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CONTRAINTES ET
RENOUVEAU DE LA POLITIQUE JUDICIAIRE AU MAROC
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NADIA BERNOUSSI
ABDERRAHIM EL MASLOUHI
2. B. François, Une demande politique de justice. Les Français et la justice ou comment analyser
une critique récurrente, Paris, La Documentation française, 1998.
3. N. Bernard-Maugiron, « Le Printemps des juges et la réactualisation autoritaire en
Égypte », Politique africaine, 108, décembre 2007, p. 67-85 ; cf. de la même auteure, « jus-
tice et politique. Vers la fin de l’exception égyptienne ? », L’Année du Maghreb, CNRS Édi-
tions, 2007, p. 81 sq.
Contraintes et renouveau de la politique judiciaire au Maroc 481
politique a pris ces dernières années une épaisseur telle qu’elle a emporté
dans son sillage des pans représentatifs du corps judiciaire et de la société
civile. Il reste, en revanche, que cette image gratifiante de la justice
comme « espace de militance » ne devrait pas voiler d’autres usages, bien
moins généreux, de l’arène judiciaire où il est plutôt question de luttes
mettant aux prises entre eux-mêmes les professionnels de la justice. Il
s’agit alors de luttes pour le « pouvoir sur la profession » et les ressources
qui en dépendent, tant pour s’adjuger des positions statutaires au sein de
la profession que pour contrôler le marché de la corruption judiciaire.
L’idée développée par Montesquieu selon laquelle « les juges de la
nation ne sont […]. que la bouche qui prononce les paroles de la loi ; des
êtres inanimés qui n’en peuvent modérer ni la force ni la rigueur4 », méri-
terait donc d’être tempérée. Non pas tant parce que le juge doit appliquer
la loi en accord avec la réalité sociale du moment5, mais parce que le
caractère du régime politique rejaillit infailliblement sur le comporte-
ment et le système d’interprétation que le juge doit adopter6. Comme le
montrent les développements infra sur la production jurisprudentielle, le
juge marocain se signale par son tiraillement entre sa vocation de gardien
de l’ordre public et celle de défenseur des droits fondamentaux. Tout
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I – LA POLITIQUE JUDICIAIRE :
RÉFÉRENTIELS ET APPROCHE DE LA RÉFORME
4. De L’Esprit des lois, (1748), deuxième partie, livre XI, chapitre VI.
5. P. de Vílchez Moragues, Être juge au Maroc et en Espagne, Barcelone, Fondation CIDOB,
2007, p. 32.
6. A. Barak, « L’exercice de la fonction juridictionnelle vu par un juge : le rôle de la Cour
suprême dans une démocratie », Revue française de Droit constitutionnel, 66 (2), 2006, p. 230.
7. P. Muller, Les Politiques publiques, Paris, Puf, 1993.
482 Nadia Bernoussi, Abderrahim El Maslouhi
1 – Le registre régalien
Selon ce premier registre, dont la paternité revient à la fois à Hobbes
et aux théories du califat, le pouvoir d’État, justicier suprême, gardien
de l’ordre public, serait fondé à veiller à ce que la justice soit placée au-
dessus des aléas de la vie publique. La justice, tout comme la police,
l’administration et les médias publics, se définirait alors non pas comme
un service public neutre et impartial au service de la communauté tout
entière9, mais comme un levier de socialisation politique. Qui plus est,
ce constat allait même être promu en valeur déontologique par les rédac-
teurs de la Charte d’éthique judiciaire. La « raison d’être [de la justice],
8. Sur le rôle que pourrait jouer une justice libérale (sécularisée) dans la résorption de la
contradiction islam/démocratie constitutionnelle, cf. G. Murat Tezcu, « Constitutionalism,
Judiciary, and Democracy in Islamic Societies », Polity, 39 (4), October 2007, pp. 479-501.
9. A. Nouidi, Maroc. L’Indépendance et l’impartialité du système judiciaire, Rapport REMDH,
Rabat, 2008, p. 15.
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10. Cf. l’Amicale Hassania des Magistrats (AHM), Charte d’éthique judiciaire, 2009, p. 9.
11. B. Badie, Culture et Politique, Paris, Économica, 1993, p. 100 sq.
1.2 Cf. message royal aux participants au séminaire international sur « l’avenir de la jus-
tice au 21e siècle », organisé à Rabat par la Cour suprême le 21 novembre 2007 à l’occasion
de la célébration du cinquantenaire de sa création. Le discours royal du 20 août 2009 réitéra
le même principe : « la justice est du ressort de la Commanderie des Croyants. »
13. M. Lahbabi, Le Gouvernement marocain à l’aube du XXe siècle, Casablanca, Les Éditions
maghrébines, 1975, 2e édition, p. 83 sq.
14. J. Commaille, « La déstabilisation des territoires de justice », Droit & société, 42-43,
1999, p. 241. Cf. aussi R. Jacob, N. Marchal, La Justice en ses temples, Paris-Poitiers, Errance-
Brissaud, 1992.
15. On notera qu’une traduction extensive de cette disposition constitutionnelle a été
introduite par le dahir du 8 octobre 1977 modifiant le dahir du 6 novembre 1958 relatif à
la Grâce. Cette modification a rendu possible l’intervention de la grâce royale à tous les
degrés de la procédure judiciaire, le Souverain étant alors fondé à gracier toute personne
avant les poursuites, pendant le procès pénal ou après la sentence.
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2 – Le registre libéral
Le second registre travaillant, de façon concurrente, la sphère judi-
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16. Cf. « Abdelouahed Radi : ‘‘Je suis un ministre de souveraineté’’ », interview avec
l’hebdomadaire Tel Quel, n° 324, 17 mai 2008.
17. Il s’agit principalement des principes de l’indépendance de l’autorité judiciaire (art.
82) et de l’inamovibilité des magistrats du siège (art. 85).
Contraintes et renouveau de la politique judiciaire au Maroc 485
18. M.-J. Essaid, Le Procès équitable dans le Code de procédure pénale de 2002, Casablanca,
2008, p. 15 sq.
19. Il en a été généralement ainsi dans l’affaire Belliraj, prévenu de crime de terrorisme
et d’atteinte à la sûreté de l’État où, dès l’ouverture de l’instruction, certains observateurs
ont crié à l’atteinte au principe de présomption d’innocence. Côté délits de presse, l’affaire
Al Massae/mariage gay aurait présenté un cas de disproportion entre peine et chefs d’accusa-
tion, le quotidien arabophone indépendant ayant été condamné à une amende de 6 millions
de dirhams.
20. Le jeudi 2 août 2007, la Cour d’appel de Casablanca prononça une peine de dix ans
de prison ferme par contumace à l’encontre de l’ex-PDG du CIH et des peines allant de cinq
ans de prison ferme à un an de prison avec sursis. Trois autres ont été déclarés non coupables.
21. Transparency Maroc, « Pouvoir royal et indépendance judicaire au Maroc », dans
Rapport mondial sur la corruption 2007, op. cit., pp. 153-154.
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27. A. Nouidi, Maroc. L’Indépendance et l’impartialité du système judiciaire, op. cit., p. 23.
28. Cf. discours royal du 12 avril 2004 à l’occasion de l’ouverture de la session du Conseil
supérieur de la magistrature.
488 Nadia Bernoussi, Abderrahim El Maslouhi
29. Ibid.
30. S. Gloppen, R. Gargarella, E. Skaar (dir.), Democratization and the judiciary. The accoun-
tability function of courts in new democracies, London, Roultedge, 2004 ; R. Gargarella,
P. Domingo, T. Roux, Courts and social transformation in new democracies. An institutional voice
for the poor?, Burlington, Ashgate Publishing, 2006.
31. L. Contet, « La Modernisation de la justice au service de la libéralisation de l’État
marocain ? Acteurs et enjeux d’une politique de réforme », dans L. Israël et al. (dir.), Sur la
portée sociale du droit, Paris, Puf, 2005, p. 360.
32. S. Mazouz, « Les Menaces idéologiques et pratiques pour le statut du juge. Peut-on
demander une productivité au juge ? », dans Être juge au Maroc et en Espagne, op. cit., p. 123.
Contraintes et renouveau de la politique judiciaire au Maroc 489
33. Référence est faite ici aux thèses du politiste américain, Ch. Lindblom, « The Science
of muddling through », Public Administration Review, 19, pp. 78-88. Cf. aussi P. Duran,
Jean Leca et al., « Enjeux, controverses et tendances de l’analyse des politiques publiques »,
Revue française de science politique, 46 (1), 1996, p. 103.
34. Ahmed Ghazali, « Le Processus de réforme et de mise à niveau de la justice et les
réformes dédiées à assurer le règne de la loi », dans 50 ans de développement humain & perspec-
tives 2025, 2006, pp. 75-110.
490 Nadia Bernoussi, Abderrahim El Maslouhi
1990 ; demandes agrégées, non sans distorsion, pour dominer les mou-
tures et les préconisations bien disparates des acteurs majeurs de la
réforme. Alors que le pouvoir d’État semble opérer dans une ambiance
de relative sérénité que lui confère notamment son statut de destinataire
terminal des doléances, les intervenants auxiliaires sont loin de partager
les mêmes diagnostics ni le même horizon de réforme. D’aucuns ont, par
exemple, fait grief aux autorités judiciaires du Royaume, dont le minis-
tère de la justice et le Conseil supérieur de la magistrature, de sombrer
dans l’expectative et d’être moins proactives en termes de plateformes et
de projets. Les bailleurs de fonds, relayés au Maroc par les opérateurs
économiques, ont davantage focalisé sur les ressorts de la « modernisa-
tion » du secteur avec une prédilection prononcée pour la justice des
affaires38, là où les coalitions mondiales et marocaines de défense des
droits humains formulaient des doléances plutôt politiques. Enfin, les
professionnels de la justice (magistrats, barreau…), eux, sont restés pour
l’essentiel tiraillés entre vocation consultative et action corporatiste.
Le gouvernement gère aujourd’hui un agenda de réforme qui pour-
rait être schématiquement scindé en trois orientations : une composante
technique que le discours autorisé des pouvoirs publics et des bailleurs de
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38. Banque mondiale, Maroc. Évaluation du système juridique et judiciaire, World Bank
Document 29864, 106 p.
39. Cf. le discours royal du 20 août 2009. L’italique est de nous.
492 Nadia Bernoussi, Abderrahim El Maslouhi
40. A. Ghazali, « Le Processus de réforme et de mise à niveau de la justice… », op. cit., p. 88.
41. Banque mondiale, Maroc. Évaluation du Système Juridique et Judiciaire, op. cit., p. 15 sq.
42 Mobilisant des fonds s’élevant à 27,67 millions d’euros (300 millions dhs), le projet
MEDA II relatif à la modernisation des juridictions au Maroc a été lancé le 21 juillet 2008
(www.justice.gov.ma).
Contraintes et renouveau de la politique judiciaire au Maroc 493
portée holistique. S’étalant sur une période triennale, cet instrument vise à
renforcer les capacités structurales et organisationnelles d’une quarantaine
de juridictions avec, comme volets topiques, l’accélération des procédures
et des délais de réponse, la facilité de suivi des affaires judiciaires concer-
nant le justiciable, la mise en place d’outils efficaces de consultation des
archives, l’informatisation de la chaîne civile, de la chaîne pénale et de la
caisse avec une attention particulière pour la section de la famille ; et un
système d’information intégré basé sur la création de guichets de plaintes
et d’information (info-points) et la réalisation d’une campagne d’informa-
tion et de sensibilisation des usagers et des citoyens. L’observateur pourra
trouver trace de ces exigences techniques dans le programme (2009-
2012) annoncé par le ministre de la justice, en mai 2009, devant le par-
lement peu avant le discours royal du 20 août 2009. Il s’agit, en sub-
stance, de mettre en place quatre cours d’appel, 18 tribunaux de première
instance, réaménager d’autres juridictions, augmenter le nombre des
juges et cadres pour atteindre respectivement 1 500 et 2 500 en 2012,
généraliser l’équipement des tribunaux en matériel informatique et
bureautique, réviser les programmes de formation et les critères d’accès à
l’Institut supérieur de la magistrature à travers le relèvement de l’âge des
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50. Dans son rapport 2007 dédié en entier à la « corruption judiciaire », Transparency
international répertorie encore comme « non indépendant » le Conseil supérieur de la
magistrature. Cf. Transparency international, Rapport mondial sur la corruption 2007, 2007,
p. 150.
496 Nadia Bernoussi, Abderrahim El Maslouhi
51. « L’objet des politiques publiques n’est pas seulement de résoudre des problèmes,
mais de construire des cadres d’interprétation du monde. » Cf. P. Muller, dans Sur la portée
sociale du droit. Usage et légitimité du registre juridique L. Israël, G. Sacriste, A. Vauchez,
L. Willemez (dir.), Paris, Puf, Curapp, 2005, p. 189.
52. Selon les résultats de la World Value Survey Maroc 200, 63.8 % des Marocains ont
assez confiance dans la justice.
53. Banque mondiale, Maroc. Évaluation du système juridique et judiciaire, 2003, p. 58 sq.
54. J.-V. Roberts, La Confiance du public dans la justice pénale, Rapport à l’intention de la
sécurité publique et protection civile au Canada, novembre 200, p. 2 sq.
55. J. Chevallier, L’État de droit, Paris, Montchrestien, coll. Clefs Politique, 1994, p. 152.
Contraintes et renouveau de la politique judiciaire au Maroc 497
59. Banque mondiale, Maroc. Évaluation du système juridique et judiciaire, op. cit., p. 51.
60. M. A. Benabdallah, « Dix ans de contentieux administratifs », dans Contribution à la
doctrine du droit administratif marocain, Revue marocaine d’administration locale et de développe-
ment, collection Manuels et travaux universitaires, 77, vol. II, p. 303.
61. « Voie de fait, expropriation, réparation… », ibid., p. 306.
62. Selon le rapport 2004-2005 du Wali al madhalim, il s’agit d’« un des problèmes
majeurs de la justice dans notre pays et qui entache sérieusement la réputation du pouvoir
judiciaire ».
63. Conseil constitutionnel, Service de la documentation et de la coopération, Rabat.
Contraintes et renouveau de la politique judiciaire au Maroc 499
B – LA JURISPRUDENCE EN ACTION :
DES RÉFÉRENCES ET DES FONCTIONS
bifurcation opérée par le même Tribunal qui, dans deux jugements ulté-
rieurs78, a admis que « la demande de contrainte par corps n’est plus
légitime depuis la ratification par le Maroc de la Convention internatio-
nale relative aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966 et plus
précisément de son article 11 qui dispose qu’il est interdit d’emprison-
ner une personne pour une dette résultant d’une obligation contrac-
tuelle ». Plus tard, c’est la Cour suprême79 qui adopte une position iden-
tique, mais en nuançant entre deux situations : celle où le débiteur est
solvable et celle où il ne l’est pas. Plus récemment, en 2006, la Cour
suprême réaffirme le caractère d’ordre public du recours pour excès de
pouvoir et les commentateurs concernant cette jurisprudence soulignent
même son caractère universel en évoquant l’article 8 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme : « Toute personne a droit à un recours
effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes
violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par les constitu-
tions ou par la loi. »
Par son discours royal devant le Parlement du 10 octobre 2003, le
chef de l’État incitait les juges de la famille à opter pour une telle ouver-
ture. Ainsi, il soulignait à l’occasion que les dispositions du nouveau
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78. Tribunal de première instance de Rabat, 12 avril 1990, BCM c/Ouaarous, Revue Al
Ichaa, n° 4, décembre 1990, p. 198 ; Tribunal de première instance de Rabat, 16 avril
1990, BP c/Essalmi, Revue Al Ichaa, n° 4, décembre 1990, p. 172.
79. Cour suprême, Ch. civile, 9 avril 1997, Azdad c/Salmi, Revue Jurisprudence de la Cour
suprême, n° 52, p. 127.
80. R. Zeidguy, Analyse de la jurisprudence. Le Code de la famille. Perceptions et pratique judi-
ciaire. op. cit., p. 269.
81. Pour l’opposition, « cette taxe… entrave la liberté d’information et va à l’encontre
des conventions et accords internationaux ratifiés par le Maroc et qui proclament la liberté
d’expression et d’information de façon générale », cf. O. Bendourou, « Le Conseil constitu-
tionnel et la protection des droits fondamentaux », Revue marocaine d’administration locale et
de développement, 56, 2004, p. 25.
82. M. A. Benabdallah, « Dix ans de contentieux administratif marocain », op. cit., p. 4.
504 Nadia Bernoussi, Abderrahim El Maslouhi
101. In this section, Guilain discusses the various reasons lying behind the popularly contested exis-
tence of the Upper House. These include the rationale behind its existence ; its mandate ; the constitu-
tionally mandated institutional-based interests it represents ; the background and outlook of its mem-
bers which is considered by some to be inconsistent with their ability to provide the kind of expert
feedback and insightful advice on policy initiatives, believed to be the raison d’être of an upper cham-
ber ; the manner in which it is elected, its perceived image as a second-chance-chamber for candi-
dates who failed to be elected to the Lower House ; its perceived role in exacerbating the role of money
and vote-buying in electoral processes, and its misperceived impact on policy-making, given alleged
unnecessary delays and complications due to the parliament’s lack of bicameral coordination that are
not compensated for by an increase in the quality of policy-making. USAID Report US : The Upper
House’s Popularly Contested Legitimacy.
508 Nadia Bernoussi, Abderrahim El Maslouhi
102. Le Tribunal administratif de Rabat avait annulé en 2003 le refus du directeur géné-
ral de la sûreté nationale de recruter comme officier de police un candidat qui, malgré son
échec aux épreuves du concours prévu par le statut particulier, se prévalait d’une recom-
mandation de son altesse royal le prince héritier pour obtenir un recrutement sans passer le
concours. La Chambre administrative de la Cour suprême infirma cette décision. En effet, en
statuant ainsi, « le tribunal faisait bon marché de l’histoire, ce qui est déjà regrettable, mais
surtout du droit positif, ce qui est beaucoup plus grave pour une juridiction qui a l’obliga-
tion de le faire respecter », cf. M. Rousset, « Une bonne et une mauvaise nouvelle », La
Gazette du Maroc, 11 octobre 2004.
103. M. A. Benabdallah, « Bref regard sur la Cour suprême à l’occasion de son quaran-
tième anniversaire », dans Contribution à la doctrine du droit administratif marocain. Revue
marocaine d’administration locale et de développement, n° 77, vol. I, p. 333.
104. M. A. Benabdallah, « De la responsabilité administrative en matière de terrorisme :
faute ou solidarité nationale ? Note sous Tribunal administratif de Rabat, 19 novembre
2001, Ayants droit de Couibas Garcia et Cour suprême (chambre administrative et chambre
commerciale réunies), 14 décembre 2005, Agent judiciaire c/Couibas Garcia, cf. Contribution à
la doctrine du droit administratif marocain, vol. II, op. cit., p. 369.
105. Le tribunal administratif de Casablanca ayant déclaré à ce sujet que « la plainte du
groupe Tel Quel au sujet de l’annulation de la décision du ministère de l’Intérieur est rece-
vable sur la forme, mais rejetée sur le fond. Cf. Jeune Afrique, 5 août 2009.
106. Mémorandum du PAM adressé au Premier ministre le 13 mai 2009 au sujet de la
circulaire du ministre de l’Intérieur concernant le contrôle de la légalité des candidatures
aux élections communales et aux échéances postérieures.
Contraintes et renouveau de la politique judiciaire au Maroc 509
109. Transparency international, Rapport mondial sur la corruption 2007, op. cit., p. 181.