Vous êtes sur la page 1sur 74

Université Cadi Ayyad

Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales


Marrakech

Filière de Droit en Français


2ème semestre 2019-2020

Théorie Générale du Droit Constitutionnel -


Cours I : L’Etat

Préparé par Mme Laghrissi Awatif

1
Plan du Cours
Section 1 : La notion d’Etat
§1- La notion d’Etat
§2-Les éléments constitutifs et le caractère
juridique de l’Etat
Section 2: L’organisation et le fonctionnement de
l’Etat
§1-L’Etat unitaire : combinaison de
déconcentration et de décentralisation
§2- L’Etat fédéral
Conclusion
2
L’Etat, institution permanente, titulaire du pouvoir
s’est construite progressivement.
L’Etat moderne : construction politique et
qualitativement différente, des formes d’organisation
politiques qui l’ont précédé (sociétés primitives,
systèmes despotiques…), qui apparaît progressivement
en Europe occidentale entre le 16ème et le 18ème siècle.
Les institutions sont apparues avec l’Etat moderne :
tout Etat est un ordre juridique qui tire son origine de
la Constitution (norme fondamentale).

3
Les origines de cette institution ont alimenté des
interprétations des historiens et des philosophes : l’Etat
s’assimilait à une communauté naturelle issue de la volonté
divine, puis des justifications laïques seront apportées.
Le mot Etat vient du terme latin Status : debout et stable.
- Ce terme correspond à la Koinonia politike grecque →
société civile.
- Les Romains : Civitas ou République →la chose publique.
Les Cités-Etats de la Grèce Antique /Athènes Sparte… :
→ prédécesseurs dans l’établissement des Etats dont les
pouvoirs étaient définis par la loi.
→ La démocratie germe à Athènes.

4
Machiavel (Le prince 1515) : initiateur du mot Etat
synonyme des Cités-Etats d’Italie au sens moderne.
L’Etat : « un cadre dans lequel diverses formes de
pouvoir sont exercées…le pouvoir central souverain qui
soustrait l’action politique des considérations morales
et religieuses ».
En Europe le terme se développe à partir de la
Renaissance (XVIIème siècle) : l’entité qui sert de
cadre et de support au pouvoir politique.

5
Au XXème siècle : les Etats modernes sont une variété
de modèles institutionnels et politiques, qui définissent
différentes formes de gouvernance →fédéral, unitaire,
présidentiel, parlementaire, …, et leur rapport à la
religion →théocratie, laïcité….
L’Etat : réalité de la vie nationale et internationale
qui comprend 197 Etats membres de l’ONU, aussi
divers les uns des autres (étendue, forme,
organisation…).

6
L’Etat exprime l’aspiration à mettre en place un pouvoir
rationnel, organisé sur un espace géographique
déterminé, limité par l’existence d’autres Etats de même
nature à ses frontières.
Ce qui est essentiel pour les théoriciens et les dirigeants
de l’Etat est sa capacité à :
-faire régner l’ordre sur son territoire,
-garantir à ses ressortissants une sécurité minimale,
-assurer dans l’ordre international sa souveraineté, sa
puissance.
La définition généralement retenue :
« collectivité établie sur un territoire déterminé,
soumise à un pouvoir politique organisé ».
7
IL désigne en droit la personne morale de droit
public titulaire de la souveraineté.
Au sens du Droit Constitutionnel & du Droit
international la réunion de trois éléments pour
reconnaître l’existence de l’Etat : une population
identifiée, un territoire déterminé et un gouvernement
effectif.
La Commission d’arbitrage pour la Yougoslavie du 29
novembre 1991 : « l’Etat est communément défini
comme une collectivité qui se compose d’un territoire
et d’une population, soumis à un pouvoir politique
organisé et qu’il se caractérise par la souveraineté».

8
Section 1- La notion dEtat

L’Etat est une réalité : présent dans la vie quotidienne


des citoyens & encadre plusieurs domaines de l’activité
des sociétés.
L’Etat est une abstraction: support du pouvoir politique
& permet la distinction gouvernants/gouvernés.

9
§1- Origine et conceptions de l’Etat

la compréhension du fonctionnement et de la nature de


l’Etat : s’intéresser à son origine et au processus historique
de sa formation.
Il n’y a pas un seul modèle d’Etat, ce qui se reflète dans
les différentes définitions et conceptions de l’Etat.

10
A- L’origine de l’Etat
A côté des théories du droit naturel pour lesquelles le
pouvoir vient de Dieu et l’Etat est le résultat de la
coutume divine : Aristote, Cicéron et Saint Thomas
d’Aquin, les théories du contrat social à partir du 16ème
siècle : Hobbes, Locke, Rousseau, font naître l’Etat,
support du pouvoir politique, d’un contrat passé entre les
hommes.
Pour les philosophes des Lumières l’origine de l’Etat n’est
plus Dieu mais la Nation ou le peuple.
En outre, l’Etat envisagé dans la perspective historique de
Max Weber, serait une forme de pouvoir, qui s’est
constituée en Occident.
11
1-L’Etat est l’expression du contrat social
Dans la théorie du contrat social, l’Etat est le résultat
de la volonté des hommes : l’Etat résulterait d’un contrat
conclu entre les hommes en passant d’un état de nature
anarchique où la vie n’est réglée par aucune loi à la
société civile.
- L’individu est le fondement de la société et de l’Etat
qui naissent de l’accord volontaire des individus
libres et égaux.
- Le contrat de soumission : l’abandon volontaire et
complet de la souveraineté individuelle aux mains
des gouvernants (sécurité et l’utilité commune).
- 3 théories sont représentatives : T.Hobbes ; J.Locke;
JJ.Rousseau. 12
- La théorie du contrat social de T.Hobbes philosophe
anglais (1588-1679), dans « Le Léviathan » (1651).
- Hobbes est inspiré par les querelles religieuses qui
ont conduit à la révolution britannique de 1648.
- Avant l’apparition du pouvoir politique, les hommes
vivaient dans un état de nature caractérisé par l’anarchie la
plus totale (« guerre de chacun contre chacun).
Pour sortir de cette situation, les hommes ont conclu un
contrat pour la mise en place d’un Etat (le Prince) garant
de l’ordre.
Le contrat social, fondement de l’état de société, est un
contrat de soumission : le monarque n’est pas lié par ce
contrat, ce dernier étant resté extérieur au pacte, son
pouvoir reste absolu. 13
- J.Locke philosophe anglais (1632-1704) dans les « Deux
traités sur le gouvernement civil » (1690).
- J.Locke est inspiré par la révolution de 1688 qui a chassé Jacques
II et le Bill of Rights de 1689.
- Les hommes étaient relativement heureux, dans l’Etat de nature
et c’est pour atteindre à un bonheur plus intense, qu’ils ont
conclu un contrat avec le monarque.
Locke considère qu’un gouvernement légitime, librement
consenti, ne peut pas être un gouvernement absolu.
Le contrat engage le monarque à respecter la liberté et la
propriété des sujets et le non respect du pacte par le prince
justifie la révolution.
La thèse de Locke contient les fondements de la démocratie
libérale du XIXème siècle / c’est le 1er qui a conçu la séparation
des pouvoirs considérée par les libéraux comme la meilleure
14
- JJRousseau, écrivain et philosophe genevois, (1712-
1778), dans « Du contrat social » (1762), se démarque de
ses prédécesseurs : il voit dans le pacte le moyen
d’ériger la démocratie.
- Les hommes étaient initialement heureux et libres
dans l’état de nature.
Le développement des inégalités dans les rapports sociaux,
que ce soit entre le maître et l’esclave, ou entre les
gouvernants et les gouvernés…, décrit dans son « Discours
sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
hommes » (1755), les relations se sont dégradées entre les
hommes.
Pour être plus heureux, les hommes ont conclut un pacte
non pour obéir à un prince, mais pour se conformer à la
volonté générale. La volonté, à la base du pacte social, est le
fondement de l’Etat et de la souveraineté. 15
Le contrat social est le moyen par lequel ils s’engagent à
se conformer à la loi « expression de la volonté générale ».
La conclusion du pacte n’est pas une perte de liberté pour
l’homme, puisque ce dernier obéit à la volonté générale,
exprimée dans la loi qui traduit l’intérêt général.
L’article 4 de la DDHC : « L’exercice des droits naturels de
chaque homme n’a de bornes que celles qui permettent
aux autres membres de la société de jouir de même droits.
Ces bornes ne peuvent êtres déterminées que par la Loi ».

16
Tous les citoyens ont un droit égal à participer à
l’élaboration de la loi, expression de la volonté générale
des citoyens réunis en assemblée.
Pour JJ.Rousseau le pouvoir politique c’est la loi élaborée
par les citoyens réunis en assemblée et s’exprimant sans
intermédiaire.
La doctrine de Rousseau postule la démocratie directe :
S’il est difficile qu’un Etat soit bien gouverné, il l’est
beaucoup plus qu’il soit bien gouverné par un seul
homme ».

17
2- L’Etat est un processus historique
Pour Max Weber, sociologue allemand, dans « Le
savant et le politique » (1919), l’Etat est « une
entreprise politique de caractère institutionnel dont la
direction administrative revendique avec succès, dans
l’application des règlements, le monopole de la
violence physique légitime ».
L’Etat moderne : « construction politique » qui se met en
place progressivement en Europe occidentale, grâce à des
facteurs sociaux, politiques, économiques et religieux :
fin de la féodalité, développement de rapports
marchands, séparation de l’église de l’Etat…
Volonté d’installer un pouvoir rationnel et organisé par
une autorité souveraine, dans un territoire donné et sur18
Pour Norbert Elias, sociologue allemand, dans « La
dynamique de l’Occident » (1977), la formation de
l’Etat occidental est liée à la monopolisation des
ressources financières et militaires par l’Etat et à la mise
en place d’un appareil administratif spécialisé et
permanent chargé d’en assurer la gestion.
La conception de l’Etat moderne, support du pouvoir
politique, implique sa différenciation dans la société et
l’institutionnalisation : des rôles politiques
d’autorité apparaissent et s’inscrivent dans une
structure stable et régie par des règles impersonnelles.

19
Cette institutionnalisation va se traduire par l'émergence de
4 principes qui ont transformé les rapports
gouvernants/gouvernés :
- La dissociation progressive de l'Etat de la personne de ses
dirigeants (princes, monarques) : les gouvernants
exercent une fonction au nom de l'Etat dont ils sont les
organes.
- La soumission de l’action des gouvernants à des règles :
des règles générales, stables impersonnelles et
obligatoires organisent les attributions des gouvernants.

20
- L'Etat a le monopole de la contrainte légitime : L'Etat, en
tant qu’institution différenciée de la société, est doté
d'un appareil administratif et répressif qui va
progressivement assurer son autorité exclusive sur un
territoire.
Il dispose du monopole de la contrainte et peut imposer
et faire respecter les règles obligatoires, l’usage de la
force étant légitime pour leur application.
- Les règles qui régissent l'Etat démocratique sont
consenties par les gouvernés : les dispositions fixant le
statut des gouvernants et plus largement celles relatives
aux agents de l'Etat, comme celles qui visent les
gouvernés, font l'objet d'un consentement formel de la
part de ces derniers.
21
B-Les conceptions de l’Etat
L’Etat est une notion difficile à cerner : Il existe plusieurs
conceptions de l’Etat.
1-Les conceptions pluralistes de l’Etat
Pour Léon Duguit (juriste français-Ecole du Service public) :
l’Etat est un fait de solidarité social, dans lequel se
distinguent gouvernants et gouvernés, « les premiers
possédant la puissance politique ».
Dans cette approche, l’Etat est une abstraction : la réalité est
symbolisée par les gouvernants, détenteurs de la
puissance de contrainte matérielle, pour assurer le
respect de l’intérêt général.
22
Pour Carré de Malberg (juriste positiviste) l’Etat est « la
personnification juridique de la nation » et
possède la souveraineté.
L’Etat est lié à l’apparition d’un ordre juridique mis en
place par la constitution et représente une « personne
morale », c'est-à-dire un être fictif qui possède des
droits et des obligations semblables à ceux des
personnes physiques.

23
Maurice Hauriou : l’Etat en tant qu’institution
supérieure aux autres s’est formée lentement à partir
de la communauté nationale. Dans sa théorie de
l’institution Hauriou constate que le droit fait naitre
des institutions : associations, sociétés commerciales…
à partir de la volonté d’un certain nombre d’individus
de mettre en commun leurs moyens pour atteindre un
objectif déterminé.
L’Etat est l’institution qui détient le pouvoir
politique au nom de laquelle s’exerce le pouvoir
politique.
G.Burdeau L’Etat c’est le pouvoir institutionnalisé : un
pouvoir codifié par la constitution & détaché de la
24
Malgré leurs différences ces auteurs s’entendent sur le
principe : l’Etat démocratique poursuit l’intérêt
général et recueille le consentement collectif.
La conception pluraliste de l’Etat met l’accent sur la
cohésion du groupe social, sur le sentiment de
solidarité qui doit l’animer et qui se traduit par la
prédominance au niveau politique de la volonté
générale et sur le plan juridique de l’intérêt
général.

25
2-La conception socialiste de l’Etat
La conception socialiste, fondées sur la doctrine marxiste-
léniniste, considère que l’Etat bourgeois est un appareil
de domination et d’oppression de la classe dominante, la
bourgeoisie, sur les autres classes, le prolétariat.
La révolution prolétarienne doit permettre au peuple de
s’emparer de l’Etat.
Cette révolution sera suivie dune période de dictature du
prolétariat nécessaire à l’élimination de la classe
dominante.
Enfin, l’établissement du communisme, marquant la fin
de la lutte des classes, est la phase du dépérissement de
l’Etat.
26
Le dépérissement de l’Etat est graduel et lent :
-Dictature du prolétariat;
-Socialisme ou Etat prolétarien;
-Avènement de la société communiste.
→Contrairement à la conception pluraliste pour
laquelle « l’Etat est un lieu de consensus et crée du
consensus », la conception socialiste considère que
l’Etat est un lieu d’affrontement.
Cette théorie a connu un recul, notamment avec
l’effondrement de l’ex-URSS, la démocratisation des
démocraties populaires et la moindre pertinence des
clivages idéologiques qui s’en est suivie.
27
§2-Les éléments constitutifs et le caractère juridique
de l’Etat
L’Etat : cadre institutionnel qui permet l’organisation
d’une société, un peuple, une nation à travers la mise en
œuvre d’un ensemble de normes qui s’appliquent dans
l’intérêt général.
A- Les éléments constitutifs de l’Etat
L’Etat est conditionné par la réunion de 3 éléments : un
territoire, une population, une autorité étatique.
A cela s’ajoute en général la reconnaissance diplomatique,
qui peut être accordée soit de jure soit de facto.
28
1-Le territoire : espace dans lequel s’exerce l’autorité de
l’Etat sur une population.
Il n’y a pas d’Etat sans territoire : l’instrument de cohésion de
la population, qui permet la construction d’un sentiment
d’identité commun à toute la population.
Tout Etat dispose d’un territoire délimité par des frontières,
terrestres, maritimes et aériennes, qui le séparent des autres
Etats, et dont le respect représente la condition de son
indépendance et de sa souveraineté.
Le territoire ne se compose pas seulement du territoire
terrestre, sol et tréfonds, mais également des espaces
maritimes , eaux intérieures et mer territoriale et de l’espace
aérien qui situé au-dessus du territoire terrestre et maritime
de l’Etat. 29
L’intégrité du territoire est consacrée dans la plupart des
constitutions :
- L’article 5 de la constitution française de 1958 dispose que le
Président de la République est le « garant de l’indépendance
nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités ».
- L’article 42 de la constitution marocaine de 2011 précise :
le Roi est « le garant de l’indépendance du pays et de
l’intégrité territoriale dans ses frontières authentiques ».
Le territoire constitue le support & l’assise de la
puissance étatique.

30
2-La population : individus soumis à l’autorité de
l’Etat
La population est composée des individus, nationaux et
étrangers, qui vivent de façon permanente sur le
territoire de l’Etat et qui sont soumis à l’autorité étatique.
Les nationaux sont liés à l’Etat par le lien juridique de la
nationalité, qui permet de distinguer les nationaux des
étrangers : nationaux d’un Etat autre que celui du
territoire sur lequel ils résident. Ces derniers ne
disposant pas des mêmes droits que les premiers,
précisément en matière de citoyenneté.
La nationalité crée un lien d’allégeance, qui unit l’individu
à un Etat déterminé & se manifeste par les droits et
devoirs des personnes à l’égard de l’Etat : droits 31
Pour que l’Etat puisse fonctionner et se maintenir,
l’unité de la population nationale doit résulter d’une
certaine cohésion entre ses membres dans le but de
défendre des valeurs communes.
L’existence de la nation a souvent été considérée
comme une condition de l’existence de l’Etat, à
savoir un groupement humain dans lequel les
individus se sentent unis les uns aux autres par
des liens matériels : langue, religion, histoire,
culture… et des liens spirituels fondés sur une
volonté de vivre ensemble.
32
La nation peut être définie de façon simple :
communauté d’habitants d’un territoire, soumise à
l’autorité d’un pouvoir souverain, organisé sous forme
d’un appareil d’Etat, qui leur reconnaît la citoyenneté
ou la nationalité.
On peut relever la distinction classique entre les
éléments objectifs (langue, religion, culture) et
subjectifs (volonté de vivre ensemble) qui justifient
l’identification de l’Etat et de sa population.

33
C'est avec la Révolution française qu'est née l'idée
de nation. Elle a donné lieu à la doctrine de la
souveraineté nationale : le pouvoir réside dans la
nation et au principe des nationalités : toute nation
a le droit de devenir un Etat.
En définitive, la nation procède du peuple, détenteur de
la souveraineté et de la légitimité du pouvoir. Elle est unie
par un lien qui n'est ni la sujétion à un monarque, ni
l'appartenance à une religion ou à un état social.
Le schéma classique de l’Etat-nation est celui d’une
population homogène qui forme une nation sous
l’autorité d’un Etat.
34
L’identité formelle Etat-Nation n’est pas toujours
respectée.
Les 2 éléments ne coincident pas toujours dans le
temps :
-En Europe : la nation a précédé l’Etat (Allemagne, Italie,
France);
-En Afrique : la situation est inverse où les Etats issus de la
décolonisation sont pour la plupart multinationaux avec
une diversité d’ethnies, de langues et de religions.
-Une nation peut être partagée entre plusieurs Etats :
Kurdes, Tchétchènes, Arméniens.
-Certains Etats occidentaux se sont dotés d’une forme
fédérale et ont pu canaliser les rivalités entre 35
Les exemples de conflits entre communautés ne
manquent pas.
A l’origine de ces conflits on retrouve toujours les
mêmes causes : volonté d’indépendance,
antagonisme ethnique, religieux, luttes de
pouvoirs…
Pour protéger ces communautés, le DIP a développé
le statut des minorités nationales.
Au final, ce n’est pas l’existence d’une nation, mais
celle d’une population qui constitue une condition
de l’Etat.
36
3-Le pouvoir politique :
Le territoire, sur lequel se trouve une population, ne
constitue un Etat que s’il existe une autorité publique
qui exerce de manière effective le pouvoir politique,
dans le cadre du territoire, sur la population
concernée.
Le pouvoir est l’élément essentiel qui garantit l’efficacité
de l’Etat, tout en assurant sa cohésion et sa continuité
juridique, dans le temps et dans l’espace.
Cette autorité prend les décisions relatives à la gestion
des affaires communes . Elle dispose du pouvoir de
coercition pour faire respecter les décisions prises.

37
Sens étymologique du pouvoir politique : pouvoir
dans la cité, dans l’Etat.
Pouvoir de prévision, d’impulsion, de décision et de
coordination qui appartient aux gouvernants pour
déterminer et conduire la politique de l’Etat sur le plan
interne et international.
Dans la pratique ce pouvoir relève des organes
exécutifs : chef de l’Etat, chef de gouvernement, les
ministres chargés de mener la politique nationale dans
différents secteurs.
Sur le plan international, l’Etat doit défendre son
territoire, maintenir l’ordre, établir des relations avec
les autres Etats….
38
Caractères spécifiques du pouvoir politique :
- Contraignant : plusieurs facteurs déterminants pour
son maintient tels les facteurs psychologiques
(tradition, la croyance en la légitimité des
gouvernants…) et la contrainte matérielle (coercition).
- Initial : le pouvoir émane des gouvernants, sachant
qu’il existe des contrepouvoirs (partis politiques,
société civile).
- Global : Les gouvernants disposent d’une autorité qui
s’applique sur tous les membres de la communauté,
s’exerce sur tout le territoire et porte sur différents
aspects : économie, social, santé, libertés….

39
B- Les caractères juridiques de l’Etat

L’Etat désigne en droit « une personne morale de droit


public territoriale et souveraine ».
1- l’Etat est une personne morale : il ne se confond pas
avec une personne physique, c’est une entité
abstraite et permanente.
La personnalité morale est la reconnaissance de la
personnalité juridique à des groupements de
personnes physiques, qui leur confère les droits et
les obligations des sujets de droit.

40
L’autonomie est la conséquence de la personnalité
morale : autonomie juridique(contrat),
autonomie financière (budget propre), le droit
d’ester en justice.
→L’Etat est la forme institutionnalisée du pouvoir
avec la capacité d’agir sur le plan juridique.
→Le pouvoir politique est institutionnalisé
lorsqu’il est dissocié de la personne des
gouvernants pour se reporter sur l’Etat.

41
2-Une personne de droit public : l’Etat est régi par
des règles juridiques distinctes de celles
applicables aux personnes privées.
Les règles de droit public réglementent
l’organisation de l’Etat, celle des collectivités
publiques et leurs rapports avec les particuliers.
L’Etat est soumis à un régime dérogatoire au droit
commun & la qualification de personne publique
entraîne des conséquences importantes quant au
régime juridique qui leur est applicable :

42
- l’administration jouit du privilège d’exécution
d’office ;
- Les personnes publiques ne peuvent pas faire
l’objet de voies d’exécution;
- La qualité de personne publique permet à
l’administration de bénéficier de régimes
particuliers : droit applicable aux contrats & droit
applicable aux agents publics.
L’administration est en principe soumise à un
ordre juridictionnel particulier : juridiction
administrative chargée d’appliquer les règles de
droit public pour trancher les litiges impliquant
les personnes publiques.
43
3-Une personne territoriale et souveraine : L’Etat dispose
d’un territoire sur lequel s’exerce son pouvoir suprême,
sa souveraineté.
- La conception classique de la souveraineté considère
que l’Etat détermine lui-même ses propres
compétences et ses règles fondamentales,
normalement inscrites dans la constitution.
- « L’Etat a la compétence de ses compétences » (Jellinek)
: cad la souveraineté de l’Etat.
- La souveraineté peut être définie comme un pouvoir de
droit (inscrite dans un ordre juridique), initial (il est à
la source de l’ordre
juridique), inconditionné et suprême (il n’existe
aucune norme supérieure).
44
Absolue, illimitée et indivisible, la souveraineté de
l’Etat se décline à l’intérieur de ses frontières, comme
dans la vie internationale.
- Sur le plan interne : l’Etat choisit librement son
mode d’organisation politique, son mode de
développement économique, il exerce les pouvoirs
régaliens (justice, police, défense, monnaie) sur la
population installée sur son territoire.
- Au niveau externe : la souveraineté signifie
l’indépendance de l’Etat à l’égard de toute autre
autorité, conformément au principe de l’égalité
souveraine des Etats art 2&1 de la charte des nations
unies et protégée par le principe de non intervention
ou non ingérence art 2&7 de la dite charte. 45
La définition classique de la souveraineté en tant que
pouvoir « qui ne reconnaît aucun pouvoir au-
dessus de lui et qui est à la source de tous les
pouvoirs en-dessous de lui connaît certaines
limites :
- Limites internes à la souveraineté :
La souveraineté serait arbitraire si elle n’était limitée par le
droit : la doctrine a mis en avant la thèse de
l’autolimitation de l’Etat par le droit.
La conception de l’Etat a connu une évolution, dans la
mesure où l’Etat qui produit du Droit doit également se
soumettre au Droit. Selon Carré de Malberg, « l’Etat de
droit est d’abord un Etat régi par le droit, mais aussi un
46
L’Etat de droit a été défini « comme un Etat dans lequel les
normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa
puissance s’en trouve limitée ».
Etat de droit formel & Etat de droit substantiel
Dans le cadre de l’Etat de droit formel : l’accent est mis sur le
respect de la hiérarchie des normes quel que soit leur contenu.
L’Etat doit respecter la Constitution & le pouvoir exécutif doit
respecter la Constitution et la loi.
Dans le cadre de l’Etat de droit substantiel : un certain nombre
de principes et de valeurs fondamentaux s’imposent aux
pouvoirs publics et leur respect est garanti par des mécanismes
de contrôle dont le contrôle de constitutionnalité des lois.
La conception substantielle comporte 2 aspects : la sécurité
juridique et la reconnaissance des droits et libertés par des textes
fondamentaux. 47
- Limites externes à la souveraineté
- Le droit international classique repose sur la
souveraineté des Etats et la Charte des Nations
Unies mentionne le principe de l’égalité
souveraine de tous ses membres (art 2§1).
- La souveraineté de l’Etat possède un caractère
irréductible, mais avec la mondialisation et la
régionalisation, elle peut être limitée du fait de
l’appartenance à des organisations
internationales comme l’OTAN ou l’Union
Européenne.

48
L’Union Européenne est une organisation supranationale sui
generis (organisation unique : ni une fédération ni une
confédération), dotée de ses propres organes, qui prennent des
décisions à la majorité et interviennent dans des domaines de
compétence régaliens : économique, monétaire et politique.
A titre d’exemple, les Etats-membres ont transféré leurs
compétences dans le domaine de la politique monétaire à la
BCE.
Cependant, l’Etat reste au centre du droit international
puisque c’est bien lui qui donne son consentement à des
engagements multilatéraux qui exigent un certain transfert de
compétences.
 Le brexit et la sortie du Royaume Unis de l’Union
Européenne, le 2 janvier 2020 pourrait signifier « souveraineté
et indépendance».
49
La question des contre-pouvoirs :
- L’Etat doit désormais faire face à une diversité de contre
pouvoirs : Centres organisés de décisions, de contrôle
qui ont pour objet de limiter la puissance de l’appareil
dirigeant de l’Etat.
- La nature des contre-pouvoirs
* Institutionnels : assurent l’équilibre du pouvoir
politique : assemblée parlementaire (organe du
pouvoir politique et contre-pouvoir)
* politique : partis politiques, presse écrite…
* sociaux : syndicats, associations…

50
Section II- L’organisation et le fonctionnement de
l’Etat

L’organisation interne de l’Etat varie d’un Etat à un autre.


Le Droit constitutionnel distingue 2 types d’organisation
de l’Etat : l’Etat unitaire et l’Etat fédéral .

→L’Etat unitaire : fonctionne selon le principe de l’unité,


avec une seule organisation juridico- politique dans
l’ensemble du territoire, un seul appareil d’Etat doté de la
souveraineté-indépendance.
L’Etat unitaire revêt différentes formes : la centralisation ou
la décentralisation. 51
Dans un Etat centralisé : compétences exercées par des
autorités & soumises au pouvoir central → le gouvernement a
une seule et même politique pour tout le territoire et toute la
population et contrôle l’application par ses agents régionaux et
locaux .
Le pouvoir est centralisé si le gouvernement en dispose
pleinement & il est concentré lorsque ses agents locaux ne font
qu’exécuter ses directives sans possibilité de décisions libres.
Cependant on peut parler de la nécessaire déconcentration du
pouvoir de l’Etat : modalité de la centralisation.
l’Etat unitaire est généralement décentralisé : transfert
certaines compétences aux collectivités territoriales qui
s’administrent librement par des autorités élues au suffrage
universel.
52
§1- L’ Etat unitaire : combinaison de
déconcentration et de décentralisation
Afin d’éviter toute paralysie et pour favoriser le
développement économique et le progrès social, l’Etat
ne peut pas être administré uniquement par le centre.
Des aménagements de l’Etat unitaire sont nécessaires,
pour améliorer la prestation des services publics, en
tenant compte des besoins des citoyens.
La déconcentration & la décentralisation : modes
d’organisation de l’Etat unitaire qui permettent de
rapprocher l’administration de l’Etat des citoyens.

53
A-La déconcentration du pouvoir de l’Etat
La déconcentration : système d’organisation administrative
qui vise à améliorer l'efficacité de l'action de l'Etat en
déléguant certaines attributions de l'échelon
administratif central aux fonctionnaires locaux.
Les pouvoirs de décision sont accordés à des agents locaux
qui restent subordonnés à l’autorité hiérarchique de
l’administration centrale, qui se traduit par un contrôle
hiérarchique.
L'État crée des relais locaux, qui restent hiérarchiquement
soumis à l’autorité centrale dans l’objectif d’améliorer
l’efficacité de l’action de l’Etat.
54
Dans sa politique de déconcentration, l'État
administre et gouverne grâce à des agents régionaux et
locaux, auxquels il reconnait certaines compétences de
décision pour une partie du territoire.
Les autorités déconcentrées agissent par délégation de
l’Etat, dans le cadre du pouvoir hiérarchique.
L’autorité centrale dispose d’un pouvoir important de
contrôle : sur la légalité et sur l’opportunité et qui
s’exerce sur les personnes et sur les actes.
« Dans le cadre de la déconcentration, c’est toujours le
même marteau qui frappe, mais on en a raccourci le
manche ».
55
Ex : Les préfets sont la meilleure illustration de la
déconcentration. Ils représentent l'État dans leur
région.
Le Maroc se caractérise par 2 organes déconcentrés : le
gouverneur et le wali « Dans les collectivités
territoriales les walis de régions et les gouverneurs de
préfectures et de provinces représentent le pouvoir
central ».
Certains ministères ont des services extérieurs dans
chaque province ou préfecture (intérieur, santé,
tourisme, éducation nationale, commerce et
industrie…) qui permettent la réalisation de la
déconcentration administrative.
56
B- La décentralisation de l’Etat
La décentralisation consiste en un transfert de
compétences entre deux personnes morales distinctes.
Il s’agit de conférer une certaine autonomie administrative à
des collectivités territoriales qui possèdent le statut de
personnes morales distinctes de l’Etat.
VEDEL et DELVOLVE : « consiste pour le pouvoir central à
transférer certaines de ses compétences administratives à
des autorités qui ne dépendent pas de lui ».
La décentralisation peut prendre 2 formes :
fonctionnelle ou territoriale

57
- La décentralisation territoriale
Il existe une différence de degré et de nature entre la
décentralisation et la déconcentration :
La décentralisation est un mode d‘organisation dans lequel
certaines compétences sont attribuées par l'Etat à des
collectivités territoriale (régions, départements,
communes) dotées :
De la personnalité morale;
De compétences et de ressources propres pour la gestion
des affaires locales;
D’organes élus par les citoyens : pour la commune, le conseil
municipal dirigé par le Maire, pour le département, le
conseil général dirigé par un président et pour la région, le
conseil régional dirigé par un président. 58
Elle vise à assurer une plus grande démocratie et permet de
satisfaire les aspirations des populations .
Elle se caractérise, aussi par l’existence d’un pouvoir de contrôle
des autorités supérieures sur les institutions décentralisées dit
tutelle. Il y a une tutelle sur les personnes et une tutelle sur les
actes.
En France, les collectivités sont les communes, départements ,
les régions .
Le Maroc a opté, pour le système de la décentralisation , avec
l’adoption en 1960 de la charte d'organisation des collectivités
locales.
Le titre XI de la constitution de 2011 (art 135-145)
Les collectivités locales sont : les régions (12), les provinces et
préfectures (75) ; 1503 communes rurales (1282) et urbaines
(221). 59
- La décentralisation fonctionnelle
- Dans la décentralisation fonctionnelle ou technique, les
entités décentralisées sont des établissements publics
chargés de gérer un service public .
- Elle consiste à reconnaître des compétences et une
autonomie à certains services publics : hôpitaux,
université, certains organismes (OFPPT, OCE, CDG…).

60
- La forme la plus courante est celle de l'établissement
public : il dispose de l’autonomie administrative et
financière, souplesse et la compétence d’attribution
correspond à l’objet même du service public qui leur
est transféré.
- L’établissement public bénéficie de la personnalité
morale de droit public.
- Il s’agit d’un service qui gère une activité particulière :
principe de spécialité et personnalité morale qui
permet d’inclure l’établissement dans le processus de
décentralisation.
61
§2- L’Etat fédéral ( Argentine, Brésil, Canada, Etats unis,
Russie…)
Association d’Etats, superposés qui acceptent
d’abandonner une partie de leurs compétences au profit
du regroupement qu’elles constituent.
Il se distingue d’autres formes d’alliance : unions d’Etats
ou confédération.
L’Etat fédéral possède des attributs de souveraineté
notamment au niveau international et les collectivités
qui le composent conservent certaines compétences.

62
Deux caractéristiques sont fondamentales :
- L’existence d’une constitution fédérale : prévoit les
compétences des Etats fédérés et de l’Etat fédéral;
- La juxtaposition de deux niveaux de collectivités
étatiques : le niveau fédéral et le niveau des Etats
membres de la Fédération (Etats américains, cantons
suisses…).

63
- Les principes du fédéralisme :
-La superposition : L’Etat fédéral possède des institutions
propres : législatif exécutif, judiciaire distinctes des Etats
fédérés. Les Etats membres de la fédération conservent
une part de leur souveraineté tout en se soumettant au
principe de la supériorité du droit fédéral.
-L’autonomie : Les Etats fédérés disposent de
compétences propres et conservent leur souveraineté sur
le plan interne.

64
- La participation : Les Etats fédérés participent à la
gestion de l’Etat fédéral par le biais de leur
représentation dans les organes fédéraux. Le parlement
des Etats fédéraux est composé de 2 chambres dont l’une
représente le Peuple et l‘autre les Etats. Aux Etats Unis la
chambre des représentants prend en charge les intérêts
du peuple américain et le Sénat incarne les Etats au
niveau fédéral (parlement fédéral).
- La cour Fédérale
- Elle est nécessaire à l’Etat Fédéral pour arbitrer le
partage des compétences.
65
Conclusion :
1/L’Etat unitaire : combinaison de la déconcentration et
de la décentralisation
Les modes d’administration déconcentré et décentralisé
correspondent à des logiques différentes :
Centralisation Décentralisation
Les compétences sont exercées par Une partie des compétences de l’Etat est transférée à
des autorités soumises au pouvoir des institutions autonomes pour être exercées au plus
central près des citoyens.
Concentration Déconcentration Décentralisation Décentralisation fonctionnelle
territoriale
Concentration Délégation de Transfert de Transfert des compétences par
des pouvoirs au compétences par compétences à des fonctions techniques ou par
niveau du le pouvoir central collectivités services à des établissements
pouvoir central à des territoriales . publics.
représentants au
niveau local.

66
2/ Distinction entre l’Etat fédéré et la collectivité
décentralisée
- L’Etat fédéré se rapproche de la collectivité territoriale
d’un Etat ultra-décentralisé puisque tous les 2
disposent d’une large autonomie : financière,
administrative, législative & ne disposent pas de la
souveraineté externe.
- Mais des différences existent dans la mesure où
contrairement à la collectivité décentralisée l’Etat
fédéré conserve sa constitution, sa souveraineté
interne, le droit de participation et de représentation
spécifique au sein du parlement fédéral.

67
L’Etat a été défini comme une personne morale de
droit public territoriale et souveraine
L’Etat revêt différentes formes: unitaire (centralisé,
décentralisé), fédéral, régional. La forme de l’Etat se
traduit au niveau de l’organisation des relations entre
l’Etat et les collectivités qui le composent dans le sens
de plus ou moins d’autonomie accordée à ces
dernières.
Sachant que l’Etat est un instrument dont la finalité
est en principe l’homme, on peut lui reconnaître 2
sortes de fonctions :
68
- Les fonctions d’exercice de la souveraineté :
- Sur le plan interne : l’Etat dispose du monopole
d’édiction des règles de droit et du monopole de la
force publique (maintien ordre public, justice,
l’administration…).
- Sur le plan externe : sur le plan diplomatique et sur le
plan militaire
-Les fonctions d’encadrement de la société :
Elles varient en fonction de la nature du régime : dans
les régimes pluralistes libéraux le rôle de l’Etat devrait
être limité, mais l’Etat doit souvent intervenir pour
réduire les inégalités , santé, éducation nationale, les
équipements collectifs… 69
Références Bibliographiques

1-Manuels de cours
Awatif Laghrissi, Droit Constitutionnel Contemporain,
Théorie générale & régimes politiques comparés,
Imprimerie El Watanya, 2020.
Awatif Laghrissi, Notions Fondamentales de Droit
Constitutionnel, Imprimerie El Watanya, 2017.
Bernard Chantebout, Droit constitutionnel, 32ème édition,
Armand Colin, 2015.
Dominique Chagnollaud, Droit constitutionnel
contemporain, Tome 1, Armand Colin, 7ème édition, 2013.
Eric Oliva, Sandrine Giummara, Droit constitutionnel,
7ème édition, 2011. 70
Georges Burdeau, L’Etat, Seuil, 1970.
Gilles Champagne, L’essentiel du droit
constitutionnel, Théorie générale du droit
constitutionnel, Gualino éditeur, 3ème édition, 2002.
Hugues Portelli, Droit constitutionnel, Dalloz, 3ème
édition, 1999.
Jacques Chevallier, L’Etat, Dalloz, 1999.
Jean Luc Aubert, Introduction au Droit et thèmes
fondamentaux du droit civil, 5ème édition, Armand
Colin 1992.

71
Maurice Duverger, Eléments de droit public, PUF, 11ème
édition, 1988.
Michel Verpeaux, La constitution, Dalloz, 2008.
Pauline TURK, Théorie générale du droit
constitutionnel, 2ème édition, 2009.
Philippe Blacher, Droit constitutionnel, Hachette,
2012.
Philippe Ardant et Bertrand Mathieu, Institutions
politiques et droit constitutionnel, LGDJ, 23ème
édition, 2011.

72
Philippe Foillard, Droit constitutionnel et institutions
politiques, Paradigme, 2011.
Pierre Pactet, Institutions politiques Droit
constitutionnel, Armand Colin, 21ème édition, 2002.
Pierre Pactet, Droit constitutionnel, Dalloz Sirey
Université, 2010.
2-Ouvrages Méthodologie
Florent Baude, Droit Constitutionnel, Fiches et
QCM, Editions Foucher, 2011.
Philippe Ardant, Droit Constitutionnel et
institutions politiques, Corrigés d’examens,
L.G.D.J, 1997.
73
3- Revues
- Pouvoirs
- Les nouveaux cahiers du Conseil constitutionnel
- Revue marocaine d’administration locale et de
développement (REMALD)
4-Sites Internet
-www.conseil-constitutionnel.fr : les grands arrêts
du Conseil Constitutionnel
-www.cour-constitutionnelle.ma

74

Vous aimerez peut-être aussi