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© Le Seuil | Téléchargé le 01/12/2023 sur www.cairn.info par René Ndayisenga (IP: 91.177.37.49)
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kanaises, les Rohingyas, et les vagues de répression de l’armée birmane à
leur encontre qui ont conduit à des exodes massifs de ces populations ont
été particulièrement relayées au niveau international. En 1982, le général Ne
Win, alors à la tête du régime autoritaire birman, établit une liste des popula-
tions minoritaires reconnues comme faisant partie de la nation. Les Arakanais
musulmans ne figurent pas dans cette liste et deviennent dès lors apatrides2.
La construction de cet Autre radical est imbriquée dans celle de l’iden-
tité nationale autochtone birmane. Elle se situe au-delà du seuil de hiérar-
chisation des citoyennetés qui est fondée sur des appartenances racialisées.
Dans ce contexte, ces définitions identitaires sont le fruit d’un processus de
domination sociale à partir du critère religieux. Race et religion deviennent
consubstantielles. Elles sont en effet substantiellement imbriquées dans la défi-
nition des degrés de domination. Jacques Leider définit d’ailleurs l’identité
rohingya comme ethnoreligieuse3.
Les répressions ont été extrêmement violentes. Les méthodes utilisées par
l’armée birmane, Tatmadaw, rappellent des techniques de guerre utilisées dans
le nettoyage ethnique des territoires. Aung San Suu Kyi a été assignée à com-
paraître devant la Cour internationale de justice (CIJ) en décembre 2019 pour
faire face à des accusations de « génocide » portées par la Gambie au nom de
l’Organisation de la coopération islamique (OCI)4. En défendant les actions
militaires menées contre les populations rohingyas en Arakan, la nouvellement
labellisée « ex-opposante » apporte une caution hautement symbolique auprès
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Arakanais musulmans, il y a la fusion d’une approche raciale et d’une approche
religieuse des identités nationales puis plus largement la fabrication d’une alté-
rité musulmane essentialisée. Je porterai ensuite mon attention sur l’utilisation
de l’idéologie remplaciste pour délimiter et légitimer les frontières nationales.
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La fabrication d’une figure à double face :
l’étranger colonisateur.
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donné qu’elle suppose l’autochtonie. C’est ensuite sous le label indian race
que le pouvoir colonial regroupe les anciennes populations musulmanes et les
populations qui ont immigré pendant la colonisation. Si ce regroupement est
principalement statistique, des différences de statut existant, il est néanmoins
cause et conséquence de représentations amalgamées.
En effet, le qualificatif « indien » est employé indistinctement par le pou-
voir colonial, mais aussi souvent par les Birmans, pour désigner les hindous
et les musulmans, sans distinguer la caste ou la région d’origine16. Renaud
Egreteau définit l’indophobie comme des « sentiments latents de peur, mais
aussi de haine vis-à-vis de ces communautés hindoues, sikhes, musulmanes
et chrétiennes venues de tout le reste de l’Empire britannique des Indes17 ».
Le terme kala18 devient péjoratif mais il n’est pas utilisé exclusivement pour
désigner les hindous et musulmans. Kalahpju signifie « étranger blanc19 ». Cette
utilisation mixte du terme kala, pour les étrangers indiens et pour les étrangers
blancs, renvoie l’indophobie à une forme de rejet de l’impérialisme colonial.
On notera également un point particulièrement intéressant selon lequel « les
quelques Birmans convertis à l’islam sont aussi appelés kala parce qu’ils ont
perdu leur identité birmane20 ».
La double figure de l’étranger impérialiste, représentée par ces désignations
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communes, illustre l’amalgame fait par les Birmans entre les différentes immi-
grations de la période coloniale qui conduit à rattacher l’indophobie à la lutte
anti-impérialiste. La récurrence des pogroms anti-Indiens dès les premières
mobilisations anticoloniales témoigne d’une forme de « continuité » avec cette
double figure et met en scène son caractère potentiellement prédateur.
Entre 1930 et 1938, la radicalisation du nationalisme et des aspirations
anticoloniales motive une série d’événements allant des grèves et des mani-
festations aux émeutes urbaines et aux pogroms anti-Indiens et islamophobes.
Plusieurs pogroms indophobes ont lieu durant les années 1893, 1920, 1924,
ainsi qu’entre les années 1930‑1931 et 1938‑193921. De nombreux lieux de
culte hindouistes, sikhs et musulmans sont détruits, totalement ou partielle-
ment. L’une des révoltes anticoloniales les plus importantes est menée par une
grande figure de l’histoire du nationalisme birman, Saya San. Ce bonze, déjà
actif dans la période de nationalisme des années 1920, conduit une révolte
paysanne prônant un ordre proche de celui qui précéda la colonisation, à
savoir l’hégémonie bamar et son modèle monarchique, bouddhiste, fondé sur
une économie agraire. Cette révolte dure dix-huit mois en 1930 et 1931, elle
est finalement violemment réprimée par les colons, faisant environ 3 000 morts
(rebelles) et 9 000 arrestations. À la suite de ces événements, Saya San est
décapité. Il est intéressant de souligner que les troupes chargées de cette
répression étaient formées principalement de cipayes indiens et de soldats
kachin et karen ; ce qui a nourri, une fois de plus, le ressentiment de la
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majorité bamar à l’égard des minorités. Saya San reste encore aujourd’hui un
personnage historique populaire et admiré.
Jean-François Bayart et Romain Bertrand considèrent le radicalisme identi-
taire comme partiellement dérivé du racialisme européen et des frontières qu’il
trace entre les groupes22. Dans le cas de la Birmanie, on retrouve à l’œuvre ce
caractère performatif des catégories coloniales. Pour abonder dans leur sens,
notons que l’assimilation de ces catégories est également inséparable de l’appro-
priation des codes de l’État-nation tels qu’ils ont été importés durant la période
coloniale : « l’idéologie ethnique, affirme David Brown, doit obligatoirement se
définir soit comme une réaction à, soit comme un constituant de, l’idéologie
de l’État-nation23 ». Dans notre cas, il s’agit donc plus d’un « constituant ». En
effet, de nos jours encore, les individus se présentent largement à l’observateur
extérieur par leur appartenance ethnique. Avec leurs compatriotes, le type de
présentation dépend de l’appartenance et du contexte. Jean A. Berlie note par
exemple que, dans une perspective d’assimilation, les Indiens musulmans ont
souvent un second nom, birman, pour la sphère publique24.
La mystique de l’Unité25 qui pose l’unification et l’homogénéité de la
population nationale et de ses valeurs civilisationnelles comme conditions
préexistantes à l’établissement institutionnel des frontières est donc ici com-
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plètement intégrée. L’unification et l’homogénéité passant notamment par les
récits historiographiques et par la promotion du critère religieux, ici le boudd-
hisme. L’intégration des définitions coloniales correspond donc à des définitions
ethnonationalisées des identités et par là à la définition d’en-dedans de la
nation birmane. In extenso, ces références identitaires conduisent à la définition
d’ennemis, d’Autres radicaux.
La défense de l’identité du groupe endogène et de sa position de domina-
tion dans l’espace national s’exprime donc par l’opposition de ce groupe à un
groupe exogène envahisseur. Cette reconstruction implique déjà la définition
d’un au-dehors. Combinée à l’essentialisation des populations indianisées, cette
reconstruction pose les bases des discriminations à venir et des hiérarchies
sociales consubstantielles à ces désignations.
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En 1906, la YMBA (Young Men’s Buddhist Association) est créée par des
étudiants du Rangoon College. Sur le modèle de Malun athìn dont le but est
d’assurer la distribution de riz aux moines à Mandalay, la YMBA propose
le revivalisme bouddhique comme contestation du colonialisme. La démarche
des étudiants consiste à encourager les parents à préférer une éducation boud
dhiste et en langue birmane pour leurs enfants (dispensée en monastère) plutôt
que l’éducation coloniale en langue anglaise26.
Dóbama Asi-ayone est l’une des associations estudiantines créées dans ce
contexte. Elle naît en 1930 à l’université de Rangoon. Elle a tenu un rôle
majeur dans la lutte anti-impérialiste et a vu passer dans ses rangs les futurs
dirigeants de la Birmanie post-coloniale (Aung San, U Nu, Ne Win). Dóbama
est considéré par certains observateurs comme le premier mouvement de
« birmanisation27 », ses membres préconisant l’assimilation des minorités à
la « civilisation » birmane. Ces derniers se font appeler thakin, qui signifie
« maître », pour marquer leur rejet de la domination coloniale.
Cependant la tension entre les aspirations fédérales et la domination bamar
va se retrouver au moment de la structuration du mouvement indépendantiste.
L’unité d’action recherchée pour structurer la lutte anti-impérialiste va s’appuyer
sur un pan de l’historiographie censé s’inscrire dans le mythe de l’Unité. Mais
cet outil de mobilisation des thakin témoigne de l’assimilation du concept de
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race et de sa formulation dans la lutte contre le colonisateur : la « sākyanité ».
Les membres de l’association composent un chant, qui deviendra l’hymne
national, et qui débute par une référence au fondateur sākya de Tagaung28.
La visée fédératrice de ce chant dans le cadre de la lutte indépendantiste
emprunte donc dans le même temps une référence qui, dans l’historiographie
monarchique, confère le caractère souverain des Bamars selon une acception
lignagère.
Ce répertoire légitime à la fois l’hégémonie bamar et le bouddhisme comme
marqueur de l’identité nationale. Il propose une première esquisse des hiérar-
chisations sociales complexes qui placent le bouddhisme comme ensemble du
dedans. La hiérarchisation de type racialiste ou ethniciste ajoute à cette frontière
sociale une stratification des appartenances nationales.
Le libérateur de la Birmanie est Aung San qui dirige la reprise du pays aux
colons avec l’aide du gouvernement japonais en 1943, en s’appuyant sur l’unité
des Trente Camarades dont Ne Win fait notamment partie. Cette unité deviendra
l’armée de la libération (BIA) puis, sous le nom de Tatmadaw, l’armée nationale
birmane après l’indépendance du pays en 1948. Aung San meurt en 1947 ; il
était, en même temps que le « père de la nation », le « père de Tatmadaw ».
Jusqu’en mars 1962, le gouvernement de la Birmanie indépendante est un
gouvernement civil. Cependant de 1958 à 1960, le Premier ministre U Nu
demande à Ne Win, alors à la tête de Tatmadaw (il est le « tuteur » de l’orga-
nisation), de prendre les rênes du pays en proie aux insurrections. U Nu donne
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par là un mandat au coup d’État militaire qui suivra. Après le coup d’État, le
général Ne Win met en place un gouvernement prétorien.
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gers menaçants, dont l’imaginaire est sans cesse réactivé dans les d iscours,
et comme des professionnels de la gestion des insurrections32. L’usage de
méthodes autoritaires est alors prescrit pour résoudre les conflits et toutes
les institutions qui ne sont pas gouvernées par l’armée sont délégitimées. La
justification du système prétorien passe donc par la promotion de la sécurité
nationale et par la réactivation des valeurs qui ont été attribuées à la libéra-
tion. Il met ainsi en scène à la fois la redéfinition de l’identité birmane et la
nécessité de la défendre.
Ne Win ajoute, à une rhétorique de légitimation de son autorité par le
rétablissement de l’ordre, une attitude xénophobe à l’égard des minorités mais
aussi des frontaliers et plus largement de toute influence étrangère. En effet,
l’amalgame entre « ceux d’en haut » (dans ce rejeu, les puissances étrangères)
et « ceux d’en face » (les minorités) nourrit la politique de « birmanisation »
du gouvernement ne winnien. En 1982, le général Ne Win édite une liste de
135 minorités reconnues comme birmanes. Les Arakanais musulmans, considé-
rés comme des immigrants illégaux originaires du Bangladesh, n’y figurent pas.
L’amalgame entre les différents acteurs du régime colonial qui a conduit à
l’émergence d’un ressentiment à l’égard des populations indianisées découle
de cette considération. Dans l’État d’Arakan, l’autochtonie est reconnue aux
populations bouddhistes par le pouvoir colonial (real natives), les populations
musulmanes, regroupées nous l’avons vu sous le label indian race, sont alors
stigmatisées comme illégitimes dans l’espace national. À un niveau national,
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« ceux d’en haut » et de « ceux d’en face ».
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religion » par le mouvement Ma Ba Tha dont les actions visaient nommément
les musulmans de Birmanie.
L’altérité musulmane est ici construite comme une entité racisée constituant
une menace démographique. La logique complotiste qui structure l’idéologie
du « grand remplacement » s’inscrit donc complètement dans le modèle de
justification du régime. L’argument discriminant selon lequel les organisations
rohingyas seraient adossées à un panislamisme colonisateur37 pérennise l’assi-
milation datant de la période coloniale et par là l’imbrication des logiques de
lutte contre « ceux d’en face » et « ceux d’en haut ».
Sur le terrain, le discours actuel des acteurs (2017‑2018) convoque des
exemples internationaux pour justifier la discrimination. Les répressions vio-
lentes par l’armée et les méthodes utilisées ont été à l’origine de différentes
sanctions diplomatiques et économiques. L’utilisation de la mystique du « grand
remplacement » constitue donc également une réponse à ces injonctions. Elle
s’aligne sur les normes de diabolisation des musulmans dans l’arène globali-
sée. Les références aux contextes européens, notamment à la France, comme
situations similaires témoignent de l’utilisation de cette rhétorique à des fins
de justification.
C’est ainsi qu’un général, encore en poste au gouvernement, s’indigne
des injonctions d’action de la « communauté internationale » en pointant le
contexte français où, argumente-t-il, les musulmans veulent également envahir
le pays38. Les citoyens ont aussi recours à l’imaginaire remplaciste pour justifier
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devant le tribunal de La Haye40. Elle légitime alors les actions militaires contre
des « terroristes ». La reprise des arguments de la junte par la Dame apporte
une caution symbolique particulièrement forte aux discours xénophobes et plus
largement au fonctionnement autocratique de la politique birmane. Les mani-
festations de soutien à la dirigeante, qui ont eu lieu dans différentes grandes
villes du pays, témoignent de l’intégration des argumentaires de disqualification
et du rapport xénophobe à l’« identité rohingya41 ».
Cet article a tenté d’explorer la construction mutuelle d’un ethnos birman
et d’une altérité radicale, celle de l’Arakanais musulman. La formulation des
identités, qui s’appuie sur la fabrication d’un rapport social de domination à
partir du religieux, a stratifié les appartenances nationales et défini un seuil
de non-reconnaissance. Les justifications du système autoritaire de la junte,
qui demeure encore largement actrice de la politique birmane, passent par la
désignation actualisée de ces « ennemis de la nation ». Cette actualisation,
en imposant la nécessité d’une défense nationale, donne corps à une lecture
complotiste de la menace attribuée à une identité musulmane essentialisée. La
convocation de la mystique remplaciste correspond donc à la fois à une légi-
timation interne de la discrimination, à son actualisation et à son extension à
l’ensemble des « musulmans » par opposition au rapport social unificateur que
serait le bouddhisme. Mais cette convocation est aussi une réponse aux injonc-
tions à agir sous peine de sanctions diplomatiques et économiques émanant
200
Julie Lavialle-Prélois
julie.lavialle@outlook.fr
APD en études politiques à l’École des hautes études
en sciences sociales (EHESS)
NOTES
1. Pierre Clastres, Archéologie de la violence. La guerre dans les sociétés primitives, La Tour-d’Aigues,
L’Aube, 1977, p. 86.
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2. Gabriel Defert, Les Rohingya de Birmanie, Arakanais, musulmans et apatrides, Paris, Aux lieux
d’être, 2007, 302 p.
3. Jacques Leider, Rohingya : The History of a Muslim Identity in Myanmar, Oxford, Oxford Research
Encyclopedia of Asian History, 2018.
4. ONU Info, « À la Cour internationale de justice, Aung San Suu Kyi défend le Myanmar contre
des accusations de génocide », publié le 11 décembre 2019 ; https://news.un.org/fr/story/2019/12/1058011
(consulté le 20 mai 2020).
5. Les acteurs discriminants sont les agents gouvernementaux mais également certains moines boud
dhistes influents. Les populations intégrant ces narrations deviennent également des acteurs de la diffusion
de ces imaginaires.
6. Renaud Camus, Le Grand Remplacement, Neuilly-sur-Seine, David Reinharc, 2011.
7. Par exemple le Laos, le Cambodge ou la Thaïlande. Voir sur le sujet : Bernard Hours, « Pouvoirs
et territoires bouddhistes », L’Homme, vol. 21, n° 3, 1981, p. 95‑113.
8. Bénédicte Brac de la Perrière, « Le culte des trente-sept Seigneurs dans la religion birmane », in
Gabriel Defert (dir.), Birmanie contemporaine, Bangkok, IRASEC, « Les Indes Savantes », 2008, 516 p.,
p. 53‑68.
9. Id., « La Bufflesse de Pégou : un exemple d’incorporation de rituel dans le culte de possession
birman », Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, vol. 82, n° 1, 1995, p. 287‑299, p. 288.
10. Guillaume Rozenberg, « Être birman, c’est être bouddhiste… » in Gabriel Defert (dir.), Birmanie
contemporaine, op. cit., p. 29‑52.
11. Jean A. Berlie, The Burmanization of Myanmar’s Muslims, Bangkok, White Lotus Press, 2008,
156 p.
12. François Robinne, « Catégories ethniques versus réseaux transethniques. Critique du concept
d’ethnicité appliqué au paysage birman », in Gabriel Defert (dir.), Birmanie contemporaine, op. cit.,
p. 123‑142, p. 129.
13. Ibid.
201
14. Jean-François Bayart et Romain Bertrand, « De quel “legs colonial” parle-t‑on ? », Esprit, n° 12,
« Pour comprendre la pensée postcoloniale », 2006, p. 134‑160, p. 136.
15. François Robinne, « Catégories ethniques versus réseaux transethniques. Critique du concept
d’ethnicité appliqué au paysage birman », art. cité.
16. Dorothy Hess Guyot, « Communal conflict in the Burma Delta », in Ruth T. McVey (dir.),
Southeast Asian Transitions : Approaches Through Social History, New Haven et Londres, Yale University
Press, 1978, p. 195.
17. Renaud Egreteau, Histoire de la Birmanie contemporaine. Le pays des prétoriens, Paris, Fayard,
2010, 351 p., p. 119.
18. Le terme kala signifie « celui qui arrive par la mer » (ibid.). Ce terme est d’abord employé pour
désigner un ensemble de populations d’origines et de statuts divers. On ne sait pas dans quelle mesure
ces populations se seraient approprié l’exonyme.
19. Jean A. Berlie, The Burmanization of Myanmar’s Muslims, op. cit.
20. Mikael Gravers, Nationalism as Political Paranoia in Burma. An Essay on the Historical Practice
of Power, Richmond Surrey, Curzon, 1999 [1933], p. 21.
21. Renaud Egreteau, Histoire de la Birmanie contemporaine, Le pays des prétoriens, op. cit. Claude
Moisy, Birmanie, Lausanne, Éd. Rencontre, 1964, 214 p.
22. Jean-François Bayart et Romain Bertrand, « De quel “legs colonial” parle-t‑on ? », art. cité.
23. David Brown, The State and Ethnics Politics in South-East Asia, Londres et New York, R outledge,
1994, 354 p.
24. Jean A. Berlie, The Burmanization of Myanmar’s Muslims, op. cit.
25. Raoul Girardet, Mythes et mythologies politiques, Paris, Seuil, 1986, 216 p.
26. Marc Couëstan, « Représentations du fossé entre générations et relations intergénérationnelles »,
in Gabriel Defert (dir.), Birmanie contemporaine, op. cit., p. 85‑104.
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27. Jean A. Berlie, The Burmanization of Myanmar’s Muslims, op. cit.
28. Guillaume Rozenberg, « Être birman, c’est être bouddhiste… », art. cité.
29. Renaud Egreteau et Larry Jagan, Soldiers and Diplomacy in Burma. Understanding the Foreign
Relations of the Burmese Praetorian State, Singapour, NUS Press/Singapore, IRASEC, 2013, 541 p.
30. Ibid.
31. Ibid., p. 35.
32. Eric Nordlinger, Soldiers in Politics : Military Coups and Governments, Englewood Cliffs (N. J),
Prentice Hall, 1977, p. 3 et p. 192.
33. Ibid., p. 62.
34. Bénédicte Tratnjek, « Le viol comme arme de guerre et la “géographie de la peur”. Violences
extrêmes et inscription de la haine dans les territoires du quotidien », Revue Défense Nationale, Tribune
n° 259, 2012.
35. Claude Delachet-Guillon, « La Birmanie côté femme », in Gabriel Defert (dir.), Birmanie contem-
poraine, op. cit., p. 105‑122.
36. Guillaume Karila, « De Ne Win à Nay Pyi Daw. Images de la politique intérieure en Birmanie »,
in Gabriel Defert (dir.), op. cit., p. 145‑180, p. 156.
37. Julie Lavialle-Prélois, « De la colonisation à la légitimation : l’Autre “terroriste” en Arakan »,
Journal des anthropologues, 2018, n° 3‑4, p. 63‑83.
38. Entretien informel avec une responsable de l’ambassade de Thaïlande à Bangkok en février 2018.
39. Htin Kyaw, ancien chauffeur de la Dame, quitte la présidence le 21 mars 2018 pour des raisons
de santé. Win Myint, également membre de la LND et proche d’Aung San Suu Kyi, lui succède.
40. ONU Info, « À la Cour internationale de justice, Aung San Suu Kyi défend le Myanmar contre
des accusations de génocide », art. cité.
41. AFP, « “Génocide” rohingya : la CIJ donne la parole à Aung San Suu Kyi », article publié par
L’Express le 11 décembre 2019 ; https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/genocide-rohingya-la-cij-donne-
la-parole-a-aung-san-suu-kyi_2110633.html (consulté le 20 mai 2020).
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RÉSUMÉ
SUMMARY
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RESUMEN