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La responsabilité civile et pénale des

administrateurs d’une SA
Publié le 7 avril 2015
Le mandat social attribué aux administrateurs d’une société anonyme (SA) (membres du
conseil d’administration ou du directoire) comporte plusieurs risques. En effet, ces derniers
peuvent engager leurs responsabilités en cas de fautes ou d’infractions commises :

Si la faute commise a engendré des dommages pour la société ou pour les tiers. Dans ce cas,
la responsabilité est dite "civile".
S’il s’agit d’une infraction ou fraude, la responsabilité engagée est dite "pénale".

La responsabilité civile des administrateurs

Selon le code de commerce, durant l’exercice de leurs mandats, les administrateurs de la SA,
peuvent engager leur responsabilité civile individuellement ou solidairement envers la société
ou les tiers à trois niveaux :

Infractions aux dispositions législatives ou réglementaires relatives aux SA : les


administrateurs doivent, comme pour les autres sociétés, respecter la loi en vigueur
correspondant à la SA.

Violation des statuts : les administrateurs sont également tenus de se conformer aux règles
intégrées dans les statuts de l’entreprise.
Fautes de gestion : notamment dans le cas où les administrateurs manquent à leur devoir de
contrôle du directeur général ou du président du conseil d’administration.

Mise en cause de la responsabilité civile des dirigeants

La responsabilité des membres du conseil d’administration ou du directoire envers la société


anonyme (SA) ou ses actionnaires peut être engagée de deux manières :

 soit une poursuite en justice selon une action individuelle de chaque


actionnaire ayant subi un préjudice. Le dommage occasionné doit
être différent de celui subi par la société.
 soit une poursuite en justice selon une action sociale qui vise à
réparer les dommages qu’a subi la société elle-même.

Si la faute, objet de la responsabilité civile, a été commise par plusieurs administrateurs, ces
derniers sont tenus solidairement de l’indemnisation des dommages subis par la société ou les
actionnaires. Le tribunal déterminera alors la part de chacun d’entre eux dans les indemnités
visant la réparation du préjudice.

Dans tous les cas, il faut que la faute commise ait porté réellement préjudice à la société et
qu’il soit prouvé qu’elle est attribuable à l’administrateur.

Délai de prescription
Qu’elle soit individuelle ou sociale, le délai de prescription d’une action en justice intentée
contre les administrateurs de la société anonyme (SA) est de trois ans à compter de la date de
révélation du fait dommageable ou de sa dissimulation.

La responsabilité pénale des administrateurs


Durant l’exercice de leurs fonctions, les administrateurs de la SA, peuvent engager leurs
responsabilités pénales de façon individuelle ou collective envers la société ou des tiers, s’ils
commettent des infractions ou des fraudes dont les plus graves sont :

La distribution de dividendes fictifs : cas où les administrateurs d’une SA opèrent entre les
actionnaires, la répartition de dividendes fictifs sans la tenue d’inventaire ou sur la base d’un
inventaire falsifié.

L’abus de bien social : cas où les administrateurs utilisent de mauvaise foi les biens ou le
crédit de l’entreprise pour leurs besoins personnels.

L’abus de pouvoir ou de voix : cas où les administrateurs utilisent de mauvaise foi les
pouvoirs ou les voix qu’ils possèdent à des fins personnelles.

La publication ou la présentation de comptes sociaux infidèles : Les administrateurs d’une SA


engagent également leurs responsabilités pénales s’ils publient ou présentent aux actionnaires
des comptes annuels qui ne reflètent pas la situation réelle de l’entreprise.
Selon les dispositions du code de commerce, les administrateurs qui ont commis l’ensemble
des fautes citées ci-dessus sont passibles d’une peine de 5 ans d’emprisonnement et d’une
amende de 375 000 euros.

/ LES DIFFÉRENTES FORMES JURIDIQUES AU MAROC


Sociétés de capitaux
Société anonyme (S.A.)
 Actionnaires : 5 actionnaires au minimum ;
 Capital social minimum : 300.000 DH sans appel public à l’épargne et 3.000.000 DH avec
appel public à l’épargne ;
 Capital : libéré au moins du quart, le reste dans un délai maximum de 3 ans ;
 Actions : Peuvent revêtir la forme nominative ou au porteur, le montant nominal de l’action ne
peut être inférieur à 50 DH. Toutefois, pour les sociétés dont les titres sont inscrits à la
côte de la bourse des valeurs, le minimum est de 10 DH. (loi Mai 2008)
 Suppression du régime des actions de garantie (loi Mai 2008). ;
 Responsabilité des actionnaires : Limitée à leurs apports sauf en cas de conventions
réglementées ;
 Administration : 2 modes de gestion :
– Le conseil de surveillance et le directoire (peu usité) ;
– Le conseil d’administration composé d’au moins trois (3) administrateurs et au maximum de
douze (12) administrateurs ;
– Renforcement et l’équilibre entre les organes sociaux, dissociation entre les fonctions de
président de conseil d’administration et celles de directeur général. Le conseil d’administration a
le droit de choisir dans les conditions prévues par les statuts que les fonctions de présidence du
conseil d’administration et celles de direction générale de la société soient exercées par deux
personnes différentes (loi Mai 2008) ;
– Les statuts peuvent prévoir que seront réputés présents aux réunions du conseil
d’administration et des assemblées générales les personnes qui participent aux dites réunions
par des moyens de visioconférence.
Toutefois les réunions du conseil d’administration ne peuvent se tenir par des moyens de
visioconférence pour la nomination ou la révocation du président du conseil d’administration, du
directeur général ou d’un directeur général délégué (loi Mai 2008).
 Contrôle de société anonyme : Désignation et mission du ou des commissaires aux
comptes : Le contrôle est exercé, dans chaque société anonyme, par un ou plusieurs
commissaires aux comptes.
Mission
Les commissaires aux comptes sont chargés d’une mission de contrôle et de suivi des comptes
sociaux.
Désignation
Les premiers commissaires aux comptes sont désignés dans les statuts, la durée ne peut
excéder un exercice.
Au cours de la vie sociale, les commissaires aux comptes sont désignés par l’assemblée
générale ordinaire des actionnaires pour trois exercices renouvelables. Le régime des
incompatibilités a été renforcé (loi Mai 2008) ;
Les sociétés faisant appel public à l’épargne sont tenues de désignées au moins deux
commissaires aux comptes.
Si la société faisant appel public à l’épargne, le commissaire aux comptes est tenu à porter à la
connaissance du CDVM les irrégularités et les inexactitudes qu’il a relevées à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions (loi Mai 2008).
Le commissaire aux comptes est désormais récusable par les actionnaires détenant 5% du
capital et non plus 10% du capital (loi Mai 2008).
Société à responsabilité limitée (SARL)
 Associés : Le nombre minimum est de 2 ou 1 (associé unique) le maximum est de 50 ;
 Capital social :
– Le capital social est librement fixé par les associés dans les statuts, le capital social est divisé
en parts sociales à valeur nominale égale (article 46 modifié par la loi 24-10) ;
– Les parts sociales doivent être : libéré du quart à la souscription, le reste doit l’être dans un
délai ne dépassant pas 5 ans à compter de la date d’immatriculation ;
 Transfert de parts sociales : la cession à des tiers est soumise à une double condition ; le
consentement de la majorité des associés et qui représente les ¾ du capital. Entre associés, la
cession est libre, Les parts sociales ne peuvent pas être représentées par des titres négociables ;
 Gérance : La S.A.R.L peut être dirigée par un ou plusieurs gérants choisis parmi les associés ou
personnes tierces étrangères à la société. Leur responsabilité civile et/ou pénale peut être
engagée ;
 Responsabilité : Limitée aux apports des associés. En cas d’apport en nature, les associés sont
solidairement responsables de la valeur attribuée à ces apports ;
 Commissaire aux comptes : Obligatoire lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 50 Millions de
dirhams (5 millions d’euros) ;
 Suppression de la formalité du blocage du capital pour les sociétés dont le capital ne dépasse
pas 100.000 DH.
Société en commandite par action
 Associés : Composés des associés commandités, indéfiniment et solidairement responsables,
et des associéscommanditaires, tenus dans la limite de leurs apports ;
 Associés commanditaires : Leur nombre ne peut être inférieur à 3 ;
 Capital social minimum : 300.000 DH si elle ne fait pas appel public à l’épargne et 3.000.000
DH si elle fait appel public à l’épargne ;
Le capital : Doit être libéré au moins du quart, le reste doit l’être dans un délai de 3 ans ;
 Les actions : Peuvent revêtir la forme nominative ou au porteur, le montant nominal de l’action
ne peut être inférieur à 50 DH (Article 31 loi 5-96 renvoi à l’article 246 de la loi 17-95) ;
 Gérance : Le ou les premiers gérants sont désignés par les statuts. Au cours de l’exercice de la
société, les gérants sont désignés par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires avec
accord de tous les commandités, sauf clause contraire des statuts ;
 Conseil de surveillance : assume le contrôle permanent de la gestion de la société. Il dispose à
cet effet, des mêmes pouvoirs que les commissaires aux comptes ;
Le conseil de surveillance est nommé par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires et
composée de 3 actionnaires au moins ;
Un associé commandité ne peut être membre du conseil de surveillance; et les actionnaires
ayant la qualité de commandités ne peuvent participer à la désignation des membres de ce
conseil ;
 Commissaires aux comptes : Obligation de nommer un commissaire aux comptes.
Sociétés de personnes
Société en nom collectif
 Associés : Deux au minimum et doivent tous les deux être commerçants ;
 Responsabilité : Indéfinie et solidaire des associés ;
 La gérance : Assurée par un ou plusieurs gérants nommés par les statuts.
A défaut de nomination par les statuts, la gérance est conjointe.
Société en commandite simple
Société constituée entre les commanditaires apporteurs de fonds (responsables à hauteur de
leurs apports) et les commandités seuls gérants et solidairement responsables de leur gestion.
Les commandités ont la qualité de commerçant.
Société en participation
Société occulte qui n’a pas de personnalité morale. Si les associés agissent, conjointement, la
responsabilité s’étend à tous les associés sauf convention contraire.
II/ SUCCURSALES ET AUTRES
Succursales, filiales ou établissements stables
La société mère étrangère peut opérer au Maroc ou par l’intermédiaire d’une succursale, d’une
filiale ou d’un établissement stable.
Ces formes d’implantation sont imposées au Maroc selon le régime du droit commun.
Centres de coordination
C’est une notion fiscale qui permet de fiscaliser les bureaux de représentation qui ne réalisent
pas de chiffre d’affaires. L’imposition forfaitaire est fixée à 10% des dépenses annuelles de
fonctionnement auxquelles s’ajoute, le cas échéant, le résultat des opérations non courantes.
III/ RÉGLEMENTATION DES CHANGES
Les investissements étrangers réalisés en devises bénéficient sur le plan de la réglementation
des changes de la garantie de re-transfert des bénéfices nets d’impôts, du capital investi et des
plus-values sur cession d’actions.
Les formes d’intervention des sociétés étrangères et leur imposition fiscale nécessitent un
traitement spécifique au cas par cas.
Toutes les informations sur le Maroc résultent d’une synthèse de la réglementation et de la
doctrine administrative. Elles sont données à titre indicatif et n’engagent en aucun cas la
responsabilité de notre cabinet.

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