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UNIVERSITE IBN TOFAIL

Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales


Master Droit des Affaires
KENITRA

Les documents de référence


des marchés publics: CCAG

Réalisé par : Professeur :

 Smaili Achraf Mr.Hammoumi Mohammed


 Ahammam Najlaa
 Zaidi Sanaa
 Chentouf Malika
 Chter Mustapha

Année universitaire 2019/2020

1
INTRODUCTION
Le Royaume du Maroc dispose d’un arsenal de textes juridiques qui encadre la commande
publique et qui a connu des évolutions notoires au cours des dernières décennies, en raison, en
particulier de l’importance sans cesse grandissante que constituent les achats publics dans le
développement économique et social du Royaume.
La revue de cette évolution va pouvoir renseigner sur les préoccupations des Pouvoirs publics qui sont
derrière chaque modification intervenue dans la règlementation relative à la commande publique.

La mise en place du dispositif national en matière de marchés publics s’est faite


progressivement depuis plus d’un siècle : le 1er marché public « moderne » remonte en effet à 1907 et
concernait la construction d’un môle au port de Casablanca.
Une 1ére ébauche de réglementation a suivi en 1917 sous le protectorat français. Depuis
l’indépendance du Royaume en 1956, la législation et la réglementation en matière de gestion des
finances publiques en général et des marchés publics, en particulier, a connu plusieurs modifications
substantielles ; la réglementation des marchés publics a ainsi été amandée successivement en 1965,
1976, 1998, 2007 et 2013.
Les principaux apports de cette série d’évolutions peuvent être illustrés à travers la présentation
succincte suivante, des trois décrets les plus récents, adoptés successivement en 1998, en 2007 et en
2013 et des Cahiers des clauses administratives et générales (CCAG) adoptés en 2000 , 2002 et 2016.

Le nouveau décret de 2013 présente dans son article 4 le marché public comme étant tout
contrat à titre onéreux conclu entre, d'une part, un maître d'ouvrage et, d'autre part, une personne
physique ou morale appelée entrepreneur, fournisseur ou prestataire de services ayant pour objet :
l’exécution de travaux. La livraison de fournitures Ou la réalisation de prestations de services, dont les
cahiers des charges sont parmi les pièces constitutives. Ces derniers constituent une partie
intégrante des MP, leur objet est de préciser leurs conditions de passation et d’exécution. Ils ont aussi
comme objet de fixer les dispositions administratives applicables à tous les marchés de travaux, de
fournitures ou de services.

Les cahiers des charges comprennent les cahiers des clauses administratives générales (CCAG), les
cahiers des prescriptions communes (CPC) et les cahiers des prescriptions spéciales (CPS) 1

La question qui se pose donc est de savoir dans quelle mesure se manifeste le rôle des CCAG
dans la régulation des marchés publics ?

Pour répondre à cette problématique, nous traiterons dans un premier temps la définition,
typologie et valeur juridique des CCAG (I), et dans un second temps nous analyserons leurs principales
dispositions (II).

1
Article 13 .décret n° 2-12-349 du 8 joumada I 1434 relatif aux marchés publics. (B.O. n° 6140 du 4 avril 2013).

2
I-DEFINITION, TYPOLOGIE ET VALEUR JURIDIQUE DES CCAG
A-DEFINITION :

Le CCAG est un Document contractuel-type qui comporte des clauses générales de portées
juridiques et financières fixant les droits et obligations des entreprises titulaires de marchés publics et
de l’administration.

Le CCAG est Fixé par décret, c'est le cahier des charges qui dicte les règles juridiques à respecter
pour tous les marchés d'un même type, sauf dérogation légalement prévue, le CCAG est
obligatoirement applicable à tous les marchés de l'Etat, il fixe les dispositions administratives
d'exécution et de la conclusion des marchés. Ces cahiers sont approuvés par décret.

 Si un marché comporte plusieurs catégories de prestations, le cahier des clauses


administratives générales applicable est celui correspondant à la catégorie
prépondérante de ces prestations.
 En cas d'absence d'un cahier des clauses administratives générales propre aux
prestations objet du marché, celui-ci est régi par l'un des cahiers des clauses
administratives générales en vigueur le plus adapté en procédant aux ajustements
nécessaires.2

B- TYPOLOGIE DES CCAG :

Actuellement, il existe deux types de CCAG :

Le cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés de travaux :


le CCAG-T.

Approuvé par le nouveau décret n° 2-14-394 du 6 chaabane 1437 (13 mai 2016), qui a abrogé
l’ancienne décret n°2-99-1087 du 29 moharrem 1421 (4 mai 2000) , le CCAG-T fixe les conditions
d'exécution des marchés de travaux et arrête les droits et les obligations du maître d'ouvrage et de
l'entrepreneur3.

Le cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés d'études et


de maîtrise d'œuvre : le CCAG-EMO.

Approuvé par le décret n° 2-01-2332 du 22 rabiî I 1423 (4 juin 2002), il concerne les marchés de
services portant sur les prestations d’études et de maîtrise d’œuvre passés pour le compte de l’Etat.
Sont également soumis au présent cahier les marchés de services portant sur les prestations de contrôle
technique, d’essais et analyses de laboratoire de bâtiment et de travaux publics.4

2
Idem.
3
Décret n° 2-14-394 du 6 Chaabane 1437 (13 mai 2016) approuvant le Cahier des Clauses Administratives Générales
applicables aux marchés de Travaux (CCAG-T). (BO n° 6470 du 02/06/2016).
4
Article 1.CCAG-EMO APPROUVE PAR LE DECRET N° 2332-01-2 DU 22 RABII I 1423 – 4 JUIN 2002(Publié au BO n° 5010 du 6
Juin 2002).

3
C-VALEUR JURIDIQUE DES CCAG

Le CCAG est un document contractuel à respecter lors d'un projet. Le cahier des charges
permet au maître d'ouvrage de faire savoir au maître d'œuvre ce qu'il attend de lui lors de la
réalisation du projet, entraînant des pénalités en cas de non-respect. Il décrit précisément les besoins
auxquels le prestataire ou le soumissionnaire doit répondre, et organise la relation entre les différents
acteurs tout au long du projet.

En tant que pièce de référence du contrat, le CCAG protège les deux parties de toute ambiguïté
: le maître d'ouvrage est assuré que la livraison sera conforme à ses attentes, tandis que le maître
d'œuvre peut mener à bien le projet sans subir de jugements intempestifs au fur et à mesure.
Toutefois, le maître d'ouvrage a la possibilité de modifier les clauses en cours de route au travers d'un
avenant accepté par le maître d'œuvre.

Ainsi, le maître d’ouvrage peut décider de se référer au présent cahier des clauses administratives
générales pour l’exécution de tout autre marché de services. Dans ce cas, les stipulations du présent
cahier s’appliquent, tant qu’il n’est pas dérogé expressément à certaines de ses dispositions par le cahier
des prescriptions spéciales.

Les cahiers des clauses administratives générales sont en quelque sorte des conditions
générales qui ne sont pas ipso facto applicables. Ils n'ont toutefois de force juridique obligatoire que
dans la mesure où les parties s'y réfèrent. Leur utilisation est facultative mais vivement recommandée
dans la mesure où les clauses générales fixent un cadre assurant un niveau minimum de sécurité
contractuelle.

À cet égard, fondamental on en conviendra, trois situations possibles :

 les parties au marché se réfèrent à son intégralité et tous les articles du CCAG ont
valeur contractuelle ;
 les parties ne s'y réfèrent pas et le CCAG n'a aucune portée juridique à leur égard ;
 les parties s'y réfèrent partiellement et seuls les articles de référence ont valeur
contractuelle.

Dans ce stade il semble nécessaire de démontrer l’existence d’une hiérarchie entre les différents
types de cahiers des charges qui correspond au champ d'application de chacun d'eux. Par ailleurs, les
modalités de leur approbation (décret et arrêté) reflètent cette hiérarchie.

C'est ainsi que les cahiers des clauses administratives générales (CCAG) ont un champ d'application
très large puisqu'ils sont applicables à tous les marchés de travaux, de fournitures, d'études et de
services. Ils sont de surcroit approuvés par décret.

Quant aux cahiers des prescriptions communes (CPC), qui concernent les marchés portant sur une
même nature de travaux, de fournitures, d'études ou de services, ont un champ d'application moins
large. Ils sont, en outre approuvés par voie d'arrêté ministériel.

Enfin, les cahiers des prescriptions spéciales (CPS), qui fixent les clauses propres à chaque marché,
ne s'appliquent qu'à un seul marché (ou éventuellement à un nombre réduit de marchés s'ils sont
conclus dans des conditions identiques).

4
La question de la hiérarchie des différents cahiers des charges se pose dans le cas où il y a une
contradiction entre ces différents documents. En principe, les documents contractuels sont énumérés
dans le marché selon leur ordre de priorité c’est pourquoi en cas de contradiction, leur valeur
dépendra de l'ordre dans lequel ils ont été cités.

II- PRINCIPALES DISPOSITIONS DES CCAG :


Étant des modèles de documents contractuels à caractère général conçus comme des boîtes à
outils pour les différents intervenants dans un marché public, les CCAG constituent des socles de
stipulations contractuelles administratives et financières applicables aux différentes catégories de
marchés publics qu’ils soient des CCAG-T(B) ou bien des CCAG-EMO (C).

Cependant, à la comparaison des deux types de marchés, on pourrait également identifier des
dispositions communes (A) servant à harmoniser le régime juridique applicable aux marchés publics
qui se réfèrent à un CCAG.

A- DISPOSITIONS COMMUNES :
En définitive les CCAG sont des outils au service des acheteurs publics qui, outre leur double
nature, sont à la frontière de deux préoccupations. Il s’agit, d’une part, d’assurer une certaine
homogénéité dans l’exécution des marchés publics et, d’autre part, de respecter la liberté
contractuelle. Ainsi, le CCAG est une pièce « maîtresse », car il contient l’ensemble des stipulations
générales d'ordre administratif applicables à une catégorie de marchés.

Obligation personnelle :
Le titulaire du marché est tenu par l’obligation d’exécuter en personne le contrat, c’est dans ce
sens que tout changement intervenu concernant la situation financière du titulaire du contrat justifiant
son incapacité est susceptible d’entrainer sa résiliation. Toutefois, cette condition est assortie d’une
certaine adaptation juridique, tel qu’elle ressort du DMP qui consacre la possibilité pour le titulaire du
marché de sous-traiter une partie du marché à un autre entrepreneur 5(l’article 158). Le même article
alinéa 6 dispose que le titulaire demeure personnellement responsable de toutes les obligations
résultant du marché envers le maître d’ouvrage. Toutefois, l’entrepreneur est tenu d’exécuter ses
prestations dans Le respect de la législation, Il s’agit en fait d’une responsabilité légale qui résulte des
dispositions législatives et réglementaires (droit du travail, des assurances, civil…)6

Engagements contractuelles :
Un certain formalisme est requis dans le cadre de la rédaction du CCAG afin que celui-ci soit
compris par tous les intervenants. Les objectifs sont clairement spécifiés afin de faire gagner du temps
à toutes les parties du projet. C’est ainsi que les CCAG contiennent plusieurs stipulations qui
concernent généralement :

-Des dispositions générales : édictant des mesures relatives au champ d’application, dérogations,
pièces à fournir durant toute la période du marché jusqu’à son achèvement, délais d’exécution...

5
Pr. CHEDDADI, Marchés Publics, S6 Droit Public, FSJEST, 2019-2020
6
Mohamed, NABIH, Droit des marchés publics : Aspects juridiques, financiers et contentieux, Edition 2014, p.200.

5
-les modalités relatives à la période de l’exécution du marché : à savoir :

- les garanties du marché : Il s’agit des cautionnements (provisoire et définitif), de la retenue de


garantie, des cautions personnelles et solidaires et les droits du maître d'ouvrage sur les
cautionnements, les modalités de restitution du cautionnement provisoire et du cautionnement
définitif et du paiement de la retenue de garantie sont explicités.

–les obligations générales de l’entrepreneur relatives aux : domicile de l'entrepreneur, sa présence


sur les lieux des travaux, le choix de ses collaborateurs, le recrutement et le paiement des ouvriers ;
l’immigration au Maroc, l’application de la législation et de la réglementation sociales et du travail au
personnel de l'entrepreneur ; le matériel de l'entrepreneur, ses assurances et responsabilités, la
propriété industrielle ou commerciale, la cession du marché ; l’organisation de police des chantiers
applicable à tous les travaux, les relations entre divers entrepreneurs du même marché, les mesures
de sécurité et d'hygiène, les soins, secours et indemnités aux ouvriers et employés, les transports, les
matériaux…

-l’interruption des prestations : à savoir l’ajournement ou bien l’arrêt de l’exécution du marché, décès
de l’entrepreneur, incapacité civile ou physique de l’entrepreneur et liquidation ou redressement
judiciaire7.

-les modalités relatives à l’achèvement des prestations : elles comprennent généralement :

 Prix et règlement des comptes : qui concernent le caractère et la révision des prix si les
prestations sont exécutées sans changement ainsi qu’en cas de changement dans la masse des
prestations, bases de règlement des comptes, les décomptes, les délais de paiement, retenue
de la garantie…etc.
 Réception et garanties : dispositions arrêtant les types de réception et la levée de la garantie
sans oublier la responsabilité de l’entrepreneur après la réception.
 En cas de constatation du défaut d'exécution imputable dans les prestations, le maitre
d’ouvrage dispose d’un pouvoir de sanction pour édicter des mesures coercitives à l’égard de
l'entrepreneur.

-Les modalités de règlement des différends et des litiges : Ainsi, il y a trois moyens pour régler les
différends et litiges en matière de marchés publics, il s’agit de :

o Un règlement à l’amiable entre l’entrepreneur et le maître d’ouvrage, ou le cas échéant,


l’autorité compétente.
o Un recours à la médiation ou à l’arbitrage,
o Un recours aux juridictions compétentes (tribunaux administratifs).

B-Dispositions spéciales au CCAG-T :


Le cahier des clauses administratives générales applicable aux marchés de travaux est un outil qui
offre aux acheteurs publics un contrat-type clair pour faire face aux diverses phases de l'exécution de
leurs marchés et aux aléas qu'ils sont susceptibles de rencontrer.

7
Article 32 du CCAG-EMO.

6
La réforme de 2016 du CCAG-T a introduit de nouvelles dispositions qui ont pour but le renforcement
des droits et obligations des cocontractants, en préservant les intérêts de l'Administration et du
secteur privé dans le cadre d'un partenariat équilibré en vue d'assurer des prestations de meilleure
qualité et dans les délais requis.
Champ d'application
le CCAG-T est applicable aux marchés de travaux passés conformément aux dispositions du décret du
20 mars 2013 relatif aux marchés publics et Conformément aux dispositions de l’article 2 du code des
marchés, les personnes publiques assujetties aux règles du code des marchés publics sont : l’État, les
établissements publics ainsi que les collectivités territoriales et leurs groupements avec des
aménagements relatifs aux établissements publics qui seront concernés et une période transitoire
pour les collectivités locales notamment la région et la préfecture8.
Cette extension du champ d'application est l'un des apports qu’a connu le CCAG-T du 2016, et selon le
principe posé par son article premier, le CCAG-T s’applique à tous les marchés de travaux qui se
référent expressément audit CCAG-T dans les cahiers de prescriptions spéciales qui leur sont
afférents". Ce qui veut dire que s'il est bien obligatoire de déterminer les conditions d'exécution du
marché, la référence à des documents généraux préétablis n'est pas obligatoire. Il est toujours possible
à l'acheteur public d'élaborer son propre cahier des charges, avec les risques d'oublis, de
contradictions ou d'erreur de droit que cela comporte.
Dispositions spéciales aux CCAG-T
Pendant l’exécution des travaux : la période d’exécution des travaux, l’entrepreneur et le maître
d’ouvrage réalisent respectivement leurs obligations et ce, en conformité au marché entre l’ordre de
service et la réception des travaux. Plusieurs obligations incombent à l'entrepreneur à ce stade:
 La présence sur le lieu d’exécution des travaux ou se faire représenter par un de ses
collaborateurs désignés par lui et accepté par le maître d'ouvrage (art 21 CCAG-T),
 Le respect des délais prévus au maître d’ouvrage.
 la tenue d’un registre du marché enregistrant tous les documents émis et reçus par le
maître d’ouvrage dans le cadre du marché (ordres de services, réponses du titulaire...)
ou la désignation d’interlocuteurs de l’entrepreneur pour le suivi et le contrôle du
chantier...
Le CCGA-T a encadré la phase de la préparation des travaux en prévoyant les documents à
apporter avant le commencement des travaux, ainsi que les conditions d’exécution et de leur
interruption.
Le texte de référence prévoit le début d'exécution des travaux 10 jours à partir de la date de
notification de l'ordre de service, à l'exception de certains cas d'urgence, avec la possibilité de résilier
le marché de la part de l'entrepreneur si le délai de 30 jours n'a pas été respecté à compter de la
notification de l'ordre du service.
En ce qui concerne les produits et les matériaux, le titulaire a une compétence exclusive dans le choix
des matériaux, sous réserve qu'ils satisfassent aux prescriptions du marché. Outre l'obligation de
traçabilité, le titulaire doit respecter les normes techniques lors de la mise en œuvre des matériaux9.

8
9 BOUTAQBOUT Abdelmjid, Marchés publics : manuel pratique de gestion, Rabat, Librairie Dar Assalam, 2019, p. 45.
9
Art 42 CCAG-T

7
Le CCAG-Travaux définit aussi le contenu et le caractère des prix du marché, son interprétation, ses
conditions de mise en œuvre, les compléments qui peuvent y être apportés dans le CPS du marché.
Dispositions relatives à l’achèvement des travaux : Le CCAG-T prévoit les délais et les conditions dans
lesquelles la réception provisoire10 et la réception définitive11 sont effectuées. Il décrit les cas dans
lesquels le défaut d’exécution est imputable à l’entrepreneur et la procédure à suivre dans le cas où
l'entrepreneur n’exécute les dispositions prescrites dans la mise en demeure adressé par le maitre
d’ouvrage en appliquant des mesures coercitives qui sont la résiliation du marché o bien
l’établissement d'une régie aux frais et risques de l'entrepreneur.
Dispositions relatives aux règlements des différends : Le CCAG-T de 2016 a renforcé les voies de
règlement des litiges et différends par l'introduction de nouveaux mécanismes relatifs à la médiation
et à l'arbitrage et prévoit un ensemble d'étapes a suivre pour résoudre les litiges avec le maître
d’ouvrage :
1- la réclamation : qui doit être adressée au maître d’ouvrage en précisant le fondement de celle-ci,
les conséquences sur le marché, son délai d’exécution et le prix, le maître d’ouvrage ayant 30 jours
pour répondre12.
2 - le recours hiérarchique auprès de l’autorité compétente c’est-à-dire la tutelle du maître d’ouvrage
qui, elle, dispose de 45 jours pour répondre ;
3- la médiation et l’arbitrage ouvertes aux deux parties, suite à un commun accord Dans un délai de
trente (30) jours à compter soit de la date de réponse de l’autorité compétente, soit de la date
d’expiration du délai de 45 jours prévu à l’article 81.
Le cahier a prévu aussi la possibilité pour l’entrepreneur de porter le litige devant la juridiction
administrative compétente, dans un délai de soixante (60) jours soit de la date de la réception de la
réponse de l’autorité compétente, soit de la date d’expiration du délai de quarante (45) jours pour
intenter cette action.

C-Dispositions spéciales au CCAG-EMO


Le marché de services portant sur des prestations d’études et de maîtrise d’œuvre est, tout
contrat à titre onéreux conclu entre, d’une part, un maître d’ouvrage et, d’autre part, une
personne physique ou morale. Il est approuvé par le décret n° 2-10-2332 du 4 juin 2002 qui fixe son
champ d’application

Champ d'application :
Les marchés de services portant sur les prestations d’études et de maîtrise d’œuvre passés
pour le compte de l’Etat, sont soumis pour leur exécution aux stipulations du présent cahier des
clauses administratives générales (CCAG-EMO). Sont également soumis au présent cahier les marchés
de services portant sur les prestations de contrôle technique, d’essais et analyses de laboratoire de
bâtiment et de travaux publics. Toutefois, le maître d’ouvrage peut décider de se référer au présent
cahier des clauses administratives générales pour l’exécution de tout autre marché de services. Dans
ce cas, les stipulations du présent cahier s’appliquent, tant qu’il n’est pas dérogé expressément à

10
L’article 73 « Les ouvrages ne sont réceptionnés qu'après avoir subi les contrôles de conformité des travaux avec
l'ensemble des obligations du marché et, en particulier, avec les spécifications techniques ».
11
Def: la fin de l'exécution du marché et libère l’entrepreneur de tous ses engagements vis-à-vis du maître d’ouvrage.
12
Article 81 du Décret n° 2-14-394

8
certaines de ses dispositions par le cahier des prescriptions spéciales. Le présent cahier ne s’applique
pas aux prestations devant être confiées aux architectes conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur.13

Le déroulement de la procédure :
Lorsque la nature et l’importance du marché le justifient, la méthode prévue par le code,
notamment le paragraphe 6, consiste à scinder l’étude en plusieurs phases, chacune assortie d’un prix
afin d’explorer le plus grand nombre possible de voies de recherche. Chaque phase peut être
naturellement assortie du prix demandé, dans la mesure où les buts et les performances à atteindre,
les techniques, les moyens en personnel et en matériel à mettre en œuvre, ne peuvent pas toujours
être les mêmes pour chaque phase.

En fait, c’est surtout dans l’éventualité où le maître d’ouvrage ne serait pas en mesure de
préciser les objectifs et les projets à réaliser, qu’une phase préliminaire dite « de définition » a été
prévue. Cette phase a pour objet de déterminer les buts et les performances à atteindre, les
techniques à utiliser ou les moyens en personnel et en matériel à mettre en œuvre.

A cet égard il est important de prévoir la possibilité de faire achever l’étude par un autre
prestataire, ou d’incorporer le résultat dans une solution globale proposée par un autre fournisseur.
Ces droits doivent faire l’objet des clauses contractuelles et donnent lieu à une rémunération
négociée.

Aussi, dans l’éventualité où l’intérêt de la poursuite de l’étude soit remis en cause au cours de
l’exécution du marché, ce dernier doit prévoir la possibilité d’arrêter l’étude au terme d’une ou de
plusieurs de ses phases. L’arrêt de l’étude peut être dicté soit pour des raisons contractuelles, c’est-à-
dire si le délai prévu dans le contrat pour accomplir l’étude est écoulé, soit pour des raisons
budgétaires, c’est-à-dire si les crédits alloués pour réaliser l’étude sont épuisés.

Cette décision d’arrêter l’exécution des prestations a deux conséquences : d’une part elle entraîne
la résiliation du marché et d’autre part elle donne des droits de remboursement au titulaire du
marché.

En effet, à partir du moment où chacune des phases est clairement identifiée, chacune étant
assortie d’un prix, le marché précise les charges qui, entraînées de façon certaine par l’arrêt de l’étude,
seront remboursées au titulaire du marché, ce qui signifie que la décision d’arrêter l’exécution des
prestations ne donne lieu à aucune indemnité.

La combinaison de la notion du délai et du montant des crédits alloués implique que


l’administration contractante doit imposer au titulaire du marché, en vertu d’une clause contractuelle,
un contrôle a posteriori des coûts de revient. Ce contrôle s’appuie sur les comptes-rendus
d’avancement des travaux accompagnés d’une comptabilité qui fait ressortir un descriptif de la
comptabilité et de tous les renseignements nécessaires au calcul des coûts d’unités d’œuvre, des taux
de frais de production et de frais hors production, en fournissant tous éléments qui permettent
d’analyser et de contrôler ces coûts. A cet effet, une partie de la phase préliminaire peut être
consacrée à la détermination du coût prévisible de l’étude, ce qui va épargner à l’administration le
souci d’effectuer des dépenses qui s’avèrent plus élevées que les crédits alloués.

13
Article 1, Décret du 4 juin 2002.

9
Le choix du titulaire du marché
Eu égard à l’importance du rôle que doit assumer le titulaire du marché d’études, le maître
d’ouvrage est en mesure d’exiger des candidats de lui fournir les justifications précises des
compétences professionnelles et des moyens humains affectés à la réalisation de la prestation relative
à l’objet du marché. L’article 154-B du C.M.P. considère qu’il s’agit là d’un élément essentiel et d’un
critère d’attribution, et prévoit en outre la justification des capacités techniques et financières.
Cependant, cette exigence ne doit pas limiter l’accès à la commande publique, en conséquence des
niveaux minimaux de capacité doivent être liés et proportionnels à l’objet du marché et rendus
nécessaires par ce même objet et la nature des prestations à exécuter, ce qui revient à dire que le
règlement de la consultation peut proposer aux candidats d’apporter tout moyen de preuve équivalent
et que la capacité des candidats doit être appréciée au regard de l’objet du marché et de la nature des
prestations.14

CONCLUSION :
Les clauses contenues dans un CCAG, document de référence des marchés publics, constituent
des exemples de stipulations qui, une fois insérées dans le marché par la volonté des parties, font
corps avec lui, car elles sont devenues des dispositions contractuelles. Le titulaire d’un marché public
s'accommode comme il peut de ces subtilités juridiques. Il sait bien, cependant, qu'appliquer le code
des marchés publics c'est avant tout respecter les règles de mise en concurrence tandis que respecter
les clauses du CCAG auxquelles son marché fait référence c'est appliquer les clauses essentielles de ce
marché15.

Ainsi faut-il s’interroger sur le rôle des autres cahiers de charges, à savoir les CPC et les CPS
étant aussi des documents de référence des marchés publics, dans la régulation de ceux-ci.

14
Mohamed, NABIH, Droit des marchés publics : aspects juridiques, financiers et contentieux, Edition 2014, p.104.105.
15
Abdelmjid,BOUTAQBOUT, Marchés publics : manuel pratique de gestion, Rabat, Librairie Dar Assalam, 2019, p. 45.

10
o Bibliographie :

 Ouvrages :
-BOUTAQBOUT Abdelmjid, Marchés publics : manuel pratique de gestion, Rabat, Librairie Dar
Assalam.2019.

-Mohamed, NABIH, Droit des marchés publics : Aspects juridiques, financiers et contentieux, Edition
2014.

- Pr. CHEDDADI, Marchés Publics, S6 Droit Public, FSJEST, 2019-2020

 Loi et Décrets :
-Décret n° 2-12-349 du 8 joumada I 1434 relatif aux marchés publics. (B.O. n° 6140 du 4 avril 2013).

-Décret n° 2-99-1087 du 29 moharrem 1421 (4 mai 2000) approuvant le Cahier des Clauses
Administratives Générales applicables aux marchés de travaux exécutés pour le compte de l'Etat
(CCAG-T). (B.O. n° 4800 du 01/06/2000).

-Décret n° 2-14-394 du 6 Chaabane 1437 (13 mai 2016) approuvant le Cahier des Clauses
Administratives Générales applicables aux marchés de Travaux (CCAG-T). (BO n° 6470 du 02/06/2016).

- Décret-n2332-01-2 approuvant les cahiers des clauses administratives générales applicables aux
marchés de services portant sur les prestations d’études et de maitrise d’œuvre passés pour le compte
de l’Etat.

- Décret n° 2-98-482 du 11 Ramadan 1419 (30 décembre 1998) fixant les conditions et les formes de
passation des marchés de l’Etat ainsi que certaines dispositions relatives à leur contrôle et à leur
gestion

11
Table des matières
Introduction.................................................................................................................................................. 2
I-Définition, typologie et valeur juridique des CCAG ....................................................................................... 3
A-Définition et typologie………………………………………………………………………………………………………………………...3
B-Valeur juridique du CCAG ................................................................................................................... 3
II- Principales dispositions des CCAG .............................................................................................................. 4
A-Dispositions communes…………………………………………………………………………………………………………………….5
B-Dispositions spéciales au CCAG-T……………………………………………………………………………………………………….6
C-Dispositions spéciales au CCAG-EMO………………………………………………………………………………………………….8
Conclusion…… ............................................................................................................................................. 10

12

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