques m~tres de leur façade,
III:ÙoIInaient de gros camions bAch~ et des semi-remorques.
L'Austmlien régla les petites commandes du casq ue et bougonna :
_ Les snoops d irectes sont ins uffisantes, On ne distingue pas les
br:ripû nns sur la bAche des remorques. Tu appelles le Xaltor ou
IOIIS continuons?
- On continue, love, Nous ~tabl i l'Q ns le contact avec notTe aviso,
woire, avec le Tshilunglal. si le relais s"impose,
n loIXIuiesca, promena lentement un regard panoramique et revi nt
a bunkers :
- Dew. hommes v~tus de sombre montent la garde.
_ Quatre hommes, prtcisa Ariellah. Deux font des va~t-vient
0dR; les bltiments et les aimions; deux a utres patrouillent autour de
CIl: site i50l~ des installations de robservatoire.
L'6crivain, qui avait .. panoramiqu~ ... sur le paysage, s'enquit:
_ Et les occupa nts des voitures que nous avons vues arriver?
_ Huit hommes en ont d~barqut: uniforme noir, casquette mili-
IlÎlt Armts, naturellement: q uelque chose de plus gros q u' un
11.43..,
Ils relevmDt le $y5ttme optique de leur casque et reprirent La
lIIIfChe mais s'arrtttrent bientôt pour s'accroupir instinctivement:
lIIr une Cltte de la colline la plus proche, quelque chose avait bougt.
Ils en eurent presque aussitôt confirmation : 5Ur leun biceps gauche$,
rllDC des tlectrodes leur envoyait une microd!ch.ar'sl= tlcctrique. Un
liisœa u ClIploratoire venait de les localiser 1 Fugi tivement, en raison
de la britvett de La dtchaJiC, car en se baissant, ils tchappaient il
finstrumen t d'un guetteur posl~ sur les hauteur1, 1l deux cenis m~tres
1 peine, li o~ l'tcrivain avait pe,ç u un bref mouvement, en vision
marginale seulemen t.
Sur le poi nt d'entamer une progression en reptation, le couple se
plaqua brusque ment au sol, ayant ;/1 ex/remis rept~ un deuxitme
guetteur, en unirorme noir, Un pistolet-mitrailleur en sautoir sur la
poitrine et II. la main un objet ressemblant .t. u n projecteur, l'homme
d/:bouchai t de derri~re un amas de roc. Dtcouvranl si près de lui
deux inconnus, il resta une seconde interdît Une seconde de trop qui
avait donnt au couple le temps de braquer les pseudo-Ianœ-fustes sur
la sentinelle. Une courte vibration sourde. Le guetteur s'tcroula,
lâchant ce qui paraissait être un projecteur. L'objet dévaia la pente,
intercepte par la jeune femme, qui l'examina:
- Un IS, mini-canon infrasonore couplê à un biod~tecteur! Conve-
nablement oriente vers nous, il aurait fait cuire nos viscères ! La
marque de fabrique ne t'étonnera qu'à moiti~ ...
A la clarlt lunaire, il distingua des idêognlmmes incompréhensibles
et leva sur sa compagne un regard interrogateur.
- La graphie des Ozorls, commenta laconiquement la Poiarienne.
- L'information recueillie par Maura, à cette réception mondaine
de l'ambassade du Panama à Washington, n'était pas un tuyau crevê,
OAP, cela voulait bien dire« Observatoire Alpin de Provence JO, prês
de Forcalquier, mais Conrad Tallerdhun, l'époux de la volubile
Doris. n'appartenait certainement pas à la seule corporation des
astronomes! 11 se mouillait aussi pour le SEPRA ct le MJ 12!
Il Y eut un plQP pres d'eux, suivi du bruit d'un corps roulant dans
les buissons! Teddy, qui s'êtaitjetê à plat ventre sur le sol, entraînant
sa compagne contre lui, releva la tête juste à temps pour apen.:evoir
un individu au même uniforme noir que le préctdent qui dégringolait
la pente. D'un bond, l'Australien se redressa et parvint à bloquer la
chute de l'homme qu'il délesta de ses armes, un pistolet-mitrailleur et
un mini-canon infrasonore. De son dotê, Ariellah, à demi courbée,
scrutait la crête de la coIlîne qui tranchait sur le ciel êtoilé, d'une
grande puretê. Cest alors qu'une voilt êtoulTée rompit le silence:
- Je suis un ami. Cest moi qui viens de descendre le second guet-
teur. Je vais me montrer, sur votre droite, à moins de dix mètres,
Razoumiéietsia?
- RazoumUietsia, rêptta·t-elle avant de traduire à mi.voilt: ca
veut dire d'accord, en russe.
De derrière les rochers sonit un bomme de haute stature, robuste,
en combinaison sombre. rigoureusement indentique ault leurs, un
automatique à silencieUJ!. passê dans son large ceinturon. Les bras à
demi lev ts, l'inconnu vint s'asseoir prts d'eux. Its êchangèrent une
franche poignée de main, Teddy et sa compagne le remerciant de son
opponune intervention, et l'homme passa du français à ["anglais:
- Je m'appelle Mstislav Feodorenko, ingênieur-docteur en ... plu-
sieurs disciplines scientifiques, directeur de recherches à Akadem-
gorodok... et accessoirement agent du KGB depuis une huitaine
d'années.

98
L'Australien avait eu un bref froncement de sourcils Il. l'hond du
dernier titre de ce chercbeur de top niveau qui avouait, sans embar-
ras, lIOn Ippanenance Il. la super-gestapo sovietique! Aricllah hocha la
ttte. dtcontracl!e:
_ Vous passiez dans le quartier et vous vous ttes dit: «Tiens,
voilà un type arme qu'il vaudrait mieUJI descendre.» P10p et vous
l'envoyez dans un monde meilleur. Cest d'un banal, n'est-ce pas?
Nous, c'est un peu la meme chose. Le:« nOtre)O avait une ttte qui ne
nous revenait pas. J e m'appelle A.gathe et voilA Julien, mon mari.
Vous en voula un ? fil-dIe en mODtnlnt les deux mini-canons IS
infrasonores rtcuptrts sur les guetteurs abattus..
_ Non, merci... Agathe. Acœmpagnez-moi, avec. .. Julien. Derritrc:
les rocJ:ters., j'ai lai~ mon paquetage et je d~ire YOUs monlrer mon
rnatf;riel.
lis suivirent le RUS5Il qui, d'entre deux rochers, retira un sac dorsal
0UYert, dans lequel il puisa un casque 1; opûque snooperscopîque,
ab!io.lument idenûque aux kurs:
- Nous avons sOrement les m!mes fOllmiMCufS, non? Leur
marque de fabrique commence: par un D. Vous me donnez la seconde
_7
- A, lit la Polarienne. Donnez-moi la trois je me leltre.
_ N. Cela fait Dan. Dois-je t nurnmr les trois aulteS dont la qua-
tri~me est un K., commandant Griint_Louhark. CI toi, Teddy Cowen?
_ Ca ya, Msûslav, agrta Iajc:une femme. Pourquoi tnlvai lles-Iu en
~10 1
Le Sovietique eu t un rire silencieUJI:
_ Je ne tnlvaille plus en solo puisque ici s'aclN!ve la premitrc: phase
de ma mission: assurer votre couverturt: Il. tous deu~, d~ l'instant ml
YOUS P«JtPes.seritt ven le secteur oord de l'OAP. l'appartiens moi
aussi IUJI fTL. Je suis d'abord un scienûfique; ce IIOnl les ru-
toll51allœ5 qui m'on t dttermint a acceptc:r un engagement au KGB,
dont il aiste:, vous vous en doula, une branche« rtformatrice .. qui
n'accepte pas la collaboration avec les Gris. De meme, il existe une
tnncbe simi laire de la OA, avec des agents qui n'ont jamais trnh.i
respece humaine ct parfois aussi des MJB repentis qui risquent leur
peau en optant pour la rf:sistanoe, OK?
_ OK, Mstislav, fit Il. soo tour l'Austnr.lien. Nous ach~vcroDS donc
cette mission en trio, ensuite, nous ferons plus ample connaissance..
Je suppose que, lout comme nous, tu es descendu , l'hOtel ;l
M.anœque 1

99
- Oui. Et j'ai planqué ma voiture dans un bosquet, pas loin d'ici.
Parle-moi de cette mission, Teddy.
- Il s'agit de vêrifier une information reçue à Washington par un
officier des fTt., concernant la prtsence, ou la venue frtquente, de
poids lourds sovietiques dans ce secteur; des camions qui apponent
du matériel très certainement originaire de ton pays, destiné 4 ccu)[
qui occupenl œs constructions isoltes, dans la partie nord boisee du
site de l'OAP. Des gens apparemment indêpendants du personnel de
l'observatoire. A vérifier, là aussi.
- finalement, Ariellah,j'accepte ton offre, opina tardivement Feo-
dorenko. L'IS, émetteur d'infrasons, esl par nature plus silencieux
encore que nos pistolets avec modérateur de son. Et puis ca fera un
souvenir! Comment ca marche?
- Tiens compte des quatre fonctions: Un, infrasonore monelle.
Deux, élcct.rocutrice à ampêragc variable, mortelle ou simple ment
dissuasive. Trois, paralysante, allant de quinze minutes à trois
heures. Quatre, fonction hypnogtne, acheva-t-elle en lui montmntle
maniement de cette arme polyvalente.
Il passa celle-ci a. l'tpaule et tous trois se mirent en marche, sans
plus se soucier des cadavres arrtlts dans leur chute par des buissons..
En s'approchant avec prtcaulion des bâtiments mysttrieux et des
camions, ils s'êcartèrentl'un de l'autre, n'avancant plus Que oourbts,
prtts à se jeter à plat ventre, le cas tchtant, L'Australien parvint le
premier a. l'alignement des vthicules; en silence, il se glissa entre les
semi-remorques les plus proches, Deux sentinelles dtbouchèrent .il.
l'angle du grand bunker, Il les laissa raire Quelques pas encore et
orienta le cône du canon IS, Avec un faible bourdonnement, le géné>-
rateur d'infrasons expulsa ses vibmtions inaudibles et mortelles: les
deux hommes en uniforme s'affaissèrent, le pistolet-mitrailleur de
run d'eux produisant un bruit sec en tombant sur le sol de ciment.
Presque aussitOt, deux autres guetteurs surgirent a. l'exU'tmité oppo-
sée de l'alignement des véhicules et ils n'eurent pas le temps de fran-
chir un metre; Mstislav Feodorenko et ArielJah les avaient abattus
sans hêsiter, Les trois membres des FTL se regiOupèrent et le Russe
souleva la bâche de l'un des semi-remorques en chuchotant:
- Merde! Jetez un coup d'œil...
Caché par la bâche tendue sur les arceaux trOnait un appareil qui
tenait .il. la fois du canon antiaérien, du radar - par cette esptœ de
coupole ou d'antenne - et d'un tube a. distillation fractionnée avec
cette tubulure transparente dans laquelle se lovait une spire argentée.

100
UII Jaser de puissance russo-drorIl chuinta l'homme du KGB.
vtritables lanccunde rayon de la mort - ont ett mÎses au
venu.s enseigner, former des ingénieurs et tech-
,affcctts II. une base EBE souterraine de la Baltique
un court ~our. L'information glan6e à Washington
son pesant d'or!
Allons voir la porte du grand bunker, çom;eilla la jeune femme.
blindtc s'ouvrit fileur approche. Ils n'eurent que le temps

mtme mouvement l'arme et les deux gardes en


noir s'b:multrent. Avant que la porte coulissant sur des
fiit refermte, les trois partisans des FTL se ru~renl les
franchirent in extremis l'espace restant et se reçurent
1 roult-boult après avoir plongt en avant. Ils se
aussitlit, fonnant un triangle, dos II. dos, armes dirigtes
. Aucune réaction: leur tolite, bien qu'intempestive
n'avait pas t~ perçue par les occupants de l'edi-

qui-vive, ils s'avanct.tnl dans le couloir faiblement klairt


rampe fluorescente, prttant l'oreille II. chaque porte puis
te ItgJoupanl devant une cnlrte à droite. De derritTe
. leur parvenait un bruit de voix.. Ils se consultmnl du regard,
-::',l'un l'autre et Teddy, lentement, lOuma la poignte, poussa
ici l'IIuis, Par l"entrebâi1lement, ils aperçurent une sorte de
conŒrence avec urn: longue table ovale, des sitges 1\ accou-
" "sur ces sièges, une douuine d'hommes en uniforme noir
sur le CŒur et sur l'tpaule gauche, un insigne formt d'un
,.,,,,,, fond rouge, la pointe en bas avec, au œntre, la lettre
Gamma
homme tait debout, arborant des galons de lieutenant-
; il s'adressait aux officien et sous-officiers constituant son

. du menlOn, fit un signe II. Teddy et, de sa dextre. elle


de les couvrir sans se montrer, pronon-
du bout des ltvres. à l'intention de son compagnon:
- On tpaJJne seulement le colon! Tir croisé: lOi vers la droite,
vers la gauche. Ensuite, seulement, Mstislav, tu nous rejoins. ..
pouS$trent le plus doucement possible la porte, puis la rabat-
e! ."ostrent l'assistance. leurs faisceaux infrasonores se croi-
radicalement les hommes Itunis aulOur de la

'0'
JOll&ue table ovale, sans a!teindre l'officier qui porta .ivement la
main li sa. banche, JI n'eut pas le temps dedtpiner son automatique.
Mis en jOlie, il r=onça, leva les bras, mtprisant, devant ses trois
liuw'un :
- Bruvo pour cette action d'k!aL Vous ne: la savOW"ern pas 100R'
temps. ..
La Polarienne et Teddy, chacun d'un cOU: de la utle, s'appro-
chtrent du lieutenant-colonel ct Iajeune femme le força II. s'asseoir, en
assenant sur son epaule gauche un s6v~ coup de crosse de l'auto-
matique A silencieul\, pour intimer en frotncais:
- Tu ne bouges plus 1TU rtpoods a volx basse: qu'est-œ que c'est.
oc batimenl ?
.. Un BMC ou Bordel Mîlitaire de Campagne el je l'offre une
place. si (:1 t' in ..,
Il n'acheva pas, gtmit, les Ievres en safll. eclalm sous l'impacl du
silencieUJL: de l'Australien.
- Tu as de la veine que je sc.U d 'humeur mutine, ce wir, cracha-
t-il Si je n'avais pas devance le commandant Griint-Louhark - oui,
ce DOm n'est pas commun. sur cette plant:re _, tu aurais t:;J droit A un
traitement plus sévère. A[~ tu cep's de crtner et tu rtponds :
qu'est--ce que c'est, ce batiment 1
Il heslta, dtglutil laborieusement avant cie dtdarer d'une voll:
chui ntante car, outre les lèvres en sang, il avait perdu ses incisives:
- Le PC local des installations.
- Et c'est quoi, ce que tu appclks. insllilations,. 7 inlCrvint Ariel-
lah, les nuSSl!ters conlnKtts..
- Une !\trie de.. .. Iahoratnires, aui~ de ta.'Ief1II flOur ['etude de la
haute atmosphbe.. m:ben:bes en a!rooo mie, champ magnttique ter.
restre, aurores boreaIes._
- Elle Jaser de puissance que nous avollS vu, capahle de volatiliser
en vol un $U!)C.bombardier, un Soyouz. ou les gros satelites US en
orbite? Cesl aussi pour les travaWl d'atrDnomie?
Embana$St. il s'essuya prudemment It $lnl qui gouttait a son
menton avant de rtpondre:
.. Oui, nous travaillons dans l'ultraviolet ct son faisceau est invi·
sible,
- Admettons, grogna le Russe. Qui sont ces huit bonshommes arri·
v~ • hord ete deux vnitu,.". ?
- Des scientifiques (il eut un bref regard awc cadavres affales sur la
table ou tombes avec leur si~) que vous avez QssDssinb!

102
- Cruelle perte pour l'bumanilll! railla. Teddy ~n, Que
venaieot-ib flbriquer ici, la nuit ?
- Des st. . de tr.IVIUX en atrooomie.
_ Bieo, ~Îgljl d'abonder ArleUah. Et c'est quoi, cet uniforme DOir
que vous pone.t, tous ?
Le colonel, le dos de la main suintant de sang. la poitrine tgalement
1IC:b!c, eu t un haussement d't!paules:
- L'uniforme du Corps de R~en:hes Militaires Avanc! =5
Tous: trois feignirent l't!toonemen l el Feodorenko enehalna:
_ J'ignor:ll.i. so n exiuence. Et cet ins;gn~, lur l'~paule et la poi_
trine? Qu'est<e q ue c'cst, aussi, la lettre grecq ue?
- Un Gamma dans un triangle, c'est l'insigne de ce corps de cher-
~ voi(j touL ..
Ils parurent se satisfaire de cette rtpon~ fantaisiste.
- Combien d'hommes SOOI co service, mte nui!?
Le Ilcutc:nant--coloncl les !iCv-;sap :
_ Puisque vous fle$ là. c'est que vous l ''C'Z dO abaltre les quatre
guetteurs posl!s fi l'exlfrieur. Je suis le seu1 survivan t de cem. q u'abri-
tait et bltimenL
Aridlab ~a un cuncur lattral du mini<anon infruor.ore d7.ori
oour utiliser uniquement sa fonction 1ttanisante et elle PI' 'sa la
dtteri te. L'officier eul un raidissement et il resta paralyilt sur son
s I#, avec une expression inquit!te, les yeux s:rands ouverts.
Une visite lys1tmatiquc du bunker les amena dans une seconde
salle de conli!renœ chicheme:lt t!c!airée où une surprise les attendait:
un vaisseau J»larie n de faible dimefl.'lion flottait au-dessus de la table
1l'VIk:! Uoe m&q\ICtte? Ils rtal~rcnt , conln:temps leur m~pri"" en
apa œvant enfin. dans le mur du roml, la" fenflre» d'une cabine de
pi ojoction.
_ Cette salle est tquj~ d'un projecteur b.o\osraphique dépassa nt
le niveau ledmolOlÎque a tteint par les Terriens, constata Ariellah.
De &it.1a n:prl:scntatioDtridimensionnelle de cet astrond"polarien
de n:connaissanœ ttait d'u n rtaJ.jsme saisissant. I ndin~, il () frrai t u ne
vue parfaite, • travers son d6me axial tr.Insparent. sur le pupitre de
commande Cl dem i-lune. Ea tournant autour de l'hologmmme, on
distinguait sous &a face ventrale le H dessi a~ par le logement de &a
passerelle esca motable dis~ entre les v~rins t~lescopiqucs d'alter.
n, ~",

- Pourquoi ce projo est,il en fonction puisque ta &aUe est vide?


_ Flle ne l'!tait probablement pas il Y a peu de temps, Teddy, fi t
l'3!oir sa compagne.

10]
Ils avistrent une porte, à droite, l~rement entrebâill6e. L'Austra-
lien l'ouvrit d'une pousste, plaqu~ contre le mur; aucune réaction. Ils
risqutrent un œil: les toilettes, avec lavabo à droite en entrant, deux
WC, une armoire de rangement à gauche, un distributeur de boissons
et, aprts les WC, une porte, visible seulement en partie. Tous deux
pénttrtrent dans le local sanitaire et il$ eurent un sursaut, braquant
vivement leurs armes vers l'espace entre l'armoire et le distributeur
de boissons. Un espace exigu mais suffisant pour permettre à un Gris
de s'y cacher! C'ttait la premitre fois que Teddy Cowen voyait,
vivant, l'un de ces etres à peau grise, le crâne volumineux, lisse, avec
sur la nuque trois replis bizarres. Affublt d'un nez. crochu, le Drorl
aux grands yeux oblîques considtrait avec inquiétude ces Terriens
d isposant d'armes mises au point par ses semblables!...
Ariellah appela alors leur nouvel ami, Feorlorenko...
CHAPITRE V

AII!er1 M. Cho!>.
di.......,..., 0<lj0in1 du .... ;.,. deo rdo\iofto ""hIiq"", do la
N... M, 0 _ IIIKIIt dt PROlO. l'tJS,.\f. <:hall'! do
l'inf<>rmllion ..... 100 OVNI Ou l'\:tIiI&OfIe.
ln- M"", rl",. lin ...... 1965. US .... )

- Qu'est-<:e que tu rais là, toÎ? gronda Ariel1ah, visant la poitrine


œ Short Grey.
Le Petit Gris ponait une combinaison collante, mauve, om~ sur
ftpudepIIChe d'un triangle rouge, poÎnte en haut, sur fond bleu et
m ent par trois droites horiwntales, allant en diminuant de Ion-
peur ven le sommet.
Teddy le photographia ; rEBE grimaça :1. rtclair du flash. D'une
mix aigrelette, grusseyante, le Dzorl repondit dans un anglais correct,
' peine h~itant, parfois:
- Mes t ltves sont partis... se sont enfuis.
- Quels tlèves 1
- Terriens; deux civils et huit militaires.
- Tu ts. •• professeur de quoi 1 Et quel est ton nom 7
_ Herln·Ooko. J'enseigne ocrtains domaines de noife technologie à
ca..... humairu destinês :1. utiliser :1. leur tour nos machines.
- Des machines ou des armes, comme par exemple ce puissant
CIIlOIHaser que nous avons dtcouvert, dehors, dans un camion 7 fit
te commandant Arinp Griint-Louhark.
_ Je n'avais pas reçu d'ordre plruS concernant ce cQulgo. ce canon,
hduisi t-i l
- Ces! ça, il ttail14 par hasard! s'e:tclama Feodorenko, furieux. Et
( est aussi par hasard que des canons identiques equipent les rares
bues de surface que vous oœupez, en Union sovittique r J'ai fait un
stage dans l'une de ces bases de la Baltique; un Gris nous ajusteme nt
enseignt le maniement de celte arme dtvastatrice!
_ J'ignore ce que font les miens, hors de ce pays où je suis alTect!
depuis plusieurs annees.

10'
- QIWId les. .. élèves ont dtguerpi, sans doute a1ertts par nom
intrusio., pourquoi n'as-tu pas fui avec: eux 1
L'EBE ks dtvisagea a lOurde rOle, SUS rtpondre. ct gradueDemtlll,
Tedd y COweD el Mstis/av Feodonmko se sentirent OppH75", puis
kur vue sc troubla; incapables de proirer un soo. ils s'tcroultrenl
tandiS qu'Anellah, apres un gtmlssen\ett, s'affalaJ ta plat ventre, bru
ttendus dans le prolongement du corps.
La C!Uture grise regarda attentivement œs Terriens sans connais-
sance, si rapidement sellliibles aux émanations soporifIQues, libtrtes
par l'ampoule qu'il avait &:raste Il leur coute daM cc rtduit. Un gaz
inodore 1 effet Quasi instantané. Il s"aoorocha du mur. appuya sur un
contacteur el prononça, ev francais:
- L'ennemi est a ma Illerci. Revenez, vous vous O<x:Uperez de ces
homme:ll et de cette femme.
II pn:ss.a Il deux ICpiisc:s le: mtme contacteur et la porte du food
s'enfOnta ltgtacmcnt dans le mur, glissa sur le côtt, rtvtlant une
O\Lvcnu.re sombre. Soudain, Ha:ln-Ooko senût une ma:.o ac rdènncr
sur sa cbevilk puche et le $OUIever comme un paquet de bardes
avant de l'envoyer brutalement conue Il cloison! Sa tttc la heurta
avec violence el il retomba, assommt, sans avuir pu une seconde
imaginer que la Terrienne n'en ~tait pas une et qu'~lle avait ~~
immuniste, depuis longtemps, contre les effets de ce gaz bien connu
cb~ les Oankorans 1 (] lui avait suffi, pour vai ncre la m~fiance du
Dz.orl, de simuler le sommeil et d'attendre qu'il ait le dos toum~. Aux
piods du nain gris, eUe ramassa une sorte de mMo.ille tpaie ... qu'elle
s'empmsa dt glisser dans j'une de ses poches IaltraJes. Après quoi, en
toute hAie, la Polariennc founa litttraitment dans le placard le Gris
Au ne? crochu, rb:u~ l'arme Înfnl$()JlOfe e! p:lnll~,riœ rle son
compll8JJOD inem et fila en courant dans la salle de c:o:Ub"ence pouf
se dissimuler derrim les sitges opposts lUl[ toilettes. Ce rMuit
duque~ .. pibt:nl, sortaient deUl[ bomraes en blouse blaDCbe et huit
militaires' l'uniforme noir; deUl[ d'eetre eUl[ ~taien t des femmes.
Vaguement sur leun gardts, maJ~ les paroles tpaisantes du
D".wrl, wnt l'llbsena: Irs clOnnait, lb ,'etaient ~utillbi <.levant 111.
porte, ind6cis, ne sachant pas s'ils devaient se rasseoir ou bien...
Ils cess"rent de se pœer des questions el .'6croultrent, rra~s par
le (ai$CClu paralysant. Ariellah courut vers le local $B.n.itaire et dut se
rtsoudre Aattendre que l'effet soporifique du gaz se soit dissi~. Une
dizaine de minutes encore puis Teddy et Mstislav timt!gètenl peu il

--
peu dt j~ur inconscience, le caur au bord des Itvres. avec des nau-

106

_ Ça va pas'cr. mon chtri. Et toi, ami? Une chose 4 savoir: quand
fllOS VOII$ remettrez debout, prudence: la nauste diminuera mais
YOUS tprouvetez pendant qudques secondes, une demi·minute peut·
tue, des venigts. Ce malaise sem passager.
- Et le Oris?
- Assommt et dans le placard, avec un aspirateur. des ralloDges,
tout un fourbi sans inttrtL Je lui ai colle une bonne dose d'ondes
bypnogtnes; au moins pour une heure, comme pour ses el~es. T'eve-
DUS dans la salle de conftrence. Et je lui ai piqu~ son transpondeur.
Utile pour franchir les barrières d'ênergie sans se faire rôtir!
ElIeaida les deux hommes à se remettre debout, un peu vascillants.
et ils s'ado~rent contre l'armoire, fenntfent un inslanlles yeux en
attendant que les veniges s'estompent.
-Çava?
- Maintenant, oui. On peut continuer, confinna J'ecrivain. Cette

.. ,
pMe, verrouillte quand nous avons perdu connaissance, elle mene

_ Dans un tunnel, j'y ai simplement jeté un coup d'tril. Nous


don5 r~plorer. Prenons DOS torches. oonseilla+elJe en retirant de
l'olle des poches de sa CX)mbinaîson noire une ton:he mince ultra-
puÎSSanle.
ILl descendirent une vingtaine de marches en ciment: en bas, un
tunnel de trois bons mètres de diamètre s'~tirait en ligne droite.
Machinalement, sans avoir eu besoin de se consulter, ils regardèrent
le cadran de leur boussolo-bracclet dont l'aiguille indiquait le sud-
-.1 est. lb parroururent ainsi un peu plus de deux cents pas et, sur la
puche, ooll!rent La pl't$encc d'une ènorme porte de mttal dot6e d'un
yolant d'ouverture à commande manuelle. Sur un petit tableau omt
drKltogrammes <!.loris $CÎntillait faiblement un voyant rouge.
Ils se gardtrent d'y toucher et parroururent' peu pres la mtme dis-
lIDcc pour alleindre l'ex~mi~ du tunnel, fu lllte par une porte de
1III!ta! sans dispositif visible de s6curitt. LA aussi, un \lolant d'ou\ler-
l1IIt manuel le. Doucement, l'agent du KGB tourna cc \lolant vers la
puÇhe. Après une strie de d&:lics, la porte joua sur ses gonds et ils se
plaqu<!Tent contre le mur car, cc sur quoi la porte dthoucbaÎ t rtpan_
dait de la lumière. Une voix masculine, plutôt inquiète. leur parvint :
- Eh 1 Qu'est-ce que c'est? Qui est là?
Ils virent, dans l'encadrement de la porte, paraltre un homme en
blouse grise, portant lunettes, une pile de feuillets dactylographj~ en
main. Un second vint le rejoindre puis, tous deux, ind~s soudain, se

'0'
reculèrent cn voyant s'avancer cc trio en collant vcrt sombre, Je:
visage cacM par la visière brillantc, opaquc, de ce casque bî:uure sur·
monte d'un sysb!:me optique. Les hommes en blouse grise, de plus en
plus alarmes, louchaient sur les armes volumineuses braquêes sur
eux. Ils 5ur,;aut~rent lorsque l'un de ces individus - tiens 1 c'est une
femme! rtalistrent-ils -ICW" adressa la puale d'une voi~ volontairo-
ment dêformêe pour la rendre meoonnaissablc:
- Qui t:es-vous?
- Nous.,. Mon coU~gue et moi sommes des astronomes. Nous
vcnions classer des documents dans l'armoire seCl~m te.
Le plus tg! aui avait ail!5Î parlt rewetùit visiblement d'avoir pro-
nona! ce dernier mot. Ariellah et ses compagnons, la porte franchie,
se trouvaient maintenant dans un court tunnel où s'alignaient des
armoires mêtaUiques, des placards et. sur la gauche, une lourde
armoire de mtta] avec serrure à combinaison, entrouverte. Sur Jc:s
ftagtn:s, des dossiers cartonnts, examina par nos amis, contenaieol
d'Innombrables pholos telesooplques... d'OVNI, des rapporu
d'observation remontant aux anntes SO l ! D'autres chemises abri·
taientdes photos d'engins, prises par des amateurs, des naifs qui ne se
doutaient assurement pas, en adressant ces documents à l'observa-
toire, qu'ib croupiraien t sans fin dans J'armoire 4; Top Secret », avec
œs c1ieh.... lêlt$COpiqua, mpirlemcnt fellillet6! ('!/Ir ta jalne femme
qui soupirait, feœurée. Elle tourna sa ttte cach~ par ]e casque inth-
gJ1I.l :
- Nous sommes où, ici?
- Euh ... Sous le bâtiment principal administratif, ~\a d'inquietude
le plus àgt. Et nous allons. .. euh... reprendre notre travail au telescopc
de cent quatre-vingt-treîze œntim~tres dans la grande coupole.
- Et qu'y a-t-il au-delà de cette gJ1I.ndc roupolc? insista Ariellah.
- Rien. Eu h... enfin si, mais c'est une zone interdite à laquelle nous
n'avons pa<; accès, acheva·t-il précipitamment devant le geste impa-
tient de la jeune femme.
- Une minute, intecvint Mstislav, dans son francais teint! d'accenl
russe. Il y a des employés, dans ce bAtiment administratif, la nuit?
- D'ordinaire non, mais Monsieur le Commissaire au Plan de Res-
tructUnltiO::l nous a confié les demi~res photos de. .. Enfin, de ce que
vous avez vu. Il nous a ordonnt de les mettre au placard.. Je veux dire

J. TOUll hot. "UU'<JIl1C1ue. u"" .......... d. , «T",,:.ec:m.. 01<1<0 .... la pJuPkl ....
observoKri .... ..u<",OI"i~ ... _A l'(MP, ladite .......... <ri lotte {...., d'.utl'Oll dln. un \U!!1d
"",tem.in loJq; 110 raU ~ mue m1rO ' - .... k!to odmini>lnoIi& .t Io! oœIi<n.

JO,
dam l'annoire seuL .. te... On J'appelle comme ca, entre nous, ou
CIICOfe l'armoire «Top Sc... et )t •••
_ Ulle prtcision encore: Commi~ au Plan de quoi? qua-
1100111 J'Australien.
_ De Restructuration du Dtpartement des Technolosies AVIll"Yrs
_ Bon. VOU5 all~ nous conduire aup«:s du direc:teur.
_ Il est absent, en mission â J'étranger. Au Chili,je crois. Et Mon-
lieur le Commissaire au Plan - qui le remplace - va rejoindre la
panele coupole, où travaillent les astronomes en titre mais aussi des
colJ4ucs slaiiaires de divers pays.
_ La grande coupole, avança Ariellah, est la plus proche, vers le
lIOfd. de la zone que vous appelez fi interdite .. 1
- Oui, IL.. DtJrk Zlme. Mais, ellCOll: une fois. il nous est dtfendu
de.•.
_ Nottz-le : celte nuit, rinterdiction tombe.. Vous all~ appeler le
mnplatant du directeur, les titulaires et les sta&iaires. Ils sont invitt:s,
aœptionnellement, i venir visiter." nos installations et boire le pot
de l'amilit, pour !!te'!' tpIement un tvtnement important Vous etes
~idemment, vous aussi, cordialement invit!s.
A~ un 6chanse de regards peu enlhousiastes entre les dewt
bommcs et q~lquc:s toussotements embarnss&, le plus ~ finit par
rompre le silence:
- Je ... Euh ... Je ne vois pas très bien de quelle facon annoncer ca â
MOl1$ieur le Commissaire au Plan. Il va me ... nous poser des ques-
tions et s'ttonner de. .. euh ... cette marque de ... sympathie â notre
U1dlOiL 11 faut savoir que le professeur Tallerohun est un homme
lIrict, peu en<:lin ê la plaisanterie, plutôt .. euh .. , stvm et..
En russe, la Polarienne conseilla â leur nouvel ami des FTL:
_ Acrompaane-Ies et donne l'ordre toi-mtme. Mstislav. Embarque
IOIIS les astronomes, Tallerdhun compris, et conduis le corU:p illico
jusqu'au &rand bunker. Teddy et moi y retournons pat le tunnel. Pour
b tventuels rtcalcitrants, un «tlectroc:hoc,. " faible amptrage de
rarme dzorl. Sors ton appareil photo; ne Itsine pas sur les film!. Ces
t;lidlt$ pourront nous servir contre les salauds qui tirent les ficelles.
_ Bien nott. Commandant, fit-il denitre la visitre opaque de son
casque, avant de repasser au français. AUons, messieurs, cond uisez·
moi auprt! du professeur Conrad Tal1erdhun. Il n'a peut-ftre pas
encore quittt son domicile 1
Cttait bien le cas: le Commissaire au Plan de Restructuration du ...
etc, Sut le palier de son appartement de fonction, prenait oongt de sa

""
plantureuse et blonde tpouse, dnlp6e dans une robe de chambre bleu
pISte!. Il tourna UD rqan:I st:vtre aux intr\ls puis cilla CD IeCOuoais-
sant - ou croyan t reconlllftre - cette combinaison ven bouteille:
- Le ~ltpbODC de votre site serait-il en paODC q u'il vous faille vous
d~plaœr jusq~ cbn moi 1
Ce ton SfC. mo rdant. II. Iz limite du mépris, o'i mpressioDDil guère le
Sovii!tique. lequel se borna à ind iquer :
- Nouvdle mCIIUll) de sêcuritt.. Le colonel vous inv ite - ainsi que
madame - II un a~ritir devant marquer une i!tape dtdsivc dans DOS
travaux.
- Un ap!rîtif? A plus de onze heures d u soir?
- Oui. et avec madame votre tpouse, le colonel a insistt.
- Ma fem me a sommeil et va sc cou ...
- Conrad. le coupa-I-clle d 'une voix lpajsante. me rhabiller ne
demandena.que quelques minutes. Ne faisons pIS attendre le colonel
1«ard qui. la courtoisie de nowI faire porticiper .... je Ile s:ai.& quel
suoots de ses tnvaWL Le oonseîller commercial ScqJuci Makoukno,
n:ncoD~ II. Washington. samedi dernier, m'a dit que. ..
Contrarit, le profcs.seur Tallerdhun la coupa pour s'~ l
l'imPOrtun :
- Cesl bon. veuillez patienter un mollcnt.
El de pouuer sa femme VCr5 la porte qu'il referma avec un mouve.
meol d'humeur sur cet homme de la WDe intcrdilC _ peut~tre un
chercheur, lui aussi? _ affubl~ de l'une de ces combinai$Ons mou,
lantes sombres que tous affectionnaient, «IA-bas., sur la Dark Zo/lr
isolte où les utronomes n'avaient jamais ~ Du moins les $ubal-
lai .. " .. fu_ni-ils tituLurœ$ depuu dos lus\tell!

Vifllt minutes plus tard, à la tele d'une trentaine de pcnonncs des


deux sexes (astronomes, agents ICChniql.leS, sta&iai res mlDçais et
tlf'an8Ctl). Mstislav Fcodorenko (son appuril photo en sautoir), aux
cOtts des T.tlerdhun, arrivait dev&ntlc $elOi-remorque dO:1I la b4cbe,
retirœ, cjt\oilait le canon-laser.
- Premier t ltmen t de cette visÎIe luid~ anno nça non sans
humour le Sovittique, lOut en prenant des cliches avec les visitcllfli
en second plan. Savcz..vous ce qu'est celle... chose, monsieur le
ConuniKll1re au Plan ?
Ce dernier toussota pourmasquer sa Ji!ne el il repondit - trop hâli·
vement - pat la ntgativt.

110
_ Je vais vous l'appll:ndll:. fit Je Russe, nullement dupe de son
WsitalÎnn. Cest li un canon tmettant un flux lastrl haute puissallCe,
. .hie de disloquer en vol un a .. ion aussi gros que le Concorde,
.ut!i bien qu'un s.uellite sov~que OU ~mmC1lin EflInd m~e ou
~'(II"e UD vaisseau cosmique. Vous voyez: silrement ce que je v ~ux
dft, en tant que responsable du Dtpartement des Technologies
Avanœn, non?
11 secoua ntgativement la tfte, ne voyant semblait·il pas du 10UI de
quoi cet inconnu voulait parler... Un inconnu .1 propos duquel jJ
dinlll deux mots au colorn:l l """rd !
- Par ici, s'il vous plait, la visite continue...
II! franchirent l'entr6e du bunker, gagntrent la pll:mitre salle de
conhenoe où les attendaient Ariellah et Tedd y <:Owen, visage dis.si·
~ par la visitll: pol:uistc de leur casque.
TllIerd.hun et SOli tpouse, pt~ que leur alrone Un peu inquiMe,
" dit un haut·le-corps, en dtcounaot en bou t de table Je colonel
Loard. les !tVre5 Cil saog et, auto.. de la table, des officiers et 50!.15-
1)If\rir." en unif()l'lm sombre, paraJysés, que la Polarienne acheva de
fouiller, conriSquant il œn.a.i.ns leur InInspondeur.

....
, Ua colonel! oeanl qui, en revtIWIt il lui, dodelinait vaguement de

- _ Mais que ... Que s'esl·il passt, ici? s'enquit le Com mi&SBi1l: au
PIaD. outrt. Comment vous etes-.ous blesst. colonel 1 ocard 1
AricUah rtpondit il la place de l'interrogê:
_ Cc responsable local de la Della ForcejMJ 12 ttai t peu loquace;
~QVOI15 dO employer des nrgumcot:l pernuQaifs. II œsnynit de nOu:!
faire croire que ces camions soviWques, dehors, avaient livlt des
}'IOtJtS, des produits fermieB CI de menus outilJ.a&es importé! de la
bDtaine Russie. Naturellement, monsieur le Comm issaire, vous
iporia que ces semi-remorques apportaient dans celle DD,k Zone
bien tulle chose que des yao\llU, comme ce canon-tuer qu'on vient
cie vous montrer.
Dt plus en plus mal il l'aise. Talrrohun rtaJisait que leur cidrone
et 0: couple en unifl)rme sombre, contrairement il ce qu'il imaginait
&II dq)art, n'appartenaient pas du tout au personnel autori!it de la
m:e interdite. II 5'tcl.aircit la vo~ pour la ralTumir;
- VOU$ l'ava. dit, madallle, oc ...
_ Commandant, ra:tifia-t..clle. Commandant Oriinl·L..ouhark des
Forœs Spatiales Oankoranne$.
Le Commissaire au Plan eut un baussement d'tpaule$, COItn:WI:

111
- Commandant, peut-ltre; maisje ne sais pas"
quoi correspond le
mot Dankorannes. Quant" celte zone interdite, nul n'y a aœts, cn
dehors de son personnel particulîer. Au surplus. ces installations, les
chercheurs civils ou militaires de cette enclave sont toltrts sur le sile
de l'OAP, mais ils demeurent indtpc:ndants et autonomes.
- Et vous, personnellement vous ne savez rien de leurs travaul{?
hasarda incidemment Teddy Cowcn.
- Rien du tout
- Bien, intervint Feodorenko. Ces travaux ne pourraient-ils pas
tue lits, en Quelq ue manitre. au contenu de l'armoire<< Top ScCltl.
cachte dans le tunnel qui relie vos services administratifs aux ate-
liers ?
Tallerdhun battit des paupitml, gênt. mais il demeura renne:
- Je ne vois pas en quoi de vieux rapports d'observations astrono-
miques dus à des amateurs peuvenL.
- Je parle des photos de soucoupes volantes prises dans les
annees 50, du temps où la Commission Soucoupe de l'État.Major de
l'Armte de l'Air, en France, s'appelait Section d'I::tudc des MOC ou
Mysttrie:ux Obje:ts Célestes '.
- Vous saVel! bien, ces vaisseaux extnUeiiesttes, sumom.m:s
depuis OVNI? fit avec le même ton neutre Ariellah.
- Foutaises! cracha le Commissaire au Plan vers lequel son
êpousc, de plus en plus oppresstc,jetait de furtifs coups d·œil. Ce sont
lâ des canulars. des ... yisions d'ivrognes ou de mauvaises inter-
prttations de phtnom~nes naturels ...
- Ah bon, soupira rtcrivain, vous me rassurez! Figure;t-vous que
je m '~tai5 mis â croire _ enfin, jusle un peu - aUll eX U'lllerrestres ! Fal-
lait pas '1
- Finissons-c:n! trancha l'i ntellogt. J'ai assez enlendu de: bétiscs
comme ça!
- Encore un peu de patience. conseilla la Polarienne:. Tournez..
vous tous face: au mur. je vous prie. Vous aussi, monsieur le Commis-
saire au Plan, et vous rtpondrez ensuile à mes questions.
Ils obtirent de: mauvaise gr.1ce pour ce qui COncernait les Taller.
dhun , avec un empressement mat dissimul~ pour la plupart des
autres.. Visiblement les collaborateurs de Tallerdhun supportaient
mal ses abus de pouvoir ct le «tc:rrorisme» intellectuel qu'il faisait
rtgncr â I·OAP. MassM contre la paroi, ils entendirent des pas

Il'
,: 'oIbe, une pane s'()uvrir, puis, aprts un silence de deux ou troi$
...u~ les pas plus nurds cette: foi5 se rapprochtn:nt • nouveau,
l'a,ftb:e/lt tres prês. La voÎI de la demme en unirorme» lepiit:
_ Maintenant, proresseur Tallerdhen. vous pouvez vous retour-

"'-El ledit professeur Tallerdhun l'CQlt en pleine figure le crâne


dltuve d'un Gris, tandis qu'a ses di\ts, sa remme poussait un hurle-
ment dtmentiel! ArieUah rattntpa Huln-Ooko pour lui tviter une
dlulc el k: ,,, ,,,it ~ur ~aJ~ l'8j!,rillVl'''' par le Uo'U. ElTcctÎ\lemenl, il
titubait WU! ce nouveau choc; au sortir de sa paralysie, pltctdte
d'un catapultage contrt le mur du local sanitaire, il n'ttait pas uts
lOIide lur ses jambes grtles!
_ El <lita », Tallerdhun Con... rad 7 questionna le RUS/lCi en
IIIlI)I/)"&lIt rortement sur la oremitr'e .syllabe du prtnom el aorës avoir,
CIl mtme temps que T~y <:owen, pho\08faphlt la .œne. Tu crois
qIII! nou l'IVons lCheu III rayonjollel5 d·un supenn .. clK? Et vous,
~1I·.. iI'l'adresse de l'asmtance mlduste, VOUJ qui, depuis 1947,
la IUtai\ts mlnipulées par le gouveraement scutt du Ml 12 n:llyt
]Ill' 5CS complices' tmven le monde, etes pv~ de mensonges,
Il'ÎnW... ~ IllilkriC$ CIluûonntcs par des astronomes 011 des sociopsy-
d!o!ogJ ... rrallres envers l'espece humaine, oserîez.vous niu II rta-
liIt objective de ce li quoi vous IVIel assistt, celle nuit?
ny eut des bruils de IO~ embarrassé!! mais personne ne se risqua
'l'Hprimerouvertement en prtsence du tyrannique Commissain: au
Plan. viscéralement hOlitile aux OVNI et ata extrat~rn:stres. chose
bien counue .Il'QAP; attitude propre, d'ailleurs, a la quasi-totalitt de
Il com~unautt scientifique inftod6e aux <II autoritts suptrieun:s»,
_mtmes sous l'emprise du MJ Il
La Pclarienne, vibrant de coI!n:. secoua le Dzorl en lixanlle mtprî-
lIble ilW1ividu a qui l'on donnait, indllment, du prdesseur Taller-
IlIullI.lors qu"ll n·etait pas un scientifique mais un admlnistnttir, une
..mm dt kDpo chargt de veiller" la bonne orthod01ie anti-OVNI,
IXIIIrormbnent .ux outases du pouvoir r
- Regardez cet extraterrestre ntgatif! Il est .ussi ma!!riel et rtel
que la OOw qu'il vous a infligée au front t VOU5 etes le compl ice des
Dmrl~ d cie cette """,illn ~ ])eha Fn.œ./MJ 12 \. VO\l~ IIl'J)l1rtene>.
, œtte catégorie Itpugnante des canailles de la science qui savent

,. Ca Dr60 F_ _ \ _ .... odoaltlda Del .. FWOOI.,.."I <nm oiou Il ........ d. Golli:


. . . _".y ·M (fil ... d"inl'ormoôom pt/, .=) ...... ev _ _ pu ",,1Ii.. .,...,-.
mais taisent la vtrité, ridîçulisent ceux Qui, plus lucides, plus coura-
geu" aussi, n'htsilent pas il combattre les poltrons de votre es ...
- Je ne vous pennets...
Sa protestation s'acheva dans un cri de douleur: Teddy Cowell
venait de lui administrer un flux tlectrocuteur deQuarante mille volts
sous faible ampêrage réceptionné en pleille ligure:
- Tu la ferme! et tu écoules., Tallerdhun Con... rnd! OK i
n y cut, ici et li, dans l'assistance, quelques gloussements étoufIès
qui firent frémir d'indignation Madame TallenlhuD:
- Vous etes des tortionnaires eL .. Aaaaaaahhhh 1
A. son tour, eUe avait reçu en pleme face le cn10e du Uzorl qui,
remis une troisitme Cois sur pieds, titubait de plus en plus! Doris se
mit à saigner du 1IeL, palpant lèbrilementles poches de son manteau
demi-saison, il la recherche d'un mouchoir qui ne s'y trouvait pas!
Non loin d'elle, un homme athlétique, guére plus de lrc:ote ans, brun
el sympathÎque, se moucha obtmsiblement et rempocha son mou_
choir cn regardant aiUeu~
Elle donna un mup de coude Ason mari, se leunt le n~ les doigts
rapidement dtgoulinant de sang:
- Un mou. .. mouchoir, vile 1
- Je n'ai pas de mouchoir! hucta-t-i!, hargKux.
Ariellah eut des mains un geste fataliste:
- t:videmmenl ce bunker n'est pas un endroit chic pour munion
mondaine où les messieurs aur.lient été aux petits soins pour .ous,
madame; comme ce fuI le cas, lors de la n!ception â laquelle vous
avez participt. samedi dernier A WashingtOn, I!. l'am1wssade du
P,n",mn. Vous y ~ve'Z renoon~ Serguel Merkou..lov, le prlltendu att,,_
cM commercial de l'ambaSSade d'Union soviétique dans la capitale
fèdtrale. Avec lui, vous avez parlt, de facon disertte et codée, de ceT-
taines. .. exportaûons de J'URSS ven l'OAP : en particulier, du
fameWl. canon-laser de puissance. Vous et votre mari f,tes parfai~
ment au courant de ce qui se trame ici, dans cetlC Dark Zone! Vous
connaissez l'C.list::nce du Majestic 12, ce gouvernement secret de
votre planéte, ~ à l'instigation des Shan Grry!. Vous ttes, tous
deux, des traîtres fi l'esptcc humaine et. fi oc: titre, vous mtriteric:z la
mort Comme lui.
D'un mouvement pivotant du buste, elle dtgaina et tira un flux
;nff"-loOllOre sur le- colo",: 1 Loca.rd qui ~uU1 et bru;çula de côlt,
enlnÛnant le faulCuil dans sa cbute.
- Le tortionnaire. c'était lui , cet officier des Delta Foroes/MJ 12
114
inftodt.es au Gris! Nous acoordonsau Tallerdhui une ~riode pro-
bltoire Iimit6e. Vous (eUe s'adressait maintenant lU personnel de
roAP) lurez pour devoiT de porter ttmoip"F IUt les tvenemenl$
survenus sous V05 ~ œUe Quit. Les diktats du Commisscûre mu
Plan ne devront pas vous muscler. Au ~te, nous allons dtsormais
surveiller mtthodiquement le déroulement de la c:arrit're de ct\acun
d'tn~ vous, Si l'un de vous IUbilla moindre« staanation lt SUSpec'.c,
le moindre amI d 'activitt pour avoir rendu témoignage, les Taller-
dhun seront stvtrement pUllis...
«Ne vous mtprenez PM (c'cst a ces derniers, l prtsc:nt., qu'elle
s'adressait), il ne s'a,gi t pas d'uoe mellllOe en l'air, Cette punition
n'aul'! pas IL .. douceur de ce que voas avez tprouv~ lout Al'heure, en
recevant sur la figure la t!te de cel avorton ...
La jeune femme fit une COUMe pause et encbaJna" J'intention des
atro/lOmes et tccbniçiens, dont plwieurs contenaient leur jubilation
devutle savon p'ss! au tyrannique TalIen:Ibun et. sa femme, dont
ils n'.vaient que trop SOUVCDt eDdIé la mOfJue et ~upportt le despo-
",,"0
- Vous J'avez compris, mesdames el messieun : nous n'colfCb.
1IOfIlI. votre q;ard aucun ressentiment. Les FTL luttent uniquement
contre les Gris el leurs valets., leurs complices, les collabos du gcnn::
de votre dictateur alll petits pieds et de sa femme, Celle-ci, vous
ri&norez, est un IIFnt de liaison entre les scientifiques ultra·
mionaliste5-ntgateurs patenlts de la réalitt des OVNI, hier, des EDE
aujourd'hui, el les r.:prtsentants ou correspondants du MJ 12,
L'homm e qui, 101.1\ :ll'heul'l!, &'étail mouch~ ault côt6s de Madame
Tallerdhun, soml un mouchoir propre, le secoua 4 bout de bras, aIin
de le cSéplier, Se méprenant, la blonde au nez saignant (et maintenant
en~!) tendit la main mais $On voisin enrhumé, ignorant $On geste,se
moucha bruyamment avant de questionner ArieUah:
- Puis-je vous de~andet quelque cbœe, mada. .. Commandam?
corriJea·t-il.
- .Je vous en prie. ..
- E.>;t·il vrai - puisque nous avons SOUli les yeux un specimen de
cc:s Petits Gris - que !Zu-ci, apris avoir mutilt d'innombt-ables
bovins aUll I::tats-Unis, mutilent des humains pour extraire de leun
muqueusel une enzyme dont ils auraient be$oin ' ?
- Cest parfaitement véridique, monsieur... ?
A rinlonation interrogative, il se presenta:

'"
- Lau~nt Giordano, astrophysicien en instance de titularisation ...
Pour autant qu'un esprit chagrin, par e.lemple, ne porte pas une men-
tion d~1àvorable sur mon dossier destint aux instances supêrieures 1
sourit-i~ en regardant ntgligemmenl le plafond.
e Eu~ ... Une autre question, Commandant. si vous le pel "'ettez.~
Bon, ce; photos, prises au cours des ~jouissances (rires ~touffès dans
l'assistance), Il quoi les destinez-vous?
- Elles seront adress!es aUll agenœsde presse... dont peu auron! le
cour.lgj:i de les dispatcher aUll mMias, mais les FTL les feront IllJl!I)-
ment circuler. Cest toujours ce que nous faisons lorsque nous d~mas­
quons des colJ.abos, qui seront cercles de rouge sur les Œchés, avec un
bref curriculum vitae.~
L'astrophysicien Laurent Giordano eul une moue pléoœupee:
- Comment savoir ii vous aurez pris mon bon profil?
La ooutade, cette fois. dtchalllll.les rires - cette r!ad.ion spontank
dèmontrant !\ quel point les TallerdhuD étaient, fi tout le moins, fort
impopulaires entre ces murs 1
- Une dernitre question, je peux, Commandant ?
La Polarienne ~pond.it en souriant (o.u1 ne pouvait en douter, mal-
gœ son casque):
- Je vous en prie, monsieur Giordano.
- OK, pourquoi ava-vous eJ.écu~ ce lieutenant-colonel de sang-
froid?
- La reponse, je vous la donnerai dans une minute, lorsque nous
serons dans la salle de cours de ce meme bunker, III 0(1 je suis all~
recupêrer le Olorl.
_ La vi$ite oontinue, suivez le guide .'il VOlU: plait, plaisanta M.lis-
[av Feodoren ko.
En ptnetrant dans <xtte nouvelle sane, les visiteurs - à l'exclusion
du Commissaire au Plan qui ne parut pas s'en ttonner - furent mMu-
liés de découvrir, «noltant» au-dessus de la table, un petit engin dis-
coidal avec, dans sa partie axiale, une coupole transparente.
- JI ne s'agit pas d'une maquette de vaisseau cosmique polarien,
prtvint A.riellah, mais d'un hologramme. Notre arrivte inopintc, tout
à rhe~ a interrompu le cours donllt par Herln-Ooko • ces mili-
taires (du menton, elle désignait les œrps gisan t autour de la table~
t( Les Dzorls, de par Je monde, enseignent aux sections spéciales

IIppclœs Delta Forccs/MJ 12 les moyens d'identifier lts divers types


de cosrnonefs qui sillonnent les cieux de ceUe pl~te. Cel holo-
gramme est celui d'un patrouilleur dankoran, polarien, dans votre

1"
"'.ue Lorsque les Delta FOl'œ$fMJ 12 auront l'tellement i
cocablll~, .. descendre DOS appareils - pacifiques envers vous, Ter-
1ÎaII -, elles ne devront pas se tromper au risque de tirer sur un vais-
lItIU dzorl. L'identification doit donc e~ immMiate et entraîner la
dr:struction de l'objoctif. Et cette riposte, qui peut ttre meurtriere
pour nous, ce sont ces collabos en uniforme. ces TerrielU allits aux
l'etits Gris, qui nous l'infligeront
«Je vais vous familiariser avec les engins qu11 vous sera probable-
mmt donnt d 'observer, afin Que vous puissiez difTerencier l'ami de
Tcnnemi. Patientez une minute ...
Le oommandant Aringa Griint-Louhark, par une pone laltnde,
JI&IIIla cabine du projecteur holographique et fit al ors apparaftre, en
roÎldimell5ions, d'autres types de bâtiments des Forces Spatiales Den-
Dannes, depuis \es modules de reconnaissance n'exœdant pu cinq
aha de di~tre - les N:amlts - jusqu'ala Fnts de l'espace,
abInngs ou discoIdes. vtritables bum cosmiques pouvant atteindre un
Iiam~ ou une longueur de plusieurs kilomttres. telle TshilunglaJ!
Aprts avoi r commenlt c:cs vues volumetriques. La jeune femme
mint dans La salle de rours:
_ Je n'ai pas le temps de vous montrer les nombreux types de vais-
DIU dun"ls, mais vous comprenez Qu'un tel enseignement. dispenst
.... Ies Gris, auprês dm Delta Forte$fMJ 12. a bel et bien pour bul de
detruire nos propres unitts. C'est un acte de gUeTTe el le propre d'une
aation attaquee est de se dtfendre, energiquement, impitoyablement
Nousavonsc:ommenc! le nettoyage decctte baseen elimi nantson per-
1IlIII1d, camoufle en chert:heurs maisœuvranl sous les ordres du Majes-
iii: Il Cela, avec la btnediction des Tallerdhun ... que nous epargnerons
pour les raisons dejà e:<postes, mais nous pouvons revenir à tous
moments sur notre decision s' ils récidiven t dans leurs activitts de
CUlh es! l'espt:a: humaine.
• Monsieur Giodano, voulez-vous m'aider! évacuer le projecteur
hoIographique 7
Il acquiescad'un mouvement de ttte et la suivit jusqu'! lacabineet Il,
Arie1Jah baissa la voix:
- Vous ne craignez pas lm reprtsailles de la part des Tal1erdhun, pour
nous avoir manifeste de la sympathie 7
Il haussa les tpaules:
_ Vous leur av" sùrement flanque la trouille - en dehors d'une
bonnedtgelte, rit.il - et de toute manitre, le temps esl venu, me semble-
!-il, de prendre parti : soit jouer les moutons btlants et courber l'~hine

111
en attendant les coups, soit entrer dans les F11.. et en donner. C'est ce
que je ferai si je trouve une filitre.
- Tu viens de la trouver, Laurent 1Très prochainement, un membre
des Forces Terriennes Libres prendra contact avec toi. Son pseudo:
Paul Wens '. Tu seras censê bien le connaître. Vous conviendrez d'un
rendez-vous. C'est lui qui se manifestera. Noté?
- Noté, Commandant, fit_il avec une jubilation inU:rieure. Vous me
faites là un fabuleux cadeau et je servirai avec fidêlitê vos. ..
- Le tutoiement est de rigueur, Laurent, entre nous, même si tu
emploies mon grade en t'adressant à moi. Sauf en presence d'inconnus.
- Nott, Commandant, et merci de ta confiance à mon tgard. Alors,
on se le trimbale. ce proj o? plaisanta-I-il.
- Unequestionenoore, Laurent :deux voitun:ssontanivtes,dansla
nuit, avec! bord des militaires en uniforme noir et arborant les insignes
Delta. Sais-tu d'oO ils venaient? 00 ils sont basés?
- Non, Commandanl Je sais seulement qu'ils ne se deplacen t que la
nuil Ils viendraient - selon des rumeurs invêrifites - de la rtgion du
haut Varou du baut pays niCOis. J'opterais plutôt pour le haut Varcar,
lâ-bas, existe un imjXIrlllnt territoire interdit, ou fi cireulation stvète-
ment réglementêe, qui abrite des instaUations militaires, des :runes
d'expêrîmentation d'engins; le Plateau ou Grand Plan de Canjuers '. l e
peux essayer de me renseigner.
- Ce sem, sans doute, ta seconde mission, Laurent, après ce contact
avec Paul Wcns. ..
- OK, Commandant. mais je n'ai pour toule arme qu'un fusil A
pompe; tienH:n compte, en cas de besoin ...
Elle le rassura: le fourniment du mattrîel viendrait à son heure.
Vingt minutes plus tard, rassemblês aulour du semi-remorque abri-
tant le canon-laser ou djulgo, les Tallerdhun {couverts de plaies et de
bo$ses !) cl les .. invi~» eurent droit à de nouvelles explications, cette
fois de la part de Teddy Cowen:
- Nous aVODS déposê le projecteur bolographique sur la plate-forme
du canon-laser afin de confisquer ce mattriel de guerre ...
Le Olorl, encore un peu sonnt par les divers .. catapultageS» subis, se
laissa jucher sur cette plate-forme. Il n'l'ut aucune rtaction lorsque, A
l'aide d'un ruban adbtsif, retirt.de l'une de ses multiples pocbes, la Pola..
rienne l'immobilisa contre l'affût du djulgo.

1. u. dio d'œili toi, PaOlI W<DII/P',it Paul. ... "",venir do IlOO mi";"' • .., 1\143,."", J....
_ .,..oueo r.t...a d·........... SIl. do la
eL "'1","_. puis du -,>-FA-
2. Cl l'fIuo aIItJpW1~ ri"' 59. ColL<ctiOll SF Jimmy ow.u ( P\oII) eL lL PiIp. Val Mad..
ri"' 10 do 10 otrit c La a.e.atiI:n do I.muan. Edi_ FIru •• .....u-.

lIB
_ Ces trois prises de guetTe vont etre transŒrtes - nous disons ttl~
poilJ!u -, bord d'un vaisseau dankornn qui orbite en elal d'invisibilitt
• voÎSÎnage de votre pla~te.
_ VeuiUez m'excuse!", Commandant, sïnforma l'astrophysicien
_eau maillon dans la chaIne des FTL, mais vous d ites .. VOlte pIa-
ace. en parlant de la Terre. Seriez-vous une... ex.traten"eStre, réelle-
-" _ Mais non, voyons, rit-elle. Posez la question Il Tallerdhun Con ...
mil ct il vous ~pondra péremptoirement que les ex traterre!ltres
.'existent pas. Et di!s lors., tout ce que vous avez vu et allez voi r enoore
œue nuit. ne sera dil qu'à des pMnomtncs hallucinatoires, Même si
Qldquc fois ce genre de phtnomènes se traduit par une belle bosse au
hut et un nez en chou-neur !
Au milieu des ~I$ de ri res, Ariellah actionna deux. m inuscules
(ll)llJ.mandes sous la collerette de la jugulaire de son casque et, dans \e$
lIIOODdcs qui suivirent. le canon-las«, le projecteur holographique et-
11). "oirement -le DzorI (lUÎ aussi quelque peu bosselt !) disparurent
dIm un halo bleuàtre. .. Et comme au feu d'artifICe, il Y eut des .. Oh ! ,.
et des .. Ah ! ,. de surprise parmi les ttrnoillS de oe prodige de la tech-
lO\ogie dankoranne !
1ls ~l8ient cependant dCSlints à en voir bien d'autres et ce, a vanllong-
\. ip$. ..
Volontien railleu r, Teddy Cowen eut une brtve inclinaison de tête
œvlDtleCommissaire au Plan et son tpouse, dont le saignement de nez
I\'Iit fini par cesser:
_ Melci pour cette charmante soirte. Nous allons vous quitter, mais
œn'cstqu'unaurevoir... Ah! Unepetitechoseenoore: nechen::hez pas
OiIICSI pasM: Je ro ntenu de l'armoÎre .. Top Sec,et ,., dans votre tunnel.
Tousces docu menlS scandaleusement tenus sous clt ont ttt dtmattna-
iltsC1 trallS~ Il bord de notre vaisseau. .. Pour servi r et valoir ce que
.droit, si vous aimez les rormulesjuridiques..
.. A bientOt, ...

Ce fut vers quatre heures du matin que Teddy Cowen. ArieHah sa


C(lDpIlgIIe et leur nouvel ami russe, non plus en collant d'uniforme des
f(!IIXS Dankoranncs mais en «civil lt, regagn~rent leur hôtel à
Nanosque. Fourbus, ~rtes, mais heureux d'avoir accompli parfaite-
p:nt la mi ssion donl le QG les avait chargt$...
Plus exactement, la premit re phase de cette mission qui allait
CODnaitre un nouvel fpisode, nettement plus dramatique.
CHAPITRE VI

Dout-tm"" ,."m....r,
"",1. la ~ PWId a>rV.CI. 1I« th is
tIaIitl... ft dt ~ /nu. ~_ IN",..I IWUJ.
(}lm"" ~ l'OrU, M~ I<f rumtit dt /Q. ",.~ ~ U/I •
..... Otdrn, qui ""'" gr,,"'.... '_lU
<1<, lUI
/tonJI".... <'<IflMII:
Q"',
Cf>lllInlU" "' .... ln imMUn
ft ",,1. ""!)orlll <1< .,. /I<I}'>.
am:,.,....
~QNl-di" Ja mdt

M~"'"
prts;den' du groupe ufokigiq"" TAU ŒTL

Mercredi 26 juillet 1989, quatre heure!; Irenle du matin, ObseI'YalOire


a/pin de Provence.

A cette heure, ceux des astronomes qui ne travaillaient pas sous


l'une des coupoles devaient dormir du sommeî1 du juste dans les stu-
dios mis li leur disposition à la Mairon Jean Perrin '. A moins que,
surexcitês par les (:v(:nements extraordinaires consécutifs à l'enute en
sœne des trois mystérieux agents des Forces Terriennes Libres, ils ne
parviennent pas à trouver le sommeil.
Tel ttait le cas de Laurent Giordano. Ag"ct par cette insomnie, il se
leva, se rhabilla et alla fumer dehors une Pall Mail, Il longea la piscine
et s'engagea sur la route qui, à travers les bois, conduisait vers la sta-
tion d'atronomie, avec ses lasers Lidar et divers autres systèmes de
détection, La Dark Zone clôturée se trouvait plus à droite du chemin,
sur une partie déboisée de la colline et c'est là que, machinalement,
les pas de Laurent le conduisirenL
Le grand portail de métal était resté ouvert. Un bruit de moteurs
troua le silence, vers l'entrêe du sile de l'OAP, 4 plus d'un kilomèjn,
et demi. L'astrophysicien se retourna: trois gros camions bâch&
~nttraient dans l'enclave de l'observatoire, dtpassaient la mai--
sonnette de la conciergerie et du standard. Accélérant vers le nord,
laissanlles grands bâtiments administratifs et les laboratoires sur leur
gauche, ils se dirigêrenl directement vers le nord-nord-ouest et la
Dark Zone.
Laurent Giordano êcrasa sa cigarette et se cacha dans les buissons

120
de \.a coUille, laissa passer le convoi avant de progresser vers les bau-
teurs boisées qui dominaient la zone interdite. Les trois v~hicules se
flngeaient derritre les camions sovittiques alignk devant les hangars
et les bunkers.
Uniforme sombre et casquette (pareillement sombre) de base-ball,
une dizaine d'hommes sauttrent au sol, emportant deux par deux un
bl'ancard. ns ne tardmnt pas fi R:S$Ortir, ~vacuant des corps qui
furtnt hissts fi bord du premier camion, Une noria rtgulitre s'ttablit,
les brancardiers ramenant du bunker les cadavres des hommes, au
mtme uniforme sombre, abattus par le trio des FIL En une demi-
heure, prompts et efficaces, les membres de ce .. commando sani-
taire» eurent achev~ leur besogne. Avec leur macabre chargement, les
trois vthicules manœuvrèrent, roulant vers Je portail m~taJJîque.
"n'tL L'un des chauffeurs referma, verrouilla le portail et le convoi
rtdtmarra, filant cetu: fois vers la sortie du siu: clOturt de l'OAP.
Un autre ttmoin avait suivi non pas la sœne mais l'arriv~ et le
retour des vthicules: le Commissaire au Plan, accoudt fi la fenetre de
~n appariement de fonction, fi l'ttage suptrieur des grands locaux
administratifs tdifib au bas de la roUine boiste. Il regarda s'~loigner
le conyoi et soupira: plus de cadavre, plus de trace de coup de main
txecult par les criminels des FfL 1
Tallerdhun avait appelt les Delta ForcesfMJ 12 fi la re:soousse,
n'ayant pas la moindre intention d'informer la gendarmerie de For-
calquier du drame survenu en ce lieu si paisible jusque-ta.
Ctrtes, les brutalit~s, les brimades innigœs par les trois assassins
inconnus. fi lui-mtme et fi son tpou.se. pouvaient avoir portt atteinte
i son image de marque, ., son autorit!. Cependant, il ttait suffisam-
ment craint du personnel pour n'avoir pas ., redouter une indiSCJt..-
lion.
Qui oserait, d'ailleurs, se singulariser de la sorte? Ce Laurent Gior-
dano, stagiaire de l'Observatoire de Meudon qu'il regagnerait dans un
mois? Possible. N'avait_il pas manifest~ une hilaritt insultante lors
des coups reçus par lui et sa femme? Quel I"C afTi"eux elle avait, .,
pi !s=nt! Bah: si l'~ventualitt se produisait d'une dénonciation ano-
nyme, par exemple, le Commissaire au Plan aurait toujours la res-
source de solliciter une intervention en trts hallt lieu pour ~touffer
l'alTaire..,
A ta limite, s'il fallait employer l'artillerie lourde, il enven-ait sa
t"tmme' Washington et... Mais non! Jamais Doris ne consentirait à
sy rendre avec un nez enn~, tum~fi~, doulouretlJ., donc en position

121
faible pour qutmander une aide tIlergique - une CQnl't'niancy'-,
auprès d'un ponte du Ml 12.
Tallerdhun connaissait personnellement le chef de cabinet de
Noriega: ce dernier le lui avait prtsentt, mais il ttait actuellement en
Colombie, à Barbosa, localitt à une cinquantaine de kilomttres au
nord-est de MedeLlin... Simple coincidence... puiSQu'il chassait
l'oiseau-mouche sur les pentes de la cordillère des Andes! Et foin des
ornithologues Qui prêtendraient Que les colibris et autres oisealU-
mouches se rencontrent daru; Iajungle, dans les forets tropicales maÎ$
sûrement pas à ces altitudes ...
Déranger Wilbur Waller, le directeur lui-même? Pour une affaire
aussi mineure, il n'y fallait pas songer. Noriega en personne, alors?
Ridicule: même chez lui, au Panama, il changeait fréquemment de
residence, sentant bien que son «ami,. le prtsident Edmund Macl!,
délivrê des FfL et remis dans ses fonctioru; il la Maison-Blanche, lui
battait froid. Pareillement pour son ex-patron Morris Newbury,
nagum directeur de la ClA avant d'être tlu vice-president des USA.
Car Manuel Antonio Noriega, avant son coup d'lô:tat, avait appartenu
à la ClA' et livre regulièrement d'tnonnes cargaisoru; de drogue col-
lectée auprns de ses fournisseurs du cartel de Medellin, en Colombie. ..
Là où,justement, son chef de cabinet passait Quelquesjours de congt
à cha'ser l'oiseau-mouche! Lui Qui aurait rait un flêphant dans ua
rouloir 1
Tallerdhun connaissait tout cela, il pouvait se prevaloir de hautes
relations il WashingtOn comme à Moscou, mais les circonstances
actuelles ne favorisaient guére une sollicitation directe par l'entremise
de Doris. Coquette, assez jolie, aimant fvoluer dam; la gentry - peut-
être le trompait-elle ... un peu? -, Conrad ne pouvait imaginer qu'elle
accepterait de promener son nez-figue trop mûre jusqu'à la capitale
Œdêra1e amêricaine et pas davantage dans une république bananittt,
fût-ce celle du Panama!
Il fallait donc attendre et se borner, tventuellement, li user du ttlc-
phone, sa principale f missaire n'étant pas en état de jouer les charg6es
de mission et moins encore les Mata Hari séductrices L.

1. SoIuû.,. IX """ ..... IIOC, l'omIule--<OOe uliliote Ou Maj<:Mio 121onqu'il ,''';' dt Iàj........
iii.,.,. UD I!œur (cr. EB!' ~Im~ ~
2. NOtiop. cfftct; .. men' ....... i.,.". 10 ClA. oIon que: I"~ •• oi, pour 0Cl._ ~
DIIIh, Di< 'Di ' dt bom et ~ ....... iœs, œil. <rte "'" lieDs et lai.., ampleme1l' le \<1BpO
d''''''''Oluler un =toi. nombre dt 0CI",,1ot1<> da". 1<0 ploo::ard .. pour k "" ml ... Vcnùro ad ....
do 10 rom]>ÛDO: • n 0: 1i<no. 1\1 "'" 1i<no. ~ 10 bort>icbtIle-.• Et i' ~ • 11"" • paner q...
T,OIICbt d'An'_ ronno/t 10 ~ ...... _ d'ailIwn q ... lOIl ..-boa._

122
1989, dix·huit heures, M anosql«, A/~HaUle-

SIr \e boulevard de la Plaine, à gauche de la œl~bre porte de la Sau-


la ttml_ de la brasserie Le Glacier regof1C8it de monde.
Giordano, un quan d'heure plU$ tôt, avait fait un premier
promenant un regard - apparemment _ distrait sur les
en majorité des touristcs assoiff<!;s par la canicule
J'attachante et pi ttoresque cité manosquine. Parmi
bien etre ragent fTL. Paul Wens ? Au ttlt-
fi xant simplement l'heure et le lieu
en indiquan t toutefois : 41 Ces! moi qui feindrais de
nous prendrons un pot ensemble, comme de vieux
de l'etre .eb ouvés..,.
c'est Laurent!
ta !tic : un couple sympathique _ Teddy et ArieUah -
faisant un signe de la main. Louvoyant entre les tables, la
i lui prit
ramener' la table. L'astrophysicien serra chaleureuse.
main de l' inconnu - PauJ Wens., sans nul doute - et plai·

Si je m'allcndais à vous rencontrer 4 Manosque 1


de banalités, burenl un whi sky Oerender et quit-
pour, au parking de l'avenue Jean-Giono,
i bord du Range Rover. Sur la banquelte amtre, un
aussi athlétique que le compagnon de la très belle
amicalement le nouveau ven u. Giordano
auprts d'Ariellab ;
Comment m'av~vous n:<:onnu ?
Bk: rit :
_ Tu n'as pas beaurou p changt, depuis la nuit demi~re!
Et deYatlt sa mine ahurie, elle se nomma, fi l les p,tscntations tan-
que l"astrophysicien la dév isageait, semblant ne: pouvoir se
..... , admettre ses révélations.
- Vous. .. Tu es vraiment le commandant Griin t·Louhark? Une. ..

_ Oui, oonfifDIa·t-elle, amuste. Je suis l'une de ces 41 entitts biolo-


extraterrestres JO, puisque le sigle EDE ne dtiigne pas seule-

123
ment les Gri s mais tous les types d'ttres pensants de la Galuie. Je ne
diffi!re en rien de tes compatriotes et je t'assure que l'espèce hum aine
est un archétype de l'univers. La nuil demiére, tu as pu t'en rendœ
compte; les Dzorls appartiennent! l'un des rameaux de noln: esptce,
mal&!,! leurs dilférenœs morphologiques et leur pigmentation grise:
petite taille mais crâne développt, allongé vers la nuque.
- Toul Il l'heure. nous irons diner au restaurant et ne pourrons par-
Ier que de choses anodines; cxplique-nous, maintenant. ce qu'il s'est
passt â l'OAP, aprts notre dtpart ?
Laurent leur fit part de J'évacuation des cadavres, vers quatre
heures mnte, pu,r trois CQmiOIl3 Ilnonymes avant de CQnclure en =
termes :
- Une disparition bien opportune et je vois mal quiconque, il
l'Observatoire, aller se plaindre desonnais aux gendarmes pour ~ur
annoncer ceci: il La nuit dernière, deux hommes et une femme en
combirulison d'uniforme sombre, visage caché par un casque inttgral,
ont envahi la zone interdite du site pour trucider une bon ne vingtaine
de faux chercheurs mais authentiques complices du MJ 12 ; forfait
accompli avec des armes qui n'existent que dans les films et les
romallS de science fiction 1 D'un placard. ks FrL ont retm: un Petit
Gris et s'en IDnt servi comme d'une massue pour flanquer uoe bosse
li Monsieur Ta llerd hun et fem!..., te ne>: A..a femme! Pui~ il. ont atta·
cM l'ex traterrestre i grosse tfte sur l'anat d 'un canon-laser, ont
d~posf li ses pieds un projecteur holograpltique et, par l'optration du
Sain t·Esprit, le tout a disparu au milieu d'un eclair bleuâtre... Les
cadavres ? Envolès! Cene nuit, des hommes portan t Un uniforme
noir les ont charg~s li bord cie trois camions... Plus aucune trace du
drdme ... VOlIS aVe;!; Tl:\ison, brigadier; un crime :;ans cadavrt: devient
une rumeur sans fondement 1
«Tete des gendarmes, même si la plupart d'entre eux S<lvent per.
tinemment que les OVNI sont des vaisseaux extraterrestres et que les
innombrables rapports d'enqu~tes ~tablis pu leurs soins, d~tinés au
GEPAN pui. au SEPRA, au ministtTe de l'lnttrieur. aux auloritt:l
militaires, finissent aux oubliettes '.
Teddy Cowen grommela:
- La rtaction de Tallerdhun est inttressante ct prouve, s'il en ttait
encore besoin., sa culpahilite. Ce collabo est non seulement dtvollt
aux J:tnmgers mais il dispme d'une autoritt: suffisante ponr, sur un

L Au'hentiQue. Un """,lin> U>IIjoIn pl"" anD<I de ...._darma <taIioks 50 .. emurll ...

-,
perd,. ..... leur """PI, .... toq_ OVNI dont ils sa", .. ~ la I\\llIissimt......m..

124
simple coup de fil, mobiliser un commando des Delta Forces/MJ 12
saatioIlMes dans la rqion 1

A la nuit tom1Xe. le Range Rover avait eu: prt, tout comme la


veille, dans le boqueteau, II. un peu plus d'un kilom~tre de l'Observa-
IOire Alpin de Provence. TandÎs que Teddy Cowen et Mstislav Feo-
dorenko se dt:shabillaient, sous les yeUJl: passablement surpris de
l'astropllysi cien Laurent Giordano, Aricllah, un attaeht-case sur les
JC1IOUJl:, en soulevait le couvercle après avoi r annul~ le dispositif
autodestructeur command~ par le syst~me de fermeture codt. Un
ban, analogue II. celui d'un ordinateur, oœupait le centre du cou-
ym;\e ; un clavier, où les touches alternaient avec des curseurs, des
plots lum ineUJI, rormaient un bloc solidaire de l'espace de ralllJ'mcnt
de 1'1Itachkase. La Polarienne pianota $Uf le elavier et l'tcran
'«!aira, montrant avec: une netteté CJ\traordinaire la vue a~rienne du
l*)'I8Ie nocturne qui graduellement se deplaca, progressant vers
rouest et l'OAP.
_ Fantastique 1souma Giordano. Un ttlevisionneu r direct qui ne
IIb:essile pas l'emploi d'une camtra 1
_ Dans le cas prtsent, commenta le commandant Griint-Louhark,
ca images proviennent d'une camtra snooperscopiquc II. bord du
vlisseau dankoran - polarien, si tu prtfb"es - avec: lequelj'ai ttabli le
contact par ['intermb:liaire de ce clavier. En paralltle, un dttectcur
d1Iœtilitt _ les Amtricains en utilisaien t dejd une version primaire.
... Vi!t-nam _ balaye le secteur II. la recl\crehe d'tventucls guetteurs
des Delta Forces/MJ 12
LajCtlne remme composa un code sur les touches et, en incrosta-
lion, en haut II. gauche de l'tcran, apparut l'aspirant Louvrangt), pilote
da KorraJ. vaisseau de reconnaissance gtntralement affcctt II. Ariellah
ct Teddy en COUrl de mission. Il salua (le poÎng droi t pom' hauteur
dt l'tpaule puche) et sourit à sa compatriote, s'eJl:primant en fran-
çais :
_ HeureuJl: de vous revoir, Commandant. Je suis sur le relais-
Ilanscom, entre le Tshilungko. et votre transmetteur. A vos ordres.
_ Nous avons besoin d'une combinaison protectrice pour notre
DOuvelle rcerue FTL: Laurent Giordano ... Laurent, veUX-lU te mettre
debout devant le Range Rover?

125
Bien que pell'Iexe, il obtit, se tint immobile tout en levant la tete
machinalement. à la recherche du vaisseau de reconnaissance qu'il ne
trouva point, parmi les innombrables etoiles scintillantes de ce ciel
d'e:t. Il reDonca et regarda Ariellah, à travers le pare-brise, qui lui fai-
sait signe.. Il la rejoignit.
- Une combinaison d'uniforme à la taille va ëtre livl'te par l'aspi-
rant-pilote Louvrango, Es-tu Daruriste? questioaoa-t-elle en refer-
mant l'attaclte-case abritant le transcom.
- J'ai peu l'occasion de fttqueD1er les plages naturistes. mais je ruis
un adepte inconditionnel de cette saine pratique. A Vinon-.w--
Verdon, pas lits l"in d'ici, existe justement un centre naturiste; je
m'y suis rendu dewt ou trois fois, pendant mon stage à l'OAP. Pour-
quoi me demandrs-tu ca?
- Pour que tu ne sois pas offusqué, dans un inltant, lorsqu' à mon
tour j'enfilerai ma combinaison de protection.
Il ne le fut point mais admira sans ~rve la merveilleuse plastique
de lajeune femme née sous un autre solei~ que son compagnon aida i
:ijwtcr l'tpais vêtement prola:teuraux poc:bes multiples, un poignard
clau sa gaine sur le mollet droit. un paralysateur et un polyray sur les
har:chcs. Pour fini:, à l'instar de Teddy et de MstisJav, eUe coiffa le
casque Integral !.am rabattre le 5y,u,me de vision moopclMXlpiqut et
en bloqua la visicre dans son logement latfral
Une vibration, un bourdonnement ltger troubla le silence. Arie!lab
et Teddy jetèrent un coup d'œil A leur gros chronographe: la lunette
s'était mise à tourner lentement afin d'orienter une minuscule LED
(diode luminescente) rouge qui se stabilisa en indiquant le sud,
- Louvrango est anivé.
laurent Giordano porta ses regards dans cette rurection: un champ
en friche, avec quelques oliviers, Unt herbe chttive.. Rien. ..
- J 'ouvre la marche, Laurent, annonca le commandant ATinga
Griint-Louhark. Placc-toi entre Teddy et Msûslav et ne dt vie pa.I de
notre chemin.
Il obéit, intrigut. ArieUah avait liébloqut la visière polarysêe de !IOn
casque et actionné le dispositif de vision snoopeiScopiquc, rtgLt sur
une frtquence sptciale lui permettant de decelcr, en trois dimensions,
la masse du vaisseau patrouilleur en ttat d'invisibilité post 4 une cin-
Quantaine de m~tm seulement A l'astroohysîcien, elle donna sou-
dain l'impression de disparaitre alors qu'en rait clle venait simplo-
ment de s'engager sur la passerelle d'accès, partie int~grante du
champ d'invisibilitt. A son tour, Teddy Cowen cnsa d'é~ visible

126
par Laurent qUÎ, aprb une lIt:sitation, fit encore trois pas ct heurta du
boutdc sa cUUSSUfC le bord légtrementsultlcvé du plan iodiDt. Une
poîanc solide asrippa son poignet ct il vit .Ionla passerelle ct l'AIlS-
lnIlico qui ravait apponullément retenu.
- Tu peu., man;:ba- $aDS crainte, maintenant. ..
Effectivement. il voyait devant lui , un peu plus haut. le comman-
dant Gri int· Louharlr. et. au bout du plan incliné, une ouverture rec-
tangulaire. Des pas demére lui: l'agent du K08 affilié aUl FTL am·
vai l 4 son tour. L'astrophy>icien, rassurt. suivit ses nouveaux amis
dana une coursive circulainl, puis un couloir les II.mena dall! le poste
de pilotage coifft du d6mc transpa!t:nt. Devant son tableau de
commande cn arc de cercle, l'aspirant Louvrango sc leva, salua ct la
PoIarienBC pLbenta la nouveUe recrue: au pi lote. Celui-ci s'inclina
Iqtttmcnt:
- Je vous soubaitc la biCflveoue, monsieur Giordano. Je vais vous
montrer la cabiDC où vous poum:z rndOSSCf la combioaisoo
commando..
TIà imptessionnt, voire ému, de sc trouver 4 bord d'ID! vaisvau
cosmique originaire du S)"Sltme solaire p<jarien, illuiv it l'aspirant,
lIOn sans .,oir nolt, 10rs des pttsentations, que le commandant
Arinp Gtiint-Louhwk el Louvrungo 3Q vouvoyaient. U ÎSlIoru;1
encore que Je tutoiement. cowant chet les membres des FTL, n'ttait
d'ordinaire palI de misc dans tes rangs des Forces Spatiales Dan.
kOfunncs. I.e respect de la hiérarchie y étllit observé comme dans
toutes les annees de ta plupart des mondes. Difference notable alors
que \cs« fLUDCS-tireurs lt de la Ré:sistanoe, wut en respectam la bitnu--
chic, usaient habituellement du tutoiement 1 l'tgard de Jeurs supt.
riC\1f5 qui, • leur endroit. n'employaient pas davantaae le vous..
Au bout d·un marnent. encore un peu pllCbe dans ce collant d'uni-
forme matelust (fort bcun:lLSCment isothenniq ue), ULurem !t:vint en
oompagnie de J'aspirant LouYfanglO, Jépondant lU sourire de sympa·
tlûc que lu.î ~I le trio des FTL.
- Tu (ais un combattant de l'ombre lits ptt$Cntable, le compli·
menta Ariellah en prenant place, devant le poste de commande, li
gauehe du pilote.
Merci, Louvrango m'a montrtrle maniement d u paralysatcur ct du
DOlyray A tri ole fonction: thenniQue, dissociation moleculaire ct
dtsio tégratrîcc. EL .• eua.. j'aimerais bigrtment l'essayer !
- Pas ici, en tout cas, rit la jeune femme. Tu ne peux imaginer li
quel point les fonctions thermique ct dtsi~ttgratrice provoquent des

127
dégâts dêvaslateurs! Mais tu auras peut-être l'occasion, cette nuit, de
subir le baptême du feu. ..
Sous champ d'invisibilite, le Ka/lar de l'Il5pirant Louvmngo les
déposa Il. une heure du matin sur l'esplanade des deux CQrp!i de bâti-
ments. administratifs et laboratoires. oÛ. le Commissaire au Plan
oœupait un appartement de fonction. Lui et son épouse n'avaient
plus mis le nez (tumêfit!) dehors depuis leur m~venture de [a nuit
k:oulte, se disant enrhumt5 POUf répondre briêvement au téltphone,
ce qui étonnait asSCl leurs interlocuteurs, le thermomttre grimpant
aJl4rement dans lajournêe il. plus de vingt-cinq degrts 1 Le personnel
ne se plaignait pas de leur absence 1
Guides par l'astrophysicien, Teddy Cowcn, Ariellah ct FeodoTCllko
ne rencontrtrent !me qui vive dans les lo~ couloirs et l'une des
salles qu'ils durent emprunter pour gagner le souterrain; le famewi
tunnel interdit avec sa tMorie d'armoires métalliques dont la plus
secrete avaitétê, la veille, vidée de son contenu par les soins des « ter·
roristes,. des Ffl...
Ils arrivmnt devant la pone metallique fermant l'acœs au tunnel.
Laurent ne disposant pas de la cIe - ré:servée à un tout petit nombre-
les deux verrous furent purement et simplement liqut:fib par le fais-
ceau thermique d'un polyray 1
- U, c'est sOr, le ptre Tallerdhun va piquer une crise 1 gloussa
J'astrophysicien, la vou déformée par le dispositif special du casque
de sa combinaison commando.
Ariellah distribua les pseudo-medallles epaisses confisquées à
Herln·Ooko, au colonel Locard et à d'autres officiers des Delta
Forces/MJ 12, la nuit passée:
- Gardez soigneusement sur vous ces transpondeurs ou dis-
rupteurs de barrières énergttiques. A panir d'ici, nous ne savons pas
où nous mettrons les pieds...
Le quatuor parcourut les quelque cent pas qui les stparaient du
milieu du tunnel et s'arréta devant la massive porte blindée doœe
d'un système d'ouvenure manuelle, en plus du dispositif de verrouil·
lage code. NatureUement, le code demeurait inconnu et il etait inutile
- voire dangereU:t - de pianoter au hasard sur le clavier mural sur·
monté d'un voyanllumineU:t rouge. Ariellah promena sur le vantail
métallique le faisceau exploratoire d'une sorte de grosse torche eleo-
trique dotée à l'arritre d'un tcran rectangulaire revélant, au grl!: du
déplacement de rinstnJment, un mécanisme de barres cylindriques
mobiles s'encastrant en étoile, à panir du centre, dans les montants
également métalliques de l'huis blindé.

"8
_ Vraiment f:tonnant, cet... outil de sondqe capable d'ausculter
_ IeIle 4*isseur de mttal, app*ia l"astropbysicien en jetant un
coup d'œil sur le petit kr:an.
_ &onnant mais limilt, prb:isa Ariellah. Le Ka/lOf, lui, est dotf:
d'un dispositirplus puissant qui s'exerce dans un champ i la fois plus
luge et plus com plet.
La Polarienne l'ttablit le contact avec Louvrango rest! li. bord du
Kabor, tout en prononçant. dans son laryngophone:
- La rmption est bonne, Aspirant?
_ Excellente, Co mmandant, confirma-t·il. Veu ille%. diriger le fais--
I;QU exploratoire autour de la porte, en d iagonale, pour sonder de
prts le chambranle et les gâches qui reçoivent les ~nes cylindriques...
Lentement, elle extcuta ce mouvement, puis Louvrango ajouta:
_ Aucun dispositif autodc:structc:ur. La commande manuelle ne
<:aclIe pas de pitF- Dois-je sollici ter le TshilulIRka afin qu'un ttJ6.
tisionneur neutrin ique nous l'tvt1e ce qu'il y a derrim la porte?
- Non, restez seulement en «tvei l tous azimuts. et gardez en
obser\'ation 005 champs psychobiologiques. Termint.
- Bien oompril, Commandant. J'agis sur le dispositif de ~ver­
rouillqe, vous pouvez maintenant ouvrir le vantai l en manuel. Ter-
rnint, je ooupe.
Teddy Cowen et l'agent du KGB empoigntrent le robuste volant et,
après plusi eurs tentatives, ils parvinrent li. le faire tourner, graduelle-
ment,jusqu'A ce qu'une strie de dtdies leur indiq ue la l'ttraction des
pl...... cylindriques dans leur logement individuel : l'tnorme vantail
l'tcarta pour stopper son mouvement contre l'un des murs d'un tun-
DEl plus grand que le j1IélXdent. De section ovale, il mesurai t environ
six mttres de haut Ason axe et quatre mttres dans sa plus grande lar-
JruI'. Ses parois rayonnaient une curieux lumim orangtc...
- Eh! Qu'est-œ que c'est, ce machin?
Giordano dt:signait, sur la droite, une sorte de luge ou de bobsleigh
de forme 'ssn bizarre, li. sitges doubles, capable de receVOiT dix per-
sonnes.
_ Cm un v/oral - v/Dra/mil au pluriel - une navette baste sur le
principe de l'antigravitation. Les Drorls les utilisent pour se dtplacer
dans leurs bases. Aux USA, les agenl5 du MJ 12 les appellent des sub-
shuliles, des navettes souterraines.
Un senti ment d 'insb:uritt s'insinuait en eux devant ce mobile et
dans ce tunnel donl ils ne pouvaient distinguer l'autre exlrtmitt. Un
tunnel assun,ment fort long puisque dott de v/or-a/enn; ce qui impli-

129
quait la prtsence ou la venue frtquente de Short Greys dans ces
parages. Un tunnel qui n'a~ai! rien de comparable au p~cêdent. Les
murs de celui-ci semblaient ~itrifié$, nota l'Australien en palpant leur
surface du plat de la main.
- Cest le cas, chtri, confirma sa compagne. Les Gris forent leun
galeries avec des engins qui pulvtrisenlla roche et t~acuent ce maté-
riau, reduit en poussière, par ttl~transfert; une machine composite
capable également de vitrifier la paroi aprè> y avoir imbriqut soit des
arceaux, soit des ttais de consolidation.
- Cette machine fouisseuse n'ayant pas pu sortir cOlt OAP, c'est
donc qu'elle est sortie par le boul oppost.
- Pas nêcessairemcnt, Lauren!. Les lra~aux ache~ts, les Dzorls ont
pu la Itléporter, par t léments, sur un autre chantier.
- Un tra~ail de Titans, reconnut l'astrophysicien en mesurant du
regard le rtsultat. Bon, si je m'oriente con~enablement, l'unique
direction à prendre est celle de ,'oues1. ..
Ariellah consulta le cadran de sa boussole bracelet:
- Entre le nord-ouest et le nord-nord-ouest, du moins pour la
direçtion initiale. Nous allons emprunter ce vloral. lnstallez-~ous ...
- J'espère que tu as ton permis, Angel, plaisanta l'<<ri~ain en
l'aidant à se jucher à l'avant de l'étrange ~éhicule au tableau de
commande des plus simplifiés.
- Cest notre ami le docteur Frank Ronney qui nous en a cnseigné
les manœuvres, aprb les avoir lui-même apprises dans la base de
Dulce, peu avant de la détruire de fond en comble.
La Po1arienne enfonça un bouton, poussa en partie un cu~r et le
vloral, avec un ronronnement sourd, se mit à flotter. Le curseur
poussé davantage, il panit comme une flèche, incitant la conductrice
à serrer énergiquement ses doigts sur le volant en demi-lune. La
navette tanguait en amorçant les virages peu accentués de ce singulier
tunnel, conservant grosso modo une orientation nord-ouest La
vitesse créait un déplacement d'air qui souffietait les oo:.:upants, et au
bout d'une dizaine de minutes il. peine, l'engin réduisit de lui-m~me
se vitesse tandis que le tunnel s'évasait, s'agrandissait. Finalement
l'appareil dtboucha au milieu d' une sorte de station au plafond voûtt
tapissêe à droite comme il. gauche de portes métalliques, toutes équi-
pées d'un volant d'ouverture à seulement un métre du sot et un petit
tableau de commande avec un voyant rouge. Curieusement, cette
«station» se prolongeait par un double cul-de-sac, puisque fonn~ par
une fourche devant laquelle le vloral s'immobilisa.

""
La bf1l11cbe de gauche s'achevait sur une: paroi rocheuse ocre, nue,
mais la droite. bien que fermte par la m~me paroi, ponait un assez
grand panneau om~ d'une pî= noire 5tylisk Au-dessous, une: ias-
aiplÎon en tataCttrt:s dzorls. Plus bas, en fin, une mise en garde en
.... Iais : CaUlion da~: Ilru:lawM7I fidih',
Lcoommando FTL pril pied sur un sol cimen~, poIyray ou para]y-
Iiltcur en main. Aricllab ne cacha pas son inoomprfhell$ion:
_ Pas la moindre idée de la significaûon de ce panneau. Cc cul-de-
sac, , droite, serail·il doM de champs d'~ne:rgie ayant une autre fone-
til>n que dHensive?
Elle actionna l'une des mini-commandes dispos&s sous la partie
laltnilc gauche de son casque, tout en donnant des ordres par Laryn-
~one. L'aspirant Louvran80 accusa ~pûon:
_ Cinq sur cinq, Commandant, mais l'im.age est trouble. Je vous ai
perdus de vue • plusieurs reprises dans le lunnel ; des champs de
force biZllJ'reS s'y ellen;ent ptriodiquemenl
- p,oo..blcment des barrÎb"es de potenûel destin6e$ a. dttruire ceux
qui tenteraient de les franchir sans poss!c'... r - ce n'cst pas notre cu-
des transpondeurs. Le cul-de sac,. bnmche de droite: qu'y H·il, der·
hm?
- Les assises rocheuses conformes i la structure ,tologique de la
LtIlon, CommandanL Toutefois, un ltger tremblotement de l'image
seulement sur quelqucs mètres d'tpaisseur m'incite A penser qu'il
existe LA un champ tnergftique lm particulier. Prudence.
- Que voyez...vous encore, Aspirant, dans le 4< terminal» du tunnel
aboutissant' la fourche?
_ le denombre sept salles. Gnq sur la gauche, vides. L'iDl3# en cst
claire, mais pour les deux lilUtes sur la partie droite.ic discerne seule-
IDCtIt des ombres, parfois en mouvement dans la prcmitre, de faibles
dimensions. la suivante est nettement plus importante. avec des
mouvements m~niqucs de faible amplitude. Le brouiUaee des
im.z : est intenûonnel, gtntrt pardcs intcrft,rencc:s. Soyez: prudents:
il y • des champs binpsychiqucs dans la prcmitrc salle.
- Où sommes-nous par rapport , la surface?
_ Prorondeur: quatre cent dix mttres, Commandant, sous le pla·
teau d'Albion, d'apms la toponymie locale. Pour ~tre plus pLtcis,
vous etes vers le nord-est du village de Saint·Christol, non loin de la
base mi litaire contrOlanl le site du Prem ier Groupement de Missiles
Stnlttgiques A ogives nucléaires de ce paY'.

131
- Merde! jura sans retenue l'astrophysicien.
- Je ne te le fais pas dire, opina la Polarienne. D'autres precisions,
Aspirant?
- Oui. Une dizaine de silos à missiles se répartissent à l'est, au
nord et au sud de votre position, mais a une profondeur nettement
inlèrieure a la vôtre. Ce plateau rectle de tm nombreux avens, des
gouffres dont plusieurs atteignent une profondeur variant entre cinq
cents et mille mêtres, sur un traœ dont le dtnivelt se chiffre aussi en
centaines de mttres. Le ffilIgDttomttre révtle le parcours d'une
ri vière soulerraine qui ne figure pas sur les relevt5 topographiques.
«Au bout du tunnel, a gauche, la dernière porte mttallique ouvre
sur ['un de ces avens au dtnivelé ponctué de puits. L'orientation
gfnérale de la galerie principale est nord-ouest mais l'i mage se
brouille et je ne puis savoir si l'aven a un ac::cês sur la base mtme. On
pourrait le penser...
- Nous vérifierons, Aspirant. Pour commenœr, nous anons
essayer de visi ter la premitre pièoe à droite, la où vous avez dttectt
des champs biopsychiques.
- Attention, Commandant. prtvint Louvrango. Lagammedes lon-
gueurs d'ondes est brouillte; je ne puis vous garantir la nature des
occupants de œtte salle. Ce sont peut-ttre des Gris, bien que le psy-
chogramme comporte des indices lits à ]a pensœ humaine. Cest
troublant... Soyez tm prudents, rtptta-t-il. Je laisse le Kalu)r en éveil
tous aximuts.
Teddy Cowen et Mstislav s'approchérent de la commande d'ouver-
ture manuelle de la première porte et firent lentement tourner le
volant. ArieUah el Laurent Giordano s'écarttrent [' un de l'autre,
l'index sur la délente du paralysateur.
Le battant de métal se mit en mouvement, pivotant sur ses
énonnes gonds, rhélant une pièce nue, au sol spongieux ava:, au
fond, dans le coin gauche. accroupis et serrés l'u n contre l'autre, deux
enfants métis tel'l1.l-dzorls qui pleuraient! Ils venaient de tressaillir,
de se relever brusquement, htsitant a admettre qu'ils etaient sauvès.
- Jeffrey et Kryerfa! s'&ria la Polarienne en le ur tendant les bras,
les enlacant quand ils coururent vers elle pou r l'étreindre en trem-
blant, crochant leurs petits doigts dans les plis de sa combi naison
commando.
- ArieJlah J ArieJlah! répétaient-ils, avec cette fois des sanglots de
joie.
La fillette avoua:

132
_ On croyait que plus personne ne viendrait nous dtlivrer! On
nait beau Lanoer des appels ttltpathiques, il n'y avait jamais de
.tpoD5t et on ne captait rien non plus!
- Cttait le. .. le ntant! renina Jeffrey Buddey. On... On avait tres
peur! Et on ne mangeait presque pas!
_ Comment vous parvenait la nourriture ?
_ Des Dzorls nous l'apportaient, repartaient sans Itpondre il. nos
qws!i()l1$. Au dtbut, nous ttions avec les cadets Horko-Noroon et
Ryoolg.a-Nlako, sa petite amie, puis les OroTls nous onl stparts. Ils
lei ont emmen!s... On les a ... On ne les a plus revus, rectifia-I-il.
- Vous n'avez pas ttt maltraités? questionna l'Australien.
- Non, Teddy. Ils ne nous parlaient même pas.
- Vene:t..,
Les deux mttis il'tpiderme gris bleuIt, en combinaison mauve et
~ poussitreuse, salie, lcuI!; yeux It&èemenl obliques rougis
4'lVoir tanl pleurt, quittèrent leur geôle; ils s'agrippaient craintiv~
.... lU ceinturon du commandant Griint·Louhart et i celui de
Teddy Cowen qu'ils connaissaient bien 1.
_ Dis, Ariel1ah, ma mëre et Ken, quand je pourra; les revoir? Ça
liil longtemps, qu'ils sont 5Ur la Terre..
- Deux semaines il. peine, mon chtri, mais je te promets de les
nmJater il. bord du Tshilungka un prochain week-end, souril-elle en
cam.sant le crAne duveteux de l'enfant, tout en constatant que ce
duvet avait singulièrement pousst et qu'il en ttait de mfme pour la

""""
Kryerla, elle, demeurait silencieuse, sachant bien que son ptre avait
peri dans la destruction de la base de Dulce. Personne ne le lui avait
..out mais, ma!p l'interdiction qu'en gtntralles enrants ttltpathes
I........ taîenl, elle avait «effieurt» le p6yd1isme de son «oncle»
Frank Rooney, y dkouvranlla dtch irante image ultime de la vie de
rinfirme qu'avai t ttt son ptre, le professeur Dennsmore. Atteint
d'une maladie incurable, les Orons auraient pu le gutrir, i condition
de le vouloir: cela n'avait pas êlê le cas.. La fillette avail imagint les
dernicn instants de son ptre, se sachant condamnê el se sacrifianl
pour dttruire la base souterraine il. grande profondeur de Dulce tandis
que l'oncle Frank remportait, elle, dans une boite, une caisse allon-
Fe, ap~s lui avoir administrt un soporifique,
Pour elle, la survie éventuelle de l'infinne n'avait pas de sens...
Son ptre était un héros, cependant, elle aurnil prtférf avoir un papa

133
..: pas hêros» mais vivant el bien ponant, qui aurait pu la prendre
dans ses bras, la dorloter... Comme le faisait Linda, la maman de Jeff
et Kenneth, son compagDon de vie ... Non, ca. c'~tait du vocabulaire
dzort 1 On devait dire: son mari Même s'ils n'étaient pas mariés.
Mais c'était pareil, puisqu'ils s'aimaient et quïls aimaient Jeffrey. ns
l'aimaient bien, elle aussi, comme si eUe était leur fille. Onde Frank
et Anna (Kryerla savait maintenant Qu'elle avait êtt la femme de son
père avant de devenir celle d'onde Frank. .. La; Terriens sont compli-
qués 1)... Oui, Anna J"a ima it bien et elle avait pleuJt en la serrant
contre elle quand Frank lui avait dit la vêri té a son sujet...
- Restez côte li côte, venait de conseiller Ariellah. Je vais établir le
contact avec l'aspirant Louvrango dont Je Ka/lOf servira de relais de
translation pour vous ttléporter li bord du TJhilung/{a.
La jeune femme disposa ses compagnODS et elle-même en carrt,
autour des enfants, en exposant 4 Louvrango ce qu'elle attendait de
lui.
- Reçu, confirma-t-il. Je p répare les relais de tmnslatinn,
Commandan t. Accordez vos champs protecteurs sur la phase 05.
- Cinquième micro-curseur sur le bloo-oommande du ceinturon,
cxpliqua-t-elle li l'astropbysicien.
MstisLav Feodorenko lui vint en aide, lui montra comment, avec
un ongle, l'on pouvait abaisser le minuscule curseur jusqu'li [a but«
de la cinquième fen te. Il reprit sa place, laconique.
- Prêt pour la phase OS.
- Top action, annonca l'aspirant dans les tcouteurs.
Les deux enfants, nullement elTrayts, esquissm-ent un sourire et
s'effaœrent graduellement dans un halo b[euâln:, instantantment
remattriali.$és il bord du vaisseau m~ en stand lJy dans la couronne
d'asteroides. ..
Le oommandant Aring.a Gmot-Loubark remit li ztro le cinquième
curseur et hocha la tête en gromme[ant:
- L'une des informations recueillies par Patsy Omaha, il ce coclr::tail
mondain de J'ambassade d u Panama li Wasbington, vient d'êln: v~_
fiée: l'attach~ commercial soviétique &guei Merlr::oulov s'inqui~taît
de savoir, aupres de sa maitresse Doris Tallerdhun, si so n mari avait
bien reçu ft les deux voyageurs égarts amateurs de slalom JO. Nou:s
compreoons li present qu'il faisait allusion aux cadets de l'Espace:
Ryoolga-Nlako - la fille du colonel Hoor-Nlako, chef des Services
d'Action Psycho[ogique du Secteur Terre - et Horlr::o-Noroon, le
neveu du gt~ral Tahorg-Noroon, le commandant en chef 0\1

134
commodore des Forœs Spatiales Dankorannes du Tshilungka. Le
mot slalom &signait les mouvements Mratiques de leur Nzarn/I
pour se otplaœr dans la couronne d'asttrofde$.
- Nous DOUS en doutions, sacra Teddy Cowen, TaUerdhun est un
coDabo de ~mitre grandeur pour avoir t tt au courant du rapt de ces
jeunes gens el de JelTe! Kryerla. Car ici-bas, qui pourrait t ire informt
des tvtnements se dtroulant entre les orbites de Mars et de Jupiter?
Je me demande mtme si ce soi--disant Commissaire au Plan n'est pas
le patron du MJ 12 en France!
- Une belle ordure!
- Nous le traiterons comme Ici, Laurent, promit la Polarienne.
Maintenant, mes amis, polll"Suivons les recherches.
La QJmmande manuelle joua sans difficultt elle panneau de mttal
56carta, montrlllli une salle de grande proporuon, tdairtc par cette
mtme lumitre oranae, sans source ~nte. Sur la gauche, une
\oJ:IaaIe dalle surtlevte, 4 un mttre du sol, au revttcment plastique
souple. Au-dessus, des buses ou ce qui pouvait ttre des robinets ame-
IIIIIIt un liquide; lur les bords de la dalle, de. n.inures ou rigoles
d'tcouk:ment. Contre le mur, probablement retenus par magnttisa-
lion, des objets. sans doute des outils difficilement identifiables.
Au milieu de la salle et de mtme niveau que la dalLl>C(lllS()le, des
cuves en matitre transparente avec, il l'un de leurs angles, un bras
articule, tel un stmaphore, plongeant dans un liq uide ambrt en tmet-
tant des vibn.tions.
Ariellah sabille bnIs de l'Australien, le serra tres fon pour ne pas
crier d'horreur...
Plus expansif, l'astrophysicien ne put s'empb;:her de jurer:
- Oh! Putain. ..
CHAPITRE VII

1. prlÙ tlSSWtr qw Id OIINI. Hll1II _ 'l'''iI.J LtÙImI. ' "


_ "... COIIJtnlils pou ~ ".,'"" "" _re.
Harry S. Tru ......
ancÎ<n l'I'kident <les €tatt-UnÎl. COIIllo.""" de prest:
10 4 ..ri! 19lO.
(Extrai. de ~ Q'" OVNI, E. M. AreM ....
I:d. PyamaIioft. !'rI6~

MQ /Nlft(ipdl. <"O<I<huiall ni /Q sul .... lt .. lIWIlt qw lt)Ù w


""'",, p/tj'3Ü/lIt, IG ",ni. "",tsmJmlllN ,"'IutnIoKi. ropaIo/t

jt4ti[". TtI _ _ ft un"tIin <tf«.


d"acl11JllS dQn8"tIUG (XlWT 1. tlrnoin ~"maü.. ,j lui MNI, ...

Il .......... l'wA'''',," ~ par ,... ricmJQ ~


phu """".. ..-œ
PIt

J_ ... Vollbe,
CotifroIr'alioN., F.d.
Robert Lofroot. 19\11.

Dans La plus proche de ces cuves baignaient des membres


humains! Les remous imprîmês au liquide ambré par l'agitaleUT a
vibrations soulevèrent lentement une jambe, puis un bras!
Bien qu'&xeures, horrifits par cc spectacle, Teddy Cowen et Feo-
dorenko avaient armt leur appareil photographique et prenaient des
cljçhts en rafale. Ariellah commentait dans son magnttophone. bou-
leverste. Une tête s'tleva doucement vers la SUrfdce: celle d'une
jeune femme blonde, aux longs cheveux flottant comme les fils vibra·
tiles d'une méduse! Une adolescente mone les yeux grands ouverts
sur une vision d'tpouvante; ouvent aussi, la bouclte, sur l'ultime cri
qu'elle avait dû pousser avant de mourir, dtcapittc!
- Ryoolga-Nlako! Cest horrible! murmura la Polarienne en fai-
sant appel a toutes les ressourçes de sa volonM pour ne pas œder à la
nausée qui l'envahissait. les salauds! Ils l'ont tube 1
Une jambe revint lentement à la surface; une belle jambe d'adoles-
cente... mais au mollet affreusement déœupt, les chairs tI prop~
ment)l enlevtes depuis le dessous du genou jusqu'à la cheviHe! A
l'extItmiM du tibia et du ptront, le pied, lui, avait tchappt aux muti-
lations et apparaissait intact, incongru presque. Le tronc démembré,
trop lourd, flottait entre deux eaux, pres du fond. Ariellah et ses

136
,
compagnons se baisstrent, contourntrent le bac el parvinrent Il exa-
miner Je pubis de la malheureuse, tout aussi borriblement mutil~; les
orpnes Fnilaux et l'anus avaient ft! db:oupts avec une prtc:ision
cbirurgicale! Une nouvelle rois, la téte de la jeune fille remonta el ils
purent alors constater que la cavité buccalettait vide: sa langue avait
ttt tJanchtc au ras de la gorge!
Laurent Giordano ne put résister davantage .. ce spectacle horri-
fique et courut ven l'un des angles de la sane pour vomir. Il revint,
trts pâle, gent, cn s'excusant, mais nul ne songea une seule seconde à
lui adresser des reproches. Dans la cuve voisine, un autre corps
dtmembré: celui d'un homme encore jeune, un bras dtbarrasst de
ses chairs; mtmes mutilations pratiquks su r ses orpnes gtnitault.
Ces! dans la troisitme cuve qu'ils dtcouvrirent le cadavre pareille..
ment dtmembrt et munit du cadet de I"Espace Horko-Noroon. Lui,
toutefois, avait tlt scalpt!
Le quatritme bac macabre abritait les dtbris d'une femme rousse,
plutôt fone. Au fond, faiblement agité par les remous, son buste prt-
sentait de nouvelles mutilations: J'ablation totale des seins et. sur le
côtt droit, une large ouvenure, nette, par laquelle les Owrls avaient
prtlev~ le foie, en plus de la traditionnelle operation sur le se:te et
l'anus.
_ Ces EBE sont des monstres! gronda l'astrophysicien.
_ Meme pas, soupira la Polarienne. Il s mutilent leurs vicûmes
avec indifR:renct', sans haine ni CQlère, afin de prtlever leurs
muqueuses desquelles ils parviennent 4 ex traire une enzyme qui leur
fait plus ou moins dtfaut '. Quant aux autres types de mutilations,
nous ne savons pas à quelles fins ils les pnItiquent.
_ Ce sont quand mème des monstn::s et je ne leur ferai pas de
cadeau, s'i l m'est don~ un jour de leur tomber sur le rable! grinÇa le
Francais.
_ Ils èpargnenl parfois des remmes, afin de pioctder surelles à une
imtmination artificielle, e:tpliqua Teddy Cowen. le souvenir de ct'tte
intervention effaœ de leur psychisme, elles sont libtrèes pendant trois
mois, puis enlev~ de nouveau; leur fœtus prtlev~. nouvelle oblité-
ration de ce souvenir traumatisant et remise en circulation. La plu-
part du temps, c'est en recourant 4 l'hypnose - pour une lout autre
raison _ que ct's malheureuses apprennent leur terrible aventure 2...

1. Op. rit.
l .... ItIu,Iiq ... (".. rit.l

i37
Certaines, vitigtS, s'ttant bien tvidemment demandt au dtpart com-
ment elles avai ent pu devenir enceintes !
Giordano, méd usê, fronca les sourcils:
- Ne me dis pas, au moins, que les gouvernemen ts savent tout ça
et se lournent les pouces en dêtoumant le regard?
- Les gouvernements, c'est lAun pluriel qui doit~tn: nuancé, recti-
fia Itcommandant Griint-Louhark. Le chef de chaque gouvernement,
três probablement, est informé de ce que les EBE cxx:upent depuis
pres d 'un demi-siècle des bases Agrande profondeur;« on)O lui rtvèk
tgalement l'existence du Ml 12 ct sa toute puissanoe.. Cette organisa-
tion criminelle n'a-I-elle pas fait assassiner, sous couvert du «sui-
cide », le secrttaire t\ la Dêfense James Forrestal, en 1949, aux USA et
plus rta: mment descendre k: prtsident John Fitzgemld Kennedy?
Ces deux hauts per.;onnages avaient, en leur temps, menacé de revo-
ler le pot aux roses au publîe, si le Sênal n'était pas instruit de ces
uactions et de ces cri mes I? La super-mafia du M~estic 12 leur
appliqua la CQnveniancy_ En d'autres termes, leur cxb:ution.
«M is au courant de l'horrible vtritt avec ordre de ne pas la propa-
ger, le chef de chaque nation, jusquïci, a respecté la consigne. Selon
toute vraisemblance" si la vtrilt officielle est rendue publique, ce ne:
pourra qu'être le mit d'Edmund C. Marsb, président des I!tats-Unis
d'Amêrique, el de lakov Dahechvili, le president de l' Union sovi6-
tique. Et cela se fera alors par une déclaration commune, sans doute;l
la faveur d'une période de tension tx~me entre les nations; une
menace de guerre imminente, par exemple, ou celle d'un cataclysme
majeur. Celte menace globale, et k: traumatisme qu'elle exerœra SUi
les peuples, atténuera en quelque sorte le caractère pourtant épouvan-
table de l'invasion des EBE, ct leurs innombrables atrocilk parfaite-
ment connues en haut lieu !
«Mais c'est là reculer pour plus mal sauter. TOt ou tard, les Ter-
riens se ressaisiront, exigeront des comptes et il ne fera pas bon, alors,
d'avoirêtf collabo des Petits Gris ... Aux I!tats-Unis, le cé lèbre cbruni-
queur de la tflévisioD, Perry Morgensen, tout dêvoué au pouvoir
occulte du MJ 12, a dejà reçu de nombreuses menaces d'hommes, de
femmes, oul1ts par sa veulerie, ses bassesses et WD attitude lèche-
bottes notoire. Il en va de même pour certains «meneun» de
groupes ufnlogiques bidons, el ce dans la plupart des pays ; meneurs
complices des pseudo-organismes officiels d'enquêtes sur les OVNI
dont l'essentiel des activités consiste â nier, a ridiculiser le probleme.

1. v"" lei ............


138
L'Australien apporta la conclusion, avec un rictus qui n'aurait pas
.uqut de donner froid dans le dos aux te i n~»:
- Je parierais vraimen t lTès peu 5U1" les chances reslant à ces
-.bft:s • l't:lpèce humaine de devenir centenaires. ..
L'astrophysicien abonda, sur le meme ton sarcastique:
- J'en connais mtme, pas très loin d 'ici, qui ne finiront sUrement
pIS raDote 1 Et' d tfaul de pouvoir exterminer cette vermine dzorl,
• moins ces pauvres gens suppliciés seront·ib, en partie, vengo!s!
Ils acrordmnt un dernier regard • ces cadavres abominablement
deped$ ct quill~renl ce lieu macabre pour gagner ta partie gauche du
IUIll!el en cul-de sac, Ariellah rétablit le contact avec l'aspirant Lou·
naJIIO afin de l'informer de l'atroce dl:couverte des cadets de
fFspacc, enlev~s par les Dwrls' bord de leur Nmrnll tvoluant dans
Il teinture d'asttroldes.
- Vouscommuniquere:l l'enregistrement de mes paroles au gtnt.al
TItIora-Noroon et au colonel Hoor·NLako, auxquels mes comps.·
fIDOStI moi·meme adressons nos ooodol~ pour le terrible mal·
beur qui les fnppe. Les deux cadets, p rtvellus de ta prtsenoe d 'un
,Ii- 'U dzorl. aunient pu tenter de se rf,fugier dans l' un des hangars
d'appontqe du Tshi/wrgIw pro~ par son champ d'invisibilité; ce
,. nt, ils l'auraien t dtsignt â l'ennemi. Ils n'en n'ont rien fait et se
lODt conduits en hb"os, essayant de db:rocher, de ronocr vers la Terre
JIIIi, les Oris, • dtfaut d'avoir pu localiser nOire cosmonef géant, les
ont pris en chasse, capturés et emprisonnk avec les deux enfants
..etis que nous avons d~livrts. Pour Ryoolga et Horko, nous am·
Yions trop lard: ils avaient ~ri, mutiles.
«œs !"issue de notre prtsrnte mission, nous transmettrons au
• c.aI Tahors·Noronn les dicbts photographiques pris depuis hier,
_ le si te de rOAP, sur la Dark Zone et maintenant dans ces caviUs
. .Ie"aines du plateau d'Albion. Aspirant Louvnnfp'l, obteoez..vous
De meilleure Îm.q:Ie q ue tout â l'heure du ,t:seau que nous allons
mainlenant ~plorer 1
_ Non, Commandant. La galerie qui s'ttend derri~re la paroi
mcheuse cesy rapidement d'~tre discemable. Selon toute vnisem·
hMnœ, pas de syst~me auto destructeur. La veille tous azi muts est
IUlÎntenut.
- Men::i, Aspirant. Terminé. Je coupe.
Effectiv emen t. le lo urd vantail m~tallique pivota et un appel d'air
s'ensuiv it, mugissan t de façQn lugubre dans le noir. Ariellah tclaira sa
bcl"" tlcctrique au bypton qui lança un puissant faisceau, rtvtLant

139
cette fois unt caverne naturelle, une grande galerie qui s'étirait devant
eux avec, ici et I!, des draperies calcaires, des concn!tions mais peu de
stalactites ou stalagmites., sinon minces et courtes. La galerie mesurait
une huitaine de m~tres de diamttre et s'élevait graduellemen t en se
rttrtcissant.
Haussant la voil( pour dominer le mugissement de ce «trou souf·
fleur,., pMnoméne relativement fréquent en sptltologie, Arie1lah
consei lla :
- Utilisons les torches, pour commencer. Nous éclairerons les pho-
tophores frontaux seulement dans les salles les plus vastes, afin de ne
pas nous éblouir réciproquement. Il va sans dire que nous resterallS
groupts et silencieux dès l'instant où notre progression nous éloignera
du mugissement du vent. (Elle consulta la boussole.) Au départ, la
direction est nord-ouest, comme l'orientation moyenne du tunnel
emprunté dans la Dark Zone de l'DAP.
Ils se mirent en marche, saisis par la beauté de ce qu'ils d~
vraient progressivement: un long réseau souterrain, natu~l et nOD
plus amtnagt par les Drorls. le vacarme du vent s'at1tnuait mais un
autre bmit bizarre le ~mplacail, un grondement sourd duquel leur
petit groupe se rapprochait, Ils durent se courber en deux pour fran-
chir une« chatitre,., un goulot d'étranglement au-delll duquel le pla-
fond s'tlevaît de nouveau sur une énorme cassu~ verticale, une dia-
clase bordte par une tlroite corniche; au fond de l'imposante fracture
grondait un torrent tumultueux.
- La rivit~ d'Albion ou l'un des cours d'eau seoondaires qui l'ali,
menlent, indiqua Laurent Giordano, J'ai lu sur l'hydrographie et la
sptltologie de la région un ouvrage admirablement documen1t, avec
une trts belle iconographie en noir et blanc et couleur '. Mais n'ttant
pas moi-même sptlto et ne connaissant pas le tract des avens et gaIo-
ries menant li la rivit~ d'Albion, je ne vous garantis pas qu'il s'agit
bien, ici, du trou souffleur explon! par les auteurs du bouquin. Nous
avons peut-être, il. notre tour, non pas dtcouvert mais emprunlt un
autre reseau souterrain qui. ..
- Regardez! conseilla Feodorenko en dêsignant, dans une cavilt
de la grande diaclase, quelques empreintes de pas. Il est impensable
qu'un enfant se soit aventun! ici: donc, ces petites traces ont é1t ~
1. U:r c.r--
d',flhioft, H~ & ~ tks '_Wi.es mi_ _ ... ",w.I:J F_
111i~<k V _ ; fntJIitr torne d'""" .me: de Inlis _ pif "ARElirA. mairit de SoiOl-
ChristokrAIt>ion (S46}o~ Ou ..... eollcnir _ _ ')'>'1' pol" <X>OI'dorInol<U' G/nnI
Goubort. .>cc!o col!Obon,lion d< 8rno/t Le Falbcr, Pa,rick Giltzin ..... J<an-FrlnOOis Perm,
Jean.1.IÎd\d l'l>i& J""'I .... Sul.. et loi ponicipotion des III' !I!,. et <t... d ...... de I·AJI.EtII'A.

14il
lites par les chaussures d'un Dzorl Nous sommes to1.\iOUI1i ru la
bonne piste...
Iisarrivmnt au bout de la diaclase qui sc transfonnait, aprts quel-
ques mtandra, en une faille plus ttroite donnant sur un puits allant
CIl s'cvasanL
- Sans mathiel, sans pitons. echelle de corde ou d'~lcctron, nous
n'irons piU loin... Ni haut ! grommela Giordano.
Sa rernal'Que dtpitec amena un sourire chez la jeune remme :
- Tu endosses pour la prernître fois de ta vic une combinaison-
oommamtn m nçue par m~ tn:= danlcnmn~ ct tu ne neux enyi~r
toutes les po!Sibiiittl, tous les services qu'elle peut ~ndre.
AWlOche ...
Il obtit et Ariellah manipcla deux comlllandes du ceinturon.
jusq~1a prote&tes pIIr une plaquetteooulissant sur sa boucle volumi-
ne""se L'astrop/lysicien tressaillit et s'accroct.a insûnctivem~nt au
Ins de la t'otarienne en pcnIant rtquihbre, soudainement prive de
~ par la mise en activation d'un milli-gtntrateur gravÎl~
mqnttique. L'IFnt du KGB . l péta la dtmolUlfaûon et fil p3S5M' un
1I$1IU Francail, s'assurant qu'il avait bien assi mile le maniement des
mmmandes du stn~rateur antÎpavifique et le laissa tvoluer' faible
luutleur.
- Ça va, dit·i~ tu te dtbrouillc:s suffisamment pour nous iuivre.
Nous resterons ;roupts, CI si tu as un probleme, tu pTtviens. Razou-
mil/lUla ?
_ Rarou-comme tu dis. si ca veut dire OK, plaisanta l'eltVc.
Ariellah et Tedd y Cowen «dérollrnnl» les JmmiCTS, suivb par le
Russe et le Françai$, s'tlevanl mmme des ludions dans cxtte chemi-
nee. avec une prudente lenteur. Le ;rondemer.t de la rivitrc souter-
raiI1c s'cscompaiL La jeune femme tournoya doucement su elle-
metne, fit comprendre par signes d'observer le silence puis elle reprit
SI pl.,.". prts de l'AustfaJien et n.:oommença 1 s·tlever. Les parois grû
onna!' cUfilaienl et sur A pucl!e, Teddy aviA de ""rieux gralfiû, Sa
mmpa&i1C se rapprocha. opina du chef, chudlota :
_ Des id&l&mnmes dzorls, gmvts dans cxtte paroi, cela prouve
que les Gris se deplaccnt dans ce œscau sou tmain en utilisant CUlt
aussi des dfgraviteurs. Rtduisons la puissance de nos torches ; on ne
sait jamais,
Prtcaution salutaire çar, insensiblement, des bruits compoSÎles leur
parvenaient, avec dc temps 1 autre des murmures, des voilt loin-
taines. Ils rtduisirenl aussi leur vitesse ascensionnelle CI finirent par

141
êteindre complètement les torches. Il ne s'agissait pas d'une illusion:
de la partie supérieure du puits provenait une faible ]umiêre. le
commando dégaina les paralysateurs et ne progressa plus que mètre
après mètre, finissant par atteindre unt corniche, a droite, dans
laquelle une ouverture ovale haute de deux mttres, large d'un peu
plus d'un mètre, revélait une vaste salle au parquet bril!ant comme
un miroir! A gauche, des fauteuils, également blancs. assez bizarres,
repartis en arc de cercle. Une clarté orangte baignait la pièce, sans
source apparente, dispensant un éclairage uniforme 1. Nulle âme qui
vive. On eût dit que celte salle etait en cours d'aménagement.
I.e quatuor se fit attentif, cherchant à analyser l'origine des mur·
mures, des voix qui conversaient. ArieUab leva J'index et actionna
son genérateur gravito-magnétique, flotta lentement en diagonale
dans la cheminêe qui maintenant s'inclinait vers l'ouest. Sa torche
n'émettait plus qu'un halo anémique. Nouvelle corniche et amorce:
très courte d'une galerie. Elle s'y engagea, suivie par les autres qui ne
tardérent pas à l'imiter, se plaquant contre la paroi rocheuse t
l'approche d'une nouvelle ouverture ovale qui rtpandait une clarté
orangée. Les voix, cette fois, devenaient audibles : l'organe grasseyant
d'un Ozorl qui s'exprimait en français el d'autres voix, plus normales
pour une oreille hUllllline.
La Polarienne s'accroupit, se mit à plat ventre et fit un geste pour
inviter ses amis à en faire autant. En reptation, ils se dispœ;èrent face
à l'ouverture et purent alors, sans être vus, observer en contrebas une
salle analogue à la preœdente, mais ici, les fauteuils blancs dessi-
naient un ovale; une trentaine de siêges occupés par des hommes de
la Delta Force MJ/12, en combinaison sombre, qui suivaient atten-
tivemenlles paroles d'un Omri au nez: crochu, en tunique jaune, ser-
rée à la taiDe par un 1arge ceinturon avec une grosse boucle. L'étui
d'une arme pendait sur sa hanche droite. L'éclairage orangê, curieuse-
ment, ne projetait aucune ombre des hommes assis dans ces fauteuils
confortables.
Un hologramme se forma au milieu de l'assistance, celui d'une
saDe asstZ semblable à celle où, un moment plus tôt, le commando
FTL avait dêcouvert les corps mutilés. Une saUe cependant plU$
allongée, avec davantage de bacs. le long de la daUe-console, des
Dzorls démembraient méthodiquement des corps inertes d'hommes
et de femmes!
- Voici maintenant la seconde phase, enchaînait le Gris, qui SlK>

142
etde au pompage total du sang des sujets, préalablement paralysés
pour que leurs mouvements désordonné.; ne compromettent pas la
rtussite de l'opl:ration. Cette phase deux consiste il. prélever les
organes sexuels. mâles ou femelles, il. trancher la langue, il. dênuder si
\xsoin est les joues, les mnillaires de ces corps, toutes ces parties
rttélant les enzymes qui nous soot ntcessaires ...
Un commentaire « en d irect» pendant que cette équipe de Gris,
quelque part dans cette base souterraine, procMait il. ces horribles
mutilations, sous les yeux des quatre membres des FTL mtdusès 1
- Vous pouvez constater que les corps ont êtê convenablement
vi&s de leur sang. Les seuls écoulements sur le dépeÇOir sont compo-
sés d'humeurs, urine, matitre:s fécales selon les sujets, que les jets de
liquide aseptique vont ensuite chasser, il. partir des buses rtparties au-
des!lus de la dalle, du plan de travail...
L'extraterrestre s'interrompit., manifesta un instant d'inquittude et
parcourut la salle du regard, levant les yeux vers l'ouverture haute-
bouche d'.reration naturelle - au seuil de laquelle les FTL s'étaient
vivement plaqués au sol. Malgrt le champ de confinement psy de leur
casque, concu pour faire obstacle aux sondages têltpathiques des
EBE, il semblait bien que l'orateur avait dêœlé (ou partiellement
&etlé) une source suspecte d'ondes psychiques!
- Une présence étrangère, Maître?
Celui qui venait de poser la question, assortie de ce« Maître» res-
pectueU)l., était un officier au grade de capitaine.
- Oui, mais pas ici méme, répondit le Dzorl en actionnant un bloc
de têlécommande.
Un autre hologramme remplaça le préctdent: apparut alors une
vue extêrieure nocturne de bâtiments militaires dont l'un, compor-
tant une longue baie vitrée, laissait voir une salle de réunion occup&:
par une quinzaine d'hommes de la Delta Force/MI 12. A t'e1itêrieur,
une patrouille Delta avait surpris un soldat, simple bidasse probable-
ment insomniaque et qui avait eu la malchance de regarder en direc-
tion de la baie vitrée et donc d'apercevoir ces hommes!
Des hommes tout de même singuliers, le teint blafard, presque
blanc et non pas rosé comme un Européen! Une blancheur faisant
songer il. celle de la craie! Ils difTtraient les uns des autres, mais il. peu
de détails près et leurs regards avaient quelque chose de froid,
d'inquiêtanL
_ Des clones, comme ceux qui, pour certaines missions. servent
dans vos rangs, fit remaquer le Gris.

143
La patrou.illc avait al'Tfl!: le dcuxitmc classe qui, intcrloqllf,
essayait de Pllrlementer, de protester, mai~ en vain: il se raidit brus-
quement, atteint par le flUl( d'un paralysateur et la patrouille le porta,
par les pieds el sous les aiiSelles, pénttrallt dans le bâtiment el des-
cendant Il la cave. Une cave particulitre qui permettait d'acctder aux
installatioll$ souterraines du plateau d'Albion 1
L'EBE reprit ses commentaires:
- Une ... bavure. selon votre: vocabulaire: ce soldat n'a pas respeclf
les strictes consignes de stwritt appliqutc,chaquc fois que vousarri-
va sur la wlle militaire pour assister à des séminaires d'instruction.
Vous avez ~tt informes du processus, je pense, mais pour les nou.
vcau~ il n'csl pa:. superflu de j'cxpo$Cr. Quand la Force Dclta{MJ ]2
dtbarque surœ $ite du Premier Groupement de Missiles StJattgiques
Francais, le~néral responsable de La base reçoit de l'~tat-Major de la
capitale l'ordre formel de consigner tous ses hommes el de placer le
site« sous ~tade C ou alem nucl6aire avanctc» ~ à la troupe, on fera
croire que ces consignes de sé<:uritt rtsuitent de ]'introductiCHI
d'espions sur la base 1. Naturellement, l'~stenc:e de nos installations
souterraines est ignoree des autorités militaires ... «classiques~. La
pseudo alerte sous stade C dure en moyenne quarante-huit heures.
Vos forces reprennenl ensuite les camions, les véhicules banalises qui
les ont amenées, pour les ramener au Grand Plan de Canjuen. Nous
pos3tdons, I!-bas. unc bue souterrainc beaucoup micUll isoloo que:
celle-ci ou quc son prolongement sous la Dark Zone de J'OAP,
l'Observatoire Alpin de Provence, fermement conlrOlé par un
humain fidèle à notre cause..
L'EBE manipula les touches de son bloc de It!léoommande et un
autre hologramme. cette fois, révéla une piêoe exigut; la patrouille
avait allo* le« bidasse,. sur une table d'examen el un Gris plaçait
au-dessus de son cr.1ne un arceau translucide qui émit bientôt des
pulsions lumincuses bleuatres.
- Ce cirmit osciUant psychotronique est en train d'effacer les sou·
venirs récents de cet humain, ggmmant ce qu'il n'aurait pas dû voir.
Un implant locaJisateur lui sera appliqu' par une nari"" qui DOUlI
pel mettra, IIlttrîeurement, de le localiser où qu'il soit et au besoin de
l'enlever.
Dans le couloir perpendiculaire à la cave où. conjointement, op6-
raicnt les clones de la Delta Force/MJ 12 et le Dzorl, l'on apercut une
silhouette fugace, ttrangement aœoutree: celle d'un individu gobe

1. Voi, les ...........

144
plus grand qu'un EBE mais revêtu d'une sorte dedêfroquede moine, un
capuchon înclîn~sur les yeux qui interdisait de distinguer son visage. li
portait en outre des gants noir.
- Eh! chuinta Giordano. Vous avez vu, ce ... cette tI chose)t bizarre,
caclttc par un capuchon ? ..
- Oui, confirma Ariellah, intriguée. Jamais vu auparavant un ftre de
ce genre 1
Le Gris instructeur manifesta une fois encore de !'inqui~tude et
actionna son bloc de ttlb:ommande. L'image tridimentionnelle
l'effaça, remplacée par une autre: un second jeune militaire avait ~tt
surpris il suivre la patrouille qui emmenait son camarade. Deux DF
mm' s'ttaient emparts de lui, l'avaient immtdiatement paralysé.
L'image mobile les montrait emportant le soldat t~tanisé vers une voi_
ture,le casant sur la banquette arrière et s'installant, eux, sur la ban-
quette avant. Le v~hiculed~marra sur les chapeaux de roues, sortit du
site et emprunta la d~partementale 30 qui longe la base militaire, pas-
sant devant la fusée reproduisant celle de la bande dessin~ d'Hergt, 011
a mJ.lrcM sur la Lulle, a vec son damier blanc et rouge et continuant vers
le sud et Saint.Q1rîstol.
- Nous ne suivions pascette voiture jusqu'il sa destination: une ban-
lieue de Marseille où l'imprudent, ayant recouvrt l'usage de ses
membres, recevra une rude correction. L'hôpital militaire où il sera soi-
gné pendant plusieurs mois' - aprêseffacement des raisons de son enlè-
vement et de son passage il tabac - autorisera ses camarades a lui rendre
~isite. L'~tat dans lequel ils le trouveront les incitera a la discrttion sur
ce Qu'eux-mfmes pourraient surprendre, même si le blessé n'aura pu
leur fournir aucune explication sur les moti~ations de ses agresseurs
«inconnus ». Les vertus de J'exemple ont souvent des effets salutaires.
- Votre technique l'a abondamment d~montrt, Maître, approuva
servilement l'un des officiers participantace séminaire d'instruction ou
d'endoctrinement Aprês les enlèvements de jeunes militaires du camp
de Mourmelon, dans la Marne, les Itmoins potentiels ont ttt terrorisés
par la dfcouverte, en ligne droite, des vêtements de l'un des disparus;
vetemenlS alignts qui conduisaient â un taillis ... dans lequel fut trouv~
non pas un cadavre mais la peau et sculementla peau, retouméecomme
une peau de lapin, de l'un de ces jeunes militaires J!
Dans leur cachette surtlevée, Teddy Cowen, Ariellah, Mstislav et

1. Hommes do 10 o.lta Forœ


1. vot, Ieo An .......
1 [nformatior> Iaconiq"" do F~ ln ..... diff\Ub: une ....... foi. 10 maûft oeil sep! .........
!I<ate. lots do I"enq_ ........ d.."",tiqua; di..,..-itiom..

145
Giordano demeuraient prOSttts. comme assommts pu b
incroyables ~vtlations de ce EBE, confidences soia,neusement enre-
gistrtcs par le mini-magnttophone bnu::elel de la Polarienne.
- Maitre, voulez-vous nous parler de l'utilisation des tissus
humains, dans vos ex~riences? questionna le lieutenant qui, la p~
mitre fois, avait pris la parole.
- Nous dtsossons parfois un membre afin de cultiver ses chain,
ses muscles in vitfQ, dans des bacs alimenth en liquides nutritifs, UlI
strum physiologique de syotht:sc: activant la mitose, la multipticatiOi
cellulaire. Cesl un ~ de culture inspire des travaux d'un graod
Ternen: le docteur Alexis Carrel, mis en application dans la fabrica-
tion des clones qui peuvent atteindre l';Ige adulte cn moins de dtw.
de vos années. Nous utilisons d'ailleurs un procédt de dtveloppo.
ment acdltrt du clonage mis au point par l' un de vos semblables
illustres ct que nous respe<:tons profondément: le profC5Scur Lionel
Dennsmore, un gtnfticicn, biologiste de gtoie, qui ptrit mal-
heureusement dans la destruction de la base de Du]ce oû des milliers
des nOtres trouvmnt la mort.
e Un acte de saboragc, de pure barbarie, inqualHiable, dont 1e$ rot-
pables se cachent dall5 la clandestinitt des Forces Terriennes mies
Libres, ces maudits FrLquï] nous faudra bien identifier un jour, afitI
de les extenniner. Mais pas de façon aveugle, tout au con~, !III
nous servant d'eux comme sujets d'expériences non anestMsiês et
conscients des supplices qui leur seront infligês! En p~]evant aupan.·
vant leur semence, et leurs ovules pour les sujets ~minins; noœ
approvisionnerons ainsi nos services d'ingtnierie ~que, de ta.
togtnie et de mttisoage.
Une transformation p-aduelle s'opl!ra dans le raci~ du Dwrl qui
exprima la 5urpru:e, puis ]a crainte, et !iOn auditoire tourna la ttlt,
suivit !iOn regard. Plusieurs des officiers quittmntleur fauteuil, a1u.
m~, bientôt imités par tous les autres.
Teddy Cowen et ses amis pestaient de ne pouvoir, depuis leur posi.
tion tlevte, observer ce qui parai~sait tant stupéfier ces hommes et
leur maitre inslnLcteur. L'objet de leur surprise, cn effet, se trouvait
hors du champ visuel des FTL Il y eut un instinctif mouvement dt
~ chez les membres de la Delta ForccfM] 12, et le quatuor put
alors prendre conscience de ce qui les effrayait: un paralytique venaiJ.
d'apparaitre, mistrable sur soo fauteui l roulant, la ttte inclinte vers la
droite,le bras droit seul apte" se mouvoir sur l'appui·bras abritant le
bloc de commande du 5i* motorist.

146
SI. voix, casste, laborieuse fi articuler, rompit le silence:
_ Je te maudis. Krebc:l Irko, et je maudis tous tes semblables qui
.'(IDt laisst sou ffrir cn restant sourds 4 mes supplica tions! Ils n'ont

.!
;. ri. au;epl~ de me soigner, de me gutrir comme ils auraient pu le
Quand la base de Duke a êtt dttruite, tous ont perdu la vie,
lIOi-~me j'y aurais ptri si, miraculeusement, je n'avais dû.il la der-
lieR minute, effectuer u nc mission i la base Air Fo~ de Nellis ...
lhtpIe lunis, car je suis mort ce mll1in ... et je com mel1Ce à me ven-
",1
Les officien, de plus en plus inquiets, regardaient alternative ment
lie Gri1 qui paraissait terrorisl: et cette étrange apparition fluidique, a
deIIIi transparente. _
_ Qui peut projeter ici cet hologram me, Maitre? interrOgt:a un DF
_ au gnIde dt lieutenant.
L'EBE Jtpoodit avec UD temps de retard:
_ Aucull. .. hologramme exttrieur ne pourrait prendre fonne ici,
. . . celte base proltgte par des champs de forœ qui interdi.!;enl uoc:
tric manif~tation. .. Quelqu'un, parmi vous, a-t-il tll.Jdiê les phtno--
7: Et de .. les apparitions de. .. ce qu'on appelle les fanIOmes?
Une ~lIiue de murmures incrédules lui répondit puis un DF mali
e»ua Il tfte, cattgorique:
_ Les fantOmes reltvent de la superstition, Maitre, meme si au
bJ1 des siecles quantite de têmoignages font ttat de leurs macabres
. ~~,

_tl. ,
_ Je ne partage pas votre avis, Ueutenant, intervint un com man-
dIat. Les preuves de la surv ie de l'âme - ou quel que soit le nom
,,'011 donne l ce principe - sont virtuellement etablies et l'on sait,
..-Ia fui d'une multitude de ttmoignagn, qu'après une periode post
lIk1rftrII, de transition, l'Ame.!'''' mce spirituelle. l'esprit ou Dieu sait
QIIOi va lit réincarner dans le corps d'un eofant :l naltre. De ce fait,
)IOUtqIIOÎ une manifestation inlemlediaîre appelée fantôme ne POUf-
AiI-dJe pas apparaître :l DOS yeux?
_ CesL .. Cest une chose. .. rtcllement t tabl ie, ehel: vnus, les
IMl!Dlins 1 bredouilla l'instructeur EBE.
_ Disons potentiellement ttablie, Maitre.
_ Cest raux! Irratinnnei et digne des croyances medievales !
.'emporta le scientiste. Les fantômes n'existent pas, Maitre 1
Le Gris tourna un regard de plus en plus alarme VC\"$ l'apparition,
et II voix du professeur Dennsmore succtda â ces tchanges d'opi-
lIÎODs çontradictoires;

147
- Peu importe !.'eS polémiques stériles, Krehel Irko, les morts de
tous temps ont pu, à leur ut, re ... enir tourmenter les ...i ... ants et ma
présence immatcrielle en est la démonstration. Fantôme, re ... enant,
esprit, ne sont pas l'apanage exclusif des humains et dans le non-
monde, le non-temp:s., le oon-espace où nous existons. les fantOme$
hum ~ins ciltoient les fantômes dzorls ...
D'un ges\e lent, du seul bras partiellement ... alide, l'infinne désigna
maladroitement une directinn. Tous portèrent leurs regards ... ers cc
point, pour exprimer soudain la stupeur: un EBE translucide ... enait
d'apparaîtrt, nattant ... ers l'assistance en ,cmissant, a ... e<: d'ctranges
lamentos dans sa ... oil!. graseinante:
- Krehellrko! J'ctais biochimiste dans nos laboratOires de la base
de Dulce et je suis mort en même temps que tous les autres
occupants, dzorls et humains, qui tr.!r.vaillaient ensemble depuis plu-
sieurs décennies. Je suis mon., oui, cependant, ce matin, à rappel de
Dennsmore, je ne sais comment, je me ~uis inlégrt ici. Tu ne me
reconnais pas, Krehel Irl<o?
L'instructeur, celle fois boule ... erse, profondémeot en état de choc,
balbutia:
- Ahell-Naho?
- Je ... ois que tu as bonne mémoire 1 Mais il te faut m.li~r ton
émotion. méme si notre apparition fait resurgir en toi les ... ieWe$
craintes ancestrales prop= à notre espèce néanmoins si évoluœ. Les
doctrines qu'on nous a inculqutes sont fa"sses.. Krehel Irko. A~ la
mon., nous sommes censes réintégrer la Mère Cosmique, l'Entit!
Grise - cou!eur de la féticitê- qui nous restituera un jour au régnede$
... i... ants. C'e:st là un mensonge! Cette trulsmigration idyllique est
l'apanase des caStel supérieures inconnues de nous el qui détiennent
tous tes pw. ... oiB..
0( Nous, qui n'appartenons pas aul!. castes suptrieures, en mourant.
nous de ... emms la proie.-escla ... e de l'Entitc Nain:; nous l'cnrichissom
en énergie et alimentons sa haine envers les habitants de cette pJa~te
que nou5-lT.êmes ne haÎSSllns pas, puisqu'ils nous sont a~ssi indiffè-
rents que peuvent l'etre leurs animaux familiers. Quand nous mou-
rons, ct pas a ... ant. malheureusement. nous acctdons i un autn:
ni ... eau de comprehension. L'Entite Noire ne haît pas seu!ementles
Terriens: imbriqu~ dans les strw::tun::s cristallines de la matim: de
son uni ... ers local - eUe en occupe simullUl~ment plusieurs. dans la
galaxie _ ell~ souffre de son immobilité, de SOn confinemenl et di,tillt
sa rancœur, la projette ... ers tout ce qui est mou ... ement, déplacement,

148
..... ~ donc aux animaux, aux habitanU de œtte plantte et, par
cœbtroup, à llOU$o~mes, les Dwrls! Une anomalie que, de nom
,,",ant, noUS ne pourrions compn:ndn: ou admettre.
• Au~ exemple d'anomalie et de conditionnement aprts la mort:
;eoc le yeux pas de mal et pounant, dans la dimension intermtdiaire
ot. nous existons maintenant - et Dennsmore aussi est dans ce cas,
depuis ce matin -, une pulsion imtisonnée peut me pousser à te faire
du maiL.. Peut-tu'e à t'entraîner avec nous, vivant, au royaume de
rEntitt Noire!
la face congestionnée de l'instructeur prenait une teinte pastellisée.
Les ytIIx lcvts sur le fantôme, il battit en retraite puis hurla, frap~
d'tpouyanle quand le spectre Huidique plongea vers lui et appliqua sa
!llin sur son crâne lisse. Nulle brutalité dans cc geste, toutefois,
opnd le revenant s'éloigna en compagnie de t'Ombre du paralytique,
nastructeur EBE tomba à genoux. En geignant, il IlOna ses mains à sa
_ • son cuir «non chevelu ... :rur (l'qi/el j'imprimait la traœ briJ-
illlrt de ŒlU main dtsi1lClU1léf'!
Dans une salle située t un niveau !uptrieur, une cinquantaine
tnIommes et de cloDe$ de la Delta ForcefMJ 12 subissaient un exa-
men., contrôle par vingt examinateurs dzorls ttlepathes.. L'entrte en
toene d<$ spectreS vindicatif!; du professeur Uonel Dennsmore et du
biocI1imiste Ahell-Naho sema une belle pagaille, les humains se lais-
lant gagner par la panique manifestée par leurs maltres! Ce fut la
&bIndadc, la fuite eperdue vers la porte trop étroite pour laisser pas-
lei' plusieurs hommes à la fois. Il y eut des blesses, des Dzorl! piétinès
Oam une bousculade &entrale et un vacanne de cris tpouvantés.
Ce tintamarre incita les FTL à quitter leur poste d'observation
peu se n!fugier dans le puiu rocheuA tout en essayant de localiser le
lia! d'oÎl provenait ce tohu-bohu. Une ga1erie diagonale les conduisit
_ une cheminée rectangulaire qu i se n!véla ttre une cage d'ascen-
ar,' plate-forme gnvito-magnttique. Celle-ci ,'élevaÎI rapidement,
t.IIpOltantles fuyards vers la surface, plus euctement vers les caves
","ales interdites à la troupe et aux officiers de la base d'Albion.
Ariel1ah et ses amis, l'anne au poing, sc hAt!rent dans le conduit
IIItral et ne tard~rent pas à arriver dans la grande salle déscrt6c où
Psairn t deux DF men qui avaient perdu connaissance et une demi-
dOllzaine de Gris blessés, pittints. L'un deux, sa tunique déchilte,
bduc de haut en bas, dénudai t son corps malinare, dtpourvu de
IOUS-v!temcnts.
_ Oll! Ça alors! s'exclama J'Australien cn euminant de plus prés

149
libertt, donc IUlI. anima:vt, aUll. habitants de cette pllnttc ct, par
c:onueooup, , nous-mtmes, les DzorIs! Une anomalie qLlt, de nolœ
vivant, nous ne powriO:lS comprendre OLi admettre,
c AUIœ exemple d'anomalie cl de conditionnement aprts la mort:
je ne te veux pas de mal ct pounant, daN la dimension intcrmMiaire
oiI nous ellÏslOns maintenant - et Ocnnimorc aLissi esl dans ce cas,
depuis ce mltin -, une pulsion irraisonn~ peut me pou~ Il te faire
dLi mal!.., PcLlI~1œ , t'entrainer avec nous. vivant, au royaume de
l'Entilll Noire 1
La face congestlonnte de l'Instructeu r prenait une tclnle paste1!i~
les yeLiX 1evts sur le ramOme, il battit m retraite puis hurla, rm~
d'tpouva~te quand le spectre flLlidique plongea vert ILil el appliqlJa sa
main sur son crine li S$C, Nulle brutalitt dans ce &me. touterois,
quand le revenants'tloipa en compagnie de l'Qmbredu paralytique,
rinstructctJr EBE tomba t genoux- En Âftant, il pona _ mll.ill$. sa
ttte, • son CIIir «non chevelu It sur leqrtd s'imprlmtllt ID trace bri)-
/tlnle th Mit main dtsi'lCllrnœ!
Dans L1;!C saUe silu.fc: , un niveau suptrieur, une cinquantaine
d'hommes CI de dones de la Delta Fora:fMJ 12 subissaient un CD.-
men, contr61t par vingt examinateurs drorIs I~l~pathes. L'entrte en
8Ct;iie des spectres vindicatifs du professeur Lionel Dennsmore et du
biochimiste Abell-Naho sema une beHe pagaille, les humains sc lais-
sant gagner par la panique manifcstte par leurs maltftS 1 Cc fuI [a
d\!bandade, la fuite ~peld\le vers la porte trop ftroile pour laiS$Cr pas-
$Cf plusieun hommes' la fois. Il y eut des b'n .... , des Ozorls piftinfs
dIIns une bousçUlad .. ~Dtrule et un veronne de cris tpouvllnU:s.
Ce tintamarre incita ln FfL à quitler leur poste d'observation
pour sc réfugier dans le puits rocheux lOut en essayant de loçaliser le
lieu d'où provenait ce IOhLl,boha Une galerie diagonale les conduiSÎI
dans une rneminœ rec::taqulaire qui sc Itvtla tue une c:aae d'ascen-
5eUr, ' plato-fonne gravito-magntlique. Cctle-d s'tlevait rapidement,
emportanlles fuyards ve~ la surface, plus exactement .e~ les caves
spb:iaJcs interditts li la troupe el aux ofIicien de la bue d'Albion.
Ariel1ah ct ses amis, l'arme au poing, sc hAttrent dans le condUÎt
latfral ct ne tard~nt pas '" arriver danl la grande salle dtscrtte où
gisaient deux DF men qci avaient perdu connaissance et une deml-
uUlU.IIine \le; Od~ ulç~ piêLint:... L'uil uçu .., SIl lUlli~uc: ,jtîchi .....,
fendue de haul en bas, dfnudait son corps malingre, dfpourvu de
sous-veternents.
_ Ob 1Ça alors 1 s'cxclama l'Australien en examinant de plus prts

149
la creature tandIS que ses compagnons se rapprochaient Vous avez
vu ca?
t(Ca », c'êtait l'entrejambes du Dwrl imberbe qui, il la place des
organes gtnitaux, présentait un simple renflement il peine discer-
n~b\e 1
Ariellah, Feodorenko, Giordano et Teddy se hâl~rent vers les
autres qui gtmissaient groggy, pour soulever leur tunique, et oonsta-
kr qu'aucun d'eux ne pœ;sédaitla moindre ébauche d'un sexe! Mal-
gre ce, deux de ces êtres, seloD toute appaI'eoce, appartenaient au
genre femelle a,ec deux petits mamelons tenant lieu de seUl$..
Pas de sexe! Et pas davantl!ge d'anus!
- C'est wngue, nun?
- Dingue et inquiétant, Laurent confinna la Polarîenne, en exami-
nant l'un des EBE bl~ au bras el dont la plaie exsudait, en guise de
sang. une substance vert-jaune.
- lnqui~tant?
- Mais oui, abonda l'Australien. Rtllêchis: si ces avonons ne sont
pas sexuts, ils ne possMent ni !perme ni ovule, Eo ce cas, lorsqu'ils
enlêvent des Terriennes ct pratiqueot sur elles une instmination aru-
fi::ielle, QUI SO:'IT LES DONNEURS? Nous savons de façcn cer-
taine que les bommes captures subissent souvent, eux, un prtlt ve-
ment de SpclO.e. Pas pour seNir li l'instmination des T~ennes
kidnap~"" puisque cdlC!I-CÎ mottent au monde d"" m~tis qui n;s-
semblent un peu aux Dzorls, IIllis qui sont lout de même \lt:!; difTh-
renlS, même en tenant compte des modificatioru inhêrentes au mttls-
qe. Rappelez-NUS de Jeffrey Bucklcy et dc la petite Kryerla, nœ du
professeur Dc:nnsmore et - c'est lui qui le pensait - d'une femme
&orl, responsable d'un laboratoire de biologie et de genttique il
Dulee.
- Cest extremement troublant et alarmant, renchérit la Pola-
rimne. En cas d'instmination avec du ~p(a me humain, qui sont les
merts porteu.ses fi êtrangtres », s'il ne s'agit pas de Dwrls 1 et en
l'occurrence, (111i se cache derrilre les EBE? Ces panieulari tés phy-
siQUes abernlDtes soulèvent une autre question: sans sexe, ni mème
un meal urinaire. commeDt tvacuent-ils les liquides.._ et les aliments
ingêres, puisqu'ils D'OD t pas davantage d'anus? Leur sang est dif-
fh"ent du nOtre, fit-elle remarquer eD dèsignant la plaie ouverte dt
l'un d'eux d'où SuiDtait une Substance vert-jaune. Ils SODt bien des
etres vivants et Don pas des robots, les craintes métaphysiques, les
angoisses post mortem du.. .. fanlOme, tout a l'heure. CD apportent UDt
confirmation supplèmentaire.

''''
Tm: troubl!, l'ttrivain regarda sa compaane, mais alOI'li qu'il
s'&piRwt i parler, elle l'co dissuada d'un impcfœPlible froncement
des $Ot1l'ci1s, comme si eUe avait devi~ le fond de sa penstc! Une
~ qu'il cGt tté prtmaturt d'CJ,poscr aux autrQ.. .. Ariellah fit
ltiversion en montrant du geste les corps jonchant le sol:
- Ces bkssts, terriens ct dzorIs, paraissc:ot la plupa.n iooonscients;
OOInmoins, ils peuvent avoir eoregis~ nos pa.rolcs ct nous ne pou·
vons prendre aucun risquc... Mais avant de les «tvacuer)t,
Il'oublions pas de leur piquer leur transpondeur, conscilla·t-eUe en
retirant d'une poche étroite de leur œÎnt uron un disque rouge
componant un idOOgl'amme mystérieux. Fouillons aussi les DF
men ...
Ils ne trouvtrenl un transpondeur que sur les cadavres d'un
commandant ct d'un capitaine; les grades in~rieurs ne devaient pro--
blblcmcnt pas ttre autorists A cn faire "saer Activant leur ceinturon
dqnviteur.lcs FTL les transpor1trent sans difficulltjusqu'ila vcrti·
ale du puilS profond d'une centaine de mtlfCS. Les corps bas--
t'IIitttnt, dtgringolant comme des pantins pour s'écraser au fond du
JOUlfre: legteltable accident qui scrait mis sur le complt de la
~niquc. ToutefoÎ$, l'absence de transpondeur sur les cadavres de
œw: qui étaient habilitts A s'en servir poserait une tnigme et ferait
peUl~, alon. penser A la culpabilité des Ffi..
Plausible. Et sans importance puisque ceux-ci œuvraicnt dans la
eJandestinitt, ce qui ne facilitait gutre leur identification!
- Cest vraiment incroyable, ce que nous avons appris cette nuit,
nt le compagnon de la Polarienne. Ces flre5 inscnsiblc-s, chamltant
les humairu avec: indifférence. mais affolt!; en dtcouvrant qu'il exiSle
une survie aprts la mort ct que ces fantômes peuvent excn::er une
Etion physlqul sur Ics témoins de leur apparition!
Laurent Giordano coula un regard dubitatif i l'Austnùicn qui s'cn
aperçut ct leva la main:
- OK, Laurent, OK. TOUl ça n'est pas très rationnel mais pour
l"beurc, .. faisons oomme si ..... L'instructeur ctzort a dit A ses ~Itves
que les champs d'fnergie protl'Vant la base interdisaicnt la rtception
des hologrammes. et c'est cette certitude qui a singulitrement accrt--
di~ la venion fantomatique de ces apparitions ct dé<:lencht le sauve--
qui·peut. Ntgligeons temporairement la nature véritable de ces
spectres et reconnaissons pragmatiquement que ces revcnants sont un
sacrt atou t dans notre jeu!
- Oui, i condi tion de pouvoir les faire app;ualU'C A volonté,
objecta Feodorenko. Ariellah, crois--tu que c'est possible?

'51
La j~un~ femme IlJT1,HIdit I~ tpaulQ, aoc.:: UII~ HlUuc l''''rpkAC:
- Je neœnnais pas le conten u des canons des invcnteun. ni ce sur
q uoi travaillent nos chcrdleun avane&, li bord du Tsltifunglœ (JIll
dans les centres de recherches de Dankor et ma roi, les ~ les pfus
rolles peuvent avoir ~ dans leur cervea u in venti[ Ce qui est
curieux, c'est cette rumeur selon laquelle Je proresseur Lionel Denn\-
more, qui a pourtant commandé la destr.lCtion a to mique de la base
de Duke, ne serait pas mo<1; ou bien que, mort ce matin, il hanterait
maintena nt divers endroits!
.. D'accord, nous venons de voir so n rantOme, mais nous De
sommes pas obligés de souscrire à ce que nous avons vu! La vtrit!
est peut~tre plus elnlnge e~core que nous ne pouvons J'imaginer 1De
toute rnanitre, j'interrogerai le Service d'A ction Psycholt)gique dont
je dépends, afin d 'en savoir davantage. A la condition qu'on veuille
bien m e IUlseigner, cela va de soi.
Sous son casque, elle étouffa un bâillement et eclaira son cfuono.
graphe :
- 11 est p:us de quatre heures du matin. Nous avons tous besoin de
rtcuptatl. Renoocoos A reTeni r wr DOS pas pout em prunter le vloral;
nous perdrions ainsi une bonne heu~ Main tenant que l'itintraire ct
les obstacles sont connus, j: vais demandO' li J'aspirant Louvrangode
nous ttltportcr à bord de son Kalto, 0(1 nous pourrons n\lUS reposer.
Laurent, li quelle heure dois-tu reprendre Ion service?
- A quatone heures.
- OK. N()us déjeunerons A ManOSQue et tu rtcu~reru ensuite 1.1
voiture au parking. vers mw: heures trente. Tu auras amplement Je
temps de regagner l'OAP sans probltmt.
- J'espt..e aUbllÎ pouvuil J.lW"tiUl""f Il Ile nUUVCllLU. W'Uj15 de: mm
FIL A vos cô!t:s. QueUe nui t cxaJ.lante, les am is !
Ariellah lOurit de son cothousiasme:
- Rien ne s'y oppose. A bord du Ka/tor, nous te R:mcttrons un ta!-
kic-walkie d'une marque ticn connut, mais quc nos tecllnicieos CIDI
trafiqllt pour lui aPJlOnt:r un .. pl u~ .. ; [VIf clem("lll! la f1O"~ibilitt,
grâce A un sfanal convenu, de nous appeler oil que nous soyons. surla
Terre ou dans ce sys~me !.(llaire. C est un privi1*. mai5 j e De crois
pas me tromper en voyant en toi l'étoflè d'un meneur d' hommes
capable de creer un solide noyau de résistants pr!ts à l'aCtÎ()n ...
Quand ils furent Iéleportés à bord du KallO', Ariellah établil le
conlact avec le vaisseau rnére et obti nt l'aide de camp du colCll1el
Hoor-NlakCl. responsable du Service d'Action Psychologique dom

1"
elle dtpeOOait. Infonne des h"tnemcnts de la nuit ct des $ingulitrt:S
!!êl.... tations «spectraleu auriblJl!es i feu le professeur Denns-
Dft, raide de eamp fut formel :
Nous Il vons pu ttablir que Dennsmore " bien ptri dans la des-
Ilklion de la bise de Dulce et qu" la date indlqute, il n'a pu
Itjou..~ dans celle de Nellis, au Nevada. Le major stntn.l de rAir
Fora Quek Whanoq, rtoemment promu chef des Forces Terriennes
I..I~ a personnellement enquel~ .. Nellis, au~ du stntnl
Oldham, responsable de celte base EBE mais affilie scotu:menl aux
f1'L. comme J'etait le docteur Frank Rooney qu'il connalt bien.
Oldham a tt~ categorique: durant l~ jou~ qui ont prfdde la des-
truclÎon de la bise de Dulce, le professeur Dennsmore n'a pas ~tt
œadlit i NeUis en helico, ni par Rooney, ni par quiconque. En
amJ!Quenct, les a1ltptions du prtlendu fantOme de l'ex-chef du
MI Il sont rnensontl.tI, Pour l'heurt, nous rlevon~ 1'Jldmeurt, no~s
Ile oompren.ons pas ce mysttre. ..

Cc1Ie nuit-a, peu avanl quall't heures du matin, tous les chiens de
Il ba$e militaire du plateau d'Albioo hurltrenl .. la mon. ne ..... eu.\,
inquiets, sans que les paroles d'apal~ment des maltrcs-cJtlens ne par-
"rio:nœnt • les calmer, Curieux componemenl chet ct:S !)ttes habi-
tu!elIl demeurer silellCieuses en effectuant des patrouilles de su ..... eiI-
lance avec leu~ maltres ...
Troil heures cinqUlnte du matin, cela correspondait i ]'fpouvante
qui "ail frappe; les Gris au sein des installatiollll SODtem.ines subite-
ment C'IIvahies par des fantômes. Cela coTncidait aussi aVe(: l'agitation
des DF mm, œs hommes - et ces clones - de la Dtlta ForoefMJ 12.,
d&anP danlltur besognc:: l'arrestalion sUi""""'ive de deux bidasse
ioo/fcnsifs qui, ma!enconll'tusement. avaient surpris cc qu'ils
u'aWlÎenl pas dol voir, L'un, soumis' un traitement d'obliteration
IIIlItraonique. D.uno.;\ oublÎ6 la p~ sur 16 site de 0IIII ;lI5Oli",s
IlOIIImandOl «indp"ables », i la combinaison d'uniforme sombre
fi:appte • l'tpaule gauche d'un insigne tnigmalique: un Delta ou
triangle rouae traverÉ horizontalement par trois traits, le tout s'in...
~Ylll1t dans un cercle' fond bleu '. L'autre, moi ns chanceux, serait
rWouv! grievement blesst, m21tyri>t par des agnsseurs inconnus,
Iaî~ sans connaissance aUll pones de Marseille ' .
\
1. Eo6Uc. _ ..... otmol", a·~~ ... oul!"lSUIUIIeII' pm'" ... tttI_llldirid ... __ ~. __
oIIcirt . ... plo ' ' ", cet i....... jomail , .. _q~juoq""", lIIotool _ 1'."" rmlÇOi'd -<
2. ... _iQ ...

'"
L'infortune dew:.îeme classe, dirige vers l'hôpital militaire Lavéran,
y serait convellJ.blement soigm trois mois et demi duranL Par la
suite. l'angoisse ne le quitterait plus à l'idée que ses« tabasseurs JIo ne
manqueraient pas de récidiver s'il commettait l'imprudenoc de par-
ler. Et cette fois - ainsi qu'ils l'en avaient menact - ce serait pour lui
rtglcr son comple '.

Jf!Udi 27 juil/el, huÎI heures, Manhattan, New York.

Mstislav Feodorenko, l'agen! du KGB, pa""" dans les rangs des


Forces Terriennes Libres, admirait l'appartement de ses nouveaux
amis et JI(lrtners: l'écrivain Teddy Cowen et sacompagne polarienne,
le commandant Aringa Griinl-Louharlt.
Une demi-beure plu.. lôt mai. en FllI.ncc, OÙ cn raison du d!cala,
horaire, il était t:reize heure5 mnte. tous troll avaient restitué 1eur
4 x 4 à l'agence de location de véhicules avant de prendre place dans
la voiture de l'astrophysicien. Celui-ci, en rqagnant l'Ob$ervatoiœ
Alpin de Provence, les avait la issés dans la nature en éprouvant de la
nostalgie, sachant que le Kaltor, sous champ d' invisibilité, le~ pren-
dmit à son bord pour les téltr.orter en une fraction de seconde au
=ur de Manhattan t
Effectivement, ayant pris plaœ sur la dalle eD cuivre du translateur
Il. bord du vaisse!l1, ils avaient tU: instantanément dématérialisés, et
tél~transœres dans l"appartemcnt six au dix-septième étage du
0" 3107 de ta 81 ' Rue Ouest. Au sud, lïmmeuble dumimtit l'Aml:Ji.
cao Museum ofNaturul History et, à l'oucst, les vertes froodaiwnsde
Centntl Park à hauteur du jardin d'enfants. Une vue - admirable-
sur la grande pelouse circulaire,!e lac du Belvtdère, son ClJStle et, au,
delà de la Oeopatra's NeedJel, l'imposant Met, diminutif new-
yorkais affectueUJ( de l'ell:traordînaire MetroDOIitain Museum of An.
Le Russe abacdonna la terrasse et, à l'invitation de Teddy Cowen,

1. Il "" ".,... polo~ _ mai. da ... nt<s pl ........ <leu. ItoIOiDsde ....,.,.. éYI"""":1111 _
"...00 1DI.l~ ... fi""" 10 r6ci1' r.u......... lM ' .., ... c:iDq dH::tdkun; œ pa " ...
- . qui ~ """ cUdan.tiom ".,. <!<rit. do<:untall. ooip<uoo::mrnl di..._ _ 1
""'\eS fi,.,. "h .... (.oi, let Anaues~ Pot lill<\LI'l, DOUO (CEOF <1 CAQ..Oub .... Amiul.. a...
.>Iien de I.umitn>) _""""'" .... la disporitioo « bizarro » d'un ",ililllin: """""1><, laIjœd ..
"""""" don> """ •• ,'" " - ~I "",\tOIt<: _ b Or!>-
2. 0I:>tIi>que ~ ... vuUt .... erifI: , Fori&iœ, .....+dir< !rois miIk ln> "'"" 1olI,'
00","",",

154
Il tint s'lsseoir SUf l'un des fauteuils faisantracelia large banquette
• cuir fauve tandis qu'..o\riellab apportait, dans un seau 'aJaœ, une
lMdtiIlcde Taittinger Comtes de Chanpagne R~, r.til1e:simt 1983.
UDe çbl10c que l.)onll, la jeune emplrr,tt portOricaine, n'ait pas êt!
l! Du champagne a huit hcutCS du matin en guisc de petit dtj(:uner,
cda rauralt fon surprise! Et impossible tvidemm ent de lui expliquer
,,'une d~mi,heurc plus tôt ou gutrc pl!:$, ils sortaient d'un restaurant
tmcois litut dans le midi de la France et qu'en oon~uenec, il ttait
bienveu~ de d~&lUt.". une coupe de champagne!
L'A ustralien poussa vers leur hôte un coffret en œdre contenant
descigares Anlarts de Iagamme Pltiades et en prit un lui,même, qu'il
dIuna après avoir donnê du feu il. Fcodorenko.
Ce\ui-d tira deux ou trois fois sur l'Antarès, sans inhaler la fum&:,
""",tria et posa. œtte q.estion il. l'tcri>-ain contre leqllCl 5'~tait pela-
... ,« st compagne, sur le oonfortatie divan :
- Ted, as-tu entendu parler des FantOme5 de Nansei-Shoto?
- Ob! Oui. Au printemps 1945, m on ptrc a combattu aux côlts
cbAmtricaill5, lors de la bataille d'Okinawa. Cestle surnom donn~
lU. Soucoupes Volantes par les JaponlÎs qui ont aperÇU OC$ engins
pau!" bJ IRmlere l'ois aux abords de l'an:hîpel des Nansel-SholO, ega-
_nt connu sou! le Mm d'ües Ryu-Kyu, dont la plus grande est
l'lkjnawa
- Cesl bien ça. approuva le Ru.sse. Je n'ttais pas n~,' l'époque de
IlcampaJllC du Pacifique. Mais dans le cadn: de mes activit!s scienti-
ftques _ je ~ui~ inttnietlr-docteur et directeur de rec:herr:ht.'l Il. Ah_
demgorodok:. en Sibtrie - je me trouvais llI.-bas il y a di~ ans, exacte-
IIrIItle 2 mai 1979. Une date impossible 1\ oublier, pour moi; c'e!jtce
jour-là qltt mon frtre Oleg perdit la vie, englouti avec ses camarndes
t 1xxù dl Dzferzynski, un SNA ou sols..marin nuclb.i re d'attaque.
- Uot avarie?
- Non Venu du fond de la merde Chine orientale,.n monstrueux
Cl8ÎII glOOulaire, a urêolt d'un champ d'ionisation jaune, avait tilt!-
r:alement happt le submersible pour J'enlr11incr dans les abysses, avec
la m~me aisance qu'un reqUÎn gobe un poisson passant 4 sa portte..,
CHAPITRE VIII

(.. ) """" d~ d,ri_ ~n " «fl~ Itd!~~ . . , - .


,~ Yl'vilontllgflt(iqun, /'' '''_""1 ""'" ""'""u d'mllra
,.,....,.. ,. ctTIu;rwmmJ un COIIfI;' ",,1 ""'" ;l1«Jt4lt k Mo,.,.
QrlmJ, 103 _ QFtJha ~ ''')Wtl PlU ~It" k dk/tfII:~ ..
"""JW'I'I'" ",,';b ai"';"" • tiJi>NIrfr. """~ "'" ~k "PI'
""'" jMJInM/tI .... nNhlslM /1#troI;m... __ "" .rai;""",

,.,.,.
0. M midi.. PlU ""'" M """jNn. ~ ""'''' "";,M hl 1JIqJdi.

Jirnrny Guieo,
l.o. miJsil'Hl t/IUdf, Il" 64. <:<iIIodiCHI SF Jimmy G-oioo.
F, te! dt la Cio! - .
La premitre Mit>:on dt ce mmuo (<<rit <III 1912)_
dtbul 1973, Le 6 .......... 73 _tait Il ......... d. Kil>
",,,,t
<Imel lltaQlIt PlI' l~pIt et la S)'rie~ Le COCIIIit
d. ptt"'" ... I",il tonota\e",..,1 dl ... r HilIoi.., 1 Si,..
litre ... ""*"~ de l'I.IeU'n'

~ ~t amorœ par le Sovi~tique avait vivement inreresst ses aum.


teurs, La Polarienne questionna, intrigute :
- Il Yaurait eu, au large d'Okinawa, une base sous.marine apparto.
nant aux Gris ou à une a utre espèce extraterrestre? Et celle-ci aurait
envoyé ce vaisseau spatio-sous-mari n en reconnaissance. à l'approche
du Dzierz}'lISki?
- Cest bien ca, Durant la demi~re guerre, les Dzorls ont installt
une base immergte dans les abysses de ce secteur, Li, les ultirrtell
affrontements de la campagne du Pacifique ont envoy~ par le fond
quantire d'avions, chasseurs, bombardiers, submersibles, torpilleurs,
navires de toutes sortes.. Ces millions de tonnes de ferraile - avec leur
chargement de bombes. torpîlles et obus - ont eu des effets dtvasu-
teurs, surtout si, comme je le suppose, la base occupait une vaste sur-
face de la fosse Qui, par endroit, atteint quatre mille m~tres de profon-
deur,
"Elle n'a peut-etre pas tu: dêtruite entitrement, si des cloisonœ-
ments de sêcurire existaient, mais elle a fatalement dtgusœ!
Reoonstruite, ceux qui l'occupent doivent veiller au grain et si UD
submersible tend à croiser à sa verticale, au lieu de le cha5SCr - cl se
d6couvrir - ils le capturent. Cest ce Qui s'est produit, il y a dix ans,
avec le bâtiment dont J'ingtnieur-mocanicien 001 mon titre OIes.

'"
«Je n'ai pas W'd~ Il. comprendre - maJut son ~ irrationnel
-la naturedcœttt ~DOnnc spbtre nimbtc de jaune, venue du fond de
la mer. J'emploie' dessein le mot imltionnel, car il faut se re:o;Îluer
dans le conteJl:lt de l'~poque en UnÎon sovittiquc. La censure ~touf·
mil l'ensemble des mtdias conœmant les Ntopoznanit uayoucnl·
dlit Obinicy ou NLO, Il. ~voÎr les OVNI. Le peuple ~tlit maintenu
dans un ttal de cn!tini~tion, d'endoctrinement en&mique qui,
depuis Ulline, laminait ~ volonte, son objectivite et le condition-
nait, le rendait incapable de distinguer le .rai du fau:l. En cela, Staline
IHelgnit des sommelS! Trois quarts de siècle de ce rtgîme abrolissant
00\ fail dcce$ paUVIC& gc,~ des rollolS ou des ]qumes. J'ai cu p]Ulii de
chance qU'cUll, Mon esprit s'est ouvert,' la faveur des informations
qui mc parvenaient de l'Occident, au cours des colloques scienti-
fiques intmlatÎonaUJ. aUlquels je participais.
«Des pinS complets de la connaîssallO:i, de l'inrormalion en ptné-
œ. ttaient oocullé$ par le KGB et je mc dis qu'avec la masse de
ItmoignqtS qui circulaient i l'Ouest sur Ic:s OVNI, pour nier S)'S1é-
matiqucmentle phfnom!nc, il fallail M soit un cn!tÎn avcuglt parle
J1bonalisne, $Oit appartenir' la conjuntion du silence et d!s lors,
bien sOr, hurler avec: les loups! Dans une publication occidentale,je
decouvris une dt:çluatiOIl de Boris Koukarkine, alors directeur dc
1']n,tilul Astronomique SlCllbcrs i M03COu, fai te lU dtbUI dC$ anno!;Q
cinquante, donc en pleine guerre froide. «Ce qu'on ne peut
comprendle, osait·il insinuer, c'est qu'on signa le le. soucoupes
volantes au-dessus de touEs les parlics du monde' Ja seule exccption
de l'Union sovi~tique qui est pourtant un pays de vasles dimensions
(.~) C'est li un cas de psychose belliciste fomcnt6 par CCUIl qui ont
inltltt II. provoquer une guerre !.»
«En œ ICmps..1à, qui pouvait savoir q~e cette eanailk: de Koukar-
tinc appartenait au M~estic 12? Il participait au complot de conb'O-
vmt6 instaure peu aprts l'armistice par Staline et Truman qui
_aient de W!ndre l'espi'a humaine aux Dzorls ! Ntanmoins, le men-
~ etai t tellemcnt tvident, pour peu qu'on rtnêehiSIC, que cene
attitude ntptive me révolta. Comment proc::6der pour en savoir
davantage, pour briser la censure dont on entourait les OVNI? A
deux reprises, j'avais ~t~ discretement sollicite par de soi-disant ins-
pecteurs académiques, à mon labo d'Akademgorodok. J'avaisjoué lcs
rtaifs, 'aisant semblant de ne rien soupconnerde leur appartenance au
KGB, œlle aigantesque elltreprlse de ooacition qui, jusqu'à la Glas·

157
nosl _ et m!me aprés, mais à un degrê moindre - a terrorisê le peuple
et l'a maintenu dans l'ignorance.
\< Lors d'une troisième visite de ces messieurs, je me suis montré
nettement plus comprehensif et intéressé. En moins d'un mois, tout
en conservant mon poste de directeur de Recherches, fêtais admis à
l'Oldie! Naoulal·Techflika. ou Dêpartement Science et Technique de
la Première Direction Principale du KGB; une direction «paru.
culière» chargte d'obtenir des secrets techniques et sc ientifiques en
provenance des pays capitalistes... et même d'origine, Contrairement
à ce qu'on aurait pu penser, il ne s'agissait pas là d'un pléonasme, le
mot étranger - entre guillemets et en majuscules - devait s'entendre
ttraoger à notre monde. Le document, frappé du cachet rouge Ultra
secret, prouvait que le Kremlin dètenait dtjà des connaissances pr0-
venant d'autres civilisations cosmiques!
«Dessillé, écolUre par le stalinisme et son terrorisme intellectuel
adoptè illico par ses successeurs, aspirant à œuvrer pour l'avènement
d'un monde meilleur, je cachai ces sentiments et me mis à l'ouvrage,
en tpluchant pour commencer les archives du KGB relatives aux
OVNI. Une occasion, un jour, se présenta: je me portai volontaire
pour participer à une mission d'exploration océanogrnphique el de
détection électronique - sous couvert d'une campagne de peche - en
mer de Chine orientale, dans le Triangle d u Dragon. En fail, il s'agit
d'un losange englobant, à l'est de la Chine. Ryu-Kyu, les Philippines
et l'archipel des Carolines. Une zone ayant la même mauvaise reputa·
tion que cene du Triangle des Bermudes, avec son lot de disparitions
de navires et d'avions.
\< La suite, vous la connaissez: la disparition du sous·marin sur
lequel servait mon frère, au large d'Okinawa, dans le cadre d'une
campagne de recherches sur l'origine des Fantômes de Nansei·SholO.
Les annêes passèrenL En 1988, au cours d'un congrès scientifique,je
fus contactê par une biologiste japonaise: Yoko. Nous avons vécu si.
mois ensemble avant qu'elle ne se dèvoile, m'apprenne son apparte-
nance aux FTL: l'examen probatoire auquel eUe m'avail soumis était
satisfaisant. Coopté par Yoko,je devenais un résistant, aççomplissant
avec elle ou en solo plusieurs missions avant de subir un entraîne·
ment spécial à bord du Tshilungka. Voilà, vous savez tout.
Le commandant Aringa Griint·Louhark nuança, amusée;
_ Nous saurons tout si tu me confirmes le nom de ton contact:
était-ce bien Tarawa?
Il éclata de rire:

15'
- Tu la connaissais donc!
_ Comme UDe tœur, Mstislav ! ele appartient tout comme moi au
Sezvioc d'Act:oll Psychologiql,K) charF aussi du recnllemenL Yoko
T _ es1 atTectte au 5CCU:'.IT Asie du Sud·E$L
_ Le monde est petit. !tn·t·il un iru;lanl en tvoquant l'adorable
mture aux rew: bridés qu'il avait surnom mte: Stuin Flower ou
pIl'f0i5 Salin Do/I. Pour en taminer avec ml« trajectoire». j'appar·
liens. vous vous en doutez, â la branche soft et rtfonn iSle du KGB,
romme il existe une branche wft à la CA, dont la plupan dœ agents
.ont plu5 ou moi"" affil ies au" FTL. No,., iIOmmC4 4 l'oppose des
MlB qui pactiselll avec le MJ 12 et SOllt, en consequence, des traItrcs
, la T'lICe humai ne.
La sonnerie du ttltphone interrompit le ... entretien. ArieUah sc
1IODlml pour, aUS$it6t. enroncer la touche ehOnill et rendre audible la
rommunication.
_ Contente de t'entendre, Patsy. NoLIS $OnuDe! renttb il y a moiru;
d'une heure cie notre voyap m. .. Europe.
_ En oompa,gnie de Mstisbv , je $UÎ$ au courant et sais que VOU3
avez fait un exoellent 1nI\"aÎ1. avoua Mtura KimbaU. alias le
œmm.ndant Patsy Omaha des FfL. J effrey rt Kryerla m'ont ebarJ6e
de vous fll.Îre Ùl bise. Je vous nppetle juste une minute ; bra.nche", ln
~It sur b infl)$ de NBC à diA heures, heure côte E$L Pas le temps de
faùe un discount On sc biw:lphone plus tard. OK?
_ OK, Patsy, rtpondit-eUe en raccrochant avant d'aj outer: DrOle-
mmt precste!
Sur la ttlkommande, Teddy Cowen avait programmt le canal
illdiqut. L'tcran s'tclaira sur une publicitt vanlant les mtritcs d'u ne
marque de coro Ilakes, puis "int "indicatif du JT de dix heures. Un
oommentatcur" la mine CO;JlIl,w!e annonça direccement :
_ «Le dtds du pn:Ifesscur Lionel Deoosmore, survenu hier en
dtbut de matinœ, affecte tou cew: qui admiraient cet homme de
~ et d'atmtplÎo:n. Cç srand .... vant cnacigna des anntQ durant
la FnttiqUe, la biochimie moltcuJaire , J'Universitt du Nt)uveau·
Maique., avant d'abandonner sa chiire lorsque la scltm;e en plaqUCli
le frappa cruellement, le cloUllnt jusqu'A sa mort sur un rauteuil rou·
lant, reclus dans son ranch de Duke... »
Les commen taires du journalisme ttaient ilIustrts de Jllans de
coupe: De nnsmore discutant amicalement avec des ttudiants sur le
campU3 de l'universitt,'' Albuquerque, du l.emps oilla terrible mala·
die ne l'avait pas encore vaincu. D'aulres piaDs le montraient sur $On

IS.
fauteuil roulant, infirme pitoyable, avec une faible motricitt d u bras
droit, des diflicultts pour remuer la tête. Derrière soo fauteuil, son
épouse Anna, guère plus de trente ans (alors qu'il en comptait ci n-
quante-sept), l'observait avec une touchante attention tandis qu'il
conversait avec le sheriff de Dulce. Anna. une très belle Coyote 1 à la
chaude carnation, aux longs cheveux noirs qui encadraient son visage
à l'ovale parfait.
Nulle allusion, naturellement, au fait que cct inlinne avait êtt le
prtsident du Majestic 12 avant de sc racheter en permettant à son
mtdecin-garde du corps. le docteur Frank Ronney, MIB repenti lui
aussi, de saboter la base EBE de Duire en y disposant des micro-
bombes atomiques; des explosifs nucléaires que lui, le paralytique,
allait faire sauter en se sacrifiant pour permettre à Rooney de sauver
Kryerla, sa fille métisse. Et là Slnscrivait un fanstastique mysttre :
comment, ave<: une bombe A sous son fauteuil roulant, dont J'expl~
sion avait entrainé celle de toutes les autres, comment, donc, [jttêral~
ment d~in tégrt:, le professeur Dennsmore avait-il pu survivre et le
prouver sur une videocasselle 1 Comment avait-il pu reprendre en
main le MJ 12 ... et mourir une deuxi~me fois la veîlle, en se manifes-
tant sous l'apparence d'un fantôme? Son fantôme, qui avait dêclen-
che la panique chez les Drom d'une base secondaire enfouie sous le
plateau d'Albion, dans le midi de la France 1
Autant de questions insolubles, irritantes, qui traversaient l'esprit
d'Ariellah, de Teddy Cowen et de leur ami russe.
Le cameruman de la téJevUiion cadrait à prfsent \'eminent biolo-
giste-gêntticien sur son lit de mort, entourt de fleurs, de CQuronnes,
deux gros cierges allumés. L'on voyaÎl successivement arriver le doc-
teur Frank Rooney, suivi de Ralf Hunt, secretaire panicuJier du
dUun l et Harris DiMattia, son chauffeur, trois MIB de la O A tout
naturellement en CQstume sombre. Ils venaient prêsenter leurs CQndo-
leances â la veuve toute de noir vétue, les yeux rougis, se mordillant
les levres, un mouchoir roule en boule dans son poing gauche. Une
grande dillJlite se dëgageait d'elle dans sa douleur et elle avait
rtpondu au chaste baiser sur la joue de son amant qui, à l'instar
d'elle>même et malgrt: leur adultère, n'en respectait pas moins celui
qui n'êtai t plus.
- Regardez cet homme rouquin, avec de grosses lunettes noires,
CQstume bleu marine, foulard de soie, CQnseilla la Polariennc. U
s'incline devant Anna Dennsmore. Vu?

[60
Teddy Cowen et Feodorenko opinmnl, liunt l't'Cran.
- Cest Wilbur Waller, le magnat du ptlrole. prtsident de la
ww Pttroleum Corporation de Galveston et sucœsseur de Denns-
lIIIn , la ttte du MJ 12. Il verse des larmes de tlocoo:Ii le sur la
- scronde- mon de son prtdéasseur dont il briguait le poste depuis
Ioo&ttmps !
_ Eh! s'exclama l'tcrivain. En arritre-plan. parmi les perwnnali-
Its, vous voyez Qui arrive? Maura Kimball! Pas tlonnanl Qu'elle ail
~ ~. au Itléphone. EUe devail arriver «en catastrophe» au
petit atropon de Duke CI foncer ensuite en taxi vers le Funeral ParlQr
où le corps est ex~ 1. Derritre elle, on aperçoit Steve Madow, le
porte-parole de la Maison-Blanche, avec d'aulres VIP Que je ne
ronnais pas.
- 11 ya Leonard Trenholm, directeur du FRI, Alfred. Connors. celui
de La CiA. et derritre eux Leslie Karman. Supervisor des SIO. les
Stnion Interogeneies Groups - le boss de Maura - un MIB servile-
mmt altache au MJ 12 mais hitrarchiQucment dtpendant de Tren-
IIoIm Qui, bien Que chef du FB!. n'en est pu moilUi l'un de nos sym-
Pllhisanl!... Ah 1 Je reoonnaîs aussi, ven; la droite. Barney Mills, le
I!IpOf1sable financier du MJ 12. infWdt a la Trilattrale ct dttcnteur
d'un bon paquet d'actions de la WW Petroleum Corporation. ..
Dennsmore aussi ttait actionnaire de ce trust petrolier Qui, paralléle-
ment, couvrait un tnorme trafic de drogue, en provenance de Colom·
bie. •. avec transit obligé au Panama. le général Noriega fermant les
)'eUl ct - sans doute 4 t4tons! - prenan t son pourcentage au passage!
ironisa la Polarienne.
Le commentateur de la tfltvision. conservant le mtme ton de gra-
riIt, repri t l'antenne pour annoncer Que les obYques du regteut pro-
Ils5cur Dennsmore auraient lieu le lendemain dans la plus stricte: inti-
aû!e au petit cimetifre de Dulce, Nouveau-Mexique.

Jtudi 27 juillet. douze heures trente, Washington.

Ceux Qui déjeunaient chez; eux, ou roulaient en voiture, ou man·


penl en vitesse: dan5 un McDonald's ou aulre rast food cil ~utanl

1. COOl .... b1""",n'" .III USA 001 dol ""M,, ' do pOlIO .... ft.- " ... 4""-,,' • Id
lr! ,. d.wII ... ....,., 001 ........... bd ..... oart kur tndre .... don .... " " " ' -

161
la radio ou en regardant la têlêvision dresstrent l'oreille à un indicatif
qu'ils n'avaient plus entendu depuis 1f'Oi.$ semaines: les quatre per-
cussions de l'ouverture de la Cinquième Symphonie de Beethoven:
Pom ~ Porn - Porn - Porn ...
Pom - Pom - Porn - Porn .. .
On ne sc posait point de question: seuls les humanoides de Dan-
kOT, la quatrième planète du soleil Hiliraon, «notre jJt èl.Oile Polaire,
ètaient capables d 'i nterrompre les programmes de toutes les stations
de radio et de tNèvision de la plantte Terre et de lancer sur les ondes
cet indicatif lourd de signification.
Les percussions restèrent en fond sonore diminuendo cependant
qu'une voix anonyme prononcait:
- Ici, Phi Omega... Ici, Phi Omega .. Les Terriens parlent aux Ter-
riens. Seconde èmission des ffI.., les Forces Terriennes Ubres, en ce
vingtième jour de la lutte clandestine contre les Gris, ces tIreS nêga--
tifs venus du cosmos, ces envahisse urs occupant de très nombreuses
bases souterraines sur notre planète...
L'indicatif et le «chapeau" furent répèth deux fois SUT l'ensemble
des ne/wor/q. Puis, sur 11:$ b;rans apparut un homme en uniforme de
ml\jor gtnffill de l'Air Force dont sculle visage, bors des projecteurs,
demeura dans l'ombre, impossible à identifiet". Il sc pri:scnta d'une
voix ferme, bien timbrte, habitui:e au commandement:
- Je suis le géni:ral. Chuck Wharton - un pseudonyme, cela va de
soi - et je vous parle depui s le QG Atlantique Nord des FTl.. Oui,
cela fait vingt jours que la base EBE de Dolce a etè entièrement
antantie, premier cou p de main de la Resistance qui fut un succts:
dix-huit mille Dwrls ont etè tuès mais aussi, hèlas, nombre de pri.
sonniers terriens sur lesquels ces monstre:!l sc livraient à d'abomi-
nables e)(p(:riences dignes de celles des mèdecins IUlÙS, dans lei
camps de la mort en Europe, au cours du second conflit mondial Un
succês suivi d'un tchec puisque le présiden t Edmund C. Marsh et le
vicc-prèsidenl Morris Newbury, complices des Gris, du Majestic 12,
l'organisation criminelle planètaire generte par l"envahisseur, ont ét6
dêl..ivrès par un commando des Delta Forces/ Ml 12 alors que, arrêtés
et dêlenus par nous, ils allaient être jugés.
«Un tchec que l'objectivitê oous interdit de cacher...
Ariellah et Teddy se sourirent, sachant pertinemmen t qu'il s'agis-
sait là d'intoxiquer l'adversaire: le pseudo-commando Delta Forcel
MJ 12 ètaÎt en réaJitê un commando FfLjouan t les mafiosi et« déli.
vranl » les deux illustres personnages contre remise d'une rançon!

162
FtIons, le prtsideDt et le vice-prtsident des USA seraient infini·
IItIIl plus utiles i la Rtsistanœ ,·ivants qucjuats el extcutês! le plan
IVlÎt ttt conÇU par les meilleurs strateges du Service d'Actiol Psy-
~"'" ~ Fomes nankonn~ A boni dl1 nhllu-.gkn.
le mysl&1eull. Jtnf!ra.l Wharton pounui Vlit:
- Vousoonnaiuez tous le commentateur PerT}' Morgensen,l'abject
filet du M*"ic 12 Qui p!rorait Quotidiennement sur le petit ~n,
IlltaStique )o1"SQII'il CQDvenail de ridiculiser les OVNI nagutTc ellcs
u.tra~tres pacifiques, avant l'eoute en sctne de nos amis PoLa-
nem...
Une courte sf!quencc rétrospective montra le vaisseau cosmique
lUI" la pelouse de la Maison-Blanche IIVec un CQntre-clutmp ,ur III
buIe des journalistes et cameramen vid~; puis nouveau oont.re-
dlamp sur la pa· ... relle ventrale de la Der avec sa double haie d'hon-
teur de D::I.nkonn. des deux sexes en CQllanb d'"nif<)l'll1e vieil oc
CIIIIre lesquels dtsoendaîent, sollriaots. le prtsidcnt Alan Nedwick

--
tltIC l'on croyait« suK:i&») ct son ami intime. le conseiller Harold

L'officier supf!rieur encbalna :


- Aprts la prise de con~t btotfiQue de nos fi~LCS PoJariens avec
IOUS, qui allions constituer le IOyaU de dtpart de la résista""" le
l" 'gal Peu t Moracnsen se révtla au grand jour, prenant toujours
Ait et cause pour les Delta Forces/MJ 12, couvrant de IOUlinges les
.surpateun de la Maison-Blanche et flttrissant les Polariens et les
fIL Beaucoup de patriotes s..~Laieot plaints de 18 panialitf!, de son
IOle inflmc el !'IIYllient metlll(:Ç. MOQIClUCn lX:1:~ficiDit d'une proK:o-
lion raPP.,x~e: deux DF Mer. l'escortaienL Pltcaution superflue.
puisque la rtsisWJœ est parveauc II. l'extculCT...
L'«rin cadrait une Jaguar XJ 6 QU'Wle grue tttirait de )'An.acostia,
rivière traversant l'es! du District de Columbia et Washingtoo pour
Il:jeter dans le Potomac. Dépo5!e sur la belge, portitTt avant gluche
cu.venc par l'un des bomm~DOuilJes en plt5enœ de pol:ciers.
rOll ape.œvait, bouffi ct marbré, ruisselant d'eall, 1e cadavre de Perry
HOlgtnscn.
Retour sur la silhouette en contre-jour de l'officier $uptrieur de
rAir Forte:
- Un IrIIÎlrC de moins, 'lmis palriotes.. A ecu" Qui s'interrogent
I:DCOrc, indt.c;is, je dis : regroupez-vous, constituez des nO)'3l1JL: de
r!:sistancc, mais SO)'C"l prudents. discrets, vigilants et objectif$. le!;
ITL ne toltreron t aucun acte qui De sciait pas diett par le a:voir
163
sacrt d'tliminer l'ennemi et ICUI1i sbires. Les cri mes crapuleux ct les
vols q ui pourraient elfe commis sous couvert de la Résistance seront
invariablement punis de mort et nous serons toujours cn mesure, i
plus o u moins brtve echêance, d'identifier les coupables.
«Ici le &entraI Chuck Wharton qui vous a parlt au nom des Fo~
Terriennes Libres, en ce vingti~ me jour de la lutte contre les Gris et
lcurs complices traitres • l'esp«:e humaine ...
Suivit l'indicatif de fin, ponctut par les quatœ percussions de la
Ciuq uitme de Beethoven.
De la côte Est à la cOteOucst, les langues all~rc:nt bon train et bien
des gens, galvanisés par cet appel el ces bonnes nouvenes, oomp\tJetJ1
leurs ami! les plus sÙrs. .. la Résistance allait avoir bientôt de nou-
veaux renforts ... Les FrL s'etaient lUS pendant vingt jours, mais ils
n'avaient pas abandonné la lutte. L'heul!: ttait ven ue de les aider,
d'entrer dans leurs ranp ...

Mime jo~r. dix-nuit neures a Wa$n;ngton,

Beaucoup moins d'emhousiasme, en revanche, dans le


ovale de la Maison-Blanche où le president Edmund Marsh
convoq~ son viee-prtsident Morris Newbul)', son ~"':~'"
Madow, Wilbur Waller, le prtsident du Majestic 12, le géD,,'' ' :;;;,,;.;••
Cowley, merd'f:tal-Major des armets, Joseph Uteason, le ><
la Défem.e, Barney Mil~ responsable financier du Ml 12, AlfmI
Conoors, Leonard Trenholm et Leslie Karman, respectivement el
charge de la CIA, du FB I et des SIG, les Seniors IntelllgCncia
Groups.
- C'est intolérable 1 tonnait le prtsident des
du poing sur le tapis vert du sous-main de sa table de
mincis, ces voyous de FTL "~::<:::~~';,
ém issions de radio et de ~I~visjon
nous ridiculise! Ils nous trainent j
ment nos amis les plus fidtles! Ils injurient, flttrissent nos
dzorls. L'Un de nos parti~ns en Europe, Conrad Tallerdhun, "".
appris que les FTL. s'introduisant dans les réseau)!. souterrains
base &or! situte entre un observatoire astronomique et les silos
missil es du plateau d'Albion, au sud de la France, ~"'.m,œ

l' lM
:=:'1ItT sauvaaemenl uoc quarantaine d'hommes, dont plu.sieun
:.&i...... de la [)elta ForocfMJ 12 et une douzaine de Dwrts.
- Mais comment, moll5Îeur le Prtsident, ces hon-la·loj ont·ils pu
.aiooe les banib'es de po~ntiel, les champs de dtsinUgmûon qui
d'ordinaire proltgent les accts li ces bases 1 s'ttonna Cowley.
_ Je ne saurais vous rtpo~ Gtotral. mais ils ,'ont fait! Les
QIiIvrcs d'humains et d'EBE trouvts disloques au fond d'un gouffre
dl rf:seau souterrain avaient tU: dt:lesl~ de leun tnmspondcul3.. Et
pour s'introduire dam Jes tunnels, il fallait bien que ce commando de
tueurs ail eu" sa disposition des transpondeun yolts beaucoup plus
lOt, Dieu sail li qui 1
t; Nous sommes entre nous, mes amis, rumina Edmund Marsh,
ClUtmcment soucieux. Mais pc!"SOnne ici et maintenant ne peut pré-
1oirquelle! seront les rtactîons de oos... a1lits, les Gris, qutjc trouve
bîeo patients. après l'Meatombe de Duke où di:l-huit mille d'entre
eu. oot trouvé la mort 1 Un carnage autrement san&lant que celui du
Midi de la France qui n'est que broutille! La botte' id6es est l votre
f :a;!sition, si vous voyez de quelle manitre nous pouvons tviterdes
..... ' mes que ne manqueronl pas d'exeroer les Gris tOI ou tard,
_ Monsieur le Prtsident. intervint Wilbur Waller, l'homme du
Ml 12. je ne suis pas sùr que ce soit! nous de trouver une parade, de
faire en sorte d'apaiser la colère des Dzorls.. Bien sîlr, si vous (il
iadreuait maintenant! l'assistance) avez une id~ originale, rtali-
able, il faOOm sans tarder la communiquer au Prfsident. Je crois
œpendant que les mieult plaets pour faire quelque chose sont
Connon et Trenholm,
Di$crets bruits de gorge de la part des responsables de la CIA et du
fBI ainsi mis sur la selktte.
- car enfin, Al, et vous, Lon, .eptenait Waller, avec V()$ dizaines
de millim d'.nts - sinon davan. - œuvrant aw:. Etal$-Unis.
fOUS ttes tout indiquts pour investiguer, ~rer, alTtter les FTl.., de
jIItftreoce les «gros », pas le menu fretin. Vous, Connors, vous avez
1 votre disposition, sur rensemble du globe, cent quatre-vingt mille
IImlSet voU! disposez d'un budget de vingt,huit milliards de dollars.
Vous, Trenholm, vos agents sptciaw:. sont plus de trois mille sur le
lerritoire. outre vingt mille employb efficaces el un budget de mille
deux cent millions de dolllltl; ' .
• Cest beaucoup et ces effectifs conccntrts su r les activilts cri-
Minelles des FTL devraient VOIlS pennettre, l'un ct rautre, d'obtenir

'"
des result:lu rapides. Après tout, les Ozorls n'y regarderont pas de
trop près et si vous leur livrez par e,;emple une bonne «ration)O
d'ufologues ou de citoyens pro-FTL, peut-!tre s'en contenteraient-
ils ... pour lïnstant?
Le cynisme de Waller, pourvoyeur de «sujel!; », de cobayes
humains destints 4 pmr suppliciés par les Gris, laissa mal 4 l'aise
aussi bien Trenholm que Connors; ce fut lui qui réagit le premier:
- Je comprends votre sentiment, cn tant que responsable plant-
taire du Majestic ]2 et reprêsentant de nO$. .. hôtes êtrangers, mais je
crains Qu'en dehors du corps d'agents spêciau,; sumommts les MIB,
les autres agcnu ne traînent les pieds pour procêder 4 des rafles dans
les milieu,; ufologiques. En revanche. il est impênltif de mettre un
maximum d'h ommes e)(~rimentts en chasse, afin de dêcouvrir CCIU
qui pounaient pactiser avec la Rtsistancc.
- Et vous, Trenholm 1 s'informa le magnat du pêtrole, sur un ton
affable qui ne prtsageait rien de bon.
- Il me serait difficile, monsieur Waller, de ne pas par1ager l'ana-
lyse: de Connors. Une chasse au,; sorciêres chez les ufologues serait
une mesure anûdtmocraûque et, en consequence, en violation de la
Constitution de notre pays. Les citoyens n'apprtcieraicnt pas ...
- Cest moi Qui n'apprtcie pa!wotre mollesse, à tous les deux!
s'emporta l'âme damnêe des Shon GI1')·$. Concentrez: vos efforts,
mobilisez vos gars, motivevles 1 Je veu,; ... J'edge des résultats
rapides, sinon... 1
Ce ne fut point in tentionnellement qu'il laissa sa phrase en sus-
pens. Au milieu du bureau ovale prenait naissance uo balo orangt
d.aJ1s lequel se forma rapidement une silhouette de petite taille. La sil-
houette se densifia, devint matêrielle ct la lueur s'estompa, l.. issanl
surgir un Drorl au,; yeu,; Nirés vers les tempes, avec sa grosse tW:
omêe d'un triple bourrelet sur I-occiput et un museau assez crochu.
Vêtu d'une tunique brune sente à la taille par un ceinturon retenant
la gaine d'une arme. le Drorl parcourot des yeu,; l'as.sistaIl(le, avalll
de s'CJ[primer d e sa voiJ; grasseyante:
- Peu d'entre vous savent qui je suis. Prêsentez·moi à vos sem-
blables, ami Waller.
Le chef du MJ 12 s'êtait levê, respectueu~, inclinant la t!te:
- Cest un insigne honneur Que vous me faites, Votre Illustrissime
Grandeur (il inclina une seconde fois la tête el s'adressa au presideDI
Marsh et à ses Mtes). Permettez-moi de vous prêsenter, Son Illustris-
sime Grandeu r llenngaor, le maître Dzorl de Du/cc qui, par miracle,

166
avait quittt la base une heunl avant sa destruction par les assassins
FTI.. Tout comme notre rt'll1ettt ami Lionel Dennsmonl fchappa Ala
ItIOrt parce qu'il s'ttait rendu ANellis la veil1e, Son lllutrlssime Gran-
deur, Elle, dut d'avoir la vÎe sauve a un voyage dïnspection dans
d'aulteS bases de l'Asie ou de .... 1
Un IOn interrogatif qui fit grincer 1'Q.·maftre de Dulce:
- D'autres hases, je n'ai pas a vous dire lesquelles, Waller!
Ce dernier enca~, obséquieux, et non plus mordant, tranchant,
comme il l'était d'ordinaire, en particulier avec ceux qu'il6crasait de
.. puissance lin,ncitre:
_ Veuillez me pardonner, Illustrissime Grandeur, je ne me serais
;&mai1 permis une tene indiscrttion car...
D'un mouvement d'.pcement du bras puche, l'Q.tralerreslœ,

-,
~ un bœf coup d'œil hautain et à la limite du mfpris, lui coupa la

- Venons au fait, car vous vous doutez bien que je n'utilise pas un
ItIttransŒreur pour le seul plaisir de ... Comment ditcs-vous 1... Oui,
• voir du pays.! Vous avez entendu, dans le rourant de la matin~, 1
rtmission elandcstine de ce ramassi1 d'assassins qui se rtclament des
l'oiœs Terriennes Libres: uoe tmission rN,iffus6e $UT l'el15Cmble des
.-n'lIvrb cet aprts.midi.
«Ma question est simple, monsieur Je Prtsident (il ne s'adressait
pllI5 1\ Waller): que comptez.-vous faire pour mettre un terme à ces
u.ac1ions qui amoindrissent votre pouvoir et salissent, d(:tl:rioreo l
l'lOS rappor\l; jusquc là amicaull?
Edmund C. Mar.;,h se racla la gorge. coula un furtif regard à Sleve
Madow, porte-parole de la Maison·Blanche qui, nt&Jigemment, admi-
IlÎtses chaussures soigneusement cirtes tout en songeant à la divine,
• la merveilleuse,ila voluptueuse Maura Kîmball qu'il avait hâte de
If.ioindre après celle fort ptnible tt:union au sommet!
_ Votre Sublime Gran ...
Wilbur Waller toussota discrttement i cette erreur protocolaire, les
Dzorls étant particulitrement pointilleux à l'endroit de leurs titres
yolontiers (et ridiculement) pompeux. Le prtsident réalisa sa mêprise
et s'edaircit la voill pour rectifier:
- Votre Illustrissime Grandeur comprend II.ssurtmen t que. .. Que
nous 50rnmes encore SOllS le choc. .. et l'indignation que soulève en
IIOUS cette tmission·pirate de nos ennemis commUIlS. NOliS
IOmme$. .. euh. .. alterrts devant !:lnt d'audaoc et le ... noU!. .. Je ...
Nous envisageons d'appliQuer des mesures draconiennes contre les
FIl...

167
Les yeux ttirts du «grand. Petit Gris fixèrent avec une $One de
fureur froide l'hôte de la Mai50n-Blanche:
- Vous en dttenez beauCQup, dans vos prisons?
Sans attendre la rtponse, il pointa son index griffu successivement
SUT Connors et Trenholm:
- Et vous., CQmbien en avc:z..vous ~tt, ces vingt derniers jours?
Et vos correspondants ou homologues des autres pays de cette pla-
n~te ?
Marsh sauta sur l'opponuniu: de faire dtvier la menace informul6e
d'Ilenngaor et apostropha les directeun; de la C1A et du FBI:
- Eh bien. messieurs, Son Illustrissime Grandeur vous a post une
question! Ne la faites pas attendre ...
Le Gris liemblait se dtlcctc:r de l'embamis de ces Terriens tout
autant que de la veulerie de leur pœsident, auquel il rappela, d'un ton
maintenant faussement mielleux:
- J'attends aussi votre reponse, Marsh ... mon ami.
Venant d'on ne savait où, un hurlement abominable enfla, devint
assourdissant dans le spacieux bureau ovale où tous s'ttaient levts.
inquiets, tressaillant en voyant surgir du mUT... le fantôme de Lionel
Dennsmore! Un Dennsmore curieusement toujours sur son fauteuil
roulant, qui ricanait. les yeux fous, en tournoyant trts vite autour da
Dzorl qui, tpouvantt, s't:taitlaisst tomber à genoux, levant ses br:aII
maigres., tournant la tête avec angoisse pour suivre les voltiges de l'no
directeur du Majestic 12 dont la voix sarcastique ricochait en tchos
œve~rés :
- Maudit Ilenngaor 1 Par l'entremise du docteur Toal Nkor, le chef
du Dt:panement de Biologie et du Laboratoire de Biochimie Mole-
culaire, â Dulce,je t'ai supplit de me gutrir, de donrn:r des ordres afin
que me soien t appliquts les soins, les traitements de la phannacopée
dzorls aptes à me gutrir! Tes réponses, jamais ntptives, m·ttaient
transmises soit par Toal Nllor, soit par Diildo-Yarl. son oompagnon
de vie: il me fallait attendre, «Son Illustrissime Grandeur ttait en
dtplacement _, ou en vacance, ou en la Base Luna, sur la face caçhée
de la Lunel
Le Specllt fondit sur Ilenngaor qui courba l'tchine puis cria sur UD
mode suraigu lorsque les mains de Dennsmore s'abattirent sur ses
joues, y laissant de profondes traces de brü!ures.
- Non 1... Non 1... Arrê... amtez 1 Je... J e n'tlais pas au courant!
J'tlais trop ocçupt:. .. On ne. .. me transmettait pas vos ... requétes !
u fantôme de Dennsmore tructa de rage:
_ Tu n'es qu'un mtprisable tortionnaire par larbins inteqXl:!ts!
~,je ne pouvais t'atteindre, mais en mourant. j'ai acctdt! la
pœsibilitt de sillonner \es dimensions, de me jouer des obstacles,
llieux entOf"e qu'avoc un ttlt.ranslèreur de matitre. Vous, les Dxorls
dl' haute caste, vous pensez btntficier du priviltge posI-mOrltm de
vovs int~gtel dans l'En.iit Grise, que les Terriens appelleraient sans
do::Iu.te Dieu. Il a fallu que je meure pour savoir qu'il n'en est rien. Du
IIOins ici, sur ce monde si .. bas de vibrations ... Sur votre plan~te
d'origine, c'est vrai, vous gagnez en mourant ce qu'on pourrait appe-
ler le Nirvana, la co mmunion avec l'Entitt Su~rieure. Mais en enva·
bissant la Terre. en occupant ou forant des bases souterraines, vous
vous e~posez tout simplement à vous fondre Il. jamais dans la trame
MLgttique de l'Entitt Noire qui (:tend ses pseudopodes à travers de
lIIultiples dimensions.
.. La terreur de la mort gagnera un nombre toujours plus tlev(: de
Gris au Ifllnd museau lorsqu'il$ sauront ce qu'ils trouveront «de
rautre oI)t(: ... Ce lieu maudit,je l'ai entrevu peu aprts ma mort mais,
comme il n'ttait destint qu'aux Dzor1s, je n'ai pas par\a8t l'i:pou-
nnte que je percevais, provenant des Gris lu(:s il Dulce et point
CIICOfe digtLl:s par l'Entitl: Noire.
L'apparition fantomatique. de nouveau, fondit sur le Dzorl et
IPPliqua sa de~tre su r son crâne d(:pourvu de la moindre pilositl:, y
lIi$S8nt la trace de ses doigts, de sa paume, comme s'ils avaient (:t(: du
_Ial pont au rouge! Le Gris hurla de douleur, se jeta sur le sol, s'y
roula, en proie .il. des convulsions engendrtes par le paro~ysme de
Ttpouvante.
L'horrible speetrt du paralytique, lentement, tournoya sur lui-
ftme en posant successivement le regard de ses yeux sLauques sur le
)ltsiden\ Marsh et ses hôtes qui tprouv(:rent un ttts ~ble sen-
liment de malaise, ainsi confrontés à une chose impensable, irra-
tionnelle. voire ridicule et qui, pourtant, sc manifesuit physiquement
.,us leun yeux. Car les tBees de brûlures sur les joues et le crâne du
Gris attestaient de la rtalitl: objective de ce qu'il avait endurê!
L'image de Dennsmore s'(:leva, traversa lentement le mur, s'effaça
Les ttmoins de ce prodige b:hangeaient des regards effarés puis le
Gris, péniblement, geignant, se remit debout, ne raisant qu'effleurer
des )'Cullles TelTiens qu'i l avait humili(:s un moment plus tOt par son
.,-ogance et sa toute-puissance. Maintenant. quoi qu'Hlui en coutât,
il Ile montra plus «humain» pour avouer:
_ Une e~~rience ... tprouvante pour vous comme pour moi. mes

169
amis.. J'ai lu nombre de vos encyclopédies et quelques ouvrages de
fond sur les phtnomtnes dits de l'aprè$-vie, ou sur la parapsychologie
en gtntral: aucun d'eux ne faisai t aHusion à ce, .. cette chose que nous
venons de voir, de vivre et dont .ie conserve des blessures doulou.
reuses! Vous mernes, aviez-vous tté, auparavant, témoins de ce genre
d'apparition?
- Jamais, 6 Illustrissime Grandeur, fit aVe(! une courbette ridicule
le directeur du Majectic 12. Nous sommes de!; carttsiens, des positi-
vistes et ce genre de - veuillez me pardonner - de superstition ne peut
nous affecter. Nous ne ...
- Et ça? fulmina le Dwrl en montrant ses joues et son crâne brU-
Its. Cest :1. des superstitions que je le dois?
- Attention 1 cria Leonard Trenholm. Il revient!
Et de brandir un doigt vers l'une des fenetres tandis que tous rel!-
traient prudemment la téte dans le!; tpaules.. Le Gris s'ttait accroupi
avec des tremblements convulsifs, ses mains s'efforçant de protêgel'
M "" 1
- Où?.. Où ? .. hululait le prtsiden t, trop dtsemparé pour songeri
imiter la chouette!
- Je .., Je pense qu'il est en train de virevolter aU)[ abords de la
Maison-Blanche! bredouilla le directeur du FBI.
Connors lui dêcocha un furtif coup d'œil puis il cilla: son visage
exprimait la frayeur, certes, mais ses yeux riaient! Il comprit alors le
stratagême de son ruse comptre auquel il fit un clin d'œil discret eo
entrant dans le jeu, d'une voix anxieuse:
- Je suis trés inquiet, Votre Illustrissime Grandeur! Je vous
plie de ne pas rester ici, exposte au retour de ce... fantOme si
Partagê entre le dtsir de redorer son blason singulièrement terni
par l'agression dont il venai t d'être victime ct celui de ne pas s'expo-
ser A nouveau :1. recevoir de!; coups, le Dzorl tergivel>a un instant:
- Je ... je me suis rosaissi et cette fois.. .. 1e. .. Je ne me laisserai
surprendre, si ce maudit Dennsmore s'avisait de ...
- Attention! 1\ arrive !jeta Steve Madow d'une '.''''ri,..
rie, en êvitant toutefois de regarder dans la direction de Connors (1
'''1

Trenholm dont il avait percê à jour la comédie,


En une fraction de seconde, llenngaor s'ttait dtmatéria1ist et traD5-
lait ailleurs!
Le president des ttats-Unis, soupçonneux, considtra brièvement
son porte-parole, hêsita, se retinl tant qu'il le put puis se mit à ria
aux 6clats, en comprenant enfin ce qui s'ttait passé, la ruse de Tren-

170
lIoIm d'abord, appuy&: par celle de Connors, enfin, l'enuee en sctne
• Madow qui avait dttennint llenngaor à prendre la poudre
d'..."mpeue sans plus songer à rtittrer ses embarrassantes quesûollS..
Seul Wilbur Waller, le président du M:ijestie 12, ne participa point
t l'hilaritt devenue gênérale. ce qui calma rapidement les autres, un
peu gtnts de sttre laissés alla il cette «~mpression» aprts les
lliolltes d'angoisse e;o;~mement ptniblcs v6cues un moment plus
\(Il Edmund Marsh leva la main:
_ OK, mes amis, nous avons contribué... Ou plutôt certains d 'entre
lOll$ onl contribut à accroître la frousse de ... Son Illustrissime Gran-
deur dont les questioll$ nous mettaient singuliérement dans l'embar-
ra Cette n!aetion, naturelle aprés ces minutes d'anxiété, ne signifie
PlI que nous mtprisions en rien nos allies dzorls et personnellement,
je De IOU:rerai jamais qu'on leur manque de respect en ma prtseoce.
Ni eJI mon absence, d'ailleurs., car de notre solidarite n!dproque
I\ cod peut~tre l'avenir du MJ 12 et des accords qu'il implique avec
b ~rs. nos Mtes souterrains qui ont dtja fait tnormtmeDt
pour DOUS, au plan tecboologique ..,

Jltme heure, â bord du Kaltor, $nUS champ d'irlVi$ibilit~.

A œnt mille mttres d'altitude à la verucale de Washington, dans le


postt de pilotage, Aringa Griint·Lcubark, Teddy Cowen, Msûslav
Feodorenko et Maun Kimball entouraient l'aspirant Lcuvnngo, ins-
* devant un clav ier de la console de pilotage. Sur l'ttr'an télé-
YisionDeuI grand modtk qui dominait les commandes figurait le
~u ovale de La Maison-Blanche. avec le président Marsh et son
aff, devant kquel il venai t de prononcer :
_ ... rrO$ Mies souterrains qui oru d~jdfoil ~nOl'mlment pour IIOILS,
III plan tochnologique...
La netteté n'était pas d'une qualittexoeptionneUe et le son subissait
pufois de curieuses distorsions, mais Maun Kimball se vota tout de
Iême des l'tlicitations. Ces images, ces paroles, n'étaient pas recueil-
lies par une caméra neutrinique se jouant des obstacles, non. Elles
eraient caplées par les yeux et les oreilles de Steve Madow vivant
tltsormais 'IVOC l'implant intra-cnln;en, v&ilOble mouchard micronisé,
fI/die lui aMit p/aœ, par l'Oie naJa/e. aprh leur Il nuit d'amour!»

171
- Bravo, Maura, la complimenta son amie le commandant Aringa
Griint·Louhark, Maintenant, j'aimemis voir de nouveau cc qut
donne l'implant que Te<! et moi avons injecté dans la veine œpha·
lique du prê3ident Manh ... Désignation Alpha !'rime, Mpinor.t.
Cc dernier pianota sur le clavier; lïmage tremblota puis se stabilisa
et l'on entendit ccttequestion de Wilbur Waller captée par [es o~[[C5
du président:
- A pTOPOS dl' technologie, Ed, nOlIS devons nous TenOOmTl'T pro-
chlJinement, ici, U"ec COl/dey et Gleason. A~..:_""UJ' fixé "ne dill"
- Oui. Lundi 31 juillet, li dix heuTes...
Lt président tourna la tète venl le secretaire ~ la Dtfense:
- piJS de tontre fTdTe j'espère, Gleason?
- Aucun, Ed. Le rtndez-voUJ est mo.imenu. Nous disposerons J'rmt
heure ltVarrt l'a"i''hd'lbn ben RhauJI!fa, le chaTJ(lde mission dugU-
$Idem Saddam Hrœein.
la ?olarienne ordonna à Louvrango:
- Maintenant, mixez la réception des deu~ implants: celui du pré-
sident et celui du porte-parole de la Maison-Blanche.
L'aspirant établit l~ conne~ions par le trochement des touc~ du
clavier et l'image perdit de sa neltett, le son leur parvint avec un ~
phtnoméne d'écho mais cc qui était dit n'en demeurait pas moilll
audible.
- Cest bon, Aspirant. Continua l'enregistrement son/image etI
simullaDé mais sur bandes parnlléles, c'est beaucoup plus net. \'tri-
Hez une Ibis encore si la transmission et la rtœptlon à bord du Tslrl·
lunglw est toujours satisfaisante.
- flle l'est. Commandant, fit-il en montrant sur un tcran de
contrOle la j uxtaposition synchrone de deux lignes vertes ondultes.
Le ttlévisionneur passa en zoom arri~ POUf agrandir le cham p du
bureau ovale nu moment où le prêsidenl se levnit, tendnntla mainJ
ses hôtes qu'il remerciai! de leur participation à a brainstorminçotl
J'on avait failli frOler [a catastrophe. tvittc grâce à l'intervention
opportune du fantôme de Lionel Dennsmore!
- Passez en neutrinique, Aspirant, et suivez un moment
Connors et Lon Trenho[m.
Celllt-ci, ap~s avoir pris con~ des autres participants à la
serraient en dernier la main du porte-parole de la
Steve Madow baissa la voix mais demeura des plllS strielllt
rant:
- Ç-aurait pu hre pire, non?

172
_ "aurait pu, mOflSinJr II' Porte-parole, conlinna Trenholm, aussi
impassible.
_ Stew, je voU!' en prie! Ne somme:r-nO/.l$ pas un peu ckvenU!'
romp/las 10/.1$ ln trois, en nous dibarrtusDnt d'I1enngaor dont ln
qw:sIfOllJ devenaient rudement.. , emmerdantes, maIgre le respect que
je lvi dois?
_ C'est ~'rai, St~, admît le directeur de la CIA, Trenholm a eu une
Idtfgtniale et Krace il sa ru,re- où nous amnsfalt chorus - nous mi/il
/t()rrquilles.
_ Oui, mals, pour combien de temp$? soupirti Madow.
_ Je ne sais pas, avoua son homologue du FB!.
Le porte-parole de la Maison-Blanche eut un mouvement de tête
fItaliste et les laissa pour gagner le parking, tandis que Trenholm
murmurait:
_ En tout cas, on s'est quand mime bien marri, AI! lA. tronche du
Gris quand l'OUI a'WI pris le relais pour jeter l'alarme! J'al cru un ins-
/tllit qu'II al/ail awer dl' ,rouille!
_ Oui, Sa Grandeur I1enngaor n'en est pas soni... grandie!
Le directeur du FBI coula un regard en biais li son col1 ~ue:
_ Sa Grondeur? Vo)'Ons, Al, nous sommes seuls l't il lafacon dont
JtIW' ave: emtJro~ apres mon exclamation pour flanquer lafroUS$(' il
Cf con pMant d"llenngaor, je pense que, tout comme moi, vous en
IJ'/in mMre de son allitude supirieure et mtprisante.
ConnoTS ctda et pouffa de rire:
_ OK, Lon, Nous avons un aUlre point rommun puisque vous pen-
Jt'Z deJ Gris exactement ce que je pense d'eux!
_ Confidence pour confidence. AI, je crois que Steve Modo ..... n'est
ptUt-llre pas un maul'tlÎS chl!l'al, mals illienl il garder sa plaœnjque
/es /icJr#..ads. Le plus sint:tre allil des Gris me parait tire Waller. Tu
rlD obsertt. pendan, nOIre commie? questionna-t-il plus familitre--
RoC
_ Oui. Il plrICtJilles I~rl'$ 0 __ une mimique de rlprobolion et s'il
~'l1Wlit pascraint que la cQlère du ... II' con pMant d11enngaor If - pour
repmrd!l' ta plaisante comporai:wn - ne l'alleigne lui aussi, il aurail
probablement rlprouvé nOire allitude! Un type dam /lOUS devrollS
IIOW mljier, dort/lavonl...
A bord du Kaltor, Ariellah et ses amis suivi~nt des yeux, sur
rtcran. l'~loignement des deux hommes vers le parking de la Maison-
Blanche et Maura Kimball rtsuma l'opinion gtntrale;
_ Fi nalement, ces deux patrons des agences gouve~mentales les

173
plus puissantes !iOnt plutôt sympa, non? Trenholm nous le savions,
puisqu'il complote avec mon oncle Harry. D'autre part, ce n'est pas
plus mal si Steve Madow n'agit pas par conviction, comme Lin vêri,
table traître, mais par Înttfét personnel.
Cc qu'eUe pensait demeura son secret et cette nuit !l. venir, ce ~
semit pas seulement en service commandt qLl'elie l'accueillerait, mais
aussi pan:e qu'elle ne répugnerait plus dLi tou! à dormir avec lui ..
Après .••
Le signal p"lsant d'une communication en provenanœ dLi TsJU..
lungka tmit sa vibration associte au clignotement pourpre, en haut i
droite de l'tcran, L'aspirant enfonça une touche du clavier de
commande el une jeune Japonaise, admirablement moul&: dans SOlI
j ustaucorps d'uniforme des Forces Spatiales Dankorannes, apparut,
!iOUrÎante, tandis que J'agent du KGB s'exclamait:
- y oko! Mais... où es-tu?
- Au PC du Service Action PsychologiqllC. septitme pont avant du
Tshilungko., saUe 19. Bonjour à tous., lijouta-t-elle de sa voix dOLite eJI
inclinant la têle à J'intention des compagnons du Sovittiquc. J'ai
pensé que cela te ferait plaisir, lÙlragor, de venir passer le week-end
ici, plus près des étoi les ... Si tu es.,. Si lu n'as pas de mission Il elTeo-
tuer, naturellement.
li afficba un sourire rayonnant:
- Si l"aspirant Louvrango ne fait pas d'objection,je vais rester avec
lui pour te rejoindre. OK, Aspirant 1
- OK, ami FfL, plaisanta-t-il. Le temps de mettre en activation le
gtnmteur de têlétransfert pour malérialiser cbez elle le commandam
Omaha puis chez ew: le commandant Griint-LouhaT\r:: et Teddy
Cowen, et nous mettons le cap sur le vaisseau-mm l

Lundi 3/ juil/et, dix-heures, Maison-Blanche, Washington,

A di~ heures pr~ses, le president Edmund C Marsb et son vitt-


président Morris Newbury ll'Çurent dans le bureau ovale Joseph (Jo)
Gleason, secretaire Il la Dtfense, le gtnéral Oliver Cowley, chef
d'~tat-Maj or des Armœs, Wilbur Waller, à la double casquette, pr6.
sident à la fois du trust WW Petroleum Corporation ct d u Mlijestil:
12, enfin. Barney MiUs, le financier de cette super-mafia ~tendant SI

174
pr-nnce sur toute la Terre. lb prirent p\aee sur les rauteuils e:t la
blDqlltue: non 5allS jeter un rqard cin::ulairc vers les rentlre$ donnant
w la pelowc: en apprtbendant un peu d'y voir sc: profiler l'ttnmge-
ttiocJ.plicablc - uthouc:uc rau.tolllil1Îquedc ÜClncl Dcnnsm~, Inex-
pliçable rationneUe:ment parlant car I"e::tpliçation fumeuse: dt fe:u l'e:)l'
~ent du t.U 12, si elle: avilÏ.tlerrorisf Sol Illustrissime: Grandeur
Iknnpor, n'a\'ait guéreoonvaincu ces hom mes douts, pare:~cdlence,
d'un solide: sen pratique:! Les angoisses meta physiques ne: les prWc.
t'Upaient pas outre mesure! fis travaillaie:nt dlln$ le: conere!. ..
- Morris e:1 moi avons tract les grandes lignes directrices de:s douze
moi s il venir: d'ao(lt 1989 à aoû t 1990, amorca Marsh. J'ai naturelle-
ment sollicite et obte:nu l'agrément de nos partenaires inte:malio naU:t,
en particulier celui de lako'f' Daheshvili, 10 pr(:sident dc l'Union
Sovittiqut,_ qui a tout de mtme: un peu reçbign<l avant de: souscrire à
oolrç I!Ia1i1l'1II't.1....,LIl uc ...,11. rC'itcno (cc lIiwll l, it ~',",-,Q:i3Ît li. WaI-
Itr) qu'à obtePir l'aval de: nos amis Dzor\s IU:tquc:ls vous ~mctlre7.
le S)'TIOP5Î$ dt nos oositatioas. OK, Wilbur ?
L'homme d. Ml 12 opina et le: Pltsidc:n t p()\Il'5IIivit, en consul tant
le dossier ouven sur wu bureau:
_ Nous allons tœs proehaiœment accorder au pmident colombien
V'UJlÜio Barro une: subventiOD d'une: soixantaine de milliollS de dol-
. , pour l'aider au financement de sa .guem totale .. contre les nar-
artrafiquants du cartel de Medellin, Nous nous couperons ainsi, fvi,
demment. d'une importante SOUrçC d'approvisionnement co cocaine
dontle$ béntrlC'eS serven\, depuis près d'un demi-si~le, il financer la
wru;tru<:tlon de nouveJlCll bas.-s EBE ou au dolvtllJppt:mem dCll ba:;a
es.ÎJtantes ', mais nous avons de bonnes es~rances de compensation,
au plan approvisionnem ent. avec les Syrien' qui yont reBtabiliscr
dlxaotage les plantations de: pavot de: la plaioc de ta Bekaa.., Si le:
Fllbal Micbd Aoun - qui ~ve d'un L.ibal! libre et libanais! - ne
IIDUS met pas des bâtons dan!; les mues.
Morris NC\\.oorry, qui avait ft<l OC] av.ct d'aoc<lder au poste de
'fÎI»prtsident des USA, inlCfVint:
- Nous avons tout de mbne les moyens de.., «tempfrer» les
ambitions du ctntral Aoun, voire de lui couper les ailes, s'il poursuit
son l'he d'un Liban libre et chretien PUrF du co mmerce: de la
dillllue 1 0.: ,,,, u,e IlVUII,'IIUIl, le. wuyell' Ù~ ruile lUIIIÛ!:" NUI'~­
DOire pourvoyeur qui relXptionne la man::handise en provenance: de
Colombie - d'ici d la fin d( ['annte,

l. Op. dt.

'"
- Son asile politique li. la nonciature vaticane li. Panama Oty est
d'ores et dtjâ prtvue, compléta Edmund Marsh. Monsignore Casca-
roni a donné son accord li. notre ami Wilbur en présence de Barney
Mîlls, le directeur financier du MJ 12. Le chef de cabinet du génb"al
Noriega assistait li. l'entretien, au cours d'une réception tenue il
l'amba··ade du Panama ici, 4 WashingtOn. En raison des charges
«embarrassantes» que deux tribunaux de Aoride ont établies, sui·
vies de l'inculpation d'Antonio Noriega dans le trafic des stupéfiants,
nous monterons une opération militaire et pénétrerons en force dans
Panama Oty... où nous ne trouverons pas Cabna de piila. .. qui lie
sera réfugié li. la fameuse nonciature apostolique abritant l'ambassade
du Vatican. alOse regrettable, ironisa le Président, il n'existe pas
d'accord d'extradition entre le Vatican et les USA. Nous serons forces
de respecter le caractère sacré le d'extraterritorialité de la nonciature
et ce délai laissera li. Noriega le temps de «discuter» avec nous des
conditions de sa reddition; conditions Que nous aocepterons - tout 9C
déroulera li. huis clos - et Tronche d'Ananas sera mis sous les ver·
roux ... dans une prison dorée! De même que Pablo Escobar, le patron
de la coke colombienne. avec lequel nous avons établi des pourpar·
lers 1.
«Aux yeux du monde entier, nous aurons prouvé notre désir
farouche de lutter contre la drogue en éliminant Noriega du circuit el
en luttant financièrement contre le cartel de Medcllin. Ainsi, le jour
où les circonstances nous... contraindront 4 avouer «l'horrible
vérilt» sur l'invasion EBE, nous aurons refait - plus ou moins-
notre virginilt: d'accord, les narco-dollars ont servi li. financer réta-
blissement des Dzorls dans des bases souteml.incs, mais nous n'avons
en fait Que poursuivi un processus engagé depuis longtemps, confor·
mém ent 4 des accords initiaux conclus vers la fin des anntes quarant!
entre le president Harry Truman ct les Gris .
• Vous approuvez les grandes lignes du scénario, Waller?
Le magnat du pttrole tergiversa quelques secondes avant d'émetttt
cenaines rtserves:
- Oui dans le principe, mais il faudra étudier avec soin les modati-
tes d'application. Je persiste 4 penser que nous devrons respecter
jusqu'au bout les accords bilattralU signés avec les Dzorls et ne pa
1. Pou.".,-ltts ryatll abouti pui>Qu< œtl< ~ ..... ilk .anupit. (si p<II !) .s. .. _
"""'" pi .. q ... do:>rte sumomm6e le Plaza F..omI>v Hill". , u.oo m d"alûtode, ou bo<I ... .
ru.
Andell Sa .. ile, l'Ordo.... «cc:IIIlII:. 4 ttoi .... 011 lquip/Jo d'u. 1tW'pIIono '" d'Im ~
mi~ Quoi. quo'" il fout Fer vi~<ÎOOj milli."" de l'no..,. de buûn Im_ dq)uisdi....
bIo..:bis en in • ..,;......... immobilien. """'unn1l, joailleries. cino!mal et dub< de fooL li
""" t ql>Oi ".u. po ....... moi. pour l1Ieutt. """' l1li"'1"""" de preciJionL

'"
4iYI&uer: ils sont les maitres de la Terre et ceux qui s'imaginent pou-
m rtaliscr une super-anne capable de disloquer, pulv~riser leurs
liniers enfouis à mille mttres de profondeur sont des rtveurs! Les
EBEont tenu parole: ils nous ont livrt, en conlrepartie de leur Mbcr-
penl, des perfectionnements technologiques essentiels: notam-
.ot les supra-eonducteurs et les prtmices des génmteurs gravita-
S!!~tiques.
- Les prtmices, rtpeta Joseph Gleason, le soc.ttaire à la Otfense.
Nous aurions volon tiers aa:ept~ la lotalit~ de la technologie anti-
IfIIY ita li on nelle.
- Rtflêchissez, Jo, conseilla Wal1er. Nos FIl 7, les dits furtifs, sont
dIjIl ~uipts d'un gtn~rateur GM ou gravito-magnétique Ttalis! à
partir de plans foumis par Ics EBE. Ils db::ol1ent et volen t avec des
.&clCurs classiques mais peuvent Îmmtdiatement pa~ en procé-
are GM: rtacteurs coupt$, ils volent alors s.ans bruit, peuvent faire
u tutique à cinquante centimttres du sol ou foncer à une v~locitt
db fois suptrieure à celle du son et ce, toujours en silence: nos vols
aptrimentau~ à Nellis Air Force Ranse, au Nevada., onl ~t~
œaduants. En fin d'annte, nous effectuerons des vols en milieu
ilblin, la nuit, tan l aux SJaleJ qu'en Europe. d'abord en Belgique..
OIns un second temps, nos F 11 7 GM seront autant d'OVN I à survo-
krl1talÎe, la France et l'Angleterre, où les imbtciles heureu~ de la
ance officielte qui ne sont pas sous notre con trôle continueront de
,.ner d'hallucinations collectives et de mtttores. Le SEPRA mettra
bon ordre aux divagations ufologiques en d~gotant opportun~ment
_ fustt - sovittique, amtricaine ou zouloue, qu'importe 1- dont la
_milite atmosphérique,. a ttt prise pour un OVNI! D'autant plus
~ les observatoires astronomiques - et nous les contrôlons tous ! -
l'empresseront de faire chorus, trop heureu~ de vilipender une fois de
plus I( CCU~ qui croient à ces vaisselles volantes» !
Joseph Gleason, le se<:Tttaire à la DHense, crut devoir appuyer
6Ivantagt son point de vue:
- D'accord, Wilbur, cependant, si nos F L 17 GM avaient ttt doits
d'ua gtntrateur 51.., oeJa n'aurait pas tt~ plus mal ... pour l'avenir.
Le patron du trust WW Petroleum Corp()f"3.tion el chef du MJ 12
eut un oourire carnassier:
- L'avenir, en cc domaine, c'est moi que ca concerne, Jo. Avec une
IIborescencc de soci~tes-tcrans qui dttiennent des parts notables des
lUtreS compagnies pttrolitres du monde, je contrôle la totali~ de la
JII"OducUon de nolre plan~te. El je contrôle d~jà \es tnonnes gise-

177
ments ~tro!iers de l'Amazonie, une d6couverte que 1'00 tiendra
secrtte encore un an ou deux '. Cest vous dire à quel point, moi
aussi. je souhaite exploiter l'énergie gravitationnelle et les gtnérateun
GMjSL ou sllpra·lllminiqlles... qui norlS ouvriront les pones du C0$-
mM.
C( Mais ne soyons pas impatients et ne placons pas la charrue avant
les œ ufs. Les rtserves pétrolières baissent, c·cst vrai, mais il en reste
encore suffisamment pour alimenter une ou plusieun; guerres mon·
diales. Et mon intention n·est pas de laisser passer d'aussi juteuses
occasions !
Et avec son cynisme habituel, il ajouta, apres un regard englobant
ses intcrlocuteun;:
- Notre reunion au sommet, du reste, a bien inscrit li son ordn: du
jour la planification du prochain conflit mondial limité au Moyen·
Orient, n'cst-cc pas 1 Et c'est bien à cet elTet et avec le plein accord du
prtsident Saddam Hussein que (il consulta son chronographe) dans
une dizaine de minutes nous. .. (il rectifia avec une ébauche de sourin:
d'e:tcuse)... le president Marsh et nous-mêmes recevrons Ibn ben
Rhaloufa, chargt de mission et hnmme de confiance de Saddam.
«Ben Rhaloufa sera le trait d'union entre Bagdad et Washingtoll
puisqu'il est hors de question que nolIS DOllS rendions en Irak ou que
Saddam Hussein vienne au:t StaJes élaborer les plans de cette« guerre
du ... Golfe,. dont il pense que nous lui permettrons de sortir vain·
queur, moyennant une baisse notable de ses tarifs pétroliers cn
tchange de son annexion du Koweit à la veille de la d6çlaration du
futur conrut.
Le magnat du pêtrole et chef du Ml 12 s'6çhautTait. oubli.ait
presque le respect des hiérarchies., négligeait le president des USA et
jonglait avec les plans., les combines, les magouilles sordides de sa
guerre; simple prelude li .ra victoire à lui, le tout-puissant Wilbur
Waller qui, d!sormais. n'avait plus de compte li rendre li feu Denns.-
more définitivement mort et enterre 1
- Une annexion, poun;uivit-il, sur laquelle, au début, nous serom
censés fermer les yeu:t, en protestant seulement du bout des lèvres.
En particulier pour ses armes bactl:riologiques., ses gaz - ex~rimentts
sur les Kurdes - ses super-caoons, niés, raillés par les médias li notre
botte, enfin, son arsenal nuc1taire existant mais sur lequel les memes
mMia. feront planer le doute ou dont ils nierontl'e:tistence. Comme

"8
ils DOt docilement nite celle des OVNI jusqu'à l"intervention de ces
sa.lopards de Polariens!
Il eut un ricanement carllll$Sier pour ajouter, $llTC3.J;tique:
- Oui. cette .. Optmtion Scie Méunique» ne sem pas faite
pour, comme il l'esptre, transformer Saddam Hussein en Mahdi,
nm!m cacht. mystérieusement disparu vers l'an 874 de l'Égire et
devant revenir .. à la fin des lemps» pour rttablir la foi corrom-
pue el islamiser la Terre entitre, avec l"appui d'une Cinquième
Colonne inttsriste d~jà implantte dans toul l'Occident .
• Mais Kadhafi ne le lui permettm plU, lui qui s'estime fon cher
311 gramme et se eonsidtre dtjà comme le Madhi... Ce qu'il ten-
tera de prouver ... dans le IroisUme co'ljlil mondial que nous ferons
Ida/cr Œl'am la fin de ce second millénaire... si nos plans ne sont
pas modifik. El hl, nous saurons alors que les rtserves ~lTOlières
IOUclleront à leur terme ct que l'heure sera venue de passer de
rtre du ~lTOle à celle de l'énergie gravito-magnttique sous notre
oontrOle 1
- Si nous survivons au chaos, fit remarquer, moins enthou-
sil$lc, le su;1~taire i la [)tfense. Car ne nous leurrons pas. Wil-
bur: la fin du pétrole entralnera la ruine. l'effondrement total du
monde arabe qui repœ;e uniquement sur l'industrie pétrolim
Mais avanl $On écroulement, les hordes fanatiques intégristes rava-
geront les nations et feront un holocauste êpouvantable visant A
anbntir les infidtles que ODUS sommes, selon leur foi.
Waller, sourdis droit releVé ct sourire ironique, jeta un coup
d'œil' son financier Barne)' Mills avant de revenir i Glcason:
- L'heure n'est pas aux confidences lTOp ... J)OUss:es. Jo, el je ne
VeuJ( pas anticiper prtmatu~menl, mais laissez·moi vous dire une

bonne chose : tout a tté p~vu, mime la monih"e dOnl nous retire-
rQIU IW/re tpingle du jeu jZlSle avant le c:haQ5! Faites-moi

oonliantt... Et faites aussi oonfiance II. nos amis Drorls. OK ?


le pltsident Maflh el ses hôtes opintrent en silence. Le sourire
du magnat du pétrole s'accentua:
- Fort bien. Nous sommes donc d'accord el prelS i recevoir
(nouveau cou p d'a:il â sa montre) d:lns cinq minutes Ibn ben
Kllaloufa, le mandataire de Saddam Husseim ... qui ne serait sUre-
ment pas conlent s'il possMait les subtilitts de notre langue et
savait que le nom code que nous lui avons anribu~ - Power saw -
est phoOl!tiq uement trts proche de PO"'"" SQW...

179
Ces confidences, vthiculêes paT J'implant micronisé du président
des USA, ttaient soigneusement enregistJtes 4 bord du Tshilungka ct
demain, Maura Kimball comprendraient enfin la signification sous-
jaccnte de la phrase tnigmatique qu'elle avait entendue lors de la
réception donnbe à l'amb... ado:: du Panama A Washington; La scie
mécanique sera optrtItionnelle dans une an l,
Le: terme scie mécanique» (po ...u saw) n'ttait employt que pour
il
celui qui ne posstdait pas le code. Effectivement, l'astuce phon~tique
consistait 4 permuter une lettre; saw (scie) avec sow (truie), cet
aimable mammH~re dtsignait tout simplement Saddam Hussein! Un
nom<Ode qui en valait bien un aulrC! Contttement traduit daœ
l'esprit retors du brainstorming du Majestie 12, cela signifiait: la
puissance de la truie sera opérationnelle dans une an ..,
Conooctêe, manigancée dans le bureau ovale de la Maison-Blanche:
paT Waller, l'Ame damnte des Gris (fatalement approuvee paT un pr6.
sident des USA «aux ordres »), celle« guerre du Golfe », donc, tc\a.
tersi t dans une annêe, selon une fourchette de temps jouant sur deux
mois possibles: juillet ou aout 1990...
Les plans etaient prtts, arrêtés dans leurs grandes lignes, dêcidts de
part et d'autres et rien d'essentiel n'y serait changê. Honnis le nom-
code qui, de Power .row (ou saw!), serait finalement remplacé par
Desert shîeld (Bouclier du dtscrt) pour devenir ensuite Desert slOffll
(Tempête du dtscrt). Un conflit qui permettrait fort opportunémelll
de tester un certain nombre de maltriels révolutionnaires, tels le
FI 17 GM pudiquement baptise furtif, elles bombes non moins pudi-
quement baptistes. 4 elfet de souffie», au lieu de« bombes à implo-
sion dépressionnaire avec oxydoreduction»: une arme terrifiante
implosant gtn~ra1ement à moins de milte m~tres d'altitude en absor,
bant instantantment un volume d'o~ygtne d'au moins deux mille
m~res de rayon! La mort immédiate paT suffocation pour les
hommes. mais pas ou peu de dégats pour le materiel!
Un gain apprtciable puisqu'il suffirait ensuite, pour oocuper le {er,
rain, d'évacuer les cadavres en héritant des v~hicules et armes ~..
sur place!
Autrement dit, un Hiroshima «propre », économique, sans pollu-
tion radioactive r
En signant des accords avec le p~sident Harry Truman pour

'"0
rommeü(XL, les EBE avaient 1enu parole et foumi (sous certaines
lXIIIditiODS d'utilisation), des perfectionnements technologiques très
CD a.vaJlœ comparativement au niveau de notte civilisation.
En particulier cette bombe li implosion d~",essionna.it!: avec oxy-
dorMuction, un engin de mon tpouvantable issu des retom~ du
«loyer .. pa)'! par nos locataires, mpidement devenus les squatters,
poil les proprittaires tyranniques de ce monde ...
Par ici la bonne lOUpe!
Un terme sans doute inadtquat puisqu'ils se contentaient du sang
t"I des enzymes des bovins ct des humains !...
CHAPITRE IX

.
Ma ~ ~ <tHU<i1k dr jU.. ""'" dnoir, pour ~
llir œIL< q,d - . bkJr m'_~ ID jWt'""", <ZN}IIi!
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poUIg> Pb. .. /Q nd>irom ..... Jt n<OWl d'al/C''''~ ~
~

Jeudi i7 AoQl, '1ingt-t'ois heures IrenJe, Maison d'MIes Jean Perrin,


OOsen>aloire de Haute PrOllf!nct.

Les fenêtres de son petit studio grandes ouvertes., Laurent Gior-


dano cherchait vainement le sommeil dans l'accablante chaleur de
celte nuit d'êU:. Plutôt que de tourner et tourner dans son lit san<;
fermer l'œil, il se rêsolut li prendre unc douche et si cela lui fit du
bien, ce traitement ênergiq ue ne l'entraîna pas pour autant dans les
bras de Morphée! Il but un grand '1e~ d'eau glacée, alluma uru:
PaU Mall et passa sur le petit balcon terrasse. Devant ce décor pai-
sible de champs et de collines sous la pleine lune et le ciel êtoilt, il
goUtail la qualité du silence 4 peine troublt parfois par le cri loil!-
tain d'un chat-huant ou celui. moins sinistre, d'une chouette.
Du studio '1oisin, 4 droite, lui parvint un soupir, un choc sourd
contre la cloison. Johana Muller, la nou'lelle stagiaire allemande,
en 9C tournant dans son som meil, avait dû, de sa main, heurter la
cloison de séparation. sa chambre étant mitoyenne avec la sienne.
Un beau brin de fille, tres blonde, les che'leux couns, bronzée, arri-
vée une semaine plus tôt et parlant un français correct avec œt
accent un peu rauque qui ajoutait 4 son charme. Ils avaient tu
["occasion de se rencontrer, de déjeuner quotidiennement ensemble
à la même table, au rtfcctolrc; un courant de sympathie s'était /:11-
bli entre eux , facilité en se découvrant mutuellement adeptes d,
naturisme. Ils ttaient convenus d'aller passer le week-end au centre 1
d'Esparon·sur-Verdon. (

182
Ses penstes pre~nt une orientation gauloise car enfin, un
wm:~d, naturiste ou non, cela comporte aU$$i une nuit où
rambiance peu vetue de la joumtc autorise .. esptrer certains rap-
piocbemcn!S nocturnes dans la m~me tenue! Pcnstcs qu'un
iDcidenl ttrange allait interrompre de façon abrupte: de la feDttre
de la chambre de la jeune astronome allemande venait de jaillir...
!Ille petite spbm lumineuse, gutre phu gr()iS5e qu'une mandarine!
Ulle sphtre de lumitre lIts dtlimitte, u't:c1airant pas autour d'elle
et qui, maintenant, s'f:loignait ver.; le nord-ouesL Elle dtcrivit un
œrcle sur la Dar/( zone de l'OAP, avant de mettre le cap sur
rouest-nord-ouest et s'amenuiser, dispnraitre.
MMust par ce phtnomtne, Laurent Giordano, pencht: sur le bal-
l:orJ mitoyen, préta l'oreille, quetaut la respiration de Johana Mul-
Er. Un gtmissement, un bruit de gorge... Inquiet, J'astrophysicien
enjamba la 5tparation de fer forgé sans se soucier de sa nuditt et se
lint une secoode immobik devant la porte-fenttre largement
ouverte, distinguant k lit et la jeune femme - nue - qui gtm.issait,
,''litait, au prises avec un cauchemar. Il demeura indtcis mais un
detlil insolite le dttcrmina il rejeter ses llCI"lIpules: s.ur la moquette
btip: rotd apparaissaient de muJtiples traces de pas - de lIts
petite pointure - curieusement phosphorescentes!
Un peu II. l'tcart de ces petits pas qui s'enlJecroisaient autour du
iii, Giordano remarqua, près de l'armoire, d'autres traces, moins
IIOmbreu.ses: celles de deux chaussures d'une pointure supêrîeure
IWI p,ectdentes sans ~tre pour autant comparables il celles d'un
adulte; plus exactement d'un humain adulte 1
A mi-voix, Laurent appela la dormeuse. Cette demitre s'agita
dlvanlllge, remuan t bras et jambes avec des saccades ponctutes de
pis<cmeDts angoissts. 1\ se dtcida il approcht"r, s'assit au bord du
il, posa sa main gauche sur l'tpaule de l'Allemande qui tressaillit
CI te mil il geindre plus fon :
- Non 1... Non!... Laisscz. .. 1aissez-moi!
- Johana (Giordano, correctement, prononçait Yoana). Cest
L1urent! N'aie pas peur, je suis ton ami ...
Il prît sur la table de nuit un Kleenex, tpongea doucemenl le
front, le cou inondt5 de sueur de sa collègue, sans cesser de lui par-
lt:r a voix basse. Elle eut un tressaillemen t, vît cet homme qu'~clai­
IlÎt la pleine lune, le ll'lCOnnu et promena un regard dtsempalt
autour d'elle, avant d'essuyer â son tour sa transpiration abon-
dante. Elle esquissa le ~$te de remonter le drap sur sa nuditt et y

18'
renonca, se souvenant que Laurent était lui aussi un adepte
naturisme; et qu'il ne portait d'ailleurs m~me pas un slip! L'."",
physicien lui sourit, rassure:
- Excuse mon intrusion, Johana, mais tu gémissais, tu te
tais. l'ai eu peur que tu ne sois malade et... C'était un ~""'''~' I
non?
Elle déglutit, la gorge sêche, rêpondit par un oui enroué
qu'il se levait pour aller, dans le petit réfrigérateur de la .
chercher une bouteille d'eau minerale et un verre. lohana
cia, but â longs traits l'eau glacée, puis se leva:
- Je suis trcmpte! Je vais prendre une douche. Dans la ";,,,;'"
tu trouveras du scotch...
Elle fit un pas pour contourner le lit et resta interdite à la vue
ces empreintes de petits pieds qui avaient laissé leur marque
phorescente sur la moquette. La jeune femme a!1emande
mouvement de recul et butta contre son confrere avant de ".".
per, de griffer presque ses biceps tant la frayeur lui fai sait serrer
doigts.
- Mein got!! C'étaiL. Alors, c'était vrai?
- Qu'est<e qui était vrai?
- Mon cauchemar." Je veux dire que c'était peut-étre pas un
cauchemar et que .. , que c'était vrai! s'embrouilla·t-elle, anxieuse.
Il lui prit la main, la força gentiment à se rasseoir au bord du
- Tu prendras une douche dans un moment, Johann, ~"""­
Elle agita la tête en guise d'acquiescement et soupira:
- J'ai rêvé que des .. , petits êtres m'entouraient,
la chambre, Des petits étres à la grosse tête ronde, ovoide
rejetée vers l'arrière, Pas de cheveux, des yeux assez étirés
tempes, la peau gris clair, vétus d'un ... vêtemeot étroit d'une
pièce, avec une large ceinture, Seul l'un deux, un plus
que les autres et placé entre l'armoire et le lit, se
un capuchon de .. , mOnch. .. Comment dit-on en français? Un
gieux avec un habit ancien qui couvre tout son corps?
- Un moine?
_ Yoilà, un moine, Il portait une sorte de cape ou de
sombre, comme celle d'un moine; des manches larges, les
cachées par des gants noirs,
Elle eut un frisson de frayeur rétrospective et leva vers lui
yeux verts, inquiète :
- Tu me crois ou bien tu ... penses que je.. , phalllasieren 1.. ,
je divague?
,..
~ Et ces empreintes de petits pieds. .. dont ta phosphorescence
tiarinue graduellement, ce sont tes fantasmes qui les auraient pro.-
1OqIIles? Voyons, Johana, tu peta eroin! CIl? Toi el moi sommes
*' scientinques: oe que nous sommes deux .. constater. en
p!rdIes circonstanœs, ne peut ré5ulter d'une hallucination. Rtf16.
dâs : ,/ ..t·i l eu un aulnl dttail dont tu te souviennes, dans ton._
IIIICbemar ?
Elle hésita:
_ Une ftincelle !IC promenait dans la chambre et, de temps li
. 1It... Cest idiot ce que je vais te dire, Lauren t, mais c'ftai t dans
.:11\ ~ve ... De temps en temps, )"~tincelle s'arTttait au-dessus de la
. . ~'un petit flnl ct celui-ci disparaissait..
Elle hall5Sa les epaules el, cette fois. gagna la salle de bains en
IIppelanl .. son voisin qu'il fi:rail bien de leur lCI"'tir un scotch.
• OK, mais pendant que tu prends ta douche, je vais chercher
M cipreues; je n:viens dans cinq minutcs. ..
ADive cnc:z lui, sans allumer le plafonnier ni la veilleuse. il
aioIlII le talkie-walkie sptciaI que Je commandant Griinl·
Iœbrt lui avait laisst el au ser;:olld appel. une Yoix masculine lui
bu!da son inditali[
- !letclgeUIC Alpha 04.
En plan eloiane. il entendit son correspondant pianoter sur un
davier d'ordinateur.
• Que desire-t·vous, Betelgeuse Alpha 04?

-- - M'entretenir avec le commandant Aringa Griint.L..ouhark, ou

- Pas de noms autres que dankorans. l'1I.ppcla le dtal'llt des trans-


_ons .. bord du Tmilungka. Je vais voir si VOInl appel peut
lIDcindre ici ... ou plus bas. ••
PI" belli 1 SG.", doute f"isnit-il onusion 0. la Terre 1 A t'"ppw1e-
"11 de Manlutttan ? Quelle heu~ pouvait-il e~, .. New Volt?
Dia'leUf heu.fa? Non. Il fallait ajouter une hwre en l1Iison de
lkIft d'f!6 en France...
- Salut Betelgeuse, c'~t Agathe! fit la voix cbnude de la Pola-
_ne en usant du pseudo fantaisiste par lt<luel elle s'ftait dm-

....
,.œ. lors de la prise de contact li la telTllSSC de la brasserie mnnos-

_ Salut. Agathe. .k suis oblige de parler bas et d'aller li I"essen-


!id. ImorÇa·t-il Ivan t de lui résumer les sinaulim incidents vtcus
.. Johana Muller et mis sur le compte d'un Cludtemar.

185
• L'étincelle que Ion amie a cru voir en reve et que. toi, " .
comparee à une petite boule de lumitre pure est en rtalité
sphère a uansfert; un appareil qui, malgœ sa laille rtduite,
capable de matérialiser ou dématérialiser un individu et
ainsi son transfert '. Ta copine est dans le collimateur des
Assure-toi en premier lieu Qu'eUe ne porte pas de trace de ~;~~
Si, comme je le cmins, cette trace existe, voici ce que tu c
faire .. ,
Il nota mentalement les prescriptions de la Polarienne, promit
la rappeler dts Que possible et rejoignit l'astronome ~~:~:::
que celle-ci (un bonnet plastique proU'geant encore ses
veux blonds) reposait sur l'étagêre son flacon d'eau de
vive, de Carven. Elle l'accueillit avec un sourire, nullement gtn6e
se montrer dans sa splendide nudité bronzée:
- Je crains q ue tout ce que je fai raconté soit... ne soil
possible, LaurenL Célait un mauvais reve et pour le reste,
avons dO. fabuler. Viens ...
Ils retournèrent dans la chambre laissêc sans lumitre,
celle de la pleine lune, et la jeune femme dêsigna la moquette
foncé :
- Tu vois, il n'y a aucune trace de pas, pelits ou grands. N~:
pas que. .. que nous avons rêvt? {EUe pouffa.} Sans avoir x
donni ensemble!
Il rit à son tour et la prit dans ses bras tandis qu'elle se "',g
aller contre sa poitrine:
- Tu as sans doute raison. Le clair de lune, l'obscurité ~l."
de ta chambre, la chaleur, je ne sais quoi d'autre ... Ca existe
les hallucinations. (Il toussota, pince-sans-rire.) Euh ... Est-ce
t'invite à prendre un verre dans mon studio ou bien tu ...
l"hospitalité chez toi?
Elle pouffa;
Le lit est le même, non? Alors, meÎne liebe, reste ICl ...
La jeune femme sans complexe apporta deux verres de ~.
Defender dans lesquels tintait un glaoon. Ils dègustèrent
excellent whisky et, dans un ensemble parfait - qui les ~'",.­
déposèrent leur verre et s'allongèrent sans hypocrisie. Johana
blottit tout contre lui, chercha ses lèvres tandis que, optant
l'initiative, sa dextre partait en exploration! Elle prit la ... ,"~,~

<8,
main et clu:vaueha son partenaire, S'C1lQutraDt entre deux sou-

_ Tu ValX _. l'lu·nn ... l:dai.., nlL_ ?


_ Non. c:htrie. lOut 4 )'btute._
- SdIIlmhtJft ?.. Euh ••• je veux dire... pudibond?
o klata de rire, la lit basculer sur le dos et sonna la charse, en
promettaet avant longtemps de lui prouver qu'il ~'~tail pas
., Ce qui entrait parfaitement dans ses plans 1 ApIts les
atl.t\ques et con1.JMltlaQlJeS. le oombat 0; ' ·sa raute de
et l'on n'entendit plus. dans la chambre, que le bruit
resp;ration haletallte qui, graduellement, s'apaisait Ils
deux, 4 present, a ruisseler <k transpiration n cela les
; d'un commun 1KX:O!d, i\.o; prirent une douche ensemble et
ils se runnt $kh6s, Launnt ~ :
_ Tes draps sont I1'empb, cherie, tu les mangeras demain. Viens
cha moi. OK 1 On passe par le balcon. Cornille Cil, pas
""', de prtndre une robe de cbambre...,
oaida p1ammenl la jeune femme blonde • eI\Îambet" la grille de
et. patVenus dan!; la chambre:, Johana alla palper le lit

i quand meme cllangcr tes Qrnps: iiJ sonl moites. Dans

- Oui, 4 gauche. Johana.,


nregarda ~pidement les deux tables de chevet et avisa, en rtpri-
une mimique de satisfaction. la p)ramidc fh.loI'CKenlc qui
maintenant sur celle de gauche, 14 où d'ordinaire il dtposai t
IDOIItre bcacclel en se eou<:hanl L'astrophysicien aida $8 voisine
,,~Ie dœp puis Pil'I la salle de bains ct se frictionna avec
eau de rcilelte Momil!ll, de CarveD. Johana I3voura son par.
ct vinl lIOuer ses bnIs autour de son cou.. II la souleva et la
s'allollJC8 pres d'elle et promena ses ltvres sur oon cou, ses
':~5CS seins. ses bru.. n d~vrit bientOt. vC!'$ l'inttrieur de
~; droite, une trace de piq1lre, ne s') antta point et continua
semer des baiscn sur le corps magnifIQue de sa partenaire,
Une caresse plus prb::ise amlCha un gtmis.semcnt de plaisir â
lIul 1lrifT'.1 les hancbes de: Lau~1 el eUe flrrma les yeux,
~;~~, doucemen t.,. pui$ sombra dans le sommeil sans meme
rendre compte. Sur la table de nuit, la pyramide d'une dizaine
i de h.aut s'etait mise 4 pulser de Itgers flashes laiteux.
s'et! saUi l, la dtposa pets d'eux sur l~ lit ct enlaça la jeune

187
femme, la serra contre lui. Il éprouva un léger vertige, puis UlI
choc, comme une chute ralentie et se retrouva, toujours avec SI.
partenaire nue dans !;CS bras, anongé dans un lit difJ&ent, plus
étroit Que le sien, non plus dans une chambre mais dans une
cabine Qui aurait pu flre celle d'un navire, avec un hublot rectan-
gulaire; mais un hublot Qui, ;1 dUaut de donner sur la mer, don-
naiL. sur la Terre! La planéte Terre dont J'orbe bleuté se délaChait
sur le fond noir-violet de l'espace!
La pyramide latt)$CCnte - Ariellah J'avait prevenu - se matéria-
liserait sur sa table de nuit et ce .. bibelot,. (en fait un transfèrtur
de matitre) les II!léporterait, lui et Johana, à bord d'une cabine du.
Tshilungka. A son inttgration, il ne devrait prononcer aucun mOI.
Et il garda le silence lOrsQue la porte de métal s'ouvrit, livrant ~
sage à Teddy Cowen et Ariellah, munie d'une mallette, non point
en collant d'uniforme mais vêlus tels qu'ils l'étaient dans leur
appartement new-yorkais, alors qu'ils s'apprftaient à passer à table.
Ils tchallgtrent simplement un sourire, ne manifestant aucune p
devant la nudité de leur ami et de sa compagne.
Sans bruit, Ariellah ouvrit la mallette, un attaché-ease analogue 1
celui qu'avait utilisé le commandant Patsy Omaha pour placer, par
voi e nasale, un implant intracrânien che:t son partenaire .. nœasiM-
nel., Steve Madow, le porte-parole de la Maison-Blanche. La
rienne, elle, actionna la mise en activation de l'écran logé dans
couvercle. S'emparant d'un instrument Qui ~mblait à une ~::
de compteur ~iger. elle posa sur Giordano un regard ,
rogateur. Celui-ci montra. sur la cuisse droite de Johana, la
d'une piqûre. La jeune femme promena lentement la sonde sur
cuisse, autour du point rouge, en suivant sur 1\~CI"an •
des couches cenulaires extraordinairement agrandies. On
Qu'un objectif de microscope s'enfonçait graduellement
masse des cellules el, bientôt, au milieu de l'b:ran, la sonde ru,"
une minuscule perle de mercure Qui rayonnait un faible halo l'OlIt.
Ariellab actionna une commande sur la sonde et la perle perdit
immMiatement de son tclaL
- Nous pouvons parler, maintenant: dtsactivt, l'implant mog.
chard ne transmettra jamais un son ou une image captés par Ils
yeux et les oreilles de ton amie. Une chance que les Dwrls n'aieal
pas eu le temps de lui appliquer un implant intra-crânien 1
aurait pu entrer en fonction immédiatement. Celui-ci (elle
la cuisse de la jeune femme) aurait mis plusieurs jours pour
_lU
Aven le corps de Johana avant d'atteindre l'arboresœnœ des
nerveux de sa tete puis le cerveau, en empruntant les vais-
.... capillaires..
• Les Gris auraient donc jeté leur dtvolu sur elle au hasard?
AIor5 qu'A ['~tage de la maison d'Mtes où nous demeurons sont
loIbes cinq autres jeunes stagiaires?
• Remarque pertinente, J'CICOnnut ArieUah. Et c'est Johana qui
• \li voisine la plus proche?
• Oui.
- Une operation «ricochet », convin t Teddy Cowen. En manipu-
lat â son insu ta voisine, c'est toi qui était visi!, Laurent. Je te
œmeille d'etre vraimen t sur tes gardes. S'ils ont fait de Johana un
pour mieux t'attirer à eux ... Tu n'es pas de mon avis.,

- Tout à fait, oui, abonda la Polar1enne. Nous allons vous rema-


ltriIIiser lOuS deux dans ta chambn:, Laurent, mais K-oute bien œ
je vais te dire.. ..

Conrad TaUerdhun avait programmé son !"!veil sur deux heures


matin et, A l'heure dite, la sonnerie sc decJencha, les faisant
, lui et sa femme. qui ne portaient plus traœ d'h~matome
1le21 Il se pencha sur elle, posa la main sur sa hanche:
- Je vais voir comment il s réagissent. ..
Flle se lOul"lUl en soupirant, cligna des yeux ensommeillts:
- Ils doivent dormir... Ils ont fait l'amour vers minuit ... Et de toute
l'implant de la fille ne sera opérationnel que dans une

- Ces! pourquoi j'utiliserai, en attendant, le teltvisionncur neutri-


amis Dwrls. .. en m'exerçant au maniement du psycho-

TOUl A fai t !"!veillée. Doris eut un sourire tquivoque:


- Je prendrai le casque agissant sur cet insolent de Giordano!
Son mari considtra le corps un peu envelop~ de sa femme, avec
.~~::';, volumineux mais fermes, avec une abondante toison pel_
•t ct il ironisa:
- Tu vas le suggestionner pour qu'il fasse à l'Allemande ce Que tu
~dm';, qu'il te fasse â toi, hein, vicieuse?
Flle passa un dtshabi1l~ léger et haussa les ~paules:
- Je pournis en dire autant de toi, vis-à-vis de cette blonde, si j'en
_Jo. la faron dont tu la dévorais des yeux, vers minuit, en suivant

189
leurs joutes amoureuses! Quand les Gris auront dtcidt de les ,b>,
cuter, pourquoi ne pas nous amuser avec eux, avant de les 1
li vrer?
TaUerdhun (ravi de partager ses vices) suivit sa femme qui,
salon, fit pivoter le t~lêviseur pour mettre en circuit les i
dwrls permettant, sur ee rtcepteur bien terrestre, de capter les
relay~s par les caméras neutriniques de la Dark zone. Elle abaissa
contacteur du systeme psychotronique et rajusta sur sa tête "" œ~". '
intérieurement tapisoo d'électrodes, imitée par son mari ; casques
m atière blanche opalescente dotés d'une jugulaire, qui
fier leurs pensêes, orienter leurs ordres mentaux. Elle rej oignit
mari sur le divan, émoustillé par sa proposition cynique et ' " "
l'égard du jeune couple dont elle entendait bien «profiter» avant
le livrer aux Gris pour ~tre dêpecê, vidé de son sang!
Tallerdhun regla le bloc sp&;ial de téltcommande et fit défiler
l'tcran les chambres du dernier étage de la maison d'bOtes; celle
l'astrophysicien êtait vide. Il grinça des dents en songeant à ce
qui n'avait mê me pas cherché â cacher son hilarite quand les
ristes FfL les avaient molestes, lui et Doris; molestes, et
talement en se servant d'un malheureux Dzorl oo~nrr,."
Leurs hématomes s'étaient maintenant estomph, le nez de
avait retrouvé des '"] ,
raient ni l'un ni' cette épreuve douloureuse, humiliante et .
s"~taient jurt de se venger.
Ashafnahir-le-Sombre, responsable des installations
du site de l'OAP et du plateau d'Albion, leur avait donné
tude pour ce faire et leur avait même prépart le terrain en
fille d'un implant.
«Le Sombre» n'était qu'un surnom imaginé par Doris PO""
gner cet être ru~~:,~;;::f , dépassant d'une tête les Petits Gris,
jours ganlé de n,
le corps - monstrueux peut-être? - dissimulé par une
moine à sa taille. Pourquoi ne ~m,m'~
le visage caché? Est-ce qu'un caSQue
avoir sur lui la même influence que sur un humain? Doris
ai mé le vérifier, suggestionner Ashafnahir pour qu'il se
sa soutane el de son capuchon afin de se montrer tel qu'il
pas tel qu'elle devait se résoudre â l'imaginer, sans y , .
l'absence de reptres autres que ceux de sa taille, de ses
membres et de sa station droite.

190
Ble sortit de sa Itvcrie: toujours aux commandes du ttlé-
l'''''.~ nculrinique, Conrad faisait un antt sur l'imqe du studio
i de Giordano: $CIlIe dans SOli iiI, Johana, nuc, donnait
t une bienheureuse.
- Il est ptIIt-ttre allt fumer sur le balcon 7
Son mari vtrifia: non. Ni sur celui de son studio CI il n'tait pas
dans les toilettes ou la salle de bains.
Pli,-te de son voyeurisme, frustrtc, elle ragea:
- Mais oil a-t-il pu passer, ce crétin?
Venant de derritre elle, une main ganret s'appliqua sur sa bouche
son cri de frayeur tandis qle deux« terroristes. en combi-
commando vert fOllet, casquts, bondissaient devant eUe ct
CC =- ri 1 Conrad tenta de se Icver mail; un poing fermt, CO(PlllIlt
un mancau-pilon sur son crane, le fit se rasseoir 1 Le casque
leur fut arrac~ par l'individu qui, sursî tout à
dans leur do$, maintenant leur faisait face avec ses deux

..
.~-;.'Lo~~,~(~.~.~m:":~~·~.~,~"~,':o~":.:~:cmitre n'.
rencontre pas suffi pour
avec les Gris 1 Vous avcz rtcîdivt
orientant ces avortons ver.; la jeulle astronome allemande, que
tua en train d'tpier pendant son sommeil...
la main gantée dêsignait l'tcran. L'ull des deux autres «tem>-
FTL prit le relais (une voix tèminine, cette fois):
que vous mijotiez encore COlltre elle 7
dtsJutit, livide:
_ Maîs. ... Mais rien du tout! Qu'allez-vous chercher là 1
la voix se lit san::astiquc:
• Il est trois heures du matin, vous ne pouviez pas dormir, alors.
bnncht votre !tlt ct tics tombts par hasard sur l'image de
de Johana Muller, c'est ça.? Expl.iqucz...moi.... Vous y
7 Soit; mais ces casques, que nous venons de
e'cst pour le son mlto 1
i ne présa"",it rien de bon! Comment nier l'tvi-
Si cette femme - ct sa voix, mtme dtformée, autorisait à Je
le commandant polanen de la demitre fois, il ne fallait
sur un mensonge pour la tromper. Tallerdhun choisit un

_ O'acoord, nou$. .. J'ai rtlldu quelques services au commando


FOI"QC de la Dark tOrle qUÎ utilise une tcchnolOiÎe avanœe ...
"" "'"" ct l'un des techniciens m'a offert de nous installer un

19'
dispositif psycho-activateur oouplt à ce ttltviseuT... trafiqué
Enfin, pour faire du voyeurisme ave<: les ftmini nes
- Ben voyons! intervînt celui qui i
gaotte un instant plus tôL Tu es vraiment un sale
Le " Je ne vous pennets pas" qu'il allai! prononcer se
en cri de douleur quand la botte du« terroriste » lui fit - une
fois! - tclater le nez; 1 Prudente, sa femme s'êtait rejette en
protêgeant son nez avec sa main!
- Nous avons sondt ton psychisme, enchalnait la voi~ et ' : :
découven des images horribles, nOlommen! le viol de fa el
Ryoo/ga Nlako tenue par ta femme!
Celle-ci sursauta, outree et ce cri lui tchappa:
- Ces! faux 1 Je n'étais pas ...
- Tu n'ttais pas la, et j'ai menti pour obtenir une
de ton salopard d'époux! Vous n'avez pas eu un froncement
cils quand j'ai pronon<:t le nom de cette jeune Dankoranne:
pourtant moins courant que Marie ou... Gennaine! ce qui
bien que vous la connaissiez; les Gris vous avaient, je ne i
ment, informês de la présence de cette prisonniere dans leur base
termine du plateau d'Albion. Nous avons vu, dans tes zones m"~
rielles, fit-il en s'adressant maintenant à rhomme du MJ 12, que
t'tfais rendu en y/oral jusqu'au bout du tunnel; là ou la
lescente êta!t enfermêe, pleurant de dêsespoir quand

Horko Noroon. Sachant qu'elle subirait le lendemain le son de


ami, lU t'es empresst de venir la violer!
Bouleverst, terrorist aussi, le commissaire au Plan de
tion du Dêpartement des Techniques Avanctes
dissimulait ses responsabilité:s de dirigeant du MJ 1
ftancais) suait d'angoisse. La lèvre infêrieure
ment convulsif, il bredouilla d'une voix rendue nasillarde par le
de botte qui avait ensanglantê son visage:
- Ce... n'ttait pas un ... viol, mais un OO'""'~~'
jeune fiUe, dêsemparée, rassurée par mon arrivêe alors qu'elle
fait le retour des Gris, s'estjetêe dans.._ mes bras etje. ..
à... à sa beautê.
- Je comprends, s'apitoya faussement la voix tèminine.
somme, se serait plutôt la prisonniêre qui l'aurait vioté.
oublions ce petit intermède érotique el allons plutôt faire un lOur.
nuit est magni fique, vous verrez ...

192
Dtvant leur peu d'empressement i rtpondn: , cette invÎte, elle
__
"11.\ un formidable dimi. fi Doris qui hurla, Je nez de nouveau
tlatt, tandis que son mari, lui, recevait un autreooup de botte qui lui
b:tura la mAchnire! Les detu. hommes du trio casqu~ prirent les
Tlilerdhun , bras le corps et, actionnan t leur oeinturon dtp&viteur,
• tm~nt leurs prisonniers gesticulant et vociŒrant en bon-
issant par-dessus le balcon de la terrasse!
Des feBttres de la maison d'Mtes s'b;:lairaient, des stagiaires
IClPlraissaient, cherehant des yeux d'où pouvaient provenir ces
cris de terreur qui 6c1ataient dans le dei! Complaisamment, les
~s FTL et le couple captif passtren t ct repasstrent à quelques
IIttres seulement des balcons main tenant tous occuph par les
IImOOmes ~veill~ en sursaut! Sidérts, ils reconnurent «Mon-
ieur le Commissaire au Plan» qui leur inspirait , tous une
..mte permanente ailUi que sa femme. ridicule dans ce court d~
rtmont~ sous ses bras par la poigne d'un de ces FIL en
"",,:~i,., sombre.
- Pbisant spectacle! pouffa finalemC'nt l'un des badauds. C'est
" demain que les TallC'rdhun viendront nous casser les

Ni iptes demain, ni jamais: Teddy Cowen C't Laurent Giordano


. rmportaient le couple dans les airs tandis que la Polarienne
filmait, venaient de lâcher Doris et son Conrad de mari.
chuterent en hurlant de plus œlle pour aller, cinquan te
plus bas, s'écraser sur J'esplanade sit uêe entre les deux
bâtiments abritant les laboratoires et les services &dminis-
!
MaIgrt le nombre et la qualite des témoins, entendus et l'fenten·
par les gendarmes de Forcalquier arrives peu apres le drame,
version, pourtant unanime, ne pan>int pas II. convaincre les
... .~",~.; de l'ordre. Car enfin, m!me en 1989, comment trois
en combinaison sombre, sans l'aide d'un hélicoptère ou
ULM, auraient·ils pu «s'envoler en emportant serrés conlTC
le oommissaire au Plan et sa femme,. 1
, Laurent Giordano, lorsqu'i l rejoignit Johana dans son
elle se louma vers lui en lâchant un long soupir, se blottit
ses bras et murmura d'une voix hesitanle, char&te de som-

- J'ai... cru en tendre des cris, meine liebe, ..


- Sans doute un chat-huant... ou un aulTC genre de volatiles,
candide, en la œrcant. Rendors-toi, mon POUSSin.

19'
Il êtouffa un bâillement, se dit que tOUI cela faisait beaucoup
d'oiseaux et il ne tarda pas il se rendonnir, satisfait du devoir
accompli... les Tallerdhun avaient payé leurs crimes",

Infonnês de cette e~tcution par un têle~ signê FIL, les agences de


presse adressèrent un communiquê laconique il leurs abonnt5, Les
mtdias le rtpen::uttrent au cours de la journée en êvitant, par crainte
de reprtsailles, d'y ajouter des commentaires pro-FTL', Les patriotes
(toujours plus nombreux à prendre conscience de la menace que
constituaient les Gris et les coUabos) ne s'y laissèrent pas tromper, Il
le savaient fort bien: cette eltêcution n'êtait pas gratuite, les rtsistanls
et leurs allit5 Dankorans!Polariens n'agissant jamais en assassi~
mais toujours en justiciers,
Tôt ou tard, une êmission clandestine su pplanterait tem poraill)<
ment les programmes en cours et le maintenan t célèbre gènêral and:
Wharton l'tvélerait les raisons de cette condamnation sans appel pr0-
noncée il l'encontre de ce couple francais oc Lui (prtcisait pour l'heure
le communiquê officiel) un cadre administratif de l'OAP, l'Observa.
lOire Alpin de Provence, aimé de tous, et elle, son innocente époUJt,
une dame fon aimable qui effectuait de temps en temps des voyll8CS
d'ttudes socio-psychologiques de par le monde_,

Mercredi 20 lep/embre, Andamooka, Aus/ralie mtridionaJe,

Depuis une quinzaine de jours environ, des mini-séismes (le plus


oc fort _ n'accusait que 2,5 sur l'tchelle de Richter) avaient =~
cette Itgion inhospitalière. sauvage, désertique mais l'une des
riches en champs d'opales, parfois en open CUl mines. '

194
Il ttouffa un bâillement, se d it Que tout cela faisait beaucoup
d'oiseaux et il ne tarda pas ;1. se rendormir, satisfait du devoir
accompli ... les Tallerdbun avaient payé leurs crimes...

Inforrnts de cette ex&:ution par un ttlex signé FIL, les agences de


presse adressèrent un communiqué laconique a leurs abonnés. Les
mMias le repercutêrent au cours de lajournée en év itant, par crainte
de représailles, d'y ajouter des commentaires pro-FTL '. les patriotes
(toujours plus nombreux à prendre conscience de la menace que
constituaient les Gris et les collabos) ne s'y laissèrent pas tromper. U
le sa~aient fort bien: celte exê<:ution n'était pas gratuite, les résistanti
et leurs a1lits Dankorans/Polariens n'agissant jamais en assassins
mais toujours en justiciers.
TOt ou tard, une émission clandestine supplanterait temporai~
mentIes programmes en cours et le maintenant œlêbre gtnéraJ Chuel:
Wharton révtlerait les raisons de cette condamnation sans appel pr0-
• noncée à rencontre de ce couple français ~ Lui (precisait pour l'heunl
le communiqué officiel) un cadre administratif de l'OA P, l'Observa-
toire Alpin de Provence, aimé de tous, el elle, son innocente épouse,
une dame fort aimable Qui effectuait de temps en temps des ~oy.
d'études socio-psychologiQues de par le monde_.

Mercredi 20 $epœmhre, Andamooko, Auslralie mh"idiorwfe.

Depuis une Quinzaine de jours environ, des mi ni-séismes (le pl.


«fort» n'accusait Que 2,5 sur l'échelle de Richter) avaient sea.lIIt
cette région inhospitalitre, sauvage, dtsertiQue mais l'une des pllII
riches en champs d 'opales, parfois en open cul mines.'

-
Ito OVNI!
2. Mu... t ciel ouv.....

194
.Souvent, il. quelque chose, malheur est bon,. Ce vieil adage
,tWl ici vtrifit. Ces mouvemeniS tectoniques de faible amplitude
Mient causé des dtPis sans gravité dans \es barraks 1 composant
re:\5mticl Ors habitations de ce viII. d'Andamooka qui comptait
lIIlios de cinq ceniS habitanLS; mais ils avaient *lcment provo-
• un IIt'Cidenl gtologique inesptrt. A trois Idlomttres il. J'est, un
linuque affaissement de terrain, trts locaJist, avait fait surgir une
JlUrte abondante! Dans une CQntrtc aussi d~htrittc, il. la sa:he-
ltSSt cndtmiquc, un tel phtnom~ne gtologiquc relevait de la !)tnt-
diction divine r
Il ne ,'agi,sait pas seulement d'une source mais d'une rtsurgence
pUS$IlIItc alimentte (CQmmc c'est le cas en géntral) par le CQloosai
Pment d'cau de pluie captt par le sous-sol de tout le continenl aus-
bIien. Une cau U'ës pure qui, par œpi11aritt, sïnmtte un peu partout
.ms ne n:mon\c que ron rarement il. la surface. Beaucoup plus au
• entte le mont Gambier et la côte de 1'(lCtan Indicn, on avait
~ et explort de nombreux trous d'cau - parfois Ires impor-
.15 - qui avaient raillajoie des membre5 de rASA : AustraJian Spe-
llanauu As.wcialÎ(HI, rompus alU. techniques de plol\jk:$ dans les
pffra d'cau douce. ail pullulent d'ttran,ges espeocs animales el
'll!([ttalcs', 11 en allait difftremment de ce champ d'opales bruit par le
1Ob1, au mUT du bush sauvage.
Dts les premiers mini-stismes, le trou de la rtsurgc:nce - le sha/l,le
puilS, disaient les mineurs - s'êtait agrand i, rormant un ttang d'une
ciDquantaine de mttres de large sur plus de deuJ cenLS mt\1eS de
.... Lejaillissemenl de l'eau et sa rorce ttaienllels que J'troulement
teYenait ruisseau, rivitre, se fmyant un chemin parmi les ravines et
Iet~ons pour aboutir, trois kilomttres plus loin, au lac Torrens
(ftrlte-quatte mttres au-de$!ius du niveau de la mer), Fn&'aIement il.
• et m:ouven d'une tpoisse couche de sel.
Ua tvtncment si rarUsime que les agences de vO)'lFS des villa
ÎIlpoilallta du continent australien ne manqueraient pas d'i nviter
III touristes il. se ruer vers ce « new point of illlerest, mi,ade of lhe
NmIUt!! ... Cela rerait assurtmenlles affaires da delU. (petiis) hôtels-
JtItluranlS et tdtoppes de souvenirs d'Andamooka et ne dmngernit
. . vraimcnt les prospecteurs qui continueraient il. gntter, A creuser
il terre ocre, rougeâtre, tout autour de ce bourg qui constituait une
fIIIomtration assez semblable A un village de western, avec trts peu
1, C1 lei al 1I0Io
l .....1 ;':=-O: c....
1"'l w, ~ l22,u"II'I91. (Uaattiolo bia den ......... _ _
... Il ' ='''''', IIW Hillary 1Ia.- av..: ~ s.r.... )

'"
de maisons en dur et surtout des barrak$ aux mers et toits en ~e
ondulfe pour ta plupart. Un mineur facétieux avait sim plement
apporté un changement au panneau à rentrée sud du village, compoc·
tant initialement cette inscription:
Andamooka Progre.ss and Opal Miners Associalion Inc.
No ralt'$.
No building inspeclOr,
No [lQrking inspector.
No bilUmen.
Nu :i/rf!f!/ name:;.
We love it l •

L'humoriste local avait ajoutt:


No l\'ater here bul e/sf!l\'hcre: 3 km ean 1.
Depuis quelques mois circulait une rumeur chez les candidats'
la prospection opalilhe; le secteur d'Andamooka s"épuisait el beao-
ooup de prospectellI'S allaient tenter leur chance \'CTS d'autres opdJ
fields, plus au nord ou à l'oueH, Une rumeur qui n'avait )lU
convaincu tous l~ concurrents, œf1ains pensant qu'il s'agissait:'
d'un bobard destin~ à dtœurager les candidats 4 la fortu!I(!
N'.va't-on f"lS , rout IIU oonlrnire, dtcouvel1 de nouveaux gist.
rncnts?
Cest ainsi que les plw; sceptiques quant à la sinctritt at\acMe l
cete rumeur arrivaient peu à peu, nullement dêœuragées et soUia·
\ant des autorisatÎ(m$ de prospection qu·en gtnéral ils obtenaieu.
Un rejet aurait eu un elTet conlnire: si l'on évince de nouveau:!
mineurs. cela signifie que ['endroit n'est pas du tout épui5t ct qllC
les anciens ne voient pas d'un oon u:il celte nouvelle vague! C~
n'ttait pas encore le rush, mais les quelque cinq ou six premim
«nCluveauX" se considéT'llient déjà comme des 0( anciens)l et fai·
saient chorus avec eux. s'elTorçant de dêool1nlger les «jeunots •.
Arrivê$ trois semaines plus tOt seulement mais déjà rort attach!s
.Il «leur» terre, les <<l'olala ". surnom donn~ 4 Mathias Zamoyski
et i sa femme Pa_linka par les primo occupanti d'Andamooka, Ir
T'lItlient jamais une occasion de se moquer des «fraîchement d~bar·
quts ». De fait, l'homme, toujoun mal rasé. et sa remme, ridfe, il
peau cuite par le soleil, les cheveux grisonnants emmêlés, qui pol-
taient chaque jour la m~me vieille chemise kaki. uste. rapitde. tI
1. Pas <Ir limi.. lio<> <Ir ,ileSSe. Pao <Ir _u6k der «",. """,iooa. 1'01 do ... tioom<lDOa' rf&Io
merot. l'ai <k rou .. I>ituaft.. l'ai do nom do rue. 1'1.,... I·";mons.
2. l'ai d·..... sur t>Ia<c moi, ail ...... : 3 km 1 f<Sl.

196
• jean qui avail perdu toute couleur, avaienl dQ dtpasscr depuis
, ar:wps la cinquantaine! Mais bon pied, bon œil, ils klusaienl
IIIIDntiers bitrt;s. 1e soiT, dans la btmak pompeusement
nombre de mineurs sc renconln.icnt devant un
ct \cs (lits rares) femmes devant une stubbyJ.
Et \c:s PoIaks s'en allaient souvent d'une ~marcfle inoertaîne, gt.\6.
ni .ltnl en s'engueulant li tue-tête, ce qui faisait ,'escJaffer l'assis-
_1

.11Un autre couple, plus crasseux ct folklorique encore, avait dtbar-


semaine demitre, avec lui aussi une propension marqutc pour
Il TooIrey 's J, Nettement moins âgé, l'homme, un peu plus de la trcn-
- . une vilaine cicatrice ûbranl sa joue gauche, d'une taille her,
tout en muscles, blond, avait nom Peter Hooper ct sc disait
d"', Sa femme, Harako, visage ingrat,
sous les yeux, avait vu 1ejour i Yamaguchi,
lapon. Outre plus de v;ngt<Înq ans, arC'" frtle, Hamlco WUt
baissait volontiers les yeux lorsque CClIX d'un homme sc
avec un peu trop d'insistance. ns avaient ptt leur
pets de la non moins antique caravane des
commenct li sc chamailler, presque.il! en venir aux
IVec ces derniers qui ne souhaitaient pas leur voisinage cl
pas mAcM leurs mots.
la deux femmes _ la .. vieille .. Pavlinka ct la jeune Japonai9C -
trtSors d'arguments pour calmer les combattants
les plus proches mineurs excitaient, ne l'tvant que
bosses. Mais ce soir, une nouvelle altercation s'amorçait,
Hooper, ivre, cul Sut 1e chemin des caravanes involonta-
bouscult ct fait tomber 1e Polak. Cclui<Î, plus ivre CIliX)œ,
• tmait pItrc sur $CS jambes, bien que la vieille Pavlinka l'ait
· ;~ par le bras pour l'aider i malther.
Zamoyski se releva en titubant. rtcume aux t.hores, les yeux

_ Sale blanc-bec 1Je t'ai payf li boire ct tu. .. Tu me fous par tcm: 1
Dt nouveau, les mineurs attires par l'altercation son&ient de leurs
Jr.rraks. faisaient cercles, jubilaient en excitant les deux poivrots:
- Allez, Polale, mets-lui-en plei n la tronche 1

ll1i1fc bioodo '..;.. le

19'
- Vas-y, Toorak', te laisse pas rabaisser par un ~mlgrant!
- Un vieux Polak qu'on sait pas d'où il vient. lit le gros Tim, rou-
quin barbu ventripotent.
Zamoyski se retourna si maladroitement qu'il se flanqua par terre,
se releva et, poings serrés, Itpliqua à rauteur de l'insulte:
- Tu aimes la castagne, gros plein de merde?
- Si tu nous cherches, confirma la vieille PavHnka de sa 'lob êraiJ.
lte, tu vas nous trouver!
- Oh! Toi, la vioque, fais comme la Jap, ferme ta gueule!
Les deux femmes s'entre-regardtrent, outrees et, de facon cocas....
elles se mirent côte à côte devant leurs maris. prenant l'attitude d'Ull
boxeur, sautillant d'un pied sur l'autre. Les rires redoublèrent chez les
prospecteurs et le gros Tim, sa panse tressautant d'hilaritt. baissa les
bras et marcha sur eU~ :
- Faut pas vous gêner, radasses! Faites-moi mal avec vos poingsl
, Et de s'offrir à leurs coups, mains sur les hanches, ayant juste le
temps de voir la Japonaise esquisser un mouvement si rapide qu'il De
comprit pas tout de suite par quel miracle il venait d'être catapul~
sur les mineurs! CeUll-ci avaient cesst de rigoler et renvoyé le gros
Tim. Ainsi aidt dans son êlan, l'obèse joua les bulldozers ... et se
retrouva voltigeant les quatre fers en l'air pour retomber durement
sur sa bedaine! Ce fut le signal de la rute, cette attaque gtntrale ay3lll
Itconcilit les deux poivrots qui, i present, faisaient front, cognant ici
el li, êliminanl plusieurs adversaires avant de passer au judo ou III
brait et faisant alors, i leur tour, voltiger les vaillants combattan13
qui ne tard~rent pas i dtcrocher, puis â s'enfuir en oubliant de relever
ceux des leurs qui gisaient dans la poussitre!
- Eh, patates! cria le Polak. VOlls barrez pas vers le sud! Filez plu-
tôt vers le nord: l'hôpital est â deux pas!
- Et envoyez une ambulance! conseilla Hnoper en s'esclaffant YI
des clients qui attendent! Et faites un crochet par la Police Station:
racontez aUll flics comment deux faibles femmes vous ont flanqué Il
rouste !
- Ouais! confirma le vieull Zamoyski. On les a â pcine aidées'
Avec difficulté, les trois hommes SUI le carreau se secouèrent el!
soul11ant, passèrent par la position â quatre pattes avant de !Ir
remettre sur pied, saignant du nez ou des ltvres! Le gros Tiro jeta lIA

1. Du IIOm d·UQ q..anier de Mdb<>umc Ilts bu~ (t I"i_de Sotlth y"",,), d>a t r:ons..
<nti...... bownionne.

198
_ haineux .. ces nouveaux plu coriaces qu'il n'y p!lJ'llissait et,
. . \ID mot. il s'en a1Ja, bras ballants, poings serres.
- Allez, venez chel DOm boire une bitTe, proposa Mathias
Zm.oyski è Hoop« et â sa femme.
I..es dew:. couples ii'anchirent la porte de la cara~ane ..sn dt\abr6e,
_lattes du parquet disjointes. ralistoltes et s'a.Wmll sur les labClU-
as taudis que la vieiUe Pavlinlc:a o uvrait le petit rtfrigtraleUr à la
peiJture ~1I1!e, aprts avoir jctt un coup d'œil d isU"lil par la reœtre
IIIIWlee de poussltre ocre.
Al'nuest, au-delà du fosst large ct profond qui bordait la caravane
ct le mobil-home, les treuils, excavateurs, grues, bulldcncrs. aspira-
lI:Urî gtants pour liJ:rer les d(:bris de roches et Jtcuptrer - éventuclle-
~ _ de probltrmliques opales, fttaient immobilists à l'approche
.. rri'pl1$n11~ 1,. ~ill'nN' ~'i "-~t"ltait ~lIr A nclamnnn.. t Jn ~lena qui
1tÔ.1T3 gu~ puisquc le JT05 Tiro lancaî t le moteur de son bulldozer
.mÎt ven le nord, Quittait les mtitipks chantiers pour re<tr veoldre
wnk parcdcs canlVBncs. U c:sca1ada avec50n cOli n la pcti\e mŒltte
• .œItra, fonça dans le vacarme du diesel vers !a db::livitt au bout
• lIqucllc, un peu à l'tcart., avaimt tlu domicile \cs Hooper ct les
ZIIaoyKi.
D orienta sa ooune folle vers la carava.ne ct le mobil-home qui sc
_haient presque et les dents 50udëes de rage, il appuya a rond sur
r.xtlhatc:ur! Puis il sc mit a crier, m~use, incredule, tandis
li son volant se bloquait vers la droite et que wn
d'acicr, mumt de peu le mobil -home, dégringolait de
pour aller s'tcraser, TO:.le5 en l'air, dans le f~ profnnd
IDe dizaine de m~ttes! MÎnlcu!euscment, le &rOS T im avait été
liEd en cours de cbute et s'en tirait avee quelques bosses su pplê-
-.:laires, un genou ecorché et un pantalon ficbu t
CG fuœnt HooPCT et le vieux Za:noysld, appartmmenl dessaoulés,
. . riment J'aider agri mpeT la pente et a le remet tre sur le plat, e3luÎ
CllDJCiIlanL i roniqu~ d'all~rejoindre ses copai~ II. l' hôpital de (:3lD-
, modeste construction pour soigner les Urp:DOeS. Pavlinka et
~~I,~';:;'1·~·:;;~leun compagnons et. comme cux, cllcs regar-
il dans la le1Te battuc par le buUdoter: des
~ qui bifurquaien t brusquement vers la lirolt!: II. 5Culemenl deux
.ue~ de leurs v~hiculcs!
_ C~tait moins cinq ! grogna Pavlinka. Si on ne t'avait pas dévié, il
DB balancait dans le f~ 1 Allez, les hommes, au strÎp-to=t!
E:1l1Ouriaot, les pseudo «poivrots,., qui maintenant marchaient

199
nonnaJement, rtfermèrenl à clé apl'ts avoir sUÎvi leurs compagnes
dans la caravane. La vieille Pavlinka ct la JapoMjse aux yeux bouffis,
elles, baissaient les rideaux del'ant les petites fenêtres, avant de se
dtbarrasser de leur chemise et tee-shirt dtchirés, la te vieille li exhi-
bant alors des seins absolument parfaits! Tandii que Harako, avec UlI
llit d~maquillant, effaçait certains détails de son maquillage d. ôtait
les .. poo.;!,es,. wu>; ..:s yeu .. , Pli" linka. tU:IiC!lI<:lIlenl. ùtcoU;tit ses
.. rides li el sa perruque aux cheveux grisonnants qui jusque-Ia altO-
raient sa beault! habituelle: celle d'Ariellah ou Aringa Griinl-
Louharlc! Son te vieux PoJ.alr;: Il de mari n'était autre que Teddy
Co~ Mstislav Feodorenko avait fait un honorable Sydney siderer.
sa comPB&nC Yoko Tamwa - enlaidie - une non moins hooorable
J aponaise rebaptisée Haraka pour les besoins de cette mission deJ
ITL en Australie.
Les deux couples prirent une douche hâtive, lmqutrent leul'> "fie-
ment!; de prospecteurs d'opales, sales el d&hirts. contre chemises et
pantalons ordinaires mais propres et ArieUah put alors établir le
contact, par le truchement de .'I,)n tmetteur-rtccpteur bracelet, avec
Louvrango, l'aspirant affecté à leur commando FfL. Son ton man-
quait de chaleur:
- La prochaine fois, Aspirant, pourquoi, ne pas attendre que
l'adversaire now ait mis hors de combat? Si le bulldozer du gros
avait dtrapi:. il aurait pulvtri ~ nM vthicui<'s!
- Elt=-moi, Commandant, mais c'auraitétê impossible :j'ovait
prtalablemcnt dressé une barrière de potentiel entre vous et le bull...
- Cest bon, fit~lIe, J'aSStrenoo. Tran~atez-nous il bord du Tshi·
I~ngka. Nous allons prendre un bon bain. rtcuptrer du matéri~[ sp6-
cial, et faire un ultime briefing avant que vous r.ous ramenÎt2 demain
matin sur ocne planète.

Jeudi ]1 ~eplembre. d bord du Tshilungl<.a.

Dans le grand réfectoire du pont K où des centaines de Dantorans


et de Terriens fTL des deUJI sexes prenaient leur petÎt déjeullCI', œ
matin-là. la petite métisse Kl)erla Denosmore et son inst:parable
camarade (métis lui aussi) Jeffrey Buckley avaitnt é~ autorisés à par.
tager le brealc:fllSt des adultes. Une autorisation bien comprehensible

200
1""1',,";',~.~d
, :i.'.;IUC ,;,,I.a tante de la fillette - le docteur Frank Rooney et
l ' QOmpagnt - ainsi que plusieurs de leurs amis, sc
avaient ~unis bord du yaj ...... u-mm ; notamment aunlie(tatie)
l'IIsyOmaha, qui savait faire un fabuleux chocolat au lait et qui ttait
IIIIIIIUDlJ1dant, toul comme oum;e Aricllall, si jolies toutes les deux
_leur ooIlant d'uniforme vieil or. Ariellah et Teddy qui, revenw;
Il mUe d'Australie, leur avaient offert deux familles de kangourous
Cl de koalas en matitre pla5tique!
Avr;c leur nouveau copain Mstis\av (~c'est vachement difficile à
~cer»! Jeffrey dixit), ils avaient eu droit à des matriochkas, ces
~s gigognes en bois. nalvernen! d6corees de couleurs vives,ori·
Paires de la vieille Russie. Quant à la copine (el mtme un peu plus)
.. Mstislav, la jolie Japonaise, elle leur avait appon~ des tortues
~ egalement en matitrc plastique. Autant de menus pdscnts
l'fC lesquels ils d6c0reraient \'ttagère surmontant la petite table de
de leur sur laquelle ils faisaient chaque SOÎr leurs
apm; avoir bavardt avec deux de leurs
desb:oles du vaisseau-mtre, les avait ftli-
ms bons ~Itves auxquels elle avait promis un tas de
de la Terre prochainement. Avec en plus

l'interdit, les petits métis télépathes n'avaient pu s'empb-


M'é:' oh 1à peÎne! - le PIlychisme de la beauté noire: Jef-
k)' avait exulte en y d&:ouvrant l'image de sa mtre, Linda Buckley,
.dt son compa&llon Kenneth Fisher, qu'il adorait et commençait à
lAItIer papa.. Kryerla, elle, n'avait rien d&:clé d'analogue qui pût la
.... Meme;(. sinon une interrogation quant à la nature de la su rprise
fIC Patsy pounait bien lui fai~ en plus du cadeau. Peut~tre que les
IIRRts de Jeff allaient l'adopter et qu'elle aurait ainsi, elle aussi, un
.... _ puisque le vrai était mort - et une maman? Ce serail mieux
QIIe d'avoir seulement un onde en la personne du gentil docteur
fru); Rooney, et une tante en celle d'Anna Dcnnsmore.
la brune et très belle jeune femme qui maintenant partageait la vie
• Frank Rooney regardait Kryerla tout en mangeant une tartine
1Ii!:vme; Anna lui d&:ema un sourire chaleureu~ qui troubla la petite
IIttisse. Non, simple coincîdence : Anna ~tait une Terrienne, comme
l OllCle Frank el elle ne pouvait percevoir les pensœs tristes qui agi-
tlientl'enfant. Cette demitre se hâta de finir son petit dtjeuner en
f:UlIiICilIant i son camarade d'en faire autant afin de ne pas ttre en
teIInI aux cours qui commençaient dans un quart d'heure.

201
Ariellah j eta un coup d'œil Il. sa montre rtglte actuellement sur le
fuseau horaire de l'Australie mêridionale: sept heUTl'$ trente dt:
matin â Andamooka. Elle sourit Il. Teddy Cowen:
- Nous avons encore une demi-heure, chtri; ensuite, il faudra
gagner le PC technique du Service d'Action Psychologique si nous lit
voulons pas rater le dêbut des opêrations. ..

A"damooka. huil heures du mati".

Le petit village commencait à s'animer. Les premiers


leurs gagnaient les sites de forage, la plupart situb du
ouest au sud et à l'est, la zone de Four Na/ions au
moins prospectee. Les bulldozers, scrappers, camions et tracteun
mettaient en marche, db::hirant le silence qui jusqu'ici avait
sur la bourgade depuis la veîlle au soir; avec une brtve
due Il. l'algarade survenue li l'extremitt du parc Il. caravanes
0::::::
mineurs anciens et nouveaux. Ce différend avait valu
i< anciens,. d'humeur belliqueuse de se faire rosser - double
Hation - par des «nouveaux» el surtout des «Douvelles »,
femmes pourtant d'aspect chétif, dont une «viOQue ~ toute
Aprês un moment passê à se faire panser ou badigeonner de
fectant (rien de grave en vérité) à l'hôpital, 1
en fulminant de sanglantes menaces contre les Polaks,
sider et sa «rndos·e,. aUll yeux bridts, selon le doux langage
gros Tim qui boitillait, un pansement autour du genou!
Pratiquement un siècle plus tôt, exactement en 1893, le
australien Banjo Patterson avait composé Wal/zing
plus œlèbre du folklore national mais qui avait ensuite fait le
monde, remis au goût du jour dans les anntes soixante
Montand 1" Ce n'ttait pas l'hymne national, mais peu s'en
lorsque, inexplicablement, cette émouvante Waltzing
éclata, tonitruante, dans le ciel, les mineurs et commerçants "
rompirent leur besogne ou sortirent sur le pas de leur
bouche ouverte et nez levé, regardant dans toutes les

l. la • ..-.ion frança; ...0";\ pou, ~It<: M/U/ù/d4 ..." <let poroI<o (fro",.."",) do
",,"",-

202
PO~"'"' ,'m'"""''' 110t de musique que tout un cha-
Levitux 5tms diminua d'intcnsitt, n:sta en fond sonore sur lequel
. masculine, d'abord assourdissante puis rameœc 4 un
raisonnable pour les tympans:
_ Amis d'Andamooka. b:outez-moi
Tandis que celle premi~re phrase ~tail répêtk, le gros Tim, lOUp-
, remontai t nerveusement son pantalon sur sa panse et se
. 1 rastes, selon son habitude, en tournant la ~te en
sens pour tenter de comprendre d'oil cette vob et la musique
bien provenir.
- l:cou\e'l-moL. cl loi, le gros Tim, cesse de malmener ta ceinture
~;;;:".;" si tu veux qu'eUe dure encore lonatemps... Je parle de

fttrili~de stupeur, Tim avait tressailli puis obti tandis que la voix
"'!'~ (Debalnai!:
&:oota tous et surtout n'imaginez pas une seoonde qu'il s'agit
blague. Depuis quelques semaine$, de faibles secousses on!
territoire el provoqut la naissance d'une source abondante.
mini-seismes vont se produire mais ne vous affolez pas; il
vous arrivera rien si vous respectez mes consianes. A partir de
beures cc malin, rassemblez-vous, tous., habitants d'Anda-
l'hOpital et face au); collines de Four Notions,' appor-
une prov ision d'eau el des sandwiches, lX'ur le cas où
on" .",.', l'aprts-midi, mais c'est peu probable,
vous serez en sécurité. Nous ne pensons pas qu'il
i le petit hôpital: votre rassemblement n'est
mesure de prudence probablement inutile, mais celte tvacua-
est un moindre mal qu'il faut respecter. Nous donne-
de l'in d'alerte aUSSÎ vile que possible.
Apê5 une tOune pause, la voix vociŒra., courrou<te:
_ Et IOÎ, le gros Tim. cesse de soulager la vessie su r la carnvane des
S'ils la quillenl li ce moment plteis, tu auras droit II. une
correction!
Les yeux hallucinfS. stop~ dans soo .. flan)O avec une brusquerie
• ,."il avait inondé son pantalon, le gros Tim, le souffic cou~,
'\ en claudiquant tout eD remonlant vivement sa fermeture
.. sans avoir fait disparaître oomplttement ce qui dfpassait
: ~:'::: ;;;:;.; Ses vocalises lui valurent un cenain succts, de méroe
i j originale de danser soudain la valse, tantOt sautan t II.

203
pieds joints, tantôt sautant d 'un pied sur l'autre, les deUll mains pb-
quées sur la braguette du pantalon! (Et pourtant, que de fois, enfan!,
sa grand-m~re ne lui avait-c:lIe pas recommandé, lon;que le chat ~o­
nait" la maison, de ne jamais refermer la porte avant qu'i l ne sM
«complètement» renlIt!) Quoi qu' il en soit, ses gesteS et figures cfto.
~gIaphiques eussent ètonnê Banjo Patterson, l'auteur de WailulII
Malhilda 1

A bord du Tshilungka, dans la salle d'Optrations du


d'Action Psyct\ologîque, Teddy Cowen, Ariellah
sence des tehniciens de ce service, pleuraient de .
êcran qui montrait l'obêse aux prises avec sa fermeture
trante 1Autour de lui, des gens commençaient à quitter
ou caravanes, inquiets, filant vers le nord-est avec des bidons
une besace pour le cas5e-CfOûte.
Les rires se turent Il l'entree du gtn~ral Chuck Wharton, dans SOI
uniforme de J'Air Force, qui répondit d'un bref salut" cclui
niciens dankorans et des FTL maintenant debout et consetvaDt
poing droit fermê au niveau du cœur.
- Repos, je vous en prie. fit l'officier suptrieur en
regard sur Aringa Griint-Louhark. Je suis heurew: de vous
contrer, CommandanL Je sais par le commandant
travail que vous avez d~jà accompli sur notre planète avec
équipe des FTL Presentcz-moi vos litres d'annes, voulez-vous!
Ariellah obtempéra avec ,.~:'~~~:~:::' ;:'",;~~: "'" , , _
lien, Mstilav Feodorenko et Tarawa en ajoutant :
- Nous avons êgalement un combattant courageux ~::~
personne d'un astrophysicien fmnçais - Laurent Giordano - 1
la Terre, GtnêraJ,
- J'ai suivi vos exploits et les ,;';,""~"rill'"fIici,,,,",,,,=· ...
d'ajouter, plus panicul i~remenl à J'intention du docteur Frank
ney :
- Je n'ignore rien, naturellement, de votre conduite h~~~:~~:~
base EBE de Dulce et je suis heureUll de l'occasion qui l '
de vous ttmoigner, pareillement, ma plus vive sympath ie.
compagne Anna et mon épouse, elles. n'ont "'" ~,,,~,od:~~; '.':"~
pour sympathiser et devenir des amies, Il bord du Tshilungk4
Les deux hommes eurent l'un pour l'autre un ":;.,~;~~~;:::
d'une lueur malicieuse qui surprit un peu leurs voisins.
:::::~~:::,:"~.~:'/, Omaha crta une: diversion et le gfntraI lui
l'tpondant i son salut, avant de se tourner vers
_ un instnieur-capitaîne dankomn - de pe..iIAomce à la
d'Ops (Dour «Opt,ationslt) du Service d'Action Psychologique

_ Capitaine Khorebnal, bnnchez le sondeur mll3ntlomttr1que


5Uf la coq)e est-ouest d'Andamooka.
- A vos ordres,
Sur le gnlnd . dominait la console de commande apparut
sile min ier, cu upc tllk:i~laul Ulle: profondeur
Il ne s'agissait nullement d'un dessin, d'une
ceUes que l'oil peut trouver dans un manud de: gto-
il. un magnttomttre,la camêra neutrinique sejouait de
donnait une coupe verticale du terrain, le sonde"rexpJo-
restituant, avec plus ou moins de nettett. la nature des
La d6clivitêaccentuœ ve~ l'est t ·ageait ses strntes
precambriennes, allant de l'ocre dans sa partIe la plus
avec sa bande d'argile blanche kaoIiniXe comprttllnt le
moyen des opales i une d'environ vin&! mttres,
quartzite j enfin, la fonnation
mt!=;, plu.=; bas.
,
de la coupe, commenta l'ingt-
la premitre faille de
une commande pour d~lacer le
alors la poche d'eau qui s'est
fracture .. , Je dtplace cncore la
nappe aquifère devient t:torme ct
d'autres dislOl;ations. d'autres failles
J'eau de monter jusqu'il. la surface. Et
*
qui forme, l'est, un ruiss:au puis une rivière qui
lac Torren!. I.e dtbit de 11 r!su!Jence est t:1 que 11
du lac: atteint aujourd'hui plu, de trente mèllQ.
1 rtgIa deux boUlOns et sur l'un des monitEurs auxiliaires apparut
pulie nord-est d'Andamooka avec le ~t hôpital et, près des
de terre ocre, la foule des villageois et des prospecteurs
par l'ordre «venu du ciel ~ sur fond musical, s'ttaient •
":: face aux collines de Four Nations. Des haches avaient tté
i" en tre les ~, nombreUJt vêhicules pour protéger du saleilles
, en attente d'ils 1lC savaient trop quoi.
1 n'ont évidemment pas emportt quc de l'eau, nota Teddy
""" en dtsi,nant les caisses de bitre dtpostcs a romb~ ici et là.

20'
Le capitaine: Khorebnaî fit défiler la coupe g{:ologique tout en
«plongeant» de plus en plus profondément vers le nord-ouest, dtpas.
sanll'tnorme poche d'cau accumulêc des siècles durant par infiltra-
tion, puis jJ immobilisa l'image ubrte de failles verticales el
obliques :
- De nouvelles zones de fractures que nous avons provoquees œs
derniers jours et dont quelques-unes. parmi les plus profondes, pour
peu Que nous rttditions DOS« tbl'llnlements géophysiques», entraîne-
ront la dislocation du terrier des Dzorls d'Andamooka!
La coupe remonta de quelques degrts et l'on put voir alors l'ttase
supérieur de la base SQuU:lT3.ine, peu discernable dans ses détails,
mais indéniablement là. sous les yeux des observateurs!
Le géneral Chuck Wharton s'adressa il l'écrivain australien:
- Vous etes un homme étonnant, monsieur eo"'"eo. J'ai lu 'lOin:
roman L 'Eruité nQire d'Andamooka, publît voici plusieurs mois,
donc écrit beaucoup plus tôt encore. Comment avez-vous fail pour
situer avec autanl de précision la base EBE secondaire de l'AU.'itraIie
du sud?
Déroule, Teddy Cowen arrondit les êpaules :
- Je suis incapable de vous l'expliquer rationnellement, Gtnêral.
Lorsque nous avons en panie visité la base ennemie du plllteaa
d'Albion, en France, des ... des fantômes sont apparus., les uns scnsts
représenter des spectres ou revenants dzorls, et un autre se réclamalll
de Lionel Dcnnsmore, l'ex-patron du Ml 12 Quelle que soit la oaluR
exacte de ces revenants - rêels ou.., truquês - un fantOme de Dwrla
fail rtftrenœ â "l'Entite Grise », sorte de Mère Cosmique daDI
Laquelle se fondraient les Gris en mourant.
t< Cette croyance a é~ battue en brèche par le t< revenant» AheG.
Naha, naguère biologiste en La base de Duke où il périt lors du sabo-
tage exëcutê paT nOire ami le docteur Frank Rooney. Selon AhdJ.
Naho, celte Entité Grise de toutes les fèlicitts posi-mortem était rtscr-
vêe aux castes supérieures. Les castes inférieures, les plus Dom-
breuses, elles, sombraient au pouvoir de l'Entite Noire, après kur
mort. Une Entite Noire maléfique, cachee dans une base d'étrts de
petite taille, venus du cosmos, et vivant sous terre pres d'AndJ.
mooka
«Lorsque nous avons tenu un brieling après cette aventure §OIISJe
plateau d'Albion, Ariellllh et moi avons évidemment parlé de, : :
cela, de cene extraordinaire et peu croyable t< COincidence» e
l'existence rtelle d'une enlite« parasitaire» en ce point détemint dl

206
'intDI et ce que j'avais imagint clans mon roman, qui
fidtle d'une rëalit.L inimaginable! Cesa. beau
non? Se\I~ent. Gtn!ral. ce ql.Û Dl'~mbanuse. c'est de
le hasard n'existe pas! Cait le hocbet de l'ignorance, la
l2trne des rationalistes imbb:iles qui, parce que la dbnons--
IIIÎOD de l'existence des Dankolllll.S et de: \cun v.issea~ a t l! filite,
_ rau-fuyan t possible. deviennent des roUabos les plus acham~
ta Ml 12... qui l~s utilise mais les m~se!
_ OK, sourit l'officier 5uptneur. devant le Ion passionna avec
tqud l'~vaî n australien s'ttait exprimt, EL.. « in-ationneUcTDcnt ..,
....sieur Cowen, ave<P:-vous une explication 1
- Une hypothtse, tout au pLu," Je pemlC Que nos amis Dankorans
E SOIII pas la seule espèce ClItnllCilestre pacifique" avoir dtrouven
.. TtTTe, dal\l Iew pros:no.mme d'explontion ~ la sal ..... ie. D"autres
fIRs doivent fata:ement nous oœerver. pour t:udier - comme 1'0Dt
iii les DankomulPo\ariens - notre civilisation ~ primitive" campa- ,
~menllu uiveau bypened:u::ologique de la leur. Je crois. diJons,
; >üjipCle, que Ct:I ettes, /1 ~but de preodn: contact avec nolIS, ..e-
nI certain.s humains, les suggestionnent, ensemencent leur "'-
.... eau d'un OCf1ain nombre dïnformatioD1
c l.ol1ql.le, aba.adonnant la prospection des opales, du temps où
jttais Lonely Jackson ',je devinstcrivain, ces informatiOIl5 o n: refait
Id'ace, m'ont servi ft imaginer, il. bâtir des histoires q ui toutes ne
.... aicot pas uniquement de la fiction. Pour œs etres mysttrieux -
t'iii e.U.tenl - l'importanl ~tait quo qudqu'un rende publie 00 genre
1iaJ'000000tion.
_ Ça peUl se tenir, convint Je: gtutral Whanon, lIlIIis bicn des
JlIÎIIIS demeurent obscufs, selon votre supposition. J'cn ai par\I! avec
.Ptral TahOfl·Noroon, tout aussi intrigue que je l'ai ttt à votre
~ L'on peul IVlncer une autre bypotbbc : vos atnlClum men-
*' sont peul~tre, il. votre insu, a meme de puiser psy-chiquemenl ~
_ Je: f'abuleull rtservoir d'infonnatioM que constitue Ia« mtmoire Q
â::ahique», cette ttrange Strocture multidimensionnelle, sone de fL. ~
use adlronique 2, iDdtpendantc de notre continuum espace-temps, l'7
.u n:nferme la wmme des connaissances humaines passtes, prt. cQ...A
. .\eS 11. future$. 1
~ J'ai fplemenl envisagt une teUe possibî litt. C*ntral, dfcoulant ('0
t cette tradition issue de l'hindouisme, et ccla pe ul consti tuer aussi,
1. Op. de. a: DB ..u..,.. _ . • __
l Cl U sr... ..... ...... "J •. Q>1Irv1ôœ SF Jieo""l' Gooôcot. " de 10 cm _

'01
effectivement, une explication. J'incline cependant a priviltgier ma
premitfe version: une race pensante inconnue, agissant dans
l'ombre, sans se montrer, qu'elle ail pour origine le cosmos, une aulrC
dimension. un univers paralltle avec décalage temporel ou non.
4( Une csptcc discrtte, ne souhaitant pas le contact avec nous, non

plus qu'avec nos amis dankorans et dont les motivations nous


echappent. Tout comme nous onl tthaPJ* les motivations véritables
des ShOl'I Greys. connues des gouverne ments complices du Ml [2
mais cachtes aux nations, tant que l'horrible vfriU: n'avait pas tu:
dtvoilec par John Lear, Milton William Cooper el Bill English 1.
«A propos d'une race inconnue, Gtnéral, nOliS avons entreY u,
dans la base souterraine du plateau d'Albion, une silhouette tlfllll8C:
edle d'un être mesurant un mètre quarante ou un peu plus, complète-
ment enveloppe dans une sorte de bure de moine, avec une capuche
qui cachait sa tête et son visage. S'est-il aperçu de notre prfsenccT
Possible, car il a pressê le pas pour trave=r une galerie perpendi·
culaire. Ce n'ttait certainement pas les Gril; qu'il voulait éviter, mais
nous-mêmes, Et pourquoi n'a·t·il pas donné l'alerte? Avez-vlJUl;
recueilli d'autres témoignages de ce genre, Général?
- Oui, mais guère plus précis que le vOue, commandant Frank.
voulez·vous nous expliquer ce que vous avez vu, un soir, à Dulce?
- Volontiers, Général. La veille du jour rué pour la destruction de
la base EBE, le professeur Lionel Dennsmore m'avait dem.andé
d 'aller fain: une promenade avec Kryerla, sa fillette, qui s'ennuyait.
Nous déambulions au niveau le plus prorond du terrier, sans rrondQr
les limites interdites aux noo-scientifiques. La pone d'un laoorotom
commencait Il. s'ouvrir sur une silhouette encapuchonnée 1
celle-ci, nous apercevant, bais.sa davantage la tête et
tamment Kryerla a brusquement scrré ma main ct
inquitte, apeurte. Nous avons alors rebroussé chemin et 1
avons regagné le niveau du labo dirigé par son ptre,
blotti contre moi, frissonnante d'angoisse. Cet t tre inconnu '~::=
fai t peur; sensitive, ttlépathe, Kryerla avait perçu une (
menace provenant de cetle créature qui se cachait
Il Le soir, j'ai relaté l'incident a Lionel, qui a paru ";";~~;:,:~~
resté pensif un moment avant de m'avouer qu'il savait

208
~ que les Short Greys vivaient sccrttcment dans la base de Duke,
mais personne ne lui avait fait la moindre tOnfidence II. leur slijet, de
lOrtC qu'aujourd'hui encore, leur nature, leur origine et la raison de
leur prtscnce nous tchappent, Plus tard Kryerla m'a avout qu'elle
avait, fugitivement, tentt d'effieurer le psychisme de.,,« l'Etranaer »,
BS c'ttait tOmme si elle avait reçu une dtcharge tlectrique associte
• une horreur sans nom 1 La pauvre gamine frissonnai t en tvoquant
œtte sensation difficile II. d6crire.
«Dts lors, Gtntral, je partage l'avi s de Teddy: les Gris n'agissent
pu $Culs. Une autre es~ est là, tapie au plus profond des terriers,
jouant un mIe que nous ne tOm prenons pas.
- Tu as sûrement raison. Frank, approuva l'AU5Iralien. Et leur rôle
est pcut~tre pÎre que œlui des Ozorls!

Allliamooka. neuf heures Irenle du matin.

Partis de POO-Augusta A ci nq hcul'Cl!l trente pour lcur premitre


IUtlItion, les cinq bus Australia. aprts !tois heures de route et un
arret-breakfast II. Woomera, dtversèrent leurs passagers au bord de
la New Opals River. Jaillie quelques jours plus tôl II. prOll imitt
d'Andam ooka, œtte rivitre al imentait à prtscnt le lac Torrens.
Dtjll.. 5CS berges et celles du lac commeocaient II. voi r poindre,
tIICOI'C tim ides, des brins d'hc.bes, des plantes qui iraient crois-
IIIIt et formcrnient bientÔt une vtgtta tion aussi nouvelle que la
rivitre.
Un guide muni d'un mtgaphone rassembla sa .. foumte,. de tou-
ristes et commenta, tandis que les appareils photo et les camescopes
tcaient 50Jnis des sacs, prtU II. l'emploi:
- Mesdames et messieurs, vous ttes parmi les tout premitn II. assi-
1er' cet ttonnant spectacle! Une rivit re jaillie du sol, II. moins de
trois kilomttres d'Andamooka, au dtbit rqulier, lIts important et
qIiÎ alimente désormais le lac Torrens, d'ordinaire II. sec et couvert
d'une epaisse croûte de sel. Baptiste .. Nouvell e Rivitre des Opales,.,
-
œlJc.ci va transformer le paysage ct la ~on qui, une fois reverdie,
ntour de ce lac où divers sports nautiques pourront se PI1Itiqucr...
.,tqutqut qu'est-ce que-qUMl ue c'est, bon Dieu ? sc mit II. btgayer le
bonimenteur.

209
Lu badauds s'ttaicnt rœults de quelqucs pas. Înquiets. ..
Au beau milieu de la ri~ - larse ici d'une cioquanJaine œ
mettes - se produisail un curieux bouillonDel1lenl puÎ$ le sol. §c mil t
~mblcr. à osciller selon de f3.!bles secousses qui n'en d~Ier.cMrull
pas moins des cris, des mouvements de panique parmi la f(lule. Et
soudain, il y cut comme une explosion tloufl!e: le bouillocnemecl
lU milieu de la rivière enfla, se transfonna en un ènonne jcl qui fU51
en grondant avec une grande violence ven le ciel, Id celui dII
c Gtant,. du Yellowstone part, dans le WyolllillJ', projetaLl unjet
de soixante et un metreS pendant quatnl minules 111 inlervallesvarianl
de vingt-scpt 111 qualrc.vin&t~-5epl minutes! Dans ce m!"Ile part
utional amtricain, le OId FcitlrfuJl, mondialement connu., n'otm
qu'un jet .. ridicule Il, de cinquante mètres, t intervallcs dt \rente.-
cinq à quatl'e-\ingl-quinzc minutes]
Le guide en ~gayait dans son mtgaphoru::
- Mèmtmtdames et messieurs 1 Nous. .. Cesi fantastique! Nous
assistons li la naissance d'un geyser] Un jel vertical d'un ou deuJ.
mtlmi de diamttnl Il sa base s'tlance avec violence dans le ciel et
culmine. je... je ne sais pas euclc:mc:nt .Il qlUUe hauteur, mais _
doute .Il souan!C ou quatn.-vingt.s ml:tres] Regardez là-Mill, j 5011
sommc:t, ]'e~traordinaire panachc,l'tventailliquide qui redesœnd el
pluie... Armez vos appareils. mettez en mardlc vos camm~! VOIII
rnpportercz de cette e~ourllioll un souvCllir 6mer..• 6mer... et merdol
Qu'CSI-ce que c'est encore cc foutu bor... E~cuscz..moi! U~ ...
L'emomo... motion!
El il Y avait de quoi bafouiller! La base du geyser s'èta,;t tI'lW-
rorm6e en un~ sone de canon qui upulsail venicalemenl dei
dizaines, puÎ3 dc$ centaines de chO$CS hUanes qui dtcrivaienlllDlt
ellipse, n:tomblienl avec des ploufs sonores et tcIaboussatenl lei
badaud$ les plus hardis restn au bord de la rivitre.
Et ces .. choses bizarres, en flottant, cha~ par les n:mous. ttaierI
pouss6cs vers les berges. Un touriste aSliCZ âgé mais droit et IIÙ
Regence:, avec son monocle, son chapeau de paille, chemise b1ancht
et pantalon bla:lc cass~, A l' .. ide de.a I.'annc prise par le bout, """""
cha l'une de ces oc choSCI. et l'attira sur la berge. Il ouvrit la boucbe.
cligna d es yeux, ce qui fit choir son monocle fan heun:~
retenu par un cordonnet et marmonna un _ Ooooohhh 1 M y Gad!.
lfts distinguè cependant qu'aulOur de lui s'tlevaient des uclamaoo.

210
d'incrtdulitt: cette .cbœe» b~ t tait un DIori! L'un de ces tues
l peau grise, au crlne volumineux, au grand nez, dont les vakts et
coIlabos du MJ 12, de par le monde, avaient nit l'existence!
l.eun cadavres, par ceotaiDC:S, avaient ttt exp,,! .... dt la base sou-
1crraine d'Andamoou. par la brusque montte en pu.ÎSSanI:I:l de la
Jtsutgtoce. Ctllo-ci, sous l'irrésistible pousste d'une pocbe dt gaz
1ibb:6c par les mini-stismes provoquts dtpuU le Tshilunglw, s'était
IIlllSfonn6c eo geyser emponant dans son ascension les Dz.orls noyês
dans les galeries dt leur terrier maintenant inonde..,
le vieux monsieur d istingué (qui avait remis son monocle) attirait
ltrlsent avec sa canne un morceau de tissu qu'il étala sur la gJtve. en
ItIlttanl «Oh! My God! Il Secout, tendu il bout de bras, le fu;su lit
ItYtlait etre une sone de bure de moine avec un capuchon t
L'épouse du .pecheur d'EBE», fort digne, fit une grimace:
- Dans quel monde vivons-nous, mon bon ami 1Ces .... Petits Gris
œt donc des moines. comme DOU$ , ...
Puis. VO)'llDt son époux toron::. es'"O'"er la ~fioque ~ulioante
tcau, elle aca:ntua sa grimace de d~{it et lanca de sa voix aigue:
- Ob [Ne touebez donc pas â ces bardes sales! El puis, Anthony, si
taus ~ 1'id6e saua;renue de rapporter. ca» â la maiSOD, je m'y
_o,m.i fonnellcment! Nous avons dtja un canari et un bamster...
Cl VO\l$ encombro: l'appartement avec vos col1cet.ions divu3C3 de
pipes, de blagues a tabac, de ...
- Madame a,je pense:, raison, approuva un homme beaucoup plus
jeune qui depuis un moment regardait ces hardes avec env ie. N'a·
kI'II pas dit que les EDE avait, en plus du sida, dispcrstje ne sais quel
YÎnIS. .. Celui des «vaches folles », je crois?
- Ah ! glapit la vieille dame Ir!s digne. Je D'avais pas songt il cela,
AMIIooy! Vous vous voyez, vous, flageoIanl sur vos jambes comme
ces malbtureuses ~tes qu'en AngIeterK l'on a dO abaltre par mil-

""'
_ Mais ma bonne amie. protesta ûmidcmenlle pb:htur d'UE, je
R suis PIS une vache 1
- D n'importe: vous f ies quand mtme un nuunmifblll
Cette altercation cocasse dfrida l'assistance et le vieux monsieur
distingué:, il regrel, abandonna la dtfroquc su r laqueUe l'h)'llOClite •
metteur en garde lit jeta, la raflant d'u n geste rapide pour empfcher
.autre touriste aussi avist que lui de s'en emparer. El de lui dtbiter,
lUr un Ion oxfordien :
_ Dtsolt, mais j'étais là avanl vous! A la pIaoe. pourquoi ne pren-
*ia-vous pas quelques Petits Gris? n y en a plein qui flottent et.,

211
la subite intelTUption du geyser, le silence revenu, avaient semé un
instant de déS4JTOi chez les touristes qui. brusquement, tre>Saillirent
devant un nouveau phénomene: une sphére de métal argentt, bril-
lant sous le soleil, venait d'apparaître assez bas dans le ciel; plus
exactement un ovoide de dix mètres dans son plus grand diam~tre,
entourt de deux rangées de hublots rectar.gulaires.
Le. touristes, alarmés, s'éuient reculés tandis que l'engin se pos:\i,
entre eux et la berge. Un portillon galbé coulissa a sa base el un étroit
plan incliné s'étinl jusqu'au sol. Une vibration sourde rompit le
silence et les touristes éprouvérent un picotement sur tout le corps
avant de se figer, tétanists ; une 1ttanic psycllÎQue seulement, car leur
rythme cardiaque s'accéléra cependant que leurs muscles ocuIain:s
fonctionnaient normalement, leur pennettant, a defau! de pouvoir
remuer leurs membres ou leur tête, d'orienter leur regard à leur
guise 1.
Angoissés, ils virent descendre de cette pas-;erelle un etre déroutant.
enti~rement caché par une bure analogue à celle qui avait ft! rel*-
chée, le capuchon raoottu très OOS sur le visa&" <le 10 creature. C.elle-d
pa •• a entre les touristes paralysês, marchant de son pas rapide vers
l'homme qui conservait dans sa main la bure rt:cu~ree in ex/remis.
De l'une de .'leS larges manches, l'étre encapuchonnf fit jaillir une
petite main gantte de nOiT qui prestement s·cmpara de la bure; sans
plus attendre, il tourna les talons, se hâta Vin l'engin, tête baissée. A
mi-hauteur du plan inc\Îne, «I"Etrangcr,. se retourna el releva Imper-
ceptiblement la t!te, parcourant du regard les Terriens figts. Et
ceux-ci purent alors cntrevoir ses yeux.. Seulement ses yeux, brillant
d'une inquiétante lucur rougrâtre, seul dttail visible de sa face cachée
par les replis du capuchon.
L'etre n'avait eu aucune attcntion pOur les cadavres dzorls Qui flot-
taient puis s'élQignaient, entraînés par la New Opals River vers le Iii!;
Torrens ... Il penétra dans le vaisseau ovolde. le plan inclint: relnlcté,
le portillon ga1~ coulissa et, rapidement, l'engin s'éleva puis s'effaça
littêralement en l'air ...
La paralysie cessa aussitôt chez les touristes, médusts.
Pll:squç >lU me",Ç ",umCJl~ la lerre uembla de nouveau, cette roi5
avec un grondement sourd qui dura plus IOl1gtemps, puis, au gronde-
ment succl!da un bruit composite horripilam qui tenait du hurlemenl
continu, d'un vacarme de scic électrique entrecoupé de gémissements

1. panicularite r.tq""nte drs RR IlIlm\<OJIt .... '""""""'"' <lu 3' 'nrJ COII5I>tto ciano "'"
lu ..,.. d.y = 1 Cf. Ln &<.rofI.- _ .. Yi"""", "·n 'H'"'' _ ... BlIX"k _ _ /co
.........,....,.. """'1lIes. op. ciL

212
de titans. Cda qissait sur les nerfs, faisait grincer des dents, vrillait le
tympan. Le ciel Il l'ouest prit 5O\IdaÎnement UDe teinte verdâtre, puis
s'assombrit. devint pn::sque noÎT et une sorte de nUlF bUan-e ,'tleva
de la terre oae, s'tloigna en oblique vers le nord.ouest; le jour revint
pcu Il peu tandis que des exclamations fusaient de toute part. Cet
~transe ""av. en s'tloignant dans le: ciel. prenaitl'aspeçt d'une sorte
de pieuvre stanle. d'une noirœur terrifiante qui ,'tlevail, disparais-
sait insensiblement vers l'horizon...

A bord du Tshilung/w. dissimult au sein de la couronne d'asté-


roides. entre les orbites de Mars et Jupiter, un silence de SlUpeur
s'~tait ttabli dal\$la salle: d'Ops du Service d'Action Psychologique.
Le stntral o.ucIc Wharton, les techniciens dankorans. Teddy et
Ariellah, Paisy Omaha. le docteur Frank Rooney, Mstislav Feo-
dOiellko et Voko Tarawa rivaient leun yeux sur le Jtlnd man sur
lequel, par &ipement. rapetissait la .. chose» maltfique...
- L'Entitt Noire d'Andamooka!
L'officier 5u~iÏel,lr opina. tmublt:
- Oui, monsieur Cowen. c'est ainsi qu'on peut appeler celle abo-
mination fix~ comme un pIlI'llSite dans les profondeurs de notre pla-
otte; une .. entitt If empittant sur de multiples dimensions; une
aructute innommable existant en symbiose avec les Gris, Qui phago-
C)U partiellement leur tnergie psychophysique et qui, li leur mon,
«absorbe» leur demière tn~e vitale! Je pense si netrement Que
l'Entitt grise, trait d'union entre le monde des D~orls vivants et
rtquivalent de leur pamis. est un leun-e et n'existe pas! Ceslla
carotte qui fail avancer 1'Ilnc, les Gris ne pouvant imaginer qu' ils ont
tIt crtts poUf, en quelque sone, alimenter l'Entite Noire. Ils sont un
troupeau : .on troupeau ! De mtme que nous, les humains. nous
JOmma le IroUpraU des D=orls!
.. Oh! Certes, ils ne nous mangent pas en rasoQt ou en sandwich,
aon. Nous ne sommes pour eux qu'un .. compltment alimentaire If,
qu'un apport d'enzymes qu'ils rttuJX:rent dans nos muqueuses dont
ils font un broyat m~1t Il notre sang... Les bovins. pareillement muti-
~ YÎd~s de leur sang. ayant subi l'ablation de leurs organes sexuels y
compris la zone anale, ceUe de !a bouche, des joues. de la langue,
servent eux aussi d'alimenL..
- Pui5-je me permettre une question, Gtntral? fit Ariellah.
- Je vous en prie, CommandanL.

2IJ
- Vans la base souterraine des Gris, au plateau d'Albion, DOO$
avons pu constater - du moillS sur les spécimens d6:0uverts dans me
galeri e - qu'ils étaient dépourvus de sexe el d'anu!. leM bouche est
par aiUeurs une cavité fermte, sam communication avec leurs vis-
cêres. Dês lors, comment s'alimentent-ils et comment tvacue nt-ils~
qu'ils ont. .. ingêri:?
- Leur physiologie est radicalement différente de la nôtre, mêmeti
nous n'en connaissons qu'une faible partie, commandant GOOt-
Loubark. Le broyaI de muqueuses humaines 011 bcvines est mèlt
sang, homogéntisé p'~is ... ingb"t par capillarité Il Iraven "ia
des avant-bras des Di:orls. L'élimination s'effectue par un processllS
inverse, par c:\cretioo â travers les tissus des avant-bras '1
La jeune Japonais.: fit une grimace écœwtc:
- Ces! répugnant 1
- Pour nous, oui, mais pour eux, c'est aussi naturel que de respirer.
Le vrai mysttre residc ailleurs et j'avoue que nous ne l'avons toujmn
pas rŒolu: celui de le ur système de reproduction, d'une port, ct
d'autre part, celui des inséminatioru; artificielles pratiquées sur dei
Terriennes. Une impossibilité tvidente, pour eux qui ne possèdent iii
sexe, ru ovule, ni spermatozoïdes. Qui sont donc let; donneurs~?~N."••,
l'ignorons et, pourtant, les métis existent, improprement ..
«terro.dzorls» puisque les Gris ne peuvent procréer...
Le gén\!:ral Cbuck Wharton demeura quelques secondes
dans ses yeux passa fugitivement unI.' lueur,i;œ;~',;~;";d",,,
tion, tristesse? La question de r Australien"
noo pas «sur la Terre» mais au prtsent, Il. bord
- Elles fantômes, Général, ~~,~,,,,,;,~
teun: de la base EBE du plateau d'Albion?
- Ceci est uoe autre histoirt, sourit-il en jetant un coup d'œil
docteur Fraulr. Roon~y. Je vous cMe volontiers la parole,
puisque t'idée est de vous ...
n aCQuiesça, un peu embarrassé :
- Tout d'abord, je dois rappeler, ou indiquer li ceux d'entre
qui ne le sauraient pas, que depuis de nombreuses années,
tiens Il. la CIA. rai meme \!:té uo agenl sptcial, autrement dit un
fameux MlB, cbargé~ de besognes pas toujours reluisantes,
J'exécution de personnes gênantes. l 'ru été assez rapidemellt
au sen'iœ du professeur Lionel De nnsmore, el je devins son
personnel, de même que l'un de 'leS !l'ois gardes du corps. Cc M"~;

1. Cf. lei A........

214
dout sur son fauteuil roulant de paralytique, dirigeant le Majestic 12,
m'emmena plusieurs fois dan. la base de Ouloe, me conna des mis-
siOIlS de plus en plu$. .. scutleS, lorsqu'il rtalisa quelle tpouvaDtabie
menace constituaient les Gris pour l'esp6oe bumaine. Il était CQU-
pable, certes., puisque, prtsi<kD1 du eouvcmemcnl 1: .,el ;1ISI1I"~ par
\es «Etrangers Jo, il pactisait ave<: CUL Mais grtdueUement, de\'ant
kur abscDCC taille de scntiments bumains ou para-humains d sc
sachant mMiealement condamne, il me nt part un jour de son ~îr
de se racheter, de sauver sa nlle mttissc, la petite K.ryerla., cc que
j'acccDUli en ooritant un plan romDltmentairc du sien,
A son tour, il invita d'un sourire le commandant Patsy Omaha, .Il
prendre la parole, ce qu'elle fit:
_ Mon oncle, Harold Blackwood, ClI-dircctcur de la OA, avail tta-
bIi un dossier sur le professeur Dcnnsmore en p!cin ac:c:ord avec le
.nsident Alan Nedwid: et nos :ùli~ les Dankorans, Appartenant.ll
forganisation SOCitte Phi Omtga, nom de code des FOieu Terriennes
I.ibres,jc fus cba.gtc d'ttablir le rontacl aveç Frank. Rendez-vous fut
pris une nuit, prls du nmcb de Dulce. où un petit vaisseau de Iiailon,
le N:.arnll, me dtposa. Je passe sur les dttails, Le docteur Rooney
au::pta de aejoindre 4 nous ct devint.ll soo tour notre allit. .. avant de
rtaUJU le professeur Dcnrumore,
«La destruction de la base SOC"',le soutCTT1line fUI programmœ ct
nous tlnmcs plUlieur5 briefings llVeç Frank, le dernier ici, .Il bord du
nisscau-mtrc où nous l'avions translaté. 11 nous fit part de son plan
des plus ingenieux et nous l'avons aoceptt. Il !tait ntœssaîre que
lIOII$ pui$$ion! «)lenlr un film ,idee montrant clairement deUI ou
!l'Ois scientifiques, de face ct de prom. I..c Service d-Action l'syI:bo-
Jo&ique implanta chez Frank Rooney une mi~ra rcli~ .Il un
dispositif d'enrq.istrcment micmnist lost dans une pib:c de vint-
cinq cents, mtl~ 1 d'autres - inoocentes, celles li! 1- que contenait sa
pocbc. Nous avons pu TCCUcillir;Uns; Ic:. images parfaitu ct anilll«:S
de biologistes dwrh. dont AlleU-Naha, le docteur ToaI-N\"or cl
Diildo-Yarl, tous travaillant au labo de la base.
«Il nous fallait aussi filmer le maitrc de Dulce, le sinistre lleon-
pM, mais ce« gros morœau» aurait ttt trop nsqut pour Fnllru: Roo-
oey, Ce fuI pourtnnl la mission la plus facil8 puisqu'il suffisait, dans
la base, de programmer sur le te1éviseur de la • cellule de vic» du
professeur Dennsmorc l'tquivalcnt d'uoe videocassette consacrée il.
un dîscoun de propagande pronoDC.~ par «Son Illustrissime Gran-
deur,. l1enT1pOf. Et ce fut unjcu d'enfant pour« mettre en boite .. ce
film puisqu'il suffit à Frank de le visionner pour Que ses yelU, jouam
le rôle d'objectifs st~rtochromiQues de la micro-cam~ra, en flxtntlc:s
images! A partir de celles-ci, il fallait ensuite rtaJ.iser des fantômes et
ça, l'e ne fut pas de la tarte .. , Oh t Veuillez m'ellcuser, Gtntral!
Celui-ci rit de bon cœur:
- Vous l'etes, commandant Omaha. Je pense Qu'i prtsent, Frank
pourrait prendre le relais. ..

Flash back,' 4 juillet 1989.

CbaIgt d'une mission très spéciale, Le docteur Frank Rooney, al»:


commandes d'un hêlicopltre mis i sa disposition, dtcollait de
Dulce en compagnie d'Anna, sa maîtresse depuis des anntc:s mais
aussi la jeune ~pouse du professeur Dennsmore. Sur ordre du
savant, ils se rendaient à Nellis Air Force Range' prendre livraisoa
d'un imponanl maltriel destine au laboratoire du professeur
Dennsmore au sein de la base EBE. En fait, et cela Anna l'ignorait
(comme beaucoup d'autres choses, d'ailleurs), il s'agissait d'UQt
strie de mini-bombes nucltllires devant antllntir le terrier dei
« Etrangers ».
Ce materiel n'étant pas tout i fait pttt, Frank et Anna s'etaient
rendus i Los Angeles, passer vingt-Quatre heures chez un ami da
docteur Rooney: wltr Handford. L'agent de la CfA avait préciJe
à sa compagne:
«- C~t un technicien de top niveau, un génie de l'éfectronif{llt,
de l'électromécanique, des servo-mocaniJmes et des téfkomrmmtla
d'asservissement, Il travaille $Ur des prototypes dant j'ai parlt à I~
époux et celui-ci a été vivement intéressé. A propos, je voulais te ~
venir que Lester llan4ford considère $On laOO CQmme WI sanauaÎrt
ultra·sacré et il ne faudra pas te formaliser si je m'iJole al'fC hIi
dans son antre, toul à l'heure à Mtre arrivée.
- RassurNoi, querido, ne comprenant strictement rien à ce f/IIl
faillOn ami, tu imagines à quel point je le bénirai de ne pas m'infli-
ger la corvée de devoir m'ennuyer dans son labo, pendant que VOIr
papoterez tous les deux!
- Lester posshle une magnifique résidence au bord du Hollyw004
1. ct AnlltK.

'16
r~D. aW'r. UI1I' pff,gp' privh'_ IAura. .0111 ~pmL", t'f mi pnurrl!7. vnu.(
y baigner pendalll qw now:.., ptlpolero/U, comme tu dis-.,
- raime mieux ca. chéri!
LlIi aussi 1 ilheU bon de question, polir la ftmme qu'il aimait,
dt ptnhrer dans l'extraordinaire fabormoire de Les/er HandJord : ce
qI/'elle y aurait dlrowen l'aurait /erriji&> 11...•
Car a partir des films fournis par l'ex·MIB de la CIA, SOtl ami
Lester Handford , supc:r·technici~n de génie, sptt;aliste des effets
Sl*ciaux et truqu2ge$ mtcanÎQUes a Hollywood, avait !taUs!, en
vraie grandeur, des robots 1 à l'effigie des Ozorls Ahel·Naho. Toal·
Nkor. Diitdo-Varl et Ilenngaor ! Et c'cst hl qu'intervenaient les
Dankorons, ovcc leur technologie hypc .....!IOphiniqu6c. Cllpob~e: de:
Itlttransft,rer n'importe où ces robots en remattrialisalion partielle.
de les ttlquider, de les animer, .:le les faire parler en reproduisant
par synthesc la voix de leur modtle original. Ces simulacres
illCQlIlpittemcnt matmalises apparaissaient donc avec une tnms..
paiboc:e $pCCInle de bon aloi conforme a celle Cluc l'on !'Ûte , tout
fanlÔllle QUÎ sc h 5j-:ctel Mais ces revenants tlaient tout de r.ltme
pourvus de mains contenant des rtsistances lhermiQI.ICS susceptibles
d1n~igcr de Mivtres brûlures par contact avec l'tpidenne de lcurs
victimes. Ahel-NaI1o dans la base du plateau d'Albion et Ilenngaor.
dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, en conservaient de cui.
IIiIntl souvenIrs 1...
Une tAche dtlicate, baste sur ['ambivalence comportementale des
Dzl.xis, ces t tres floids, insensibl~ sadiques sans volonlt de l'être
tl"@rd des humains pas plus qu'à ['tgard des bovins, mais pani·
quts de constater de visu QUC certains de Jeun moru. irrtmtdiable-
menl CI lIf;finilivernent mort... (IIluvaient tnut de mlme .. rl'!venir.
les hanter! Pis. \ecr infliger de cruelles souffrances. de \es marquer
dam lcur chair ! Manifestations angoi$$3.ntes aggravtes p;l!' le fait
qu'dies discrtditai~nt la notion «paradisiaque. de l'Entitt Grisc.
Ce symbole de ~Iicitt. de rtcomj)Cnsc posl·mm/em, s'effondrait au
profit de l'ignoble Entitt Noire «dévoreuse. d'énergie vitale et
fnaade aussI de ['Imc des dHu~IS. ..
Un beau coup d'intoxication à porter au crtdit du service
d'Action PsycholQl.ÎQue appuyt par la technolCl8Îe supra-humaine

cles Polariens ...
l, Ei.lr.li, d~ tu,. _ 143 ln F.BE Aitm _ .
2. CIrIofbmtIokli. 10 .......... ur dt. ET ~, tq!<;po .... .,........... l'IOut dt q"~'OI&I-<li.
""ucs dt 1tOi. ch"... h)'dnow;qu.., :1 D......... El DUO'"' .... .,..",eewlI dt ln rau.
"plit ..... ~.i""-ri"'l. ....... 'u......... dt le l'tir jo~, • _ diot ~ , do c i u q - .

217
Il serait temps, plus tard. de se- preoccuper de la nature exacte
de cette myslérieuse ~ Entitt» et de savoir quel rOle elle jouait
dans la socittt dzorl mal connue des Terriens et des Dankorans. ..

A bord du Tshilungka, salle d·Ops.

Les explications donn6es par Frank Rooney avaient fascint son


auditoire, en particulier Teddy Co~n qui. pensif. demeurait .ili:n·
cieux ... Un silence troubl~ soudain par des roups appliqu~ contre la
porte à verrouillage magnétique de la grande salle des opérations.
L'on percevait, affaiblis. des pleurs entrecoupés de cris perçants, puis
deux voix féminines tentant d'apaiser l'auteur de ces cris.
Fl1Ink Rooney lanca vers le général Wharton une interrogation
muette ct ce dernier, comm~ accablé, acquiesça d'un battement de
paupitres. L'e~·Mm de la CJA se dirigea vers la porte, en commanda
l'ouverture et reçut dans ses bras la petite Kryerla pleul1lnti gros san·
glots, accompagn6e d'Anoa Dennsmore et de Xylnia, r~pouse dan·
koranne du gbIéraJ Chuck Wharton, toutes dew; attristées mais aussi
pe'1l lcxes .
La fillette, par-dessus l'épaule de son " oncle », parcourait avide-
ment des yeUJI - des yeux noyts de larmes qu'elle essuya du dos de sa
petite main -les personnes présentes. Puis elle poussa un cri, s'arra·
cha des bras de Rooney pour courir vers l'officier supérieur en hur·
Iant de ~ J'II"tite voix aigll~:
- Papa !... Papa!...
tlrein! d'une violente émotion, le général Chuck Wharton s'étail
accroupi. tendanllcs bras vers la fillette qui vint s'y blottir en sangll>-
tant de plus belle...
Les témoins de cette sœne surréaliste, iJ::compréhensible, s'eotre-
regardaien t tandis que la belle Coyote, Anna Dennsmore, sentait
monter en elle une sone d'angoisse, de crainte larvte accompagnée
d'un tremblemenl Le docteur Rooney la prit dans ses bras, apprében-
dant une crise de nerfs. La ~ule à demeurer calme mais point sans
émotion était l'épouse de l'officier supérieur, une trés belle femme à
I.:l longue chevelure auburn, un<:: biologislC dankomnnc l'C'lpoD.$ilb/c
d'un laboratoire du pont S oû se trouvaient les installations sanitaires
et hospitalitres.

218
_ N ... Non, ce. .. Ce n'cst pas possible? balbutiait Anna. Gtneral.!
Ne... Vous tte$. .. Vous ne po~vez pas ttre.. .. Uonel!
Xylnîa, l'tpouse du gtneral. (lequel s'~\all ~~, gan;lant la til-
lette dans ses bras). posa sa main sur celle de la Coyote:
- Si, Anna, tu dois me croÎre; le gtntraJ Quek Whanon est le
pseudonyme pris par Uoncl- ton ex-mari - a J'issue du tnitemmt de
rtgl:n~ration biologique associ~ au traitement curatif que nous avons
3""li'1"~ lin mA'heureu. inlirm~ fI"""" 1I~ enn"u. ('... 1~ nnu~ l'rit plu-
sieurs mois, mai, le facteur Temps ne comptait pas puiSQue nous
IOmmes en mesure, avec lcs Kalto" 6qui~ pour cela, d'evoluer
aussi bien daru l'espace que dans les multiples Dimeruions Tem-
porelles. Je dirige le laboratoire 0(1 s'~ffectuent ces traitement parti-
culiers, où DOuS avons uait~ avec le m~me !ucm l'infortune docteur
Moses Benkovlu (elle s'adressait maintenant li Arlellah et ïeddy
Cowt:n) que VotS ava 6o!;livrt des griffes des MJB a\'eç le concours de
J.inda Buckley -la maman du petit Jeffrey, mtti1 comme){nlerla. - et
de son oomjlq1lon Ken Fisber.
4; Gutri, UoDd ~cia d'un plocnsus de rtgtntration, de n::s-
tructunltion qui aUaillui n:donllcr l'aspect de Inomme robuste qu'il
~t avan t d'tL-e teJTasst par 5a terrible maladie. Les tnils de son
visage furent mooilits. En revanche. le robot;l son Îmage de pMaly-
tique rtali~ par Lester Handford, est celui que Frank introduisît, en
c pitccs d~tach~~, dans la bwe EDE de Dulce! Lionel fut dtmatt-
rialist et ttletransf~rt 6 bord du Tshilungko. tar.dis que Frank instal-
lait Sur le fauteuil rouJ4flt le robot ttl&:Ommande •• , Fauteuil tnll'lllpor-
tant J'une des bombes atomiques destin~ 6 ant:antir la sinistn: base
ae~ sous l'Archulctta Mesa. .. Je crois devoir vous signaler q ue
Lester Handford rtalisa le robot de lianel ~n phweun uemp!arn et
l'un deux _ du moins seulement sa ccarapace» - fut sacrifie pour
peimett~ l'inhumation factioe dans le cimetitrc du Dulo::. L'un des
aemplain:s soi&l'cuscment eonservt:s pami! de rtalist'f la video-
cassette qui fut adns-te 6 Wilbur Waller, !Ucttsscur de Lionel, ainsi
qu'au prtsident fantoche des BalS-UM d'Am~que ct i plusiecrs de
ses complices. ,
c Tout cela se dtroula daru le plus grand seCieL Un secret que par-
la8!'aienl ....,pendant le president Alan Nedwick, son f..ucrne! runi I~
-
oonseiUer Harold Blaekwood et quelques autres, dont. natu rellement,
Frank Rooney lequel, oncle de la. petite Krycrla, fut le !emoin de Uo-
nel lorsque nous nous sommes mari~ 6 bord de ce vaisseau ...
Les)1:wt humides de tannes, Anna quitta les bras de l'ex-MIBde la

219
CIA et vint, un peu gauchement, embrasser sur les joues celui qui,
dans sa mis.!rable condition de panilytique, avait ttt son tpoux, cet
homme si malheureux, si faible. broyt de douleul1i ct de chagrin
lorsqu'il avait dëoouvert qu'elle le trompait avec son mb:lecin person-
nel. Mais cet homme avait ~U: aussi le tout-puissant Uonel Denns--
more, président du MJ 12, l'exécrable gouvernement secn:t II. la solde
des Drorls, insensibles aux souffrances humaines - donc aux siennes
- qu'il avait largement contribut II. anéantir, se rachetant ainsi de sa
culpabilitL
- Me pardonneras-tu jamais le .. , le mal que je t'ai fait, Lionel?
Ce dernier avait étt le seul à entendre ce murmure et ce fut dans un
chucllOtemenl qu'il rtpondi l à son tour;
- Je te pardonne, Anna, et vous souhaite à loi et à Frank d'eue
aussi heureux que nous le sommes, Xylnia et moi,
Il reposa sur le parquet de la salle d'Ops sa fille qui. majntenan~
riait à travers des larmes de joie. Lionel passa ensuite soo bras autour
des tpaules de sa femme dankoranne:
- Voilà bien des retrouvailles fort é mouvantes qui mtritent d'em
œlébrtes ave<: faste, Il y a, au cam\ des officie!'li, un excellent cham-
pagne Taîttinger qui nous attend .. ,
La fillette mttisse inclina un peu la tête, comme pour tcouter puis
elle sourit cn captant la pensée de son meilleur ami: Jeffrey BucJdey,
qui ronchonnait:
- Ouais, tu as retrouvé ton ptret!l ça nzefail vachement plaisir,,JN-
femelZl, lU l'OS boire du champagnet!llupenses meme pas à m'irwiterf
- Mais si, J'y pensais, Jeff Iflaul me comprendre.- quand j'ai CiJplJ
fes pensm de mon ~re que lorille monde trayait mort et moi la ~
mihe,j'ai tt~ boufl'Vt!fsie pendant que je me balado.is a~'a: tanle Ânlltl
et Xylnia qui est mainterwnt la femme de man pire. Alors, je...
- Bon, abrégea le gamin, t'es contente et c'est ce qui compte. Moi
aussi je suis content pour toi. J'arri)V!. Oh, demande à tatie Patsy tk
nous faire un de Set fa-bu-Ieux chocolals au lait ...
- OK, mon Jeffrey, viens vite... on va au carré des officiers avoX le
g~ntral Chuck. .. ava: mon père, rectilia-t-c:lIe litrement, dtbordantt
de bonheur.
Insouciance de l'enfance, si tloignte des inQuittantes ~pa­
rions des adultes qui, 4 prtsent, Quittaient la salle d'Op!, ress'S'ant
les extraordinaires Ttvtlations obtenues du géntral Wharto.
Dennsmore et de Frank Rooney. Deux hommes Qui, en dépit de ciro
constances dramatiquement faites pour les opposer J'un à J'autre,
ttaienl cependant devenus des amis.

220
Mais pour un mystl:re fd"irci, beaucoup demeuraient 5lllI$
rtponse, tels œ\Ilt c:onc:anant ces!tres l:lnlfl&ie5, eneapucbonn&, qui
erraient dans les couloirs et sallC$ dC$ OO'!" souterraines des Dwrls l
travers le monde. Des crtatlll'e5 dont on savait seulement qu'elles
poss!daient d'inquil:tants )'t\IJt rouges.."
Autre tnigme: que pouvait c:ntrâiner pour les Teniell5 la fuite -
vers 011 ? _ de la terrifiante .. Entitt Noire d'Andamooka.?
Combien d'collantes et ptrilleuses missions devraient encore
aœomplirTeddy Cowen et sa compagne Aringa Griint-Loullark, avec
leurs fn!rcs d'armes des FTL? Ces Forces Terriennes Ubres connal-
traient bien des l:preuves au cours des terribles tribulations aUll-
quelles les humaill5 allaient ~Ire confrontts, sous la (truIe de plus en
plus drnstique du Majestic: 12 et de sa cohorte dïnf!mes collabora-
teUf5-••
N'l:tait-on pas à la veille de vl:rifier l'hall ucinante prophttie des
~tes sibyllins de l'Apocalypse, en prtlwk" la fin des Tem ps ?..

FIN DU ROMAN

ET COMME POUR LE PREM IER TOME - EBE ALERTE


ROUGE _ TOURNEZ I.J\ PAGE ET ACCROCHEZ VOS CEIN-
TURES L.
ANNEXES

(Oil 1.. <taIile: <lê:pus>;c: 111 IiCliutl)

En dtpit de ttrtains ~e5 incroyables eo appaœnœ, le I'00I411 ql.lC VOlIS


>-mez; de IiRt (lO\Il oommc le pi~(", .... I : EBE Alm~ ~) ,ev v lUI" des
,"",tilts .mdj~ mlm. si. pOUr ]'i"... "" II(Jrnbt!> d'ea .... eus _ DOn pl ...
q..e leur IOUrœ - ne peuyent tm rtvats.
En œIa, ne jamIIÎI pc:I'dœ de YUC que le ..oode entier, depuis JlIÙ d'un
demî"iIde, • ~ amditionllt pouf rta&ir pu le sr.:q,tiI:i$Jl1e CU la œpoon,
RIon les Hape$ et le d .ta,a wh'anu (tlabort • .,..-tir ~ ftvtlations de
John Leat (ClA). Miltoa William Coo-.;>ei et BiU Eualish (SR de la Nav)'):
1) ON>. ou ,roi. es..... penDntes non _16H EliE
l...'"ITntnt (Ettti~
BiolOliques &.trate"wues, $UllKl1llIll6e:!l Short Grry! - Pttiu Oris - 0\1
Gris) onl. durant les Bnn~40 IIeJllble-I-i1. pris contact aveo; les autorités
amtricaÎn..-s et conclu vel'1 1947 un pacte .,ec le pt'tsidenl Harry Truman.
Ces« viJi;curt» o ff~nt des perfectionnements teclmolo&iqucs en oontn>-
Plni" de leur libre inltllilmon dans diverses ha::: militaim IiOUtemUncs
&WI USA. La memes ~ inlen'i=1 g\ecd'aullU naûon,.t. commen-
cer par l'Union sovittiQ ...... Mart:M de duf>:S: les .vi~teun,. onl en (ait
oœupl! la Terre, enlevt d';anombrablcs humai", et ils œnûoue:at d'qir C1I
lmaiD c:ooquil!

2) La 0DUJT0ie de uans,";";,,, des o"u.... <ks Gris est \1: MI 12 (Majestic


12). pm.·,I1(lD(III ......,tl iaspUt par ces petits euu et contrôlant le marcbt
IDODdial de la droIue. les rwro-doUars ayant lCI'Vi • rllJU(liuement, ..
reqfouî"UI'~nl de$ bo,... IOUtemLines 1oca!î5tes :JOUI des bues mîlilaÎTes
stntraJc:mcnt 1Î1u6es (aux USA) sur les territoirt!S des .bu Vf$ i.trdîcnn.es.. le
MJ Il. polir ""pttn:r ses crimes.,... "M'si,uts (codirlésen œII_11111<)!;"
la foil solJtion de (X!IIVenu>o!: et de commodîll!), utilise les MIB (Mm in
Black: (n Noir). fraction dure de il. OA aUll USA et Jeun homo-
logues cn Union 5Ovîttique.

3) !k)u$1a fhulc du MI 12. les natioll$ jouent Je bras s«ulirr des Gris, se
rendent complices de leU., rOlfaits. au dtttÎIlIcnt de J'espeœ humaine. Au
dêbul, le prûidenl Truman ct unc poignée Ik IOmmill!' politi ( ,·icntistes,
par des m'!!(rU\' r!S r11llldultwcs, par le IDCIIIOT\IIC tJevt .u niveau d'UDe ins-
tiwtion, ont d'abord maptrakmcn( be:mt la communault ~tifique,

223
d'ail1eun tJts rnpidement et facilement acquise lux tbbes officielles: les
soucoupes volantes et les l'Xtra/elldtm ,,'uislf!7Il fXU: les dmoim der
ofuervatioll! ,sont des dlbiles. des amateurs rh canulars ou des victimes d'lui-
luclfUltioll!. La preuW!: IIOU.! qui hes des $OVIIIIlS, rhs hommes illleiligeIrIJ.
l'OU.I" nill'a jamais rif!71 l'U de pareil l
Les savin!$, hostiles. priori aux OVNI comme.t tous les phtnomtncs qal
n:lê'~nL li"" <iumaino:s CJK:On inexplorts de la Klence, sc som donc rallie!;,
cette politique de contrc-vmtt, de debunkilll (dtboulonnage. dtmystiiQ.
tion), faisan! dts lors régner leur lenvrisme inkllecrucl, lequ~1 dure t0u-
jours! Ces messieurs ~ dOC'.es. manipults (œrtai ns pcut-ttrc sans s'cn M
rendu comp:':), oonvenablem~nl condi!Îonnts, n'avaielll plus q~'1 al/udf
de pied kme ks questions des ioum~listes.
~ux-ci en eurent pour leur alileRt. repartirent pv~ de mensonges rt lt
C)'I:k infernal commença: souC(lupes/Û V NI _ ~allucination!l, mtteorites 0\1
pLanttc Vtnus. Martiens et autres petits hommCl verts - canulan. Lep"x...
sus, fOr1 simple. a parfaitement rtussi : Jes <1 saVJntt" tromptrentles m61ias
qui, certainement de bonne foi 1IU départ, s'em laiostre nt conter et !rOm.
ptltilt le public, tournant en dms;on le plw important le plus exlnl-
ordinaire tvtnement que constituait - ct constitue meore - l'intrusiQII
d'~res inamicaux dans notre environnement 5I:lon les demielS tltmentl
qui nous sont parvenus, il pamit mtme vrnisemblablc quc des EBE bo5tiles,
d'une esptce ou une autre, si!joumcmt depuis longue date sur notre plaD!\e.
A l'heure actuelle, il n'en demeure pa!l moins probable que l'aw;.wd de 1947
consti~ un toUnlllnt dans nistoire de cette «cohabitation. fOf'Cl!e.
Pour tviter de deveni r les complices de la mafia politiaHlcientifiquc dei
ann!es 40 aux ordres du Ml Il, il aurait suffi aLlll: mtdia.!. de rtflto:hir objoe-
tiverttent, de ltagir comme 1'0111 fait ceux qui dcvimdntienl plus tard les ID
miers ufologues.
~ le <Upart, les mensonges. les magouilles, les trompc'ies.lcs insinu.-
tions ca1omnÎeIl5es des autorités et des savBnts mieux vthicults par ~
communiqutll officiels sautaien t aux yeux; un minimum de bon $CIl!,
d'impartialitl:$uffisait A un esprit libn: et normal pour s'en l''C'Tldrecompte. D
COI alors fallu que ces mêmes ratdillS (comme le firent les ufologues en pua.
sance) rejetter,t les d6clarations officielles et sc mettent .t ttudier les ob$erv ..
tions de soucoupes volantes qui allaient devenir des OVNI. Ils auraient akn
vite rtalist cc que noU&, les «vieux de la vieille. en la matitrc, avions
compris dès les premières manifestations du ~phtnoméne",

Pour l'heure, attacbon$-nous.t dtmontrer La .utit~ du complot criminel


mis en place de par le monde ;i l'instigation du MJ 12. De <et ÎCclIeiI
commencent d tme'll'-'T plusiwrs sommets enoore noyés des brumes du
m=nae, Mais le kmps chang:e; le vent se Itve et voici qu'appualt peu'
peu ce quc les monstrueux Sh(}'1 Gr~ et les hommes ~ leur scrvi<:e ont fait
jusqu'ici pour tout cacher A nos yeux",
Flash-back: juillet 1947 (rtsumt d'un long article, fourmillant de délllÎls
troublants, paru dans Th/! N(!Ws-Leader (Springfield. Missouri) le
9dtccmbre 1990). Le couple Anderson ct leur f.ls Gerald, alors tgt de cinq
ans. quittent Indianapolis pour s'ttablir • San Agustio, au Nouveau-
Mexiquc oilles Ittendent les oncles du petit Gerald aVe(: leun familles. A~
second jour d~ leur installatiom, tous partent eR promenade ;\ la recheldlr

214
des .,tes qui. selon la ~de. abondent danl le dts:,L L'onde Ted
embarque la nW50ulte dans yieil!e Plymouth et les voîtt penis SW5 un
soleil de plomb. dallS œne ~<)n sauv. el dtscrtique et 0Il, depuis quel-
Q~ xmaines. la Bmeur fait ttat de p!ltnomenes ~)'St«ieux oomme des
aaYIes de IIQUCOUPS volantes.
Onde Te(! arr!te sa voituR: sur IJTetmÎncnoc tllA. mil ne pel\Se pllI$ al,lll
QllICS; au flanc de la colline voisine, un impressionl1llnt disque lIJ'lIC'I".tt est
post de luilllOis. -mcw;ement «a:mocM •. L'un des ltmoins mtdusts
s'taie mtme:« Eh 1Ce truc m'a tou: l'air d'tIre un sf'(JCeSlrip (vaisscaa spa-
lial)! ,.
En Ile TlWiochanl de l'engin d'clIViron Quinze mitres de diamtln. nos
promeneurs font pJ~sieur$ oon$latations troublantes: il rayonne du froid.
(Un peu plui tard, en lOuchant le métal gris llJ1Iento!, ils onl l'imprciSiGo de
toucller ['into!ricur d'un congtJatcur.) Â l'ombre de ['aile annulaire, ~
d'UDC profonde et larF dtchirure de la roque, gisenllrOis o:rmtures iMiteS:
prts d'elles, une quatritme, assÎse, (onsidt;re liVe(: inquittOOe ces Terriens
qui fonl œn:1e et la dtviSQJent. Ces tua mawent appro:o:imativement un
mttre vinat. avec une ttle diwroDOrtÎonnœ w raPOOft .. leur CXK'PS
malina;re. Leurs yeux en amande som d'un noir clu.rbJnneux. I,.'uo des trois
.lIIillSIt gi$8.nl au $01 remue faiblmlenl, avec une n::spil1llion haletante,
appuemment au bord de l'asphyxie.
Avec ril\ClOfUCienœ de ses cinq a:IS, Je petit Gen:d se met Jo pel~ les
w'P" sant vie. pell$f.nt Qu'il s'agit desorus de anncks pOup6e$. Oevar.t leur
lIbsmoe de rtaction. il reprde la ab.ture assise Qui jU\ement le fixe ~ ses
ttranaes yeux obliQI,:eS.. Par IMtpQlhir.. ŒI Irn comm~ni(JlW aJ~ d l'r'lfanl
.su Qtsesphallct, sa peur Ion de la chlle du l'IJi.mau fIIi perCUla la rQ(allle et
le S4b1e de l'tfle C'Ol1Jrte dherfll11W au climal acrlJblarJ (45"C). U pet~ être
alfail mourir la. prh Je M$ semblablliS. dolll deux avalent phi et le lroùième
agf)niutll. Nouvelle Inquillude: d'autres TerrirM a~pr()Chenl...
ElTectivemcnt, cinq C()l!tgiens et leur profc$$eUr '~naient elTectuer des
rect.erches arcbtolOjÎQue$ dans cette contr6e ml. iM:lon d'aUIMS rumeull, une
IIJ'OSSC oc mtltorite. avait dll s'«raser.
IlIQuittude, alarTm devant ces oc géants )0 qui ont rejoint les aUlres ct ~ui. 1\
leur tour, roulent des)'l:'" effart:s.., Inquiétude, mais ISOIId.a.in une al1jJlÎsse,
une lelTeur panÎque. Ce ne sont plw des humains pI:ift$ de curiosite, sans
doute bienveillante. qui appnx:henl, mais des IIOldaU en annes.. Des mili-
taim qui foncent n;r les inolTensifs badauds et les 6;:artent nec bru:alit~
apri$ lin ,JÎmple CQII, d'œil aw: aua.:6reSUa et d leur lWf qId. d l'tvid~,
"."., DOW' tIU' de v~lm OOIIIIIIÎISa.IMI 1
~ant tant de bntalite, l'un des AMenon riposte. cosne IIIr le sold1.t qui
CJU!ait pouvoir l'emJ)Oisner et l'upulser comme UI malpropre. U~ rou-
Qui. ' au &rade de capitaine hurle des ordre$ et Ie$ GI'I braquent leun
lUlTICS, prtlS .. lirer, tandis que l'oflicier aboie, ooJ'8CSlion~ de fureur:
_ Si l'un de vous divulgue Quoi que soi! de cet oc appa.rell mi:itaire
scçret., vos pmim seront enlevé!; et YOIl$ ne les reverrez jamais 1
Gerald Andel3On,ancÎen de la marine et JIOllicier lui _m!ml'~ 'l,i<>u'" qu'A
l'tpoque, pas plus Que maintenant, il ne Yient il l'idte de personne de dis-
cute!" de l'~bsurdi~ d'une menace en face de mitraillettes.
M~me aujourd'hui Gerald Anderson est partiC\llitrement frappé par

22S
l'indifŒrenœ des militai""" à l'~gard de ~5 petit!; etres amsi bien qu'à l'tpnI
de leur vaisseau, oomme s'il s'agissait d'un spectaCle familier",
Stanton Friedman, savant atomiste et qui s'est spoXiafut dans dc$
enqultes approfondies sur les phtnomè!leS OVNI, attache une gran<.lt
impOrtance au témoignage de o.,rald AOOe"lOn en raison du nombn: etde Il
pr&::Îyon de 50'S l'tminiscenœs qui ont pu ttn: vtrifitcs aprts tant d'anntes.
L'article de Mike O'Brien dans le The Ne..'1-LeadI'r ml le joumali$k
n:produit longuement ses interviews, A la fois avec Gerald Ande"lOn r:l1e
physicien Stanton Friedman, D'a él/; n:pri~ par aucun autre média!
Ce silence, aux ttats-Unis., s'explique (art bien: ~u ou prou les gmQ
groupes de presse sont contTl!l~ par des hommes appartenant au CFR, le
Council on Foreign RelatÎOM, .. émanation directe - dit-<m _ du MJ 12. Un
claquement de doigts du big bo.u et, du !!Dmmet de la pyramide jusqu'lW
plus humble quotidien ou hebdomadain: des Jfgions rurales coiff'e$ par le
groupe, les redacteun en chef, le petit doigt sur la cou~ du pantalon, vOlll
bd et bien finir par s'indiner,
N'emp&:be, cet incroyable silence 5O'rvile l'')t difficile à accepter pour Ill!
« honnête homme JO, Pourtant, il ne s'agit pas, h~1as. d'un phtnomtoe llOII-
veau. L'histoire oous a en:;eignt quels ravages peuvent géntrer l'appo!t dti
gain, la soif du pouvoi r, la peur physique et morale, sans oublier celle du
ridicule. ..
Et œtte censure ou autocen~ure appliqu6: à tout ce qui ~ le Ml 12
et risque",it de meUre en tvidencc ses mensonges, s'exem: avec UDe dlica-
cil/; tpoustouflante depuis prts d'un demi-sitcle!
J'ignore si, à la parution du prtsenl roman-valtt, les médias en F",DOe
auront eu la bonne idtc de rtv~k:Ten dttai l le témoignage capital de Gerald
Anderwn, mais c'est ce que j'ai l'intention de faire dalll une videnca""1!t
documentaire: 0""7 ; F.BF. - L'INVASION 11 COMMENce, )mmm dt
la strie te Les Portes du Futur .. " Et si d'avenwre, am.ls lecteurs, vous tproli-
vie<: des difficultê:s a vous la procurer aprts sa sortle, n'l!esitez pas.t m'o!crire
è l'adresse Îndiqllt:c ci-dessous.
Et l'tvons un peu. .. Si vous deviez un jour faire une d«ouverte extra-
ordinaire touchant aux OVNI ou li leurs occupants et si vous dtteniez tille
preUYC malérielle il1diKUlable, alertez-nous sans retard, Nous """pecte~
votre anonymat et saUrolll comment utiliscT cette )muve qu'il faud", IJaiter
avec nombre de precautions,
Avant de quitter le chapitre des n!vêlations de Gerald Anderson. j'aiJœ.
rais, en particulier, attirer J'attention sur un dêtail dans son n!cit; l'attitude:
des militaires devant la .. ooucoupe argenttc .. et les« extraterrestres .. morts
ou blCMés, Gerald Anderson n'avait nott aUCUne manifestation de surprÎ$::
ou de curiœit~, au contraire, simplement de l'indîfJérenœ de leur part.
Cela souJ~ve une question impOrtante Sur ces EBE terrorisés à l'appo <Xhc
des militaires; ru n'appartenaient visiblement pas â ta m~me race .'"tt
laquelle le prWdent Truman avait conclu des accords en 1941, Or, e'aI
cette m!me année que o.,rald Anderson et.a famillc rencontrent/mrs EBEI
On pourrait retenir plusieun hypoth~ pOur expliquer cette apparente
,.- contradiction. Retenons, pour l'instant (trop d'tléments nous font enCOl'e
dtfaut) ço,lle d'un te pacte .. bien antérieur Al'accord beaucoup plus prtcis 011
officiel, signe par H, Truman, en 1941,

l, Strie pr<>duit< ~ la ~ Di....",..,. 7, Us Pon .. du Futllf, Bl' 37_11266 ~ .,..;n,


~œ.

226
Ainsi les EB6 ml<Xln~ par Gerald Andenon se ltnIirnl fait Iliq:cr sur
un \lmiloî~ (nott!: plantte) Mj! occupt par lell" • semblablu. mais appar-
tenant ;\ IlDe aulre faction ou nhnie. D'où Ievr f,*ycvr,
On peul ~me se demancln si elles n'onl p8$ ~ abattues S\Ir l'ordre des
Gris en place •. , Mais. ct jïMiste.. d'alltres possibilitts $OOt ;\ cnvieS ' CI
ro!Ut de DOl coonai.,..na:s actuclles ne nolIS permet pU d'avancer avec cu-
titude dans telle 011 telle direction.
Revenons en France avec lin exemple de. mtthodolog\>Ol scientifIQue. dll
SEPRA pour illustrer IInc rtalitt bien conc:r-tte, œUc-a.
Prts de Bernay, dam IIne peti~ Iocalitt de J'Ew-e. l'on dtoouvre, l'm
1990, IIne excavation parfaitement ci=llaire d'une vinglaine de mttn:s de
diam~, Au beall miliell de cc cbamp de mal$, sans nlll trace de che-
nilk:nes, de pneu!;. ni de QUoi Que cc soit d'autn:, un tel trou fait d~rdre, Et
pas trts joli avee ses v4tlaux ~ ~ comme ils Buraient pu J'etre
PlU' UIIC .hallucination. de forme ronde ou ovoide; une «hallucination.
du 1ItIln: lourd,
Les ces dtWlt, pris des pbotO$


, sur le champ, m
lin crattn: de bombe,

CNES
,

'\j'Fa! W H-l 227


,
concernant la parade amoureuse du Mrisson. C'est ptoprmlent ~iaL
D'autant plus qu'un pilote d'hélicop~re interrogt pourrait Ittorquer qu'il
faudrait le payer cher, excessivement cher, pour aller faire des ronds dans les
champs de pai~bles paysans en volant t<!te en bas, ventre en l'air. Mais allez
donc interviewer un htrisson •..
El si l'on ne me croit pas, le lecteur francais peut utilement consulter
Sdmu 1'1 Vi" qui s'est consciencieusement fait o::ho de ces «explications»!
Autre exemple significati f: Marcilly, village au nord de Meaux (Seine-d-
Marn..), le 12 ou 13 juin 1989, traces extraordinaires de plus de vingt-<:inq
métres, formant un sillon rectiligne ave<.:, de part et d'autre, des ~llon$ per-
pendiculaires. Et là aussi, Jea.n..(]aude Velasoo, IllT"ivé sur les lieux, trouve
facilement «l'explication»: «Il s'agit d'un phtnoméne naturel atmOSp/l6-
rique, relativement rare: le foudroiement au sol.» (ntclaration reproduite
par le quotidien LI' Pori$im.)
Un foudroiement (<< rare », heureusement, selon J ...c. Velasco), Ill! de
I"optration du Saint-Esprit puisque l'organisme Mét60rage n'avait enll:$Îmt
aucun impact de foudre au moment des faits. Je suis allé sur place,fal eg.
mint attentivement ces traces et favoue quil faut avoir l'imagination et la
competence du SEPRA pour trouver cette histoire de foudroiement. Mtme
imagination et compttence dans la revue LlImière dJI/lS la nuit. ollron peut
lire dans le numéro 299 « ... ayant coquet<! trt:s t6t sur cette affaire, 1I0OI
sommes rapidement arrivt5 à la conclusion que la trace ttait probablement
imputable a la foudre •.
A jouer le jeu des officiels, invariablement sous la lhule directe ou indi·
recte du Ml 12, on s'expose tôl ou tard a dtgringoler de son piédestal
Le GEPAN en sait quelque chose qui, enterr!, se« mncarna. dans SOlI
successeur qui connaltta sans doute le m~e sort. Le GEPAN est mort, on
ne lui ~Iamera pas de comptes. Il pourrait bien en tire autrement si le
SEPRA " s'entéte » encore dans sa politique quand la vtritl! o::latera a la face
du monde. Une vérit<! qui ébranlera la sociét/i humaine J. un point qu'il e$\
difficile d'imaginer' si l'on n'a pas déjà pris conscience des forfBit~ du.
Ml 12 et des Terriens qui le servent ici et là. Ces derniers se rl:trancl>elUlll
derrière leurs dlefs et invoqueront la toute_puissante censure. Car, dans
notre société à pr/:tention démocratique et « transparente », les Butoritts fOlll
en sorte de nous persuader (et d'enseigner) que la censure n'existe prIS!
Si vom voulez Qvoir en main la preuve du contraire, il vous en coO~
quelques dizaines de francs en commandant la photoropÎe du JOIUfWlOffi-
ciel (épuist) du 5 janvier 1979 et de celui du 5 d6cembre de la meme annte.
Dans les deux, il est question des "archives publiques, de leur conservation,
du secret relatif a tout document qui ne peut ttre Itgalement mis ~ la disposi·
tion du public ». (Voir les extraits en fac-similé G la fin de ce volume.)
Le «secret », selon des critl!res ou arguments trop longs a exposer ici.
couvre une ptriode de soixante G cent cinquante ans. Ce qu'il est essentiel de
savoir, c'est que toutes les enqu~tes de la gendannerie et du SEPRA concer·
nant de prés ou de loin des OVNI et leurs occupants entr"nt da/lS I~ caJrt
dI'$ ardriv/?$ publiques!
PoUT des documents SUT des phénom~nes qui ,,'exisltml pas, cet « embarJ:I
laisse .heur. <Z..ç::t 1 1 ._
Une demi~re prt;cision Il propos de eette loi appliquant la censure suries

1e
228
-
infonnations relatives IUll OVNl"'et aux e>;lrakrTe'tres, bien que ceux-ci
n'aient jamais tIt mc:ntionœs dans les Wltcs. et pour cause! L'un de mes
bons .mi.., parlementaire tt dtputt:-1IIIlÎre, informt des dM S......1 de ces Wltcs.
pl!is m me rea;ardlnt. dfart: Ah J ln SlIlawb. .1/$. 0lIl bim (tIC/IIleIU jeu
" naoa mu tiNlla pi/sll, JJ(}tIT foi" pa.t.Vr MIt I"iqullil Et di" qut il /Id
parmi mu: qui IIOfhmt posil~'" 1'W dt J'adcptl0/3 dt MIt loi'!
DP Il,ulis. en ~nœ de cedtputt:-maire, il est prtŒ:tabIede ne pu pr6-
~ que la censure n'existe pas!
Mail la pire est sans nul doute l'aUlooeJUUTe qu'inspire la cninte d'~
bafout, ridiculilM!, ~mm~, mis au placard si l'on appl.S'tienl t un !l',i'"nl
mMia 0\1 il un œrwn niveau du fonctionnarial .• 0\1 ai l'on esl militaire.

f-IA. V. Ct<.l k '11) li'"-" C < (11 VI ~ lI.(l1,I )


Dans le prt:senl roman-v~t!, les aventures de mes personnaam flOUS le
plaleau d'Albion reposent IUT maints faits vtridiques cacIlf:I par les IUto-
rilts. 11 en va de m!me pour quelques-unes des lM!quel'loOes aillltel' l'OAP,
rObservltoire .. Alpin .. de Provence ...
Voici les faits. Au dtbln des annm. 1970, le plaleaU
n'tWs qu'un im~ dlantier waudt
fondes desrln6e:s • devenir
=

travalYX de la j.oumee, un vieux monsieur,


Il'lIvers le chantier lorsqu'il tomba nu' nez avec. ..
volumineuse, il la peau grise, qui le fiu 006-
de "flclipscr, Mto:JulM!, sans cacher
histoire 10171 le sceau du

229
homm~ eo unilorme sombre, ~reDIlent leurs repas entre eux, utilisant des
boItes de ...tions a1imenlai= epporttes par eux. Sur leur unif=e peu
orthodoxe (inCOllDU au bataillon, selon la rormuleconsacrée), ils aroorent au
niveau du azur un insigne rond figurant semble-l:-il un ~Ialr styns.! ct, sur
~ l'tpau1egauche, un ~usson avccun triangle (delbl). Nos div= infarmateurl
"7 7" (indtpendamment lcs uns des autres) n'élaient pas suffisamment pm; des
DF Men (Hommes de la D<:lta forœ) pour avoir pu nnter avcc exactitude
les dttails de ces insignes.. Les individus aperçus une nuit en Ttunion avaient
lOusle teint «anormalement clain, blanchAtre, 1:1 l'expression qu~i~,
Des oommes MOen, qui reJldaient terriblement I\Dxieux les chiens Ik
pauouille dans leur cbenil. DuTllllt les nuitœs d'obser1Iation du ŒOF, alll
abords du plateau d'Albion, nOLlS avons entenw ces chiens «hurler ;1 la
mon,. puis avec un Itger db:ala8c.1es chiens des rares rennes ou hilbitatious
ceintwantle si~ les imitaient Je doute Que la balade d'un mulot ou la visi~
d'un mt des vill= il un mt de. champs suffise pour expliquer ce phlnomtœ.
Quand ils investissent la base de surface (alors plac6e co stade d 'alem
mlllimum avec circulation int!rdÎle, les militaires consign& .. leur can-
tonnement), les DF Men prennent wus leUT controle les l'CT; les Poste!! de
Cooduite de Tir. L'accts .. ces po5tes est dans ces ClIS, probibt, meme à celll
qui, d'ordinaire. y sont librement admis. La salle des ordinatevs, ultra-
pmttatt. dans 11l<lw:]1e l'nn ne pi;n~re Qu'II ['aidt d'une caru: mDif\ttiQue'
rode, est nccupo!e la nuit par les DF MI'/!: ses baies sont alors 6clair6es. Les
militaires qui, n'ttant pas «dans le secret des diew: .. , s'en ~tonnenL .. se fonl
reme~ en pIao:: s'ils s'avisent de donner l'alarm~ 1 Les placards J,"ersonneb
(armoires mftalliques) des militaires sont frtquernment foui11& par les Dl'
Men, des appamls photn oonfuqut5, remboll~ sans sourcil~r par le
commandement de la base sÎ la vîe\imc dtpo5e IIOC plaink. il ~ filil pa:s
bon, non plu., d ... Tenir lin jourœl inTi...., e n o;onsizn>tnl Ics chows el inci-
denl$ «bizam:,s. constatés .ur le !Îte, surtout lorsque ce sont les Delta
ForoefMJ 12 qUÎ le contrôlent Cenaîn5 ~ de journal intime sc:
sonl retrouvi!:s' ["hôpital. sauva&emcnt tabassts. hors du site, cocme indi·
Qué dans la trame ron13.nt5que de ce livre.
Ces commandos. qui anivent dans des camion, el des voitures tNmalj ....,
la plupart immatricults en 75, rcpancnl au bout de quarante-huil Ileum,
""'" prbvis, .. t l'~tat-,,,*jor de la bqe . . p,oad .... pleins pollvoi..., "",mm. li
dc ricn n'tlait
Et alors, ronCmnneront d'aucuns, tout œta prut relever uniquement de
votre imagill/ltion 1 Et de toute manim, nOtI$ ne voyons Iâ aucune CCJt"œIa.
tion avec:« v05~ EBB 1(NB: Cc ne soni pas« mes» EBE. D'autre pan. ca;
faits enoures sont connus du CEOF et de l'lMSA - soit pm de 1 500 pero
sonnes! - et PM de moi seul).
M.u~ poursui~ons les divuig<>.tion:; ernbnrn>&on~. L'"" dernier, 10'" d'un
voyage d'êtude quelque part en Europe, je retroRvai mon ami JtrOmc (un
faux nom. natu."ellement) qui e:. son temps avait lu mon ouvrage docu-
mentaire q,.nst, Le monde hra1lgl! dQ COnladh. Dans œtt ... prellli~re!!di-
tion, il ttalt déja Question du plateau d'Albion sîngulimment frtquentt par
les OVNI. J'y rtvtlais ceci: a Juute altitude, un vaii0!iC8u pnt Iarr;ut: des
1 modules de reconnaissance,lesquels se positionnent a bu it ou dix mètres de
hauteur ""ulomcnt 8U-dC"U' du :rilo Ouvcrt qUllrO.Jttc..huil hcutCII plu. tôt pat
le commandement de la ~ (desurfuce, donc« DOnnaie .). Ccla m'inspill.
l'tlaboœtion d'un projet de recherche - l'()phalion Ropo Nui - :iOIImiSIn

230
ministtrc des Arm6eseo 1985 sous kscopatlOnnagede l'IMSA et du CEOF.
Le mini~ dg,d ..... me fain: parler: comment pOu l/ai$-je savoir tout œta
el par qui et pourquoi? Devant mOl! obrtination .. refuser de trahir mes
informateun. le ministtrc, apd;!: bien des Iet1Iivcrsations, me signifia son
rel'lls. Exit rOptnotion Rapa Nui,
Cela cxpost poul" rntmoire, mon ami Jtrome allait m'a~Ddre « une
dlose dingue .. (oc 501\t $eS Ie,ttn;s): un sien ami que DOIlS appclerons N~mo
avalt pOUf pm: tempclla spo!llol.ogic qu'il pratiquait en amaleur avec quel-
ques callUlBdes. Ull jour, ceux"'; db:ident d'aller e:.plortlf" rl.ln des trois cent
cinquante IOlIffres (voI.ls avn bien lu: trois œot clnqllante avens) dl.l pla_
teal.l d'Albion '. Premier puits cinqllaote ou soiunle m~res: tout va bien 1
00 progresse dans une galerie db;live au bout de IllQuelle l'ouvre un autre
puits. RAS. Au fond de ce puits, oouveau d~niyeUê qui, vers trois cents/lrois
œnt cioqllante Metres de profondeur, amtoc les sp\!l!ologues devant un troi:
!Îtme puits profond d'une centaine de mttres. lA les garc:onl SC repOsent
OlIIis Ntmo, CJlci~ par III soif de dtcouverte, les laiilSe. fOl.lrbit les ~Iles
d'tlcktroo, les oorda&es et dew'nd dam ce troi!Îtme puits .•• " III ba$e duquel
il voit, i1.... 6dule. une lumitre bizar= Il tteiot SOli photophore frontal,
prend pied en silence au fond dl.l puits et jette 110 COl.lp d'(l'il par ]'Ol.lvemue
de ce qu'il eroitltn une plerie.. NOD: il s'qlt d'une OII.·erture Q11ificWll'
donnant sur une immens.e Nlle au parquet blanc, Iisst' rom"'" un miroir.
tclain! par UtlC tua.lum;~re olll1l# sans soura: lfII)IlnnlC. Une salle bien
evidemmellt utifteielle c:reuste, amfn'g " et IDCIIbl6c seulement de cinq 011
six flwteu.ib blancs. Ull peu «lli.w"tn ...
Inquiet 8Oudaill, Ttaliumt qu'il vient de d!barql.ltr sur un terTaio !<:ICJé.. -\
mellt "issant, il"l$Ol.l])OOont do commun des mortel!., Nt mo rejoint ses
camarades et les dissuade de l"imiter pour le moment. ClIpliqllant que œ
ql.l·il a trouv6 est fantastique et mtriterait une uploration en bonne rllgle,
avec appareil photn Ol.l caml!nL Il faudra w,enir... (je ne garanti$ p:u; l'exac-
titude des paroles dl.l s~léologue, mai~ cette tmnscnplîoll est sùremcnt
procbe de ce qu'il a dit). Revenu ell France, j"appel!e Ntmo de III part de
J~rO~ et tombe $Ut I.ln lIom= aMieux, puis affectant l'isnorance:
« Non. VOI.lS faîtes em:ur,je ne compreDds rien A ce que vous dites ... D'ail-
1e1.lfS, le • trou .. que nous avois vÎ$ite Il'ttaît pas ~ profond .. Oui,
d'accord,j'ai bicn fait de la spo!lto sur le plateau d'A1bÎoll lD&is je n'ai rien
d6c0l.lvCJt. Aucun mysthe. Rim. .. "
J'illSiste, disant qllC j'appelle d'une cabine publique de la vÎJIc de X (saliS
indiquer cependant que cbez moi, mes lignes et mon te1«lopieur """t sous
surveîllaN'" permanente) et que DOtre COO"eJSItiOl! nc peut dOliC pas ltn
6oout6c. Rien n'y lit : N~mo Il'ayait rien vo., rien cUcol.lVcrt et d·ailleun. la
spt~loSie, il n'avait pll,l$ le temps d'en raire
Exit Neroo, Restait Jerome quej"obtins (toujoun lIors de mOll domicile):
mon appel Ivait rendu Nemo fort rn.amleOI. Jerome se repeotait de
m'ayoir ~de cette prodigieuse dêcouverte qui De pOl.lvait e1re qu'une aire
de la base EBE du plateal.l d'Albioll, enfol.lie à cinq cents mètres de profon-
del.lr minimum. Ce repentir oe l'empkba pas. gr4œ' Dieu. de m'informer
que Nemo, plus tard. avait cberché , reprendre l"CJlploration du gouffre.

23\
Mais arrivt au premier puil!, il avait constat! que celui-ci avait tt! Ilbs!ru/=
par un «bouchon _ ~Ionnt ... Sans doule pour empecl1cr les cournolS d'air,
donl on sail combien ils sont ~udiciables A la sante.
Dans son anicle "Les berges de l'Apocalypse. (u SOÎr. Marseille,
19 novembre 1986) consacre à ce sile de missiles, le journaliste Oaude Mat-
ta tait de f8çon im"Sk mBi~ "",dom'. Il la rt..Iité: .. Sou. CQ tc,T a <le
Haute Proveooc sont tapies des forces terrifiantes ». Cest plus vrai eJIaIR
maintenant que nous sayons œ qui glte au-dessous des ogives nucl~res!

A moins de Yin&! kilomttrcs 4 l'est du plateau d'Albion. il se passe aussi


de curieuses choses Sur le site de l'OHI'. rObservatoi,.., (astronomique) de
Haule-Provence; ct œla depuis bien des anntes avant que n'ait ttt donllt le:
premier coup de pioclle du chantier de la base militaire et des silos i mis-
si:es.
L'histoire commence dans le COUTant des annœs cinquante, par unf froide
nuit d'hiyet". Attendant leur tour de pouvoir utiliser l'un des gnmds tt\o.
:;<XIpes, dew; astronomes emmitouflés dans leur œnadienne fUmc.1t leur
pipe en admiranT le ciel clnu~ tt·t:..i",,"- 1':1 vnici qu'arrive ~ .. tire-d'aile.
une magnifique soucoupe (on ne disait pas encore OVNl) auréolé! d'une
belle couleur vert tmemude. et son imbtcile de pilole qui se met dan, l'idl!c
d. survoler rOHP à basse altitude 1Et <:es deux malbeun:ux astronomes qui
n'en mtnent pas 18f&C 1 Car enfin. la veille encore, un ponte de l'astronomie
n'a,t-il pas affirmé que les soucoupes n'existaient pas?
Que croya-VOUI qu'ils fonl, CC!l dew; ttmoins? Ils n'échangent qu'~n hm
""u" '''nm..
tt''''';l gl'n~, nt 1.. tt"" ,~n(ji~ <'1"" 1~ v~i~" Rv~n .... M"", M""'T
d'acctder à la cou]1l1e ! L'astronef s·tloignc. reprend de la hauteur ct flle vers
lesud sous les yelLt émerveillb d·un astronome de mes amis qui, an:ndant
S<Jn tour d·utiliser le ttlcscope, soe trouve i une quinzaine de mttres:l peine
ct a tout vu." sanS !tre yu de ses ool~es 1
Sans commentaire!l...
11 est exact que dans le secteur nord du site uiste une aire interdite, iIOÎ-
disant uniquement Tiserv!e aw; rernercltes a/;ronomiques. laser et aulres; il
est non moins exEt que certains d. ces .. clten;:lteUTli» soe baladent avec un
351 Magnum à la ceinture et ce de facon tout à fait Ilpparente. Dam<:, il y a
tellement de malandrins, de nos jours... Cc poumit_il que l'un d'eux,
SIlbrepticerne nl, vienne voler un rayon laser. piquer u~ ~n d'ondes Înflll-
l"OUJ!I'S ou, la nuit escamoter un rayon de lune7 trQ, lA ~ ~
Est-ce dans cette Dark 7.on/.' que parfois des camions sovittiques (depuis
des années) yiennent déclt=r nunamment leur rr.atérÎel mYiterieu 7 En
toot cas. nOn soeulanenl1c tunnel long de cent mtlnS. e~iste, enfoui devant
les bâtiments des SenoiCC!l TecltniQUCS ct de! laoollltoires jouxtant les ser,
vices administratifs. mais trois autrtS \Unnels. moins longs el dont un c:ou&.
sont également soU9le sile. De m!me, la fameuse« armoire sccrtte ».dans le
long lunnel. abrite elTecthemenl des pholos d·OVN I. soit telcscopiqu~ soit
prises par des amateurs qui les ont naIvement mvoytes pour etude l
'Observatoire! Documents qui s'accumulent Li depuis une quarantai~
'Inn~ oonfisqlb par la censure!
Si unjouroaJisteavi~ devait unjourd=ander à quoi servent CC!l tunnel$,
n!ponse invoqufrait I"ttude des ~pagations de rayonnement!. Ce:sl vrai
partie. Toutefo:s, si c'est ~~le",e"r pour cela, pOurquoi lesdits tunnels
, J'
C' l'al- eCClf'/..(··'1', !m ,., .Llocv ~;~
p::;;.!-....: '/0 r. e
IOI1t-ils ........etu et donc Wu s'bics scukPenl' un ~ petit nomtn?
Alan.. cpJÎ (et " qui) .eroent-ils, ces runnds np.;!l d'inlerd.à? Y wltivo-
rait.(ln eJI do".,. des clIampianon$ de Paris? VoU! qui renaît une OORÇUl"-
raoœ dllo)1lw ..... <_) ~ de s..înt-Mid>el.·I'C'tl1 , ...tQlre. de M"""
011 de F«CIlqllied
Pour el finiT (provÎlOi~nt. .. ) avec l'OHP. voici un curie\u; incident
lUl'Venu , un peu p1U1 ck cinq CCIII5 mtms au norO-ouesL ,
Le lUlledi 1 oc:IOtn 198~.Io midi Qlljn",. trois dIasseurs i>OiJi:i5eIll dans e( l
\ID bois I3UfTl4 pllis ils to:nbent en arJtt, d600UVTlUlI dalll \ID laillis LlDe 1
bîcM tvcntr6e de la taille d'un mukt. k:I 0Tri1ks ooup6es. la Iar.guc tnlnchtc Gu E'
au ru de la P1I' .... que"" couP'e, l'on peu de lW\Iautour d'elle. El pu la
moindre moud!e sur la can:asse... D'autres cerfs el bK:hes mUllts .UJB.ienlU.O~vr
tlt d«ouvertl dans Ie$ bois (enquête en roUIS). Ces anima\l.l onl ttt 14chés c1e':f
depuis dei I nnees dans la montagne de Lure, • environ une vinaWne de -.Jo
kilomttres plus au nord, afin qu'ils Ile ''''Pl oduisent Les chu""" ... qui fi~nl ~ 1JJ~tfJU'
celle macabre decouver1e etqui m'en inronn~nt doutent fonqu'ill'lII!Îsse
li de l'acte ~ d'un lmateur de uuPI!e . Cd",i-d ne te serail pas
-r 11
!ni""""'"
mn ..... t! .... c.."JII'I" """ .... .,. ('WI'Ôl1f,,; : il .01'"il (!<lino
la tete .u ptI'OI aflll de la conra • \ID tnidermiste.
la bo ...."') ...... po'i
--(
L'atrain deviendrlo ~ li rOll M ."U~ un jour, \ID 011 des mutilts ~
Ir.llmlIiftS 1 Comme llU Ebu-Uni$ " _ .L
D Y 1 bien via&l-dnq IN, WI ami. -.:nI do: la BST de III ville de N, mru "';If"
fortuileiücnt dans la !'Ile. me diU pell pRs ccci, IVec un bon ",!:rire : • l'li as
des kaeun. chez 1lOUI; = fenil plaisir il des coll~IM de bu."oeau et il une
iiCtItwre si tu DOIIV. \ID .iour leur t:IIIr1cr des .IIO\IDOUDCS )0, rllOCelltais de
renrontm' leS quelques coU!gues et IIIsl,.Uaire k mois suivant et mon ami
me fît aIort entrer dans un amphi, .. rempli. il ras bord JO d'inspecteurs et
aulTC:l oommi$$8.ires de la BTS/province mail probablcmcnt aussi de la
DST/paril! VOII ttail loill de la petite rtullioll Uyeç des ool~ues de
bureau JO. PassaI1$. J'C~pOSaÎl oc que 1I0US (uIologues) !laVions alOrs du pro.-
bItmc, notre oer!itll(le absolue que nos visileu" • venaicnt d·un .u\J'e
monde)O (ils viennClIl!lallS doUIe aussi d'ailleurs. MUS le verrons plus loill)
et l'auditoire me posa ensuilC de nombreuses - et pc1'tinentes - questiOlll-
EDricbi"'ntes., ces question, qui IlI'OIIvaimt il rtvidcncc que ces hommes
(moyenrlfd'. moins de quarante ans) tWc:nt.1es lins ~alil.tcs des civi-

_Itri_
1i$a\ÎOn$ .~nnes de I"Indc, de rAmWque pr6-colombicn..e ou des pays
d'Europe. alon que d'autres, llOfl moillii il rtvidence, avalent des ronnaîs-
en matibe de pbysique. • L'IIypothtsc: )0 de rar.li&Javitation
..e les reblltail pas. sans qll~15 Jainnl pOUT I.:tant appIRltre Icw' ronyietion
dans l'lltiisatiotl de Mie technique flltwis'.c cher. nos visitrurs.
Je rtaliaitqu"i1J lemblaiellt un peu desapainUlide n'avoir pli me prerldre
en faute'lI ooun de mon apost; qooi qu"il en toit. j'eus droit en les quit,
lanl il de dIaleureul remen:iemcnl et. J.t ausi, il me lembla que f.v.i5
ronfortt œrtailll d'cntre cm dans leur oertitude que .. vmlt n'etait pa$ chez •
les officiels malt chez les hommes de temtir., .utrement dit. les urologues.
Les anntes. les d60ennies s'kou~t et "oici UII an, je renrontrais par
huard mon ami Înspecu;...../BST, aJoq li la rclnlite. Je lui fis part des bar-
etlernents ltItphonÎqua dont ~ petit groUpe! de rechen:hes de pointe fai-
sait rob:jet; harttlcments accompgnts de men""" (voiJ contrefaites), de
bruilS mtauJiqucs .mplifiœ, de «signaux» illallte fr6qUCDCC (lOOO~oo.
des/SttOnde) qui vrillent le tympall. Un soir. poursuivÎ)-je. Ion d'une /éu.
nion chez moi avec ces chercheuTI, les harœlemenu 1~J(!phoniQues furent
tels que, enspé!'\!, j'actionnais La culasse de mon automatique en pme""n!
çelui qui ~ trouvait i l'autre 001,11 du fil: oc Dis, c, .. (ici, un mot rimant avec:
tpinard), je suppose q~ Iu.is ce qu'est ce brvil. Alorl, Silche bien que le
jour 011 DOUS VUlIS aillOns idenli~ toi el \.e$ oomplioes, il $en!. prél"trabk
pour VOWI de tin:r m~W\ el pI ..s vite que nous. Sam oeta. celui qui IOmbcra
eolre DOS mains P"'SC'1I non ptS un IDallYais quan d"heun: mais WIC uts
mauvaise nuit! •.
Quclq....,,; jO\U"5 plus lard,
dans le ttJ4>bone. ce fUI
!tpo1l5C daîll' li
cIel! inspoctec':',~'
COlw
plainte ';,'

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sur une
occupants huma-
,.;;; nudtaire de l'UD

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r
0:(' ç.,. l''S
oc.;i. '1''..1< '(-

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Coopa-
seltueL
-- ;'~~[~:~;;H
ptGU
qu'ib sc
(c'est moi· -.-.'

Jlao.desurmammaire
ni aucune que. les pbotos0\1 1
pi].eux. Les Gris n lIe2. \2UChu ont des yeux
lempes ; ib !lemblmÎenl .... oir """ pupilk avec IUle «rainun:··.·_·C•
d'UD bbnc luisant, lUI" les photos N ct B. Son ~ Bill Eft&Iish. )
des photos CIDIlleun ail celle raÎnun: PIIJ:'ÎUai1I: .~t comme une
"Iu.mitn: jaune-ven.. J:=""t.t..-{;v.v .... cu.<, ....- oH- al
4~1Je.1JJ.~ . h.l ~ ~ Q.? o~Q.!.'e <: IC'(Jf ~ 1
Avant d'abordeT une« hypotht5c de travail. rantastique, il est ~sajre
de rk;apiwlcf ce que fut )'!norme vague d'OVNI qui dUcrla SUT la Belgique
(dtcembre 1989/Ju.in 1990). ca J'on compta plus de mille t'IlS sitnalb el œr_
bînemcnt di~ fOIS plus q ui ne le furent point. La plupru1 du temps, il s'a.gi$-
53it d'imposants Ui$$ellUll triangulaires, quasi sileneieu~ doté! de phare:!!
projcdeun utJtmermont puissants. lis 1)".....
";eol liut. ale:lDcnl l'avil1lt
ioclint omt de baic:s recta.n&U1aires. AlI murs de mon enqutu: sur pI/I(:C (m-
nm Nnde de rmi 1990), l'un des témoins de .. reaion liqoisl:, SW1)' BoI.
me fil visioonerce qu'il avait 1ilJM)e 2O~rier 1990: un main qui volalm- X
V
temerJl au-desllli de son immeuble, sur les canines de FltmalJc..Orande ail
sud de !.MF- La puissance de ses trOis \umim.os estompllÎl1cs rontoun du
delta qui le ~lÇIil aVI!Ç un Iqer l'QIlronoemenl de rucbe OU de mils-
fonnalCuT,
Le 25 mai 1990, Stt.tIy eut la FDtÎlleS5c d'orpDi..., une veillêc d'obsc: . ....
tion SUT une ai", plane des roIlines de Fltmaue-(Jrande d'wl'DD domiœ
Li*, la vall6e de la Meuse et s..nûng.. Un petit vent frisquet nous 6tait
toute es~raDœ de Iillnspirer 1 Ven; miDuit, sur les dix ou douze personnes
,
participant ' la veil16e. nous fUmes scukment Irois ou quatre'" aperœvoir.
venant de J'est et filant vers l'ouest' Irts grrJ/rde v/le$$e, un objet ovolde
l'lIyonnant une fascinante lueur vert tmel'llude: une IIOrte d'olive aw;
contours nets. ne pouvant cn aucune fiIooD etre confondue nec une mttto-
rite qui, .t. œtte faible attitude, D'aUmÎt pas manqut de laine une m~
Iueu$e ttalD6e lumioeusc provoqubc par la rombultion de la matitre mtttG-
riquc pu friction lIUl' les moI6c:u.ks d'air.

235
A~ant d'aborder une:« hypo~ de travail. fantastique, il Cit n«cssaire
de rtapitulcr ce que rut l'tnorme VIIg"'" d'OVNI qui dolferb JW la Belgique
(d!<lo:mbre 151119jJuin 1!J90), o~ l'on compta plus de mi lle ca, lignait! ct cer-
tainement dix fOlS I!lus oPÎ nc: le IÏ.=n! !)Oint. La 1I1u!)Drt du telf_lI5. il s'8Itis-
sail d'impo$lnlS ~aisscau~ triangulai=, quui $ilencieux, dotb de phMesf
J)rOjccteUI'!l ecmmemenl puÎWIIIIS. lb IIIotPtSSIlient ~ntralell.ent l'avant
indi~ omt de bo.ie$ rœtanguhilft. Au colIl'!llk mon enquru sur place (der-
am dtcadede mai 1990), rUll da ttmoÎnsdela rtgion ~ Stany Box, ~
me fil vUiollloCl'" ce qu'il avait /il1IW; le 20 Ih'ricr 1990 : un ena:in qui vola lm- ) (
tement .~II$ de JOlI Îm ...."bIe, sur les roIines de FltmalIe-GTande au '
sud de Li', .... puissance de ses trois lumirns cslOmlllÎlles ŒlDIOUIS du
delta q ui .le ~OÇIit avec ua ~ ronrooDmlC'llt de ruche ou de trans-
formateur.
Le 2~ mai 1990, Stany eut Il SCntilk:s!e d'orpniser une veit161: d'observa-
tion sur une aire plane des collines de FlemaJIo..Orandc: d'()I} ron domine
UtBr. la valV>e de la Meuse et Seraina. Un ~t vent frisquet DOUlI ôtait
IOUle csphanoc de transpi=l Vers minuit, SUT les di~ ou dou.zc: peI'!IOnne5 •
participant ,la veill~ nous filmes seulement troi. ou quatre II. aperœvoir,
venant de l'est et filant ven l'ouest' Irh grandtt vi/me, un obJC! ovolde
rayonnan t une fascinan te lœur vert !meraude: une aorte ~'ollve aux
contours MI1, ne pOuvant en aucune façon !ln confondue .vox: une m~
rite qui. II. celle faible altitude, n'aurait.., manqut de 1aiS5Cf ww:: lIllties-
tuellK tratn6e lumin<:1IK pn)VIlQuée par la combustion de la matitf1! ~
rique par frictiOn lUI" les mcMculcs d'ail-.

23S
Le temps de pousser une eAelamation et il ttaît trop tard pour filmer: les
caméras avaient t IC placées sur trtpied et n:oouvenes d'une feuille de p~
tique pour les prottger de la condensation. NolIS attcndiolls un vaissc'aulen!
et c'est un .. modèle» ultra-rapide qui se presenta!
Le matin, je m'ttais ~ndu dan~ le HailUlut pour y ~n<.>:.mtrer Mario R,
!tmoin d'un fvtnemcnt peu banal Mario nolIS conduisit au bois du Prince
(proche de la magnifique abbaye d'Aulnes dont il reste d'imposants ves-
tiges), abbaye dtjà sunol6c par l'un de ces vaisseau~ triangulaires. L'engin
avait larguê des ... mouchards,. sous l'aspect de petites sphtre5 rouges. ~.
vant des tra,jectoires zigzagantes parfois au ras du sol, ces mini-appareils, en
d ivers endroits, mi~nt le feu aUX broussailles de ces collines boisées, touf-
fues. Un feu biWTe qui s'éteignait rapidement, ne do!gtnénût pa$. [ci et lA.
nolIS avons relevf, sous des branches mortes tombées â terre, de l'herbe bnl-
Ife alO"l que l't>oon:;e des brandies, quillV: ou vingt centimftres au-dess"s,
n·ttait bnllœ que de façon superficielle. Ailleun., en revancne. l'trorce d'une
autre branche ttait carbonisée mais l'aubier restait intact. De petites
bnnches pitsentaient. elles aussi, un dloc thermique, un nash qui, carboni-
sant l"tcorce, laissait l"aubier normal 1Sans nul duute, en maints endroits, un
.. mouchard ,. i&lliRre avait tvolut parmi les herbes et les branches mortes et
ce en dkrivant invariablement des traœs sinueux.
Une dizaine d'annœs plllS tôt. un M . X se promclUlit devant [es m>Jes..
tueux vestiges de l'abbaye d'Aulnes lorsqu'il tprouva la surprise de sa vie:
de ces ruines sortait un pelit être â peau grise. J. grosse l!te, portant une sorte
de combinaison assa ajustée. L·ttre le fLu un instant de iICS ye.a obliques
puis s'en alla vers la Sambre, cette adorable petite rivitre ~ d'aulnes el
de peupliers, li oa. le 2janvier 1990. sous une pluie R avait
ub:>c:, vt (prts du tunnel de chemin de fer) un objet
6qui~ de deux projecteurs bleus de forme carn:e et d'une 1
Vers la fin du mois de mai [990, le comte el la
qui suivent de pm l'acrualitt ufologÎquc, me
Unkebeek situt: au sud de Brwr.elies. J'avais

i
~~~~~~;::;;;;~:;
~. i
d'e~ltibiti(lns
1
ufolOgiques, nOI
pas fini En novembre 1989, peu
~ unis heures du malin. Un vaisseau impressionnant sunola cres bas la
capitale pour se stabiliser vers la gare du Midi et l'église Saint-Antoine. Sous
la partie ventrale du triangle, une petite platefonne descendit, occupl;e par
un humanoide nain qui contempla les toits (une trentaine de mètres plus
bas), puis ce singulier t ltvateur remonta. disparut dans le trianglc et celui-ci
s'éloigna. ..
L'on ne compte plus le nombre d'engins insolites qui paraissent soumeltre
le territoire belge à un espionnage systêmatÎque (ou IIUlntl:UVres visant â ~

236

ter les .. -tions olY'tcielles ou celles de La pOpU!ation._). ElICmple ces


«cubes. mtuJliques malS,dc cinquante mo!tredec6t!.dottsde ~ de
bublots, de lumitres. effectuant des staùqUICII aux entrtes et IOrtÎcs d'auto-
routa.. I..e$ triron&les de trts palide ou de plus raible dimension sonl Itgion.
enfin. il y 1.1.I$Ii Ie$ «lOUCOUpcslt, \cl oc: di$Que mttanique pis sombre
(1~t200 m de diarnttre) qui, le 7 avril 1991. prts de Rumillies (!t&ion de
Tournai) volant' ]'enven, lOTI dôme axi.a.l oranat d i . ytf1!e ba$, ondulait
.U.......UI des ..twes , seulement une trentaine de mttres. fi ondula IlÎl1$i ..L...-
pendant une dcmi-hc1.ln: puis bascula c:arrtmcnt sur la cranche (comrrn: dans ..... -
le parc du cllAteau de Wu Fuste) avant de $'~loigneT. Dell~ jours plus tôt,
l' uFoLOSUe bel&e RQ&ef Lonhioir avait trouvt dans l'herbe de 1100 jardin une
traoc: de pied nu avec, scmble-I-il, des orteils griffus. Longueur: !IOixante-dill
œ ntimttres !
Ce que pour l"instanl les mtdias . en revanche. cc sont
Ie$ pri$es de contact les humains.
En Belaique, J'on «rencootml
rappQCM nos criltres).
parfois . de

237
et leurs diplôm~ De ~ent pas d'un grain de folie ou de ta tentation de
trouver dans l'irrationnel une nOlOriêtt qu'ils ne juge!l! pas avoir suffisam-
ment acquise clans leur ~tier. Telle physicien (r:ar ailleurs estim~ de ses
pain) Costa de Beauregard.. qui sc porta garant de l'Iuthenticitt des pIluvoirs
d 'Url Geller, ou l'eatomologiste Remy CIIauvin, toujo(l!1l ft la
producteurs d'audiovisuel pour Ix/ucber un trou daru; leurs

de nous. Venant

'"

Rao."
dèlillint

"""
• 1
. '"
, a!ll1ement comme les vaisseaux de DOS

Dans cette bypOlhè:;e de tnlvail de"", typeS de F 117 ou lIuimilés Il:u;Ûcnt


pu!tre envoyéo lur 14 BeJa:ique: run, le c!a8lique cbasoowr-bombardier fur-
tif. A faible siyla.ture radar mais nuUement liJencie"", et incapable
d 'aooomplit les prouesses de l'autm: l'engin triaDgllIaire. plU$ rruusi( silen-
cieux. dOlé d'un gtntmlcur OM, aux capacités prodigieuses unanim=ent
dtaites par DOS . mis belge:;.. depuis moosieur-tout-le-monde jusqu'aux gen-
darmes, techniciens et pilotes qui oot pu en juger de visu. Les premiers,
Quoique im proprement bapti~ • invisibles", $effllIIt de =ouflagl: psy_
chologique am< oecond., le< trianstes gr.o.vito-mllgnétiqu ....... don. les ~ui_
paU", en l'0Cl'lIITence. ne 5e/"lIient pas 10US des humains 1
ASlucicUll. nOD 1 El toUI aussi Adouble sens que fal uneaUI", optration de
camouflage: en 1973, j'US Ait i'oo:e et le DARPA (Defence Advanc:ed
Research ProjectS ~ncy) Iancenl OOl\Îointement 10 progrnmme CSIRS ou

238
, •9

instal.


d.

rejelOm ammcano-
les ~Iraordinaira
nom ~que pO\.II" dkigner ces
qui Ibsorbenl rOll)'Stne sur lUI

239
rayon de deux (cf. p. 180) kîlomttres minimum. Libtnmt un nuage de
vapeur de propane ou d'oxyde d'ttbyltne, celui-ci s'enflamme sur
rommande, provoquant alors la combustion de toul ce qu'il enveloppe.
Mais il «iste probablement lin deuxitme mode o~toirt:; les colonnes de
véhicules simplement " bouscul~ » par l'efTet du souffie sur des centaines de
kîlomttml autorisent l'hypotht5e d'une explosion oontrôl~, modulte, pri.
vant d'oxygtne les hommes sans db:hainer le nuage" incintrateur ... Rtsul-
tal fon avantageux pour le mat/;riel: un bon époussetage et le revoilà prtt à
tep,cndn: dl! 'lerVice! Une invention sophistiquée dont on peut penser
qu'elLe a btnéficit d'un petit coup de pouce de la pan des Gris., oonfOflll6.
--.:::::.. ment aux accords bila~ux conclus jadis par eux avec le president Tru.man.
/' • 1 .. ttrangers. n'ont sûrement pas oonsislt à
i un A le fil A couper le
un certain

David - il
en financa
1 de l'tre du
El l'on peut
un jour.
> :;;~oontn)1c
~ dans loi

>
-
Oine,
de leUR

~n::nl

. .,
cut le ~nd
, mtc antique
saga des • Rois
51

D~~:::;~'Jlesles SeigneuR
• Ctlcstes»il ou cncon::
>,
• Dragons de

Jusqu'ici nolIS n'avOnS considtrt que les faits conœmant l'Europe et


l'Amtr1que. Voyons un ~u ce qui Ile pa .... sur le Cînqui~me Continent.
Mon eJtœllcnt ami journalisle ct tradl.lCtclif australien Lucien Cometla
m', fait parvenir nombre d'infonnations paMionnantes sur les activitts des
OVNI ct dl:S E8E maltfiques qui (I..ucicn .e pose la question, mais j'y
rtponds paT l'amnn:ttive) p"'''''knt . uui des bases soulm'lÎnes en Austrll-
lie.
Quelques tltments il tmditer... A rouest d'Andamooka eJtiru: un Illier_
1IlJtion6J Wl'IIpQll$ Tt$l R~ (poIY80ne uptrimental d'asais d':umcs,
M>US-mtcndu. nouvdlcs»), se(U'UI' ~ de: sun:roit par une zone inter-
dite. NulllC peut y ptnttm- saos une: IUIOlÎSIItion Sptçîalc fort longue il oblo-
nit._ Quand on fobtient! El: s1lœment pu pour l'Y jHomc:~lOUtseuI le nez •
au vent r (A noter incidemmc:nt nette phrase de mon înfonnatcur: . 11 est
curie"" de consl:ltcT que dans le sud-est du Quee1!$Iand, pnDqUlelIlmt per-
sonne n', jamais enlelldll l*ÔeI" d'Andamoou! »)

241
i
plus rtccmmcnt. un autre cas elnlnge autoriserait Il penser
-::::.,.. que aur.si sont impliqub. L'infortuDtc btroine de cc drame -
, / appclons-Iâ Meredith - une jeune Femme d'une trentaine d'anntes. mtre de
deux cnfants, divorcœ. avait refait sa vic avec John, que ['on pense tue un
drogut. o.!bui dtœmbre 1990, rentrant 11 vingt el uoe heures.. John d6couvre
sa compagne :w.assÎnœ.
Lucien Comctta résume ainsi son enql!tte:" Des gens dont 011 Ile sait r;(!1/
1 q'~ le prblOm, prt!tf?1ldw amis de la .iaime. vi1lF(!II/ prerulFe.ses po.pi~ per-
SC1IlIds. VJII passeport, di.V!TS bjjou.x. Mme X. la mm de Meredith, aUTllit
bien a/mt rér:uptrer les papiers ri "ffaires per.w"nrlles de sa fille, mais la
J1()iict lui rt!tQl'qUiJ. que ",lIc-<I tian! majeure et .il'/lnl a,'oc un mo.ri fllJe
~ facto», 1001 revenilll d UI homme. Bien quillan/la mbe, e/IP ,,'avail même
. / ' fItU le droit d'ltre Imue au courant du dIrou./eml'nl de l'enquhe. La seule
,lime qui lui fui if permise,. Q MI de pa)'er lesfrai$ des/unlrall/es, Quant d
l'enqué/e. elle fUI si confidemielle que le « rh facto .. lui-mIme ne fUi pas lellU
Ou rourant.
Ccmmecela sefaif en paysaf!glo-ltlXon, Mme X s'adres.JQ au Friller'" Par.
lor, demllJldanl ou directeur de prlparer le corps de sa fille (IPIe la police al'Oit
re[u.re de lui mOnlrer), dele farder. de rhabiller de fowII qu 'il ne soil pas lrop
impressionnanl tifjll qJJl'! IQ deux jeunes enfan/$ pui:ssenl le >tIir avanl fincj·
MTOllon. Peu de temps apTés. ledirecreur du FUlleral Par/or fit savoird Mme
X qu'il ne lui luU1 pas pOSSibll> d'oppr~er le (t}Tp$ dp sa. fille. celw-cll1anJ si
lWoc'tmtm mutilé que son aspi'Ct """ib/e nI> pOllWût être masque par aucull

242
, If n 'iffllit jtlmais
, • fournir fut

243
In\ergovernmenl3l Relation~

VOUJ Iva dit.... la EII~? Quand on 1 pris conscience de tout


œIa. d.l œtle toile d·"";gnte tisstt au.lOUr de la plantte, .:'c$!. IVe<.: u.n rqard
neuf, dcuil~. que l'on oonsidtrc David VincenL •. Iu.qu.d des jou.r:naIiru:$
m'onl fail l'honneur de me rompa=1 Su.r le htros Ile cc: fetlilldon, j'a;

'"

ravan.de ne pIS~.ul: mes contemporains sont de plus en plus nom-
brcuJ;. eomprendre• .t. rtaliJer que Jcsoffirids ~ ont uompts. bUlb. bIou-
II!:I depuis des IloI5tra avec la oompücitt d'une chafne: d'lfImll coIlabontteurs
ou 5impkment d'imbtcilcs hewe\lx. A c:IIacune de mes eonIhel'l(leS. je peux
aIII5UIlCr cet tw de !ail devant les confidc: •.ca 0\1 la r1lmlT renuœ de œ\IX
qui 0111 compris et qui demain, raœ au redoublement des t)' N1 ions, devront
enll"eT en lutte polIT oontribucr • sauver la race humaine!
Obtcu~nt, beallOOUP de ;ms se lORI Întcll' S" , ra;,,,,,.~.~.c~1e de la
guerre du Golfe, œrtaÎlI$ se demandant $i cette «Iotique de 1III'm:. n·~tail
pu un «ooup mon~.. Et de fait, les men&ee$ de Georwc Bush après
ranne~ion dl.L Koweit par SaMam Hussein (dont Washinaton connaissait
\es desseilU) paraissent si suspeeteS qu'on pourrait les schtmatiser ainsi:
«Attention 1 VOliS ~ uR gros vilain 1 Nous allol1$ envoyer des forœs
dans le Golfe:.»
...5eTTUlines et pa ...... , par <:es forces
arrivent. cc: qui • ce •
.. Attention! No. i
faudra encore

-;O' .œ_ roman.. ..


Husscin
se sentant

Mais de quoi Y Je melc. ÇUi.l.t?


Cri du cœur jailli du petit ctnacIe qui.' WashingtOn, SQl'tlil! Et lui, The
Bctu (l'Ours, surnom affectueux du gtntral Schwarzkopf) ne Avait pas, •
n'ttait &5&U~mcnt pas dans la cxmfidenœ. ia;l\OT1Inlles acx;ords oœulles liant
ceux qui SQWlielll au« Voleur de Bagdad. 1 Des accords puaolle pttrole qUiL...,. "
allaient incendier le Moyen-Orient (et pl\L$ tard le monde sans doute) en PI'6-'\::.
lude' l'Ivtnement de l'tncl'BÎe anti&nlvitative ... que les ma!lrt5 du ptlrole
(im!mMi.ablement ooooamnt) ~nl bicn controler $ailS paftI8C lU seuil
du lroiPtme milltnaite.
Stop 1 Nouveau cri du cœur de WashiJlllOn. .rrolt' l'idee que le at,lObai

'"
Scbwanlropf ~t homme a pouvoir accomplit cette: campa&De salva1riœ.. n
ne fallait pas q"" 1'; parvienne II. r&.liser le rtve du ~ MacArtbur t la
U~tI<)D, loquet, dllns un .utre COllte~tc. cu' 7'8'\ l'elipoi.r de li~ la
Ru.ssiedc l'empriscmonelledu bok:bevisme. WashingtOn le lui interdit, for_
Fln' ainsi le malœur de!! natiOM envahies, riduites co esclav,,# (IVo:.: le
a:npable silence Ct l'inertie criminelle de l'Occiden!'l: ces nations, di tes du
"Pacte de Vanovie .., pas~ronl aimi de l'oppression nazie II. ccUe du Krem.
lin 1
The Bt'IU dut s'i.:c:liner. parler de la " l\lciditt .. de Oeotie BU&h ct renon-
ceT" iIbo!rer le!!: Kun1<:s ct le peuple j",nicn (dtjA Cil ~nie danw::rewement
fanatist) n:ms au pouvoir de IL.. So.,,__
AÎPlÎ sc m il CIl place une BUlle ttape du DOUve! ordre molKlial. Mais
œlui..ci pourrait oompOtlCt deux fa:et:tes .si.. ••• i derritre I0I.l1 tda SI: di&si-
rn.1e une lrOisièmc forœ visant' ~Iiminer ks Gris. lroisi~me fom: romJ)O-
ste de teUI que mei ami, ufolOllX'Slmericains eosa'" (notamment GeofF
Andrews et je suis l ses côtb) appdleot les "Grand!; Nordicltleli", le!< des-
ce.daDt5 des« Seigneun' la Face Resplendînante. des A&u n!volw mais
qui reviennent apm que le prtsidcDI Eisenhower (uoe rcncontn: eut lieu a
Edward Air Force Base en 19~4 J) Iii eut conseilk!, pl utOt inquiet : 4< Reve-
ne. dJlnl tn:ntc aIlS,. (Cf. EBE Aime rouge).
Ce curieux, cet intripnt. nouvel ordre mondial,. oomporte+il u""' VO(1l-
lion occulte, apds rttablissement d'UIIC' pai~ - pcl ou prou - mondiak
(comme ravaient .\OUbait! les .Onmds NordiQ\IeI., les • PnIarir:M.)'
UIIC v0(3.non non tlIprUMe Qui cor.sistcrait;l; ,'uninu sommet.. t a!.SOCÎCr
les savants de pointe. pour fOIlU b armes ~uvanlablcs de l'avenir, mai$
1Ial~.1riccs. puisqu'elles seules (Dvee l'aide des «Polaticnu) p!)IllIllknt
aneanlir ou déloger les EBE ntplifs. ScicllOe-flCtion ? Les nnionalistcs pour-
ror.t s'eu oonœntc:r ~I nous raiUer, nous critiQuer, puisQue e'C!it la l'essentiel
de Jeurl activitê!;.
Mais vous. amis, nln~lIi~~ ~mant!e"7~v"JJ' dn"" pourquoi Oorbat-
chtv, a dtfaul d 'innlQucr oomme le fait son «nUit. Georic Husb (entre
autres) La ~!t W)lCnte d'ttablir un Nouvel Ordre Mondial, s'illquietc,
hli, de lulter oontre les F0«t3 Obsnres, imitt CD cela paT Cbcrvama:lzt et
demain, Boris Eltsine..
Avoc des mOlS di!RrenlS, c'est aw.si ce qut: DOJ.I!i dit le pape Cn h"oquant
les «forœ& des ltD!t.ac:u.
Une belle unanim.i~ Mais rnn '....11 '1"" rh,..."n ... u pu au bout de ..
per.$te, n'ose pas, r:I! prul pas tout di,.,; attitude ct liien<:e ooupables Qui
maintiennent dam; r ignoranœ 10US >t:1U que nous. !ans autoritt olTlCiellc,
tenIOns d'alerter en dépit de J'obstruction de nom~u~ grands mtdias.
Il est des >(Iun;:cs que nous ne pouvons pas citer, du moins pour Ilestant,
et des informations tmanant de dowments wi&nell~mcnl dispatchél, mis
cn $teurité en difTértnlS pays. 1nfomllltions que l'on d~il 4 des rescapts de la
bas:: EHE de Dulœ, Icoq,,,,'."n, "" roumir le ~hirrre de dix_lIuit millo pour
q\lll:ltificr la «population. de ce terrier géant; irlormalioDS plus alar-
mI:Itcs tllCClœ que a:11es que Jo/ln Lear, Millon WiUlam Cooper ft BiU
E"ilish ont rtvtlm dans lcurl rWhrations.. P.... des filibes diverses (œ. _
tair.cs, tventm, ayl.llt dil !~ 'bamoM' ) 00 tltmcnts du gipn~\IC

246
punie nous parvicnnenlloujoun en un 1101 continu, pace IWI dforu obsti-
œs el o:ouraarw. de nos ami$. El aoyez-moi, reconnal1le la ~nfonnation
el remonler A ses $Ouret:S (<< lépeilOi itu. il touEe'l fins utiles), identifter,
cla$5er, édater la «bonne. information pour sa sauvcprde n'es1 pas une
miElœ affaire.

Ce n'est pa.') paree que t'on perd une bataille que l'on doit ntcessairemeDt
perdre une JUCrre. SurtoUI si œlkH:i st joue dans rombre, couverte par les
san:umes de traitres il l'up6ce humaine, vmtables JIIIiltilU anim~ par du
~tres ntptifs originaires d'autres KCteun de l'llIlÎven ; qu'il J'aaisse de l'uni_
ven «spatial a ou des univer1i paralltles imbriqllés dans l'infini du dimm-
SÎons $p8.tio--temporetln. Sut" la Tem comme ailleurs. un ennemi peut par-
fois eo cacher un a~ .. Cest lui que devront affroilltJ Teddy Coo>-œ,
AricllahjArioga Griinl-Louhaik el Ieun frb"u des FOiCeS Terriennes Libres
daM le prOO;hain roman-vmtt prov;soi...,ment intitul!:
EBE 00 HOM E

N.B. Les personnes dCsireuses d'apporter leur témoignage ou Înttm ...... par
tu a.ctivi~ de Jimmy Guleu (rechercbes ufologiques el c:onf~rencu), pour-
i"l)nt lui 6crlre A l'IM$A cIo Jean-Yves Gambetta (5itIe lIOcial CI vice- L.-LE:--
pn!sidence), 24, bd d'AIT1IS, llOO4 Maneille, ou encore au "Oub des Amis ' ..........
de$ Chevalien de I lJ mi~re. , 24, rue de la Rtpublique, 94220 Cbareoton le
.......


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1. . . .11"., • .
... . .,••• •• l· •• p •••• lon

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1
BIBUOGRAPHIE

Ouvrages en anglai~ (que les anglophones devront lire absolument)!

Exlral"'<'Slria[s among lIS, GWfiI" C Andn:w$, llt/, Uewellyn New Times,


PO Box 64383-010, Sai nt Paul, MN SS I 64, 0383, USA,
Exlrat",l'Stria/s, Friends &: FOI'S, mtme aute ur. m~me Miteur.
An Alien HafWSt, Linda MollOn Howe (au1<rpubli~ par l'auteur), 3208 East
Freemont Drive, LiUleton, Colorado, 80122 USA.
Date ",ith the gods, <:balles A. Silva, l.lving Waters PubHshing & Distribu-
ting, Ine., 8916 Gale Road, Pontiac, Michigan, 48054. USA.
UFOcrask at A::tec (A weil kept secret), William S. Steinman & WendelJe C
Stevens, UFO Photo Archives, PO Box 17206. Tucson, Arizona 85710,
USA. (La geu~se du « grand secret '", des mll8Ouilles, des mensou8l"l crimi_
nels des autoritts pour cacher les accidents d'OVNI et les premiers
contacts avec les ElIE.)
The Evidence for alien abductiolU, John Rimmer, The Aquarian Press, Wil_
LÎngborough. Northamptonshire, England.
Sky crash, a rosmic CQlUpiracy, Brenda Butler, Dot Street & Jenny Randles.
Neville Spearman ümited, The Priory Gate, Frian Stre<:t, Sudbury, Suf-
folk, England.
Projer:/. ldelllificatio/l. Harley D. Rutledge, Ph. D. ( 1981), Prentice HalIlnc.,
Englewood Oiffs, New Je~y, USA.
UFOContaclfrom uMerseo., ( 1982) Dr. Virgilio Sanchez-Ocejo & Col. Wen-
delle C Steveru;, Wendelle S. Steve ns Publish«, 3224 Soum Winona
Cirele, Tucson, Ariwna 85630. USA.
Allernative J (1978. Reprint 1979), Leslie Walkins (from the TV Film by
David Ambrose & Otristopher Miles), Sph= Books Limited 30/32
Gray', Inn Raad. England, WCIX &JL Le mm documentaire qui donna
naissance i cel ouvrage ~isé par mOn ami Cbristopher Miles ne fut, i
ma connaissance,jamais diffust en France, non plus que nombre d'autres
films américains. Il est hautement regrettable Que le public francais (sans 1
doute consid~~ comme immature) soit priv ~ de tels documents.
OuI there: Ike Government's St!r:m Quesl of Exlrlll",e.Ylrials. ( 1990), 1
Howard Blum (Simon & Schuster Publishers, New York). Un livre e~tra-
ordinaire publit par un journaliste (nuUement ufologue) mais conscient

254
que le gouvernement US trompe déliht.. t",ent les cito)'t'ns, cache la vtrilé
sur les OVNI et leurs occupan!ll.
Majeslic, (1989), Whîtley StriebeT, a,p, Putnam's Sons, New York, un
roman,vtri~ sur les crasbes d'OVNI au Nouveau-Mexique, bourré d't~
menlS el fac-similés authentiques. Fascinant,

Revues amtric~inl!J d'ufoJogle


Nl!Vllda aeriaJ research. PO Box 81407, Las Vegas, Nevada 89180, USA,
UFO (A forum on extmordinary !beories and phenomenal, Vicky Cooper
UFO, 1800 $, R"l><;rI>UII Bhù, BvA 35~, l.o.r>
&, Sltt;fî~ SUI.rl<, Califuruî ..
Angeles, Cali!: 90035, USA. (Excellente revue bimensuelle.)
The Pcgasus, Ulinet News and Informations, PO Box 0123 Alamogordo,
New Me~ico, 88311-0123, USA, (Propose également des vidéocassette •. )

Fl}1ng &ucer Revlew, 21 CC'ri1 Court, Cbaring Cross Road, London WC,
England

Revues esp(lgniJ/es (de grande qualité);


Espada Y Tlcmpo, General Aranu. 60, ch 16, Madrid 28027, Espagne,
AM Cero _ C3ITC1era de lrun Km 12, 450, 28049 FurencarraljMadrid.
Mas Alla - calle san Isidro 23, 28220 Maja<W!onda, Madrid, &pa.goe.
Munda Descor.ocido, LepanlO 422, 4-4, 08025 Barcelone, &pagne.

Ouvrage:! (!/I fiançais (rtœnts ou ancien! mais indispensables):


Aulres Dimens'Qns (1989) Jacque! Vall6/:, Mitions Robert Laffont Exctl-
lente ttude sur les tmditions, Ugendes et témoignages liès au .. Petit
Peuple,. (Je People" Fee» de Matonia) vivant dans un autre plan de réa-
li~ que nous appelons Univers Para!leles. C'est d'ailleurs ma conviction
que nos .. vlsilCUI'S» ODt parfois pour origine l'espace (autreS system!S
solaires et l'on pellt alors parler d'extraterrestres) mais que des es~
venlles d'alltrcl dimensions ne se privent pas, depuis des tem~ immémo-
riaux, de passer de leur conlinu;1m spatio-tempo~l dans le nôtre.
Confrontation (1991), Jacques vaU&:, Mitions Robert LalTont Suite
logique du préœdem, mais avec une .. plongée" dar.s les exactions et I!S
crimes perpttn's par œrlaÎns de nos vis.iteurs 01 l'endroit des humains. UDe
enquete tout a fan pass,onnante.
Communion (1989) Whltlcy Strcibcr, &litions «J'al b », sous une COUVtr-
ture n'ayant aœun rappon avec le sujet, contrairement à l'édition amtri-
caine oil la couverture originale (légtremcnt en relief), montre l'une dlS
entit~ avec lCSjuclles l'auteur fut confrontt. Ce captivant roman iuspiœ

255
6ditlons du Rocher 199 1. Un
;;;,;;'~ alors quefachevais EBE 2. U
Milo!.

,
0;;;':;;:;
~
••
(19&l). Philipp: Schneyder. !(litions du Rocher.
QUvrqe collectif auxquels oollabott. tlil I"I(ItamIMnt: Jean-
Gi lle. Jean-Olaries Fumoux (e Preuves I!cientiflQues OVNI:
mtme !(Iiteur), l'ingtnieur Alexandre LaUJit:r, ouue de bOl-
,,~;:;: ttl"lnaers.
de 1·/nvisibie. (1991), Jon K]imo, 6ditionl Robert LaITonl
"Clul/inelJ.
Verseau (P.
In MMium$ du Nouvel. Age (1990) Erik Pigani. Ed. L'Age du
Bclfond). Ikux ouv"'IICS de «rommunieat;ons" des
reçue paT
m6diums donl œnainc:s emaneraÎenl d'entitt:s« venus d'ailleurs". Wail
and JncaJ c'est Ü un domaine 011 ron rommcnce 1\ peine Il s'aventurer, CI
qui pourrait Ile rtv~1er plus riche d'cnseisncmcnt que le ~ul spiritisme.
Futur anUriftU. (\990) Christian de Biasî (Ed. l i Pens6c Universelle);
aœllent QUvrqe e ~tique ". Une approche des teJt\e5 sacrts
(la Bible). patûculitrelMnt origilllk pour IIOmbre d'evenemcol$ cruciaux
&; .... "t intervenir une technolo&ie non humaine utilisant les elelMnlS dont
diSpOSlient alor5les Hdlreux. Ce qui IX les empb;:ha point de oolU1l'\lire
des appareils e~traordinaires.

Revun l't bul/I'tiruo'

fMSA-Conlact (non elIciusivemenl ,.,.~~~. "" ~


vice-prtsidence: J.-Y.
COnlacl OVNI. publie par 1
$ident Rene VOIIrino. BP 1
Tall Cd;. publie par le groupe ""'""' Mareel Pech,
11.590 a..,..c.....'Audc.
256
(A ma oonnaissance, ce $OIllli les seuls groupes de =Mn::hes ayant eu le
rourage. après tlude des Înfonnations nombreuses relatives au Ml 12 et
aux EDE, de se prononcer, de dénoncer rtloulToir criminel du gouverne-
ment invisible et l'occupation de nombRuses bases militaires dans le
monde par les Gris.)
LEM (L'étrange et le Mystérieux dans le Monde ..• el ailleurs), revue du
(nouveau) «Oub des Amis des Cbevaliel'$ de Lumim (chtre à Gilles
Novak !), pour taquelle 0( rien de oc Qui esl t!range n'est étranger .. ; rtdae-
lion, 24, rue de la R~ublique, 94220 Charenton-le-Pont.
Crash~ réaliit (Groupement JlOIIT la 1ev~ du secret sur les crashes
d'OVNI dans le monde.) Olivier Rieffel, 2, rue du 2-docembre 1810,
94360 Bry-sur-Marne.
Le Mornk l l1COllllJl. excellent mensuel principalement ut sur ]'ésottrisme
CI la Tradition. Dans son numtro 100 de décembre 1988, ce magazine eut
le courage de publier mon article sur la D6claration de John Lear el sur les
EBE.., Ce Qui, pour une «prernitre,. eUJo~nne, n'~t pas tvident.
Phenix. revue trimestrielle du SERPPE (Service d'Etude et de Recherche
IlUr les Ph!nom~nes Parallèles et ttranges), prt:si~ par Philippe Matht,
24, av, des Fttoes-Lumitre, 69008 Lyon), Bienvenu à ce nouveau groupe
ufologique, encore un peu timide mais dans la lignte des urologues de
pointe que, le moment venu, nous trouverons à leur cô~ ...
FUlIU' Aurai, ce nouveau mensuel (de belle facture), n'est pas exclusiv&-
ment un mapzine astrologique. Tl publie aussi des articles documentaires
Sut divers sujets insolites, mysttricux, mèconnus et abordera prochain()-
ment le vaste, le passionnant domaine des OVNI et de nos« Visiteurs»
venus d'Ailleurs. Et Quoi de plus directement lié à nOire Futur que ces
Wes.les uns lourds de menaces, d'autres rayonnant d'esptrance? Affaire
• suivre. ..

La bibliographie Qui prt<;è:de ne prttend pas etre exhaustive mais donnera


au lecteur une idêe saine de l'extraordinaire «Affaire des OVN I » Qui
nous concerne TOUS,
AWI médias Qui souhaiteraient vmiment etre tenus infonnés de façon
valable sur ce qui se passe aux USA en paniculier (et demain ailleurs)
dans le domaine des OVNI et des EBE, je conseillerai de s'abonner à
l'ATP (Agence T ranscontinentale de Presse), 28, lUe de Navarin, 75009
Paris; téléphone 45,26,02.75, Telex 642.717 et nltfax n° 40,16,09,51. En
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DU MtME AUTEUR

Le pionnier. ratome ( ...prI en B.D~ mil SIDERAL).


Au-ddIo de l'infini (Adap&t II. Il r.Iio. Tnoduît .... no!erlIlIdaIs, arec: ~ pol"" i.,
odIPprI en B.D., coll SIDERAL).
L'illnsion de la Terre (TradIoit ... ilalien ~.,...,. Adf:pIt II. la ,.,10 ~ 8.0 .• roll.
SIDERAL).
Hanaise su, le monde (T,.h';l "" italim ~~. Adap\t m 9.0. œlL SIDERAL).
L·u.niven vivant (Trad"'l en portupi.< ~ S1= Adapl<\ ... 9.0., coll. SIDERAL).
La dimeMIon X (Adapte en B.D.. colL SIDERAL).
Nou. los Maniens (T"'~it en pOrtup;, et italien).
La lIlirale d~ ternp' (Adapt<\ en B.D.. coll SIDERAL).
Le monde oublie (Adaptt en B.D., coU. SIDERAL).
L'homme de l'~ (OraDd l'ri:< d~ Ro5J\llll S.-l'. 19S4. Traduit t'II Italien. espa-
gnol. portuplc, youpla.e. Adapte II. br nIdio et <::Q B.D~ coll. SIDERAL).
~tiQn Aphrodite (AôapI:! cn B.D.. roll SIDERAL).
eoor"nandol de rUI· c (TP'ldu;1 cn ''"l'"W'OI. A:IaJM tn B.D., coll SIDERAL).
L'!I8Oaie du YCm (Tnoduîl CIl PPlIe""nd A~ ca B.D., coll SlDERAL).

UllÎwcrs .,...11&1 (ArIap&e ... 8.D~ mIL SIDéRAL).
Noo azdtm: de rlva:ir (AdapIt ... B.D~ coll SIDERAL).
La lDIIaotm: du Dknt (Trad1PÎ1 en aDemmd ~ IP"C- Ad.poe en B.D., coll SlD&
RAL'
PriaI'InnicB du paRt (Aœplt ... 8.D.• coll SIDERAL).
La Wa du leu (AôapI:! en B.D_ mIL SIDERAL).
La mon de Il via (Awa::rt_pmpos de J'atomistici"n ClIar"Q.Notl Martin. Tnoduîl en
ital~n. Adaptr! ca B.D., roll. SIDERAL).
Le rtsno des mutanlJ (Arlaplt en B.D.• coU. SIDERAL).
CiU. Not N" 2 (Traduit en por1trpi$. """ptt en an.
coll. SIDERAI..).
Crtatura des n";gcs.
Le "'yon du tube.
Convulsln'" r:olairet (Tnoduit ..., portugai.).
Resoau Di"..,.."", (TradPlÎt tn jj1CC).
La J'oro:: un. vi. . .
üptdition cosmique (TP'lduil en illPlieD)..
La aimUll de Capella.

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Pitte dalla 1'('JtI''e (Tœduit mporwpil. Paru en nUeton dam Drrlli~ HftIU.
Ch_un d'hollllDCL
Les sptot, ... de .... PI- Nui (TrwIuil en italiea et poruapis).
L'_ "" Bioeybo (rrMlIi\ "" po ........).
&ptrimealal X. 35 (Tmduit en ronuPis).
l'laMIe e" peril
La Clveme du ftJlur (Tradllit en ~
LA JI'IIndo tpou,.nte.
L'Invisible aU",,,""
Le teael dca TlChtnp (Traduit en portupÎ.).
Opt ..... ion Ouno.
L'lat nol. de '" Tem.
Million. T_.
La forba". de f"'P""" (Traduit m porrupiJ~
1"1,*, K1f111 (Tooult "" apaa""'.J
La dctU'UC1Wrs (T..wwl en pompi.).
la ponca de Tiult.
Le ,~ ............ <lit: .... (rtw.l .... CD ronupb).
Le lq'II JCeI ... ~. COSIfIOI (Traduit en port\III!.).
JotIa ...N'...... Il M.lJdiœ (Tradul: en porUIIIis).
.... 1m'eW" u.vÎSi)IC (Tlllduil etI. pxI"~
L'OnIre Vm (PriJ. dn ..,....... &oct'iqlOO: 1969.
T.-quenard lU< Kt1IIIdtt.
Dnnain rADo<;a.lypoe.
L·... ,J ... <,1" It;W ....
Le trianaIe de \1 mort.
Plan Cl18pulte.
la 0f'J"'" de Satan.
La Yoi~ qui velui! d'ailleurs.
Le .., ond mythe.
La o;Iwnia'e du temps.
E*" OOIImJque.
Les ....!t...s de li c."n'"
La _pis du lltanL
La missiocl elJlIde.
()ptnlion NepImo (TrmllÎl ... portupis).

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1.4 ........ dll ct.oo {Grand Pri.J; d. Romu.
La veille,,", de l'OIe><IOn.
L'mit do Xanllr.
s..f". Jan Auvray 1973. Traduit en

Le malin! .h "'lIpo.
Manipul.tiOll psi.
Les pi,*, de Koooora (Traduit el 1J't'C).
La flcitifl de ZwalM (Traduit en 11=).
La Kroll. d. Vorlna.
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de Boo"", ... (T raduit cn veel-
La 5WC IChronlq .....
la colonie perd ....
La lumièœ de Thot.
La l4iurn de Bartzouk.
Les }'el<>< de ftoouvlnte.
Hierousb, la pJaœtc promise.
La cW; Mandala.
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Tra~c Inleneellai ....
Les ~!s du 5efpent.
La !OII.lilé de co ti~ a dqt ~tt .taIi!6c daJU Il collection «S.F. Jimmy Guieu»
..... Mitiom Plon. puis Il<>< Ph de Il att (poche) et acluellem..n ...... Il marqllC
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Oniria (Retditt en œil. . ·Les IendemaiM n:lmt1vo!s .. lôditions Fleuve Noir.


i:pui<lj. ( Retdite en coll. S.·F. Jimm)' Gule'" Les PI .. "$ de la Ote)

fJa,,-. '" C.dlHti,.. .. !)(,rom,.,"


»IF""'" Nol"
(tpujJh et .taIilts par« L'omnium l.lutraire ..{Diffusion Dervy-l.lvn::s.. Pari.).
Ouvnses Coc:u ....ntairr:s:
Les SI)UCOU~ volan1C:l vienŒnt d'\I1I IUIn:" D>OiIde IT,-.dui! en arabis et "$pqnol)
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BIaclc-<;lut $Ill" les SO\lCOllI"'I volan~ (Prtfao: de Jean Cocteau~ (tpuiH).
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• ~ CMta/i/'rS Ik u.mim »/~ Nol.:
La Foror: Noire (Prix du Ronoan • Sucœs 19f7, Ca!!gorie SF) tpuili#.
Le Pacte de Kanolor.
La ten"eur ~nue du ntlnt.
Narkoum: fiMnœs i"OlI#S.
Plon d·ulaminarion.
RCseIu Alpha.
L"Hm . de: Nœ.
Les ",,"tien invisibles.
L'Empire èes Itlo&ocs.
Le p;qe du Vol Maudil.

'""'" l"QmlliNm Ut/m.;", (Dim..ion Dervy Li ....... l'otrio)

Le l.lvre du puw.normal (Ouvoqe documen!Ue.. TllIIIuil en italien et '"IPIII""'i~

DaIlS fa roIf<'Cfi(lll
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Conta<:1l OVNI Co'll)'-Ponto""'. ct,...i.k')


Chez Pfmt ~1Id

Le monde /;ttIIn.. dca O:m\.1dt3 (tpil/.fI).

Clin ViJUR/Fard/1'm.iCI dt la Cilt

E.B.E. ALERTE ROUGE, Tnduil en roumain et en espagnol. Roman-Yt!ritt . uivi


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