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COURS INTRODUCTION HISTORIQUE AU DROIT ET AUX INSTITUTIONS OGO SECK

INTRODUCTION GENERALE
Il convient d’abord dans cette introduction au cours d’histoire du droit, de se demander si
le droit à une histoire ? Si oui laquelle ?
Comment s’est formé le droit ?
Le droit n’a pas une histoire, mais il a des histoires.
Parmi les histoires du droit on peut en rencontrer une, relevant du mythe tout en s’inscrivant
dans un rite (un homme parmi les tous premiers, avait promis de faire un sacrifice à Dieu,
il décida alors de tuer un agneau, en guise de sacrifice, il voulait garder toute la chaire en
n’offrant que la peau de l’animal, son seigneur découvrant qu’il voulait le tromper décide
de le sanctionner. Tu auras la vie dure, vous vous opprimerez les uns les autres, vous serez
martyrisé », brisé et enfin libéré.)
Cet exemple montre que le mythe et le rite s’en chevrètent, le mythe s’enracine dans le rite.
Les pratiques juridiques entrainent des logiques et des pensées juridiques. Quel est donc le
lien entre les offrandes et le droit ? Dans quelle mesure, le droit se mesure au sacrifice ?
Monsieur Roland rappelle dans que les hommes du paléolithique sacrifiaient aux
puissances supérieures et pensaient que le monde terrestre et l’univers structurel étaient
unis par des liens de dépendance et de réciprocité. Cette dialectique s’accentue au
paléolithique.
En matière de terre, l’apparition de fruits : des offrandes pour remercier Dieu, on diminue
la récolte en guise d’offrande, on sacrifie des jeunes animaux …. c’est à partir de là, qu’on
peut déceler des débuts de mécanismes de la pensée juridique. C’est ainsi que nait la notion
d’obligation qui par excellence définit le lien juridique (obligation : un lien de droit qui
nous astreigne envers quelqu’un ou quelque chose) la vie en société est ainsi faite, on doit
réparer les dommages, on doit respecter les engagements…
La notion d’obligation est l’essence même du phénomène juridique mais il y a aussi le respect
de la parole donnée (dans le livre des nombres art 30 qui dit que quand un homme fait un vœux
il est lie par tout ce qui sort de sa bouche il doit exécuter sa parole…) Le lien social et
juridique est inférieur au résultat d’Etat réciproque. Le droit a plus de réciprocité que de
sanction. L’offrande relève d’une pensée reposant sur l’échange et donc sur la réciprocité
(donc et contre donc). Quand les liens se tournent vers le ciel c’est pour y rechercher le droit.
Les mortels ont donc besoin de cette logique de réciprocité qui sous-tend les mécanismes du
droit.
Etudier l’histoire des institutions et des faits sociaux, c’est du coup s’intéresser aux
phénomènes du pouvoir qui parce que social deviendra politique. Les phénomènes de
compétition sont sous-tendus par des rapports de forces sociales et l’Etat au cours de
l’histoire apparaitra en étant qu’expression des rapports sociaux. Les conflits ne sont que
l’expansion de l’intensification des rapports sociaux.
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A cote des familles, il y’a les bandes, les tribus, et les chefferies qui seront repris par le
droit (public). La famille relevant du (droit-privée) ne sera plus la seule force organisatrice
de la société. Les activités publiques seront reprises par des lois publiques, la spécialisation
des fonctions et la différenciation sociale politique marque la naissance tout au moins en
Europe, de ce qu’on peut appeler <<l’Etat>> avec un appareil spécialisé de gouvernement.
S’il y a une histoire du droit, il faut aussi savoir qu’il y a une préhistoire du droit et la genèse
du droit et de l’Etat a lieu grâce à l’écriture qui marquera le réveil des cités et des Etats (
). Le cours d’histoire du droit et des institutions n’est pas un raccourci, il doit seulement
permettre aux étudiants d’utiliser des codes historiques pour comprendre les institutions.
Les éléments historiques sont fondamentaux pour ceux-là même qui veulent devenir des
juristes. Il est impossible de connaitre le droit et les institutions si l’on ne se refaire pas aux
époques ( )
L’intérêt de l’étude des histoires juridiques politiques et sociales est double :
1) l’histoire permet d’appréhender les liens du droit, les notions telles que l’Etat, le
Pouvoir, la citoyenneté, la république…, des notions que tout juriste au vrai sens du terme
doit comprendre << ces notions sont comme des plantes dont chaque espèce exige, une
culture particulière. >> L’histoire permet donc de connaitre la vie du droit et des
institutions : autrement leur genèse. Ce qui nous amène au deuxième point d’intérêt.
2) L’étude de l’histoire des institutions et des faits sociaux permet de
comprendre non seulement, comment sont nées certaines notions comme << Etat>> ? Mais
aussi, comment expliquer leur développement ou parfois leur déclin ? Cette histoire que
nous étudierons se veut comparative (Europe, Afrique, Asie) ce qui permet d’étudier à la
fous les liens entre différentes sociétés (orient occident ou orient Afrique).
La famille ne disparait pas mais, à cote d’elle s’élaborent d’autres forment d’organisations.
Les cites vont naitre, de même que les empires, les confédérations et d’autres ensembles
humains annonciateurs des Etats contemporains.
SECTION 1 : LA NAISSANCE DE LA NOTION D’ETAT ET DE LA REPUBLIQUE
Le terme Etat fut désigné par les romains à
travers la découverte de l’idée de res republica en occident. L’objet de sa création était de
mettre l’ordre dans la société tout comme l’élaboration de la règle de droit. Le concept Etat
désigne une puissance de commandement et d’organisation distincte de la personne des
individus mortels qui s’en trouve momentanément investis.
Plusieurs penseurs se sont arrogés la mission de donner leur conception sur l’Etat parmi
lesquels on peut citer Léopold Sedar Senghor qui se centre sur le concept de la nation pour
définir ce qu’est l’Etat : il est la personnification juridique de la nation. Antoine Leca le
définit sur le plan théorique en ces termes : il est un mode d’exercice du souverain mais
cette définition reste incomplète pour ce qui est de l’encadrement de l’Etat.
Il peut bien sur exister plusieurs types d’Etats. Rome nous a d’ailleurs légué une riche
expérience institutionnelle.
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La révolution de 509 va mettre en place de nouvelles institutions de nature aristocratique,


par des assemblées. C’est la révolution du bas peuple pour installer la démocratie qui va
succéder à la royauté, à la république, et à l’empire qui a lui-même revetu deux formes
assez nettement caractérisées : le haut empire qui fut une monocratie de droit populaire et
le bas-empire qui se rapprochait plutôt d’une monarchie absolue de droit divin.
La loi de table est une constitution en Europe qui détient des dispositifs d’ordre publiques
et privés.
La république est l’affaire du peuple selon les romains, toute loi réside dans la volonté du
peuple nous dit Antoine Lecas .
Le professeur Ogo seck opère la différenciation entre l’égalité et l’égalitarisme dans l’Etat
tout en donnant le premier terme la définition suivante : c’est le traitement identique des
citoyens.
Il opère aussi la différenciation entre l’Etat, la nation et le peuple affirmant que le peuple
n’est pas l’Etat mais la nation est le peuple et que la nation est un support de l’Etat.
La nation est la totalité concrète de la population.
- Les caractères de l’Etat
-Comment concilier l’esprit juridique, les réalités socio-culturelles en Afrique
ETUDES COMPARATIVE DES INSTITUTIONS GRECO ROMAINE DE L’EGYPTE
ET DE CERTAINS PAYS D’AFRIQUE
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L’ objectif est de faire de vous des juristes, des officiers du droit et mm des mécaniciens du
droit. Enseigner l’histoire du droit dit-on est vaincre le mythe de l’avenir. On nous dira qu’il y
a un droit public (Jus Publicum) c’est-à-dire ce qui touche à l’organisation de l’état. On dira
qu’il y a un droit prive (Jus Privatum) qui a trait aux intérêts des particuliers. On nous dira aussi
que le droit public que Montesquieu appelle le droit politique désigne les règles de droit dans
les rapports qu’ont ceux qui gouvernent avec ceux qui sont gouvernes et le droit prive qu’il
appelle droit civil c’est les règles dans les rapports que les citoyens ont entre eux. On nous dira
que le droit constitutionnel fixe les règles de base de l’organisation de l’état, la désignation et
l’attribution de ses gouvernants, les rapports entre pouvoir public et leurs modes de
fonctionnement. On nous dira que le droit administratif règlemente la structure et l’activité
administrative. L’administration qui est définie comme l’ensemble des autorités, des agents et
organismes charges sous l’impulsion des pouvoirs politiques, d’assurer les fonctions de l’état :
le service public, l’intérêt général et l’ordre public ainsi que les rapports entre celui-ci (l’état)
et les particuliers. On nous dira que le droit financier détermine les règles selon lesquelles l’état
et les collectivités publiques peuvent se procurer les ressources nécessaires (droit fiscal) et les
règles qui leur permettent de les employer (droit budgétaire). On nous dira également que le
droit pénal a pour objet de faire régner l’ordre et que pour cela il précise des sanctions
corporelles et pécuniaires dont l’autorité publique peut frapper que ceux qui transgressent cet
ordre. On dira que le droit civil détermine les personnes qui peuvent être jugées de droit c’est-
à-dire aptes à exercer des droits et à se voir soumises à des obligations. On dira aussi que le
droit judiciaire que l’on appelle depuis le 19e siècle droit procédure civile précise les règles à
suivre pour faire valoir ses droits par des actions en justice devant les tribunaux civils. On nous
dira que le droit commercial contient les règles réservées aux actes de commerce et aux
particuliers qui effectuent ces actes, les commerçants …

L’IMPOSSIBLE DEFINITION DU DROIT

Qu’est-ce que le droit ?


Beaucoup de juristes et parmi les plus éminents sont incapables de donner une définition du
droit. On fait des enseignements savants parfois très brillants mais poser cette question simple
qu’est-ce que le droit ? Molles réponses et aucune réponse… Le droit peut-il se définir ? Par
hasard on le définit, quel est son objet ? Pourquoi le droit ?
Chapitre 1 : La genèse du droit
Gustave Flaubert dans son dictionnaire « des idées reçues » l’avait noté « On ne sait pas ce que
c’est le droit ». Il y avait quelques années une revue de droit « Droit de la Sorbonne » 1990 s’y
était essayée. Elle avait contacté 47 profs de droit les plus éminents et l’initiative a abouti a
juxtaposer 47 définitions différentes. Georges Vedel : « Voilà des semaines et mm des mois
que je sèche laborieusement sur la question pourtant si apparemment innocente qu’est-ce que
le droit ? Cet état déjà peu glorieux s’aggrave d’un sentiment de honte. J’ai entendu ma
première leçon de droit depuis plus de 60 ans. J’ai donné mon premier cours voici plus de 50
ans. Je n’ai pas cessé de faire métier de juriste tour à tour ou simultanément comme avocat,
comme professeur, comme auteur, comme conseiller et mm comme juge. Et me voilà
déconcerté tel un étudiant de première année remettant copie blanche faute d’avoir pu
rassembler les briques de réponses qui font échapper au zéro ». Il est donc en effet téméraire
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de chercher à donner une définition commune du droit romain classique, du droit musulman,
du droit coutumier africain, du droit chinois ou du droit hindou qui renvoie à des phénomènes
juridiques pour le moins différents et divergents a des sources différentes. Né au sein d’un
ordonnancement juridique aussi complexe comme le droit contemporain, le nombre et la
variété des composantes sont tels qu’il est hasardeux de chercher à les spécifier par une
caractérisation identique. Et comme l’écrit le doyen Carbonnier : « Il y a plus d’une définition
dans la maison droit ». Les romains l’ont compris très tôt quand ils ont affirmé : « Toute
définition est périlleuse en droit. Il en est peu qu’il ne puisse être réfuté ». En droit il n’existe
guère de définition à la fois juste et complète et pourtant il faut définir le droit.
Section 1 : La définition du droit
Cette définition du droit
pose des défis, c’est pour cela qu’on procède a des entrées et par des préceptes à cause de la
profondeur du phénomène historique du droit parce que les difficultés de définition du droit
rejoignent celles de choix de société et voilà ce qu’en dit un auteur Michel Troper : « Nous
vivons sous l’empire du droit dès la naissance, il faut déclarer l’enfant et le nom qu’il portera
lui est attribué conformément a certaines règles, d’autres règles ordonneront qu’on l’inscrive a
l’école. Quand nous achetons un objet ou nous prenons un bus, c’est en application d’un
contrat. Nous nous marions, nous travaillons, nous nous soignons selon le droit. Pourtant quoi
que conscient de cette omniprésence du droit est capable d’appliquer ou de produire des règles,
nous sommes souvent en peine de le définir ». La recherche d’une définition relève d’une
spéculation pure sur la nature ou l’essence du droit, mais cette définition est indispensable au
travail des juristes. Cela tient au fait que l’on ne peut appliquer une règle avant de l’avoir
identifiée comme règle de droit. Il reste que la finalité du droit est sociale et que l’individu n’a
de droit que ceux qui lui sont octroyés par l’ordre juridique sous forme de pouvoir d’action, de
compétence ou d’interdiction. Le droit est rebelle à toute définition voilà pourquoi on en
énumère des préceptes et des entrées. Dans sa nudité le droit défie le juriste obligé de
reconnaitre qu’il est incapable d’en donner une définition précise et complète. Fernand Braudel
avertissait très tôt que « le droit n’autorise guère des définitions péremptoires ». C’est pour cela
que les romains plus prudents au lieu de dire « JUS EST » ils se sont contenté d’en énumérer
les préceptes c’est-à-dire les éléments qui entrent dans sa composition. Par ex le droit est vivre
honnêtement « HONESTE VIVERE », ne peut nuire à autrui « ALTERUM NON ADAERE »,
rendre à chacun ce qui lui est dû, la science de ce qui est juste et injuste. Mais chez toutes les
sociétés, il ne s’agit que d’expressions qui ne recouvrent que des approches et des phénomènes
partiels. Le mot droit emprunté à la langue usuelle a plusieurs significations. C’est ainsi que
l’ensemble des règles juridiques d’un système, c’est ce qu’on appelle un droit objectif et les
prérogatives dont une personne peut se prévaloir, c’est le droit subjectif. Le mot droit renvoie
à l’existence d’une règle qui s’impose au comportement, qui renvoie aussi au pouvoir de
revendiquer un droit ou des droits. Revendication qui n’existe que par référence à une règle, a
une valeur préexistante d’où un équilibre entre revendication de droit et barrière posée par le
droit. Tout cela condamne l’exercice a priori d’une définition unique, ce qui peut être périlleux.
Le droit est la somme des règles existantes a un moment donné dans une société donnée.
Pour nous le droit est finalement un ensemble de règles écrites ou non écrites sanctionnées
et ces sanctions peuvent être physiques comme métaphysiques, matérielles ou
immatérielles.
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Section 2 : L’objet du droit


Le droit a en réalité deux objets.
- Le 1er objet du droit c’est la vie en société c’est-à-dire il permet d’éviter l’anarchie. En
effet sans le droit d’une part l’état d’anarchie est tellement évident que l’on est placé
sous le bon plaisir de chacun. D’autre part l’insécurité est inévitable en sens que seul
un ordre dans la vie sociale permet à l’individu ou au groupe de savoir ce qu’il peut
faire, ce qu’il ne peut pas faire, ce qu’il doit supporter de la part des autres, de connaitre
la conséquence de ses actes, celle des actes des autres et le caractère légitime ou non de
ses autres. Mais il n’existe pas de société sans droit.
- 00Le 2e objet du droit est l’objet primordial c’est-à-dire la justice. La détermination de
cet objet du droit tel qu’entendu aujourd’hui remonte à l’antiquité et certains poètes
grecs du XIIe siècle av. JC appelés Hésiode dans sa Théogonie avance l’idée selon
laquelle la divinité incarnant la justice appelée « DIKE » est née de l’union de Zeus et
de la déesse du droit Thémis. Cette métaphore dissimule une idée selon laquelle le droit
a pour finalité non point l’ordre en tant que tel qui est à la portée de n’importe quel
tyran. Malgré l’immense apport des philosophes grecs, la détermination de l’objet du
droit est essentiellement une construction des juristes romains que l’époque moderne
n’a pas substantiellement changés. Ainsi selon Saint Augustin (Ve s av. JC) il n’y a pas
de droit sans justice ni non plus d’état. « Sans la justice que sont nos royaumes sinon
de vastes associations de bandits c’est-à-dire un groupe d’hommes commandé par un
chef lié par un pacte social ou se partagent le butin selon une loi agréée par tous ». Les
juristes romains (légistes) ont contribué à asseoir l’idée selon laquelle en cas de
contradiction entre le droit et l’équité, il appartenait au prince de trancher mais comme
l’écrivait Luther : « Depuis le commencement du monde c’est un oiseau rare qu’un
prince avisé, plus rare encore un prince pieux. Ce sont à l’ordinaire les plus grands fous,
les plus fieffés brigands qui soient sur terre ». A défaut de prince, qui mieux que le juge
pourrait se charger de cette tache ? c’est donc la possibilité pour les juges de statuer en
équité c’est-à-dire sans considération des règles de droit mais il faut distinguer deux
situations dans l’équité du juge. Il y a l’équité PRAETER LEGEM et survient en cas
d’absence de règle de droit. Dans ce cas le juge statue en équité car il ne peut pas se
reporter à une règle. Il s’agit le plus souvent de vide juridique involontaire. Ensuite il
y’a l’équité CONTRA LEGEM. Le juge ici décide en écartant des règles de droit
existantes. La justice consiste théoriquement à attribuer à chacun ce qui lui revient. On
peut donc l’interpréter de deux façons. D’abord la justice commutative qui donne à
chacun une part égale. A la justice commutative se rattachent de nombreuses règles.
Par ex en matière de responsabilité civile, la réparation fixée est indifférente à la
pauvreté du responsable ou à la richesse de la victime. A cote de la justice commutative
il y a la justice distributive qui pondère la 1ere par différents critères (la naissance, la
fonction sociale). C’est les besoins qui justifient les discriminations positives ou
négatives. Mais il semble que la justice distributive appartient au passé mais bien que
la loi est consacrée l’égalité devant la loi est l’impôt ainsi que l’accès aux emplis
publiques. La tendance actuelle est le développement des discriminations positives
destines à compenser les inégalités de fait en introduisant des privilèges au profit des
plus défavorisés.
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Chapitre 2 : Les grandes subdivisions du droit


Elles sont des créations de la doctrine juridique romaine qui a élaboré un certain nombre
de distinctions qui ont bcp de mérite mais on ne les retrouve pas dans tous les systèmes
juridiques. Là où elles ont existé et existent encore, elles ne doivent pas être appréhendées
comme des branches absolument séparées les unes des autres. Fondamentalement le droit
est un.
Section 1 : Les distinctions du droit international (JUS GENTIUM) - droit national (JUS
CIVILIS)
Le JUS CIVILIS est littéralement le droit qui s’applique aux citoyens (CIVES) alors que le
JUS GENTIUM droit des gens est le droit commun à tous les peuples. C’est un ensemble
de règles universelles qui devraient se retrouver dans tous les systèmes juridiques. Mais ce
dualisme droit national droit international n’est pas aussi simple qu’on le croit. Le JUS
GENTIUM englobe les normes qui président à l’existence de la communauté internationale
et classiquement les règles régissant les relations entre états. Mais l’existence du droit
international depuis la 2nde guerre mondiale l’adoption de la charte des Nation Unies en
1945 et la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 a donné un nouveau
contenu au droit international qui englobe aujourd’hui les principes représentant les intérêts
communs à tous les états et mm des règles qui concernent les hommes. Et dans certains cas
ces règles l’emportent sur le droit interne donc la distinction classique du binôme JUS
CIVILE – JUS GENTIUM est aujourd’hui dépassée. Désormais la distinction pour la
controverse porte sur les tribunaux susceptibles de garantir les droits des obligations des
états et citoyens. On remarque cela avec l’existence de tribunaux supra étatiques. Le droit
national et le droit international renvoient tous les deux a une distinction entre un droit
s’appliquant à un nombre limité de justiciables et un droit supérieur, un droit universel aux
droits locaux qui ne devraient pas pouvoir le contredire.
Section 2 : Les distinctions JUS PUBLICUM/ JUS PRIVATUM
Il s’agit une distinction interne au droit civil qui a été exprimée dès le 3e siècle. Ce qui va
devenir à partir du 12e siècle la SUMMA DIVISIO de la doctrine juridique. Mais il a fallu
attendre le 16e siècle pour que le droit public prenne son autonomie. Donc il s’agit d’une
approche historiquement située et datée. Mais à supposer qu’elle ait été vraiment claire, il
n’est pas possible aujourd’hui de déterminer une vraie frontière entre les 2 sphères de
rapport juridique. Ainsi le droit pénal est classiquement rattache au droit public et la
procédure civile au droit privé. Force et de constater la majorité des infractions publiques
répriment des atteintes a des droits privés. Et aussi que le droit judiciaire privé règle le
fonctionnement d’un service public. L’interpénétration du droit public et du droit privé est
évidente.
Section 3 : Les distinctions internes au droit public
Au Sénégal comme partout ailleurs, le droit public national règle les rapports de droit dans
lesquels interviennent l’état ou tout autre personne morale de droit public, l’état et ses
agents. Il se subdivise traditionnellement en un certain nombre de branches dont 4
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essentielles que sont le droit constitutionnel, le droit administratif, le droit financier et le


droit pénal.
Le droit constitutionnel fixe classiquement les règles de base de l’organisation de l’Etat.
C’est la désignation et l’attribution de ses gouvernants, les rapports entre les pouvoirs
publics et leurs modes de fonctionnement. Ces principes juridiques, politiques et socio-
fondamentaux tiennent à en faire désormais la base des autres droits c’est-à-dire la source
de tout le droit public et le droit privé. Pourtant la tendance actuelle est indéniablement à
l’expansion du contenu des normes constitutionnelles. Stricto sensu l’histoire de la
discipline débute avec celle des constitutions écrites à la fin du 18e siècle. L’Angleterre
1654, la constitution américaine 1776, 1777, 1778, la constitution polonaise 1791, la
constitution française 1791 mais toutes ces constitutions ne sont plus de droit positif depuis
longtemps exceptée la constitution américaine de 1776. Mais au sens large elle remonte
aussi loin que l’on puisse retrouver des traces d’organisations politiques. Le droit
constitutionnel contemporain a été profondément transformé au XXe siècle notamment
depuis les dernières décennies avec l’apparition et le développement des justices
constitutionnelles qui sont devenues aujourd’hui le droit commun des régimes
constitutionnels. Mais le droit constitutionnel devient de plus en plus un droit
jurisprudentiel.
Le droit administratif se différencie du droit constitutionnel dans la mesure où il règlemente
classiquement la structure et l’activité de l’administration qui est définie comme l’ensemble
des autorités, agents et organismes chargés sous l’impulsion des pouvoirs politiques
d’assurer les fonctions de l’état (service public, intérêt général, ordre public, rapports entre
l’état et les particuliers). La conceptualisation d’un droit administratif n’est meilleur jeu
que peu avant 1800 et c’est au 19e siècle qu’elle a été systématisée.
Le droit financier (finances publiques) déterminent d’une part les règles selon lesquelles
l’état et les collectivités publiques peuvent se procurer les ressources nécessaires et d’autre
part celles qui permettent de les employer. Les deux règles de base du droit financier
contemporain à savoir le libre consentement aux impôts et le contrôle des finances
publiques qui sont aussi de création médiévale.
Le droit pénal a pour objet de faire régner l’ordre et pour cela il présente les sanctions
corporelles et pécuniaires dont l’autorité publique peut frapper que ceux qui transgressent
cet ordre. Il est aussi ancien que l’autorité publique elle mm parce que ses mécanismes sont
inhérents à toute organisation sociale. Il faut ajouter qu’en droit pénal plus que dans les
autres branches du droit, quand on met de cote les infractions liées aux circonstances de
lieu et de temps, les innovations sont rares. Les fonctions assignées à la peine laissent peu
de place à l’invention. Elle a 3 fonctions : soit à punir le coupable, soit elle sert à l’amender,
soit elle sert à dissuader. L’idée que la sanction a pour objet principal le châtiment est si
ancienne qu’il est impossible de la dater. L’une de ses manifestations les plus fameuses est
la célèbre loi du talion.
SECTION 4 : les distinctions internes au droit privé
La distinction majeure du droit privé c’est le JUS PERSONARUM est le droit des
personnes, le JUS RERUM est le droit des biens et le JUS ACTIONARUM est le droit des
actions. Cette distinction est devenue une simple subdivision thématiqueà l’intérieur du
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droit civil. Le droit civil est donc la branche principale du droit privé. Positivement le droit
civil détermine les personnes qui peuvent être sujet de droit c’est-à-dire aptes a exercé des
droits et se voir soumise à des obligations. La nature de ses droits, la manière de les
acquérir, de les perdre ou de les transmettre. Les sujets de droits sont les personnes
physiques et les personnes morales. La notion de personne physique désigne les êtres
humains vivants considérés comme des sujets de droit. La notion de personnalité est
l’aptitude à avoir des droits et des devoirs aptitudes effectives et non potentielles. La notion
de personne morale quant à elle revoie par excellence à une fiction car quel que soit le nom
qu’on lui donne la personne morale n’est qu’une union de groupement de personnes
physiques. En théorie il ne saurait exister une personne morale avec une seule personne
physique comme support. En réalité aujourd’hui en droit privé surtout en droit des sociétés
il y a des personnes morales constituées d’une seule personne : société uninominale.
A côté du droit civil il y a le droit judiciaire que l’on a appelé depuis le 18eme siècle la
procédure civile, qui précise les règles qu’il convient de suivre pour faire valoir ses droits
par des actions en justice. Il s’ait de la voix par laquelle on parvient à obtenir justice donc
le droit judiciaire est au cœur du droit et de la justice.
Le droit commercial autre branche du droit privé, il n’a pas nécessairement d’existence
séparée selon les pays. Au Sénégal par exemple c’est un code des obligations civiles et
commerciales en plus des textes de l’OHADA qui régissent la matière. Il n’y a pas de
tribunaux de commerce au Sénégal, il n’y a pas de code de commerce. Le droit commercial
contient les règles réservées aux actes de commerces c’est-à-dire aux opérations
commerciales et aux particuliers qui effectuent ses derniers c’est-à-dire aux commerçants.
Le droit commercial se subdivise en plusieurs branches :
- droit commercial proprement dit appelé terrestre
- droit maritime
- droit aérien
Les origines du droit commercial remontent à la pratique des affaires et à la coutume des
marchands qui c’est élaboré à partir du 11eme siècle. Mais le développement contemporain
des institutions et des échanges commerciaux va entrainer l’émergence dans la seconde
moitié du 20eme siècle d’une notion plus large, celle du droit des affaires qui s’étend au droit
commercial proprement dit mais également aux règles fiscales, aux règles pénales ou
sociales.
Enfin le droit des assurances, il est issu du droit commercial et il englobe les règles dont
l’application concerne les contrats d’assurances, le régime juridique des assurances. Et
certain de ces contrats d’assurances ont une origine très ancienne par exemple le prêt à la
grosse aventure appelé le NANTICUM FENUS, c’est un prêt à la consommation d’un
genre spécial. C’est un mélange de spéculations et d’assurances, le commerçant préteur n’a
droit à aucun remboursement en cas de perte du navire mais si le navire revenait de ses
lointains voyages avec des cargaisons rares non seulement le préteur était remboursé mais
encore il participait aux profits. Mais le droit des assurances tel qu’on le connait aujourd’hui
ne remonte pas au-delà du 18emesiècle et il est dû à l’aggravation des risques et du besoin
de sécurité. L’assurance est avant tout une opération commerciale par laquelle un assureur
organisant une multitude d’assurer en mutualité exposé à la réalisation de certains risques
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indemnise ceux d’entre eux qui subissent un sinistre grâce à la masse commune des primes
collectées. Cela repose sur un calcul de probabilité, ce que Blaise Pascal a appelé la
géométrie du hasard.
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Les differentes origines du Droit :


la mesopotamie (code Hamurapi a Babylone)
l Egypte ( le code divin et le livre des morts le Ba et le Ka)
la Chine (Confucius le Fa et le li)
le droit romain (loi des 12 tables constitutions de la republique romaine, les contrats romains)
le droit hebraique (ancien testament, cf les nombres…)
le droit canonique (le nouveau testament l apocalype… le droit chez aristote, le Pape et le droit
de l Eglyse, cf le jugement de galileo)
le droit musulman (coran sunna umma doctrine et les techniques d interpretation de la regle de
droit en islam)
les droit originellement africains (cf Coutume legendes et mythe voir Alliot Michel E leroy,
Verdier Raymond)

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