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DROIT CONSTITUTIONNEL
Tome 1
Principes Structuraux
1
Favoreu, L. La politique saisie par le droit, Paris, Economica, 1988,153p.
2
Starck Ch, la constitution, cadre et mesure du droit, Paris, Economica, 1984,195p,
3
Cité par Jacqaué. J.P.. Droit constitutionnel et institutions politiques, Paris, Dalloz, 2008, p.10
Aussi l’initiation des étudiants à l’intérioriser les principes structuraux d’un
Etat de droit est une tâche fondamentale particulièrement en Afrique afin que ce continent
cesse d’être cette arène féroce ou ne peut prospérer que le langage du vice institutionnalisé
et la force débridée.
1
Metena M, « Après les élections=avant les élections ». Les dernières élections politiques congolaises auraient-elles déçu ?
in Congo-Afrique, XLVIIIe année (Avril 2008) n°424,p.293-327,p.316.
I. DEFINIR LE DROIT CONSTITUTIONNEL
Dans tout groupe humain, du plus petit au plus grand, dit un grand juriste du début
de ce siècle Léon Duguit il y a, ceux qui commandent et ceux qui obéissent, ceux qui
donnent des ordres et ceux qui s'y plient, ceux qui prennent des décisions et ceux qui
les appliquent: les premiers sont les gouvernants et les seconds, les gouvernés1. Ce
rapport inégalitaire traduit le-phénomène dit du pouvoir, lui est la manifestation de la
capacité ou de la puissance violente ou non violente- d'un individu ou d'un groupe
d'individus d'imposer sa volonté sur à un ensemble et d'obtenir un comportement désiré.
Ce phénomène du pouvoir est observable aussi bien dans une classe, une
bande ou un groupe d'enfants occupés à une activité ludique. Il en est de même au sein de
la société globale.
La Constitution est donc « l'acte par lequel les citoyens définissent les
conditions d'exercice du pouvoir politique. »2
Le mot Constitution vient du latin « statuere » qui signifie établir, poser, fixer. Il
donne « instituere », placer dans, mettre sur pied et par extension instruire, éduquer, puis
« constituere », constituer, former, organiser un ensemble. »3
1
Cité par Duverger, M., Institutions politiques et Droit constitutionnel, PUF, Paris, 1970, p.9.
2
Prelot, M.. Institutions politiques et Droit Constitutionnel, Paris, Dalloz, 1972, p.32.
Duhamel, O. et Meny, O. Dictionnaire constitutionnel, Paris, PUF, P, 1992, p.208.
3
Borella, F, Elétnents de Droit Constitutionnel, Paris, Presses de Sciences Ro, 2008, p.15.
Nous pouvons définir le Droit constitutionnel comme une brandie de droit
public qui étudie les règles juridiques par lesquelles le pouvoir politique s'établit , s'exerce
et se transmet dans l’Etat»1
L’analyse de cette définition nous met en face des concepts et axiomes suivants :
4. Le Droit constitutionnel étudie les règles relatives au pouvoir politique dans l'Etat.
1
Prelot, M., Institutions politiques et Droit Constitutionnel, Paris, Dalloz, 1972, p.32.
I. Le Droit Constitutionnel : une branche du Droit
Définir le droit n'est pas chose aisée. Sur ce point précis de la définition du
droit, Vanderlinden parle d'une pente savonneuse1 . Matthieu Mebenga estime que
définir « le droit est en soi une interrogation décourageante2.»
Voilà pourquoi dit un vieil adage connu des juristes « ubi societas, ibi ius»
c'est-à-dire là il y a la société, il y a le droit.
.'
1
Vanderlinden, J., Au côté de Michel Alliot sur la pente savonneuse de la définition des droits, in Un passeur entre
les mondes, livre des anthropologues du Droit, publications de la Sorbonne, Paris, 2000,pp.87-97
2
Mebenga, M., Itinéraire de l'Histoire du droit et des institutions au Cameroun, in A La Recherche du Droit
Africain du 1XX in C. Kuyu (sous la dir. de) pp.47 60, p.47
3
Borella,P.,op.cit,P.5
4
Vanderlinden, J., idem, p.90.
Le Droit est une production de la société ; il émane de la société. En fait, dès
que les hommes se regroupent et s'organisent en sociétés apparaissent des normes
permissives ou prohibitives dont la complexité et la spécificité sont fonction des
groupes mêmes.
Pierre Legendre nous apprend que « le droit en général, et-le droit constitutionnel en particulier
parce qu’il est droit par excellence du pouvoir collectif et de l’obéissance; repose sur des fables et
des croyances : un récit fondateur »3 .
Voilà pourquoi on dit que « le droit n est pas une série close de
normes, de règles, de principes, de valeurs (...) il procède (plutôt d’un fa on
sans cesse renouvelée d'imaginer le réel »; Hans Kelsen, considère cette
norme fondamentale e, cette «grand
1
Dueuit, L., Traité de Droit constitutionnel, Tome 1, p.337.
2
Alliot, M., récits de quelques passages (1940-1963) in un Passeur entre les Mondes, op.cit, p.44
3
Cité par Borella, F, op.cit, P.10
norm » comme un grand récit fondateur. Le Droit est une vision Monde.
II. Le Droit Constitutionnel, une branche du Droit public
Le Droit tend à régenter aussi bien la vie publique que la vie privée. On
parle du Droit public et du Droit privé. Le Droit constitutionnel est une branche du Droit
public.
Examinons d'abord cette distinction.
Il a été en effet constaté que les conflits qui naissent dans la vie en
société opposent ses membres autour de deux éléments: le pouvoir et l'avoir. Le droit
privé s'applique aux personnes privées physiques ou morales et aux rapports qu'elles
peuvent avoir entre elles.
b. Critères de la distinction
1
Pactet, P., Institutions politiques et Droit constitutionnel, Paris, Economica, 2003, p.32.
2
Ulpien, V., Institutes de Justinien, L. I., T.I. dejustinia et jure, 1V
- Selon le critère organique : la qualité des personnes entre lesquelles s'établissent
des rapports sociaux régis par le droit : les rapports de gouvernants avec les gouvernés seront
en principe de droit public. Le Droit privé se définit comme étant l'ensemble des règles qui
fixent le statut des particuliers et épissent les rapports des gouvernés entre eux.
- Selon le critère formel qui tient au procédé d'édiction des actes juridiques, les
règles de Droit public ont un caractère unilatéral, impératif et autoritaire et s'imposent aux tiers
sans que leur accord soit nécessaire. Par contre le Droit privé comprend des règles applicables
aux rapports sociaux sous réserve de leur accord, il s'agit de procédé conventionnel résultant du
libre accord de deux ou plusieurs volontés.
- Selon le critère matériel, fondé sur le contenu de l'acte, les règles de droit public
ont pour but et mission de sauvegarder et de promouvoir les intérêts de la collectivité. En
revanche le droit englobe des règles qui visent à sauvegarder et à promouvoir les intérêts des
particuliers.
c. Caractères de la distinction
Le droit public et le droit privé ne sont pas sur un même plan. Le premier
bénéficie, en raison même de son objet, d'une supériorité hiérarchique sur le second: l'intérêt
général prime les intérêts articliers. Il en résulte que le droit public est un droit de 1a contrainte,
un droit fondé sur la coercition, un droit inégalitaire alors que le droit privé est un droit de
collaboration, de l'accord des volontés, un droit égalitaire.
d. Portée de la distinction
La distinction entre droit public et droit privé n'a pas seulement une portée
théorique, pratique ou pédagogique.
Elle traduit une philosophie. L'importance accordée à chacun des droits exprime
une conception du monde particulier. Si le droit public est prépondérant, le droit privé est réduit
à la portion congrue,
l'individu _est sacrifié à la société, à l'Etat (conception de l'Allemagne nazie, du fascisme
italien).__
A la limite le droit privé disparaît, il n'existe que des règles de droit public et l'on
se trouve en présence d'un régime totalitaire. A l'inverse, une place importante réservée au droit
privé exprime la place faite à l'individu dans la société : c'est selon la conception, l'existence
juridique reconnue et garantie d'«un mur de la vie privée » ; c'est-à-dire des libertés de
l'individu.
• Car cette séparation est infondée 3: on estime que le droit public obéit à des
principes et à des règles qui sont celles de droit privé. Des pans entiers du droit
administratif comme le droit des contrats ou de responsabilité administrative sont régis par
des principes qui sont ceux du droit privé et ne peuvent être compréhensibles qu'à
partir du moment où les principes de base du droit privé ont été assimilés.
1
Vedel, G.; Manuel élémentaire de droit constitutionnel, Dalloz, 2002, p.3, réed
2
Debbasch, ch. et al, Droit constitutionnel et institutions politiques, 2 cd, Paris,
3
economica, 1986, p.9. Etien, R., Initiation au Droit public, Paris, Ellipses, 1998, p.13.
sur des particuliers. Pourquoi en effet l'Etat ou les collectivités doivent ils avoir un régime
dérogatoire, des faveurs spécifiques?
- Cette séparation droit privé et droit public serait trop rigide. En effet toute une
série de questions ou de problèmes rele.ert à la fois du droit public et du droit privé. Les
collectivités publiques agissent comme des particuliers, et certains particuliers ou sociétés
privées sont chargées d'une mission de droit public comme par exemple les concessionnaires de
droit public.
Par ailleurs l'Etat privatise, régule plus qu'il ne réglemente, il prend la forme de
réseau plus que de pyramide, mais il est toujours de plus en plus présent sur une série
d'activités par exemple en matière économique et sociale, en plus ses entreprises font des
dividendes.
Le Droit public est schématiquement le droit de l'Etat. Selon qu’il s'agit des
relations de l'Etat avec d'autres Etats ou des relations de l'Etat avec les gouvernés, on distingue
en son sein le Droit International public et le Droit public interne.
Le Droit international public traite des rapports juridiques entre Etats, entre Etats
et organisations internationales, parfois entre organisations internationales et personnes morales
ou physiques.
1
Etien, R., op.cit, p.14.
Le Droit public interne comprend l'ensemble des règles qui, dans un Etat
donné, gouvernent les rapports de l'Etat et de ses agents avec les particuliers.
Le Droit public interne est lui-même divisé entre plusieurs branches dont :
1
Prelot, M. et Boulouis, J., Institutions politiques de droit constitutions, Paris, Dalloz, 1990, p.33.
Sanctionnée par les tribunaux. D'où les principaux caractères des normes juridiques qui sont
officielles, impersonnelles, obligatoires et sanction nable ;
- enfin la règle est sanctionnable, ce qui revient à dire que son observation
sera assurée au besoin par la force publique. C'est l'obligatoire de la norme constitutionnelle;
Le droit constitutionnel est une discipline juridique, car il rassemble les règles qui
fondent le statut de l'État et encadrent les phénomènes politiques. Il pose des règles du jeu et
distribue les rôles entre les différents acteurs (chef de l'Etat, gouvernement, parlement...).
1
Quermore, J., Le gouvernement de la France sous la Ve République, Paris, Dalloz, 1980, p.333.
définit par son caractère coercitif et obligatoire, sanctionnée par l'autorité publique. La
réponse est bien sûr affirmative.
Mais il reste que le droit peut bien et fortement structurer la vie politique: il ne
la détermine pas. Il crée des contraintes mais n'en fixe pas les effets. Ainsi s'observe par
rapport à l'économie ou à la culture, l'insoutenable autonomie du politiques.
De Gaulle dira « une constitution est un esprit, des institutions, une pratique »
Aussi le droit constitutionnel n'étudie pas seulement les règles posées mais
aussi constatées dont l'application ne se fait pas nécessairement au moyen de la contrainte
organisée.3
dans la mesure où, d'une part, des textes sont enfin venus . réglementer ce qui
1
Article 164 de la constitution du 18/2/2006 in J.D.R.D.C, 47année numéro spécial.
2
Entretien avec Lacouture J., in presse hebdomadaire du 4 septembre 1987
3
Mcbcnga, M. op.cit, p.47.
1
Ardant, Ph., blstitulions politiques ci Droit Constitutionnel, L.G.D.J, Paris, 2004, p.2.
2
Pavoreu, L., La politique saisie parle droit, Economica, 1988, p. 153.
était jadis au-delà du droit (financement des partis politiques et des campagnes électorales,
réglementation des sondages, etc.) ou d'autre part, le juge constitutionnel se trouve
désormais au cœur des controverses politiques, obligeant les acteurs de ce jeu a formuler de
plus en plus leurs interventions en termes juridiques. Ainsi, on observé- la « juridicisation et
la judiciarisation de la vie politique ».
Il y a des sanctions juridiques, mais très souvent illusoires pour ceux qui
bafouent dès qu'ils ont pour eux l'appui de l'opinion ou des forces armées.
1
Djelo, E.O., (V), Cours de droit constitutionnel et institutions politiques ; UNAZA, Campus de Kinshasa, 1996-1997, p.8.
2. Droit conventionnel
On étudiera les règles écrites, mais aussi les règles coutumières, autrefois
dominantes qui naissent de la volonté des gouvernés eux-mêmes puis, qu'elles procèdent de
l'observation suffisamment prolongée de comportements auxquels s'attache une prescription
positive ou négative.
Bien entendu, ces règles coutumières supposent d'une part, une répétition sans
discontinuité, et d'autre part le consensus de tous ceux qui sont concernés ; même indirectement
ainsi que leur conviction qu'il s'agit bien des règles juridiques.
3. Un droit instrumental
Les acteurs du jeu constitutionnel, ne sont pas seulement soumis au droit, à ses
contraintes, ils cherchent à la fois comment s'y conformer et comment s'en servir. Rares sont les
prescriptions juridiques qui échappent à la volonté des acteurs du jeu politique. « En fait chacun
y recourt en y cherchant des avantages dans la lutte pour le pouvoir. C'est par là que le droit
constitutionnel est un droit instrumental: il met à la disposition des acteurs du jeu politique un
arsenal de règles et procédures dans lequel chacun puise les instruments. On pourrait dire les
armes aptes à renforcer sa position, à « marquer des points », si possible, à faire triompher ses
idées et sa politique1 ».
Ces spécificités du droit constitutionnel, à la fois un droit de la pratique,
conventionnel et parfois instrumental, justifient à ce jour l'adjonction du terme « institution
politiques » au Droit constitutionnel.
1
Zarka, J.C., Introduction au droit constitutionnel, Paris, Ellipses, 2003,p.7.
1
Ardant, Ph., op.cit, p.4.
V. Le droit constitutionnel étudie les règles juridiques relatives à
l'établissement, à l'organisation et au fonctionnement et du pouvoir
politique
1
Prclot, M., Institutions politiques et droit constitutionnel, Dalloz, 1972, p.32
2
Kitete, K.A., Droit constitutionnel et Institutions politiques, Unikin, Faculté de Droit, 1993-1994, p.6.
Ces trois aspects, combinés de l'enjeu du droit constitutionnel (le
pouvoir politique) et du cadre de son exercice (l'Etat) constituent la trame de cet
ouvrage.
1. Définition
Disons que le vocable institution est une notion vague qui désigne des réalités
très variées et vivantes, mais dont les contours reste flous. Il est nécessaire d’en préciser le
sens.
Selon le dictionnaire LITTRE, on entend par institution « tout ce qui est inventé
et établi par les hommes à l’opposition à ce qui est naturel ».
Etymologiquement par Institution il faut entendre « ce qui est établi par une
volonté humaine ».1
Mais tout ce que l’homme établit par sa volonté n’est pas institution : une
institution est établie de manière durable, permanente, en vertu de l’union de volontés
individuelles agissant pour une entreprise commune.
Cette union des volontés crée une organisation sociale durable, des organes
sociaux notamment une autorité qui dirige. Elle crée en plus des mécanismes de
fonctionnement de ladite organisation.2
Hauriou Maurice définit une institution comme « une organisation qui acquiert
la permanence, survit à ses fondateurs parce qu’elle a été créée en vue de la réalisation d’une
idée, et que cette idée a suscité de nombreuses adhésion. »3
1
Djelo, E. O. (V), op.cit, p.30
2
Idem, p.50.
3
Acquaviva, J.C., Droit Constitutionnel et Institutions Politiques, Paris, Dunod, 1992, p.2.
4
Bureau, G., L’Etat, Paris, Seuil 1970, p.30.
Aussi, on distingue deux types d’Institutions : les institutions-organes et les
institutions-mécanismes.
2. Catégories d’institutions
a. Les Institution-organes
Des règles du jeu se sont peu à peu substituées aux simples rapports de force.
L’Etat devient institution lorsqu’il cesse d’être l’exercice d’une simple ascendant personnel
toujours discuté et précaire. Par conséquent, il devient la mise en œuvre d’un agencement ou
ordonnancement des règles permanentes objectivement posées.
L’Etat est ainsi appelé « l’Institution des institutions » (M. Hauriou), car outre le
fait qu’il représente le type contemporain le plus achevé d’organisation sociale, il apparaît
comme la collectivité politique et juridique-cadre qui englobe une multitude d’autres
institutions, les unes privées, les autres publiques.
b. Institutions mécanismes.
B. Institutions Politiques
Les institutions étant les choses établies par les hommes, les
institutions politiques peuvent se définir comme des créations de l'homme dans le
domaine politique. Mais Le mot politique est lui-même un concept
polysémique. Plusieurs dualités enserrent traditionnellement l'usage de ce terme,
suivant qu'on se focalise sur la valeur qu'il faut attribuer à l'activité politique,
sur l'aire de la sphère politique, de la langue utilisée notamment l'anglais, du
genre, et finalement sur sa signification étymologique.
-Selon la valeur ;
Le concept politique peut avoir un sens noble qui était déjà celui
d'Aristote: la politique est l'art du commandement social, l'activité pacificatrice
permettant à une société divisée de s'ordonner à une fin supérieure.
Au sens vulgaire, au contraire, la politique est une activité sale,
dégradante, renvoyant à des jeux stériles, à des combines malsaines. Pour certains,
la politique est repoussée avec une belle indignation. C'est 1la définition d'Alembert et
beaucoup de nos compatriotes : l'art de tromper les hommes .
1
Cité par Gicquet, J., et Gicquel J.P., Droit constitutionnel et institutions politiques, Montchrestien, Paris, p.12
« extensive », la politique est omniprésente : « tout est politique ». Platon prétendait qu’elle
était l’art d’élever les troupeaux.
-
Selon la langue, en anglais, plus pragmatique, deux termes définissent la
politique :
Le terme se traduit d’abord par « policy » qui désigne les produits de l’action
gouvernementale, c’est-à-dire les programmes, les décisions et les actions imputables aux
autorités politiques. On parle de la politique européenne. Le terme politique se traduit
également par « politics » qui désigne plutôt le processus lié à l’exercice et à la conquête du
pouvoir dans une société donnée. On parlera de la stratégie politique d’un parti politique, d’un
acteur politique.
- Suivant le genre, certains auteurs n’hésitent pas à relever la nuance entre le
choix du masculin ou du féminin.
Au masculin « le politique » intègre l’ensemble des régulations qui assurent
l’unité et la pérennité d’un espace social hétérogène et conflictuel.
1
Baudouin, J., Introduction à la science politique, Dalloz, Paris, 2002.
C. Conséquences de l'adjonction du concept « institutions politiques » au
droit Constitutionnel ou les transformations du droit
Constitutionnel
L'adjonction ou l'élision des termes « institutions politiques » nous révèle les
transformations qui affectent l'enseignement et la recherche en Droit constitutionnel ou
les trois Etapes du Droit Constitutionnel.
1
Turpin, D., Droit constitutionnel, Paris, PUF, 2003, p.l.
2
Bastien, F., Le juge, le droit et la politique, éléments d’une analyse politique, RFDC, 1920, p.49.
2ème étape: L'âge sociologique ou d'adjonction de l'expression «institutions
politiques» ou le temps des politistes.
Il s'agit dit-il « de situer les institutions et le droit dans leur cadre social, en
dévoilant leurs objectifs politiques, on éclaire leurs mécanismes techniques ce faisant,
on mesure mieux leur efficacité par rapport à ces objectifs ». 2
1
Duverger, M., op,cii. p.6.
2
Idem
Va se renforcer jusqu'à revendiquer une sorte de monopole de l'analyse
légitime des phénomènes politiques, la constitution n'étant plus, selon la formule de G.
Burdeau qu'« un temple allégorique habité par des ombres car la vie politique le
fonctionnement, des institutions se déroulent en mare des règles constitutionnelles ».
Ainsi, les termes institutions politiques prirent naturellement place à coté
voire devant le droit constitutionnel dans les programmes officiels. A partir de 1954
dans les programmes, « le droit constitutionnel devint de moins en moins le droit de la
constitution pour être de plus en plus le droit des institutions politiques qu'elles
soient ou non contenues dans le texte de la constitution. »1
Cependant convenait-il pour autant de jeter sans discernement l'eau du
bain du juridisme exclusif ou excessif caractérisant l'état premier du droit
constitutionnel avec le bébé du droit ?
Il faut dire qu'il n'y a pas substitution dans le temps de l'un sur l'autre mais
1
Duverger, p.2.
2
Carbonnier, J., I're face à la thèse de Sayag A., Essai sur le besoin créateur du Droit, Paris,L.G.D.J., 1969, p.III.
3
Borclla,F.,op.cit., p.1 I.
plutôt superposition par élargissements successif de son objet. Ce qui nous amène au
troisième stade.
1
Favoreu, L., Le Droit constitutionnel, droit de la constitution et constitution du droit,
Revue Française de droit constitutionnel, N °1, 1990, PUF, p.72 et svts.
2
Chevallicr, J., Evolutimt et situation présente du droit constitutionnel, Paris, Cujas 1977, pp.31-4i
Toute fois il est permis de penser qu' « il serait dangereux pour cette discipline de
se replier sur une approche seulement contentieuse du phénomène du pouvoir »1 ou de
tomber dans ce qu'il est convenu d'appeler « le gouvernement des juges.»
Aussi G. Burdeau dit en conclusion que « le droit est un ordre et ce qu'il ordonne,
c'est la vie. Etudier la règle de droit, particulièrement dans le domaine constitutionnel, c'est suivre
en témoin attentif le mouvement qui n'a jamais cessé d'entraîner les sociétés politiques à s'organiser
selon un certain ordre. Mais c'est aussi pour comprendre ce mouvement, connaître les forces qui le
stimulent et les figures dans les quelles il s'inscrit. Une telle entreprise exige évidement qu'on
élargisse le cadre de l'analyse au -delà du strict commentaire des textes. Mais elle n'implique pas
cependant que l'on doive tenir pour périmer le point de vue du juriste. »2
Cette prudence est d'autant plus de mise que l'objet d'étude du droit est le pouvoir
dans ses trois dimensions; le droit reste et est non seulement le droit de la constitution mais aussi le
droit des institutions politiques, qu'elles soient ou non contenues dans le texte de la constitution.
Car, comme ledit J. Carbonnier, «Derrière le droit public, la politique n'est pas loin.»3 En somme, «
le nouveau droit constitutionnel s'impose, postmoderne puisque métissant ses propres sources,
combinat paradoxalement des contraires, brouillant les repères classiques et mettant en cause les
valeurs et les croyances transversales »4
Le concept méthode vient de deux mots grecs méta : suivant et odo : chemin,
passage, donc « chemin suivant lequel ».
A. L'approche juridique
1
Roussillon, F., cité par Zarka, Introduction au droit constitutionnel, Ellipse, Paris, 2003, p.7.
2
Bardeau, G., Droit constitutionnel et institutions politiques, LGDJ, Paris, 1963, p.6.
3
Carbonnier, J., dans la préface consacrée à la thèse de Sayag, essai sur les besoins créateur de droit, Paris,
1969.
4
Cubcrtafond. 13., Le nouveau droit constitutionnel Paris,l'Hannattan,2008,P.5
et analyse le droit positif. Le juriste pose la norme constitutionnelle et observe l'analyse de
conformité, La méthode juridique n'ignore pas le fait, mais il part du texte et elle confronte le
fait et le droit. Cette méthode s'attache aux problèmes de conformité d'un événement
donné à la constitution.
B. L'approche sociologique
Ainsi le droit sera mis en perspective avec les autres disciplines des sciences
sociales avec lesquelles il entretient des relations éclairantes.
1
Doudou Thiam, Le fédéralisme africain -ses principes et ses règles, présence africaine, Paris, 1972, pp.22-23.
2
Bipoum-Woum, J.M., PEtat en Afrique comme objet d'étude in Djoli Eseng'Ekeli, Constitutionnalisme africain,
entre la gestion des héritages et l'invention du futur, connaissances et savoirs, Paris, Ld connaissances et savoirs, 2006,
p.53.
D'abord avec la théologie, la constitution nous dit Rousseau est une œuvre
divine. C'est un « sacred instrument 1». Le droit fait partie intégrante d'un ensemble
cosmique dont elle n'est qu'un élément.
La religion étant prise en son sens strict : ce qui relie en réalité des gens
partageant un ensemble des pré-supposés communs. «Il n'y a point d'empire qui ne
fût fondé sur le merveilleux » dit Talleyrand. Longue est la liste des substitutions ou
des modulations de dieu. En somme, « les humains trouvent consolant imaginer que
l'ordre imposé par leurs dirigeants reflètent un ordre divin de l'univers ».2
1
Maffessoli, M., La transfguration du politique, Paris, Table ronde, 1992, p.32.
2
Rousseau, D., Question de constitution, in le nouveau constitutionnalisme, mélange en l'honneur de Gérard,
Paris, Econoniica, 2001, p.5.
1
Tierny, ï3., Religion et droit dans le développement de la peinée constitutionnelle, Paris, PUF, 1993, p.1 1.
2
Idem, p.19.
3
Louis Assier- Andrieu, L., Le droit dans les sociétés humaines, Paris, Nathan, p.80.
excellence du pouvoir collectif et d'obéissance, repose sur des fables et des croyances»4
Aussi, L. de Heusch écrit: « tout gouvernant, tout souverain est à des degrés
divers à la fois dépositaire de la force physique contraignante et prêtre d'un culte de la force
».5
4
Cité par Cubertafond, B, op.cit.p.10
5
Heusch, L., Le droit et la société, annales du centre d'étude des religions, Bruxelles,1962
6
Mazeaud, J., et De Juglart, M., Leçons de droit civil, Paris, Montchrestien, 1981, p.35.
1
Cubcrtafond,B. ,op.cit, p.6.
2
Gonidec, P.F., Réflexions sur le constitutionnalisme africain, Revue juridique et politique, 1982, II, p.852.
L'intérêt de cet enseignement est double
D'abord sur le plan pratique, cet enseignement se présente comme une matière devant
inciter les étudiants à la réflexion politique afin de mieux comprendre pour leur
permettre de s'intégrer comme citoyens, donc êtres citoyens conscients au monde
contemporain. La politique est un lieu de mystification, le Droit constitutionnel
nous aide à briser le voile afin de saisir les ressorts réels du droit et des actions.
3
Rousseau, J.J., Question de constitution, op.cit, p.5.
IX. Plan sommaire
Cet ouvrage est le premier tome d'une série de trois. Il est divisé en cinq titres
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses, telle est la
quintessence de cette première partie de notre ouvrage.
Les juristes s'accordent pour affirmer qu'il n'y a pas d'institutions idéales,
que chaque Etat peut se doter des institutions qu'il juge meilleures et cadrant avec ses
réalités sociopolitiques. Cependant, si chaque société secrète ses propres institutions, il
existe néanmoins des principes fondateurs et fondamentaux sur lesquels s'appuient les
Etats modernes pour ériger leurs Institutions. ce sont les principes structuraux. Au-delà
des apparences, il faut pénétrer et relever l'intimité des institutions.
Ainsi, par principes structuraux, il faut donc entendre les éléments essentiels
du droit constitutionnel, en l'espèce ceux qui en font un ensemble ordonné. Il s'agit des
éléments qui permettent d'en saisir et d'en apprécier la cohésion et l'esprit. Car il existe
des cadres communs à tous les régimes constitutionnels.
Montesquieu dit à ce propos: « j'ai posé les principes et j'ai vu les cas particuliers
s'y plier d'eux-mêmes, les histoires de toutes les nations n'en être que les suites. »1
1
Montesquieu cité par Chevallier, J.J., Les grandes œuvres politiques de Machiavel à nos jours, Paris Armand Collin, 1972,
p.8.
Ensuite nous aborderons le cadre d'exercice du pouvoir politique ou le siège du
pouvoir politique: L'ETAT.
Mais la vie politique dans l’Etat se déroule à travers une armature juridique, un
socle, une assise juridique, des règles fondamentales : LA CONSTITUTION. Socle parce
qu'elle est la, charte fondamentale écrite ou non écrite qui donne l'esprit ou le sens, institue les
pouvoirs publics, les organise et détermine leurs attributions, règle les modalités de leur
collaboration et leur coexistence, fixe les droits et les devoirs des citoyens (TITRE III).
Mais il ne suffit pas de savoir comment sont réparties ces attributions, il faut saisir les
modalités et la dynamique de ces rapports, c'est L'AMENAGEMENT DU POUVOIR
POLITIQUE ou les structures du pouvoir ou encore les régimes politiques (TITRE VI).
Cependant la vie politique n'est pas simplement une question de textes et des
rapports, elle est animée par des citoyens qui participent, individuellement ou en groupe à
l'exercice de ce pouvoir politique. Ils en sont les acteurs organisés en partis et en groupes de
pression. L'accession au .pouvoir politique peut s'exercer suivant plusieurs modalité (force
l'hérédité ou de madère démocratique à travers les élections. LA PARTICIPATION AU
EITIQUPOUVOIR POL constitue le dernier titre de notre cours (TITRE V).
1
De Jouvenel, B., Du pouvoir, histoire naturelle de sa croissance, Hachette, Paris, 1972, p.20.
TITRE 1er
L'ENJEU DU DROIT CONSTITUTIONNEL :
LE POUVOIR POLITIQUE
CHAPITRE I
CADRE CONCEPTUEL: DEFINIR LE POUVOIR POLITIQUE
SECTION I : DU POUVOIR
Il faut partir du constat selon lequel dans tout groupe humain on peut
observer une division des membres en deux catégories, ceux qui « commandent » et
ceux qui «obéissent ».
1
Clastres, O., La Société contre l’Etat, Paris, Ed du Minuit, 1974, p.21.
2
Burdeau, G., L’Etat, Paris, Seuil, 1970, p.22.
Le mot pouvoir vient du latin potestas qui veut dire la capacité d'agir.
1
Freund, J., Essence du politique, op.eit, p. 140.
2
Duverger, M., Institutions politiques et Droit Constitutionnel, PUF, Paris, 1970, p.12.
Section II : Le Pouvoir politique
C'est dans ce sens que Max Weber affirme «nous entendons par politique
l'ensemble des efforts que l'on fait en vue du pouvoir ou d'influencer la répartition du
pouvoir soit entre les Etats, soit entre les divers groupes à l'intérieur d'un Etat ». L'origine
du pouvoir politique, sa nature, malgré la réflexion de plus grands penseurs est une énigme,
c'est-à-dire une question qui n'est pas encore résolue.
1
Pactet, P., Institutions politiques et Droit constitutionnel, Armand Colin, 2003, P.16.
Mais dans l'Etat, le pouvoir revêt des caractères que l'on ne trouve pas
ailleurs : son mode d'enracinement, sa finalité l'affranchissent en principe de l'arbitraire
des volontés individuelles, il obéit à des règles qui l'enserrent. Aussi, nous allons
l'analyser d'abord pour saisir le pouvoir dans le monde animal (chap. I), ensuite dans
les sociétés humaines (chap. II) et examiner ses caractéristiques, ses formes dans le
temps et l'espace (chap. III) et enfin ses fondements (chapitre IV).
CHAPITRE II
DU POUVOIR DANS LES SOCIETES ANIMALES
Notons cependant que l'étude du pouvoir dans les sociétés animales fait l'objet
de plusieurs sciences spécifiques notamment l'Ecologie, ou encore l'éthologie.
1
Leclercq, C., Droit constitutionnel, Paris, LITEC, 1999, p 25
2
Le Monde, quotidien (lu 24 février 1980.
3
Boulhoul, Ci. , La Biologie sociale, PUF, Que sais-je, 1957, p.6.
4
Spencer, H., Essai', scientific, political and speeulative, 3 Vol, Londres, 1868 à 1875
Section I. Le Pouvoir chez les animaux inférieurs : les
« organisations d'insectes»
L'observation de la vie des insectes démontre une organisation sociale d'une
grande complexité.
Si l'on regarde les vertébrés et les mammifères notamment les oiseaux, les
gorilles, on constate le système d'organisation sociale proche de ceux qui enserrent
l'homme. Les grands singes qui vivent en tribu reconnaissent l'autorité d'un chef.
Des travaux récents ont montré l'unité organisationnelie entre les primates et les
hommes. Ces travaux ont montré qu'il y a une véritable organisation sociale et pendant
très longtemps on a cru que l'homme se différencie de l'animal par la pensée. Or il
n'existe pas de frontières tranchées entre les singes et les hominidés. Il a même été
constaté que la communication par geste est très développée dans la société des
chimpanzés. Ceux-ci, sont à mesure d'assimiler un certain langage, à la limite l'homme et
l'animal ne se différencient pas absolument.
1
Boaabeau, E., et Theraulaz, G., Intelligence collective, Hermès 1994
Selon Serge Moscovici1, Ce passage a été favorisé par la chasse. Celle ci a
introduit une modification essentielle : la nécessité d'une coopération entre les mâles, y
compris les jeunes, en raison du caractère collectif de la chasse, contrairement à la
cueillette.
La chasse imposait une organisation, une structuration culturelle, une division
du travail, une coopération entre les mâles, une spécification de la fonction maternelle
féminine.
Il faudrait orienter l'élément fondamental de la différenciation du pouvoir non
pas donc par la nature, mais dans l'innovation sociale. Selon J.W. Lapierre2. Menacés dans
leur sécurité, les hommes sont amenés à inventer le vivre -ensemble, a innover, a quitter
a nature pour la culture.
Ainsi, les hommes apparaissent comme les seuls animaux qui peuvent asseoir
un contrat social, créer des systèmes, inventer des institutions et les adapter aux
changements de leur environnement : « la terre est bénie3 car elle n’a qu'une tyrannie à
surmonter : le statu quo » écrivent Milton et Rose Friedman .
Cette activité l'amène à créer, a initié des institutions, les unes politiques,
d'autres sociales ... afin d'assurer la survie du groupe.
U Voilà pourquoi dans la société humaine « le pouvoir est une force au
service d'une idée. C'est une force née de la conscience sociale destinée à conduire
le groupe dans la recherche
1
Moscovici, S., La Societé contre nature, 1972.
2
La pierre, J. W., Essai sur les fondements du pouvoir politique, Publications de la faculté d'Aix en Province,
1968,
3
Orphys, 1968, 711 p. a Cité par Femando de Soto, le nn'stère du Capital, op.cit, p.81
4
Bouthoul, G., Bioloc;ie Sociale, op.cit, p.9.
du bien commun et capable le cas échéant, d'imposer aux membres l'attitude qu'elle
commande »1.
1
Burdeau., G., Traité de science politique, t&, lgdj, Paris, 1966, p.405.
2
Moleka Jean Do Dieu, La poétique de la liberté dans la réflexion éthique de Paul Ricoeur, L'Harmattan,
Paris, 2006, p.11.
CHAPITRE III
DU POUVOIR DANS LES SOCIETES HUMAINES
Quelles sont les figures que prend le pouvoir politique dans les sociétés
humaines ?
SECTION 1. Formes de pouvoir politique dans temps dans
les sociétés humaines
1
Duhamel, O., Droit constitutionnel, Paris, Vend, 2000, p.15.
Consanguinité et sacralité concourent pour asseoir pouvoir non pas pyramidale
mais circulaire. Le Chef ou i père « pater-familias » et ou avec le conseil des anciens sont
de institutions chargées d'assurer l'équilibre et l'harmonie par u, pouvoir de coordination
et de coopération pour asseoir l'harmonie.
- C'est un pouvoir incertain: lié aux qualités personnelles, ce pouvoir suit une
évolution discontinue, en ligne brisée, qui entraîne le groupe dans des nombreux aléas et
incertitudes, notamment lors des crises graves ou lors de succession qui peuvent entraîner la
disparition. Burdeau G. affirme que « cette situation est fâcheuse à la fois pour les
gouvernants dont l'autorité dépend sans cesse de l'issue d'une rivalité avec les pouvoirs
rivaux et pour la masse des gouvernés parfois incertaine
du pouvoir véritable, toujours victime des luttes dont le titre au commandement est
enjeu.»1
Le pouvoir personnalisé reste précaire parce qu'il est lié à une personne, il
disparaît avec elle et ne s'exerce pas au nom d'un titre de légitimité stable et incontestable.
1
Bardeau, G.., Traité de Science politique, Paris, Tome V, LGDJ, 1970, p.454.
2
Chetaxas, A.J.D., Constitutior, et légitimité existentielle, Aix-en-Province, librairie de l'université, 1970, p. 115.
existe en dehors d'eux une légitimité-qui les dépasse, un appareil qui leur survit.
L'Etat est donc une idée qui s'incarne à travers les organes spécialisés
et collectifs, des procédures régulières et institution nelles. Les individus obéissent
moins à des personnes ou à des institutions qu'à des règles abstraites,
impersonnelles et générales organisant la vie publ ique, régissant par exemple, la
désignation ou la destitution des dirigeants.
1
weber, M., cité par Bureau, G., op.cit,p.15.
direction revendique avec succès, dans l'application des, règlements, le monopole de la
violence physique légitime.»1
1
Cité Chagnollaud, Doit Constitutionnel contemporain, Paris, Armand Collin, 2005, p.7.
qui tendent à diminuer l'une des sources essentielles de la pénurie des biens disponibles, et
à resserrer l'éventail des revenus, à réduire les écarts de niveau d'existence. Cet
affaiblissement du degré d'antagonisme permet la structuration d'un consensus
minimum pour le fonctionnement relativement paisible des institutions par la
coexistence pacifique entre citoyens et communautés.
On distinguera
- le pouvoir politique des sociétés sous-développées,
- le pouvoir politique des sociétés développées,
- le pouvoir politique des sociétés sur-développées.
Le pouvoir politique des pays développés se caractérise par leur unité, qui
tient à leur inspiration idéologique et à leur rattachement politique, et par leur diversité,
qui tient aux modalités forts variées de leur aménagement de ce pouvoir.
En conclusion, si l'on rapproche deux cartes dit Duverger, celle des pays
développés et sous-développés, et celle des pays libéraux et autoritaires, on constate
qu'elles coïncident à peu près exactement.
Des tendances autoritaires subsistent dans les pays les plus développés, dont
nul ne peut garantir qu'elles ne détruiront pas les institutions de démocratie.
On peut par ailleurs observer que dans ces pays, le progrès technique peut
générer des fractures sociales et provoquer des violences et renforcer des antagonismes;
tout comme la complexité des problèmes peut favoriser des dictatures bureaucratiques et
une démission voire une dépolitisation de la société.
§3. Le pouvoir politique dans les sociétés post-industrielles
1
Galbraih,J.K., Le nouvel état industriel,Pais, 1974
2
Cheysson, C., cité par Leclercq, C., op.cit, p.67.
publique, la dépolitisation du corps social, la montée de l'abstentionnisme électoral, la
crise du militantisme syndical et partisan et un effacement progressif des clivages
idéologiques.
Tout pouvoir n'est pas politique : le pouvoir peut être familial, économique,
religieux ; mais le pouvoir politique se droit à l'emploi de la force physique légitime
comme recours ultime. En d'autres termes, le poids de la tradition, la croyance en la
légitimité des gouvernants, le sentiment de
l'inutilité d'un ordre peuvent être des facteurs déterminants, mais ces éléments
psychologiques ne sont pas exclusifs, la coercition effective ou potentielle constitue le
caractère spécifique du pouvoir politique.
Le pouvoir politique est initial car tout part, en tous domaines, des
gouvernants. Certes, il existe des pouvoirs autres que politiques et il existe également
des contre-pouvoirs mais ils sont toujours plus ou moins dépendants, plus au moins
tributaires précisément du pouvoir politique. La capacité d'innover de ce dernier est
incomparablement supérieure à celle de tous les autres organismes sociaux.
C'est là une différence capitale avec les autres phénomènes d'autorité qui
revêtent (parce qu'ils s'exercent dans des groupes restreints et presque toujours
dépendants) un caractère limité et partiel.
1
Bourdieu, P. ; La noblesse de l’Etat, minuit, 1989
Analysons chaque branche de cet arbre du fondement du pouvoir politique.
Les deux éléments se recoupent sans nécessairement se confondre. Même « si aux yeux
des citoyens, la légalité est le signe de la légitimité.» 1
- la nature ;
- la croyance ;
- la contrainte ;
- l'intérêt.
1
Duverger. M,. Institutions politiques, op.cit, p.25.
2
De Jouvenel, B., Du Pouvoir,…, p.49.
Ainsi donc, depuis que l'humanité existe le phénomène du pouvoir s'est
toujours manifesté et a secrété des structures politiques diverses. Il est le produit de
la société et une condition de son existence.
1. La notion de prestige
2. Le rôle du prestige
Dans les sociétés exiguës, le rôle du prestige est très important même si
beaucoup d'autres éléments interviennent pour
1
Freunud, J., Qu’est ce que la politique, Paris, Seuil, 1965.
2
Bertrand de Jouvenel, du pouvoir, op.cit. , p.141.
fonder l'autorité du leader, notamment l'attitude de celui -ci à exprimer les valeurs du
groupe, à s'identifier à lui en quelque sorte, à lui définir les objectifs.
1
Jouvenel, B., op cit, p.87.
La légitimité est donc la qualité qui permet à un système politique d'obtenir
l'adhésion de la majorité de ses citoyens sous forme de tolérance passive ou de soutien
actif. La prise en compte de la maturation, de l'obéissance aux gouvernants permet à
Duverger de distinguer la puissance et le pouvoir.
1
Duverger, op cit, p. 12
2
Idem, p.13.
3
Froelich, J.C., cité par Kamto, Le Pouvoir et le droit, op.cit, p.71.
Les titulaires de l'autorité sont enfermées dans une sphère définie des
compétences : leur pouvoir est établi par le droit.
Les individus obéissent non pas à des personnes, mais à des règles
impersonnelles et générales organisant la vie publique.
Aucun individu ne peut se soustraire à l'application des règles y compris
les autorités elles-mêmes.
La légitimité rationnelle ou légale a besoin d'une administration bie n
ramifiée, rationnelle pour réaliser ses objectifs.
Les relations entre les chefs et les peuples sont des relations de soumission
acceptées, d'abandon consenti. L'entourage du chef ne dispose d'aucun statut et sa
cohorte personnelle non plus.
L'adhésion populaire est d'ordre personnel et affectif ; il faut dire qu'entre les
différentes formes de légitimités, il existe des combinaisons sans pourtant changer
les types idéaux de légitimité tels que tracés par Max Weber. Ce dernier ne croit pas
qu'une société puisse progresser sans valeurs, se contenter « de la vérité pratique,
avancer sans dieu1.
1
Pseret, E. et alii, Histoire des idées, p.429.
Encore que pour Max Weber, l'Etat se caractérise essentiellement par le
monopole de la violence. Il est d'abord une puissance physique qui impose sa volonté :
l'Etat est une domination ; le pouvoir est une force au service d'une idée. C'est « une
force née de la conscience sociale destinée à conduire le groupe dans la recherche du
Bien commun et capable, le cas échéant, d'imposer aux membres l'attitude qu'elle
commande.»1
A. La contrainte physique
A l'état pur, la force réside dans une supériorité physique. Quand le plus
musclé prend la tête d'une bande, le plus élémentaire du gouvernement se manifeste.
Mais lorsque la société devient complexe, la force se désincarne et s'intellectualise.
Ainsi donc, les Etats modernes développent des formes plus subtiles : on
parle de prison, de procédure pénale, mais au font la force physique ne disparaît pas
car dans le conflit entre gouvernants et gouvernés, le dernier mot appartient aux
gouvernants parce qu'ils peuvent employer la contrainte physique.
B. La contrainte économique
1
Bureau, G., Traité de science politique, p.406.
pouvoir politique et le pouvoir économique. Dans la doctrine marxiste, le
pouvoir politique appartient aux propriétaires des moyens de production.
1
Baudouin, J., op.cit, p.42
2
Ainsi, l’Etat est défini par Lénine comme une matraque.
Aussi on passe de la domination où l'activité étatique revêt la forme de
coercition, de la contrainte pour la phase dite d'hégémonie où l'Etat capitaliste cherche à
convaincre. Il s'emploie à légitimer son pouvoir avec d'autres arguments que la force pure.
On définit alors l'Etat comme « une hégémonie cuirassée de la coercition ». D'autres
croient que cette violence devient symbolique ou intériorisée grâce aux systèmes
d'intériorisation des normes.»
La propagande est un phénomène très ancien, mais ses méthodes sont devenues
scientifiques aujourd'hui.
1. Définition de la propagande
1
Laswell, H.D., in power and personality, New York, Ed Norton et cie, 1948.
II s'agit apparemment de convaincre mais les moyens employés aboutissent
à une contrainte indirecte.
2. Principes de la propagande
e. - L'unanimité, consiste à créer i'illusjan d'unanimité autour d'une opinion; d'un fait,
d'une attitude, d'un homme.
En somme, la souveraineté est la forme qui donne l'être à l'Etat; elle est un
tout inséparable de l'Etat auquel, si elle était ôtée, ne serait plus un Etat.
1
Bodin, J., cité par Boutet, D., Vers l’Etat de droit, L’Harmattan, Paris, 1991, p.90.
E. La souveraineté est un pouvoir indivisible car la volonté est générale ou
ne l'est pas.
Entre les deux théories, on pourrait dire qu'il y a une de liaison historique,
cependant les théories démocratiques ont des difficultés à s'affranchir de la matrice religieuse
quoique laïcisée.
1
Rousseau, J.J., Lettres écrites de la Montagne, N., Philosophie politique, 2 ème éd, P.U.F., Paris 1998.
Cette doctrine se présente sous 3 formes principales
D'après cette doctrine les gouvernants sont des dieux: ils participent à la
divinité de Dieu ou de leurs descendants. Par conséquent, ils possèdent la nature divine. « Le
roi est Dieu.»
Néron exigeait qu'on l'appelle «Divinité» et qu'on lui rendît les honneurs
dus à un dieu, il en était ainsi de Pharaon «dieu terrestre »ou plus prés de nous
l'empereur du japon appelé « fils de soleil ».
D'après cette doctrine les gouvernants sont désignés directement par Dieu:
« omnis potestas a deo». Cependant ils demeurent eux-mêmes des hommes auxquels le
choix de la divinité confère une majesté particulière. C'est un élu du seigneur ou son
représentant sur terre. Les souverains sont choisis par Dieu, leur pouvoir est
l'expression de la volonté de Dieu: « Nous ne tenons notre couronne que de Dieu » dit
Louis XIV. L'empereur d'Ethiopie était « le lion triomphant de la tribu de Juda, élu de
Dieu». Ce choix par Dieu, leur donne une consécration particulière.
D'après cette doctrine les gouvernants sont désignés par les hommes,
l'investiture reste une oruvre purement humaine. En effet, Dieu ne se mêle pas dans cette
investiture sinon par l'action de sa providence et seulement dans la mesure de la liberté
qu'il a investi les hommes: « OMNIA POTESTAS A DEO PER POPULUM.» Ce que le
peuple a choisi est déjà choisi par Dieu : « vox populi, vox dei ».
4. Les conséquences des théories théocratiques de la souveraineté
a. Présentation de la théorie
Ainsi chaque citoyen est détenteur d'une fraction c'est-à-dire d'une parcelle
de souveraineté. En conséquence l'obéissance a pour fondement le contrat social qui
est le pacte par lequel les hommes consentent l'abandon d'une partie de leurs droits
à la collectivité pour bénéficier des avant es de la vie sociale.
- la divisibilité de la souveraineté, -ce qui veut dire que dans les nations où
règne le dogme de la souveraineté populaire, chaque individu forme une portion égale
souveraine et participe également au gouvernement de l'Etat. Selon Alexis De Tocqueville «
Chaque individu est sensé éclairé, aussi vertueux que mille autres de ses semblables »
1
Zarka, J.C., Introduction au droit constitutionnel, p.71.
2
Rousseau, Du contrat social, livre III, Chap. XV.
ôter à un citoyen le droit de vote des lois et des actes qui sont liés à sa personne.
C'est une procédure qui a pour origine Les Etats- unis au début du XXe s. Elle
consiste à inviter un élu à démissionner par une pétition que lui adresse un certain nombre
de citoyens; en cas de refus de l'élu, de nouvelles élections sont organisées.
1
Prelot M. et Boulouis F., op.cit, p.88-90.
2. L'initiative populaire
C'est une technique qui permet au citoyen à travers une pétition de recueillir
un nombre suffisant des signatures, obligeant ainsi le gouvernement de se saisir d'une
question ou de provoquer un vote sur une question d'intérêt national ou local. (art.121 de la
constitution suisse et art.218 de la constitution congolaise).
3. Le veto populaire
Le veto populaire est une procédure d'abrogation de la loi mise en œuvre par le
peuple (Art.75 de la constitution italienne du 27 décembre 1947 permet à 500.000
électeurs ou 5 conseils régionaux de provoquer une consultation référendaire ayant pour
but l'abrogation partielle ou totale d'une loi votée par le parlement).
4. Le referendum Les formes de referendum
Le referendum est la procédure de démocratie semi -directe la plus
répandue. Il consiste à poser au peuple une question sur un texte. Il permet de
corriger les faiblesses du régime représentatif en rendant possible la participation plus
au moins directe des citoyens à la prise de décisions. Ce sont les gouvernants
(parlement ou gouvernement) qui prennent l'initiative de consulter le citoyen ou de proposer
un projet des lois qu'ils ont élaborées : - ad referendum : se référer à.
1.1. Le referendum obligatoire est celui qui est applicable de plein droit en
vertu de la constitution, dans les matières où il est prévu une intervention du corps
électoral dans la prise de décision : les gouvernants doivent obligatoirement et
nécessairement y recourir.
1.2. Le referendum facultatif est celui qui intervient de manière
discrétionnaire soit sur demande des assemblées, soit sur demande du gouvernement soit sur
une partie d'électeurs;
- Selon l'objet, le referendum peut être constituant: adoption d'un projet de
constitution ou d'une révision constitutionnelle par le peuple; il peut aussi être législatif:
le peuple votant lui-même une loi,
b. Les conséquences
La théorie de la souveraineté nationale telle que présentée par la constitution
française de 1791, implique que «la souveraineté est i divisible, inaliénable é et
rescriptible. Elle appartient à la nation, aucune section du peuple, aucun individu ne peut s'en
attribuer l'exercice. »
1
Montesquieu, Esprit des lois, livre XI, Chapitre 6.
Condorcet (1743-1794) avait d'ailleurs pour affirmer: «mandataire du peuple
; je ferais ce que je croirais le plus conforme à ses intérêts ; il m'a envoyé pour poser mes
idées et non les siennes ; l'indépendance de mes opinions est le premier de mes devoirs
envers lui »1.
En effet, tout se fait au nom de la nation, mais cette nation est absente
du jeu politique.
1
Cité par Zarka, p.72.
III. Evolution actuelle des théories de la souveraineté
Qu'est ce l’Etat ?
C'est dans l'antiquité romaine que nous trouvons les premiers éléments du
mot Etat. Il vient du verbe latin « stare », qui donne le substantif « STATUS » qui veut
dire ce qui est débout, qui traduit une certaine position, l'idée d'une stabilité de situation;
ce qui le distingue des créations instinctives, telles que les tribus, ou « improvisées »,
telles que les entités nées d'occupation ou conquêtes. L'Etat est l'œuvre de la raison.
Il suppose l'existence d'un territoire, le consentement de ceux qui y habitent, et la
détention d'un pouvoir de contrainte qui s'exprime par le droit.
Au sens restreint le mot Etat désigne les pouvoirs publics, c'est-à-dire les
gouvernants, les organes qui exercent les fonctions de l'Etat par rapport aux gouvernés:
c'est l'Etat gouvernement.
Au sens lus étroit, le mot Etat désigne au sein des pouvoirs publics
l'élément central par rapport aux collectivités territoriales (communes, provinces).
'
1
Cite par Zarka, J. C., Introduction qu droit constitutionnel, Paris, Ellipses, 2003, p.11.
2
Guillien, R, et Vincent, J., Lecrique des termes juridiques, Dalloz, 2003, p. 107.
3
Carré de Malbcrg, Contribution à la théorie générale de l'Etat, cité par Bardeau, p.29.
Haurlou Maurice conclut en disant « il n'y a d'État au sens précis et exact du
terme qu'au moment précis où dans une population de civilisation avancée le pouvoir
politique s'étant dégagé de tout élément patrimonial, prend l'aspect d'une autorité souveraine
s'exerçant sur des hommes libres. Celle-ci cesse d'être assimilable à une propriété
privée : le pouvoir du prince, ou un bien de famille. On doit réserver l'appellation Etat à la
forme définie, perfectionnée, éminente de la collectivité politique, création de la volonté et
de la raison humaines appliquant leurs efforts et leurs réflexions aux problèmes de
l'organisation civique.»1
Marcel Prélot nous prévient que « L'Etat est un phénomène humain localisé
géographiquement, la carte étatique ou politique ne s'étant jamais superposé exactement à
la carte physique du monde habité et habitable. »2
Trois auteurs se sont rendus illustres dans l'articulation de ces théories dites
conventionnelles d'origine de l'Etat: Thomas Hobbes et Jean-Jacques Rousseau pour la
théorie du contrat social et John Locke pour la théorie du contrat politique.
1
Hauriou, M., Principes de Droit Public, cité par Prelot, M., bnstitutions politiques et droit `
constitutionnel, Paris, Dalloz, 1969, p.3.
2
Prelot, M., Instiguions politiques et droit constitutionnel, Paris, Dalloz, 1969, p.l.
A. La théorie du contrat social
Aussi pour sortir de l'insécurité inhérente à cet état de nature, les hommes
ont été amenés à accomplir un pacte_ entre eux: un contrat social par lequel, ils
renoncent à la dangereuse liberté sans limite dont-ils jouissent dans l'Etat de nature et
ils confient et abandonnent leurs droits à un monstre appelé le «LEVIATHAN ».
1
Hobbes, T., Leviathan, trad R. Anthony, Paris, Gallimard, 1921, p.198, reed 2004.
Par ailleurs le pacte créateur dont parle Hobbes, est loin d'être un contrat,
car le Léviathan qui serait une des parties au contrat, prend et conserve toute la
souveraineté tandis que les sujets renoncent à tout: il n'y a ni concours de volontés
comme dans un contrat classique, ni égalité encore moins la liberté.
a. Présentation de la théorie
L'Etat serait une association politique librement formée par les participants
au contrat social. Ainsi la souveraineté de I Etat, c'est la volonté générale de
contractants, la somme de leurs volontés individuelles.
Dans son Essai sur le gouvernement civil paru en 1690, John Locke (1632-
1704) estime que les hommes à l'état de nature étaient relativement heureux ; ils n'ont
voulu instituer l'Etat que pour accéder à un bonheur plus complet par une vie collective
plus dense. Aussi, ils ont conclu un contrat non pas, par chacun d'eux avec le futur
monarque, ce qui est malaisé à croire, mais un contrat politique qui est un accord
entre personnages ou corps politiques déjà regroupés ou constituant des cadres sociaux
de la nation ou les organisations sociales préexistantes à l'Etat.
1
Locke, J., Traité sur le gouvernement civil, Paris, Fayot 1953, p.63.
à l'origine des régimes politiques c'est à dire de la façon d'aménager l'Etat que
des Etats eux-mêmes.»1
Toutes ces critiques ne doivent pas nous amener à ignorer le mérite de ces
théories conventionnelles de l'Etat. En somme leur mérite réside dans leur intuition
exacte, à savoir que l'Etat n'est pas brutalement imposé par une loi naturelle, il n'est pas
une donnée, mais une construction : il est une œuvre des hommes, une œuvre plus au
moins volontaire, une idée qui réclame de tous sinon une participation active, du
moins un consentement, une adhésion.
Cette théorie a été élaborée par Maurice Hauriou. Son fils André Hauriou
résume la pensée de son père en ces termes « l'Etat est un groupement d'individus,
dirigé par un gouvernement central au nom d'une idée d'entreprise, qui est la réalisation
d'un certain ordre social et politique, dont les sujets de l'Etat sont les bénéficiaires ».
L'Etat présente donc le caractère d'un organisme social structuré par trois
éléments
1
Lihau, M., cité par Ntumba Luaba, Droit constitutionnel général, EUA, Kinshasa, 2005, p.26.
1°) Une idée d'entreprise qui consiste en la réalisation d'un certain ordre
social et politique ;
B. Appréciation
1. Exposé de la théorie
2. Appréciation de la théorie
1
Oppenheimer, R., L’Etat, ses origines, son évolution et son avenir, Paris, 1913, pp.11.
observer qu'il y a des conquêtes qui n'ont pas réussi à fonder un Etat. Il ne faut donc
pas confondre certains phénomènes qui accompagnent l'apparition de l'Etat, mais
dont on ne saurait affirmer qu'ils le constituent.
1. Exposé de la théorie
2. Appréciation
Ainsi pour qu'un Etat existe, il est nécessaire de réunir un certain nombre
d'éléments constitutifs qui conditionnent la naissance, la disparition et l'éventuelle
résurrection de l'Etat autant que son existence proprement dite :
Section 1. Le territoire
- Le territoire présentée une importance capitale puisque sur lui, s'est installé la
population, sur lui s exerce la puissance et le pouvoir politique.
1
Prelot, M., Institutions Politiques et droit Constitutionnel, Dalloz, 1972, p.9.
§2. Les éléments du territoire
A. Territoire terrestre
Il est enserré par les frontières fixées sur le terrain avec un soin minutieux
par des commissions de techniciens. Depuis le XIX e siècle, les frontières terrestres
sont conçues sous une forme linéaire. On oppose les frontières naturelles (lignes de
crêtes ou celle du partage des eaux concernant un massif montagneux) aux frontières
artificielles. Ces dernières sont fixées par des traités.
B. Le territoire maritime
La mer territoriale est un espace maritime qui s'étend de côte vers les larges
jusqu'à une étendue qui est fixée pour le droit international de la mer par la
Convention Mont bay du . 10 décembre 1982. L'Etat riverain étend de façon
progressive, à l’époque contemporaine, sa souveraineté sur l'espace maritime. Ce dernier
comprend
- les eaux intérieures : espace sur lequel l'Etat des compétences identiques à
celles qu'il déploie sur son territoire terrestre, sur une bande, véritable territoire
immergé, appelée la mer territoriale (12.000 marins);
- au-delà, s'étend la haute mer, ouverte à tous les Etats, riverains ou non,
en vertu du principe de liberté qui la caractérise.
Pour expliquer le rôle du territoire dans l’Etat plusieurs théories ont été
proposées
B. La théorie du territoire-sujet-
Section 2. La population
Par population sous l'angle juridique, nous entendons tous les individus qui
vivent et travaillent sur le territoire d'un Etat. Dans cette perspective, la population
comprend les nationaux, les étrangers et les personnes en situation intermédiaire.
A. Les nationaux
Par nationaux, il faut entendre les individus qui sont unis à l'Etat par un lien
de rattachement désigné sous le nom de nationalité.
Mais, l'Etat peut combiner les deux systèmes de jus sanguinis et jus soli.
B. Les étrangers
Il s'agit des personnes qui sont sujets d'autres Etats et qui vivent ou
résident dans un Etat qui n'est pas le leur. Parmi les étrangers il peut exister une différence
de statut.
C. Situation intermédiaire
3. les apatrides c'est-à-dire les personnes qui ont perdu leurs nationalités et
qui n'ont pas encore une nouvelle nationalité. Par exemple les personnes en exil.
Cette doctrine d'Apartheid fondée sur les idées rattachées à Dieu, à la bible et
au racisme, propose l'organisation systématique de la ségrégation afin de maintenir la
supériorité de colons blancs au préjudice des autres races plus précisément de la race
noire.
1
Renan, E., qu’est-ce qu’une nation ? , mars 1882.
C. Le rapport entre l'État et la nation
Ce rapport entre l'Etat et la nation est très complexe. On peut distinguer deux
types de relation:
a. La nation pluri-étatique
Ces nations sont reparties sur différents Etats mais gardent de contact
permanent entre elles. Cela peut être très souvent la cause des tensions dans leurs
différents Etats.
Ce rapport entre l'Etat et la nation est très complexe. On peut distinguer deux
types de relation:
Dans ce premier type des rapports, on recherche à savoir si certaines nations sont
reparties sur le territoire de plusieurs Etats ou bien certains Etats comprennent plusieurs
nations.
La nation est une réalité d'ordre historique et sociologique qui se caractérise par
un haut degré de cohésion qui unit ses membres.. Par contre l'Etat est une réalité de
nature essentiellement juridique. La rencontre entre l'Etat et la nation peut donner soit
des nations pluri-étatiques soit des Etats plurinationaux.
a. La nation pluri-étatique
Ces nations sont reparties sur différents Etats mais gardent de contact
permanent entre elles. Cela peut être très souvent la cause des tensions dans leurs
différents Etats.
En conclusion, La nation ne se confond pas avec l'Etat, pourtant entre les deux
réalités il existe une interaction.
Au libre exercice tant public que privé de toute fois, religion ou croyance.
a. L'unité
- le gouvernement légal
- le gouvernement légitime.
d. L'effectivité
L'autonomie
Création humaine, l'Etat apparaît comme une entité et, en terme juridique,
comme une institution, comme une personne morale détachée de la personne physique des
gouvernants.
La personnalité morale est une invention, une fiction, un artifice qui permet
de donner à une abstraction les effets de droit qui résultent de l'activité des personnes
physiques représentant ce groupe : l'Etat est la personnification juridique de la nation.
L'évolution de la société a consisté 'à institutionnaliser le pouvoir
politique, c'est-à-dire à le dissocier progressivement pour le confier à l'Etat.
1. La capacité de l'État
2. La continuité de l'Etat
B. Expression de la souveraineté
C. Portée de la souveraineté
D. La souveraineté et le droit
1
J.J. Rousseau cit. jean Gicqel et Jeau-Eric Gicquel, Droit constitutionnel et institutions politiques, p.59.
L'Etat de droit, notion apparue au XIXe s. en Allemagne et élaborée par Von
Mohl qui parlait de Rechsstaat différent de Polizeistaat. L'Etat es ainsi défini comme une
personne juridique souveraine et soumise au droit qu'elle crée.
L'Etat « est un système normatif dynamique » ; il se confond avec le droit. Car
l'Etat par le fait même qu'il est organisé, implique un ordre juridique dans lequel se résument
sa naissance et sa fin.
Le droit est donc incarné par l'Etat et l'Etat suppose le droit. Le couple serait à
ce point indissociable que parlant de l'un, il est souvent implicite que l'on parle de l'autre.
Hans Kelsen (1881-1937) estime même que l'expression « Etat de droit »
constitue une tautologie « puisque l'Etat personnifie l'ordre juridique.»
L'Etat unitaire ou simple par opposition à l'Etat composé est celui qui
ne possède qu'un seul centre d'impulsion et de décision politique et
gouvernementale.
L'Etat est donc unique et ses organes possèdent toutes les attributions
étatiques. Autrement dit, la totalité de la souveraineté interne et internationale
appartient à l'Etat. Aucun partage de compétences n'existe entre cette « personne
morale » et les autres personnes morales.
§2. Formes d'Etats unitaires
1. Définition
2. Modalités de la centralisation
Toutes les décisions sont prises sans exception par les autorisés
politiques et administratives centrales. Les fonctionnaires locaux de l'ETAT répartis
sur le territoire, se contentent de transmettre les dossiers à la capitale et d'exécuter
ensuite matériellement les décisions prises à la capitale.
b. La déconcentration
2. Caractéristiques de la décentralisation
c. les Entités décentralisées dispose d'un budget propre financé par des
ressources propres ;
- avantage administratif,
- avantage social,
- avantage politique.
a. Au point de vue administratif :
C'est un moyen d'éducation politique des citoyens car tout contact avec le
réel a une valeur formatrice. La décentralisation rend l'individu sensible à l'influence
qui peut s'exercer sur les affaires publiques, il y a donc appropriation et intéressement
aux questions et à la vie de la cité.
A. Définition
Dans cette forme d'Etat on confie à des régions une large autonomie avec
une organisation politique propre, renforcée par un pouvoir législatif défini et garanti par la
constitution qui le distingue clairement des Etats unitaires classiques.
Ces Etats sont qualifiés par certains d'Etats unitaires parce que l'ordre
juridique demeure un contrairement aux Etats fédéraux où coexistent deux ordres :
l'ordre fédéral et l'ordre des Etats fédérés. En fait, l'Etat régionalisé n'est pas
formellement différent de l'Etat unitaire décentralisé. Il se veut être la forme extrême
de la décentralisation garantie par ailleurs par la constitution. Il s'agirait d'une
décentralisation dite politique.
Cette forme d'Etat serait même une nouvelle forme d'Etat composé ou
Etat complexe. Ainsi, Frank Moderne analysant l'Etat Espagnol organisé par la
constitution du 29 novembre 1978 le définit comme « une forme d'État composé, qui
admet la combinaison de deux niveaux de pouvoir politique sans être pour autant un
Etat fédéral»2 .
III s'agit en définitive d'une « synthèse originale qui tente une symbiose
nouvelle entre l'unité et la diversité qui se montre rebelle à une conceptualisation
fondée sur la distinction théorique entre Etat unitaire et Etat composé »3 .
Les Etats composés ou les Etats d'Etats sont des structures différentes
selon la rigidité du lien unit leurs parties composantes.
1
Pierre, B., in L'état autosomique : forme novelle ou transitoire en Europe ? in Econonica, 1994, p.60.
2
Moderne, E., « L'Etat des autonomies dans l'Etat des autonomies », in revue française de Droit Constitutionnel,
1996, N°2, p.205
3
Baguenard, J., L'ET•AT, une arcane e incertaine, ELLIPSES, Paris, 1998, p125
§1. Les formes anciennes
On distingue deux formes: l'union personnelle et l'union réelle.
1. L'union personnelle
2. L'union réelle
L'union réelle se réalise non seulement au niveau d'un chef commun mais
aussi au niveau des matières « Res».
B. Localisation
D. Principes de fédéralisme
1. l'autonomie,
2. la participation,
3. la garantie,
4. la subsidiarité,
5. la coopération, et
6. la complémentarité.
1. L'autonomie
2. La participation
- Sur le plan fonctionnel, les unités fédérales peuvent être parties prenantes
dans la désignation de l'exécutif fédéral.
3. La garantie
Il faut garantir d'une part le droit contre les débordements de la force (garantie
des compétences) et d'autre part il convient de mettre chaque personne de chaque
collectivité en état d'user effectivement des droits qui leur sont reconnus (garantie
d'utilisation des compétences).
5. La coopération
6. La complémentarité
1
Niemba J.S., l’Etat de droit, démocratique, fédéral, Paris, L’Harmattan, 2002.
force, l'équilibre sur lequel est fondé le système fédéral est très clair et
stable.
Même si nombreux auteurs les classent dans la catégorie des Etats composés
au même titre que les Etats fédération peut avec M. Prélot et Boulouis regrouper
certaines communautés dans une catégorie spécifique emprunter à la terminologie
germanique (staatenbund), l'expression « composés d'Etats » a le mérite de montrer
que ces institutions ne sont pas en elles-mêmes des Etats mais des associations d'Etats. 1
1
Acquiviva, J.-CI., Droit constitutionnel et institutions politiques, Paris, Dunod, 1992, p.14.
§1. La confédération d'Etats
A. Définition
Les Etats confédérés sont des Etats souverains qui possèdent à ce titre la
personnalité internationale Leurs rapports respectifs sont purement diplomatiques. La
confédération n'est pas un Etat, mais une réunion des Etats.
Toutes les décisions qui sont prises à l'unanimité et ne sont pas valables
sur base du traité constitutif qu'après la confirmation par les autorités de chaque Etat.
Chaque membre de la confédération peut s'en retirer librement.
B. Caractères de la confédération
1. La confédération est un groupement de caractère international où les
Etats membres conservent leur souveraineté et leur personnalité internationale.
C. Organes confédéraux
Ils sont très peu évolués. Très souvent on distingue un seul organe
confédéral chargé d'agir au nom de la confédération, c'est le conseil des
représentants du gouvernement des Etats membres qu'on appel « la diète
constitutionnelle,» Ce conseil confédéral ou la diète délibère de manière égalitaire
puisque toutes les décisions doivent être prises à l'unanimité.
2. les décisions ne sont pas toutes prises à l'humanité, mais dans de très
nombreux cas à la majorité qualifiée.
Le parlement dispose dans certains domaines d'un pouvoir de co-décision
ou d'avis conforme ;
La distinction entre les deux entités peut être recherchée au plan politique et
juridique.
A. Critère politique
Ce critère 'est quanti if, la distinction entre l'État fédéral et l'État unitaire
décentralisé réside dans le poids du volume des
-compétences reconnues aux collectivités : les Etats membres d'une entité
fédérale ont la liberté de se donner une constitution : ils possèdent un pouvoir constituant ;
il n'en est pas de même pour une entité décentralisée d'un Etat.
. B. Critère juridique
1
jacqué, J.P., Droit Constitutionnel et Institutions politiques, Dalloz, Paris, 2003, p.13.
dans un Etat unitaire, le point de départ est le principe d'unité alors que dans
un Etat fédéral, le point de départ est le principe de pluralité.
§2. Distinction entre Etat fédéral et une confédération
L'Etat ne saurait être regardé comme une réalité absolue et comme une notion
définitive ; il s'agit d'une forme historique d'organisation sociale ou contingente, liée au
développement de la civilisation.
1
Donnedieu de Vabres, L'!'tat , P.U.F., qu e sais-je ? , 1971, p.13.
l'individualité va de pair avec l'affaiblissement de l'autorité étatique, qui doit
s'exercer en tous domaines avec réserve. Les individus ne doivent laisser à L'Etat que
le minimum des libertés indispensables à la vie en société.
Ainsi l'Etat doit se faire le plus petit possible : c'est l'Etat minimalitaire
opposé de L'Etat totalitaire. Cet Etat intervient le moins possible dans les consciences
(libertés d'opinion et de religion : pas de vérité officielle), dans l'économie, il faut «
laisser faire le marché ». Ainsi cet Etat doit assurer le minimum d'ordre propice à
l'épanouissement des libertés, et qui s'oppose donc à toute intervention de l'Etat dans le
domaine économique et social.
Les libertés doivent être garanties par la constitution qui en définit quelques
principes et les lois doivent être conformes à ces principes constitutionnels.
Cet Etat a été parfaitement défini par Mussolini:« rien en dehors de l'Etat,
rien contre l'Etat, tout dans l'Etat ».
1
Lebreton, G., Libertés publiques et droits de 1 homme, l'aris,Armand colin, 1995, p.25.
2
cité Zarka p.36.
3
Chevalier, J., L'Etat de droit, Paris, Alonichrestien, 1992, p.66
4
Carré de Malberg
navigue entre la transplantation à réussir et le vomissement légitime.
Il reste, que cette notion d'Etat de droit est devenu le concept fondateur du
droit public moderne, et quoique voué à l'inachèvement et à l'incomplétude, elle
présente donc bien, dans les sociétés contemporains la force mais aussi les limites
d'un véritable mythe.1
A. l'Etat -Gendarme
L'Etat gendarme est l'Etat qui aurait existé jusqu' à la première guerre
mondiale, Il est comme son nom l'indique « celui qui se borne à exercer une fonction
de défense à l'égard de
1
Lire Chevalier J., l'Etat de droit, Paris, Montchrestien, 2003.
l'extérieur et une fonction de police à l'intérieur mais sans Intervenir dans le
libre jeu des forces intellectuelle, sociales et économiques, » 1
B. L'Etat- Providence
L'Etat providence est celui dont toute catégorie sociale défavorisée ou dans
une situation difficile attend secours. En effet, la crise de 1929 a poussé « l'Etat-
gendarme » replié sur sa fonction d'ordre à accentuer son emprise sur les activités
économiques et dans la vie sociale. Alors vint le temps de l'Etat providence. Le
changement d'appellation est tout à fait significatif. Le terme « gendarme » symbolise la
force publique, alors que le terme providence venant du latin « providere » signifie
« pourvoir » vgut dire depuis seneque « la sagesse divine prévoyant tout et pourvoyant a
tout »2. La connotation religieuse symbolise l'espoir absolu mis dans un état sacralisé.
1
Debbasch, C et allii, Droit constitutionnel et instituüons politiques, Economica, Paris, p.26 .
2
Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse, 1994, p.625.
L'Etat doit donc veiller aux besoins essentiels et vitaux des individus Aussi il est de sa
responsabilité d'assurer à tous une protection en matière de santé, d'assurer la sécurité matérielle,
le repos, les loisirs et les conditions nécessaires au développement de l'individu et de la famille.
Il doit faire en sorte de garantir un égal accès à l'instruction, à la formation professionnelle et à
la culture ..
Mais à tout attendre de l'Etat et à vouloir tout faire, le « welfare state », ne pouvait que
provoquer les abus d'un être omnipotent; ce qui va ternir son image, renforcer les désillusions
et « la faillite de l'Etat ».L'Etat va alors recadrer ses interventions.
L'Etat, s'il ne peut pas être l'assistant social, ne pouvait cependant pas renoncer à
son rôle de planificateur, d'orientateur de l'économie. Il va aiguiser des outils d'intervention et
d'orientation de l'économie. Là où il ne planifie pas, Il va nationaliser notamment les secteurs
stratégiques: le gaz, l'électricité, le chemin de fer ....
Des mesures protectrices sont prises en faveur de certaines catégories des personnes;
des nouveaux droits sont affirmés, les acquis sociaux.
Les politiques des années 80 et 90 ont été caractérisées par le renouvellement des
idéologies libérales : réduire la taille de l'Etat devint le leitmotiv politique dominant. Les
recommandations faites par les institutions financières comme le fons monétaire international et
la banque mondiale, encouragèrent une série de mesures destinées à réduire le degré
d'intervention de l'Etat dans les affaires économiques Le credo du «Washington consensus »
est que les secteurs étatisés notamment les pays en voie développement faisaient obstacle à
la croissance et ils ne pouvaient être assainis à long terme que par la libéralisation
économique ; Pour Hayek A, de qui cette vision prend appui, le marché est
plus efficace en tant qu'il permet d'assurer la garantie de libertés Sa supériorité décisive
réside dans le fait que l'ordre qu'il crée d'une part échappe à la volonté humaine, à
l'arbitraire d'une instance (ordre hétéronome), d'autre part n'obéit à aucune hiérarchie :
c'est un « ordre spontané ».
Le nouveau droit de cet Etat est exclusif par essence de toute législation
visant à mettre en pratique un idéal de justice distributive et à fortiori toute mesure
d'intervention ou de réglementation ; C'est le temps de la dérégulation.
1
Hayck, F., cité par Arnaud A.J., Entre modernité er nnondialisation , Paris,L.G.D.J.,1998, p.128 ,
2
Delmas, Ph. Le Maïtre des horloges, Modernité de l'action publique, Paris Odile Jacob, 1991.
chargés de gouverner) vers la gouvernante (l'art ou la manière de gouverner
dans un contexte social et politique fragmenté et traversé par des réseaux divers).la
gouvernance, la bonne s'entend, est définie comme la gestion réussie d'affaires
communautaires à travers un mélangé d'acteurs-publics, privés et
associatifs afin de contribuer au bien commun. Car " only a change of
governance can pro vide the legitimacy and capacity"
A. L'analyse formelle
B. L'analyse matérielle
1
Source : World bank Développement record, 1997 cité parFukuyama F, state Building, la table ronde, Paris, 2004.
- la fonction législative consiste à formuler des règles de droit et l'acte
législatif sera tout acte à portée générale et impersonnelle ;
- la fonction exécutive consiste a adapter à des cas concrets les règles de droit
des actes individuels conformes à la règle de droit posée par l'acte législatif ;
1
Bastid, P., L’idée de Constitution, Paris, 1985.
CHAPITRE PREMIER
ORIGINE ET NOTION DE LA CONSTITUTION
B. La révolution française
Cette veine trouve sa source dans les écrits, de l'école du droit de la nature,
dont le fondateur est le juriste hollandais Hugues De Groot Alias Grotius.
Ce courant sera développé en France et aboutira à la théorie du contrat social.
Ainsi un pacte unit les gouvernés aux gouvernants, pacte par lequel les gouvernés
reconnaissent le pouvoir des gouvernants et les gouvernants reconnaissent les gouvernés.
Ce page doit être écrit afin de fixer de manière durable, inflexible, comme les
lois de la divinité afin qu'aucun être humain ne puisse se placer au-dessus de lui. 1
Le constitutionnaliste moderne est donc né avec les rédactions de constitution
à partir de 1789, mais plus précisément avec la constitution de 1791.
En effet sous l'ancien régime, en France, les lois fondamentales du royaume
dégagées au XVIe s. forment un certain nombre de règles intangibles mais non écrites.
Mais de nature coutumière et vague, elles consistent principalement, dans la
théorie monarchique de l'inaliénabilité du domaine de la couronne et la loi de succession.
N'ayant pour objet que de constituer le pouvoir royal, ces textes, tout en ébauchant l'idée
que le pouvoir peut-être circonscrit par un ordre juridique même non écrit, pose problème
au niveau de leur fondement car la tradition est par nature imprécise, mouvante et librement
interprétée par le monarque.
C'est donc la révolution française qui va consacrer l'adoption de la
Constitution énonçant des principes juridiques écrits, clairs et stables auxquels le monarque
doit se conformer (constitution de 1791).
Il n'est plus à la source de ces règles qui sont énoncées par une entité abstraite
et le monarque tient son pouvoir d'elle. Ainsi le constitutionnalisme se caractériserait
désormais comme un mouvement qui préconise l'adoption d'une constitution écrite comme
l'instrument d'un combat en faveur d'un Etat libéral et modéré et obstacle à l'exercice
arbitraire du pouvoir. Elle est une arme contre le despotisme en déterminant une
organisation cohérente et rationnelle de l'Etat. Mais elle a aussi et surtout pour objectif
d'éviter l'arbitraire en définissant clairement les règles du jeu politique en empêchant toutes
les interprétations que permettent les constitutions totalement-coutumières.
Le constitutionnalisme vise à instaurer ce que Montesquieu appelait « un
gouvernement limite » et qu'on appellera un « gouvernent constitutionnel » au XIXe s, et
actuellement un Etat de droit qui s'oppose à un Etat de police : un système dans lequel es i u
aires du pouvoir po i i-que ne peuvent l'exercer que conformément à des règles pré-établies
qui ne peuvent être modifiées arbitrairement.
Cette vague ou mouvement a, par l'universalisme de la révolution et la
colonisation embrasé l'humanité toute entière à tel point que le constitutionnalisme est
devenu u patrimoine universel commun, et l'a option d'une constitution est le standard de
tout Etat moderne.
1
Haberle, P., Droit constitutionnel, Paris, Econotnica, 2004, p.14.
2
Hegel, F., cité par Boutet, D., op.cit, p.163.
3
Lire Metena, S.P., avant les élections est égal avant les élections, in Congo .4 rique, avril 2008, nM24, pp.293-327.
l'âme de la cité1, mieux une représentation d'un peuple comme sujet agissante 2.
1
Schmidit, C., Théorie de la constitution, Paris, PUF, 1993, p.132.
2
Eboussi, B., La démocratie en au Cameroun, Paris, L’Harmattan, 1997.
CHAPITRE II. LES FORMES ET LES FONCTIONS DES
CONSTITUTIONS
- la constitution écrite, et
- la constitution coutumière.
1
Capitan, R., la coutume constitutionnelle, Réed, RDP,1979, p.962.
i
C'est ici le lieu d'aborder la question de la convention constitutionnelle, terme qui tire sa
fortune de l'analyse de la pratique constitutionnelle britannique. En effet, s'inspirant de
l'anglais A. Dicey. Les conventions constitutionnelles ou constitutionnelles convention est
une solution décidée après discussion entre les autorités politiques constitutionnelles, les
partis politiques, la majorité et l'opposition et les parties concernées par la question.
La solution n'est du droit constitutionnel strictement dit. Mas elle est effectivement
appliquée. Le droit strict devient le droit dormant (sleeping law) 1
La constitution est une loi supérieure que se donne un peuple non seulement
pour régir les modalités d'acquisition, mais exercice et dévolution du pouvoir
politique, mais aussi pour régler les rapports entre les gouvernants et les gouvernés. On
peut retenir trois fonctions :
1
Borella, F,op.cit.p.71
§1. La fonction génétique de la constitution
La constitution est le fondement de l'Etat, elle est le bastion du pouvoir
politique de l'Etat. La constitution est la source de légitimité, elle fonde l'autorité des
gouvernants. Ainsi toute autorité investie conformément à la constitution est présumée
légitime.
1
Metena, op.cit, p.318.
CHAPITRE III : ELABORATION ET REVISION DE LA
CONSTITUTION
Une constitution est vivante : elle reproduit le cycle biologique : elle naît, se
développe et meurt. Son existence est rythmée par les déformations de la vie politique à
travers le pouvoir constituant.
On appelle pouvoir constituant l'ensemble d'organes chargés d'élaborer ou de
réviser la constitution.
On distingue
1) L'octroi
Le titulaire du pouvoir accorde par sa seule volonté, sa magnanimité, une
constitution à ses sujets. La loi fondamentale du 19 mai 1960, œuvre du parlement Belge,
peut être considérée comme une constitution octroyée. De même le décret-loi
constitutionnel n°003 du 27 mai 1997 relatif à l'exercice des pouvoirs publics en RDC fut
l'œuvre unilatérale de Laurent Désiré Kabila ;
2) Le plébiscite constituant
La constitution est comme dans le cas précédent l'œuvre d'un seul homme ou
d'un groupe d'hommes. Toutefois la participation du peuple n'est pas exclue. II intervient en
aval pour entériner un texte dont il ne connaît, peut être pas, ni les tenants ni les
aboutissants.
B. Le procédé serai-démocratique
Bien qu'une controverse semble être soulevée quant à la nature véritable du
pacte, l'orthodoxie scientifique nous pousse à le considérer comme un mode serai-
démocratique d'autant plus qu'il s'établit une transaction ou un compromis entre un homme
et une ou plusieurs assemblées représentatives. On cite comme exemple la constitution
belge de 1831.
- il est auto-limité.
1. le moment;
2. la période ;
3. la matière.
La constitution du 18 février 2006 précise en son article 219
qu'aucune révision ne peut intervenir pendant l'état de guerre, l’état d'urgence ou l'état de
sicle ni pendant l'intérim â présidence de la république ni lorsque l'assemblée nationale et le
sénat se trouvent empêchés de se réunir librement (limite par rapport au moment).La
constitution peut fixer un délai minimum fendant lequel on ne peut la réviser.
Par ailleurs, la forme républicaine de l'Etat, Je principe _ du suffi _universel,
la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président_
de république, l'indépendance du pouvoir_ judiciaire, les pluralismes politique et syndical
ne peuvent faire l'objet de révision constitutionnelle (limite par rapport à la matière).
1
Debbasch et alii, Droit constitutionnel, p.111.
formes constitutionnelles sont apparemment conservées alors que l'objectif
poursuivi est atteint par un changement radical de l'esprit des institutions. Ainsi le
constituant dérivé peut utiliser son pouvoir de révision pour mettre en place des nouvelles
constitutions qualifiées intentionnellement des « révisions constitutionnelles ».
- Les révisions latérales ou mineures : sont destinées à combler les lacunes ou
corriger les imperfections techniques.
§3. Procédure
La révision de la constitution peut être plus ou moins aisée en raison de la
nature souple ou rigide de la constitution.
A. La constitution est souple lorsque la loi fondamentale ne prévoit pas de
règles particulières pour sa modification. La constitution est alors révisée par les organes
compétents et selon la procédure prévue pour l'élaboration des lois ordinaires.
B. La constitution est rigide quand sa révision s'opère selon une procédure
spéciale et complexe différente de celle des lois ordinaires. (Réunion de deux chambres,
vote à majorité qualifiée, recours au référendum, ratification des institutions provinciales).
La suprématie de la constitution sur les autres règles juridiques implique que des
mécanismes soient mis en œuvre pour que soit assurée la conformité de celles-ci à celle-là :
on parle alors de la protection de la constitution. C'est à cette seule condition qu'on peut dire
« Au commencement du droit est la constitution ».2
Considérée ainsi comme la loi des lois, la constitution est protégée aussi bien
par le peuple, par un organe politique (contrôle non juridictionnel) que par un organe
juridictionnel (contrôle juridictionnel).
1
Boshab, E., Les dispositions transitoires relatives à la cour constitutionnelle de la république
démocratique du Congo : le contrôle de constitutionnalité en RDC, 2008, p.28.
2
Delperée, F., Droit Constitutionnel, Bruxelles, Larcier, 12981, p.54.
L'article 64 de la constitution congolaise stipule: « tout congolais a le droit de
faire échec à tout individu qui prend le pouvoir par la force ou l'exerce en violation des
dispositions de la constitution ».
En somme « Ce ne sont pas des pierres, mais les hommes qui constituent le
véritable rempart des cités » disait Platon. La constitution grecque du 9 juin 1975 stipule en
son article 120 que « l'observation de la constitution est confiée au patriotisme est confiée au
patriotisme des helléens qui ont le droit et le devoir de résister par tous les moyens contre
personne entreprenant son abolition par la violence. »
Le contrôle par un organe politique est le système dans lequel, une assemblée
politique est chargée de contrôler la constitutionnalité des lois e manière préventive par les
mécanismes de régulations interne et mutuelle : le droit de veto, motions de censure ou de
défiance, l'interpellation....
Mais ces techniques sont souvent aléatoires, car elles relèvent de l'auto-
limitation. Elles sont sauvent théoriques au même inefficaces surtout Inefficaces surtout
lorsqu’il y a coïncidence des majorités présidentielle et parlementaire. Le parlement,
transformé en une caisse de résonance des décisions de l'exécutif, n'ose pas annuler un acte
ayan force de loi qui violerait la constitution.
Cette question devra être tranchée avant que le juge ne statue sur le fond. Ce
contrôle est donc un incident qui vient se greffer sur la procédure principale. C'est ce qui
ressort de l'analyse de l'article 162 de la constitution du 18 février 2006.
- Américain et
- Européen.
Aux Etats-Unis, tous les tribunaux depuis le plus modeste jusqu'à la cour
suprême peuvent contrôler la constitutionnalité des lois. Ils le font à l'occasion de n'importe
quel procès. Le problème de la constitutionnalité s'ajoute donc indirectement au procès, le
juge est saisi par voix d'exception. Il s’agit d'un contrôle diff us ; ce modèle a été transposé au
Canada, Mexique, au Brésil, Argentine et au Japon.
II n'était pas prévu par la constitution de 1787; il s'est développé à l'initiative
des tribunaux eux-mêmes, à partir de 1803, à l'occasion de l'affaire Marbury contre Madison.
Marbury demandait à la cour suprême l'application par le gouvernement fédéral d'une
décision de nomination dont il était le bénéficiaire. Le juge MARSHALL qui présidait la
cour, recevra la demande de Marbury, mais tout en la considérant comme non fondée; il
reconnut et posa le principe fondamental de contrôle de constitutionnalité de loi par voix
juridictionnelle. « Nous sommes régis par la constitution, mais celle-ci est ce que les juges
disent qu'elle est.» Dira le chief justice Hughes en 1937.
C'est le professeur de droit public autrichien Hans Kelsen qui est à l'origine de
ce système. Dans sa conception. L'Etat n'est qu'un ensemble de normes hiérarchisées, et la
constitution est au sommet de la hiérarchie. Ainsi, il faut faire respecter l'autorité de la
constitution par une juridiction unique. Kelsen a eu une idée de la faire respecter par un
tribunal créée spécialement à cet effet et la constitution autrichienne de 1920 a mis ce projet
en application.
Il faut dire qu'il y a possibilité de combiner les deux méthodes, mais tout est
question de l'environnement politique et de la dextérité des juges.
Dans un groupe social le pouvoir politique peut être exercé par un seul homme,
chef de tribu, dans un petit groupe social, par le président de comité, et par un patron ou
gérant dans une petite entreprise.
§1. ORIGINE
Cette approche sera approfondie par John Locke dans son « Traité sur le
gouvernement civil » publié en 1690. Il écrit « ce serait provoquer une tentation trop
forte pour la fragilité humaine sujette à l'ambition, que de confier à ceux -là même qui
ont déjà le pouvoir de faire des lois, celui de les exécuter. C'est pourquoi on en vient
à séparer le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ». En définitive, il distingue dans
l'Etat trois catégories de pouvoirs : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir
fédératif; pour Locke, qui ne parle pas encore du pouvoir juridictionnel, le pouvoir
législatif doit être clairement séparé des autres pouvoirs. En revanche, le pouvoir
exécutif et le pouvoir confédératif doivent être réunis. Sa théorie sera enrichie par
Montesquieu dans son livre intitulé « Esprit des lois » publié en 1748.
1
Artiste, politique, VI, XI, I, Paris, Garnies-flammation, 1993.
Aussi, afin de proscrire l'absolutisme royal, Montesquieu développe « une
théorie de la liberté politique, garantie par une certaine distribution des pouvoirs». Il
écrit dans le livre XI, chapitre 6 intitulé « De la constitution d'Angleterre »: « tout serait
perdu si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles ou du peuple,
exerçaient ces trois pouvoirs: celui de faire des lois, celui d'exécuter, de discuter les
résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers ».
Selon Michel Troper, « une constitution qui instituerait des autorités non
spécialisées et non indépendantes les unes à l'égard des autres n'en serait pas une »2 . Aussi,
il est consacré par la plupart des constitutions modernes et perdure un peu partout et fait
figure de principe constitutionnel sanctionné par les juridictions; même si certains
croyaient qu'il a épuisé sa fonction historique. Ainsi, en R.D. Congo, le principe de la
séparation des pouvoirs a toujours été parmi les lignes maîtresses qui ont caractérisé
les différentes constitutions ayant régi notre pays.
1
Gaudernet, P. M., La séparation des pouvoirs, mythe et réalité, in Chronique xxiii, Dalloz,
1961, p.121 et suivantes.
2
Cité Heymann-Doat A., Libertés publiques et Droits de l'Homme, Paix, LGDJ, Paris, 2000,
p.124.
Cependant, il sied de noter que la puissance mythologique de ce principe est
remise en cause aussi bien sur le plan théorique et que pratique.
1
Tshiyembe Mwayila, Etat Multinational et démocratie Africaine, Paris, L’Harmattan, 2001.
CHAPITRE II : L'AGENCEMENT DES POUVOIRS
A. Notion
B. Structure de l'Exécutif
Au cours de l'histoire, l'exécutif s'est présenté sous des formes bien différentes
- L'exécutif moniste,
- l'exécutif dualiste
C. Rôle de l'exécutif
Ainsi, il peut y avoir personnalisation sans qu'il y ait pouvoir personnel (W.
Churchill, J. Kennedy, Barack Obama). A l'inverse il 1peut y avoir pouvoir personnel
sans personnalisation (les dictatures froides ou cyniques)
1
Sur celle question de personnalisation du pouvoir, lire R.G. Schwartzehberg, l'Etat spectacle. Essai
sur et contre « le star system »en politique, Flammarion, 1977.
A. Notion
Il faut d'entrée de jeu avouer que les fonctions classiques du parlement on sub
un déclin qui appelle obligatoirement une requalification de l'activité parlementaire.
- La fonction de sélection est sans doute la plus discrète mais pas la moins
utile: les assemblées parlementaires remplissent une activité de formation et de sélection du
personnel politique et gouvernemental.
Au fond, le déclin des assemblées est certain mais il reste relatif, car les
Assemblées demeurant irremplaçables dans un système démocratique.
1
Champagne, G., l'Essentiel du Droit Constitutionnel, Paris, Gualino Editeur, 2004, p.84.
2
Duhamel, O, Le Droit Constitutionnel, 2 Les Démocraties, Paris, Seuil, 2000, p.346.
Entre le pouvoir législatif (le parlement) et le pouvoir exécutif (gouvernement) »1 .
Avant d'épiloguer sur les formes de confusion des pouvoirs, il importe d'en
dégager la définition.
1
Djeclo, E.O., Droit Constitutionnel et Institutionnels Politiques, Faculté de Droit, Cours polycopie, Unikin,
1985-1986, p.105.
a. Définition
Un organe unique cumule les trois fonctions. Il n'y a qu'un seul organe
gouvernemental dans l'Etat; tous les autres ayant un caractère administratif. Il est
investi d'une multiplicité des fonctions: législative, exécutive, et très souvent
juridictionnelle.
1. Formes anciennes
- La monarchie absolue. C'est lorsque tous les pouvoirs sont détenus par un
seul homme, par hérédité ou par volonté divine.
- La tyrannie. C'est lorsqu'un seul homme détient le pouvoir pour son propre
et seul intérêt, alors que le pouvoir monarchique est organisé par un certain nombre
des règles morales ou religieuses, notamment des « lois fondamentales du royaume que
le roi doit respecter. »
1
Debbasch, C., et allii, Droit Constitutionnel, op.cit., p.148.
Dans cette perspective, on peut distinguer deux types de dictatures:
1. Définition
Nous retenons deux définitions : une définition large et une autre restreinte.
- Au sens large
Au sens large, on désigne par régime d'Assemblée, tout régime dans lequel
les assemblées ont reçu de la constitution ou ont pris en fait une prépondérance politique
sur le gouvernement.
On a souvent cité la troisième et la 4eme République française, qui étaient
des régimes parlementaires.
- Au sens strict
2. Caractéristiques
3. Applications
Le régime suisse est le seul exemple contemporain qui puisse être donné
comme exemple du régime d'assemblée (constitution du 29 mai 1874 remplacée par
celle du 18 avril 1999).
Le régime présidentiel est celui dans lequel les pouvoirs s'absorbent dans
leurs fonctions respectives et s'isolent l'un de l'autre dans une spécialisation
fonctionnelle et irrévocabilité mutuelle.
b l. Un exécutif monocéphale
Aussi, l'exportation du modèle produit toujours des altérations, telles que des
variantes « présidentialistes » africaines ou sud-américaines. L'équilibre est rompu au
profit du Président allant jusqu'à l'octroi à des régimes asymétriques de concentration des
pouvoirs au profit d'un homme.
3. Le Régime de séparation souple ou de collaboration des
pouvoirs
Le régime de séparation souple des pouvoirs ou régime parlementaire
occupe une place centrale dans l'étude de la classification des régimes.
- définition (A) ;
- organisation des pouvoirs publics (B) ;
- rapports entre les pouvoirs publics (C) ;
- formes du régime parlementaire (D) ;
- état actuel du régime parlementaire (E).
A. Définition
Le régime parlementaire est un régime dans lequel « les organes de !' État
collaborent et dépendent nullement: la collaboration fonctionnelle, autant qu'élargie se
joint à la révocabilité mutuelle ».2
1. Un exécutif bicéphale
1
Gicquel, J., et Gicquel, J.E., Droit Constitutionnel et Institutions politiques, op.cit, p.122.
2
Gicquel, E., et Gicquel, J.E., op.cit, p.124.
- Le chef de l'Etat est politiquement irresponsable. Il peut être élu par le
Parlement. Ce fut le cas en France sous la III' et IV' républiques ; en RDC sous la Iere
république, mais il peut aussi accéder au trône par hérédité. C'est le cas au Royaume-Uni,
en Belgique, aux Pays scandinaves.
2. Un parlement bicaméral
2. La collaboration sanctionnée
1. Modalités traditionnelles
4. Régimes mixtes
1
Schwarzenbcrg, R.G., Sociologie politique, Paris, Montchrestien, 1994, p.233.
2
Duverger, M., Institutions politiques et Droit Constitutionnel, PUF, Paris,1970, p.227.
2
Lavaux, Ph., Destin du présidentialisrne, Paris, 2002,p..2.
dit aussi régime de cohabitation. L'histoire politique de la France fait état de
trois cohabitations :
- de 1986 à 1988 : première cohabitation entre Mitterrand et Chirac ;
- de 1993 à 1995 : deuxième cohabitation entre Mitterrand et Balladur ;
- de 1997 à 2002 : troisième cohabitation entre Chirac et Jospin.
Aussi propose-t-il une typologie des régimes politiques basés sur le caractère
compétitif ou non--compétitif des régimes.
1
Gicquel, J. et Gicquel, J.E, op. cit, p.133.
2
Vedel, G., in Le monde, 16 septembre 2000.
L'élément clé de cette classification est donc le parti politique défini comme
« un groupement organisé pour participer à la vie politique, en vue de conquérir totalement
ou partiellement le pouvoir et d'y faire prévaloir les idées et les intérêts de ses membres. »1
1. Définition
1
Goguel, F., cité par Debbasch, op. cit, p.181
africaines, continue cependant à régenter la Chine (socialisme du marché), le Vietnam,
Cuba, Corée du Nord.
2. Types
On distingue plusieurs types de partis uniques dont les suivants
a. Les partis uniques communistes d'inspiration marxiste. Le parti est l'avant-
garde de la classe ouvrière, qui exerce la dictature du prolétariat ;
c. les partis uniques du tiers monde : les régimes du tiers monde issus de la
décolonisation ont justifié l'institutionnalisation des partis uniques sur fond de trois
arguments
Dans la pratique, ces partis se sont révélés être des simples instruments
au service d'un pouvoir personnel atomistique car une seule personne contrôle ou concentre
tous les pouvoirs, tous les attributs de la souveraineté. Ayant globalement échoué, ces
régimes monopartismes sont en net recul même s'il existe toujours un écart plus au moins
notable entre les textes et la pratique : les textes peuvent faire croire à l'existence
d'institutions démocratiques et libérales mais la réalité est souvent différente.
La Chine, le Vietnam, la Syrie ... continuent à vivre sous des régimes
monopartismes.
B. Les régimes sans partis
Les régimes sans partis sont des dictatures techniques ou des dictatures qui ne
correspondent à aucune mutation du corps social. Elles se proposent d'éliminer ou de
gommer les différences sociales, mais elles sont des préludes à la création des partis
uniques ou voilent des partis uniques.
Entre les régimes de parti unique et les régimes compétitifs, il n'y a pas de
rupture absolue. On rencontre en fait deux types des régimes intermédiaires : les partis
dominants et les partis uniques à structure souple.
Ici plusieurs partis existent mais l'un d'entre eux est beaucoup plus grand
que les autres de sorte que détenant une majorité écrasante au sein du parlement, il
concentre tous les pouvoirs dans ses mains sans risque réel de les perdre lors d'une
prochaine élection.
L'Etat est dirigé par un gouvernement instable résultant d'une coalition non
désignée par les électeurs et non dotée d'un leader incontesté. C'est le cas de la Belgique.
On peut aussi citer l'Italie, la Pologne....
L'avantage de cette approche est d'être dynamique car elle ne préjuge pas mais
découle du fonctionnement réel des institutions. Elle est attentive aux formes plurielles et
changeantes qu'empruntent les rapports entre pouvoirs et forces politiques.
1
Lavaux, Ph., Destin du présidentialisme, Paris, PUF, 2002, p.9.
2
Duhamel, O., et Méney, Y., Dictionnaire constitutionnel, PUF, Paris, 1992, P.812
Ainsi, dans cette perspective, le pouvoir est moins une donnée invariable
qu'une relation mouvante : le pouvoir est un rapport de force dont l'un peut retirer
davantage que l'autre, mais également, l'un n'est jamais totalement démuni devant l'autre.
Georges Burdeau estime à cet effet que: « l'approche systémique s'occupe moins des
aménagements de formules juridiques que des données humaines, sociales et économiques »1.
On parle de « living constitution ».
1
Burdeau, G., La démocratie, Ed.seuil, Paris, 1956, p.9
2
Duhamel, O., op.cit, p.374.
TITRE V. LA PARTICIPATION AU POUVOIR POLITIQUE
Avec G. Burdeau, nous avons dit que l'Etat apparaît comme un artifice
créé grâce aux volontés qui, dans leur origine comme dans leur substance, sont des
volontés humaines »1. L'Etat est avant tout l'effet des volontés jouant à l'encontre des
aspirations, des penchants, des indifférences de l'individu porté à se laisser docilement
entraîné par des instincts égoïstes.
1
Burdeau, G L'Etat, p.54.
2
Badie, B., La Société plurielle entre mythes et réalités (pp.59-70), in SmTtiso (J.) A la
recherche démocratie, Mélanges offerts à Guy Herinet, J., Paris,
de la IGirthala, 2002.
CHAPITRE I
LES ACTEURS DU JEU POLITIQUE : LES PARTIS
POLITIQUES ET LES GROUPES DE PRESSION
« Evoquer un régime politique sans se référer aux partis revient à décrire un
tableau sans parler des couleurs » affirme G Burdeau ; leur reconnaissance par le Droit
constitutionnel est récente. La constitution du 18 février 2006 précise en son article 6 « les
partis politiques concourent à l'expression du suffrage, au renforcement de la conscience
nationale et à l'éducation civique. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans le
respect de la loi, de l'ordre public et des bonnes mceurs ».
Il semble utile de définir les partis politiques (§1) avant d'en dégager les origines
(§2), les typologies (§3), les rôles (§4).
§1. Définition
A. Énoncé de la définition
1
KELSEN, H., La démocratie, Sa nature-Sa valeur, trad.Charles Eisenmann, 1932, p.30 et suivantes.
B. Analyse de la définition
L'apparition des partis politiques est récente. Certes, ils ont pratiquement
toujours existé, même s'ils n'étaient pas toujours organisés sous la forme que nous
connaissons actuellement. Il s'agissait plutôt des factions.
- C'est ainsi que dans les cités grecques, les grandes familles, les maîtres
du jeu du commerce et des affaires, avaient leurs obligés.
A. La typologie traditionnelle
1. Les partis des cadres, nés au XIXe s, se présentent comme des partis
notables, des personnalités influentes, d'élus, ne trouvant au plan local que des comités
électoraux.
B. La typologie moderne
La typologie Moderne est celle de Jean Charlot3, qui tient compte non
seulement de l'idéologie ou de la structure apparente des partis, mais également de
leurs choix stratégiques. Ce qui nous conduit à distinguer trois sortes des partis
1
Pour cette partie, lire abondamment Bomandeke Bonicka, op.cit, p.85 et suivants.
2
Duverger, M., Les partis politiques, 1951.
3
Charlot, J., Le phénomène gaulli.ue, 1970.
4
Neumann, S., Modern political parties, Approaches to comparative politics, 1956.
2. Les partis des militants qui s'identifient à une classe sociale et valorisent
une idéologie dont ils sont porteurs ; il s'agit de partis de représentation catégorielle ou
sectorielle avec une organisation pyramidale. C'est le cas du parti communiste français.
3. Les partis des notables: ils sont essentiellement tournés sur les
personnalités, privilégiant la qualité de l'adhérant aux dépens du nombre d'adhérant, peu
structurés et appliquent une discipline lâche et n'ont pas de programme strict. C'est le cas
de l'UDF en France.
Il faut noter qu'Il apparaît aujourd'hui des nouvelles formes des partis : «
les single-issue parties » ou partis d'une seule cause tels CNPT, les écologistes, les alter-
mondialistes avec des fortunes diverses, ces aspirations peuvent être ignorées, canalisées
ou récupérées par les partis traditionnels.
- Les partis politiques éclairent sinon éduquent l'opinion, par des réunions
politiques, des manifestations, séminaires, des r .-acts, journaux, publications:
- Les partis politiques sélectionnent les candidats aux élections, à ce titre ils
constituent le vivier de la classe politique.
B. Analyse de la définition
2. La défense d'intérêts
- les groupes qui poursuivent des intérêts particuliers femmes, associations à but
économique, lutte contre l'avortement, homosexuels... le plus souvent au détriment des
autres catégories
On distingue les groupes qui exercent leur action publiquement et ceux dont
l'influence est dissimulée ou occulte.
Selon Merton R.K. les groupes de pression exercent une fonction manifeste
de revendication voire de contestation certains; ils exercent une fonction latente
d'intégration en canalisant les flux revendicatifs dépouillés de leurs virtualités
révolutionnaires.
1
Bouthros, B. G., L'interaction démocratie et développement, Unesco, Paris, 2002, p.9.
2
Bernanos, cité Turpin p.187.
3
Turpin ,D., Droit Constitutionnel, p.212.
SECTION I
LES MODES NON DEMOCRATIQUES OU LES CHOIX
AUTOCRATIQUES
§1. L'HEREDITE
Nous allons d'abord définir l'hérédité (A), analyser ses formes (B), ainsi que sa
situation actuelle (C).
A. Notion d'hérédité
L'hérédité est une technique par laquelle le pouvoir est dévolu suivant
certaines règles à un membre de la famille de la personne qui exerçait jusque là le
pouvoir et dont les fonctions viennent de prendre fin. C'est le cas dans les monarchies et
Etats néo-patrimoniaux africains.
B. Formes
1
Mpongo-Bokako, Droit Constitutionnel, op. cit, p.217
L'héritage est dit par primogéniture lorsque les règles dynastiques font que le
pouvoir est dévolu à l'aîné des enfants. II peut être mâle comme pour la loi salique en
France ou transmise comme dans la couronne britannique héréditairement au sein de la
dynastie de Windsor (Hanovre) par ordre de primogéniture sans excepter les femmes.
§2. Cooptation
A. Notion
Il nous faut la définir (A), en dégager les formes (B), l'analyser dans les régimes
contemporains (C).
1.1. La cooptation juridique est celle qui se fait conformément aux règles
consacrées par la constitution alors que la cooptation de fait est celle qui n'est pas
consacrée officiellement.
1.2. La cooptation directe est celle qui est l'oeuvre d'une décision définitive du
gouvernement en fonction. En revanche, la cooptation indirecte est celle par laquelle le
gouvernement propose un candidat à un corps ou organe institué.
1.3. La cooptation du vivant du gouvernement est celle qui intervient tant que
celui-ci n'est pas encore décédé alors que la cooptation par testament est celle qui se
réalise en se référant à l'acte testamentaire laissé par le défunt
c. L'actualité de la cooptation
Carré de Malberg est formel : « il n'y a point de place dans la science du droit
public pour un chapitre consacré à une t héori e j uridique des coups d' Ét at ou des
r évol ut ions»' . Cependant, ces techniques sont fort utilisées en pratique et beaucoup
de gouvernants sont issus de la conquête.
A. Notion
B. Formes
C'est une technique qui met fin à la légalité constitutionnelle pour donner
naissance à un nouvel ordre constitutionnel positif. Elle est donc comme le dit Liet-veaux
« une abrogation de la constitution en violant les règles prévues à cet effet ».
2. Le coup d'Etat
Historiquement la démocratie, qui est née dans la Grèce antique, est à la fois
un idéal et un mode de gouvernement. Le concept est formé de deux racines
grecques, « demos » (le peuple) et « cratos » (le pouvoir), le mot démocratie
signifie littéralement le « gouvernement du peuple » ou « le peuple au pouvoir », « le
gouvernement du peuple par lui-même » ; selfgovernment selon l'expression anglo-saxonne,
ou mieux encore selon la formule employée par le président Lincoln le 19 novembre 1863
sur le champ de bataille de Gettysburg : « gouvernement du
peuple, par le peuple, pour le peuple. Il s'ensuit une triple
articulation non pas simultanée mais cumulative de tout pouvoir politique qui se veut
démocratique : origine, exercice et finalité populaires du pouvoir.
Les théoriciens du droit naturel moderne marquent l'origine de l'Etat dans une
approche contractualiste : l'Etat repose et perdure par le consentement ; ce consentement doit être
explicite, renouvelé au travers le droit de suffrage 2 ou expression de la volonté
consentante de chaque citoyen de participer à la société politique, l'assentiment ou
confiance.
A. Le suffrage restreint
Le suffrage universel est relativement récent puis qu'il ne date que d'environ un
siècle. Le suffrage peut être restreint lorsque les électeurs sont sélectionnés en fonction de
critères.
a. Le suffrage censitaire
b. Le suffrage masculin
Alors qu'au moyen âge, les femmes étaient souvent admises dans les assemblées
électorales, elles sont généralement victimes d'une discrimination faisant prévaloir un
suffrage masculin. Pendant très longtemps les femmes ont été écartées de toute
participation à la vie politique, pour multiples raisons
génétiques d'abord, on estimait biologiquement que les femmes seraient vouées
à la trilogie de 3K : « kinder, kuche, kirch » selon les allemands : les enfants, la
cuisine et l'église. Charles Esmein écrit à ce sujet que « le
développement historique de l'humanité a rendu fort douteuse leur capacité politique,
en les faisant, au contraire, éminemment propres aux fonctions familiales »1 ;
cet ordre d'arguments est développé à l'époque par certains hommes comme,
Hauriou M. et la commission d'interprétation coranique de Koweït en 1985.
Contre toutes ces raisons, suite aux pressions des mouvements féministes (les
suffragettes d'abord : Georges Sand, Emily Davidson, ou Susan Anthony aux Etats-
Unis), les femmes ont été admises au droit de suffrage pour la première fois en 1869 aux
Etats-Unis (Wyoming), ce droit sera généralisé par le XIXe amendement, la Nouvelle-
Zélande et l'Australie le feront respectivement en 1893 et 1902. Le mouvement va
s'étendre après la première guerre mondiale. Les femmes espagnoles durent attendre
1931, et les françaises en 1945 et les belges en 1948, les suisses en 1971 et le
referendum sur les quotas a été rejeté le 12 mars 2000 ; en France, la loi
constitutionnelle du 99569 du 8 juillet 1999 a consacré par l'article 3 in fine la parité,
mais son application pose toujours les problèmes. Mais on peut se
féliciter du duel au sommet qui a opposé pour le second tour des présidentielles le 6 mai
2007, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. En république Démocratique du Congo, la
Constitution du 18 février 2006 a consacré le principe de parité mais les lois
essentielles d'application doivent articuler concrètement cette proclamation de foi.
L'écueil fondamental est le non-pouvoir des femmes dans nos cultures au-delà de la
féminisation réelle de la vie politique. Ce combat de droits de l'homme doit continuer.
d. Le suffrage capacitaire
- le suffrage indirect : le suffrage direct est celui par lequel les citoyens élisent
eux-mêmes sans intermédiaires, leurs représentants tandis que le suffrage indirect est celui
qui comporte deux ou plusieurs degrés ou étapes d'élection, les citoyens élisant certains
d'entre eux qui élisent eux-mêmes les représentants. C'est le cas des sénateurs qui sont
les élus des élus. On parle ici d'une distorsion légitime consécutive à la structure de l'Etat.
- le vote est libre : rarement obligatoire :il s'agit de l'exercice d'un droit que le
citoyen est libre de ne pas exercer; cette liberté se manifeste non seulement par la
préférence
accordée à un candidat parmi ceux qui se présentent, mais aussi par la faculté de mettre
une enveloppe vide ou un bulletin blanc dans l'urne, voire également de ne pas
participer à l'élection par l'abstention. Mais dans certains pays comme la Belgique,
le Danemark, la Grèce, le Luxembourg .... Le vote est obligatoire.
- le vote est toujours secret : le secret de vote est inhérent à la démocratie afin de
mettre l'électeur à l'abri de toute intimidation, des pressions. Ce secret est assuré par le
passage à l'isoloir. Ce dernier est adopté en 1872 en Grande Bretagne (ballot act), en 1913
en France, un an après l'Italie.
- le suffrage doit être sincère : la fraude électorale consiste en une manoeuvre dans
le but d'altérer la liberté et la sincérité de vote; Cependant il faut que cette irrégularité
ait été déterminante sur l'issue du scrutin pour vicier le résultat. En effet, en dehors
d'abus de propagandes, il faut éviter des manipulations telles que les bourrages
d'urnes, procès verbaux truqués, fraudes à l'inscription, détournements des cartes
d'électeurs, documents falsifiés, etc.
Il faut souhaiter que les défis posés par l'inexorable généralisation du vote
électronique puisse améliorer les conditions de liberté et de sincérité des élections.
le système majoritaire(SM)
le système proportionnel (RP) le système mixte ou
hybride.
François Mitterrand estime « qu'il n' y a de bonne loi électorale », tout dépend
des résultats que l'on en escompte, sachant que le meilleur est celui qui vous permet
d'atteindre votre objectif politique. Mais le choix entre les deux logiques suppose au
préalable la détermination du type de scrutin ; scrutin uninominal ou pluri nominal.
Le rôle des appareils politiques peut être nuancé si l'électeur dispose d'une
marge de liberté à l'égard des listes: Ainsi le citoyen peut être tenu de voter pour une
liste entière, auquel cas on parlera de « listes bloquées ». A l'opposé, il peut conserver .I ne
latitude, en confectionnant sa propre liste, à partir des candidats présentés sur les
différentes listes: c'est « le système du panachage » ou il peut intervertir l'ordre de
présentation à l'intérieur d'une même liste « système du vote préférentiel. »
Autant de questions dont la solution manifestera la volonté, soit de faire
prédominer la liberté de choix de l'électeur soit la cohésion des partis
politiques.
B. MODES DE SCRUTINS
Dans le système majoritaire à un tour, est élu le candidat ayant obtenu le plus
grand nombre des suffrages, quelque soit le pourcentage des voix recueillies. La
majorité simple ou relative
suffit pour être élu, C'est le plus simple, le plus brutal mais pas forcément le moins
démocratique.
De plus, le résultat des élections peut être modifié par un déplacement de voix
très faible du parti anciennement majoritaire vers celui qui va le devenir, que les
britanniques appellent « loi de « swing ». Jean Jaurès parle d'un « scrutin de
voleurs » avec danger de radicalisation des partis exclus : 50,01 % de voix = 100 et
49,99% = 0
2 Le système
Dans le scrutin majoritaire à deux tours, le
candidat ou la
este ne peuvent être élus au premier tour que s'ils emportent la
majorité absolue de suffrages exprimés c'est-à-dire plus de la moitié des suffrages.
Exemple : 1ef tour, 100.000 électeurs inscrits, 81000 votants, 1000 bulletins
blancs ou nuls. Après dépouillement, les résultats se présentent comme suit
Au second tour : 83 000 voix exprimés ; A=43.000 voix, B=40 000 voix
A est élu.
Ce système donne à l'élu une forte légitimité mais son inconvénient est de
favoriser au second tour des manoeuvres politiciennes peu claires.
a. Définition et origine
La représentation proportionnelle consiste à repartir les sièges à pourvoir
proportionnellement au nombre de voix obtenues par chaque liste ou chaque parti.
Il était préconisé par des maîtres tels que Léo Gambetta, Aristide Briand, Jean
Jaurès et le publiciste Joseph Barthélemy.» Il écrit « cinq enfants reçoivent un gâteau,
trois d'entre eux préfèrent le manger tout entier : c'est le système majoritaire. Chacun
des cinq enfants en prend une part . c'est le système proportionnaliste »3.
Martin, P., Les svstèines électoraux et les modes de scrutin, 3 `édit, Montchreslien, Paris,
2006, p.60.
Kelsen H., La démocratie, sa nature, sa valeur, Eisenmann,
1932. Cité par Turpin, p.325.
autant de candidats qu'il existe de sièges à pourvoir dans la circonscription,
Pour repartir les sièges proportionnellement aux voix, il existe trois systèmes :
le quotient électoral, le nombre uniforme, le quotient national.
A l'issue du scrutin, chaque liste recevra autant des sièges qu'elle aura obtenu de
fois le quotient électoral ;
- la formule de nombre uniforme : c'est la loi qui va fixer à l'avance, pour
l'ensemble du territoire, le nombre de voix nécessaires pour qu'une liste puisse
obtenir un député. Chaque liste a autant des députés que de fois ce nombre -dit
nombre uniforme-sera compris dans la somme des voix qu'elle aura recueillies ;
- la formule du quotient national, il est calculé en divisant l'ensemble des suffrages
exprimés dans toutes les circonscriptions du pays par le nombre total de sièges à attribuer.
Cependant il ne peut être attribué que lorsque l'on dispose des résultats définitifs du
scrutin, ce qui entraîne des délais assez longs.
Malgré tout, quelque soit le système adopté, le problème d'attribution des restes
subsiste : c'est-à-dire des suffrages inemployés et des sièges non pourvus. Afin de
procéder à cette deuxième répartition, deux solutions sont envisageables : la
proportionnelle intégrale et la proportionnelle approchée.
a. La proportionnelle intégrale
Il s'agit de regrouper, sur le plan national les restes de chacune des formations
politiques qui ont présenté des listes et d'attribuer à chaque formation autant de sièges
supplémentaires
que le nombre uniforme sera contenu dans le chiffre dans le chiffre total de ses restes.
b. La proportionnelle approchée
Résultats obtenus : liste A=175000 voix, liste B=85.000 vois ; liste C=95.000
voix ; liste D=30000 voix, liste E = 115.000 voix ;
Deux opérations doivent être réalisées
- Ensuite, pour repartir les sièges entre les listes, il convient de diviser le
QE par le nombre de voix obtenues par chaque liste.
Les listes sont attribuées au niveau local, plus rarement au niveau national.
Deux méthodes sont généralement utilisées : celles des plus forts restes (PFR) et
celle de la plus forte moyenne (PFM).
-lére méthode (PFR), elle attribue les sièges restant aux partis qui ont le plus
nombre de voix inemployées. Ce système favorise les petits partis aux dépens des grandes
formations.
- Nombre de voix inutilisées
2ème méthode : (PFM) est plus complexe. Il convient de diviser pour chaque
parti, le nombre de voix obtenues par le nombre total de sièges qu'il obtiendrait si on
lui attribuait le siège restant. On compare alors ces diverses moyennes. Le parti qui
obtient la PFM reçoit le siège.
Par rapport à la méthode PFR, le parti A le plus puissant gagne 1 siège, le parti
D le plus faible perd 1 siège. En conséquence, cette méthode favorise les grands partis.
Il existe d'autres méthodes de calcul tel que le système d'Hondt qui donne les
mêmes résultats et des approches perfectionnées de ces systèmes proportionnels.
Michel Debré affirme en 194... que « la bombe atomique est une arme
incertaine comparée à un tel procédé qui tue l'État en lui ôtant tout pouvoir»'.
Ferdinand Hermens dira que la proportionnelle serait responsable de
l'ingouvernabilité de la République de Weimar et donc de l'arrivée de Hitler.
Aussi certains pays ont adopté des systèmes mixtes. 3. Les systèmes mixtes
Le système mixte allemand pour les élections dit du « double vote » est
un système fondamentalement proportionnel à correctif majoritaire. Il s'agit d'un
système mixte « équilibré »: tout électeur dispose de deux voix avec ce
système électoral original qui combine le scrutin majoritaire à un tour de
type britannique et de la représentation proportionnelle. La moitié des membres du
Bundestag est élue au scrutin uninominal à un tour.
La seconde voix est utilisée par l'électeur pour choisir une des listes de partis qui
se présentent dans le cadre de chaque land. Il y a donc un vote de sympathie et un vote
idéologique.
Mais il est toujours indiqué d'avoir un consensus politique sur les systèmes
électoraux afin d'avoir une démocratie gouvernante. En effet les modes de scrutins
nous révèlent que la distinction fondamentale entre régimes majoritaires (France,
Allemagne, Etats-Unis, GB, Portugal, Espagne ...). Régimes nonmajoritaires (Italie,
Pays-Bas, Danemark, Belgique, Irlande...) est autrement plus pertinente aujourd'hui
qu'entre régime parlementaire et régime présidentiel2: dans le premier, les citoyens
décident qui gouverne et pourquoi tandis que dans le second les électeurs
désignent ceux qui choisiront à leurs places les gouvernants et les options
politiques. Il reste que l'influence des modes de scrutin sur la stabilité des
systèmes politiques ne s'avère pas plus évidente. En effet, celle-ci dépend
beaucoup plus de la structuration idéologique du système partisan et d e la
vigueur de l'armature institutionnelle. Dès lors l'existence politique du
gouvernement ne dépend pas du parlement. C'est le cas du régime présidentiel
américain ou la substitution de la représentation proportionnelle au scrutin
majoritaire ne porterait sans doute pas atteint à la gouvernabilité du régime.
III. Cours
0815327771
Me John