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DROIT DE LA CONCURRENCE

Une entreprise qui n’a pas la PM, de type succursale peut faire l’objet de sanction en matière de droit de la concurrence.
CONTENTIEUX DE LA CONCURRENCE
Contentieux interne Contentieux européen
Autorité de la concurrence : pouvoir de Organe compétent : Commission européenne
contrôle et de sanction Compétence : Application règles européennes de la concurrence (abus de
Cour d’Appel de Paris : pour recours position dominante, concentrations et ententes), sanction des pratiques
contre décision AC (puis Cassation) anticoncurrentielles et contrôle des aides d’Etat. Les affaires traitées doivent
Juridiction de l’ordre judiciaire : TC ou TJ présenter un intérêt communautaire certain.
à pour contentieux relatif à l’annulation Saisine d’office, plainte d’une PP ou PM ou encore d’un Etat membre.
des actes/CT qui vont à l’encontre de la Procédure : vérif du caractère sérieux de la plainte et déclenchement d’une
libre concu enquête. Possibilité de sanctions financières avec recours TUE et CJUE.

LE CONTROLE DES CONCENTRATIONS


Les regroupements : pour + de force, des gains d’efficacité. Mais : modification de la structure de la concurrence et donc
risque d’élimination de la concurrence.
Une opération de concentration est réalisée lorsque :
o Deux entreprises antérieurement indépendantes fusionnent : Fusion par absorption, Création d’une société nouvelle.
o Deux (ou plus) entreprises créent une entreprise commune : Concentration si l’entreprise commune est une entreprise
de « plein exercice », cad elle accomplit « de manière durable les fonctions d’une entité économique autonome ».
o Une entreprise prend le contrôle d'une ou plusieurs autres : Si la participation confère contrôle actif exclusif ou conjoint.
Le contrôle européen des concentrations
Domaine du contrôle (2 points à vérifier) Mise en œuvre et exercice du contrôle
Def : lorsqu’il existe une modif durable du Conditions : dépasser les seuils
contrôle des entreprises et que ce changement Nature : contrôle a priori : interdire ou autoriser l’opé.
provient d’une fusion ou d’une prise de contrôle Conséquences :
d’une ou plusieurs entreprises. 3 types : - Compétence exclusive de la Commission
- Fusion entre entreprises indépendantes - Notif de l’opé avant sa réalisation à la Commission pour examen et
- Prise de contrôle après conclusion de l’accord
- Création d’une entreprise commune - Nécessité de suspendre l’opé en att la décision
Triple alternative dans un délai de 25 jours :
Dimension communautaire : Ö Considérer l’opé hors champs d’appli
Seuils concentrations « grande dimension »: Ö Autoriser si pas de doute sérieux
Ö Engager une procédure normale si doute sérieux à
Au - 2 CAHT Aucune autorisation ou interdiction sous 90 jours (silence 90 jours =
entreprises mondial ne fait +
font
total des 2/3 dans OK)
individuelle
ment CAHT participa un seul Critères principaux d’appréciation :
> 250 M ntes > 5 état - Existence ou non d’entrave significative à concu effective
dans UE MDS membre
s/marché
- Entrave est le résultat notamment de la création ou renforcement
Seuils concentrations « modestes » : d’une position dominante
- CAHT mondial total des participantes > 2,5 - Détermination du marché pertinent
MDS Décisions :
- CAHT total dépasse 100M dans au – 3 états Ö Autorisation pur et simple ou assortie conditions
membres Ö Interdiction : recours possible TUE ou CJUE
- Au – 2 font individuellement CAHT > 25M
dans chacun de ces 3 états membres Théorie de l’entreprise défaillante àautoriser une concentration
Au – 2 font individuellement CAHT > 100M dans même si elle détruit la concu :
l’UE (sauf si 2/3 dans le même pays) Ö Disparition certaine et immédiate de l’entreprise acquise si pas
de reprise
Ö Pas de solution alternative
Ö Disparition assurée du marché des actifs sans la concentration
Le contrôle national des concentrations
Domaine du contrôle Mise en œuvre et exercice du contrôle
Ö Opé de concentration (// def UE) Contrôle préventif, donc a priori.
Ö Pas de dimension communautaire • Notif de l’opé par la personne qui réalise une prise de contrôle ou par les
opérateurs concernés par une fusion ou la création d’une entreprise commune
• Suspension de l’opé durant son examen par l’AC
Ö Dépassement seuils nationaux : • Examen de l’opération
Au - 2 - Délai de 25 jours pour la décision AC : vérif existence ou abs de doutes
CAHT entreprises sérieux d’atteintes à la concurrence à opé ne relève pas du contrôle des
mondial font
total des individuelle concentrations OU autoriser l’opé OU engager un examen approfondi
participante ment CAHT
s > 150 M > 50 M en
- Délai de 65 à 85 jours pour exam approfondi : mêmes issues que phase 1
France Recours possible devant Conseil d’État.
Ö Atteinte à la concu : entrave Sanctions des manquements à la réglementation :
significative. Appréciation aussi au - Si opé sans notif : injonction de notifier opé, annulation de l’opé, amende
regard de la dépendance éco 5% max CA des concernées, 1,5M pour PP
- Mêmes sanctions si réalisation opé avant décision AC
+ Autorité doit vérifier si la - Retrait de l’autorisation si non respects conditions imposées ou des
concentration apporte une engagements pris ou inexactitudes dans la notif
contribution suffisante au progrès éco - Demander compléter/modifier/résilier les accords si exploitation abusive
pour compenser les atteintes à la d’une position dominante ou état dépendance éco
concu.

LES PRATIQUES ANTICONCURRENTIELLES (PAC)


Sont interdits les accords d’entreprise qui ont pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu
de la concurrence. Et prohibition d’exploiter de façon abusive une position dominante sur le marché.
- 2 catégories communes UE et FR : ententes et abus de position dominante.
- Catégorie spécifique au droit interne : interdiction d’offres de prix ou de pratiques de prix abusivement bas
Ententes anticoncurrentielles
En droit français En droit européen
Prohibition des ententes ayant pour « objet ou pour effet Prohibition des ententes résultant « des accords entre
d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la entreprises, des décisions d’entreprises et des pratiques
concurrence sur un marché. » Suppose : concertées » et qui portent atteinte. En droit européen, 3
Existence d’une entente : Concertation entre entreprises critères :
autonomes et indépendantes censées être concurrentes. è Une concertation entre entreprises
Formes diverses : actions concertées, coalitions, ententes Entreprises cessent de d’avoir comportement autonome. 3
tacites… Entente à prouver par celui qui l’invoque formes de concertations :
Existence d’une atteinte au jeu de la concurrence : - Accord entre entreprise (exprès ou implicite) :
Sanction que si vise ou a un impact négatif sur la concu s’entendre s/plan qui limite u est susceptible de
(qu’elle soit consommée ou potentielle, horizontale ou limiter leur liberté commerciale
verticale) - Décision d’association : décision prises par
- Objet anticoncu : c’est l’objectif donc illicite et sera organismes auxquels sont affiliés des entreprises
sanctionnable même si n’a pas produit effets (ex : syndicats) à peuvent imposer à leur membre
- Effets anticoncu : sanctionnée même si l’objet n’était décision constituant ente anticoncu.
pas recherché. Règle (facultative) de minimis : ne pas - Les pratiques concerées : pas d’accord véritable
sanctionner les ententes qui n’ont eu qu’une incidence mais coordination des pratiques (ex : info ccrt
insignifiante. s/stratégie)
Exemples de types d’entente :
- Limitation accès marché ou libre jeu concu è Une atteinte à la concurrence
- Faire obstacle fixation des prix par libre jeu è Une restriction à la concurrence affectant le
- Limitation/contrôle de la prod, débouchés, inv commerce entre les États membres
- Répartition des marchés et sources d’appro
Les abus de position dominante
Ö Existence d’une position dominante (pas en soi incompatible avec les règles de la concurrence) : « pouvoir de faire
obstacle au maintien d’une concurrence effective sur un marché déterminé, en fournissant à l’entreprise la possibilité
de comportements indépendants dans une mesure appréciables vis-à-vis de ses concurrents, de ses clients et
finalement des consommateurs ».
- Critères d’appréciation : ensemble d’éléments révélateurs combinés à éléments liés non seulement au marché
mais aussi à l’entreprise elle-même.
- La position dominante peut être détenue individuellement ou de manière collective. En toute hypothèse, la
position dominante entraîne un affaiblissement de la concurrence au profit d’un « seul »

Ö L’exploitation abusive d’une position dominante : comportement excédant les limites d’une concurrence normale
vis-à-vis de ses concurrents, de ses clients et, finalement, des consommateurs. Ces comportements ne trouvent pas
d'autre justification que l'élimination des concurrents effectifs ou potentiels ou l'obtention d'avantages injustifiés.
Caractérisation de l’abus
§ Abus d’exploitation : d’user de sa position dominante pour imposer aux partenaires des conditions inéquitables
telles que des prix excessifs, des prix anormalement bas ou discriminatoires
§ Abus d’éviction : pratiques en cause visent à éliminer purement et simplement la concurrence.
Ö Objet ou effet restrictif de concurrence sur un marché
Le régime juridique des PAC (même traitement UE et FR)
Exemptions (interne et UE) Sanctions (autorité concu ou juridictions)
UE prévoit des exemptions uniquement en Les sanctions décidées autorités de la concurrence :
matière d’entente alors que le droit interne § Enjoindre aux entreprises de mettre fin à la pratique
autorise en théorie des exemptions en matière anticoncurrentielle
d’abus de position dominante. § Prononcer des amendes à l’encontre de entreprises concernées
Les exemptions en droit interne (3 § Imposer aux entreprises « coupables » des mesures de publicité de
hypothèses) : la sanction prise à leur encontre
Ø L’exemption par l’effet loi ou règlement § Décider de mesures provisoires
Ø L’exemption individuelle fondée sur le § Techniques permettant d’éviter ou d’obtenir réduction des sanctions
progrès économique supposant d’établir - Procédure de clémence si coopèrent pour permettre la
un « bilan ». révélation d’une entente. Le « délateur » qui y a pourtant
Ø L’exemption par catégorie (collective), participé est épargné
résulte décret pris après un avis de - Transaction : admettent les faits et « négocient » une réduction
l’Autorité de la concurrence. des sanctions (qd pas grande gravité). à Réduction de 10% des
sanctions en UE et de 50% en droit interne + engmt pas récidive.
Les exemptions en droit européen. Cela conduit - Procédure d’engagements : s’engagent volontairement à
à admettre des PAC, soit de manière individuelle, mettre fin à des PAC à engagements doivent intervenir avant la
soit par catégorie. Conditions : notification des griefs ou avant la décision de l’autorité
§ L’exemption individuelle : se fonde sur compétente. L’adéquation des engagements pris est vérifiée par
un bilan entre avantages et l’autorité compétente.
inconvénients d’une entente. Les parties
à l’entente doivent démontrer + avtg Doivent respecter les principes de proportionnalité et de nécessité
qu’inconvénient en termes d’atteinte à mais peuvent s’accompagner d’obligation de faire ou de ne pas faire.
la concurrence à engendre des gains
pour la concurrence (baisse des coûts, Les sanctions appliquées par les juridictions :
amélioration de la qualité des produits). Ø Civiles.
§ L’exemption par catégorie. Les parties à UE : prohibition des PAC donc nullité.
une entente doivent alors démontrer FR : juridictions sont compétentes pour prononcer la nullité
qu’elle entre dans le cadre d’un d’une PAC et pour allouer une indemnisation à la victime civile
règlement d’exemption catégorielle de cette pratique.
votée adopté par la Commission. Ø Pénales : Code de commerce : 4 ans et amende 75.000 euros

LA CONCURRENCE DELOYALE (4 TYPES DE FAUTES)


L’imitation Le dénigrement
Copier un pdt non-protégé = autorisé Diffusion de propos dénigrants à l’encontre d’un
Mais si crée un risque de confusion = acte concu déloyale concurrent :
- Imitation : signes distinctifs qui permettent aux clients Ö Vise à porter atteinte à l’image, à la
d’identifier une entreprise, les produits ou les services réputation dudit concurrent
proposés par l’entreprise ou encore le savoir-faire, voire la Ö Propos excèdent les limites normales de la
manière de présenter les produits crique professionnelle.
- Risque de confusion : possibilité qui existe dans l’esprit du Ö Victime du dénigrement doit être
public d’attribuer la copie à l’entreprise imitée, ce qui permet identifiable, ce qui veut dire que les propos
à l’imitateur de détourner la clientèle de son concurrent. péjoratifs sont ciblés.
- Lien de concurrence : risque de confusion suppose l’existence La sanction du dénigrement n’empêche pas pour
d’un lien de concurrence autant la pratique de la publicité comparative :
La victime de l’imitation peut exercer une action en concurrence comparer de manière objective certains produits
déloyale en prouvant son préjudice et la faute du concurrent. Si la interchangeables et l’auteur doit pouvoir prouver
victime dispose d’un droit privatif, elle peut agir en contrefaçon de l’exactitude de ses allégations.
manière cumulative à l’action en concurrence déloyale.
La désorganisation Le parasitisme économique
Peut résulter du débauchage de salariés (l’embauche Fait de tirer profit de manière indue de la réputation ou du
d’un salarié du concurrent n’est pas en soi illicite mais le travail d’un tiers, d’un concurrent, se traduit par « un ensemble
caractère massif et simultané d’un tel recrutement peut de comportements qui permettent de tirer profit, sans rien
être révélateur de la faute) ou encore de l’obtention de dépenser, des efforts et du savoir-faire du concurrent ».
manière frauduleuse de certaines informations - Si situation de concu : sanction au titre de la concurrence
protégées ou certaines informations privilégiées d’une déloyale car crée une confusion dans l’esprit de la clientèle
entreprise concurrente (secrets d’affaires, - Si pas situation de concu : on sanctionne tout de même par
détournement de fichiers clientèle, démarchage déloyale Code civil.
de la clientèle…).
L’action en concurrence déloyale
La concurrence déloyale est un fait juridique : relève du Code civil = faute, préjudice, lien de causalité.
L’action peut être exercée par toute personne qui se prétend victime, commerçant ou non. Les organisations
professionnelles peuvent aussi agir en justice. La finalité de l’action est de faire cesser les agissements dénoncés et aussi,
pour la victime, d’obtenir la réparation du préjudice subi.

LES PRATIQUES RESTRICTIVES DE LA CONCURRENCE


Les pratiques prohibées (article L. 442-1 ):
o Obtenir ou tenter d’obtenir de l’autre partie un avantage ne correspondant à aucune contrepartie ou manifestement
disproportionné au regard de la valeur de la contrepartie consentie.
o Soumettre ou tenter de soumettre l’autre partie à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et
obligations des parties.
o Rompre brutalement, même partiellement, une relation commerciale établie, en l’absence d’un préavis écrit qui tienne
compte notamment de la durée de la relation commerciale, en référence aux usages du commerce ou aux accords
interprofessionnels.
En cas de litige entre les parties sur la durée du préavis, la responsabilité de l'auteur de la rupture ne peut être engagée
du chef d'une durée insuffisante dès lors qu'il a respecté un préavis de dix-huit mois.
La notion de rupture brutale des relations commerciales établies ne s’applique pas dans le cadre de ruptures justifiées
par l’inexécution par l’autre partie de ses obligations ou en cas de force majeure.

Clauses interdites :
Sont nuls les clauses ou contrats prévoyant :
o De bénéficier rétroactivement de remises, de ristournes ou d'accords de coopération commerciale.
o De bénéficier automatiquement des conditions plus favorables consenties aux entreprises concurrentes par le
cocontractant.
o D'interdire au cocontractant la cession à des tiers des créances qu'il détient sur elle.

Pratiques commerciales interdites :


La revente à perte (incompatible UE) :
Fait de revendre un produit (ou annoncer sa vente) à un prix < prix d’achat effectif (SRP) : 75000€ d’amende.
SRP= Prix net unitaire – avantages/ rabais + TVA et autres taxes + prix du transport
La revente à perte est interdite pour les produits en l’état à ne s’applique pas aux produits transformés, ni à un contrat
ayant pour objet une prestation de services.
Les grossistes bénéficient d’une faveur puisque le seuil légal est affecté d’un coefficient de 0,9.

L’imposition d’un prix minimum :


Il s’agit de faire la chasse aux pratiques de prix ou marge de revente imposés. Une sanction n’est envisageable que si le
revendeur est contraint ou obligé de respecter les conditions fixées. Renseigner un prix indicatif n’est pas interdit. De
même, s’il s’agit d’interdire en définitive la revente à perte, la clause ou la pratique n’est pas répréhensible.
Une telle pratique peut traduire en entente anticoncurrentielle ou un abus de position dominante. De manière plus subtile,
le fournisseur peut interdire au revendeur d’appliquer certaines réductions de prix. L’imposition d’un prix minimal de
revente est pénalement sanctionnée d’une amende de 15.000 euros.

Le refus de vente :
Il est interdit de refuser à un consommateur la vente d'un produit ou la prestation d’un service.
Le professionnel peut déroger au principe d’interdiction s’il a un « motif légitime ». Le professionnel peut légitimement
refuser de vendre un bien ou un service à un autre professionnel. Le refus de vente entre professionnels peut, toutefois,
être sanctionné, dans certaines situations.
Motifs : porter préjudice au professionnel acheteur évincé, usage de position dominante, rupture brutale.

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