Justice : Dorothé Dagba serait « en fuite »

dans les environs de Port-Gentil Lire en page 6

BONNE ANNÉE
2022
A nos chers
lecteurs
ECHOS DU NORD
Hebdomadaire Gabonais d’informations — 17e année
“Change. Believe”
Barack Obama

N°755 du Lundi 17 Janvier 2022 - Prix : 600 F.CFA

Can 2021 Agence nationale des grands travaux d’infrastructures

Les Panthères se rapprochent Machiavélique, le TPG organise
des huitièmes de finale un pugilat entre les ex-agents
Lire en page 2 Lire en page 4

A lire
dans “Confidentiel”
- La folie des arrêtés : les
dessous
- Copil citoyen dans le Madeleine Berre,
c'est 94 000
feu croisé des guerres
d'appareil
- Quand la « Young team
» déclare la guerre à 3M
- CNAMGS : l'heure des
règlements de comptes
- Cyriaque

fonctionnaires brimés !
Mvourandjami prendra-t-
il ses responsabilités ?
- PDG : quelle était la
perspective de la «
Young team » ?
- Pourquoi la sortie de
BLA et Gregory est iné-
Lire en pages 3 & 8
luctable et proche
- A quoi sert réellement
la cellule de la défunte
ANGTI ?
Et d’autres encore.

Parti démocratique gabonais

Charles Mvé
Ella fait face à la
« défiance » des La ministre de la
barons du Ntem Fonction Publique,
Lire en page 3
Madelaine Berre

Comité de pilotage de la
lutte contre la Covid-19
Le rapport parlemen-
taire dénonce la gabe-
gie, l’amateurisme
et la discrimination
des territoires
Lire en page 4

Editorial
Mali
Lire en page 5

Surfacturation de marchés
publics
La prime à la
corruption au
profit de Colas
Lire en page 7
ACTUALITÉS Lundi 17 Janvier 2022
2
Can 2021
Les Panthères se rapprochent des huitièmes de finale
Par IMEO contre le Maroc, pour la 3e et
dernière journée de la phase des
poules. Après avoir été privé de

L
e Gabon s’entrouvre les
portes du tour suivant
grâce une victoire sur
l’équipe des Comores et un
match nul contre les Black Stars
du Ghana à la Coupe d’Afrique
des nations (Can) Cameroun
2021. Une entrée en matière
réussie pour les Panthères, qui
ont tenu à être solidaires malgré
un environnement d’avant-com-
pétition détestable. Pour ses
deux premiers matchs, l’équipe
nationale a réalisé de belles et
mémorables performances,
notamment en remontant le
score contre le Ghana, après
avoir dominé le jeu en seconde
mi-temps.
La Covid-19 et l’amende de 20
000 dollars, signes des troubles
qui fragilisent la tanière
Pour autant, l’actualité des
Panthères n’est pas du tout ras-
surante, à un jour de la rencontre
décisive, mardi 18 janvier 2022,
Lloyd Palun, Sidney Obissa,
Gilchrist Nguema, Mario
Lemina et Pierre-Emerick
Aubameyang contre le Ghana,
le Gabon accumule les cas posi-
tifs dans sa tanière.
Un cas de Covid en appelle un
autre. Cette fois, il s’agit de
Denis Bouanga, Ulrich Eneme
Ella, David Sambissa, Serge-
Junior Martinsson Ngouali et du
gardien Noubi Fotso. Une mau-
vaise nouvelle pour ces cinq
joueurs qui pourraient ne pas
être sur la pelouse lors de ce der-
nier match crucial pour les
Panthères.
Un malheur ne venant jamais
seul, aux dernières nouvelles, le
Gabon s’est vu infliger une
amende pour avoir changé
d’hôtel au mépris des disposi- ron 12 millions de FCFA, selon deuxième avec 4 points, der- serait amplement suffisant aux
tions prises par la la décision du jury disciplinaire rière le Maroc, son futur adver- Gabonais pour leur garantir une
Confédération africaine de foot- de l’instance continentale du saire, qui compte, lui, 6 points, place en huitièmes de finale. Un
ball (Caf). Il devra régler la football. pour avoir remporté ses deux résultat qui apparaît largement à
somme de 20 000 dollars, envi- Dans ce groupe C, le Gabon est premiers matchs. Un point leur portée.

Franceville
La maison des jumeaux rasée sans rituel et dans l’arbitraire
Par Gil Lawson
derrière la parcelle de la personnes l’ont approché des intérêts en jeu et des des raisons pour laquelle devant des agissements
défunte. Cet accord est alors qu’il se trouvait à la effets induits ». Emmanuel Lebissi et de « profito-situatio-
donné par des proches en gare de Franceville en Par ailleurs, il leur a mar- d’autres membres de sa nistes qui écument l’en-

C
’est une affaire
des plus rocambo-
lesques qu’a
vécue Emmanuel
Lessibi. La maison lais-
sée par sa défunte mère a
été rasée tout dernière-
ment par des gens qui
clament être proches
d’une sommité de la
République. Cette der-
nière avait besoin d’un
droit de passage pour
atteindre un terrain nou-
vellement acquis situé
lieu et place de l’ayant
droit. A ce stade, cela n’a
posé aucun problème.
Par la suite, les bulldo-
zers de la sommité en
question outrepasseront
le droit de passage qui
avait été accordé pour
finalement racler toute la
parcelle, rasant ainsi la
vieille maison de sa
mère.
Lorsqu’il raconte son
histoire, Emmanuel
Lebissi rapporte que des
partance pour Libreville.
Ces personnes se présen-
teront comme des émis-
saires d’un fils du coin,
en l’occurrence Yann
Koubdje. Ils lui posent le
problème de la route
pour accéder à sa par-
celle. Ce dernier leur
explique que le moment
est mal choisi et que ce
type de discussion pour
une affaire aussi sérieuse
ne peut être entrepris par
des tiers. Cela à cause «
qué sa désapprobation
quant à la méthode d’ap-
proche : « un intéresse-
ment en main dans une
gare », cela a été vu
comme du mépris. En
fait, il ne donnera pas
son accord séance
tenante.
Toutefois, il apprendra
qu’une route de six
mètres de large avait été
ouverte, que la maison et
les arbres fruitiers
avaient été rasés. Or, une
famille ne pouvaient pas
se débarrasser de cette
maison avec autant de
légèreté résidait dans le
fait qu’il s’agissait de «
la maison des jumeaux ».
Celle-ci conservait leurs
reliques et nécessitait
pour toute démolition
des rituels spécifiques.
Pour Emmanuel Lebissi
et ses parents, sans inno-
center la sommité de la
République, tout porte
aussi à croire qu’on est là
tourage du TPG et qui
sans vergogne ont relati-
visé et minimisé la situa-
tion à ses yeux ».
Seulement, approché, le
camp Koubdje s’est dit
serein car, pour eux, les
choses se sont passées
dans les règles. Dans ce
cas, un membre de la
famille de Lessibi s’est-il
présenté comme un ayant
droit et aurait cédé la
parcelle ?
Affaire à suivre.

Pourquoi sont-ils en prison ?

Prisonnier politique Règlement…

Léandre Nzué
Bertrand Zibi

Brice Laccruche Alihanga

… de comptes

Renaud Allogo Akoué Justin Ndoundangoye Patrichi Tanassa Grégory LaccrucheAlihanga Bendo Edo Ike Ngouoni Tony Ondo Mba
poLITIqUe Lundi 17 Janvier 2022
33
Fonction publique
Plus de 94 000 fonctionnaires brimés par Madeleine Berre

Par Meboon Môôn Meba plus importante centrale ces aspects, le ministère entériné par le Conseil des direction générale du cause l’essentiel des
Ondo syndicale du pays -- ainsi indexé, dans le cadre ministres du 20 novembre Budget estimait, entre mesures d’austérité adop-
considèrent que la régula- du Forum de la Fonction 2020. Passant ainsi par janvier et juin 2021, à 101 tées lors du Conseil des
risation des situations publique et de ses concer- pertes et profits tous les 845 agents ? ministres du 21 juin 2018

A
u fur et à mesure
que nous nous
rapprocherons de
l’échéance de la présiden-
tielle de 2023, les minis-
tres de « l’homme du
passé » qu’est désormais
Ali Bongo Ondimba riva-
liseront d’inventivité et
de génie pour vendre du
vent et des approxima-
tions ridicules aux popu-
lations. C’est à cet exer-
cice de politique politi-
cienne que s’est livrée
l’actuelle ministre de la
Fonction publique, lors
de sa conférence de
presse du 13 janvier der-
nier.
Madeleine Berre, qui se
voit à la Primature en se
maquillant, en lieu et
place de la transparente
Rose Christiane Ossouka
Raponda, est en effet
apparue souriante pour
administratives comprend
aussi bien les cas de
recrutements et d’intégra-
tions que les reclasse-
ments, les avancements
automatiques sur solde et
les titularisations, entre
autres, d’ailleurs. Or,
l’opération de charme de
Madeleine Berre, bien
que salutaire pour une
minorité de fonction-
naires, n’est que l’arbre
qui cache la forêt d’une
majorité d’insatisfaits
parmi les agents publics.
Pour ne jamais aborder ce
dossier sur l’ensemble de
Parti démocratique gabonais
Charles Mvé Ella fait face à la « défiance » des barons du Ntem
Par Gil Lawson
tations tenues entre mars
et août 2020, s’était
entouré des syndicats
malléables, complices et
acquis à ses bricolages,
contre espèces sonnantes
et trébuchantes. Pas éton-
nant que ces «syndicats
accompagnateurs » aient
accepté la résolution cen-
trée sur les seuls reclasse-
ments après stage, validés
par le comité technique de
mise en stage du ministère
de la Fonction publique.
Une compromission qui
donnait alors lieu à un
plan d’action minimaliste
autres points tout aussi
essentiels du cahier des
revendications des syndi-
cats réellement légitimes
aux yeux des fonction-
naires.
C’est autrement dire que
c’est en principe l’ensem-
ble des fonctionnaires qui
est en droit d’exiger les
sommes dues au titre des
avancements automa-
tiques prescrits par la loi.
Que représente alors les 7
487 situations régulari-
sées au cours de l’année
2021 face à une masse de
fonctionnaires que la
Quand la Cour consti-
tutionnelle ordonnait la
régularisation de toutes
les situations adminis-
tratives légales
Madeleine Berre peut-elle
expliquer à l’opinion, et
surtout à ces fonction-
naires, pourquoi ils ne
jouissent plus de leurs
droits rattachés aux avan-
cements automatiques sur
solde, alors que la Cour
constitutionnelle, par
décision n° 217/CC du 30
octobre 2018, remettait en
? La Haute juridiction
précisait qu’« à l’excep-
tion de celle relative au
paiement des agents
publics par bons de
caisse, les mesures arrê-
tées en Conseil de minis-
tres du 21 juin 2018 ne
peuvent être traduites
dans les faits que dans le
strict respect des procé-
dures prévues en la
matière ».
Ces mesures gouverne-
mentales décrétaient,
entre autres, l’interdiction
Suite en page 8

annoncer la nouvelle du
siècle : « Au mois de
décembre 2021, le taux
global d’exécution du
programme de régulari-
sation des situations
administratives s’est éta-
bli à 77 %. Soit 7 487
situations régularisées au
cours de l’année 2021,
pour un volume initial de
9 687. »
Cette déclaration
empreinte de boursou-
flure est jugée méprisante
par de nombreux fonc-
tionnaires, dont ceux qui
se reconnaissent dans la
batterie d’exigences por-
tées par Dynamique uni-
taire (DU). Ce d’autant
que cette centrale syndi-
cale a toujours rejeté
l’obstination du gouver-
nement à ne satisfaire que
certains pans de ce que
représente réellement le
dossier relatif à la régula-
risation des situations
administratives.
Madeleine Berre : reine
de l’enfumage ?
Pour rappel, les syndicats
réunis au sein de DU -- la
C
’est le lancement le 15
janvier dernier du fonds «
Ntaame 3 Frontières »,
doté de 15 millions de FCFA
destinés au financement de pro-
jets générateurs de revenus dans
le district de Meyo-Kyé, par le
ministre délégué aux Eaux
Forêts, Charles Mvé Ella, que
beaucoup d’observateurs retien-
dront comme moment important
de sa tournée politique commen-
cée à Bitam la veille. Pour ce qui
est de l’aspect politique, ce sera
comme un goût d’inachevé. A
cause du peu d’intérêt accordé à
cet événement par plusieurs
ténors du Parti démocratique
gabonais (PDG) originaires du
Ntem. Le ministre, qui est par
cette fonction, le premier respon-
sable politique du département
du Ntem, a pu constater ainsi le «
travail colossal » qu’il devra
entreprendre, pour parvenir à
cette improbable union du PDG
dans cette partie du pays. Les cadres, le théâtre bitamois ne cription administrative. Un ciblé. Autant de présents desti-
ingrédients qui ont conduit à la semble pas en tenir compte. membre du PDG ayant pris part nés à tout le département, cela
perte d’influence du PDG dans la Charles Mvé Ella allait pour à cette manifestation à Bitam ne s’est jamais fait ». Sauf que
zone, lors des élections présiden- faire un don constitué de cartons assure « qu’il s’agit d’une pre- plusieurs poids lourds du dépar-
tielles de 2009 et 2016, à savoir de médicaments destinés aux dix mière sous le règne du distingué tement n’ont pas la même lecture
la division de ses membres, sont dispensaires du département du camarade en termes d’impor- que ce proche du ministre. Ils
de nouveau réunis. Malgré les Ntem, de lots de jouets et kits tance du lot. D’ordinaire les n’ont pas jugé utile de faire le
multiples « notes d’orientation » scolaires pour l’ensemble des cadres viennent offrir de manière déplacement pour appuyer l’évè-
de la hiérarchie du PDG, appe- enfants des militants du PDG des ciblée quelques présents au nom
lant à l’unité d’action de ses sièges politiques de la circons- du chef de l’Etat à un groupe Suite en page 8
poLITIqUe
Comité de pilotage de la lutte contre la Covid-19
Le rapport parlementaire dénonce la gabegie, l’amateurisme
et la discrimination des territoires
Les ministres de la Santé, des Affaires sociales et de l'Economie n'ont pas bien géré les moyens matériels et les fonds liés à la lutte contre la Covid-19.
Par AP
C
’est un véritable brû-
lot qui a fuité sur les
réseaux sociaux il y a
quelques jours. Le rapport
d’enquête parlementaire sur
la gestion de la pandémie de
la Covid-19 accuse le gou-
vernement d’avoir failli sur
toute la ligne à cette mission.
Malgré les moyens finan-
ciers importants que celui-ci
s’est employé à se procureur,
notamment par de multiples
emprunts extérieurs. En
somme, si les Gabonais
n’avaient pas fait preuve de
courage et de débrouillar-
dise, comme on peut le lire
entre les lignes de ce rap-
port, l’évolution de la pandé-
mie et la situation écono-
mique et sociale auraient été
catastrophiques. L’Etat n’a
rien fait ni pour protéger les
Gabonais, ni pour les aider à
surmonter cette épreuve.
Contrairement aux actions
menées au bénéfice de leurs
populations respectives par
tous les pays du monde, y
compris les plus pauvres,
dont le Gabon ne fait pas
partie.
On comprend qu’avec de
tels manquements, les dépu-
tés gabonais, notamment
ceux de la majorité (PDG et
alliés), jouissant d’un man-
dat impératif au sens de la
Constitution, n’ont pas
Agence nationale des grands travaux d’infrastructures
Machiavélique, le TPG organise un pugilat entre les ex-agents
Par Florent Derede
A
u lieu de payer leurs
droits légaux aux
anciens agents de
l'Agence nationale des
grands travaux d'infrastruc-
tures (ANGTI), l'ordre lui
ayant été donné par une
autorité qui lui a indiqué où
puiser les fonds, le Trésorier
payeur général (TPG), Yann
Koubgé, leur a plutôt
demandé de se concerter
pour lui proposer la liste de
ceux qui devaient être payés
en priorité. La concertation,
qui devait se faire entre ceux
qui sont sans emploi et ceux
qui sont restés en activité au
sein d'une cellule de
l'ANGTI (bien que suppri-
mée officiellement depuis le
2 octobre 2020), a tourné à
l'émeute jeudi dernier dans
leurs anciens locaux, à
voulu rendre public ce docu-
ment. Pour ne pas mettre à
mal leurs maîtres à penser
tapis au sein du pouvoir exé-
cutif. Les députés vont d’ail-
leurs essayer de profiter de
ce drame pour « quémander
» un peu plus d’autonomie.
Alors que la loi 10/99 du 6
janvier 2001 donne à
l’Assemblée nationale et au
Sénat une autonomie admi-
nistrative et financière.
Fallait-il attendre le drame
de la Covid pour que les
députés exercent une forme
de chantage sur « l’applica-
tion stricte » de la loi 10/99,
comme on peut le lire à la
page 117 du rapport ?
La non-publication de ce
rapport apparaît alors aux
yeux des Gabonais comme
la contrepartie faite au gou-
vernement en échange de
l’autonomie de gestion du
Parlement. Il faut dire que
sur tous les axes importants
de la stratégie, le pouvoir a
failli. En commençant par la
mise en place des mesures
barrières et leur respect. Le
pouvoir avait annoncé «
l’arrivée de 15 millions de
masques chirurgicaux ».
Cela devait permettre aux
populations de respecter «
l’arrêté 0020/MS/Mi du 20
avril 2020 instituant le port
du masque dans lieux
publics pendant la durée de
l’état d’urgence lié au Covid
». Puisque son article 4 dis-
Angondjé.
Les ex-agents de l'ANGTI
sans emploi jusque-là, mal-
gré les promesses de redé-
ploiement dans l'administra-
tion publique, estimaient que
vu leur situation de préca-
rité, ils devaient être payés
en priorité. Mais leurs
anciens collègues dans la
cellule, sans doute encoura-
gés par leur supérieure hié-
rarchique, Catherine
Massard, ont opposé un
refus catégorique à cette pro-
position, pourtant de bon
sens. Ce qui fait dire à cer-
tains que « c'est Massard qui
a soufflé à Koubgé l'idée de
la concertation ». Les deux
personnages sont des amis
de longue date depuis le
temps où ils étaient à la
BGFI. Koubgé sous l'in-
fluence de Massard ?
Le consensus n'ayant pas eu
lieu, le TPG va devoir déci-
pose que « le défaut du port
du masque expose les
contrevenants aux sanctions
prévues par les textes en
vigueur ». Au final, recon-
naitra la commission, « le
gouvernement n’a pas pu
mettre à disposition de tout
le monde cet important outil
de lutte et de riposte contre
la propagation de la Covid.
Les masques alternatifs, ins-
crits dans le budget du Copil
à hauteur de plus d’un mil-
liard de FCFA n’ont toujours
pas été confectionnés et
livrés aux populations ». Le
rapport conclut que « cette
question de masque n’a pas
bien été gérée par le gouver-
nement. Il faut louer le
patriotisme des populations
gabonaises qui ont pu s’ap-
provisionner en masques
auprès des producteurs et
des vendeurs ambulants
même si la qualité des pro-
duits n’était pas toujours
garantie ».
Au plan économique et
financière, ce n’est guère
mieux. Les mesures écono-
miques arrêtées, à savoir « le
guichet de refinancement
d’urgence bancaire ; le gui-
chet fiscal ; le chômage
technique », n’ont pas donné
les résultats espérés. Au titre
de refinancement d’urgence
bancaire, l’Etat avait
annoncé « la mise en place
d’une ligne de crédit de 225
milliards de FCFA auprès
der en toute âme et
conscience, surtout en tenant
compte des engagements
qu'il a pris pour pouvoir
convaincre les anciens de
l'ANGTI de mettre fin aux
bruyants sit-in qu'ils organi-
saient devant le Trésor
public. Lesquels sit-in ont
des banques à un taux boni-
fié de 5,5% sous la garantie
souveraine de l’Etat ». Sur
les quarante-quatre dossiers
enregistrés dans ce chapitre,
seuls deux ont abouti pour
un montant d’un peu plus de
50 millions de FCFA. La
commission parlementaire
pointe les critères d’éligibi-
lité trop contraignants pour
les entreprises, le manque
d’adhésion des banques et le
non-financement de l’opéra-
tion par le budget de l’Etat,
comme abondamment
annoncé par la communica-
tion gouvernementale, pour
justifier ce raté. Au titre des
mesures fiscales ensuite, les
mesures arrêtées, à savoir la
réduction de 50 % de la
patente et de impôt libéra-
toire des petits commerçants
et des petites entreprises des
services aux personnes ; la
remise des impôts aux entre-
prises citoyennes qui préser-
veront l’emploi et manifes-
teront par des actions parti-
culières leur solidarité
durant la crise ; la défiscali-
sation des primes exception-
nelles versées aux employés
qui exerceront leurs activités
durant le confinement, n’ont
pas donné pleine satisfac-
tion. Du fait notamment « de
la date tardive de la mise en
œuvre des mesures interve-
nues après la date légale de
paiement de l’impôt sur le
revenu et de la patente ».
attiré l'attention des services
de renseignement de la pré-
sidence de la République, à
laquelle était rattachée
l’ANGTI. Koubgé devait
également attendrir ses
interlocuteurs à l'effet d'évi-
ter que les fuites sur les
détournements massifs qui
Lundi 17 Janvier 2022
Une forme d’arnaque
morale. « La mesure avait
été annoncée en avril alors
les entreprises paient leurs
impôts au plus tard fin
février. » Ajouté à cela que
les secteurs directement
impactés par la Covid,
notamment le tourisme, les
snacks, les hôtels, les restau-
rants… « ont été laissés à la
marge du processus, alors
que l’opportunité pouvait
être trouvée pour, d’une
part, les soutenir et, d’autre
part, favoriser leur entrée
dans le secteur formel ».
Quant au chômage tech-
nique, qui a impacté près de
9 600 agents, issus de 241
entreprises, il a été « totale-
ment supporté par les entre-
prises sans aucune aide
l’Etat », assure le rapport
des parlementaires.
Sur le plan financier, deux
comptes avaient été mis en
place : le compte Covid soli-
darité alimenté par les res-
sources publiques, les
contributions des personnes
morales, des legs et dons. Ce
compte a recueilli près de 29
milliards de FCFA à la date
de l’audition. Sur ce mon-
tant, l’eau et l’électricité ont
représenté 59 % des
dépenses, avec une anomalie
entre les dépenses pour ce
poste au mois d’avril 2020
culminant à 6 milliards de
FCFA et celle pour le même
poste au moins de juin qui
ont eu lieu à l'ANGTI ne se
poursuivent dans les médias.
Mais le répit du TPG risque
d'être de courte durée. Les
anciens agents de l'ANGTI
entendent monter de nou-
veau au front si le paiement
de leurs droits n'intervient
pas sous peu.
L'échec de la concertation de
jeudi dernier a poussé les
langues à se délier davan-
tage. Les nouvelles révéla-
tions sur les détournements à
l'ANGTI permettent d'explo-
rer une piste qui pourrait
mener à Catherine Massard,
adjointe du dernier directeur
général de l'ANGTI, Bogdan
Sgarcitu.
Par ailleurs, la gestion de la
cellule de la défunte ANGTI
ne serait pas très orthodoxe
et elle bénéficierait de la
bienveillance du TPG.
Nous y reviendrons.
4
représente plus que 2,6 mil-
liards de FCFA. Ce qui a
conduit la commission par-
lementaire à « s’étonner de
cette forte variation » de la
consommation en ce produit
pour ces deux mois.
Quant au compte Covid-
Riposte, devant prendre en
charge des actions de pré-
vention et de traitement, il a
été alimenté à hauteur de 33
milliards de FCFA. Dont
près de 29 milliards de
FCFA proviennent d’un
emprunt auprès du Fonds
monétaire international
(FMI). L’Etat, en réalité, n’a
fourni qu’un apport de 4
milliards de FCFA puisés
dans ses recettes budgé-
taires propres. La commis-
sion d’enquête parlemen-
taire déplore que 85% des
fonds mobilisés proviennent
de l’extérieur, notamment
du tirage auprès du FMI.
S’agissant des dépenses
avec les ressources de ce
fonds, elles ont été effec-
tuées à hauteur de 90 %, soit
un peu plus de 22 milliards
de FCFA auprès des fournis-
seurs étrangers contre 10 %
pour les fournisseurs natio-
naux. Le plus grave est que
certains produits comman-
dés à l’extérieur n’étaient
toujours pas livrés à la date
de passage de la commis-
sion des parlementaires. Ce
qui dénote une forme de
désinvolture du pouvoir
exécutif. Comment ne pas
s’assurer de l’efficacité des
fournisseurs que l’on choisit
en période de pandémie ?
Enfin, le gouvernement
s’est proprement moqué du
monde en annonçant la
création de huit commis-
sions provinciales du Copil
dans chaque province, à
l’exception de l’Estuaire.
Sur les 400 millions de
FCFA prévus pour fonction-
nement entre les mois
d’avril et d’août 2020 sur la
base de 10 millions de
FCFA par mois et par com-
mission, seuls 147 millions
de FCFA ont été effective-
ment décaissés. Ce qui a
conduit à une affectation
discriminante des moyens
de lutte sur l’ensemble du
territoire. Avec autant de
manquements, le pouvoir
n’a pas cessé de clamer haut
et fort que le Gabon avait
l’un des meilleurs systèmes
de riposte et de lutte contre
la Covid en Afrique. Un
délire qui justifie la fuite en
avant constatée en la
matière actuellement.
poLITIqUe
L’eDIToRIAL
de Désiré ENAME
Mali
L
e Mali va-t-il désormais être regardé comme un modèle ? L’on
ne peut pas répondre à cette question sans dire quelques mots
sur IBK (Ibrahim Boubacar Keita), ancien président du Mali de
mai 2013 à août 2020, décédé hier en matinée dans sa résidence à
Bamako. IBK n’a rien à voir avec la génération spontanée des leaders
dont les traces dans l’histoire ne sont pas du tout perceptibles. C’était
un vieux de la vieille.
Sa trace dans la construction de l’histoire malienne, de la décennie post
indépendance à l’ère de l’éclosion des multipartismes, est quasi indé-
lébile. On se souviendra de l’ancien membre de la Fédération des étu-
diants de l’Afrique noire francophone (Feanf) ; on se souviendra aussi
du membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali
(Adema), qui portera Alpha Oumar Konaré au pouvoir en 1992, après
la chute de Moussa Traoré, par la rue et une junte conduite par Amadou
Toumani Touré (ATT) en 1991. Inoubliable, le rôle que IBK a joué
durant les deux mandats de Konaré, d’abord sur le front de la diploma-
tie où il réussira à contenir les premières velléités djihadistes, puis
comme Premier ministre du même Konaré. Des échecs, il en a connu
à deux reprises dans la course à la magistrature suprême. Mais les
échecs enseignent et c’est dans ceux-ci qu’il puisera les ressources
nécessaires pour accéder au pouvoir en 2013 face à Soumaïla Cissé.
Puis il rempilera en 2018.
Le drame de l’histoire est malheureusement la cécité et l’amnésie
qu’imposent ses périodes sombres. La montée des djihadistes plus que
les accusations de corruption de son régime, ou encore la paupérisation
amplifiée parfois par des facteurs exogènes, a considérablement affai-
bli son régime. On lui reproche alors de ne pas avoir honoré la pro-
messe faite pour garantir la sécurité territoriale et, partant, celle des
Maliens. Était-il juste de réduire définitivement cet homme aux erreurs
d’appareil souvent causées par des fidèles et d’autres et où le chef de
l’appareil est souvent mis devant le fait accompli ? L’on ne saurait
aussi faire une impasse sur ce que l’on a appelé des facteurs exogènes.
Et sauf à montrer une parfaite mauvaise foi, l’on ne saurait oublier
qu’au moment où IBK accède au pouvoir, en mai 2013, l’on est en
plein tumulte djihadiste proche d’Al Quaïda au Mali. Sinon la sortie
d’ATT n’aurait guère eu lieu.
Or, les croisades contre les islamistes sont à l’issue improbable car le
front où se poste cet ennemi est difficilement identifiable. C’est là,
entre autres, ce qui voue cette guerre soit à l’échec, soit à un succès
sans gloriole.
Mais, hélas ! La mémoire de l’histoire a ses impasses et ses trous noirs
qui ne feront pas qu’édulcorer le jugement sur IBK, mais le tronque-
ront définitivement. Et sa mort dans un Mali galvanisé par une junte
dont l’agenda n’est pas clair sera un non-événement. Parce que dans le
cours de l’histoire, les échecs créent une amnésie collective. Et pour-
tant, IBK est un parcours. Et un parcours d’un homme épris de liberté,
qui inspire le respect et non pas le rejet à cause de la seule petite lucarne
qu’entrouvre l’histoire. La mort d’IBK, en même temps, suscite une
question forte : quelle voie va prendre le Mali ?
La junte vient de rompre les accords de coopération militaire avec la
France. Le Mali est mis sous embargo par la Cedeao (Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et des pays de l’Union
européenne surveillent le moindre accord qui indiquerait la substitution
de l’ancienne puissance coloniale par la Russie. L’Union africaine, le
doute reste fortement permis, montrera difficilement son autonomie
face à des positions fermes des Européens ou des Etats-Unis.
Pour l’heure, le débat tourne autour de soupçons d’une présence mili-
taire russe véritable au Mali. La junte réduit ce débat à des instructeurs
ponctuels à la suite d’acquisitions d’équipements russes par le pouvoir
malien. Wagner, une société de sécurité russe, est un subtil maquillage
qui induit la présence militaire russe, rétorquent des officiels français.
Ce que la Russie réfute. Et d’ailleurs, la question Wagner est un débat
chez Poutine entre les pro et ceux qui estiment en substance que cette
société de sécurité ternit l’uniforme militaire russe.
Mais Wagner à lui seul est-il une perspective de développement ?
Choisir l’embastillement volontaire au nom du patriotisme est une atti-
tude émotionnelle et visiblement suicidaire. Les positions de la junte
cloisonnent le pays. Alors, quelles perspectives ouvrent-elles ?
En définitive, sur la question de départ, à savoir si le Mali deviendra un
modèle, la réponse est : oui, de par la détermination de son peuple.
Mais où les acteurs n’ont pas suffisamment mesuré la portée et les
conséquences de leurs décisions. En cela, c’est un modèle précaire.
Seulement, il sera difficile d’affirmer qu’il ne fera pas école. Ne fût-ce
que dans sa perspective de défrancisation.
Directeur de la Publication
ECHOS DU NORD
Désiré ENAME
Co-Directeur de la Publication
Raissa Oyeasseko
Tel: 066.99.62.99
Rédaction : 01.73.38.00
Directeur de la rédaction délégué
MIHINDOU BISSIELOU
Présidentielle 2023
Déjà trois coalitions « somnifères »
pour l’opposition ?
Par Meboon Môôn Meba Ondo
A
moins de vingt mois de l’élection présiden-
tielle d’août 2023, l’opposition gabonaise
n’affiche aucune lisibilité quant à sa volonté
d’apprendre de ses déboires passés. Au contraire, elle
s’investit à nouveau autour de plusieurs coalitions
qui, hier, n’ont pas nécessairement produit l’effet
final escompté. C’est-à-dire la sécurisation du vote en
vue de la reconnaissance du verdict des urnes et la
prise de pouvoir en définitive.
Ce constat est d’autant plus incertain que l’ordre poli-
tique dispersé semble reprendre le dessus dans les
rangs de l’opposition. En effet, on dénombre déjà
trois coalitions au sein de ce bord politique. Quelle
serait alors la finalité de cette dispersion ? Porte-t-elle
d’ailleurs les préoccupations réelles des Gabonais
encore traumatisés par les dramatiques événements
de la présidentielle de 2016 ?
La coalition Jean Ping est nostalgique...
Si Jean Ping continue de se proclamer comme le vrai
vainqueur de la présidentielle de 2016, nombreux
parmi ses partisans sont, quant à eux, déjà allés sécher
leur linge sous d’autres cieux. Vidant ainsi sa
Coalition pour la nouvelle République (CNR) de ses
cadres et soutiens de la première heure. En dépit de
cette observation, certaines indiscrétions affirment
que le candidat à la présidentielle de 2016 ne songe
pas à prendre sa retraite politique. Il penserait même
à se retrouver en première ligne pour la prochaine
échéance.
Faut-il alors rappeler à Jean Ping qu’une partie de sa
légitimité fut construite par la dynamique consen-
suelle et unitaire du 16 août 2016, lorsque les princi-
paux candidats de l’opposition -- notamment Casimir
Oye Mba et Guy Nzouba Ndama –, les leaders poli-
tiques et les acteurs de la société civile lui apportaient
leur soutien ? Une légitimité qui n’est plus d’actua-
lité. D’aucuns ayant rejoint le camp du parti au pou-
voir, quand d’autres avaient choisi de participer aux
élections législatives et locales sans recevoir en
retour le soutien de Jean Ping. Un choix politique que
nombreux ne pardonneront pas au leader de la CNR.
Au point que le parti de Guy Nzouba Ndama, Les
Démocrates, qui compte 12 députés, est le plus repré-
sentatif à l’Assemblée nationale. Les autres partis
ayant soutenu Jean Ping en 2016 y sont quasiment
inexistants. L’esprit revanchard et rancunier né de
cette « ingratitude » ne semble pas prêt pour une nou-
velle aventure derrière Jean Ping. De quoi se deman-
der à quoi sert encore cette coalition de la CNR
aujourd’hui ?
La coalition Jacques Adiahénot et Edmond
Okemvele Nkogho s’introduit...
La plateforme dénommée « Gabon d’abord, éveille-
toi Gabon », lancée le 5 janvier dernier, s’est choisi
comme président Jacques Adiahenot, ancien ministre
et ancien secrétaire général du Parti démocratique
gabonais (PDG). Il faut dire que l’homme s’est
depuis la présidentielle de 2016 rangé dans l’opposi-
tion en vue d’une alternance au sommet de l’Etat. La
plateforme qu’il dirige désormais s’appuie sur les
retraités -- dont d’anciens responsables politiques de
l’ère Omar Bongo Ondimba -- et des membres de la
société civile. Il est assisté du vice-président Edmond
Okemvele Nkogho, ancien président du Conseil éco-
nomique et social et (ancien ?) militant du PDG.
Pour Jacques Adiahénot, il est urgemment nécessaire
de «sensibiliser les populations sur le déroulement
des prochaines élections générales. Car 2023 se pré-
pare maintenant ». Pour ce faire, des réunions hebdo-
madaires sont organisées. Pourtant, loin des appa-
rences, certains retraités associés à ces discussions
semblent ne pas croire en la possibilité d’une alter-
nance par la voie électorale. C’est notamment le cas
de Martin Edzodzomo-Ela, candidat à l’élection pré-
sidentielle de 1998. Une posture contradictoire
qu’Edmond Okemvele Nkogho place sous le signe du
Rédacteur en Chef éditorial
Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com
Coordinateur
Pierre Durand
Analystes: Ramses Frank
(rames.franck@gmail.com)/ SYA/Arthur Page /
Zang Memine/Etienne Francky Meba Ondo
Journalistes : Sophie Beuve Mery / Pierre
Durand/Gil Lawson / Meboon
Lundi 17 Janvier 2022
5
débat démocratique admis au sein de cette coalition.
Sauf que cette impression est largement répandue au
sein de l’opinion. C’est dire toute la difficulté de la
tâche. Ce à quoi s’ajoute, en tout cas pour l’instant,
une illisibilité sur les idées et les propositions véhicu-
lées par ce regroupement pour une énième participa-
tion à l’élection présidentielle.
La PG 41 : coalition Louis Gaston Mayila ou « le
plus grand regroupement de partis politiques au
Gabon » ?
Louis Gaston Mayila, président du l’Union pour la
Nouvelle République (UPNR), a été porté à la tête de
cette coalition le 12 janvier à Libreville, au siège du
Rassemblement pour le Gabon (RPG). Cette coali-
tion se vante d’être la plus grande au regard du nom-
bre de partis politiques qu’elle regroupe, soit 41. Son
nouveau président affirmera : « Nous avons la lourde
responsabilité de représenter l’espoir de tout un peu-
ple, l’espoir de tout un camp, l’espoir de ceux qui
pensent que le Gabon n’est pas fini. Si nous ne chan-
geons pas, nous risquons nous-mêmes, nos enfants ou
peut-être nos petits-enfants, d’assister aux funérailles
du Gabon. »
Les commentaires ne manquent pas pour qualifier
cette coalition de fourre-tout politique. A en croire
certains, peu parmi ces partis ont un ancrage national.
Ils ne sont d’ailleurs pas connus du grand public
puisqu’ils ne doivent leur existence qu’à leur émarge-
ment au ministère de l’Intérieur et au Conseil natio-
nal de la démocratie (CND). Institution au sein de
laquelle ils se débattent, avec pour objectif principal
de percevoir les jetons de présence.
Mais cette coalition pourrait avoir un intérêt pour une
personnalité particulière qui assistait à cette élection.
Il s’agit d’Alexandre Barro Chambrier, président du
Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM),
et potentiellement candidat à l’élection présidentielle
de 2023.
Pourquoi les qualifier de coalitions
« somnifères » ?
De toutes ces coalitions, aucune n’a encore véritable-
ment imposé le débat relatif aux réformes électorales
aux yeux de l’opinion. Au sein de l’opposition, on se
défend en affirmant que les coalitions politiques
demeurent utiles pour la supervision des élections via
l’administration électorale qu’est le Centre gabonais
des élections.
Un argument qui ne convainc pourtant plus grand
monde. Vu que seuls les émoluments et les sommes
d’argent en circulation via cette administration pen-
dant la période électorale intéresseraient les partis
politiques parmi les moins représentatifs.
Par contre, les acteurs politiques ne semblent toujours
pas préoccupés par la problématique de la sécurisa-
tion des élections, en dehors de quelques sorties
médiatiques animées ici et là par le Parti Social-
Démocrate (PSD) de Pierre-Claver Maganga
Moussavou et l’Union nationale de Paulette
Missambo. Et pourtant, c’est le principal obstacle à
une alternance au sommet de l’Etat, le goulot d'étran-
glement. Comment ne pas s’en convaincre lorsque
l’expérience de la présidentielle de 2016 a éprouvé
l’hypothèse de la candidature unique ou consensuelle
sans succès ?
De l’avis des observateurs, c’est plutôt sur le terrain
de la convergence des idées en vue de l'amélioration
du processus électoral et la prise en compte des suf-
frages réellement sortis des urnes que la classe poli-
tique est attendue. Toutes les autres démarches,
même utiles, deviennent secondaires. A moins de par-
ticiper à maintenir sciemment les tricheurs du PDG
au pouvoir. Ce, malgré le bilan calamiteux d’un Ali
Bongo Ondimba désormais considéré par une majo-
rité de Gabonais comme un homme du passé et à
dépasser. Dont il faut d’ores et déjà préparer l’après.
Impression : MULTIPRESS -
Distribution : CODIPRESS
Tirage : 10.000 ex.
D.L.B.N N°2359/11/2016
SoCIeTe
Justice : Dorothé Dagba serait « en fuite »
dans les environs de Port-Gentil
Par Arthur Page
D
orothé Dagba, le
sujet béninois qui
a réussi à spolier
un homme d’affaires
gabonais, en s’accaparant
de ses biens immobiliers
pendant de longues
années, avec la complicité
de certains magistrats et
policiers, serait-il devenu
un homme seul ? Il faut
bien le croire avec les
développements actuels
de cette affaire. Le sujet
beninois se trouverait
dans la province de
l’Ogooué Maritime, pour
« fuir » sans doute « les
pressions » qui s’exercent
sur lui en ce moment
selon nos sources. Tout
porte à croire, que les
magistrats qui l’ont aidé
dans cette opération de
spoliation, seraient en
train de faire machine
arrière. La fermeté du
procureur près le tribunal
de Libreville à l’endroit
de certains de ses collabo-
rateurs, qui se livraient à
cette basse besogne, a
sans doute payé. Le blâme
infligé à un substitut au
cœur de cette opération a
Caisse nationale de sécurité sociale
Par Paul Mbeng
T
raversé par de pro-
fondes divergences
visiblement entre-
tenues par des mains invi-
sibles, le Syndicat des
professionnels de la sécu-
rité sociale (Sypross) était
en assemblée générale
extraordinaire le 14 jan-
vier dernier. La base a
majoritairement voté pour
un congrès électif dans
environ trois mois.
Ils étaient une centaine
d'agents syndiqués de la
Caisse nationale de sécu-
rité sociale (CNSS) à l'es-
planade de l'immeuble
Batavéa jouxtant le siège
social. Face à eux,
Richard Ndi Bekoung,
leur président, et quelques
membres de son bureau.
À la tête de ce syndicat
depuis deux mandats,
Richard Ndi Bekoung, à
la base de la convocation
de ladite assemblée géné-
rale extraordinaire, s'est
d'abord lancé dans un
interminable exposé des
faits et des causes qui jus-
tifiaient, selon lui, la
tenue de cette rencontre.
« Chers amis et collègues,
depuis un certain
moment, je me trouve au
centre de plusieurs
intrigues et suis désor-
mais la principale cible
de toutes les conspira-
fini de convaincre tous les
autres protagonistes,
qu’ils risquaient gros.
Notamment la radiation
des intéressés du corps de
la magistrature.
Il faut dire que cette
arnaque était tentante. Le
préjudice subi par
l’homme d’affaire s’élève
à 180 millions de Fcfa
selon ses proches. Une
partie de cette somme
assure une source au tri-
bunal de Libreville, «
atterrissait dans les
poches de certains magis-
trats qui couvraient cette
opération ». C’est ainsi
que la procédure lancée
par Dorothé Dagba en
début du mois, contre le
neveu de l’homme d’af-
faires, qui lui a valu une
garde vue pendant 24h au
commissariat de Sogatol à
Libreville, est en train
d’évoluer en eau de bou-
din. La partie civile, c’est-
à-dire Dorothé Dagba, ne
prenant plus la peine de se
pointer au parquet de
Libreville pour étayer ses
accusations. D’ailleurs le
substitut en charge dudit
dossier, n’est pas plus
entreprenant. Il a fallu
Qui a intérêt à « liquider » le Sypross ?
tions aussi bien au sein de
notre entreprise que dans
notre syndicat. De tout ce
que l'on m'accuse, j'ai
donc voulu que cette ren-
contre soit pour moi l'oc-
casion pour chaque
acteur impliqué dans ces
calomnies indigestes et
insensées sur ma modeste
personne de prendre ses
responsabilités en m'ap-
portant la seule preuve de
ces allégations dirigées
contre ma modeste per-
sonne. » Pendant qu'il
égrenait les actions entre-
prises par son bureau,
jusqu'à brandir son bulle-
tin de paie comme ultime
preuve contre une rumeur
le soupçonnant d'avoir
obtenu un avancement
salarial opaque, le prési-
dent du Sypross se heurta
très vite à des rappels à
l'ordre de certains de ses
compagnons. Ils lui
reprochent, entre autres,
l’instance du procureur
près le tribunal de
Libreville, pour que les
procès-verbaux des audi-
tions dans cette affaire,
soit transmis au parquet.
Cette surprenante discré-
tion, n’est pas de nature à
reconstituer la quiétude
dans la vie de Dorothé
Dagba et, toute la chaine
de complicité qu’il a pu
constituer au parquet d
Libreville. Le neveu de
l’homme d’affaire, injus-
d'avoir transformé cette
assemblée générale extra-
ordinaire en un tribunal,
de n'avoir jamais présenté
ni l'ordre du jour ni le
moindre bilan - surtout
financier - de l'action de
son bureau.
À ce moment des assises,
le ton est monté d'un cran.
Les dissensions que soup-
çonne Richard Ndi
Bekoung, qui n'a pas
manqué d'exposer publi-
quement les attaques avec
injures dont il fait l’objet
dans ce qu'il assimile à
une conspiration savam-
ment entretenue, sont
apparues au grand jour.
Certains sont allés jusqu'à
le traiter de menteur.
Il aura fallu beaucoup de
maîtrise pour que la ten-
sion retombe et qu'on aille
à l'essentiel. « Suite à ce
qui précède, souhaitez-
vous que nous tenions un
congrès qui statuera et
tement pris à parti dans
cette affaire a décidé de
porter plainte contre le
sujet béninois, pour
dénonciation calom-
nieuse. L’homme qui est
frappé d’une interdiction
de sortie du territoire
gabonais, pour avoir été
mis en examens pour faux
et usage de faux, va
devoir répondre de ce
nouveau forfait, qui est
passible de peine d’empri-
sonnement. Cette plainte
fera tout le bilan que vous
voulez ?», a demandé le
président du Sypross.
Unanimement, l'assis-
tance a répondu favora-
Insécurité
Une candidate déclarée à l’élection présidentielle de
2023 cambriolée !
Par Meboon
L
a première femme à
se déclarer candidate
à l’élection présiden-
tielle de 2023 a été victime
d’un cambriolage. C’est par
le biais de ses réseaux de
communication digitale que
la triste information était
rendue publique. L’acte de
vandalisme a eu lieu le 12
janvier dernier. Marie-
Sylvie Hervo-Akendengue
affirmera plus tard avoir
reçu des coups de fil ano-
nymes à 3 heures du matin.
Des actes qu’elle associe à
arrive dans un contexte
peu favorable pour lui. Le
parquet de Libreville don-
nant l’impression désor-
mais de vouloir mettre fin
à cette pratique de faux,
dans laquelle excellent
certains étrangers vivants
au Gabon. Un méga pro-
cès est en délibération au
tribunal de Libreville en
ce moment, pour statuer
sur une bande de présu-
més faussaires d’origine
étrangère, qui ont réussi
blement. Restait à fixer
une date en tenant compte
des restrictions sanitaires
liées au Covid-19. À
mains levées, la majorité
une série d’intimidations.
Pour ne pas se laisser faire,
une main courante et une
plainte ont été déposées par
ses soins le 14 janvier 2022.
S’adressant à ses « détrac-
teurs », Marie-Sylvie Hervo-
Lundi 17 Janvier 2022 6
de se faire fabriquer par le
Cedoc (centre de docu-
mentation), près de 164
passeport, avec la compli-
cité présumée d’un offi-
cier de ce service de
police. Pas si sûr qu’une
mise au vert du coté de
Port-Gentil, suffira de le
sortir de ce mauvais pas.
Surtout qu’au surcroit,
pour peu que l’homme
poursuivit ait mis en tête
d’implorer les divinités de
son pays d’origine, les
populations de cette loca-
lité de Port-Gentil, se sont
opposées à la célébration
avec faste du « vaudou »-
croyance traditionnelle au
Benin-, dans les rues de la
capitale économique du
Gabon. Une mésaventure
de plus dans la quête de
solutions de l’intéressé
pour se sortir de ce mau-
vais pas? Question pour le
moment sans réponse.
Quant à l’homme d’af-
faires, il a pu récupérer ses
biens. Ce qui l’a permis
d’expulser les locataires
laissés par Dorothé Dagba
et entreprendre les travaux
de remise en état des
appartements querellés.
Affaire à suivre.
des syndiqués a opté pour
le mois d'avril plutôt
qu'en fin février tel que le
souhaitait visiblement la
tendance frondeuse du
Sypross.
« Le pouvoir à la base ! »
Leur slogan venait de
trancher. Rendez-vous a
donc été pris pour un jour
du mois d'avril qui reste à
fixer. Une chose est sûre
cependant, le Syndicat
des professionnels de la
sécurité sociale est en
proie à son tour aux vieux
démons qui plombent
toute action syndicale
efficiente au Gabon.
Akendengue lancera : «
Vous serez surpris. Je suis
hyper bien encadrée juridi-
quement. »
La candidate déclarée à
l’élection présidentielle
depuis le 13 juin 2020, sous
le sceau de la rupture vis-à-
vis de l’ordre ancien, s’est
dite déterminée à poursuivre
son combat pour la dignité
humaine et le changement
de paradigme dans le milieu
politique.
En attendant les conclusions
de l’enquête, elle a d’ores et
déjà reçu le soutien de nom-
breux compatriotes indignés
par sa mésaventure.
eConomIe
Regain d’inflation
Le Gabon réagit par des mesures qui boostent la hausse des prix
Par Jean Michel Sylvain
L
’inflation est de retour
à l’échelle mondiale.
Elle est estimée pour
cette année à 7 % aux Etats-
Unis, à 5 % en zone euro et à
2,5 % en moyenne en Chine.
En Turquie, la hausse des
prix est de 36 % en 2021 par
rapport à 2020, selon les
chiffres de l’institut de sta-
tistique turc. Ces données
montrent que le Gabon fait
face désormais à ce que les
économistes qualifient d’«
inflation importée ». Ce sont
les principaux partenaires
économiques de ce pays.
Une hausse des prix sur les
produits fabriqués dans ces
zones va, de manière méca-
nique, impacter les prix à la
consommation au Gabon. Il
convient, dans ces condi-
tions, que les politiques fis-
cales, parafiscales et doua-
nières mises en œuvre aient
comme objectif la limitation
de l’impact de cette inflation
mondiale sur le consomma-
teur gabonais.
Malheureusement, ce pays
n’en prend le chemin. Le
regain d’inflation à l’échelle
mondiale, selon les spécia-
listes, est lié à une désorga-
nisation des chaînes d’ap-
provisionnement à la suite
Surfacturation de marchés publics
Par JMS
C
olas Gabon s’en tire à
bon compte.
L’entreprise apparte-
nant au groupe français de
BTP Bouygues a été épinglée
par la Task force sur la dette
intérieure mise en place par
BOA. Pour avoir facturé les
travaux du tronçon PK5-PK12
sur la route nationale 1 au
départ de Libreville à près de
60 milliards de FCFA. Ce qui
fait que le kilomètre travaillé
sur ce tronçon est revenu à 10
milliards de FCFA.
D’ordinaire, assurent les ingé-
nieurs des TP, « la base de
négociation d’un kilomètre de
route bitumé au Gabon varie
entre 800 millions de FCFA et
1 milliard de FCFA ». Cela
veut donc dire que Colas a
quasiment multiplié par dix les
prix pratiqués d’ordinaire. Au
lieu de se saisir de ce fait et de
saisir les juridictions natio-
nales et internationales com-
pétentes, pour confondre
Colas Gabon avec l’assurance
d’avoir une meilleure com-
pensation pour l’Etat, le gou-
vernement a plutôt opté pour
une négociation avec l’entre-
prise, qui a abouti à la décision
de Colas « d’offrir » 9,2 km de
route en compensation du pré-
judice au Gabon, sans que l’on
sache jusqu’à présent l’endroit
exact où cette entreprise va se
déployer.
Curieusement, cette transac-
tion a reçu l’appui de la
Banque mondiale (BM). Son
ancien directeur Afrique
Benoit Chauvin, selon plu-
sieurs médias internationaux,
est arrivé à Libreville le 20
décembre 2021 pour « booster
» cette négociation qui traînait
de la pandémie de la Covid-
19, qui a conduit la mise en
arrêt de plusieurs écono-
mies. Cela s’est traduit par la
baisse de plusieurs inputs
entrant dans le processus de
fabrication de nombreux
produits finis. A la reprise de
certaines économies en
2021, la demande en ces
inputs intermédiaires a été
plus élevée que les stocks
disponibles. Ce qui s’est tra-
duit par de nombreuses
hausses des prix desdits pro-
duits. Les prix de l’énergie
ont ainsi flambé. Tout
comme ceux des matières
premières agricoles et de
toutes les composantes qui
entrent dans la fabrication
des produits « high tech ».
Dans les pays sérieux, les
gouvernements ont pris des
mesures qui visent à sauve-
garder le pouvoir d’achat des
citoyens. Notamment les
hausses de salaires, surtout
les plus bas – la question est
en discussion en France –, la
hausse des taux d’intérêts
appliqués à l’épargne popu-
laire. Le taux de rémunéra-
tion du livret A en France –
épargne longue des ménages
– est ainsi passé de 1 % à 2
%. Enfin, la restriction des
exportations de certains pro-
duits. Le Cameroun voisin
vient ainsi de publier un
La prime à la corruption au profit de Colas
en longueur. Alors que sur un
dossier similaire impliquant
Colas Madagascar, la BM a eu
un tout autre comportement.
Il faut dire que le gouverne-
ment de BOA a reçu de très
nombreuses pressions « ami-
cales », pour qu’il n’agisse pas
dans le sens de la sauvegarde
de ses intérêts et ceux du peu-
ple gabonais. Cette affaire de
surfacturation intervient à
quelques jours de la publica-
tion d’un rapport de la banque
mondiale -- le 4 janvier 2022 -
-, qui accuse la maison mère
de Colas Gabon, le groupe
Bouygues, Colas Madagascar
et Aéroport de Paris (ADP)
d’être parvenus à s’octroyer la
construction et la gestion des
deux principaux aéroports de
Madagascar pour une durée de
vingt-huit ans, par des « pra-
tiques inappropriées ». Dans
le jardon de la BM, cela veut
dire « corruption ». La BM ne
comprend pas pourquoi le
consortium constitué par les
entreprises françaises citées
plus haut, associé au fond
d’investissement Meridium,
bien introduit également au
Gabon, ont eu une réunion
avec les responsables poli-
tiques malgaches, alors même
que l’appel d’offres pour l’at-
tribution de ce projet d’aéro-
ports était en cours. Toutes
choses que cette institution
interdit dans le processus d’at-
tribution des projets qu’elle
finance.
D’ailleurs, la BM a aussitôt
sanctionné les entreprises
concernées, notamment
Bouygues, Colas Madagascar
et ADP, en les excluant pen-
dant deux ans, c’est-à-dire
jusqu’à fin 2023, de tout projet
financé par elle, dans le
monde entier. Il devenait
arrêté ministériel qui limite
l’exportation de certaines
denrées alimentaires. Ce
pour augmenter l’offre au
plan intérieur. Ce qui ne
pourra que faire baisser le
prix desdites denrées sur le
marché domestique.
Le pays de BOA n’a pas ce
genre d’approche pour faci-
liter la vie des citoyens. Au
contraire, il persiste dans
l’application des mesures
qui renforcent l’inflation. Il
garde son économie fermée,
conditionnant son ouverture
à la vaccination de la popu-
lation. Cela ne peut qu’ac-
centuer les pénuries dans
plusieurs secteurs et, ainsi,
accentuer la hausse des prix.
Le secteur agricole est un
exemple patent ainsi que
urgent dès lors pour
Bouygues, qu’aucun autre
front sur fond de corruption ne
s’ouvre au Gabon.
L’entreprise française a com-
mencé cette « négociation »
avec le Gabon par les
menaces. Colas Gabon, après
avoir contesté les faits de sur-
facturation que lui reprochait
la partie gabonaise, avait évo-
qué la possibilité de cesser
toutes ses activités au Gabon
pour aller voir ailleurs, si le
gouvernement gabonais main-
tenait ces accusations. Ce
poker menteur a été tempéré
par l’intervention de la BM.
Elle a su faire comprendre à
Colas qu’elle risquait gros en
entrant dans une épreuve de
force avec le Gabon.
Notamment les éléments du
rapport explosif que l’institu-
tion allait publier sous peu. Le
groupe Bouygues a alors
changé de stratégie tout en res-
tant dans le chantage. Il a mis
la surfacturation sur le compte
de nombreuses études qu’au-
rait commandées le gouverne-
ment gabonais à cette entre-
prise, sans que celui-ci ne
songe à les payer. Notamment
l’étude sur la construction des
échangeurs de Libreville, pro-
celui de la pêche. La ferme-
ture des frontières avec nos
voisins limite l’importation
de certaines denrées alimen-
taires. Notamment le manioc
et la banane. Selon nos
observations, ces produits
ont alors vu leurs prix aug-
menter de près 125 % par
rapport à l’année 2019 sur
les principaux marchés des
grandes villes du Gabon.
C’est ainsi que le paquet de
manioc à Libreville, qui se
vendait au prix de gros de 2
000 FCFA, fluctue actuelle-
ment entre 2 500 et 3 000
FCFA. Il s’écoule entre 3
500 et 5 000 FCFA au mar-
ché de détail.
Cette forte hausse est liée
non seulement à la raréfac-
tion du produit sur les princi-
jet finalement échu à l’entre-
prise Socoba. L’étude de la
voie de contournement de
l’aéroport de Libreville qui au
final sera attribué au groupe
Olam. Ce que semble oublier
volontairement le numéro 1
mondial du BTP est que
chaque marché est autonome.
Une entreprise ne peut pas
inclure des arriérés d’un mar-
ché X sur un marché Y. Mettre
en sus le coût des nombreuses
études commandées par le
gouvernement sur le marché
de la route PK5-Pk12 est tout
simplement impossible.
Bouygues le sait et n’aurait
pas songé à faire de tels rap-
prochements sur un tout autre
marché que celui du Gabon.
On se demande même com-
ment et pourquoi cette
dépense a été liquidée au
niveau de la chaîne de paie-
ment avec autant d’éléments
incongrus. Sauf si Bouygues
et sa filiale Colas Gabon ont
usé des mêmes « pratiques
inappropriées » dans l’abou-
tissement de ce dossier.
Une condamnation de Colas
pour surfacturation au Gabon,
dans un projet financé par une
banque multilatérale, la
Banque de développement des
paux bassins de production
du Gabon, mais aussi à la
hausse de la parafiscalité que
prélèvent policiers et gen-
darmes sur les routes. Il faut
par exemple débourser près
de 400 000 FCFA, en para-
fiscalité, pour pouvoir ache-
miner un camion de manioc
ou de banane des zones de
production à l’intérieur du
Gabon vers Libreville.
L’Etat devrait plutôt s’em-
ployer à supprimer toutes les
taxes qui impactent le trans-
port des marchandises pour
espérer réduire le prix de
vente au détail. Les produits
de la pêche subissent aussi le
même sort lié à la voracité
fiscale du gouvernement. Il
faut débourser entre 800 000
et 1 200 000 FCFA de taxes
diverses à l’Etat, pour pou-
voir mettre une pirogue à
moteur à l’eau chaque
année. Ces taxes sont paya-
bles par avance en début
d’année et en totalité. Il
convient d’y ajouter les
ponctions opérées par les
agents de la gendarmerie
nautique, de la direction
générale de l’immigration,
ceux de la police, de la
marine et enfin des parcs
nationaux, à chaque passage
des pirogues devant leurs
postes de contrôle. Les don-
nées recueillies auprès de
Etats de l’Afrique centrale
(BDEAC), au capital de 1200
milliards de FCFA, aurait eu
sans aucun doute le même
genre de conséquences
fâcheuses pour l’entreprise
française, que celles qu’elle
vient d’essuyer avec la BM au
sujet du projet de gestion des
aéroports de Madagascar.
Notamment dans chacun des
Etats actionnaires de cette
banque. A savoir les six pays
de l’Afrique centrale (8,48 %
du capital chacun), la France
(0,83 %), la Libye (0,63 %), le
Koweït (0,08 %), le Maroc
(0,20 %). Le reste des parts
étant détenu par la Banque des
Etats de l’Afrique centrale
(BEAC, 33,43%), la
Commission de la Cemac
(0,08%). Deux structures qui
comptent notamment dans le
rapatriement des bénéfices
Lundi 17 Janvier 2022 7
certains pêcheurs parlent de
sommes avoisinant les 100
000 FCFA par session de
pêche et par pirogue. Tout
ceci augmente considérable-
ment les coûts des facteurs
du secteur.
Sans oublier que les mesures
de fermeture de l’économie,
notamment le couvre-feu,
réduisent considérablement
la productivité dudit secteur.
Ce qui se traduit par le faible
niveau des prises. Les
pêcheurs n’ont pas, dès lors,
d’autre solution que d’aug-
menter leurs prix de vente,
pour amortir leurs charges
sur une production plus fai-
ble. Pas étonnant dès lors
que le poisson premier choix
se négocie au détail dans les
marché de Libreville entre 3
500 et 5 000 FCFA le kilo-
gramme. La palme revenant
aux langoustes. Il faut mettre
entre 8 000 et 12 000 FCFA
pour pouvoir se les offrir. Le
gouvernement devrait là
aussi s’employer à sursoir le
prélèvement des taxes
durant toute la période de
cette inflation mondiale et de
la pandémie, pour voir le
prix du poisson revenir à des
niveaux compatibles avec le
pouvoir d’achat des
Gabonais.
hors de la zone Cemac. Il
devenait dès lors urgent pour
le groupe Bouygues, face à ce
danger d’exclusion de ses
entreprises des marchés
publics sur de nombreux terri-
toires, d’activer le réseau fran-
çafrique, pour faire compren-
dre au gouvernement gabo-
nais d’accepter « le bout de
pain » que représente 9,2 km
de route « offerts » par Colas,
au lieu qu’il se batte pour
obtenir « un pain entier »
qu’auraient constitué les gros
dommages et intérêts que
n’allaient pas manquer d’infli-
ger au groupe Bouygues le tri-
bunal de céans. Sans oublier
que cette jurisprudence amè-
nerait les autres entreprises
intervenant au Gabon à ne
plus s’engager dans la voie de
la surfacturation et donc de la
corruption.
ACTUALITÉ
Plus de 94 000 fonctionnaires brimés
par Madeleine Berre
Suite de la page 3
de recrutement de la
main-d’œuvre non per-
manente ; le gel des
recrutements en qualité
de contractuel hors statut
des agents déjà à la
retraite ; le gel des
concours, des mises en
stage, des titularisations,
avancement et reclasse-
ment pour une durée de
trois ans.
Lorsqu’on sait qu’avant
l’année 2015 qui actait de
fait le gel des carrières
administratives, de nom-
breux fonctionnaires
accumulaient déjà des
rappels sur solde et des
plaintes sur l’évolution
irrégulière de leurs situa-
tions respectives, on ne
peut que s’étonner des
chiffres partiels donnés
par Madeleine Berre, en
sus du mélange des
genres que son adminis-
tration commet entre
reclassements et avance-
ments automatiques.
Cas du Snec : constat
de désinformation entre
reclassements et avan-
cements automatiques
Depuis la fin de la mise
en scène de Madeleine
Berre, des syndicats affir-
ment ne pas avoir de lisi-
bilité sur les chiffres
avancés par la ministre.
Aussi exigent-ils d’entrer
en possession des listes
exhaustives retraçant les
personnes supposément
concernées par les reclas-
sements dont elle se
vante. Ce d’autant que
nombre de directions cen-
trales des ressources
humaines des ministères
sectoriels sont à ce jour
incapables d’y apporter
des réponses.
Des sources proches du
Syndicat national des
enseignants-chercheurs
(Snec) font le constat
d’une volonté de désin-
former l’opinion puisque
des incohérences appa-
raissent dans les listes
parvenues à leur organisa-
tion. Un témoignage : «
Lorsque des listes prises
en compte par le minis-
tère de la Fonction
publique font référence au
reclassement après
Cames -- après obtention
d’un grade universitaire
décerné dans le cadre
Conseil africain et mal-
gache pour l'enseigne-
ment supérieur --, seuls
doivent y figurer des noms
des enseignants-cher-
cheurs et chercheurs. Or,
quand on dépouille ces
documents, on y retrouve
celui des personnels
administratifs, dont un
spécialiste en sténodacty-
Lundi 17 Janvier 2022
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lographie. C’est le cas à
l’Université des sciences
et techniques de Masuku
(USTM). D'un point de
vue général, tous les noms
dont la fin de la ligne
indique “Assistant” ou
“Attaché de recherche”
ne renvoient pas à des
situations de reclasse-
ment. L'incidence d'un
reclassement implique un
changement de libellé
s’initiant au moins par le
grade de “Maître-assis-
tant” ou de “Chargé de
recherche”. Après vérifi-
cation, on constate qu'il
s'agit d'avancements auto-
matiques que le gouverne-
ment a suspendus illégale-
ment à tous les agents
publics depuis 2013-2015.
Concernant le ministère
de l'Enseignement supé- reclassements Cames sont forment plus qu'ils n'infor- respecté les délais admi- ments ministériels. Nul
rieur et de la Recherche en partie des avancements ment. Pis, ce sont plutôt nistratifs pour passer en doute que les syndicats
scientifique, le gouverne- automatiques de certains 520 cas de reclassements grade Cames. » dénonceront prochaine-
ment, dans la communica- enseignants-chercheurs et Cames qui sont en souf- Ce témoignage associé à ment cet enfumage et ce
tion de Madeleine Berre, chercheurs, auxquels il france. Ce parce que le l’Enseignement supérieur mélange des genres
annonce 70 reclassements faut ajouter le personnel gouvernement refuse de est certainement représen- conduits par Madeleine
Cames régularisés et 32 administratif. En défini- les régulariser au motif tatif de ce qui se trame au Berre pour tromper l’opi-
en attente. Or, les 70 tive, ces documents désin- fallacieux de n'avoir pas sein des autres départe- nion publique.
Charles Mvé Ella fait face à la « défiance » des barons du Ntem
ancien ministre, le prési- pas le rendez-vous de eux, le ministre « au lieu ministres savent bien
Suite de la page 3
dent du conseil départe- 2023 ». Sous-entendu de commencer par faire qu’un ministre délégué
nement. Chantal Ondo, mental du Ntem, Lambert contribuer par tous les des dons, certes impor- n’a quasiment pas de
membre du bureau poli- Edou, un proche moyens à la réélection du tants, doit se battre en pouvoir de nomination en
tique en complément stra- d’Emmanuel Ondo chef de l’Etat, par ailleurs premier, pour qu’on dehors de son cabinet.
tégique, n’y était pas. Methogo, et les responsa- président du PDG. Il faut retrouve une situation C’est plutôt une manière
Akué Elie, le député PDG bles locaux du PDG dire que plusieurs cadres professionnelle convena- pour ces derniers de vou-
du 2e siège (Meyo-Kyé), (secrétaire départemental du PDG de Bitam contac- ble. Seul moyen pour loir contester la présence
David Ella Mintsa, pour le Ntem et les secré- tés mettent tous en avant pouvoir l’accompagner à de Charles au gouverne-
député du canton Kess- taires fédéraux) ont fait le le manque de moyens nos frais. Sinon, il devra ment. Beaucoup d’entre
Koum-Mboa, Firmin déplacement pour écouter financiers pour faire le supporter nos frais de eux veulent être ministre
Nguema, cadre de la loca- le ministre. Autant dire déplacement aux côtés du séjour dans ses multiples à sa place. Ils sont prêts
lité membre du PDG, qu’il y a comme de l’eau ministre. C’est le cas de déplacements de Bitam ». pour cela à jouer la perte
Jules Mbelé, le maire de dans le gaz. Francis Ntolo’o Eya’a Ce que les ressources du du parti dans le départe-
Bitam, Baba Toukourou, Dans son adresse, le dont l’entourage a assuré ministre ne permettent ment et à Bitam comme
cadre PDG de la com- membre du gouverne- « qu’il est de tout cœur pas, selon ses proches. en 2009 et 2016. Cet
mune, Marcelin Mvé ment n’a pas manqué de avec le ministre, mais D’autres soutiens de échec étant pour eux le
Ebang, ancien vice-prési- souligner cette situation n’avait pas de moyens Charles Mvé Ella ont un seul moyen de mettre un
dent de l’Assemblée qui s’apparente à de la pour l’accompagner ». « tout autre avis sur la terme au leadership du
nationale et, bien défiance vis-à-vis de sa Cette absence de res- question. « L’absence de ministre dans le départe-
entendu, le nouvel entrant personne. Malgré le fait sources » des cadres du moyens est un prétexte ment et à Bitam ». Le
par fusion absorption de qu’il a juré tous les dieux PDG de Bitam serait liée, pour certains pour ne pas PDG, qui fusionné à tout
son parti Démocratie qu’il ne possédait pas selon quelques-uns, à la venir. L’absence de va, a-t-il finalement créé
Nouvelle (DN), tous d’agenda caché. Son seul situation de « chômage » postes encore plus. Tous des monstres prêts à le
étaient absents. Seuls objectif est de faire en que connaissent beau- ces cadres du PDG dont dévorer lui-même ?
Pastor Ngoua Nneme, sorte que « Bitam ne rate coup d’entre eux. Pour certains sont d’anciens Affaire à suivre.